Graphisme, messagerie, cloud… des acteurs du logiciel libre offrent des alternatives aux Gafam
Alternatives –Technologies libres
Des associations proposent des services pour dire au revoir à Google ; des entreprises choisissent de ne travailler qu’avec des logiciels libres. L’écosystème du numérique libre se développe en France. Focus sur des initiatives bretonnes.
par Rachel Knaebel
23 juillet 2025 à 09h30 Temps de lecture : 8 min.
Deux hommes regardent des écrans d'ordinateur portable, ils sont vu de trois-quarts dos, sur un fonds bleu sur lequel on distingue des logos de dizaines de logiciels libres.
Montage ©Nathalie Quiroga
« C’était la première fois que je voyais des informaticiens de gauche. » Aurore Denis est développeuse informatique. Avant, le logiciel libre, elle ne connaissait que « de loin ». Tout cet univers fait de logiciels au code ouvert, que les utilisateurs ont la liberté d’utiliser, de copier, de modifier et de distribuer, n’était pas vraiment au programme dans sa formation. « Dans mes études d’informatiques, j’ai travaillé un peu sur Linux [un système d’exploitation open source, ndlr], mais pas beaucoup plus. »
... a rejoint le collectif breton Kaz, une association qui propose des services numériques basés sur des logiciels libres et hébergés en Bretagne. À Kaz, « la moitié de gens sont des informaticiens du logiciel libre, l’autre moitié ne viennent ni de l’informatique ni du logiciel libre, mais plutôt du monde militant, et ont des années d’engagement derrière eux, explique Fañch, un autre bénévole de l’association. Kaz, c’est la rencontre de ces deux mondes, qui résonnent vachement bien ensemble. » Bruno Perera, par exemple, n’est pas informaticien. Il est entré à Kaz, « pour le projet politique », celui d’un numérique libéré de Google et des autres multinationales qui ont installé un oligopole sur les outils numériques.
« On a commencé à se réunir pour réfléchir à comment résister aux Gafam », résume Alain Rivat, ancien responsable informatique dans l’Éducation nationale, aujourd’hui retraité. C’est comme ça que Kaz est né en 2020 à Vannes (Morbihan), sur la promesse de proposer à prix réduit du « numérique sobre, libre, éthique et local ».
Alternative à Google Drive
... BigBlueButton, une solution de visioconférence ... des services d’hébergement de sites web, comme celui du média breton Splann !, de messageries mails, d’espaces de travail en commun en ligne (alternatifs aux Google Doc et Drive), de messageries instantanées d’équipe (sur Mattermost, solution alternative à Slack notamment), de formulaires en ligne… « On offre aussi de nouveaux services quand les associations expriment un besoin, par exemple PeerTube [alternative à YouTube, ndlr]
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de très petites entreprises, des syndicats, des associations.
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une solution alternative à Google Drive et Google Doc avec Nextcloud », un logiciel libre, précise François Merciol, qui est enseignant-chercheur en informatique ... Mattermost
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Le sens de la sobriété
... si vous n’utilisez pas certains services, on les désactive, et on les réactive à la demande ... la messagerie, ce n’était pas un lieu de stockage
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Chez les indés
La revue de presse du journalisme engagé : une sélection d’enquêtes, de récits, et d’alternatives parues dans la presse indépendante, directement dans votre boîte mail.
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une mise à jour de Windows peut obliger les utilisateurs à acheter un nouvel ordinateur.
... cinq serveursindispensables pour les services proposés. « Nous n’avons pas l’objectif de multiplier les utilisateurs. Quand on arrivera à nos limites, d’autres devront prendre le relais », souligne Didier, in
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« C’est local »
... Framasoft ... dizaines de structures proposant des services en ligne « libres, éthiques et décentralisés » qui permettent de trouver rapidement des alternatives aux Gafam respectueuses de nos données et de la vie privée ... « chatons » pour « collectif des hébergeurs alternatifs, transparents, ouverts, neutres et solidaires ».
Sur le même sujet « Faire quelque chose, le partager », sans visée commerciale : le combat du logiciel libre n’est pas mort
...
Infini ... existe depuis… 1995 ... des gens qui viennent chez nous, car c’est local. Nos serveurs sont à Brest, et nos services sont gratuits contre une adhésion à prix libre. On a une bonne réputation, plein de sites brestois sont hébergés en infini.fr. »
Des logiciels d’animation 3D à zéro euro
... des entreprises privées lucratives engagées pour le logiciel libre. À Rennes, Activ Design, créée en 2011, est un centre de formation au graphisme et un studio graphique qui ne travaille qu’avec des logiciels libres ... valoriser professionnellement ces outils, dit Elisa de Castro, l’une des fondatrices ... le CMS Wordpress [Un CMS, Content Management System, est un logiciel qui permet de créer, gérer et modifier le contenu d’un site web
Sur le même sujet Profs, parents d’élèves et activistes se bougent pour libérer l’école de l’emprise de Google et Microsoft
Dans le domaine du graphisme, Activ Design utilise et forme par exemple aux logiciels libres Blender, pour l’animation en 3D, à Krita pour la peinture numérique, Gimp pour la retouche d’images, Scribus pour la mise en page, Godot Engine, pour créer des médias interactifs en 3D ou en réalité virtuelle, ou encore Inkscape, pour le dessin vectoriel, réaliser des illustrations ou schémas.
« Inkscape est beaucoup utilisé dans l’industrie ... réaliser des plans de vol, explique Cédric Gémy, développeur 3D et chef de projet ... Utiliser le logiciel d’animation 3D Blender coûte zéro euro, alors pour que l’outil Autodesk Maya, la licence coûte plus de 2200 euros par an. ... des graphistes viennent se former à ces logiciels libres souvent ignorés dans les écoles, et des non-graphistes s’initient aux bases du métier avec des outils accessibles.
...
« Où veut-on mettre son argent ? »
Un autre modèle pour une entreprise active dans le logiciel libre peut être d’accompagner les utilisateurs dans la mise en place des outils. Toujours à Rennes, une coopérative, la Scop Ézéo, s’est créée en 2023 pour aider associations et petites entreprises à passer à des solutions libres, comme l’espace de travail collaboratif Nextcloud.
« Le secteur des logiciels d’espaces de travail est dominé par le duopole de Microsoft, avec Office 365, et Google avec sa suite », pointe Samuel Louvel, fondateur d’Ézéo ... des personnes qui ont souvent une vision politique de ce qu’est le numérique et veulent que leurs usages s’accordent avec leurs valeurs ... Nextcloud propose certes une version gratuite pour les particuliers, mais payante pour les entreprises
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Boîte noire
À Basta!, on utilise aussi les services de Netxcloud pour nos documents partagés et pour nos travaux collaboratifs en ligne, jamais Google Drive. Et le système sur lequel repose notre site Internet (CMS) est également un logiciel libre, Spip.
Mots-clés : Technologies libres , Travailler autrement, Economie partagée
289 000 personnes ont signé - Photo: Ricardo Stuckert / PR - Publié le 18 juillet 2025
...
À l’attention du président Lula et du gouvernement brésilien:
Le futur de l’humanité et la santé de notre planète sont en jeu. Les citoyens du monde entier vous demandent de faire tout votre possible pour préserver l’Amazonie et l’ensemble des écosystèmes du Brésil. Voici ce que nous voulons:
- Mettez votre veto au «projet de la dévastation» et à tout autre texte antiécologique adopté par le Congrès;
- Demandez des comptes aux entreprises privées pour avoir empiété sur terres protégées.
3000 territoires - plus d’un tiers de toutes les terres autochtones - sont sur le point de perdre les protections juridiques qui leur permettaient d’échapper à une exploitation massive depuis des décennies.
L’Amazonie est dans le collimateur, et la ministre de l’Environnement elle-même a parlé d’un «coup mortel» porté aux ambitions environnementales du Brésil. Le président Lula pourrait mettre son veto à cette «loi de devastation», mais il n’a que quelques jours pour agir.
Connue / https://bsky.app/profile/greubelinux.bsky.social/post/3lunostlekc24
"
GREUBE HUMAINE @greubelinux.bsky.social · 2 h
Bonjour @LulaOficial – vous voulez être un vrai leader et tenir vos promesses? Commencez par poser votre véto sur le "projet de la dévastation" #VetoItLula #NoToTheDevastationBill
"
Des hommes portent des sacs de farine, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 juillet 2025 ©AFP
Hier, l’ONU a accusé Israël d’avoir tué plus de 1000 personnes venant chercher de l’aide humanitaire à Gaza en deux mois.
Gaza est devenu un territoire où la guerre se mène aussi par la privation. Plus de deux millions de civils y vivent sans électricité, sans accès régulier à l’eau potable, et avec moins de 10 % du volume humanitaire nécessaire pour survivre, selon l’ONU. La famine fait rage. Les hôpitaux, ciblés ou débordés, s’effondrent. Les ONG, entravées par les deux camps, sont à bout.
En plus des frappes, le gouvernement israélien verrouille tout avec un blocus renforcé, soumettant chaque convoi humanitaire à une série de contrôles qui transforment l’urgence en labyrinthe bureaucratique, et la survie en négociation. Le Hamas, de son côté, oriente la distribution de l’aide à des fins politiques. Cette double emprise transforme l’action humanitaire en instrument de guerre. L’aide devient un levier de pression ; son absence, une stratégie.
Le droit humanitaire mis à mal depuis 2008
Sommes-nous en train d’assister à un tournant ? Ce n’est pas nouveau à Gaza. Depuis 2008, les conflits successifs ont mis à mal le droit humanitaire. Mais cet été marque une rupture. Les Nations unies, l’Organisation mondiale de la Santé, le Comité international de la Croix-Rouge ou encore Médecins sans frontières ne parlent plus seulement de difficultés, mais d’obstruction systématique. Et ce glissement n’est pas cantonné à l’enclave palestinienne.
De l’Éthiopie au Yémen, de l’Ukraine à la Syrie, l’aide humanitaire est de plus en plus soumise à des logiques de guerre. Même les principes du droit humanitaire – la neutralité, l’impartialité, l’accès inconditionnel – semblent remis en cause. Les ONG sont perçues comme suspectes, les journalistes comme indésirables.
À Gaza, la presse internationale est bannie. Lundi, des journalistes de l’AFP ont publié une lettre pour alerter sur la situation de leurs collègues privés, entre autres, d’eau et de nourriture. Cette alerte, lancée après la mort de plus de 200 journalistes depuis octobre, montre que l’information, elle aussi, est devenue un champ de bataille. Ces évolutions traduisent une tendance lourde : la guerre ne se limite plus aux combats sur le terrain, elle s’exerce aussi dans la gestion ou le blocage de l’aide, et transforme la misère en arme.
Inaction générale
Comment réagissent les grandes puissances ? Leurs réactions sont révélatrices. Hier, la France a appelé à un “cessez-le-feu immédiat” à Gaza, et exigé – je cite – un « accès de la presse pour montrer ce qu’il s’y passe ». Mais son alignement diplomatique avec Israël limite sa capacité d’action. L’Union européenne en appelle au droit international, mais reste sans leviers. Les États-Unis, alliés d’Israël, déplorent la situation humanitaire tout en continuant leurs livraisons d’armes. L’ONU, paralysée par les divisions du Conseil de sécurité, assiste impuissante à l’érosion de ses propres principes fondateurs. Et dans cette inaction générale, les acteurs humanitaires doivent naviguer entre menaces armées, sanctions financières et surveillance numérique. À Gaza comme ailleurs, ils deviennent les prisonniers d’un monde où la souffrance des civils n’est plus un scandale absolu, mais un outil.
L’interrogation est donc majeure : sommes-nous en train d’assister à une bascule historique où le droit humanitaire, formalisé au 20e siècle pour limiter les souffrances en temps de guerre, devient dépassé ? En tout cas, dans les ruines de Rafah, dans les hôpitaux sans morphine, dans les appels à l’aide restés sans réponse, c’est une certaine idée de la guerre – et de l’humanité – qui vacille. Gaza n’est plus seulement une tragédie. C’est une ignominie. Celle d’un monde où l’on tue en silence, en coupant l’eau, l’aide, l’image. Et où sauver des vies devient plus que jamais un acte de résistance morale et politique.
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Clés : Monde Info Géopolitique Bande de Gaza Conflit israélo-palestinien Hamas Benyamin Nétanyahou
François Ruffin, invité de la Matinale de France Inter ©Radio France - Grégoire Nicolet
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François Ruffin, député Debout ! de la 1ʳᵉ circonscription de la Somme, était l'invité de France Inter ce mercredi pour évoquer le budget, la loi Duplomb et le renvoi en correctionnelle de Rachida Dati.
Avec François Ruffin, homme politique français
"Le rôle du gouvernement est de protéger les agriculteurs contre le dumping, mais surtout de protéger la santé des Français", estime ce mercredi sur France Inter le député de la Somme François Ruffin, interrogé sur le débat suscité par la loi Duplomb, qui réintroduit sous conditions l'acétamipride. Cet insecticide de la famille des néonicotinoïdes est utilisé notamment pour la culture de la betterave.
Pour François Ruffin, plusieurs problématiques se retrouvent dans ce débat, à commencer par le revenu des agriculteurs. "L'Union européenne a dérégulé complètement le secteur de la betterave. Elle a fait exploser les quotas de production et d'importation", regrette le député Debout! de la Somme, dénonçant un "dumping". François Ruffin dit aussi comprendre les agriculteurs français qui dénoncent une concurrence déloyale avec l'interdiction de l'acétamipride en France et pas dans les autres pays européens. "Mais quelle doit être notre attitude à nous ? Elle ne doit pas être une attitude de venir baisser les normes environnementales, les normes de protection de la santé des Français. Ça doit être de tout faire pour qu'en Europe, on relève ces normes", observe le député.
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"Ce dont on parle, c'est de la santé des gens. Quel est le rôle d'un gouvernement ? C'est de protéger. De protéger les agriculteurs contre le dumping, mais surtout de protéger la santé des Français", insiste-t-il.
Il appelle aussi à "protéger la démocratie". Sur la loi Duplomb, "on a quand même eu, dans un premier temps, un vote sans débat. Là, ce qu'on nous promet pour la rentrée, c'est un débat sans vote. C'est pas possible que ça fonctionne comme ça !", dénonce François Ruffin. Ainsi, évoquant les signataires de la pétition contre la loi Duplomb, il dit souhaiter que "quand il y a un million de personnes qui prennent leur carte d'identité, qui font cet effort-là en ligne, il doit y avoir un référendum d'initiative citoyenne".
Par ailleurs, face aux économies annoncées par le gouvernement dans le prochain budget et notamment la suppression de jours fériés, et face au débat suscité par la loi Duplomb, François Ruffin appelle à une "censure populaire". "Il y a un désaccord avec l'orientation choisie pour notre pays, et moi ce que je souhaite, c'est qu'avant une censure parlementaire, il y ait une censure populaire, il y ait les gens qui viennent exprimer dans la rue leur colère", lance-t-il.
"Quand on va avoir un passage pour corruption devant le tribunal correctionnel, la décence voudrait qu'on se mette en retrait de la vie publique"
Interrogé également sur le renvoi en correctionnelle de la ministre de la Culture Rachida Dati pour corruption dans l'affaire Carlos Ghosn, François Ruffin estime que "la décence voudrait qu'elle se mette en retrait de la vie publique". La ministre a fait appel de cette décision.
"Il y a un grand souci de rapport des gens à la politique et quand il y a une mise en cause judiciaire, cela participe à la désagrégation du lien avec les politiques", regrette le député Debout! de la Somme, anciennement à LFI. "Irréprochable, personne ne l'est. Mais quand on est ministre, on a une responsabilité particulière, on représente une partie du pays et des citoyens et à ce titre-là, quand on est mis en cause, mis en examen, quand on va avoir un passage pour corruption devant le tribunal correctionnel, la décence voudrait qu'on se mette en retrait de la vie publique pendant ce temps-là", affirme François Ruffin.
Rachida Dati a indiqué mardi soir sur LCI qu'elle ne "renoncerait sur rien", ni à son poste de ministre, ni à ses ambitions pour la mairie de Paris. Elle a reçu le soutien du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, et va rester au gouvernement, a indiqué l'entourage d'Emmanuel Macron.
Clés : Info Société Politique
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La pétition à signer contre la Loi Duplomb : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-3014
On compte sur vous pour partager un max ! (à l'heure où je publie on est plus de 400.000 à avoir signé la pétition ! C'est énorme ! )
00:00 - Introduction
01:15 - C'est quoi en fait la Loi Duplomb ? Menace ou Chance ?
02:03 : Le faux argument de la compétitivité
04:13 : Dangereux ou pas les néonicotinoïdes
05:54 : Qui se cache derrière la Loi Duplomb (les lobbies ?...)
08:45 : VOUS POUVEZ AGIR !
,
Présentation, Réalisation, Montage : Noé Michas
Musique : Prinzly
Personnes mentionnées
1 personne Laurent Duplomb
Connu / TG le 20/07/25 à 00:03
Connu / TG le 11/07/25 à 12:45
Alors que la population vieillit et que les naissances sont en baisse, le think tank Terra Nova estime que la France ne pourra pas se passer des travailleurs immigrés pour maintenir son économie à flot. Une idée qui se heurte au durcissement prôné par le ministre de l'intérieur Bruno Retailleau.
Avec
- Sabrina Agresti-Roubache, femme politique, Ex-secrétaire d'État chargée de la Ville et de la Citoyenneté depuis juillet 2023
- Hakim El Karoui, essayiste et consultant, co-fondateur du "Club du XXIe siècle"
- Nicolas Pouvreau-Monti, co-fondateur et directeur de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie
"L'immigration n'est pas une chance", répète à l'envi l'actuel locataire de la place Beauvau, Bruno Retailleau. Mais avec une population de plus en plus âgée et une courbe des naissances en baisse, la survie de l'économie française dépend-elle de la main-d'œuvre étrangère ? C'est ce qui ressort d'un rapport intitulé "Les travailleurs immigrés : avec ou sans eux ?" publié par le centre de réflexion Terra Nova, le 12 mai dernier. Selon le laboratoire d'idées, pour préserver son modèle social, la France devra accueillir entre 250 000 et 310 000 travailleurs étrangers par an à l'horizon 2040-2050.
L'immigration de travail, un impensé ?
Aujourd'hui, les immigrés occupent majoritairement des postes que les employeurs peinent à pourvoir. Ces derniers représentent 39 % des employés de maison, 28 % des agents de sécurité et 22 % des cuisiniers. De l'autre côté des Alpes, même la première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni, a ouvert les portes à 500 000 travailleurs étrangers supplémentaires pour répondre aux pénuries de main-d'œuvre. Pourtant, du côté de la droite française, rares sont les voix qui plaident en faveur de
Faut-il accueillir davantage de travailleurs immigrés ?
La France peut-elle vraiment se passer de main-d'œuvre étrangère ?
Hakim El-Kahoui est directeur du cabinet de conseil Volentia, chercheur associé au think-tank progressiste Terra Nova, qui est proche du Parti Socialiste. Il explique que les partis politiques sont très mal à l'aise avec la question de l'immigration, notamment depuis que la question est devenus l'apanage du Front National, petit à petit plus personne n'en a parlé. "Au début, la gauche disait que c'était formidable l'immigration, c'était l'ouverture, etc. Et puis, quand il y a un certain nombre de problèmes qui sont apparus et quand le Front National s'en est emparé, en fait, tout le monde s'est tu." Il est l'auteur pour Terra Nova d'une note qui dit qu'il faut 300.000 entrées d'immigrés en France la France veut pérenniser son modèle social, qu'il s'agisse de travailleurs ou de familles.
Il précise que ce travail n'est pas un encouragement à l'immigration plutôt une observation, il ne faut pas se méprendre, l'immigration va continuer. 300.000 entrées correspondent en réalité à environs à 150.000 travailleurs. "C'est très bien si on peut en parler, c'est encore mieux si on peut effectivement regarder l'ensemble du spectre, les problèmes, c'est très important de parler des problèmes, mais aussi les solutions, et puis ce que doivent faire les immigrés, mais aussi ce que doit faire la communauté nationale, notamment la politique d'intégration qui est très très faible."
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Nicolas Pouvreau-Monti est co-fondateur et directeur de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie, qui est financé, entre autres, par le milliardaire et mécène Pierre-Edouard Sterrin, très conservateur. Il écrivait dans une tribune dans Le Figaro que l'immigration coûterait 3,4% du PIB à la France. Il y a pour lui deux lectures : tout d'abord la question reste en effet politiquement très marquée mais il remarque que les partis du centre et de la droite s'emparent de plus en plus de la question, avec des points de vue restrictionnistes notamment. Des partis de gauche en Europe s'emparent aussi de cette question. "Et dans le contexte français, il faut dire qu'il y a un décalage assez sidérant entre, d'une part, le caractère effectivement très marqué, très clivant, de la question dans le débat public, dans le débat politique, dans le commentaire médiatique, d'une part, et d'autre part, les aspirations globalement consensuelles de l'opinion telle que mesurée par les enquêtes qui ont lieu à peu près maintenant tous les mois sur le sujet."
Sabrina Agristi-Roubache était en charge de l'accueil des réfugiés au sein du gouvernement précédent François Bayrou, elle déplore qu'on oublie un élément dans le débat : que pensent les immigrés eux-mêmes de l'immigration et de la politique de l'immigration ? Elle se rappelle avoir pris une volée de critique lorsqu'elle avait soulevé cette question. "Je m'étais faite évidemment massacrer, mais je pense qu'il y a un sujet de perception face à la réalité." Elle poursuit sur le fait qu'un travailleur immigré peut désormais lui-m^me déposer son dossier de régularisation, sans attendre la démarche de son employeur. "Tout ça, ce sont des avancées. Mais on a oublié de parler d'une chose, l'apprentissage du français ? Et c'est quoi être français ? Comment on devient citoyen ? Comment on en fait des citoyens à part entière ?"
Le chercheur de la fondation Terra Nova explique qu'il y a un fantasme derrière l'immigration, celui qui dit "ils ont quelque chose qu'on n'a pas", idée qui a pris toute la place du débat sur l'AME. L'idée est de soigner les gens avant que les cas deviennent graves, pour des raisons de santé publique, hors le débat s'est déporté sur le coût de la prise en charge, et sur ce qui y était autorisé. Il réaffirme que l'immigration ne coûte pas du tout 100 milliards à l'État, "ça, c'est complètement faux".
Fantasmes et chiffres autour de l'immigration, ses apports et ses coûts, écoutez la suite de ce Débat de midi
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08.07.2025
Après le Sénat, l'Assemblée nationale vient d'adopter définitivement la proposition de loi Duplomb contre l'avis d'une grande partie du monde agricole et de la société civile. Ce texte entérine des régressions agricoles, sanitaires et écologiques d'une très grande gravité, taillées sur mesure pour l'agro-industrie et portées par les dirigeants de la FNSEA, déconnectés de leur base.
Favoriser l'agrandissement des exploitations destinées à la production animale industrielle, l'accaparement de l'eau par la construction de méga-bassines et réintroduire l'acétamipride sont une fuite en avant mortifère et de très court-terme. Les enjeux sont tout autre : garantir un revenu paysan par la mise en place de prix minimums garantis et l'installation de fermes partout sur le territoire.
Or, la coalition « centristes, LR, macronistes et RN » refuse de s'attaquer à cette question du revenu agricole et affaiblit les outils de la transition agro-écologique comme jamais, alors que plus de 80% des agriculteur·rices y sont favorables.
Chaque parlementaire devra donc assumer son vote en faveur d'un texte déconnecté des préoccupations de la majorité des paysan·nes qui subissent de plus en plus violemment la succession de crises sanitaires et climatiques.
Contacts :
Thomas GIBERT - porte-parole national - tél: 06 65 24 66 44
Fanny MÉTRAT - porte-parole nationale - tél: 06 16 60 25 03
Caroline NUGUES - Chargée de communication - tél: 06 95 29 80 78
Connu / AP le 12/07/25
Le député macroniste Jean Laussucq avait été élu député de la 2e circonscription de Paris en juillet 2024 © AFP - Magali Cohen / Hans Lucas
Émilie Defay
Trois députés, dont Jean Laussucq, élu à Paris, ont été déclarés inéligibles par le Conseil constitutionnel vendredi, en raison d'irrégularités dans leurs comptes de campagne.
...
ainsi que Brigitte Barèges, députée du Tarn-et-Garonne, et Stéphane Vojetta, député pour les Français établis hors de France, ont été déclarés inéligibles "pour une durée d'un an" et "démissionnaires d'office" de leurs mandats, a annoncé le Conseil constitutionnel.
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Connu / TG le 18/07/25 à 14:06
Interpellés en masse par des citoyens, les députés qui ont voté la loi Duplomb oscillent entre silence, fébrilité et
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Connu / TG le 16/07/25 à 17:29
Écologie –Pesticides -
Temps de lecture : 4 min.
Une action menée par des faucheuses et faucheurs volontaires dans une usine française de BASF a révélé la présence et la production de pesticides interdits en France. L’État s’est ensuite saisi de l’affaire.
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Connu / TG le 13/07/25 à 17:23
Connu / TG le 13/07/25 à 15:10
Connu / TG le 13/07/25 à 11:37
Samedi 12 juillet 2025 / Le Courrier de l'Ouest
Clés : Accueil Environnement Pesticides
VIDÉO. "Pas de phyto dans mon verre d'eau" : une usine de pesticides bloquée en Anjou
Plusieurs collectifs de défense de l'environnement et des agriculteurs bloquent le site Phyteurop, situé à Montreuil-Bellay, près de Saumur (Maine-et-Loire). Cette usine élabore des produits phytosanitaires.
Courrier de l'Ouest
Yvan GEORGET, Camille RIVIECCIO
Publié le 27/06/2025 à 11h05
Newsletter La Matinale
Chaque matin, l’actualité du jour sélectionnée par Ouest-France
Tôt ce vendredi 27 juin, une centaine de personnes ont mis en place un blocus de l'entreprise Phyteurop. L'usine située à Montreuil-Bellay est spécialisée dans la formulation et le conditionnement de produits agrochimiques.
Contre la loi Duplomb
Cette action vise à protester contre la loi Duplomb qui prévoit notamment la réintroduction d'un néonicotinoïde interdit depuis 2018. Sont présents des victimes et proches de victimes de pesticides, Extinction Rebellion les Soulèvements de la Terre ou encore la Confédération Paysanne.
À LIRE AUSSI : Rejet de la loi Duplomb : « Une vision réactionnaire de l’agriculture » dénonce le sénateur Blanc
En fin de matinée, les autorités tentaient d'évacuer le site mais les militants ont prévu de bloquer le site toute la journée.
Clés : Pesticides Écologie Agriculture Agriculture biologique Saumur Manifestation Industrie Montreuil-Bellay
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Putanges-le-Lac
Rencontres militantes dans le bocage Ornais.
Du 7 au 10 août 2025, dans le bocage Ornais aura lieu la deuxième édition des Résistantes – Rencontres des luttes locales et globales ! Plus de 570 luttes locales sont identifiées aujourd’hui sur la carte de Reporterre, et ces Rencontres par et pour les luttes seront l’occasion de les mettre à l’honneur et de rassembler ce vaste mouvement qui grandit à travers la France.
(Adresse précise sera donnée ultérieurement)
Début : 07/08/2025 12h00
Fin : 10/08/2025 17h01
Site internet : https://lesresistantes.fr
Première séance du mardi 8 juillet 2025
... sur l'ensemble de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur (texte de la commission mixte paritaire).
Détail du diagramme :
Pour : 316 députés
Contre : 223 députés
Abstention : 25 députés
Synthèse du vote
Nombre de votants : 564
Nombre de suffrages exprimés : 539
Majorité absolue des suffrages exprimés : 270
Pour l'adoption : 316
Contre : 223
Abstention : 25
L'Assemblée nationale a adopté
Répartition des votes par groupe
- Rassemblement National (123 membres) Pour : 119
dont Mme Caroline Colombier
Abstention : 2
M. Thierry Frappé
M. Alexis Jolly - Ensemble pour la République (93 membres) Pour : 64 dont Mme Sandra Marsaud (Charente 2ème)
. Contre : 14
M. Pieyre-Alexandre Anglade
M. Hervé Berville
M. Éric Bothorel
Mme Céline Calvez
M. Thomas Cazenave
M. Pierre Cazeneuve
M. Jean-Marie Fiévet
Mme Camille Galliard-Minier
M. Guillaume Gouffier Valente
Mme Sandrine Le Feur
M. Mathieu Lefèvre
Mme Graziella Melchior
Mme Sophie Panonacle
Mme Marie-Pierre Rixain
. Abstention : 10
M. Stéphane Buchou
Mme Eléonore Caroit
M. Vincent Caure
M. Roland Lescure
M. Sylvain Maillard
M. Bastien Marchive
M. Ludovic Mendes
Mme Natalia Pouzyreff
M. Charles Rodwell
Mme Marie-Ange Rousselot
. Non votant : 1
Mme Yaël Braun-Pivet (Présidente de l'Assemblée nationale) - La France insoumise - Nouveau Front Populaire (71 membres) Contre : 71
- Socialistes et apparentés (66 membres) Contre : 65 [qui n'a pas voté et pourquoi ?]
- Droite Républicaine (48 membres) Pour : 47
Abstention : 1 M. Éric Pauget - Écologiste et Social (38 membres) Contre : 38
- Les Démocrates (36 membres) Pour : 26
. Contre : 9
M. Erwan Balanant
M. Olivier Falorni
M. Cyrille Isaac-Sibille
Mme Sandrine Josso
M. Pascal Lecamp
M. Hubert Ott
M. Jimmy Pahun
Mme Maud Petit
M. Richard Ramos
. Abstention : 1
M. Frantz Gumbs - Horizons & Indépendants (34 membres) Pour : 26
. Contre : 3
M. Thomas Lam
M. Xavier Roseren
Mme Anne-Cécile Violland
. Abstention : 4
M. Thierry Benoit
M. Sylvain Berrios
M. Jean-Michel Brard
Mme Anne Le Hénanff
. Non votant : 1
Mme Naïma Moutchou (Présidente de séance) - Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (23 membres) Pour : 12
. Contre : 3
M. Paul-André Colombani
M. Stéphane Lenormand
M. Max Mathiasin
. Abstention : 6
Mme Constance de Pélichy
Mme Martine Froger
M. Paul Molac
Mme Nicole Sanquer
M. Olivier Serva
M. Stéphane Viry - Gauche Démocrate et Républicaine (17 membres) Contre : 17
- UDR (16 membres) Pour : 16
- Députés non inscrits (12) Pour : 6
. Contre : 3
M. Belkhir Belhaddad
Mme Stella Dupont
M. Sacha Houlié
. Abstention : 1
Mme Sophie Errante
Connu / TG le 9/07/25 à 19:22
Ndlr : connue / Loi Duplomb
Un génocide anodin - 10 juillet 2025 / La méridienne - Le blog de Mona Chollet
Comment ne pas tirer les conséquences de la destruction des Palestinien·nes et du fanatisme d’Israël
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de « grande démocratie », apparaît un pays structurellement raciste, enfermé dans une réalité parallèle, en proie à un fanatisme religieux délirant et à un expansionnisme terrifiant, conforté par des décennies de louanges occidentales et d’impunité. Un pays qui massacre, expulse et détruit à grande échelle dans toute la Palestine, bombarde toujours régulièrement le Liban (en violation du cessez-le-feu) et le Yémen, envahit des parties supplémentaires du territoire syrien (alors qu’il occupait déjà le Golan) et a donc attaqué l’Iran – au risque de provoquer un embrasement mondial – et assassiné des civil·es là aussi. Sans parler de ces « hunger games » bien réels, où, à Gaza, après que les terres agricoles ont été saccagées, les pêcheurs mitraillés, les boulangeries bombardées, des hommes, des femmes et des enfants qui essayent désespérément de récupérer un sac de farine pour nourrir leur famille se font abattre chaque jour par dizaines [3].
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Le soutien à Israël évoque un paquebot dont le pilote découvrirait soudain qu’il fait fausse route, mais qui serait trop énorme, trop massif pour changer de direction.
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le 22 juin dernier, un article consacré aux contre-vérités flagrantes entendues un matin (parmi d’autres) sur France Culture [4], le journaliste Thierry Brésillon concluait : « Comment retourner le monde entier, inverser le sens de tous les mots, plutôt que de voir Israël tel qu’il est. » On ne saurait mieux dire.
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Quand une centaine de journalistes de La Provence veulent clamer leur solidarité avec leurs confrères et consœurs de Gaza, iels doivent le faire dans les pages de Politis, leur propre journal ayant refusé de leur donner la parole. Et il y a des surprises. Le 24 juin, le « Journal Junior » d’Arte proposait un reportage sur « la faim comme arme de guerre », d’une honnêteté et d’une clarté que l’on chercherait en vain dans le reste du paysage audiovisuel. « Dans l’URSS du temps de Staline, nombre de scénaristes, écrivains et cinéastes étaient planqués dans les studios de production de dessins animés, films pour enfants et documentaires animaliers, parce que la censure y était moins attentive qu’ailleurs », rappelait à cette occasion (sur Facebook, le 28 juin) la metteuse en scène et traductrice Irène Bonnaud.
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dissimulent la réalité de la brutale entreprise coloniale qu’est Israël, de l’oppression, de la spoliation et, maintenant, de l’élimination des Palestinien·nes [6].
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Gaza est presque entièrement rasée, la machine à tuer est inarrêtable, l’expulsion massive se prépare, on nous annonce l’établissement d’un camp de concentration, la mécanique du génocide est probablement impossible à enrayer, elle a gagné la Cisjordanie, mais allez, soyez beaux joueurs, quoi ! On a besoin de toutes les bonnes volontés ! Et ne soyez pas mesquin·e, ne venez pas nous parler des courageux·euses lanceur·euses d’alerte – comme Aymeric Caron ou Blanche Gardin – que nos résistant·es de la vingt-cinquième heure ont copieusement insulté·es, et qui subissent les représailles professionnelles (pour Gardin), les invectives dans la rue, les coups de fil anonymes, les menaces de mort !
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« L’histoire est pleine de gens qui veulent être dans le vrai rétrospectivement, disait le journaliste Jeremy Scahill dans le podcast The Listening Post le 31 mai [9]. Mais le courage, c’est de prendre position en temps réel. » « Un jour, tout le monde aura toujours été contre ça », comme le dit si bien le titre du magistral livre d’Omar El-Akkad (qui sera traduit en français l’hiver prochain chez Mémoire d’Encrier à Montréal).
Le génocide est une politique du fait accompli. L’essentiel, pour les génocidaires, est que l’indignation se manifeste trop tard. Eux-mêmes pourront alors éventuellement faire acte de contrition. Ainsi, ils gagneront sur tous les tableaux : ils seront célébrés pour leur noblesse morale et leur capacité d’autocritique, tout en étant débarrassés du peuple gêneur et en pouvant occuper tranquillement les terres volées à leurs victimes.
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L’armée israélienne ment comme elle respire, toutes les personnes qui suivent la situation avec attention le savent depuis longtemps. Elle ment impudemment, grossièrement. (Rappelons qu’elle a par exemple essayé de nous faire prendre un bête calendrier en arabe affiché au mur, au sous-sol d’un hôpital de Gaza, pour un planning de tours de garde de membres du Hamas surveillant des otages.) Elle ment y compris contre l’évidence ; on peut même dire qu’elle nous prend pour des imbéciles – et, après tout, pourquoi se gênerait-elle, puisque la grande majorité des journalistes et des dirigeants occidentaux relayent ses énormités sans sourciller ? « Cela devrait être un sérieux avertissement pour les journalistes et les gouvernements : quand il s’agit d’Israël, vous ne pouvez en aucun cas croire la première version de ce qu’ils disent. Reagan disait : “Faites confiance, et ensuite vérifiez.” Avec Israël, il faut partir du principe qu’ils mentent, et ensuite vérifier », disait encore Jeremy Scahill dans The Listening Post.
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l’attaque contre l’Iran a permis de créer un nouveau choc, d’échapper par la fuite en avant au risque de remontrances
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Si on veut réellement être fidèle au mot d’ordre « Plus jamais ça », il faut déjouer la « stratégie du choc » et dénoncer un génocide dès qu’il prend forme, au moment où l’intimidation fonctionne à bloc, où la machine de propagande est mobilisée à son maximum. Et si, à l’inverse, durant ces premiers mois, voire ces premières années, on travaille à alimenter la propagande, à renforcer la stratégie du choc, alors on porte une responsabilité que rien ne pourra jamais effacer.
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on nous ressort de la naphtaline les inoxydables « sionistes de gauche ». L’ancien premier ministre Ehud Barak, par exemple, auteur de la formule raciste comparant Israël à une « villa dans la jungle », qu’on tente de faire passer pour un vieux sage, alors qu’il porte une responsabilité écrasante dans le sabotage du processus d’Oslo [12]. Mais aussi l’ancien ambassadeur en France Elie Barnavi, qui clame que « Netanyahou est l’une des incarnations du Diable ». Un peu dur à entendre pour qui se souvient que Barnavi a été ambassadeur alors qu’un autre boucher, Ariel Sharon, était premier ministre, et qu’il a défendu pied à pied la répression de la deuxième Intifada sur toutes les antennes françaises.
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Même mépris ouvert pour les vies palestiniennes, même besoin acharné de pouvoir se raccrocher à une image positive d’Israël, quitte à gober les pires manipulations
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plusieurs Palestinien·nes de la diaspora ont dit leur exaspération de ne se voir donner la parole que si iels étaient flanqué·es d’un·e « Israélien·ne sympathique » ; de n’être jamais vraiment cru·es ni pris·es au sérieux : Muzna Shihabi, ancienne conseillère de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), sous le titre « L’effacement poli des voix palestiniennes » ; la poétesse Carol Sansour (sur Facebook, en anglais) ; l’écrivain Jadd Hilal, sous le titre « Un Palestinien dans les médias français ».
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Connu / TG le 15/07/25 à 8:41
Scandale, fraude / Pascal Markowski
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Connu / TG le 16/07/25 à 21:53