Interpellés en masse par des citoyens, les députés qui ont voté la loi Duplomb oscillent entre silence, fébrilité et
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Connu / TG le 16/07/25 à 17:29
Putanges-le-Lac
Rencontres militantes dans le bocage Ornais.
Du 7 au 10 août 2025, dans le bocage Ornais aura lieu la deuxième édition des Résistantes – Rencontres des luttes locales et globales ! Plus de 570 luttes locales sont identifiées aujourd’hui sur la carte de Reporterre, et ces Rencontres par et pour les luttes seront l’occasion de les mettre à l’honneur et de rassembler ce vaste mouvement qui grandit à travers la France.
(Adresse précise sera donnée ultérieurement)
Début : 07/08/2025 12h00
Fin : 10/08/2025 17h01
Site internet : https://lesresistantes.fr
Enquête — Mégabassines Agriculture
Mis à jour le 10 juillet 2025 à 15h05 - Durée de lecture : 9 minutes
Rampe d'irrigation dans des champs de blé à proximité de la mégabassine de Cramchaban (Charente-Maritime). - © Sylvain Lapoix / Reporterre
Dans les Deux-Sèvres, la Coopérative de l’eau qui gère les mégabassines est en difficulté financière. Les coûts de ces ouvrages ont explosé, alors que s’accumulent les jugements défavorables et les ras-le-bol d’agriculteurs.
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Une personne semble encore croire à la Coop de l’eau : la présidente du conseil départemental des Deux-Sèvres. Présente à la dernière AG, Coralie Dénoues a répété dans la presse agricole régionale le 19 avril son projet de faire du département le « chef de file du grand cycle de l’eau ». Derrière cette formule, la promesse encore floue d’un soutien économique pour sauver les mégabassines. Faute d’avoir trouvé une vraie solution pour les irrigants face à l’aggravation de la sécheresse.
Connu / TG le 8/07/25 à 11:59
Entretien — Idées - Mis à jour le 16 juillet 2025 à 09h00 - Durée de lecture : 7 minutes
Photo Anna Tsing, anthropologue étasunienne, professeure à l'université de Californie, à Santa Cruz. - © Cha Gonzalez / Reporterre
L’ouvrage « Notre nouvelle nature » propose un guide pour comprendre, à l’échelle microlocale, les ravages de l’Anthropocène. Ce que l’anthropologue Anna Tsing, que nous avons rencontrée, appelle les « écologies férales ».
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nous plonge dans les recoins inexplorés des désastres écologiques
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codirige depuis 2020 un projet de recherche collective nommé le Feral Atlas.
Cette cartographie interactive explore les petites et grandes histoires des perturbations écologiques
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guide Notre nouvelle nature qu’elle signe avec trois coautrices, Jennifer Deger, Alder Keleman Saxena et Feifei Zhou.
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les écologies « férales ». Habituellement, le terme se réfère plutôt à des animaux domestiques qui seraient retournés à l’état sauvage. De notre côté, nous l’avons étendu et réinventé de manière à désigner des phénomènes naturels provoqués par les grands projets industriels, mais qui ont totalement échappé au contrôle humain.
Notre atlas, dont est tiré ce guide, propose d’explorer dans le détail ces effets féraux afin de rendre compte autrement de la nature terrestre. Un exemple est celui de la maladie de la « mort subite du chêne », qui a fait d’immenses ravages dans les forêts de Californie et d’Oregon dans les années 1990 et 2000. Elle est causée par un agent pathogène, la phytophthora, [un genre de champignons] qui s’attaque spécifiquement aux arbres. Les pathologistes forestiers ont été capables de retrouver que cette maladie avait été importée par le transport industriel de pépinières de plantes infectées qui ont été envoyées par camions tout le long de la côte ouest des États-Unis.
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L’ouvrage est présenté comme un « guide de terrain » pour analyser l’Anthropocène depuis ses « patchs » (« patchy Anthropocene », en anglais). Un concept au cœur de votre approche
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Nous avons emprunté ce terme à l’écologie de paysage. Il désigne un lieu de dynamiques homogènes parmi toutes celles qui composent un paysage. Il n’y a pas vraiment de définition du patch, puisqu’il dépend de ce que vous recherchez et de ce que vous souhaitez regarder. Si vous vous intéressez à un champignon, le patch sera là où il pousse. Il s’agit plutôt d’une unité d’action, le fait de regarder quelque chose qui se passe à un endroit précis, à un moment particulier. Cela implique un art d’observer en prêtant attention au granulaire, au particulier, à travers différentes échelles de temps et d’espaces.
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Ils forment une mosaïque permettant de voir les multiples dynamiques de perturbations qui sont à l’œuvre — comme les extinctions, les toxicités, les radiations et les maladies — et de ne pas se limiter à de grandes modélisations planétaires abstraites.
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nous nous intéressons à l’emprise des infrastructures humaines sur les cinq derniers siècles, c’est-à-dire à partir de la colonisation européenne, et non pas de la Révolution industrielle. Puisque c’est à ce moment-là que les destructions et les bouleversements d’ampleur ont commencé, avec l’asservissement des peuples et de leurs terres. Nous le montrons dans le livre à travers l’exemple des plantations.
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nous accueillons différents types de savoirs, d’observateurs et de témoignages, émanant d’autres cultures et expériences locales
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caractéristique des approches féministes en sciences. Ce sont des démarches plurielles, qui partent du terrain en engageant un travail à la fois social et culturel avec les personnes et les milieux concernés, plutôt que d’appliquer une méthode unique.
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il est impossible d’étudier les êtres humains comme s’ils vivaient de manière séparée des non-humains, et inversement. On le voit avec l’alimentation, les terres ou… les maladies. D’où viennent-elles ? L’un des projets que nous avons intégré à l’atlas est celui de l’anthropologue Paulla Ebron, qui s’est intéressée aux espèces présentes à bord des navires négriers.
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C’est là qu’est née une nouvelle souche de moustiques, dont la lignée est encore aujourd’hui responsable de la dengue, de zika et de la fièvre jaune. Les patchs de l’Anthropocène aident justement à visibiliser les croisements entre injustices sociales et les catastrophes environnementales.
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L’histoire naturelle n’est pas quelque chose de révolu, avec des espèces figées qui se reproduisent de façon linéaire. Toutes ne cessent d’évoluer au cours du temps, et cette évolution est en partie due aux activités humaines. Nous devons considérer les non-humains comme des acteurs à part entière de notre histoire
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apprendre à faire attention à cette nouvelle nature qui est partout autour de nous, avec ses facettes les plus incroyables, comme les plus abominables.
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Comment la prise en considération de cette nouvelle nature peut-elle nous aider à forger de nouvelles formes de résistances face au capitalisme ?
En aidant à construire des coalitions de toutes sortes, entre communautés humaines et non humaines, et pas juste un seul grand mouvement. Cette analyse de terrain par les patchs est aussi un outil permettant de voir plus précisément où nous pouvons travailler les uns avec les autres, qui sont nos alliés et comment agir face à toutes ces agressions simultanées. Elles invitent à une politique par la coalition, plutôt que par l’héroïsme.
Politique
« Tiers-lieux enracinés » : le nouveau visage de l’extrême droite à la campagne - 23 juin 2025 à 14h36 / Par Victoire Radenne
Durée de lecture : 8 minutes
Politique
Réinvestir les campagnes pour y créer des communautés « catholiques et enracinées » : tel est l’objectif du programme Communitas Christiana, qui, derrière un discours et une esthétique ruraliste, diffuse un idéal séparatiste.
... reprise du Billy Bar, au centre-ville de Sées (Orne) ... transformer l’historique troquet en un « tiers-lieu convivial et multifonctionnel », entre « le café de sortie de messe et l’espace coworking », présente Victor Aubert ... ne souhaite pas seulement revitaliser le centre-ville de cette commune normande de 4 000 habitants : il est le fondateur d’Academia Christiana, une organisation identitaire et catholique traditionaliste, qui prône violence physique et recours aux armes.
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Investir des lieux de convivialité en imitant certains codes de la gauche militante afin de reconstituer un entre-soi idéologique dans les campagnes françaises : ainsi pourrait se résumer le mantra de Communitas Christiana, un programme lancé par l’Association culturelle d’éducation intégrale, également dirigée par Victor Aubert, qui vise à « recréer des communautés locales catholiques et enracinées face à l’isolement croissant des individus et au déclin anthropologique ».
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fidèle « à la reconnaissance de la royauté sociale du Christ ». Et sa porosité avec les partis d’extrême droite n’est plus à prouver.
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en appelant la jeunesse à « bâtir des communautés enracinées, catholiques et tournées vers le bien commun » ? Leur notion d’enracinement peut se résumer aux cinq piliers de l’éducation intégrale, détaillés dans leur charte : le savoir-faire manuel (organisation de chantiers, artisanat, travail de la terre), le sport et l’hygiène de vie, la formation intellectuelle (histoire, littérature), la solidarité et la vie spirituelle (prières, foi, pèlerinages).
Une vision étroitement liée à celle du milliardaire d’extrême droite Pierre-Édouard Stérin, créateur du Fonds du bien commun et des Nuits du bien commun, qui prône également le concept d’éducation intégrale au sein de ses futurs internats en Sologne.
Des militants d’origine citadine
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top 5 des petites villes idéales où s’implanter. Parmi les critères qu’ils chérissent : la présence d’une messe traditionaliste, de préférence effectuée en latin, une école catholique hors contrat à moins de 15 kilomètres et un accès ferroviaire à une grande ville. Des territoires censés séduire « une jeunesse en quête de sens », aspirant à ralentir et embrasser « une vie plus simple », reprenant des éléments de langage peu habituels à l’extrême droite.
Lire aussi : « La gauche a laissé l’extrême droite récupérer le besoin d’enracinement »
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Si les trois premières communautés se trouvent à Paris (Le Cercle parisien), Lyon (La Communauté lyonnaise) et Toulouse (Communitat Occitana) — démontrant l’origine majoritairement citadine des militants — une dizaine de nouvelles « communautés enracinées » sont apparues récemment, à l’instar d’Auvernha Christiana, aux alentours de Clermont-Ferrand, Liga Carcinola à Brive-la-Gaillarde, le Cœur yonnais en Vendée, ou encore Des Tours et des lys, en Touraine. Cette dernière suscite l’inquiétude des élus et syndicats locaux.
« Leurs intimidations ont commencé avec la pression contre la tenue d’événements avec des drag queens et l’hébergement des mineurs isolés. Mais au-delà de ces obsessions, ils fabriquent un discours sur les campagnes abandonnées et sur la prétendue polarité entre la campagne et la ville pour séduire les jeunes ruraux et organiser leur projet politique », assure Astrid Gonzalez, secrétaire fédérale du Mouvement jeunes communistes d’Indre-et-Loire.
Lire aussi : Comment les militants écolos veulent combattre l’extrême droite
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« Vitrine acceptable »
Leur ancrage local passe également par l’organisation d’évènements culturels comme le Printemps de l’Ouest, à Châteaubriant (Loire-Atlantique), qui promet loisirs extérieurs, petite restauration, danses traditionnelles et jeux bretons.
« Dans la région, ils se fabriquent une vitrine acceptable, par le biais de maraudes — officieusement réservées aux SDF blancs — des raids printaniers — randonnées qui font penser aux jeunesses hitlériennes — ou des sessions de ramassage de déchets », développe Charles Fournier, député écologiste de la circonscription, qui a également réclamé l’ouverture d’une enquête à la préfecture.
Une story publiée le 23 mai sur le compte Instagram du mouvement Des Tours et des lys trahit ses obsessions avant tout sécuritaires et identitaires
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Entrisme dans le tissu local
La rhétorique d’une modernité qui vacille, quand la ruralité reste debout, se rapproche, selon Pierre Cornu, historien de la ruralité, « de l’idéologie pétainiste ». « L’un des slogans du maréchal Pétain était “La terre, elle, ne ment pas”. Il a ancré le thème du terroir, des racines, dans une pensée conservatrice et réactionnaire, aujourd’hui récupérée par la nébuleuse zemmouriste ».
Pour Antoine Dubiau, doctorant en géographie et auteur de l’ouvrage Écofascismes (éd. Grevis, 2023), ce rejet de la ville, qui serait le lieu de la décadence, est une rhétorique habituelle de l’extrême droite, qu’elle soit écologiste ou non : « Entre les lignes, l’idée est de reconstituer une base arrière préservée du métissage racial et culturel. Les Braves [mouvement d’extrême droite nataliste] défendaient déjà l’idée de créer des communautés racialement homogènes pour que la race blanche se perpétue. »
Lire aussi : « Quel mal avons-nous fait ? » : des tiers-lieux bretons agressés par l’extrême droite
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Depuis 2013, Academia Christiana organise des universités d’été, de la Loire à la Provence, pour « restaurer la civilisation ». L’Institut Iliade, groupe de réflexion d’extrême droite, organise chaque année des formations pour les jeunes dans lesquelles est abordée l’écologie, « incontestablement l’un des grands enjeux de notre siècle ».
Quant aux royalistes de l’Action française, ils ébauchent dans un ouvrage les contours d’une « écologie intégrale » qui serait fondée autour du triptyque enracinement, terroirs et décroissance, quand d’autres militants appellent à la création de « zones identitaires à défendre ».
Une énième preuve, selon Antoine Dubiau, « que l’extrême droite, ce n’est pas juste des crânes rasés qui veulent se battre dans la rue, mais des franges intellectuelles qui investissent le champ de l’écologie, des territoires et de l’enracinement pour justifier une hiérarchie raciale ».
Après cet article
Enquête — Culture
Enquête sur l’écofascisme : comment l’extrême droite veut récupérer l’écologie
et Mathieu Génon (photographies) Mis à jour le 24 avril 2025 à 09h43 / Le Monde d’après
Durée de lecture : 12 minutes
Alors que les ressources se raréfient et que le monde s’automatise toujours plus, l’ingénieur pionnier des low-tech Philippe Bihouix prône dans cet entretien une « sobriété systémique » organisée par l’État.
Philippe Bihouix est ingénieur. Après avoir été l’un des premiers à alerter sur la pénurie à venir des métaux, il a été un pionnier en France de la low-tech. Il a publié, avec Vincent Perrot, la BD Ressources (éd. Casterman). Cet entretien de notre série Le Monde d’après a été enregistré au Musée des arts et métiers, en partenariat avec celui-ci.
Lisez ce grand entretien ci-après ou écoutez-le ci-dessous ou sur une plateforme d’écoute de votre choix et regardez-le en vidéo.
Reporterre — Vous êtes ingénieur et avez été l’un des premiers à alerter sur la pénurie prochaine des matières premières. Comment imaginez-vous le monde d’après le capitalisme ?
Philippe Bihouix — C’est un monde où l’on est réconciliés avec le vivant, mais aussi où l’on a réussi à s’organiser collectivement autour d’une sobriété systémique. Je ne parle pas ici d’un retour à l’âge de pierre — l’image est convoquée chaque fois que l’on évoque une trajectoire autre que l’astrocapitalisme promu par Elon Musk [le patron, notamment, de Tesla] ou Jeff Bezos [le patron, notamment, d’Amazon] —, mais d’un monde où l’on a fait évoluer nos valeurs et, d’une certaine manière, nos rêves.
Les vieux rêves de l’humanité ont peut-être toujours été les mêmes : l’immortalité, l’abondance, la capacité à avoir des esclaves qui nous servent. Dans l’Antiquité, il y avait des esclaves humains, puis il y a eu des esclaves machines, qui désormais ne suffisent plus. On nous promet donc à présent des esclaves robots, avec cette idée que l’on va tous avoir des assistants personnels.
Lire aussi : Des nazis aux astrocapitalistes : l’histoire anti-écologique de la conquête spatiale
Je pense donc que, dans le monde d’après, il y aura à la fois des enjeux techniques et technologiques autour de la préservation des ressources et de la réduction de l’extractivisme, et surtout un enjeu d’affirmation de valeurs et de rêves. Au fond, il est important d’avoir un récit — c’est par exemple le cas de Donald Trump : on peut lui reprocher mille choses, mais il embarque des gens avec lui. Il faut que l’on trouve des contre-récits : voilà l’enjeu de ce monde d’après.
Qu’est-ce que la sobriété systémique ?
Le mot sobriété s’est invité dans le débat public avec l’explosion des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine. Et ce terme, comme d’autres qui l’ont précédé — par exemple « développement durable » —, est polysémique. L’acception qu’en a le gouvernement renvoie à la notion d’efficacité, en particulier industrielle, avec l’idée qu’en électrifiant certains process qui fonctionnent aujourd’hui avec des énergies primaires (le gaz, le charbon, le fioul), nous allons pouvoir consommer moins.
Ce mot peut aussi renvoyer à la sobriété individuelle, avec l’idée, par exemple, de baisser le chauffage chez soi. Cela a une efficacité technique indéniable… mais c’est problématique pour les personnes souffrant déjà de précarité énergétique. La sobriété individuelle demande des efforts substantiels.
Philippe Bihouix, ingénieur et auteur d’essais sur les questions environnementales, interviewé par Hervé Kempf, de Reporterre. © Mathieu Génon / Reporterre
La sobriété systémique, elle, renvoie à quelque chose de différent : elle ne repose pas sur une somme de gestes individuels et sur l’idée qu’au fond, tout serait toujours un peu de notre faute. La sobriété systémique, c’est quelque chose qui est organisé, favorisé, influencé voire imposé par la puissance publique via des décisions réglementaires et fiscales.
Pouvez-vous donner un exemple ?
Imaginons que l’on veuille aller vers un monde où les voitures seraient de petite taille. En tant qu’ingénieur, il est évident que pour réduire les émissions de CO2, il faudrait déjà que les véhicules soient moins lourds, moins puissants, moins rapides. La puissance publique pourrait donc réfléchir à une fiscalité sur les gros véhicules, à certaines obligations réglementaires, à des aides fléchées de telle ou telle manière…
Mais aujourd’hui, les entreprises ne peuvent pas se permettre que leurs produits ne se vendent pas. Cela a pour conséquence de créer de l’inflation technologique entre concurrents : si telle entreprise propose tel service pour sa voiture, l’autre doit aussi le faire — ce qui entraîne une utilisation plus importante de ressources. Il y a donc aussi cet aspect culturel à déconstruire.
« La sobriété systémique doit être organisée par la puissance publique »
De façon générale, avec l’arrivée de l’automatisation, de la robotisation et à présent de l’intelligence artificielle — en bref, avec le remplacement des humains par des machines —, nous consommons davantage de ressources. Le problème est que toutes les organisations — entreprises et administrations — sont incitées à fonctionner de cette manière : c’est meilleur pour le résultat net, cela augmente la qualité des produits et, en plus, une machine ne fait pas grève.
Dans le même temps, cela crée des externalités environnementales négatives et entraîne un pillage des ressources. D’autant plus qu’on ne met personne au travail pour réparer tout ce que l’on abîme.
C’est un problème : nous abîmons de plus en plus d’endroits.
Bien sûr. Au-delà du réchauffement climatique, l’époque de l’Anthropocène se caractérise par les milliards de tonnes de ressources extraites par les humains, et par la création de déchets. À un moment donné, il sera nécessaire que davantage de personnes travaillent dans des secteurs ayant pour but de réparer ces dommages. Cela dit, il y a déjà des activités professionnelles qui promeuvent des promesses technoréparatrices de la planète : la géo-ingénierie, la capture et le stockage de carbone…
Mais ces innovations peuvent servir de justification à la continuation des destructions en cours, non ? Tout comme les plans d’adaptation au changement climatique, comme celui lancé par le gouvernement français en mars 2025.
Il y a des gens de bonne foi, des jeunes ingénieurs, qui ont envie de faire des choses allant dans le bon sens. Mais je ne sais pas si, en effet, ces innovations permettent de justifier le maintien de notre trajectoire actuelle.
Dans les années 2010, il y a d’ailleurs eu un débat assez aigu autour de la question de l’atténuation ou de l’adaptation au changement climatique. Durant ces années-là, la plupart des gens qui travaillent sur le climat, les écologistes, ne voulaient pas entendre parler d’adaptation en ce qu’elle était un renoncement à la trajectoire de décroissance qu’ils appelaient de leurs vœux.
C’est seulement à partir de 2020 que finalement, les émissions continuant à croître chaque année, il a été question de mettre les deux fers au feu : à la fois l’atténuation mais aussi l’adaptation.
Au fond, cette situation relève de choix politiques. Par exemple, la non-rénovation énergétique des bâtiments en France est le fruit d’un choix politique de l’État.
Ce n’est en effet pas une fatalité. Mais en l’occurrence, si l’on prend l’exemple du secteur de la ville et du bâtiment, il se caractérise par sa grande inertie. Pour transformer l’ensemble des bâtiments, il faudrait multiplier par vingt la vitesse à laquelle nous allons aujourd’hui, dégager des moyens financiers, impliquer des filières industrielles… Ce n’est pas si évident que cela.
En revanche, il existe déjà des solutions low tech. Elles ne sont pas basées sur l’adaptation du bâti en tant que tel, qui est une chose complexe à mettre en œuvre, mais sur l’adaptation comportementale ou organisationnelle.
On pourrait par exemple s’inspirer de ce qui se passe en Espagne. Que font les Espagnols en cas de forte chaleur ? Ils ne vont pas à l’école aux mêmes heures que d’habitude et ils font la sieste. Il s’agit là d’une adaptation organisationnelle, d’une adaptation des rythmes de vie, d’une adaptation culturelle.
Il y a plein de choses à inventer. Par exemple, concernant l’utilisation de l’énergie en période de pénurie, on pourrait imaginer dans un futur proche de flécher prioritairement celle-ci vers les services essentiels, comme les hôpitaux et les transports. Et que, par exemple, pendant deux jours à la maison, je m’enveloppe dans une couette plutôt que de mettre le chauffage.
« On pourrait imaginer dans un futur proche de flécher prioritairement l’énergie vers les services essentiels »
En fait, aujourd’hui, nous sommes très capricieux en tant que citoyens-consommateurs, alors que la plupart des services auxquels nous avons accès fonctionnent au cordeau. Prenons l’exemple du train : quand je prends un TGV roulant à 300 km/h et qu’il s’arrête en pleine voie, si, dans les deux minutes, je n’ai pas d’explications de pourquoi le train est arrêté, je vais twitter rageusement et dire que les employés de la SNCF sont des feignasses. Je simplifie bien sûr en disant cela, mais je pense que nous sommes vraiment devenus très exigeants en tant que consommateurs [Philippe Bihouix est ingénieur à la SNCF].
Peut-être que demain nous reviendrons à des logiques où l’on acceptera des dégradations de performance, lesquelles auront été décidées de manière plus démocratique que technocratique.
Ce monde où tout marche parfaitement ne marche pas si parfaitement que ça. Par exemple, le tissu ferroviaire a disparu, et les gens sont obligés de prendre leur voiture parce qu’il n’y a plus de services publics à proximité.
Il est certain qu’il faut remettre la priorité sur les trains du quotidien. Cela dit, il faut toujours faire attention aux comparaisons avec le passé. La situation du ferroviaire a beaucoup évolué : le nombre de trains qui circulent a énormément augmenté, mais le réseau est quasiment resté le même. Le nombre de trains du quotidien est tellement énorme aujourd’hui que toute perturbation génère des problèmes en cascade. La situation est donc compliquée.
Quoi qu’il en soit, il est évident que des choix politiques et financiers sont faits aujourd’hui, et que certains secteurs sont laissés pour compte. Je pense notamment à la justice ou à l’hôpital public. Que se passe-t-il à l’hôpital ? À l’image de ce qui se passe dans le monde agricole, on assiste à une inflation technologique. Le problème est que les machines et leur maintenance coûtent extrêmement cher. Cela fait que de plus en plus d’argent est investi dans les machines au détriment des humains.
Voilà pourquoi le discernement technologique est important : les machines permettent un certain nombre de choses souhaitables et bénéfiques — en permettant aux humains de s’éviter certains actes professionnels pénibles — mais, dans le même temps, il y a une course en avant stupide qui crée des besoins artificiels et, par ricochet, de la production qui permet de les assouvir. L’idée serait de trouver une espèce de juste mesure entre les deux.
Les « low-tech » sont-elles la technologie du monde d’après ?
Les low-tech, au départ, renvoient à la question des ressources. Je suis passionné par les notions de ressource non renouvelables et d’inéluctabilité de la consommation des ressources. Lorsqu’il est en fin de vie, le recyclage est en effet beaucoup plus complexe et donc impraticable malgré ce que l’on nous dit. Or l’un des paramètres de cette question du recyclage est l’inflation technologique : les objets qui nous entourent contiennent de plus en plus de choses bizarres. Des circuits intégrés miniaturisés, des écrans, des afficheurs… Cette course extractiviste nous éloigne d’une possible logique de circularité. L’idée est donc de ne pas produire des objets se caractérisant par leur haute technologie, mais plutôt par leur basse technologie.
Cela renvoie à un monde de sobriété, d’économie de ressources et de durabilité. À l’heure où la question des ressources vient heurter celle des limites planétaires, et alors que l’on assiste à une raréfaction des ressources, il faudrait faire de la sobriété tout court, en renonçant à des choses dont nous n’avons pas besoin. Ensuite, nous pourrions faire de la sobriété de dimensionnement, d’usage, de fonctionnement, par exemple en partageant des voitures, des bâtiments, des objets…
Lire aussi : Grillons et tour à champignons : ils vivent en autonomie dans un studio parisien
Par ailleurs, nous pourrions aller vers un monde avec beaucoup plus de réparation, de maintenance et d’entretien des objets. Cela demanderait évidemment des évolutions réglementaires et fiscales. Mais, au fond, si nous avons tendance à acheter du neuf, c’est tout simplement parce que c’est moins cher. Nous pourrions donc bricoler un peu plus — de quoi sauver un peu la planète mais aussi nous rendre plus résilients et souverains par rapport à des chaînes de valeur mondiales très complexes, dont nous ne savons pas si elles survivront à des chocs géopolitiques.
Et puis, cela permettrait la mise en œuvre d’activités sociales intéressantes, de choses à faire ensemble, de savoirs à se transmettre. Auparavant, il y avait la fierté ouvrière et artisanale. Dans le futur, nous pourrions très bien développer une fierté autour de notre capacité à savoir maintenir des objets.
Ressources, de Philippe Bihouix et Vincent Perriot, aux éditions Casterman, octobre 2024, 176 p., 28 euros.
Connu / lettre de l'ADEME SOBRIÉTÉ
À Amiens, un hôpital accueille les enfants malades des pesticides / Reporterre
Leucémie, troubles autistiques… Les enfants exposés avant leur naissance aux pesticides en pâtissent. Ils seraient une centaine en Picardie, où une consultation sur ce sujet tabou vient d’ouvrir à l’hôpital d’Amiens. Amiens (Picardie), reportage « Quand un bébé naît, des traces de pesticides peuvent être trouvées dans ses premières selles. » Voilà ce qu’a découvert avec effroi Émilie lorsqu’elle s’est rendue, il y a quelques mois, au centre hospitalier universitaire (CHU) Amiens-Picardie pour une consultation (...)
Connu / TG le 8/02/24 à 17:57
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🔎 En matière de nucléaire, Emmanuel Macron dépense sans compter. La facture se chiffre en dizaines de milliards. Mais qui va payer ? Enquête sur une faillite annoncée.
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156 commentaires dont
- @LebrunDominique il y a 1 heure (modifié) 2+
Approche journalistique beaucoup trop centrée sur les aspects financiers......le vrai problème est ailleurs..... - @francoisbaronnet3000 il y a 1 heure (modifié)
Arrêtez de dire que c'est de la faute de la guerre en Ukraine c'est n'importe quoi.
C'est du aux énergies renouvelables subventionnées par nous.
Cette augmentation n'est pas fini car l'Union européenne a décidé de réaligner la TVA de 5,5 à 20% sur la location du compteur EDF ! c'est pas l'Ukraine ça ! - @francoisbaronnet3000 il y a 1 heure (modifié)
On ne peut pas comparer des prix du kilowatt-heure energie renouvelable et des prix du kilowatt-heure pilotable puisque les énergies ENR ne peuvent pas fonctionner sans les énergies pilotable comme le nucléaire.
Vous parlez de quelqu'un qui a des unités de stockage en batterie ça me fait bien rire essayez chez vous d'avoir une autonomie totale avec vos panneaux solaires et des stock batteries, vous allez voir le nombre de batterie qu'il vous faut sans jamais être sûr d'avoir de l'énergie à portée de main. Je vous passe le coup du kilowatt-heure stocker sur les batteries. - @francoisbaronnet3000 il y a 2 heures (modifié)
Je vous conseille d'aller voir le prix de l'électricité dans les pays baltes comme la Lituanie qui payait 0,10 €/ kilowatt-heure jusqu'en 2018 et lorsqu'elle a décidé de se connecter au réseau européen en 2018, ce même kilowatt-heure est monté pour atteindre désormais en 2025 à 0,24€... ce n'est pas moi qui l'ai inventé ces sources sont à portée de tout le monde - @rthouly il y a 16 heures
Le surcoût de l'électricité du aux réglements européens (aggravé par nos gouvernants) n'est pas abordé, dommage! quand au coût du nucléaire il est essentiellement dépendant des hypothèses prises pour son financement à crédit. Au delà du prix de revient, il faut aussi tenir compte des consommations de matière première. - @bastr6183 il y a 15 heures
Reportage qui manque de détail toujours en défaveur du nucléaire.
Le coût du réseau pour les ENR ?
Les panneaux solaire made in china ?
Le prix au kWh du stockage électrique ?
Pas de détail sur pourquoi l'EPR dépasse le budget. - @jomay6970 il y a 12 heures (modifié)
2:26 78m2 et 190 € mensualisé d'électricité 😵💫 ce montant est dingue ! Je vis en Suisse et pour un 60 m2 (vieil immeuble années 60) j'ai 17€ électricité et 65 € chauffage (mazout). Soit moins de la moitié... - @thierrymoisan2454 il y a 14 heures
Un reportage fait par une anti nucléaire cela manque d'objectivité. Une éolienne, un PV produit de d'électricité et pourtant on continue à critiquer la production d'électricité. Les pro ENRI veulent produire de l'électricité intermittente qu'il faudra compenser par le fossile les jours de non production. Le prix du fossile (g éo -politiquement instable) explosera dans le monde. Ou faire comme l'Allemagne ou le kWh et 2 a 4 fois plus cher suivant les contrat ( réglementé, tempo...) donc un reportage qui ne dit pas tout ! - @gipsydangers3932 il y a 4 heures
Merci pour ce travail. C'est un angle assez absent du débat publique, et qui a l'air (a mon humble avis), plus tangible et important que l'éternel débat sur les déchets et les accidents.
Sans forcément critiquer le documentaire, je pense qu'il laisse plein de questions en suspend qui mériterai d'être creusées, et notament concernant les ordres de grandeurs : - Quelles économies envisager en injectant 100Md dans la sobriété ? Est-ce que ce serait suffisant ?
- est-ce qu'il faut malgré tout garder un socle nucléaire minimal, et notament pour notre défense ? Et si oui, comment cela peut s'integrer dans un mix plus durable financièrement ?
- "On peut stoker l'energie" : Certes, mais jusqu'a quel point ? Assez pour tenir les intermitances hivernales ?
- @mathismercier2165 il y a 11 heures
Merci pour le documentaire de qualité avec divers intervenants. J'aimerai cependant apporter un peu de nuance car il est difficile de se rendre compte des échelles quand on parle du nucléaire et les prix peuvent paraître enorme. Il est dommage de ne pas les comparer par rapport aux revenus des ventes d'électricité. Avec un rapide calcul d'ordre de grandeur on obtient que la vente d'électricité du parc nucléaire français rapporte environ 23 milliards par an ( 60€/MWh, 62 GW installé, facteur de disponibilité 70%) qui permet de relativiser avec les 200 milliards à depenser sur 40+ années. De plus la france est relativement souveraine sur le nucléaire (à part matière première qui est "presque" un cout marginale du nucléaire) ce qui signifie que l'on va retrouver l'investissement dans l'économie française. Alors que pour des technologie comme les panneaux solaires que l'on achète à l'etranger même si elle était moins cher l'argent sortirait de la france et n'irriguerait pas le commerce intérieur. - @scooter98760 il y a 49 minutes
"Oubli" supplémentaire : Le solaire émet 2 à 3 fois plus de CO2 que le nucléaire !
Remplacer toutes les centrales par des panneaux solaires augmentera drastiquement les émissions de CO2 de la France - @EmileChevets il y a 2 heures
Reportage uniquement à charge. Regardez les chiffres : Le mégawattheure nucléaire sort entre 40 € et 70 €. L'état s'engage à acheter le mégawattheure des éoliennes en mer à 200 €. Ajoutons que l'un est pilotable et l'autre pas. Baladez vous en Espagne : le paysage est saccagé par les champs de panneaux solaires, les éoliennes et les lignes électriques qui les connectent au réseau. - @etudiantsup5749 il y a 3 heures
Je trouve qu'il y a beaucoup trop de raccourcis. Par exemple pourquoi on ne parle pas de tout les autres problèmes des éoliennes comme la quantités de matériaux nécessaire. La quatrième génération, de ITER... Du fait tout simplement que l'électricité française est presque décarboné et que mettre en priorité le démantèlements des centrales alors que tout le reste n'est pas décarboné ( parc automobiles, chauffages, certaines industries) est un petit peu contre productif pour réduire les émissions. Perso j'ai vu ce doc, il a plus de contrastes https://www.youtube.com/watch?v=yNUIaqCPttc&ab_channel=DocumentaireetV%C3%A9rit%C3%A9
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Résumé des commentaires : À FAIRE
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AFFIRMATIONS DES OPPOSANTS OU CRITIQUES :
/reportage :
2 occurrences : manque d'objectivité, des manques
2 occurrences : des questions en suspend à creuser notamment les ordres de grandeur, le stockage de l'énergie en cycle annuel
/économie :
1 occurrence : balance commerciale
/financement du nucléaire :
1 occurrence : pas dû à la guerre en Ukraine mais aux subventions des ENR et à l'augmentation de TVA décidée par l'UE
1 occurrence : Le vrai problème n'est pas financier mais ailleurs
1 occurrence : dû aux règlements européens et aux consommations de matière première ??
1 occurrence : dû au raccordement au réseau européen ex Lituanie
1 occurrence : causes du surcoût de l'EPR manquent
/coût des ENR :
2 occurrences : coût du réseau pour les ENR, photovoltaïque chinois, prix du stockage électrique
/énergie pilotable
1 occurrence :
/ coût du stockage de l'électricité
1 occurrence : trop de batteries nécessaires pour un particulier sans assurance d'avoir assez d'électricité
/ coût de la facture d'électricité :
1 occurrence : bien moins élevé en Suisse
/émissions de gaz à effet de serre :
1 occurrence : le photovoltaîque émet plus de CO2 que le nucléaire
/esthétique des ENR, saccage des paysages :
1 occurrence : ex de l'Espagne
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Connu / TG le 16/06/25 à 8:14
Tr.: ... Philippe Huet, membre du comité exécutif d'EDF de 2008 à 2010 ...
Thomas Picquemal, ancien directeur financier d'EDF ...
Stephen Thomas, économiste, université de Greenwich / Hinkley Point de 22 à 34 Milliards d'euros ... 70 € le MWh mais EDF paiera tous les dépassements ... peut-être 56 M€ ... rapport cour des Comptes 23,7 Milliards filière EPR non rentable ... EPR2 déjà 1 millions d'heures d'ingénierie ... 67 milliards les 6 EPR2 ... Gravelines ...
Nicolas Fournier, FNE (Fr Nature ENvi) ...
Antoine Ménager, directeur du Débat Public EPR2 pour EDF ...
Laure Noualhat, juornaliste indépendante ...
Aubert Le Brozec, direction interministérielle du nouveau nucléaire (DINN) ...
siège du MEDEF en février 2025 : Xavier Ursat, directeur exécutif du groupe EDF ... aujourd'hui le design est terminé ...
SUD RADIO 19/2/2025 : Marc Ferracci, ministre de l'industrie et de l'énergie ... 100 milliards d'euros ...
Maxime Laisney, député de Seine-et-Marne LFI ... EPR2 reste un prototype ...
Raphaël Lance, pdt du fond Mirova Banque Natixis ... 2% n'est pas suffisant
ML ... le contribuable et le consommateur paieront ... avance remboursable, EDF ne rembourserait jamais
...
la cour des Comptes demande de reporter la décision
...
la Fr a pris beaucoup de retard dans les ENR ... intermittentes ... stockage par batteries ...
Alexandre Thiery, ingénieur stockage à Valorem ... à 130 km de Paris ...
Jean-Yves Grandidier, pdg de Valorem ... Fr pays béni des dieux de l'ENR ...
projets citoyens ... boucle d'autoconsommation collective de 10 km de diamètre, ouverte à tous ...
Yves Dieulesaint, coopérative CitoyENergie ... pas réservé aux propriétaires de maisons ex le boulanger ...
Maxime Lenne, boulanger à Lucinges (74) ... sa facture a baissé de 30% ... il économiserait 15 000 €/an ... le maire a accepté que le toit d'école soit couvert de panneaux photovoltaïques ...
Jean-Luc Soulat, Maire de Lucinges (74) ... intéressé ... boucle d'autoconsommation, circuit court, voire très court d'électricité ... à réinjecter dans l'école et les autres bâtiments communaux ...
ÉCONOMISER L'ÉLECTRICITÉ ... réseau de transport de plus en plus coûteux va plomber nos factures ...
Michelle Pappalardo, présidente de l'ADEME de 2003 à 2008 ... coûts vont augmenter avec le réchauffement climatique ... apprendre à être plus sobres ... que donnerait d'y consacrer les 100 milliards prévus pour les EPR2 ?
Reporterre a commandé une étude au cabinet Virage énergie ...
Barbara Nicoloso, directrice de Virage Energie ... on peut faire sortir des millions de français de la précarité énergétique en rénovant plusieurs dizaines de milliers de bâtiments, on peut également accompagner les mobilités décarbonées (vélo, renforcer le train et autres transports en commun) ... on sous-investie les changements de comportements, on a une tendance à financer des technologies, des moyens de production. On plaide pour que la sobriété et l'efficacité energétique soient financées et subventionnées pour réduire nos consommations d'électricité et d'énergie et qui en corrolaire, nous permet de ne pas développer certaines technologies de production d'énergie, dont le nucléaire. Donc c'est tout gagné.
Pourquoi on ne le fait pas ?
certains groupes d'intérêt ne s'y retrouvent pas. La sobriété, c'est mieux consommer mais c'est aussi moins consommer. Ça veut dire "changement de modes de vie" et donc ça va impacter certains secteurs économiques. L'autre volet, c'est que la sobriété est un PROJET POLITIQUE.
C'est un autre rapport à la démocratie, c'est collectivement comment on se met d'accord sur les besoins, quelle quantité d'énergie, quels modes de production aussi ? Qui sont aujourd'hui des questions que l'on ne pose pas du tout quand on parle de transition énergétique. On se projette tout de suite dans le nucléaire sans s'interroger sur les besoins, sur ce qu'on peut faire en terme de sobriété et d'efficacité. Est-ce qu'on a finalement besoin de ce nucléaire là ?
BONNE QUESTION !
A-T-ON BESOIN DE CE NOUVEAU NUCLÉAIRE HORS DE PRIX ? NE PEUT-ON PAS FAIRE AUTREMENT ?
L'énergie est devenue aussi précieuse que l'eau ou l'air. Et demain, l'électricité sera BEAUCOUP PLUS CHÈRE.
Pratiquer la sobriété sera la meilleure façon de préserver nos ressources ainsi qu'un certain avenir.
Car souvenons-nous : on n'a jamais besoin de produire ce qu'on ne consomme pas.
Remerciements :
Stephen Thomas, Sue Aubrey, Allan Jeffery, Jo Smoldon, Maika Nuti, Camille Girard, Julien Arnaud, Jean-Claude Delalonde, Bernard Norlain, Yves Marignac, Hélène Gassin, Thomas Dossud, Benoît Biteau, Camille Girard, Fanny pour le canoë, Energie partagée pour ses multiples contacts, Les centrales villageoises, l'ANCCLI, Greenpeace, Stop Hinkley.
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🗓️ RDV le dimanche 15 juin à 19h
➡️ • NUCLÉAIRE, comment il va ruiner la France
🗓️ 🎞️ Avant-première à Paris, au Studio des Ursulines dans le 5ème, le 11 juin à 19h, à prix libre.
Réserver : https://l.reporterre.net/BlJ
🔎 En matière de nucléaire, Emmanuel Macron dépense sans compter. La facture se chiffre en dizaines de milliards. Mais qui va payer ? Enquête sur une faillite annoncée.
✅ Un documentaire en accès libre, sans publicité et financé uniquement par les dons.
Soutenez la réalisation de documentaires indépendants : https://reporterre.net/dons
22 commentaires
Épinglé par @reporterre_media @reporterre_media il y a 2 jours
Rendez-vous ce dimanche 15 juin à 19h pour regarder le documentaire "Nucléaire, comment il va ruiner la France", une enquête menée par Laure Noualhat pour Reporterre.
Soyez au rendez-vous ! 📆
Activez la cloche 👉 https://www.youtube.com/watch?v=rjfHyhkpef8
Philippe Bihouix : « Dans le futur, nous serons fiers de savoir réparer les objets » - 23 avr. 2025 / Reporterre 🌍| le média de l'écologie
23,9 k abonnés - 191+ - 6 106 vues - 35 commentaires
Alors que les ressources se raréfient et que le monde s’automatise toujours plus, l’ingénieur pionnier des low-tech Philippe Bihouix prône dans cet entretien une « sobriété systémique » organisée par l’État.
Connue / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?lQH1_Q
Tr.: ... tempérance ...
garder de la productivité ... le chemin est plus important que la cible ... par des aspects réglementaires ex la petite voiture ... moins lourdes, moins puissantes ... aspect culturel ... marketing, lutte contre la déflation ... maintenir des objets toujours plus chers ... automatisation ... remplacer un humain par une machine consomme plus d'énergie et de matières ... anthropocène : /innovation réparation, adaptation ...renoncer à réduire les ém de ges ... faire les deux en même temps ... /montée des eaux ... /copropriétés privées : inertie énorme ... x20 la vitesse d'aujourd'hui ... adaptation comportementale ex espagne, la siestell ! ... /notre exigence ... revenir à plus d'acceptation ex ENR stockage /batteries ... flécher les électrons sur les services essentiels ... quel effort être prets à faire ? ... /train Clermont-Ferrand ne fonctionne pas si bien ... car plus de trains circulent ... hôpital : inflation technologique, rivalité mimétique ... idem agriculture ... techno-discernement ... juste mesure ... chronotopie, intensifier l'usage des lieux ... durabilité ... réparer, entretien ... fractalité ... fierté artisanale ...
Questions :
/lowtechs /démarches artisanat mais pas que ex nucléaire, médical ... hybride ... grandes organisations publiques ... ex hélicoptère ... l'ingénieur ...
Mis à jour le 4 avril 2025 à 09h11 - Durée de lecture : 8 minutes
Clés : Nucléaire Énergie
Le garant du débat public sur le projet d’EPR2 au Bugey (Ain) s’est alarmé du manque d’informations économiques fournies par EDF. Sa lettre a été retirée du site de la Commission nationale du débat public trois heures plus tard... Reporterre la révèle.
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Le 27 février, David Chevallier, garant à la tête de l’équipe chargée d’organiser le débat [1], a adressé une lettre au président de la Commission nationale du débat public (CNDP), Marc Papinutti. Dans cette lettre que révèle Reporterre, il pose ouvertement la question de la poursuite du débat et estime que, si celui-ci peut continuer, « ses modalités doivent évoluer ».
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Connu / TG le 3/04/25 à 8:57
Durée de lecture : 2 minutes
En bref — Ukraine Énergie
Le sarcophage du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl, endommagé après une attaque de drone russe le 14 février 2025. Ici, le 27 février 2025. - © Greenpeace
L’arche de confinement qui protège le sarcophage du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine, a été gravement endommagé ... Un rapport de Greenpeace, publié le 20 mars, révèle l’étendue des dégâts.
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Le revêtement du toit serait gravement endommagé. La structure risquerait d’être corrodée par l’infiltration de neige et d’eau. Elle a « perdu son rôle protecteur des équipements qu’elle abrite », selon Greenpeace.
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éviter la dispersion dans l’environnement de particules radioactives
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l’avenir de l’ensemble du projet est, au mieux, incertain », a déclaré Jan Vande Putte, spécialiste du nucléaire à Greenpeace Ukraine ...
va représenter un coût énorme ». Son collègue Shaun Burnie appelle l’Union européenne à appliquer « de nouvelles sanctions globales contre la Russie ».
Après cet article
Nucléaire
Incident à Tchernobyl : la coque percée, mais « aucune fuite » significative
Durée de lecture : 4 minutes - Climat
Saint-Nicolas-de-Redon, au nord de la Loire-Atlantique, touché par les inondations le 1er février 2025. - © Jean-François Monier / AFP
Records de chaleurs, de pluies, de sécheresses... Dans un rapport, Météo-France décrit le climat d’une France à +4 °C, soit la hausse des températures prévue pour 2100.
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hausse du thermomètre attendue en 2100 (par rapport à l’ère préindustrielle) si les politiques climatiques poursuivent leur trajectoire actuelle. La France se réchauffe plus vite que le reste du monde. Sans changement majeur de l’action climatique internationale, la température moyenne devrait y être supérieure de 2 °C aux moyennes préindustrielles en 2030, et de 2,7 °C en 2050. Les États qui ont signé l’Accord de Paris s’étaient pourtant engagés, en 2015, à limiter le réchauffement à 1,5 °C.
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Les extrêmes seront tellement intenses et fréquents qu’il ne s’agira plus de vivre mais de survivre à de tels bouleversements », a décrit le climatologue et directeur de recherche au CNRS Davide Faranda
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une année telle que 2022 — la plus chaude jamais enregistrée en France — pourrait sembler exceptionnellement fraiche. Des records de chaleur jusqu’à 50 °C seraient possibles localement dès l’horizon 2050 et deviendraient « probables » lors des canicules en 2100. Les habitants du sud de la France, mais aussi du centre, de l’est et de la région parisienne seraient touchées par ces chaleurs extrêmes, dont les conséquences sanitaires peuvent aller jusqu’à la mort.
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Inaction gouvernementale
... le texte « reste un brouillon inabouti, un assemblage de mesures floues », selon Oxfam. « En plus d’être dépourvu d’objectifs ambitieux, le plan national d’adaptation au changement climatique prévoit de financer ces politiques avec des fonds que [le gouvernement] vient tout juste de supprimer, comme la coupe dans le fonds vert »
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Lire aussi : Adaptation à +4 °C : le plan de la France blâmé par le Haut Conseil pour le climat
Seule solution : diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, insiste Météo-France dans son rapport ...
Entretien — Agriculture
La loi d'orientation agricole sera désormais débattue dans une commission mixte paritaire entre députés et sénateurs. - Pixabay / CC
Mis à jour le 19 février 2025 à 15h01 - Durée de lecture : 5 minutes
La loi d’orientation agricole adoptée par le Sénat représente un recul majeur de la législation environnementale. La députée écologiste Marie Pochon dénonce une « vision productiviste de l’agriculture ».
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1 - Les Écologistes n’ont pas de représentant disposant du droit de vote au sein de la CMP.
Agriculture Politique
Connu / TG le 19/02/25 à 12:57
« Femme », « climat »... Trump interdit des mots dans les articles scientifiques / Reporterre
Les scientifiques étasuniens doivent désormais bannir tout un lexique environnemental et social de leurs travaux, ...
Mis à jour le 23 décembre 2024 à 09h51 - Durée de lecture : 7 minutes
Clés : Mégabassines Justice
La décision de justice rendant illégales quatre mégabassines du Poitou est une victoire en demi-teinte. Les arguments portant sur la détérioration de la ressource en eau qu’elles entraînent n’ont pas été entendus.
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les autorisations des quatre mégabassines concernées ne sont que « suspendues ». « Normalement, si un projet n’est pas conforme au Code de l’environnement, il doit être annulé. Là, le juge ne fait que suspendre les projets et laisse une chance aux porteurs de projets de les régulariser. C’est sans doute influencé par le fait que les bassines sont déjà en partie construites. En réalisant leurs travaux sans respecter les règles, ils mettent la justice devant le fait accompli », regrette Marie Bomare, juriste à Nature Environnement 17, l’une des associations requérantes.
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la cour a validé les autorisations environnementales des douze autres mégabassines. Ce qui signifie qu’au-delà de la protection de l’outarde, les arguments et inquiétudes des opposants portant sur la détérioration de la ressource en eau entraînée par ces bassines n’ont pas été entendus par la justice.
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la cour a confirmé la validité de l’étude d’impact, réalisée pour évaluer les conséquences sur la ressource en eau de ces projets de mégabassines. Or, cette étude d’impact avait été sévèrement critiquée pour sa non prise en compte les effets à venir du changement climatique, dans l’évaluation de la disponibilité future de l’eau sur les bassins versants concernés.
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Grands entretiens - Mis à jour le 19 février 2024 à 17h39 - Durée de lecture : 11 minutes
Les émotions comme acte politique, le silence « cynique » des puissants face à la catastrophe écologique... Pour la militante écologiste Camille Étienne, il est essentiel d’« instaurer un rapport de force » face aux puissants.
Camille Étienne est militante écologiste et autrice de Pour un soulèvement écologique (Seuil, 2023).
Nature Climat Luttes Alternatives Monde
Reportages Enquêtes Idées
Le 17 octobre 2024 à Annonay, en Ardèche. © Pauline De Deus / Reporterre
Le péril écologique n’est pas un concept.
Ce n’est pas un problème pour demain.
C’est ici et c’est aujourd’hui.
En bref — Luttes
Licenciements dans l’industrie : organisations écologistes et CGT font front commun
« La lutte contre les licenciements est aussi une lutte écologiste », affirment dans un communiqué unitaire la CGT TotalEnergies Grandpuits, les Soulèvements de la Terre, les Amis de la Terre France et Extinction Rebellion. Face à la menace qui pèse sur 300 000 emplois, « notamment dans les secteurs de la chimie, la métallurgie et le commerce », le syndicat et les organisations écologistes appellent à la convergence des luttes.
À l’automne, les annonces de plans de licenciements massifs se sont succédé en France : Arcelor Mittal, Auchan, Michelin, Airbus et même les secteurs de l’emploi public. De la métallurgie au commerce, des milliers d’emplois sont concernés.
« Les mêmes qui licencient en masse et qui ravagent le monde »
Refusant l’indifférence, des collectifs écologistes ont décidé de s’allier à la CGT pour mettre fin au récit d’opposition entre travailleurs et écologistes. Un récit entretenu par le patronat pour brouiller les pistes de la responsabilité, selon les auteurs du communiqué. TotalEnergies s’est d’ailleurs servi de l’argument de l’écologie pour justifier les 700 licenciements à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) en 2021, au nom d’une « reconversion verte du site ».
« Ce sont les mêmes qui licencient en masse et qui ravagent le monde, exposant au passage les travailleurs et leur santé aux pollutions les pires », écrivent les organisations signataires. Elles rappellent le cas de l’usine Solvay de Salindres (Gard) : des travailleurs à la santé dégradée, des PFAS répandus dans l’environnement, une fermeture d’usine annoncée.
À la crise sociale et écologique, les auteurs répondent par l’union du monde du travail et des écologistes contre les intérêts patronaux. Le communiqué suggère une série d’actions concrètes pour mener ce combat : soutenir les grèves, redonner aux travailleurs le contrôle des moyens de production en socialisant les usines condamnées à fermer. De quoi colorer de rouge et de vert les luttes à venir.
Énergie
La belle histoire du village landais devenu autosuffisant en énergie - 24 décembre 2024 à 09h36 / Par Yannick Revel
Mis à jour le 26 décembre 2024 à 11h41 - Durée de lecture : 7 minutes
Clés : Énergie ; Alternatives
À Escource, l’énergie se distribue en circuit court, produite et consommée localement. En additionnant ses actions au long cours, ce village des Landes, devenu un laboratoire inspirant, assure son autosuffisance.
6 décembre 2024 à 09h30 Mis à jour le 7 décembre 2024 à 09h48
Durée de lecture : 4 minutes
Clés : Climat, Justice
La Cour internationale de justice, aux Pays-Bas, a commencé le 2 décembre 2024 ses auditions, qui s'achèveront le 13 décembre. - © Robin Van Lonkhuijsen Anp Maganp / AFP
C’est une audience historique qui se tient à la Cour internationale de justice de La Haye, dont le Vanuatu est à l’initiative. Elle pourrait fournir un cadre juridique solide dans la lutte contre le réchauffement climatique.