mémoire réalisé par Cyrille Martinet dans la cadre de son master II parcours Socio-Anthropologies Appliquées au Développement Local, en 2018 à UFR de Sociologie, Université Lumière Lyon II.
Atelier Soudé : quand, aux frontières du déchet , la réparation et le réemploi produisent sens et liens sociaux
Enquête socio-anthropologique sur les profils et motivations des participants et sur l’essaimage de l’activité de co-réparation
Directeur de recherche : Mr. Loïc Bonneval
Second lecteur : Mr. Olivier Givre
Établissement d’accueil : Atelier Soudé
Tuteur de stage : Mr. Sayat Topuzogullari
UFR de Sociologie
Université Lumière Lyon II
Année 2017-2018
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observation flottante prônée par Colette Pétonnet. ... Sur le terrain, l’ethnographe ne peut se contenter d’observer, il doit aussi interagir avec les enquêtés, et surtout échanger et recueillir les discours dits emic90.
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90 S’opposant au terme etic, ces termes proviennent de la linguistique et sont à la fois chargés de sens et controversés en sciences sociales. Ils restent pour autant des concepts opératoires pertinents (selon leur utilisation). D’après De Sardan, l’emic serait « centré sur le recueil de significations culturelles autochtones, liées au point de vue des acteurs », tandis que l’etic reposerait « sur des observations externes indépendantes des significations portées par les acteurs ». DE SARDAN Jean-Pierre Olivier, Émique, L'Homme, 38 | 1998, p.151-166
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un lieu vivant et « atypique » avec du bruit (émanant des réparations, des matériels sonores testés, des discussions ou bien de la musique de fond qu’il est libre à tous de proposer), des outils et matériels dont le « désordre » témoigne de leur emploi fréquent par les membres, et des personnes occupées et intéressé par leurs pairs et les réparations
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un lieu de vie accueillant dans lequel ils se sentent à l’aise grâce à l’ambiance et la chaleur humaine qui y règnent. Davantage sur l’aspect social, l’étude de l’atelier s’avère être intéressante puisque la variété des personnes les fréquentant est considérable. Par exemple l’une des remarques d’un adhérent se rendant la première fois à l’Atelier Soudé fut de constater « la grande différence d’âge » entre les participants. Cet aspect une caractéristique des ateliers collectifs dans lesquels se déroulent des activités de bricolage. Comme nous le confirme l’anthropologue Abdu Gnaba « l’atelier partagé présente […] un grand intérêt pour un anthropologue. Il lui permet d’observer que le bricolage abolit entre les individus toute frontière de classes sociales, et toutes barrières générationnelles. L’âge des bricoleurs n’entre en ligne de compte qu’en tant qu’il suppose davantage d’expérience »99.
99 GNABA (2016), Op. Cit. p. 30.
Réparer accompagné
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l’autonomie des personnes grandit
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Tous sachants et apprenants
Les relations interpersonnelles varient selon les différents acteurs et les situations. Il est important de considérer à quel point le cadre proposé par l’Atelier Soudé permet une transmission particulière des savoirs
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Une ambiance conviviale et une communauté libre
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l’Atelier Soudé est en quelque sorte un réseau d’échanges puisque ce collectif est centré autour de valeurs communes, cela induit une forme de
solidarité mécanique entre ses membres (au sens Durkheimien). En effet, selon l’auteur, cette forme de cohésion sociale est fondée sur la similitude des comportements des individus et des valeurs partagées. La similitude des comportements et l’identité commune des individus font qu’il n’y a pas ou peu de conflits portant sur les valeurs et les normes de la société. Caractéristique des groupes sociaux réduits ses membres expriment la conscience collective d’appartenir au groupe. Aussi les acteurs présents à l’Atelier Soudé y expérimentent des rapports humains fondés sur la générosité, la réciprocité, la coopération et la collaboration entre les membres. Cette sémantique communautaire nous rappelle ici celle de la
culture libriste au sens où elle relève d’un esprit de solidarité fort, et d’un souci pour l’accès sans contraintes par tous à l’information. Cette volonté de partager le savoir et les informations est au cœur même de l’activité de l’association comme nous pouvons le constater par l’essence même des activités et les discours de l’Atelier Soudé. Cette culture du libre (dans laquelle nous retrouve le mouvement Do it yourself! ou les logiciels libre et open-source de type Linux qui sont publicisé lors des activités de co-réparations) qu’elle revendique est d’ailleurs partagé par le plus grand nombre des réparateurs
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Réparer, c’est bricoler
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Des valeurs communes
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Soutenir la dynamique d’un collectif
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ces projets pourraient permettre, à la manière d’un Fablab de construire des outils et du matériel qui seraient par la suite utilisables par l’association (nous pensons ici en particulier à la mise en place d’un « four à fusion » ou d’un « bain à ultra-sons » dont Matthieu a évoqué le projet ... une activité-défis ... se regrouper lors de sessions dédiées pour qu’ils échangent et partagent leurs savoirs techniques dans leurs domaines respectifs. Cela prendrait ainsi la forme de session de formations ou d’échanges exclusivement entre les réparateurs du fait que ces rencontres nécessiteraient un bagage théorique et technique conséquent.
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faciliter autant que possible les outils numériques de coordination
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Organiser les espaces
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projet d’essaimage des ateliers de co-réparation
... favoriser l’émergence d’un réseau pair-à-pair de structures variées plutôt que de centraliser les actions au sein de la même structure
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Ces structures sont au nombre de sept et de types Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC Villeurbanne, ou MJC Saint Rambert), centres sociaux
(Centre Louis Braille à Saint-Priest et centre social de Rillieux la Pape), maisons de quartiers (Maison de citoyenneté du quartier Yves Farge à Givors), associations (Espace Créateur de Solidarité à Saint-Fons, la Recyclerie du quartier des Verchères à Vaulx-en-Velin porté par le bailleur social Dynacité).
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Ce soutien financier provient en particulier du Plan d'Éducation au Développement Durable de la Métropole de Lyon ... L’accompagnement des structures s’insère dans un « processus d’autonomisation » qui se réalise sur une période d’un an et se décline en trois étapes 111selon l’Atelier Soudé256. La première consiste en un « lancement d’activités régulières (mensuelles ou plus si possible) » ; la seconde vise à « constituer et accompagner une équipe porteuse » ; et la dernière comprend la « mise à disposition de ressources : kit d’outils et formations techniques ».
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il pourrait être intéressant de prendre contact avec la Fondation Repair Café afin de voir si quelques collaborations seraient possibles. Ce rapprochement pourrait permettre à l’Atelier Soudé d’être soutenu dans ses activités, ainsi que d’assurer une meilleure visibilité. De plus, dans le cadre de l’essaimage, en plus d’une publicisation de l’activité dispensée par l’Atelier Soudé, cette collaboration pourrait inciter les structures essaimées à développer des activités de réparation autre que celles s’attachant aux matériels électriques et électroniques.
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Conclusion
L’Atelier Soudé fait partie de ces formes diffuses de résistance qui dénoncent les manipulations de la société marchande, critiquant le pouvoir de la publicité, ou l’idéologie de la croissance en dénonçant en particulier l’obsolescence programmée.
Au travers ses actions elle offre à son public l’accès à des compétences pratiques de réparation leur permettant de réinvestir leur matériels et un certain savoir dont le consommateur est pourtant conduit à être dépossédé. Dans ce cadre militant pour le droit des consommateurs et des utilisateurs il va de soi que l’association favorise l’utilisation d’outils libres de droits.
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l’Atelier Soudé parvient à toucher son public sans pour autant réussir à le fidéliser. Engagé dans une démarche alternative concrète, l’association est un espace « de partage et de diffusion d’expériences qui cherche à faire la preuve par l’exemple des principes de la décroissance »257.
Les pronostics sur l’avenir de la planète donnent raison à l’existence de structures et d’initiatives comme l’Atelier Soudé. Les motivations de ses membres prouvent qu’elle devrait continuer dans la direction qu’elle s’est fixée à savoir les impliquer davantage en diversifiant ses activités. L’ouverture d’esprit de son équipe, sa capacité à se projeter dans l’avenir sont des garants de son développement. En poursuivant sa marche en avant, en offrant à chacun le pouvoir de participer à la construction du monde de demain, l’Atelier Soudé se constituerait comme une réelle
antichambre de la transition parmi tout un ensemble d’acteurs et de réseaux associatifs militant avec lesquelles elle collabore. Aussi, en permettant de lier l'utile à l'agréable, l’association permet de reconfigurer nos rapports aux objets, à la consommation et à la technique. Par la réappropriation de savoir-faire, l’Atelier Soudé permet un réel empowerment de ses membres et vise à en toucher davantage au travers son projet d’essaimage. Le modèle de l’Atelier Soudé reste évolutif
257 DUBUISSON-QUELLIER (2009), Op. Cit. p. 102.
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Ressources
Bibliographie
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HACHE Émilie, Ce à quoi nous tenons, La Découverte, Les empêcheurs de penser en rond, 247 p.
ILLICH Ivan (1975), La convivialité, Éd. du Seuil, Points : Essais, 158 p.
LALLEMENT Michel (2018), L’Âge du faire. Hacking, travail, anarchie, Éditions Points, Points : essais, 441 p.
118LHUILLIER Dominique & COCHIN Yann (1999), Des déchets et des hommes, Desclée De Brouwer, Sociologie Clinique, 185 p.
ODIN Françoise & THUDEROZ Christian (2010), Des mondes bricolés, Presses polytechniques et universitaires romandes, METIS LyonTech, 391p.
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RAUX Aude & HIMBERT Marie-Noëlle (2017), Réparer nos objets ensemble, Actes Sud Sciences humaines, Coédition Kaizen – Ekolibris, 64p.
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Articles
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CAILLÉ Alain & al., « Présentation. Consommer, donner, s'adonner. Les ressorts de la consommation », Revue du MAUSS 2 (n° 44) | 2014, p. 5-24.
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Dossiers
ADEME, Perceptions et pratiques des Français en matière de réparation des produits, 2014, 83 p.
Documents propres à l’association
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Citographie
ARS INDUSTRIALIS association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit, à la page Amateur, pas de date de publication renseignée, URL : http://arsindustrialis.org/amateur [Consulté le 05/06/2018]
DEBARY Octave & GABEL Philippe, « Seconde main et deuxième vie », Mélanges de la Casa de Velázquez, [En ligne], 40-1 | 2010, mis en ligne le 15 avril 2012, URL : http://journals.openedition.org/mcv/3343 [consulté le 17/07/2018]
DE SARDAN Jean-Pierre Olivier, La politique du terrain, Enquête [En ligne], 1 | 1995, mis en ligne le 10 juillet 2013, [Consulté le 02 juillet 2017].
GOYON Marie, « L’obsolescence déprogrammée : prendre le parti des choses pour prendre le parti des hommes », Techniques & Culture [En ligne], Suppléments au n°65-66, mis en ligne le 31 octobre 2016, URL : http://tc.revues.org/7983 [consulté le 06/01/2017]
MADOUI Mohamed, « Michel Lallement, L’Âge du faire. Hacking, travail, anarchie (Seuil, 2015) », Sociologie [En ligne], Comptes rendus, 2017, mis en ligne le 09 mai 2017, URL : http://journals.openedition.org/sociologie/3067 [consulté le 18/03/2018].
VERRAX Fanny, Le déchet comme intention, Implication philosophique, mis en ligne le 18 janvier 2016, URL : http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/le-dechet-comme-intention/ [Consulté le 24/10/2016]
Conférences
MONSAINGEON Baptiste, Homo detritus et l’idéal trompeur d’un monde sans restes, second exposé sur la thématique « Nature, Culture, Ordures » dans le cycle de conférences Pensées du monde du MUCEM, en date du 20/04/2017, durée : 1h 50min 11sec.
Ressources picturales
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Annexe I-Tableau synthétique des contributions théoriques à l’économie collaborative
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Annexe II – Schéma de la prévention et de la gestion des déchets (ADEME)
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Annexe III – Tri plat des réponses au questionnaire
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"Hypocrisie, egotrip, coup de com" : je reviens sur les accusations contre la Freedom Flotilla - 10 juin 2025 / Clément Viktorovitch
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Connu / https://bsky.app/profile/argawl.bsky.social/post/3lrd3obdbjk2d
Reportage — Luttes - Durée de lecture : 3 minutes
Clés : Luttes Climat
Des militants pour le climat ont bloqué vendredi 12 mai le port du Havre pour dénoncer l’inaction climatique et le projet de terminal méthanier flottant porté par TotalÉnergies.
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Photo « C’est important de sortir de nos labos, de parler aux gens. Leur montrer que l’urgence est là et qu’on ne peut plus se contenter de parler », explique Raphia, membre de l’organisation Scientist Rebellion. © Émilie Sfez / Reporterre
puis
Les « anges gardiens » jouent les médiateurs avec les automobilistes et les membres de la sécurité portuaire. © Émilie Sfez / Reporterre
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terminal méthanier flottant ... L’État ne fait rien, il ne nous reste plus que la désobéissance civile ...
Durée de lecture : 7 minutes
Étalement urbain Monde Eau et rivières
Reportage — Étalement urbain
Au sud de Mexico, le bassin de Xochimilco est l’une des dernières zones humides de la ville. Le tourisme et l’étalement urbain mettent en péril écosystèmes et savoir-faire traditionnels.
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Smart city : Toyota s'empare de Renovo pour renforcer l'équipe logicielle de Woven Planet - Publié le 28 septembre 2021 à 17H20 / Léna Corot | Usine digitale
Woven Planet Holdings, la filiale de Toyota en charge de ses projets smart city, s'empare de Renovo Motors. L'entreprise fondée en 2010 a mis au point un système d'exploitation conçu pour faire tourner de façon sécurisée différentes applications, que ce soit des systèmes de conduite autonome ou des services pour le conducteur.
Clés : Automobile, Smart city, Voiture connectée
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Un système d'exploitation sécurisé
Renovo a mis au point un système d'exploitation conçu pour faire tourner de façon sécurisée différentes applications que ce soit des systèmes de conduite autonome, des services pour le conducteur ou une application de cartographie. Avec sa plateforme, Renovo assure qu'il est possible de collecter, traiter et enrichir les données localement avant qu'elles ne quittent le véhicule.
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sur des véhicules de marques variées ... collecter des données importantes d'une flotte de voitures dispersée presque en temps réel ou encore d'anticiper d'éventuels problèmes de garantie sur un véhicule.
Arene, la plateforme de Toyota
... Woven Planet va venir enrichir ses équipes dirigées par James Kuffner, un ancien ingénieur de Google. Ce dernier travaille sur Arene, une plateforme qui doit équiper les véhicules Toyota ... installer de nouvelles fonctionnalités à distance, en fonction des équipements dont disposent les véhicules, et aux développeurs tiers de déployer des applications.
Ecoutez le podcast n°5 du débat et commentez-le sur notre site participatif ! ausi à https://soundcloud.com/cndpdebatpublic/cndp-episode-5?in=cndpdebatpublic/sets/pourquoi-leolien-en-mer-a-quel-prix-et-a-quelles-conditions
Pourquoi lancer maintenant des projets dans l'éolien en mer ? Cela va-t-il nous permettre de préparer l'avenir de notre système énergétique pour aller vers un mix électrique 100% renouvelable ? Quels en seraient les coûts, en terme d'emploi, de développement territorial, de tarif de l'électricité ? Et puis quel éolien choisir (posé, flottant...) ? Alors l'éolien en mer, pourquoi pas... mais à quelles conditions ?
Avec Julien Aubert, Député du Vaucluse ; Yves Marignac, membre de l'association négaWatt et Matthieu Monnier, France Energie Eolienne.
Réagissez sur notre plateforme participative https://participons.debatpublic.fr/processes/eolmernormandie/f/51/questions/1388
La première centrale photovoltaïque flottante de France est en train de voir le jour à Piolenc (Vaucluse), installée sur un lac artificiel. Explications avec David Marchal, directeur exécutif adjoint de l'expertise et des programmes au sein de l'ADEME, invité de Mathilde Munos à 6h20.
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Sur les panneaux photovoltaïques, "le monde asiatique inonde le marché" explique-t-il, mais "en France , on privilégie les panneaux qui sont plus faible en émission de Co2 à la fabrication". "C'est une filière d'avenir, propre , qui permet de développer de l'autoconsommation" affirme David Marchal, citant par exemple le cas de "plus en plus de grandes surfaces qui mettent du photovoltaïque sur leur toit".
Les invités
David Marchal, Directeur-adjoint Production et énergies durables à l'ADEME
46 min - Disponible du 16/08/2018 au 14/10/2018
Pour ce best of, nous vous proposons de revoir le meilleur des témoignages et débats de ces derniers mois ! Au programme, le témoignages du co-fondateur et directeur général de Blue Frontiers, Marc Collins - les problématiques liées au climat, le racisme, et la relation entre la Chine et le continent africain.
Découvrez ou redécouvrez l’un de nos invités marquants de l’émission de ces derniers mois : Marc Collins, co-fondateur et directeur général de Blue Frontiers. Il nous parlera des îles flottantes qui peuvent nous sauver de la montée des eaux.
Nous reviendrons ensuite sur des débats qui ont marqué l’actualité ces dernières semaines : les problématiques liées au climat, le racisme, et la relation entre la Chine et le continent africain.
Victor Dekyvère et Marie Bonnisseau clôtureront cette émission !
Présentation : Renaud Dély - Pays : France - Année : 2018
Transcription :
0:34 Renaud Dely / Crise climatique qui s'aggrave et derrière les discours volontaristes entendus dans les conférences internationales, très peu de changements concrets. Nos démocraties sont-elles incapables de prendre les décisions impopulaires qui s'imposent. Faut-il restreindre nos libertés pour sauver la planète ?
Place à un entrepreneur un peu fou qui veut installer des îles flottantes dans le Pacifique pour sauver les populations menacées par la montée des eaux :
Bonsoir Marc Collins. Vous êtes cofondateur et directeur général de Blue Frontiers. Et vous êtes né à Hawaï, vous avez été ministre du tourisme en Polynésie française, vous vivez toujours à Tahiti d'ailleurs,
Qu'est-ce que vous avez vu des conséquences du réchauffement climatique et de la montée des eaux sur ces îles du Pacifique ? Comment est-ce que concrètement, vous en percevez les conséquences ?
Marc C
Là où j'habite - l'île principale de Tahiti - je navigue entre là et New-York la plupart du temps, c'est surtout mon frère et ma famille qui habitent dans les atolls. C'est eux qui le perçoivent, on le voit de puis dix à quinze ans, c'est assez flagrant pour eux. Ils savent où était la ligne du rivage et où elle est aujourd'hui. On le voit au niveau des tempêtes qui sont de plus en plus fortes. Donc c'est une évidence en Polynésie pour ceux qui habitent sur les atolls. Malheureusement, ce n'est pas le cas pour tout le monde. Les autres ne s'en rendent même pas compte.
RD
On le mesure donc très concrètement, ce qui vous a amené d'avoir ce projet un peu fou mais ambitieux dont on va débattre dans un instant.
Votre empreinte digitale signé Marc-Antoine de Poret ?
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lancer une expérience dans les îles Tuamotu d'îles flottantes destinées à terme à se positionner dans les eaux internationales.
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Étude menée par le CNRS montre que 30% des îles de Polynésie française vont être touchées, voire submergées.
Meilleur moyen de lutter contre le réchauffement climatique ? Ou est-ce à l'inverse un constat d'échec car le niveau des eaux monte. Les COP sont inefficaces ?
MC
4:42
Ça dépend à qui vous posez la question. Je fais plus confiance aux glaciologues. C'est eux qui aujourd'hui peuvent estimer la vitesse à laquelle l'augmentation du niveau de la mer est en train de s'effectuer. Et il va beaucoup plus vite. Donc justement, c'est ce que montre ces images. Le gros souci, par exemple, l'étude du CNRS est basée sur celle de l'IPCC où on ne parlait pas encore de la fonte de l'antartique. Depuis, on a une science beaucoup plus précise, on a des modèles sur la fonte de l'antartique. Et la réalité est beaucoup plus difficile. Pour les Tuamoto. En Polynésie, on a pas mal d'îles qui sont des atolls bas, on parle de 2050. Mais pas la submersion. Attention !
Beaucoup de gens confondent : 'l'eau, elle monte pas si vite, je ne comprends pas. C'est le vent qui crée des vagues et parce que le niveau d'eau est plus haut, ça vient polluer les nappes phréatiques. Donc si on n'a plus d'eau sur ces petites îles, on n'a plus de vie. Ya plus de cocotiers, ya plus de culture, et on est obligés de partir. Donc les premiers réfugiés climatiques dans le pacifique ont commençé. Déjà aujourd'hui...
Claude Askolovitch
Ces réfugiés climatiques vont vers les plus grandes îles. À un moment donné, les îles flottantes que vous êtes en train de concevoir, pourront accueillir les populations de réfugiés ? Comment est-ce que ça va fonctionner ? Quelle est la technologie de cette arche de noé ?
MC
Elle commence à exister dans pas mal de pays. Eh, on va dire que les Hollandais ont démarré, la France a une grande base installée d'industriels qui sont très bons en infrastructures, en plateformes flottantes. Mais ça fait une dizaine d'années que de nombreux pays se posent la question. Pas seulement lié au réchauffement climatique, à la montée des eaux, mais vraiment, je vais vous donner un exemple : les éoliennes en mer du nord. Comment on met une éolienne ? avec des plateformes flottantes. Donc la technologie existe aujourd'hui. Absolument.
RD
Donc ça veut dire que concrètement, c'est à échéance de 2050...
MC
J'espère avant !
Notre objectif, c'est 2020, 2021 pour le premier pilote. Ce qu'on essaye de faire en Polynésie, c'est LE PREMIER PILOTE AU MONDE.
CA
On parlait tout à l'heure dans notre sujet d'îles de la taille d'un terrain de football. Ça ne va pas accueillir les populations d'atolls...
MC
Absolument.
CA
À terme, vous imaginez quoi ?
MC
C'est d'avoir une filière industrielle pour pouvoir les produire en très grande quantité. Et pas que pour la Polynésie. Mais pour exporter sur toute la planète.
Mme ???
Donc 200 - 300 personnes, c'est une expérimentation.
MC
C'est la partie scientifique les 200/300, c'est des scientifiques. On travaille avec l'université de Californie à Berkeley qui veut déjà un tiers de la surface que pour la recherche. C'est de la recherche fondamentale pendant une vingtaine d'années.
RD
Mais à terme, c'est d'en produire pour plusieurs dizaines de milliers de personnes ?
MC
Des millions de personnes.
RD
Donc ya une dimension un peu utopique, très ambitieuse dans votre projet, mais ya aussi une dimension philosophique, Caroline.
Caroline Broué
Oui, une dimension philosophique ET politique derrière, qui repose sur un mouvement créé dans les années 60 qui est le mouvement des libertariens. Issus à la fois de la droite du Parti Républicain ET de la gauche contestataire, un drôle de mélange. Mais qui porte une philosophie qui repose sur deux piliers essentiels : d'abord la liberté, la défense des libertés économiques. Et puis la défense des libertés individuelles. C'est pas un mouvement marginal. Il croît, il continue d'irriguer toute la pensée américaine et en particulier celle des Républicains. Et qui - en témoigne d'ailleurs l'importance de leur égérie qui est une philosophe et romancienne américaine d'origine russe - Ayn Rand - dont le livre principal "La Greffe" vient d'être traduit en français, est à la fois le livre préféré de Donald Trump et - d'après une étude de 1991 - le deuxième livre vendu et lu après la bible. Donc c'est dire quand même son importance. Ce qu'on peut dire de Ayn Rand, c'est qu'elle portait des idées comme celle que je vais citer :
"chaque homme existe pour lui-même. Il ne doit pas se sacrifier pour autrui, ni sacrifier les autres pour lui. Et c'est des idées que défend le systédéi ?? attitude dont vous êtes l'ambassadeur, il me semble, Marc Collins, puisque son confondateur souhaite que chacun - sur ces îles flottantes - crée ses propres règles de gouvernement. Alors, ça veut dire quoi édicter ses propres valeurs ? Est-ce que ça veut dire qu'on fait fi, qu'on s'affranchit des systèmes politiques traditionnels tels qu'on les connaît depuis toujours ?
MC
Ya deux phases dans notre projet. Je vais être parfaitement transparent sur ça. Blue Frontiers, la société que je représente est une société de droit privé donc à but lucratif fondée à Singapour par cinq cofondateurs. Et sur cette question du libertarianisme, on n'a pas de réunions où on se pose la question de gouvernance. POurquoi ?
Parce qu'avant de parler de gouvernance, de quel type de société on veut construire, il faut qu'il y ait une plateforme sur laquelle on puisse le faire. Donc au départ, vous avez tout à fait raison. En 2008, a été fondé le système ??? id??? institute. Et c'est vrai qu'à la tête, yavait deux jeunes de Stanford ??? Peter tigh ?? et Patric Freedman ??? Donc oui, ya une dizaine d'années, yavait une certaine philosophie à l'institut. Aujourd'hui, on ne parle pas de l'institut, on parle vraiment de Blue Frontiers qui veut d'abord construire la plateforme.
RD
Vous parlez d'abord business donc. Ça coûte combien ?
MC
Oui, non seulement vous ... on est en France, dans le territoire de la polynésie française, on ne parle pas parce que parler de libertarisme, c'est en haute mer. On est dans les 60 millions d'euros. C'est les estimations de nos ingénieurs Hollandais. On doit pouvoir faire la première plateforme.
CA
Celle de 200 à 300 personnes.
MC
Voilà
300 personnes, car on a besoin de tester toutes ces différentes technologies.
CA
à un moment donné, quand il s'agira d'accueillir de nouveaux réfugiés, de créer de nouveaux continents, qui décidera de qui a le droit de monter sur ces nouvelles plateformes ? Yaura une instance étatique, c'est vous qui déciderez ? Qui sera sauvé, qui montera sur vos plateformes ?
MC
Ce qui nous intéresse, c'est d'être la première société au monde qui aura la technologie pour après que ça soit les Nations Unies et leur département réfugiés ?? Nous on n'est pas là pour dire qui peut, qui a droit ou non.
CA
On parlait de votre famille tout à l'heure qui expérimente ce risque de voir la nappe phréatique polluée. À un moment donné, qui autorisera votre famille à quitter l'atolls qui est menacé pour aller sur une île ? Est-ce que c'est pas une question que vous devez vous poser ?
MC
On se la pose. Pour le cas du projet pilote, 300 personnes, même à ce niveau là ça se pose ! QUi sont les 300 personnes ? En polynésie, ce qu'on a après beaucoup de discussions avec la population, les jeunes, on a fini par dire "il faut absolument qu'un quart de la population soit des ingénieurs polynésiens. Ça ne sert à rien d'avoir un projet innovant où les polynésiens eux-mêmes ne s'impliquent pas.
RD
Yaura un coût pour s'installer quand même.
MC
C'est à conditions égales pour tout le monde, tout à fait.
RD
Merci.
11:28
RD
C'est dingue ce projets... Vous avez vu ça ?
... le réchauffement climatique a été au cœur des débats cet été. Beaucoup s'alarment de la multiplication des incendies, des épisodes caniculaires. Alors, face à l'urgence, faut-il IMPOSER des mesures coercitives pour changer nos comportements ?
Laure Daucy
Est-il déjà trop tard ? Est-il encore possible de stopper le réchauffement climatique ou est-ce qu'il est inexorable ?
Lucile Schmid, coprésidente de la Fondation Verte européenne
Il est inexorable, mais la question est "jusqu'où est-ce qu'on peut aller et donc le sujet, c'est comment limiter ce réchauffement climatique à 2°C - 2,5 °C
RD
2°C c'était l'objectif de l'accord de Paris à la COP21.
Laure D
OUi, en décembre 2015, et on sait que déjà à l'époque, la somme des contributions nationales qui avaient été faites par l'ensemble des États aboutissait à un réchauffement climatique de l'ordre de 3°C à 4,5°C.
Donc on voit bien - et par ailleurs on voit que depuis cet accord, les Etats Unis s'en sont retirés, et que ceux qui continent à en être partie prenantes n'appliquent guère les politiques, enfin n'ont par renforcé leur contribution nationale.
RD
Alors si ya nécessité de limiter ce réchauffement climatique LC, c'est d'abord parce qu'on a un certain nombre de chiffres qui démontre que il a tendance à s'accélérer ces dernières années, Claude, c'est votre chiffre du jour.
CA
Oui, 3, comme les 3 dernières années que nous venons de vivre qui ont été les plus chaudes de l'histoire de l'humanité. Et, François-Marie Bréon, on a compris on y est, à quoi va ressembler notre pays dans 25 ans ?
François-Marie Bréon, chercheur climatologue
Ha ben dans 25 ans, un été comme celui qu'on est en train d'avoir nous paraîtra tout à fait normal, voire peut-être même un petit peu frais. Et à ces échéances là, même un été de 2003, l'été de la canicule, beaucoup plus sérieuse que celle qu'on est en train de vivre, on est peut-être mieux préparés maintenant, donc si ça revenait, peut-être qu'on n'aurait pas 15000 morts, mais en tout cas, c'était quand même très désagréable à vivre, aussi bien pour les humains que pour la biodiversité, il ne faut pas l'oublier. Et donc, des étés de ce type là, on en aura d'autres.
Guillaume Sainteny, Consultant spécialiste des questions environnementales
Ya deux politiques qu'il faut bien distinguer, la politique d'atténuation qui consiste à limiter les cause du changement climatique, et la politique d'adaptation. Comme de toute façon aura un changement climatique dont on ne connaît pas encore l'ampleur, il faut d'ores et déjà s'adapter. Hors pendant très longtemps, on a négligé le volet adaptation par rapport au volet atténuation parce qu'on a cru pouvoir maîtriser le phénomène.
FMB
Ya une vraie prise de conscience. On a gagné sur le terrain médiatique. Les gens maintenant sont bien persuadés que ya le changement climatique et que c'est dû aux activités humaines. Je pense que ...
CA
Pardonnez-moi, mais on a un président des États Unis qui a expliqué pendant la campagne que le réchauffement climatique était une invention des chinois pour tromper ??? l'économie américaine.
FMB
Non, c'est pas vrai, il n'a pas dit ça. Il a dit au moment où il est sorti de l'accord de Paris "oui, ya changement climatique, mais ya pas de raisons que ce soit les États Unis qui fassent le plus d'efforts." Il dit que ya des choses qui sont plus importantes et que l'emploi des américains, c'est quelque chose qui est plus important que le changement climatique. Mais je crois que le problème, il est là. C'est que en fait, on tape sur Trump parce qu'il a dit des choses comme ça, mais je pense qu'on agit comme ça nous... C'est-à-dire que nous, on considère que l'économie de la France, c'est plus important. C'est-à-dire que ya des choses qui sont quand même plus importantes que de lutter contre le changement climatique.
RD
Vous évoquez la situation économique de la France, à ce sujet, ya des ministres, une secrétaire d'État auprès de Nicolas Hulot qu'on a vu déjà abondamment depuis plusieurs années d'intervalle, qui s'alarment, qui s'inquiètent.
CA
Oui, elle s'appelle Brune Pourson, elle est secrétaire d'État à la transition écologique - vous savez que Nicolas Hulot avait avant d'être ministre, un discours presque de gauche - eh bien, entendez Brune Pourson chez nos confrères de RTL, il y a au moins une ministre anticapitaliste au gouvernement.
Brune Poirson, Secrétaire d'État à la transition écologique
Cette économie sur laquelle il repose, le système capitaliste, comme aujourd'hui, on extrait toujours plus de ressources de la planète pour produire toujours plus de produits qui finalement vont finissent eux-même généralement au fond d'un trou, eh bien ce n'est plus le modèle économique qui convient.
CA
Guillaume Sainteny, pour sortir de la crise écologique et pour sauver l'humanité, il faut sortir du capitalisme ?
GS
La critique a été faite par la secrétaire d'état, ça ne me paraissait pas tellement une critique du capitalisme, mais plutôt une critique du consumérisme et de l'économie matérialiste. Eh, dans les années 70, yavait une chose qui était très présente dans la critique écologiste qui était l'interrogation sur les besoins. Eh est-ce qu'on a vraiment besoin de tout ce qu'on nous propose, est-ce qu'ya pas des choses superflues, etc. Et aujourd'hui, ce qui me frappe du coup, c'est que la critique écologique est toujours là, mais cette interrogation sur les besoins a disparu. On ne se pose plus tellement la question de l'auto-limitation des besoins.
CA
Est-ce que l'opinion publique dans un cadre démocratique, l'opinion citoyenne Guillaume Sainteny, va un jour réclamer de ses gouvernements ce que vous disiez, un fléchage des subventions vers les énergies propres, ou un fléchage des aides vers le train et pas vers l'automobile, à quel moment on va arrêter de se payer de mots, et on va arrêter de faire croire des gouvernements qui sont en train de changer des choses à la COP21 et qui ne pratiquent pas les bonnes ??? Et nous, on en parle sur un plateau, mais ya pas de demande de politique environnementale dans les élections.
GS
C'est vrai, je suis assez d'accord. C'est-à-dire que ya une prise de conscience je pense, tout à fait comme ça a été dit tout à l'heure. En revanche, je pense qu'il y a toujours une assez faible culture de la façon dont les choses sont reliées entre elles, c'est-à-dire les gens n'ont pas forcément conscience de ce qu'il faudrait changer - du lien par exemple entre la politique énergétique et le climat aujourd'hui, la politique agricole, etc. Donc ça, je prends un exemple très simple : l'histoire des limitations de vitesse à 80 km/h. L'argument de la diminution des consommations d'énergie et donc des émissions de CO2 aurait pu être très facilement brandi par le gouvernement, il ne l'a pas été.
RD
C'est la sécurité routière !
GS
17:56
Oui, hors ya des cobénéfices en matière de climat et de pollution de l'air aussi. Ça n'a pas du tout été mis en évidence, alors que pourtant, s'aurait été un renfort pour le gouvernement. Et moi, j'ai constaté autour de moi quand même des gens qui travaillent dans des parcs naturels régionaux - et qui donc sont des ruraux et donc qui circulent beaucoup en voiture - étaient contre cette mesure parce qu'ils on dit "mais nous, dans la vie quotidienne - ce sont des gens très sensibles à l'environnement - mais dans leur vie quotidienne, ça les bloque.
RD
Ils voient pas forcément le lien directement. On va passer aux moyens de s'adapter que vous évoquiez tout à l'heure. Cet enjeu là, Lucie Schmid, parce qu'il y a quand même des moyens, Laure, de s'adapter au réchauffement climatique inexorable mais qu'on peut limiter, et parmi ces moyens, ces outils potentiels, peut-être que les arbres peuvent nous aider ?
Laure Daussy
Oui, parmi les quelques pistes possibles, aurait les murs végétaux pour faire baisser la température dans les villes. Alors, les murs végétaux, vous savez ce que c'est, c'est un peu comme si on prenant un lopin de terre pour le mettre à la verticale avec plein de plantes dessus. Donc là, on a par exemple, l’œuvre du botaniste Patrick Blanc ?? Alors, il devrait se développer de plus en plus parce que les scientifiques estiment que ça fait baisser la température d'à peu près 3°C, donc c'est déjà ça.
Certains vont plus loin encore et il pourrait y avoir dans de futures habitations et les villes du futur, eh bien, eh des murs végétaux qui recouvriraient toutes les habitations. Et il n'y aurait pas seulement des plantes, mais aussi des arbres, des potagers, même des éoliennes. Bref, ce serait des villes autonomes qui permettraient aux habitants de manger avec ce qu'ils cultiveraient sur leurs propres habitations.
Alors, quelques immeubles de ce type existent déjà. C'est le cas à Taïwan, l'immeuble est en construction, il va être couvert de 25000 arbres. Et puis même bientôt en France, l'architecte Vincent Caillot?? a proposé à la ville d'Angers ce projet d'arboricole, une sorte d'arbre habité.
Alors, est-ce que la solution n'est pas là en fait, face au réchauffement climatique, de prendre les devants et de s'y adapter, finalement ?
Lucie S
Oui eh, c'est très bien cette adaptation, et c'est bien que la nature fasse sa place et que ça soit lié à l'architecture. Après, je n'ai pas l'impression qu'aujourd'hui le problème qu'on a c'est qu'on construit des mondes parallèles. C'est-à-dire que vous avez ce qenre d'immeuble, et à côté de ça, vous avez par exemple en Ile de france, ça va être la construction du Grand Paris. Vous avez une promotion immobilière assez débridée et une artificialisation des terres extrême. Donc, le sujet, c'est faire se rejoindre les mondes de façon à organiser cette possibilité de la transition écologique réelle. Parce que, après, je vais quand même à nouveau parler de social, la question, c'est "combien coûtera ce m2 ? Qui pourra y habiter ? À qui seront réservés ces quartiers ?" Alors, vous savez, on parle beaucoup d'écologie populaire et on dit qu'au fond, tout le monde a droit par exemple à une alimentation saine, je crois que ce n'est pas le cas aujourd'hui. Donc comment est-ce qu'on fait pour désenclaver en fait ces questions écologiques ?
RD
Claude
CA
Ce que nous vivons, c'était plus généralement du dérèglement climatique et les catastrophes environnementales vont-elles aider à accélérer, pas seulement la prise de conscience, mais la prise effective de nouvelles politiques ?
FMB
La prise de nouvelles politiques passe par une prise de conscience, je pense. Je pense que la prise de conscience est là. La question est de savoir quand on va décider que le climat s'est vraiment LA priorité ?
Aujourd'hui, on n'en est pas là.
RD
Est-ce qu'on a besoin d'une vraie grosse catastrophe écologique pour comprendre qu'effectivement ya urgence à agri ?
FMB
Ben, je n'en suis pas sûr parce que, même à l'été 2003 qui avait quand même été un choc dans l'opinion, si vous posez la question aux gens "vous avez le choix, soit vous arrêtez votre voiture l'été 2003, soit vous roulez avec votre voiture mais vous aurez un été 2003 tous les dix ans, ben les gens ils continuent avec leur voiture. C'est évident, la priorité, c'est quand même de pouvoir continuer à utiliser sa voiture ou aller à l'autre bout du monde en avion.
CA
Vous êtes climatologue, vous faites partie de ceux qui nous avertissez. Ce que vous venez de nous dire, comment faites-vous pour le dire sans être TOTALEMENT désespéré ? Parfois, on sent un désespoir chez vous ou chez Nicolas Hulot. J'aimerais savoir comment vous vivez ça. Vous savez ce qui est en train de se passer et vous en parlez presque légèrement en disant "ouiau, les gens sont pas d'accord".
FMB
Je ne le vis pas bien. Effectivement, moi, je suis inquiet, je ne vois pas de bonne solution. Je ne vois pas de solution confortable. Effectivement. Donc, quand je dis "peut-être qu'il faudrait arrêter les guerres individuelles, c'est pas de gaîté de coeur que je dis des choses comme ça. C'est parce que, à la fin, je dis que c'est la moins mauvaise des solutions. C'est-à-dire que si on laisse la liberté individuelle à tout le monde, les gens vont pas d'eux-mêmes arrêter d'aller en vacances à l'autre bout du monde parce que c'est vachement bien d'aller à l'autre bout du monde en avion. Et pourtant, c'est une VRAIE catastrophe pour le climat.
Guillaume Sainteny
On peut très bien avoir des solutions coercitives. D'ailleurs beaucoup de mesures d'environnement qui ont été prises depuis les années 60, sont des mesures coercitives. Vous avez 500 conventions internationales sur l'environnement dans le monde. C'est quand même considérable. Donc simplement, ces choses là ne sont pas suffisantes parce que les phénomènes avancent plus vite que le droit. Mais ça, c'est vrai dans presque tous les domaines. On fait les réformes toujours sur les problèmes d'hier et pas sur ceux de demain.
RD
ce sera le mot de la fin. Merci à tous
...
32:12
La Chine est-elle en train de faire main basse sur l'Afrique ?
Benjamin Sportouch
85 milliards de $ d'échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique au premier semestre 2017. C'est loin devant l'Allemagne, la France, les États Unis, vous l'avez dit. C'est un chiffre en augmentation de 19% par rapport à l'année précédente.
Jean-Paul Tchang, économiste
Sylvie Brunel, Géographe, écrivaine
Antoine Glaser, journaliste, spécialiste de l'Afrique
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