Laurent Mermet : dépasser l’alarmisme bloquant - 17 septembre 2022 - Catégories Non classé
Transcription et mise en forme du podcast publié par Adrastia, mais inaccessible sur leur site.
La vidéo est accessible àhttps://www.youtube.com/watch?v=xjZuPdstCiw
Résumé et contexte
Ce podcast constitue la quatrième intervention de Laurent Mermet dans la série des analyses sur le débat en cours autour du passage à l’action, pour monter en échelle et prendre en charge les problèmes globaux d’environnement.
Il fait notamment suite à une analyse de la démission de Nicolas Hulot (septembre 2018), un approfondissement de celle-ci (octobre 2018) et une réponse à Aurélien Barrau (https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?yj03rg), où il explique la notion éclairante, mais perturbante, de refoulement du distributif (16 min). Il a également fait une analyse critique du livre « Où atterrir » de Bruno Latour, débouchant sur une contre-proposition de cartographie politique.
Durant les quelques mois écoulés depuis, l’alarme émise dans des appels de scientifiques et people a été relayée par un mouvement de masse à la fois français et international pour amplifier ce message d’alarme. C’est à l’analyse critique de ce phénomène qu’est consacrée la présente intervention.
Laurent Mermet y montre qu’au-delà des bonnes intentions et du bon accueil qu’elle reçoit, la prolongation et l’amplification de masse du discours d’alerte posent de sérieux risques de dérives contre-productives pour la planète. Il analyse ensuite les flous, contradictions et incohérences qui sont à la base du discours d’alerte lorsqu’il devient une forme d’action prolongée et massifiée. Enfin il interroge le bon accueil fait par tous les acteurs, qui conduit à une situation métastable, en partie bloquée et bloquante.
Ces analyses s’appuient sur ses travaux de recherche, notamment sur la question des paradigmes de l’action collective (Knowledge that is actionable by whom? Underlying models of organized action for conservation – dans Environmental Science & Policy, mai 2018), exposés également dans la vidéo Théories de la gestion sociale de l’environnement.
Professeur de gestion de l’environnement à AgroParisTech depuis 1994, Laurent Mermet est décédé des suites d’un cancer fulgurant le 16 juin 2019. Son dynamisme et son enthousiasme pour penser avec lucidité les enjeux contemporains de la prise en charge efficace des problèmes d’environnement n’a jamais cessé, et ce podcast a été enregistré sur son lit d’hôpital.
Vous pouvez retrouver ses vidéos de recherche ainsi que ses cours sur sa chaîne YouTube, ainsi que l’ensemble de ses travaux et publications sur son site internet.
Pour une utilisation académique du contenu de cette vidéo vous pouvez la citer sous le format : Laurent Mermet et Clément Feger (2019) « Sauver la planète : pourquoi il est urgent de dépasser l’alarmisme bloquant » disponible en ligne, accédé à telle date, https://www.youtube.com/watch?v=xjZuPdstCiw.
Plan
Introduction
Les problèmes que pose l’alarmisme bloquant
Qui est censé agir pour “régler le problème” ?
La notion d’alarme
L’impasse de l’alarmisme bloquant
“Ils n’ont pas compris”. Vraiment?
Conclusion provisoire – Vue d’ensemble du catastrophisme bloquant
Comment réagit l’État ?
Le monde économique, académique, les ONG
Les médias
Au total, tout le monde s’y retrouve !
Discussion et approfondissement
Épilogue – Compléments
...
l’obstacle principal n’est pas du tout dans l’idée d’avoir des procédures pluralistes de discussion, il est dans le refus de pluralisme des acteurs
...
c’est encouragé par la seringue médiatique, qui rend de plus en plus limitée l’origine des opinions qui peuvent être vraiment exprimées dans un débat contradictoire, en disant “il y a des choses progressistes” et “des choses inaudibles”. Donc il y a une sorte de modèle-clef du progrès, c’est ce que je reprochais au bouquin de Latour sur “Où atterrir”, c’est-à-dire que, pour lui, il n’y a qu’une seule direction politique qui est envisageable, c’est le terrestre, tous les autres éléments de la carte sont peuplés de salauds ou d’imbéciles.
...
l’enjeu n’est pas dans l’organisation des procédures de débat, mais dans le fait de casser le refus de pluralisme, qui est le fait des militants de plus en plus butés sur leur cause, et le fait d’enceintes médiatiques (notamment, mais aussi politique) qui acceptent de plus en plus que des militants qui gueulent fort empêchent la réalité d’expressions pluralistes, puisque tout le monde s’est habitué, par des mécanismes de diabolisation, d’associations diabolisantes, etc., à disqualifier les interlocuteurs, au lieu d’engager le débat avec eux,
...
Il n’est pas dans les procédures parce que les procédures elles existent, elles pourraient accueillir des débats contradictoires, c’est des manières progressives de faire et des stratégies de désamorçage du pluralisme, par des cadrages, des insinuations, des dévalorisations, des diabolisations, etc., qui petit à petit ont dévitalisé le pluralisme.
...
Les principaux responsables de ce refus de pluralisme, c’est 1/ les militants, 2/ les gens qui gèrent le débat dans une optique où ils acceptent les tactiques qui se sont mises en place, depuis trente ans, pour diminuer progressivement l’expression des opinions qui divergent avec le seul vecteur progressiste qui est acceptable, sur chaque dossier qu’on met en discussion.
Ndlr : LM est un fervent promoteur de Jean-Marc Jancovici. Comme lui il met en avant le nucléaire au détriment des énergies renouvelables et notamment l'éolien qu'il fustige. La sobriété énergétique n'est pas évoquée.
Concernant l'alarmisme bloquant par contre, son approche est très intéressante et donne envie de lire et visionner la suite... ACT
Ça donne du grain à moudre à la médiation de l'urgence... ACT
Samedi 12 juillet 2025 / Le Courrier de l'Ouest
Clés : Accueil Environnement Pesticides
VIDÉO. "Pas de phyto dans mon verre d'eau" : une usine de pesticides bloquée en Anjou
Plusieurs collectifs de défense de l'environnement et des agriculteurs bloquent le site Phyteurop, situé à Montreuil-Bellay, près de Saumur (Maine-et-Loire). Cette usine élabore des produits phytosanitaires.
Courrier de l'Ouest
Yvan GEORGET, Camille RIVIECCIO
Publié le 27/06/2025 à 11h05
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Tôt ce vendredi 27 juin, une centaine de personnes ont mis en place un blocus de l'entreprise Phyteurop. L'usine située à Montreuil-Bellay est spécialisée dans la formulation et le conditionnement de produits agrochimiques.
Contre la loi Duplomb
Cette action vise à protester contre la loi Duplomb qui prévoit notamment la réintroduction d'un néonicotinoïde interdit depuis 2018. Sont présents des victimes et proches de victimes de pesticides, Extinction Rebellion les Soulèvements de la Terre ou encore la Confédération Paysanne.
À LIRE AUSSI : Rejet de la loi Duplomb : « Une vision réactionnaire de l’agriculture » dénonce le sénateur Blanc
En fin de matinée, les autorités tentaient d'évacuer le site mais les militants ont prévu de bloquer le site toute la journée.
Clés : Pesticides Écologie Agriculture Agriculture biologique Saumur Manifestation Industrie Montreuil-Bellay
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Connu / TG le 13/07/25 à 11:34
Connu / TG le 20/06/25 à 21:22
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DIRECT. Futuroscope : l’accès bloqué par les agriculteurs de la Vienne
L’objectif des agriculteurs de la Vienne était clair vendredi 20 juin 2025 : bloquer l’accès au Futuroscope. Un
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À l’appel de Greenpeace, des Amis de la Terre et Action Non-Violente COP21, 2030 citoyennes et citoyens ont paralysé pendant plus de 10 heures l’activité de quatre tours de la Défense pour dénoncer l’alliance toxique d’Emmanuel Macron et du gouvernement avec les dirigeants des entreprises multinationales. Cette action de désobéissance civile, d’ampleur inédite, s’inscrit dans la semaine internationale de rébellion pour le climat.
Ce 2e jour de mobilisation était le couronnement de 5 jours de rencontres internationales (Le communiqué de la délégation internationale) sur un village de l'eau qui a accueilli plus de 10 000 personnes tout au long de la semaine. Après une manifestation en plein champs vendredi devant la coopérative Terrena et le désarmement naturaliste d'une bassine appartenant à un industriel de ferme-usine de volailles, le groupe Pampr'oeuf, hier (https://lessoulevementsdelaterre.org/en-eu/blog/communique---10-000-personnes-dejouent-le-blocage-), il s'agissait aujourd'hui de remonter la filière bassines jusqu'aux sources de l'accaparement.
Écologie : comment sortir du blocage ? - 9 mai 2024 à 18h44 / À l’air libre - Médiapart | Mediapart
Quand l’État recule et reporte les réformes structurantes nécessaires pour arrêter l’écocide, que faut-il faire ? Démanteler soi-même les infrastructures toxiques, planifier la transition écologique ou inventer de nouvelles formes de démocratie ?
Samedi 11 mai, plusieurs collectifs et associations, parmi lesquels Bassines non merci, la Confédération paysanne, Extinction Rebellion, et les Soulèvements de la terre, appellent à manifester dans le Puy-de-Dôme contre ce qu’ils considèrent comme « le plus grand projet de (giga)bassines jamais conçu en France : 2,3 millions de mètres cubes d’eau sur 330 000 mètres carrés de bâche plastique », lié au groupe agroalimentaire Limagrain.
Or, fin avril, le gouvernement a réaffirmé son soutien aux projets de retenues hydrauliques au nom de la souveraineté agricole et alimentaire. D’un côté, le monde de l’agro-industrie est pro-bassine ; de l’autre, le monde de l’agriculture paysanne et de l’écologie s’y oppose, au nom de la protection des écosystèmes et du partage de la ressource en eau.
Sur les megabassines, comme sur les pesticides, la construction de l’autoroute A69 ou le projet d’une mine de lithium dans l’Allier, les oppositions sont frontales. Alors, sur l’écologie, comment sortir du blocage ?
Pour en parler :
- Benoît Feuillu et Léna Lazare : membres des Soulèvements de la terre ;
- Loïc Blondiaux, professeur de science politique à l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne ;
- Claire Morgane Lejeune : doctorante à Sciences Po et coresponsable du département planification écologique de l’Institut La Boétie.
La chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire, présidée par la FNSEA, a écrit au préfet de Région pour lui demander ...
Connu / TG le 4/02/24 à 9:33
A Ruffec, le siège de la Scachap par la Conf’ va se poursuivre toute la nuit
Une poignée d’agriculteurs et des tracteurs. La Confédération paysanne bloque la Scachap depuis ce jeudi matin. Pour réclamer des prix justes et la reconnaissance du travail. Bon, ben on va ...
Connu / TG le 1/02/24 à 21:19
Agriculteurs En Colère : Cette fois c'est TROP ! 😠 (FNSEA, Blocage, Manif, Révolution) - 23 janv. 2024 / Canard Réfractaire
290 k abonnés - 13k+ - 95 446 vues - 2 341 commentaires - #agriculteursencolère
00:00 Introduction
00:27 Les actions
03:12 Critique FNSEA
13:16 Consigne
Cause commune avec le mouvement des agriculteurs - 25.01.2024 / Melenchon.fr
La mobilisation actuelle des agriculteurs me vaut des questions posées en mode privé par de nombreux amis dans l’expectative.
Il est frappant de voir de quel soutien bénéficie le mouvement dans l’opinion. Mais la récupération de la parole publique sur les chaines d’info, pour réclamer « moins de normes » en agriculture crée du doute chez mes interlocuteurs. Car souvent, ils expriment à leur manière la demande inverse, par exemple contre la diffusion de l’empoisonnement par le glyphosate et les autres pesticides. Sans oublier la dernière décision de l’Union européenne « libérant » de toute contrainte la propagation des OGM. Bref l’opinion générale a bien intégré les exigences écologiques qui s’imposent de façon vitale à notre époque. Mais à mon avis c’est justement sur ce point que se trouve actuellement l’opportunité politique la plus grande avec le mouvement paysan contrairement à la crainte qui peut s’exprimer.
Commençons par le plus simple. Les agriculteurs demandent à être payés suffisamment pour vivre dignement de leur travail. Comment le monde salarial pourrait-il contester une telle revendication ? Ne formule-t-il pas exactement la même pour lui ? Plus de 8 français sur 10 partagent ce ras-le-bol d’un monde où tout augmente, de l’essence à l’électricité, sauf les salaires. Le mouvement actuel contribue donc directement à la diffusion de l’exigence du juste partage qui est à la racine de la pensée insoumise en économie.
Il faut bien comprendre qu’une telle aspiration ne se résume pas à une question de survie. Elle touche plus profond. C’est l’exigence de reprendre le contrôle sur son existence. La misère, l’impasse économique sont vécues à juste titre comme des confiscation de soi, des soumissions à des contraintes injustes imposées de force. Ici est en jeu un fondamental des processus de révolutions citoyennes partout dans le monde. Le mouvement des gilets jaunes avait la même racine : reprendre le contrôle de son existence. Revendication moderne s’il en est.
Mais cela n’est pas la seule conjonction à observer. Il y a des raisons très profondes de soutenir et même de prendre appui sur le mouvement paysan pour porter et faire avancer très loin des objectifs généraux de grande portée en matière d’idéal de société. Nous sommes dans l’ère des mouvements opposés aux aspects fondamentaux du libéralisme. Au-delà des apparences il faut savoir le discerner pour construire du futur collectiviste. Le libre-échange, la « concurrence libre et non faussée », le marché en tout et pour tout sont ici mis en cause de plein fouet avec les mots simples de la vie quotidienne d’un double point de vue autant écologique que social. Les deux dimensions fusionnent en un processus unique dans cette mobilisation au-delà des mots, des postures, des modes d’action.
Les campagnes se vident à force de maltraitances sociales contre la partie la plus menacée du monde agricole soumis délibérément à la concurrence sauvage du marché mondial pour ses productions. La population totale des agriculteurs a été réduite à quatre cent mille personnes, 1,5 % de la population active…. Ce nombre s’interprète mieux par comparaison du nombre des autres catégories de population, quand on est dans un pays qui compte par exemple trois millions d’étudiants. Le retour à une agriculture vivrière, produisant les fruits et légumes dont nous avons besoin (pour ne citer que cela), est une urgence. La relocalisation de ces productions de fruits et légumes est le moyen essentiel d’une politique d’exigence sanitaire. Mais aussi une question de souveraineté et de sécurité des approvisionnements. Car en période de risque de guerre généralisée et de coupure des chaînes d’approvisionnement mondialisées (on l’a vu pendant l’épidémie de Covid-19) notre sécurité collective passe aussi par notre souveraineté alimentaire. Cela nécessite une classe agricole assez expérimentée et nombreuse pour être capable de porter cette bifurcation de la production. Liquider le monde paysan actuel comme le font les politiques européennes néolibérales est un contre sens.
Pourtant la politique néolibérale en cours y conduit directement. Le lobby agro-industriel n’y voit que des avantages. La libre disposition d’espaces arables immenses dédiés aux productions vers le marché mondial et complètement intégrée au commerce et la finance mondiale est la « révolution verte » dont le lobby agroalimentaire a besoin. L’Union européenne y travaille sans trêve. Ce n’est donc pas un hasard si le mouvement paysan est en cours sur tout le territoire de l’Union. Les gouvernements français ont laissé faire comme ils l’ont déjà fait pour l’industrie. Parce que cela coïncide avec les intérêts de la finance qui domine tous les secteurs d’activité aujourd’hui.
L’Union européenne aggrave volontairement la situation. Elle prépare une catastrophe supplémentaire avec l’adhésion prévue de l’Ukraine à l’Union européenne. Nous y sommes déjà opposés pour protéger les salariés de nos pays. En effet ils seraient soumis à une compétition salariale insupportable quand on sait que le SMIC ukrainien est de moins de 150 euros mensuels. Il en irait de même aussi brutalement dans l’agriculture. Les coûts de production sont déjà trois à cinq fois moindre qu’ici. On a déjà une assez ample expérience des résultats de ce contraste. Le miel de là-bas sort à 3,50 euros, contre 6 euros en France. On consomme donc davantage de miel importé que de miel des terroirs locaux. L’apiculture en déroute vide la population active des zones qu’elle anime. Depuis l’ouverture du marché à leur volaille, la consommation de celle-ci a été multipliée par cinq en France, au détriment des productions locales. Avec le système actuel de la politique agricole commune l’Ukraine absorberait une énorme part des subventions agricoles européennes pourtant financées d’abord par la France.
Le fléau de la politique libérale européenne rapproche donc de fait dans un combat commun possible, salariés des villes et des champs. Une convergence tout à fait décisive est possible entre les deux non seulement dans la situation présente mais dans des revendications communes sur le fond du projet de société. Le libéralisme n’a aucune réponse positive possible face à la demande des agriculteurs. Au contraire. La logique du libre-échange promet de nouvelles concurrences, et donc de nouvelles baisses des rémunérations.
À l’inverse, seule la politique de désobéissance européenne prônée par les Insoumis ouvre une issue. Dommage que les partis de centre gauche de la NUPES y aient renoncé et brisé l’union pour cela. Ils l’avaient pourtant adoptée dans le programme partagé de l’Union populaire. Il faut comprendre l’ampleur de cette idée. Elle crée un contexte. Cela commence déjà par le changement des objectifs de production agricole. Pour nous la production vivrière doit avoir la priorité. Je viens de le rappeler. Mais cet objectif ne peut pas être dissocié des mesures qui l’accompagnent nécessairement. Je parle ici de la « clause de sauvegarde sanitaire » mise en avant dans nos rangs par Aurélie Trouvé députée insoumise ingénieure agronome. La relocalisation de l’agriculture vivrière est le premier moyen dont nous disposons pour pratiquer une politique intense de prévention sanitaire contre la marée de pesticides, et des autres raisons de dégradation de la santé des populations. Aucune marchandise agricole ne pourrait être vendue en France si elle n’est pas conforme aux normes sanitaires que fixerait notre pays.
Ainsi, on voit que la lutte « contre les normes » portée par l’agrobusiness libéral serait le contraire de ce qu’il faut faire. Sans norme sanitaire, pas de protectionnisme sanitaire possible. Et surtout ce protectionnisme sanitaire ne pourrait plus s’adosser sur les normes et règles internationales qui le rendent possible et légal. Les agriculteurs se tireraient une balle dans le pied s’ils suivaient les revendications des libéraux en agriculture. Cela les conduirait au contraire de leurs objectifs. Et ils se couperaient de surcroit du monde des familles qui ne veulent plus subir la loi des consommations actuellement imposées par l’agroalimentaire. Le principal dirigeant du syndicalisme agricole dominant étant lui-même un dirigeant de l’agroalimentaire, il illustre certes l’évolution constante depuis des années des élites dirigeantes du monde agricole. Sur ce point, dans une autre profession, on parlerait de conflit d’intérêts. Car l’agro-alimentaire a une responsabilité non négligeable dans la détresse actuelle des agriculteurs. Cette industrie a augmenté de plus de 50 % ses marges de profit. Elle porte la responsabilité quasi-totale de l’inflation sans cause du prix de l’alimentation. Et cela se paie sans discussion possible à un bout de la chaîne sur le dos des producteurs, et à l’autre bout sur celui des consommateurs.
Ce lien qui unit la politique agricole des Insoumis et les revendications du monde paysan, a été magnifiquement établi par la proposition de loi défendue par Manuel Bompard, député insoumis des Bouches-du-Rhône et coordinateur de notre Mouvement. Il avait fait adopter avec le groupe parlementaire insoumis à la majorité de l’Assemblée nationale deux mesures directement impliquées dans le dénouement possible de la crise actuelle. C’est le blocage des marges de profit de l’agroalimentaire, d’une part, et la fixation de prix planchers pour les produits agricoles, d’autre part. La majorité obtenue sur ce plan en novembre au cours de notre niche parlementaire était un événement dont nous avons beaucoup parlé à l’époque. Comme on le sait pour finir, il a manqué six voix pour le vote final de cette loi. Les macronistes et LR avaient remobilisé leurs députés pour voter contre nous. Mais l’absence des leaders de la « gauche d’avant », comme Fabien Roussel du PCF, par exemple, avait permis à cette manœuvre d’aboutir.
Dans la lutte actuelle la Confédération paysanne joue un rôle positif ou elle cherche à faire le lien entre les revendications écologiques et sociales. On voit alors comment une bataille de cause commune est possible unifiant la population. A l’inverse du corporatisme affiché par le syndicat dominant qui ne tient aucun compte des demandes de la société dans son ensemble en réclamant l’abolition des normes anti-pesticides ou des restrictions des gaspillages de l’eau, ou l’extension des zones d’épandage de produits contestés par exemple. Mais si l’on met de côté ces demandes qui ne font nullement l’unanimité, on peut dire que du point de vue des objectifs comme du point de vue des moyens gouvernementaux pour régler les problèmes, il peut n’y avoir aucune contradiction entre les revendications du mouvement social agricole actuel et notre programme écologique et social. La question d’actualité posée au gouvernement par Mathilde Hignet député insoumise en a fait la démonstration. Dans ces conditions, le moment est donc bien celui où faire cause commune avec le mouvement des agriculteurs et construire une convergence citoyenne.
Ensuite, le mouvement agricole a permis de faire une démonstration politique de masse. On se souvient des accusations « d’écoterrorisme » contre les militants et la tentative de dissolution des « Soulèvements de la terre » à propos des bassines ! Ici, rien de semblable. Le gouvernement, les médias, les chroniqueurs ne pipent mot. Donc le mouvement des agriculteurs a fait reculer les appels à la violence policière et judiciaire habituels du pouvoir macroniste comme on les avait constatés face aux Gilets jaunes et aux révoltes urbaines. Tout le monde voit des autoroutes bloquées, un bâtiment public explosé, des voies de chemin de fer comme l’accès à une centrale nucléaire bloqués, des arbres coupés. Ni les médias ni les responsables politiques « n’appellent au calme ». Ainsi la raison et le droit à la dignité des gens commencent à être prioritaires dans la parole publique pour régler une crise. Ou bien faudrait croire que les donneurs de leçons de morale d’hier, leurs leçons, la classe médiatique qui les a relayés sans limite et qui se tait à présent, est faite de manipulateurs sans vergogne. Faisons le pari de croire à leur bonne foi et à leur compréhension désormais de la vigoureuse stratégie de la conflictualité portée par les agriculteurs. D’ailleurs le pouvoir macroniste recommande publiquement « la plus extrême modération » à la police. Comment ne pas approuver cette consigne. Personne ne doit être abattu pour « refus d’obtempérer ». Pas d’œil crevé non plus, pas de comparution immédiate, pas de recommandations pour condamner à de la prison ferme. Comme je l’avais fait avec mes camarades à l’époque des révoltes urbaines, il faut faire triompher d’abord la justice sociale si l’on veut retrouver la concorde civile.
Nous allons voir à présent comment le Waouuuu super Premier ministre va faire face au problème grâce à son jeune âge et ses talents de communicants déjà mille fois célébrés par les médias enamourés. Macron ferait bien de se préparer à trouver une idée de « grand débat » supplémentaire ou des « chèques survie agricole » selon son inépuisable habitude des pratiques cosmétiques. Mais ce temps-là est passé, je crois bien. Et je m’en réjouis. Le pays regarde et réfléchit. Il finira par comprendre ce que veut dire le libéralisme, la concurrence « libre et non faussée », le libre échange sans règles sanitaires, l’élargissement sans fin de l’Union européenne et la financiarisation de l’agriculture : le chaos. Un ordre nouveau est à construire et il peut faire un avenir en commun pour notre pays.
Connue / https://twitter.com/JLMelenchon/status/1750483102814629917
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Jean-Luc Mélenchon @JLMelenchon
La CGT voit juste. La convergence est possible et nécessaire avec la lutte des agriculteurs. Un front écologique et social peut s'exprimer. Voir ma note de blog.
12:37 PM · 25 janv. 2024 · 97,4 k vues
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103 k abonnés - 346+ - 3 811 vues - 41 commentaires
(Re)Découvrez la conférence "Grève générale, blocage des flux : quelle stratégie pour le mouvement social ?" , tournée aux Amfis 2023, avec :
- Olivier Mateu, secrétaire général CGT 13 (olivier Mathieu?)
- Carlotta Benvegnù, sociologue du travail
- David Gaborieau, sociologue du travail
- Animé par Marion Beauvalet, doctorante, spécialiste des questions de travail
Tr.: ... la logistique performante a permis l'externalisation... militantisme de terrain ... ya un côté pédagogique a plus près des travailleurs ... logistique arrivée en compensation des pertes de l'industrie ... il faut un statut ... on a affaire à des capitalistes triomphants ... système complexe a de grandes fragilités ... bloquer un entrepôt ... goulots d'étranglement ... bloquer les flux car on n'arrive pas à faire grève! ... complémentarité des deux ... blocage en appui des grèves ... les ouvriers de la logistique ont la connaissance pour les préparer sur les fonctionnements techniques du flux ... sabotage ... besoin d'une stratégie interprofessionnelle ... intelligence ouvrière ... capital puissant, mais sans nous ne sont rien ... articuler syndicalistes et politiques ... articulations avec l'écologie ... relocaliser par la réglementation ... schémas logistiques par plus de routes ! ... planification de schémas logistiques ... avoir une pensée globale ... bien connaître les zones logistiques avec les ronds-points ... ya une forme de résistance dans les entrepôts ... faire preuve de finesse ... QUESTIONS : mouvement social, blocage sauvage avec chômeurs, travailleurs, précaires, gilets jaunes ... 57mn TERMINER ACT
Reportage — Justice - Lorient (Morbihan) - Mis à jour le 29 juin 2023 à 16h53 - Durée de lecture : 4 minutes
Quatre militants ont été mis en examen le 27 juin pour avoir bloqué et partiellement vidé en 2022 un train de céréales destiné à l’élevage hors-sol en Bretagne. Tous veulent faire le procès de l’agro-industrie.
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action spectaculaire de « désarmement » ... Me Jérôme Bouquet-Elkaïm, leur avocat ... « fiasco » du plan Écophyto ... l’échec du plan contre les algues vertes, ou encore celui du plan Protéines végétales, destiné à réduire la dépendance des éleveurs aux importations ... Annick Le Mentec, au nom de Bretagne contre les fermes-usines
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la FNSEA, syndicat dominant, s’est constituée partie civile. Tout comme la puissante Association générale des producteurs de blé (AGPB), lobby des grands céréaliers. « On voit qu’il y a une volonté de tous les acteurs majeurs de l’agro-industrie de se greffer à ce procès. Il y a une volonté d’en découdre, d’éliminer toute forme d’opposition », analyse l’avocat. De nouvelles mises en examen doivent encore avoir lieu prochainement. Le procès, qui promet d’être tendu, devrait s’ouvrir en 2024.
Vers la catastrophe totale. Ce vendredi 26 mai 2023, plusieurs centaines de militants écologistes ont décidé ...
Connu / TG le 26/05/23 à 08:53
Prendre des parts dans des multinationales comme BNP Paribas ou TotalÉnergies permet à des activistes d’avoir une voix lors des assemblées générales. Objectif : bloquer les projets climaticides.
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Connu / TG le 20/05/23 à 11:07
Reportage — Luttes - Durée de lecture : 3 minutes
Clés : Luttes Climat
Des militants pour le climat ont bloqué vendredi 12 mai le port du Havre pour dénoncer l’inaction climatique et le projet de terminal méthanier flottant porté par TotalÉnergies.
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Photo « C’est important de sortir de nos labos, de parler aux gens. Leur montrer que l’urgence est là et qu’on ne peut plus se contenter de parler », explique Raphia, membre de l’organisation Scientist Rebellion. © Émilie Sfez / Reporterre
puis
Les « anges gardiens » jouent les médiateurs avec les automobilistes et les membres de la sécurité portuaire. © Émilie Sfez / Reporterre
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terminal méthanier flottant ... L’État ne fait rien, il ne nous reste plus que la désobéissance civile ...
Tr.: ... blocage de l'action politique en plus de la crise politique ...
Reportage — Climat - Durée de lecture : 8 minutes - clés : Climat Luttes
L’opération « Bloquons la république des pollueurs » s’est révélée d’une ampleur inédite. Vendredi 19 avril, plus de 2.000 activistes écologistes ont bloqué les sièges d’EDF, de la Société Générale et de Total à la Défense, ainsi que le ministère de la Transition écologique. C’est la plus grande mobilisation de désobéissance civile non violente jamais organisée en France. Récit en mots et en images.
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« La République des pollueurs, a déclaré à Reporterre la porte-parole d’Alternatiba Pauline Boyer, c’est l’alliance toxique entre les grands patrons des entreprises les plus polluantes et le gouvernement qui verrouille la lutte écologique et reste sourd à la mobilisation. Il est temps de faire de la désobéissance de masse. Tant que la politique du gouvernement se fera sous la pression des lobbies, Macron sera président de la “République des pollueurs” et on sera là pour lui barrer la route. » L’action a été pensée et organisée par Greenpeace France, Les Amis de la Terre, Alternatiba et ANV-COP21.
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Jon Palais, l’un des porte-parole d’ANV – COP21, a précisé à Reporterre le choix des « cibles » : On bloque le siège de la Société Générale, la banque française numéro Un des énergies les plus sales. On bloque le siège de Total, qui fait partie des vingt entreprises les plus émettrices de CO2 au monde, et qui continue une logique extractiviste des énergies fossiles. On bloque le siège d’EDF, dont le mix énergétique, 10 % de renouvelables pour 70 % de nucléaire, ne permet pas de relever le défi climatique. Et on bloque le ministère de la Transition écologique et solidaire, qui est le complice de ces politiques des multinationales, puisqu’il autorise des projets qui vont totalement à l’encontre de tout ce que recommandent les climatologues : il autorise l’importation d’huile de palme par Total, ce qui va aggraver la déforestation donc le dérèglement climatique. Il autorise le projet de la Montagne d’or en Guyane qui va entraîner de la déforestation. Il autorise de grands projets d’infrastructure comme le Grand contournement ouest de Strasbourg. »
Vous pouvez relire nos articles sur ces différentes entreprises :
- sur Total et la bio-raffinerie de la Mède ;
- sur le projet de mine d’or en Guyane, soutenu par le gouvernement ;
- sur la Société générale, une banque qui investit encore dans les gaz de schiste ;
- et sur EDF, qui poursuit la fuite en avant dans l’énergie nucléaire.
« On est là pour éveiller les consciences, et on recommencera »
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Précisions
- Source :
. Lorène Lavocat, Alexandre-Reza Kokabi et Loup Barre pour Reporterre
. Camille Martin est le nom collectif de l’équipe de Reporterre - Photos : © NnoMan/Reporterre et © Loup Barre/Reporterre
Après cet article Reportage — Climat
La Défense bloquée toute la journée par les activistes du climat https://reporterre.net/La-Defense-bloquee-toute-la-journee-par-les-activistes-du-climat
Une incohérence flagrante alors que le gouvernement demande à la population de faire des efforts en matière
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Connu / TG le 30/03/23 à 10:17
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vous partager cette info car de nombreuses personnes d'entre vous avez participé à cette campagne pour interdire les panneaux pub et éteindre les enseignes lumineuses.
Une super campagne dont 2 très belles JNM en novembre et février dernier (https://www.greenvoice.fr/extinction-des-pub/).
Mardi, une proposition de loi demandant l’interdiction de la publicité lumineuse et numérique a été examinée en Commission durable de l’Assemblée nationale. Cette proposition de loi a été bloquée par Le RN, Renaissance (ex-En Marche) et les Républicains, c'était prévisible...
Un grand manque de cohérence au vu des efforts de sobriété demandés aux Français-es et la volonté des citoyen-nes de réduire voire interdire ces panneaux.
Pour rappel, selon un sondage réalisé par Greenpeace début 2023, 85 % des français et françaises sont favorables à une réduction du nombre d’écrans, tandis que 54 % soutiennent leur interdiction totale.
Mais vous nous connaissez, on ne lâchera rien ✊
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EN DIRECT - Réforme des retraites : Laurent Berger de la CFDT réclame un «bougé très fort» du gouvernement
A la veille d’une nouvelle journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, l’exécutif multiplie
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Connu / TG le 28/03/23 à 09:10
Ils étaient encore une trentaine de militants à bloquer l’entrée des camions à la base Intermarché de Roullet ce mercredi à 9 heures. Photo Nicolas Galien
Dans la matinée, un collectif citoyen a bloqué la sortie des camions à la base Intermarché de Roullet-Saint-Estèphe.
Barrage filtrant, banderoles et file de camion qui s’allonge. Ils étaient une soixantaine, dès 5 heures du matin, à installer palettes, pneus et matériel de chantier au rond-point de la base alimentaire de Roullet-Saint-Estèphe. Objectif : « Taper sur un symbole du capital. Les camions peuvent rentrer mais ne sortent pas » a indiqué Alfredo Voisin, de la CGT 16. Une manifestation en lien avec la réforme des retraites. Une mobilisation qui n’émane pas de syndicats mais d’un collectif citoyen à laquelle participent plusieurs représentants syndicaux. Les salariés d’Intermarché peuvent se rendre au travail librement. « Ils ne peuvent pas faire grève, on le fait aussi pour eux. On a beaucoup de soutien pour lutter contre cette réforme », assure une membre du collectif. À 9 heures, ils étaient encore une trentaine présents. Le barrage a été levé dans le calme à 12 h 30.
Clés : Réforme des Retraites Roullet-saint-Estephe Social Économie Grand-Angoulême Charente France