François Ruffin, invité de la Matinale de France Inter ©Radio France - Grégoire Nicolet
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François Ruffin, député Debout ! de la 1ʳᵉ circonscription de la Somme, était l'invité de France Inter ce mercredi pour évoquer le budget, la loi Duplomb et le renvoi en correctionnelle de Rachida Dati.
Avec François Ruffin, homme politique français
"Le rôle du gouvernement est de protéger les agriculteurs contre le dumping, mais surtout de protéger la santé des Français", estime ce mercredi sur France Inter le député de la Somme François Ruffin, interrogé sur le débat suscité par la loi Duplomb, qui réintroduit sous conditions l'acétamipride. Cet insecticide de la famille des néonicotinoïdes est utilisé notamment pour la culture de la betterave.
Pour François Ruffin, plusieurs problématiques se retrouvent dans ce débat, à commencer par le revenu des agriculteurs. "L'Union européenne a dérégulé complètement le secteur de la betterave. Elle a fait exploser les quotas de production et d'importation", regrette le député Debout! de la Somme, dénonçant un "dumping". François Ruffin dit aussi comprendre les agriculteurs français qui dénoncent une concurrence déloyale avec l'interdiction de l'acétamipride en France et pas dans les autres pays européens. "Mais quelle doit être notre attitude à nous ? Elle ne doit pas être une attitude de venir baisser les normes environnementales, les normes de protection de la santé des Français. Ça doit être de tout faire pour qu'en Europe, on relève ces normes", observe le député.
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"Ce dont on parle, c'est de la santé des gens. Quel est le rôle d'un gouvernement ? C'est de protéger. De protéger les agriculteurs contre le dumping, mais surtout de protéger la santé des Français", insiste-t-il.
Il appelle aussi à "protéger la démocratie". Sur la loi Duplomb, "on a quand même eu, dans un premier temps, un vote sans débat. Là, ce qu'on nous promet pour la rentrée, c'est un débat sans vote. C'est pas possible que ça fonctionne comme ça !", dénonce François Ruffin. Ainsi, évoquant les signataires de la pétition contre la loi Duplomb, il dit souhaiter que "quand il y a un million de personnes qui prennent leur carte d'identité, qui font cet effort-là en ligne, il doit y avoir un référendum d'initiative citoyenne".
Par ailleurs, face aux économies annoncées par le gouvernement dans le prochain budget et notamment la suppression de jours fériés, et face au débat suscité par la loi Duplomb, François Ruffin appelle à une "censure populaire". "Il y a un désaccord avec l'orientation choisie pour notre pays, et moi ce que je souhaite, c'est qu'avant une censure parlementaire, il y ait une censure populaire, il y ait les gens qui viennent exprimer dans la rue leur colère", lance-t-il.
"Quand on va avoir un passage pour corruption devant le tribunal correctionnel, la décence voudrait qu'on se mette en retrait de la vie publique"
Interrogé également sur le renvoi en correctionnelle de la ministre de la Culture Rachida Dati pour corruption dans l'affaire Carlos Ghosn, François Ruffin estime que "la décence voudrait qu'elle se mette en retrait de la vie publique". La ministre a fait appel de cette décision.
"Il y a un grand souci de rapport des gens à la politique et quand il y a une mise en cause judiciaire, cela participe à la désagrégation du lien avec les politiques", regrette le député Debout! de la Somme, anciennement à LFI. "Irréprochable, personne ne l'est. Mais quand on est ministre, on a une responsabilité particulière, on représente une partie du pays et des citoyens et à ce titre-là, quand on est mis en cause, mis en examen, quand on va avoir un passage pour corruption devant le tribunal correctionnel, la décence voudrait qu'on se mette en retrait de la vie publique pendant ce temps-là", affirme François Ruffin.
Rachida Dati a indiqué mardi soir sur LCI qu'elle ne "renoncerait sur rien", ni à son poste de ministre, ni à ses ambitions pour la mairie de Paris. Elle a reçu le soutien du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, et va rester au gouvernement, a indiqué l'entourage d'Emmanuel Macron.
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La ministre de la Culture Rachida Dati, le 30 juin 2025 à l'Assemblée nationale ©AFP - Ludovic Marin
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Surtout ne pas l’enterrer trop vite. Ni la ministre, ni la loi audiovisuelle qu’elle porte et qu’elle rêve de brandir en trophée.
Disons-le crûment : le rejet de ce texte hier par les députés, n’est qu’un trompe-l'œil, une opération d’évitement qui permet à la ministre de la Culture de sauter la case Assemblée nationale, en s’épargnant de longs et incertains débats, et de rebondir directement au Sénat, où la loi devrait revenir dès lundi prochain, en commission de la Culture. Les opposants à la réforme de l’audiovisuel public auraient grand tort de crier victoire. La gauche n’a rien compris, elle n’a pas vu le coup venir : c’était un coup monté.
Rachida Dati souhaitait l’adoption de cette motion de rejet. Elle a tout fait pour, c’était son plan !
Faire une "Duplomb"
L’inflation des amendements déposés par les groupes de gauche, 1150, n’aurait pas permis d’achever l’examen du texte dans les délais prévus, c’est-à-dire avant demain soir. Et pas plus en rajoutant deux jours de débats, ce qu’elle avait obtenu, jeudi et vendredi, c’était trop court. La loi serait restée en plan.
D’où l’idée de se servir de la motion de rejet défendue par la gauche, pour faire une « Duplomb », expression désormais en vogue au Palais-Bourbon. Du nom de la loi Duplomb, qui avait été rejetée par ses propres défenseurs. Rejetée par le bloc central, dans le but de faire échec à l’obstruction de la gauche et de propulser cette loi directement en Commission mixte paritaire.
Ici, j'ouvre une parenthèse : la clarté et la sincérité des débats parlementaires étant considérées comme un principe constitutionnel, on est curieux de savoir ce qu’en dira le Conseil du même nom. Manœuvre astucieuse ou dévoiement irrégulier ? Je referme la parenthèse. Et je reviens à cette nouvelle « Duplomb », exécutée hier de façon moins voyante, plus subtile, mais tout aussi efficace. Simplement cette fois en laissant gagner la gauche.
Comment ? En désertant l’hémicycle. La gauche a eu la surprise hier de découvrir une Assemblée dont le centre était fort dégarni. C’était prévu ! 31 députés présents sur 163.
Deals avec l’extrême-droite
Et puis deuxième surprise : le RN jusque-là bienveillant pour cette loi, qui vote avec la gauche, pour le rejet du texte. Là aussi, théâtre d’ombres. Les marinistes se sont laissé convaincre que leur programme de privatisation de l’audiovisuel serait plus facile avec une seule entité – la holding – plutôt que deux ou trois. Et que l’accélération du changement de loi valait bien ce coup de billard à trois bandes.
Note pour plus tard : penser à interroger Rachida Dati sur ses deals avec l’extrême-droite.
Et maintenant ? Examen au Sénat la semaine prochaine. L’agenda y est plein comme un œuf. Mais Rachida Dati est prête, dit-on, à se rouler par terre pour obtenir un créneau. Là-bas, le débat ne sera qu’une formalité.
Et retour à l’Assemblée nationale le 23 septembre, avant le Budget. Si les débats ne s’enlisent pas, si le RN inverse son vote, la loi Dati aura toutes ses chances.
Ici me revient le titre d’une de ses premières biographies il y a une dizaine d’années : Rachida ne meurt jamais.
Clés : Politique Société Médias Rachida Dati Audiovisuel public
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#bayrou #macron #retraites
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Après l’échec du conclave sur les retraites, François Bayrou a convoqué dans la précipitation les partenaires sociaux … pour conclure qu’il n’y avait pas d’accord. Ayant, encore une fois, trahi sa parole, le Premier ministre s’expose à une censure de la gauche, en particulier portée par le PS. La crise parlementaire approche avec des conséquences imprévisibles. Aura-t-elle lieu ? Pour quelles conséquences ? Et sinon, pourquoi n’aurait-elle pas lieu ? C’est ce qu’on va avoir dans ce nouveau numéro de Dissolution.
On en profitera aussi pour revenir sur la séquence médiatique qui a vu Rachida Dati s’attaquer violemment à un journaliste parce qu’il posait des questions qui la gênaient.
Journaliste : Camille Chastrusse, Victor-Ulysse Sultra, doctorant en droit public
Réalisation : Camille Chastrusse
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Tr.: ... une ministre menace de poursuites un journaliste pour une question d'intérêt public ... Arnaque de France Médias, réforme de l'audiovisuel public
Ndlr : DÉNONCER ACT
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Rendez-vous le samedi 27 août en direct à 15h30 pour un débat sur le thème « Justice : quelles réformes pour faire face aux évolutions de la société ? ». Ugo Bernalicis, député LFI-NUPES sera face à Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice.
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Ndlr : à 1h21 : Mme Dati "Les tutelles et curatelles sont de véritables scandales avec abus de faiblesse..."