Abécédaire Frustration - "E comme ÉCOLOGIE" (avec Clément Sénéchal) - 4 juil. 2025 / Frustration magazine
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#ecologie #frustrationmagazine #luttesdesclasses
Dans cet épisode de notre abécédaire politique, on reçoit Clément Sénéchal (Ex-Greenpeace, auteur et militant) pour démonter l’écologie bourgeoise : celle qui culpabilise les individus pendant que les gros pollueurs trinquent tranquillement. On parle écologie populaire, conflits de classes et stratégies politiques pour éviter de foncer droit dans le mur en trottinette électrique.
Le livre de Clément Sénéchal : https://www.placedeslibraires.fr/livr...
Créé et animé par Rob Grams
Réalisé et monté par Farton Bink
#ecologie #frustrationmagazine #luttesdesclasses #clementsenechal
36 commentaires
- @mashkdoc2237 il y a 3 jours
Toujours excellent Clément, honnêteté, sincérité, intelligence, simplicité, infos sourcées, éducation populaire anti capitalisme
Tout pour être écouté attentivement
Respect 🫡 à tous les 2 merci
3 - @CocoGerbic il y a 2 jours
Très éclairant. Je ne connaissais pas Clément Sénéchal ; ravi d'avoir découvert sa pensée et ses analyses. Merci à Frustration magazine. je regrette ma naïveté de jeune électeur : EELV plus jamais
...
Connue / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?Zip0MA
Tr.: ...
l'écologie, notre relation sociale à la biosphère ... partie intrinsèque de notre société, approche matérialiste ... la crise environnementale interroge plutôt les relations des êtres humains entre eux, la manière dont ils font société
...
le réchauffement climatique ... des territoires entiers submergés en 2050 comme Le Havre, Calais ... face à la dilatation de l'océan par l'augmentation de température ... 220 millions de déplacés l'an passé ... agriculture quasi impossible ... tempêtes, ece, canicules ... 40°C, 60% de taux d'humidité, on entre dans une zone létale ... crée violence économique, zone d'insécurité individuelle et collective plus marquée ... aggrave la vulnérabilité des classes populaires ... le techno-solutionnisme permet de ne pas poser la question de la croissance et de la décroissance, du nécessaire partage des richesse, des privilèges, des antagonismes sociaux ... / GIEC pensé et élaboré par des libéraux en 1984 ... opérationnel en 1988 ... rôle de Maurice Trong, homme d'affaire très lié à l'industrie fossile nord-américaine ... ces instruments de gouvernance climatique conçus pour contrôler, maîtriser la controverse environnementale, écologique, la ramener dans les mains des gouvernements pour l'institutionnaliser et l'aseptiser, la rendre compatible avec un certain nombre d'intérêts économiques dominants. Donc le GIEC n'est pas complètement libre de ses publications. En fait, le GIEC doit être validé en amont par les États, les gouvernements qui ont un intérêt économique, politique fort. Et donc ya des biais, des conflits d'intérêt. Par exemple, ce que peut dire un climatologue comme linda sayeb?? qui a contribué au groupe 3, celui qui propose des solutions. Ya une grande part de techno-solutionnisme avec des scénarios hors sol. Car les états financent beaucoup plus sur le techno-solutionnisme, la géoingéniérie, que sur les sciences sociales car ça crée de la rentabilité, des profits, des plus-values ... plutôt que de réorganiser les rapports sociaux ... Ya aussi des travaux sur le behaviorisme?? le comportementalisme, voir comment on peut orienter le comportement des individus de manière indirecte. ... dissoudre la dimension collective et politique dans une forme d'individualisme vertueux, presque inconscient. Ça se ressent aussi sur les publications
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sur le plan micro-économique, le paradoxe de Evens?? : si on améliore un processus de production plus sobre, ça va se démultiplier et au final l'empreinte énergétique s'avérera supérieure. Donc décarboner à l'unité n'a pas grand sens.
Idem sur le plan macroéconomique. Par ex les travaux de JBaptiste Fressoz, historien, montre que la transition énergétique, y compris au sein du GIEC, n'existe pas. On continue à utiliser plus de ressources, quelles qu'elles soient. Charbon, bois, sable, pétrole, etc malgré le fait qu'on a aussi démultiplié les ressources naturelles. Il n'y a donc pas de phasisme - âge du pétrole, de l'électricité - on est dans un régime de croissance, intensifier notre empreinte énergétique est rentable.
Donc c'est une manière de confisquer le sujet.
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/Nucléaire opium du capitalisme ... énergie déterrestrée, sans matérialité, recyclable à l'infini, indépendante de toute contrainte physique et donc environnementale car assez décarbonée. Donc ça permet de masquer toutes les matérialités énergétiques qu'il y a derrière les marchandises et donc encore une fois, de ne pas poser la décroissance puisqu'on aurait une source d'énergie infinie sans externalités négatives, ce qui est très loin d'être le cas. Mais Macron peut parler de croissance verte, de développement durable et ce genre de balivernes.
Alors que le nucléaire, ce sont des gens qui vont dans les mines, ce sont des déchets toujours pas traités correctement (seulement 1% du combustible recyclé actuellement) - les déchets à vie courte, c'est 300 ans, donc ce n'est pas rien, les radiations radioactives sont létales et les centrales nucléaires ont une matérialité très concrète, très dangereuses, très vulnérables puisqu'en terme d'accident nucléaire ou d'attaque, en terme de sûreté, c'est des gens qui travaillent, intérimaires bien souvent qui vont prendre des doses pour effectuer l'entretien nécessaire, ce sont des réacteurs qui arrivent en fin de vie et qu'on prolonge un peu artificiellement. La France arrive dans une zone dangereuse avec 50 réacteurs sur le territoire. C'est pas une énergie anodine, mais avec une matérialité écrasante. Tout ça est quand même un mythe d'autant plus que c'est une énergie vulnérable au réchauffement climatique. Une centrale a besoin d'eau pour être refroidie en continu, aléas sur l'abondance des cours d'eau, sur les tempêtes. Donc c'est pas une énergie aussi adaptée que ça. C'est surtout une diversion pour ne pas poser les rapports sociaux de production. ...
/COVID19 La pandémie était intéressante du point de vue environnemental car c'est un moment de suspension des dogmes néolibéraux car on avait une zoonose, maladie issue d'une espèce animale, qui était liée à l'extension du territoire humain sur l'espace sauvage. Ça questionnait la structure de notre mobilité internationale. Et tout d'un coup, on est entré dans une forme d'économie administrée avec le partage entre activités essentielles ou non ; un moment d'inversion de la hiérarchie sociale avec les premiers de cordée, donc les métiers symboliquement les plus valorisés dans cet espace-temps particulier . Donc un nouveau rapport de forces s'est créé avec les multiationales qui avaient besoin de l'État pour indemniser le chômage, les pertes, le ralentissement économique. Donc l'état était dans le rapport de forces pour imposer
...
il était temps de donner des objectifs contraignants aux entreprises ... assumer que l'écologie soit en rupture avec le capitalisme ... la sortie du capitalisme est une condition nécessaire ... PJÇ rapprochement avec la CGT ... intrication entre milieux environnementalistes et les milieux ouvriers ... ça n'est pas du tout ce qui a eu lieu, juste mise en scène entre Martinez et JFJulliard ... encore de la croissance verte et pas décroissance ... qu'il n'y a pas d'objectifs de recomposition politique ... on restait sur une structure très féodale, très hiérarchique, que à aucun moment des syndicalistes sont venus nous rencontrer pour nous expliquer les ressorts de l'alliance patronale par ex., et vice-versa. On n'est pas allés dans les usines pour comprendre la condition ouvrière, ses contraintes, les pressions subies, les aliénations qu'on y rencontre. C'est un pb car il va falloir réorienter des secteurs industriels entiers, matériels, social, une large partie de la classe ouvrière ... Puis PJÇ mis en sommeil pendant la présidentielle de 2022. Alors que ça aurait pu servir de prémisse à la constitution d'un front populaire de la société civile qui accompagne dans un rapport dialectique, créer un front commun avec une correspondance entre la société et les mouvements du champ politique. Le bloc au pouvoir n'a pas été inquiété. Le seul succès, la reprise de la Chapelle d'Arblay, seule entreprise de papier recyclé en Fr. La reprise a surtout eu lieu grace à Nicolas Mayer-Rossignol, chapauté par le ministère de l'économie et Véolia et Fibre Excellence, une multinationale du papier. connue pour pratiquer la déforestation de forêts primaires à grande échelle. Le monde d'après, c'était servir sur un plateau un outil productif ...
/Refus de parvenir, rébellion cruciale car c'est le moment où ces grandes écoles servent de socialisation pour reproduire les élites pour les intérêts du capital. C'est le moment où cet ensemble de socialisation commence à être mis en échec, d'inculquer un jeu d'intérêt, un éthos à la future classe dirigeante. Émerge sur le terrain de l'écologie une contradiction pas gérable. Ça n'est pas révolutionnaire. Mais c'est un signal faible qui montre une faiblesse des organisations bourgeoises dans ces instances de socialisation. Qui sont clés : imaginaires, hégémonie culturelle. Les ordonnancements matériels associés.
Ya une contradiction écologique primaire avec le capitalisme qui est lié aux rapports de productions qui le constituent. Il est défini par la marchandise et par la propriété privée des moyens de production. Pour ce faire, il faut qu'un investisseur ait des perspectives de profit. ... Ya un facteur travail, un facteur savoir, et ya les matières premières arrachées à la nature, la biosphère, à notre écosystème. Digérées, aliénées, souvent détruites.ce qui donne des externalités négatives. Donc dans ce système mis en mouvement par les perspectives de profit, les investisseurs sont poussés à démultiplier le volume de marchandises en circulation. Une pression s'accroit sur l'environnement. C'est donc une contradiction primaire. Réduire le nombre de biens matériels disponibles par la publicité, le marketing, les politiques d'obsolescence programmée. Puis les contradictions secondaires d'ordre social : le capitalisme divise la société en ordres sociaux irréductibles, entre ceux qui détiennent les moyens de production et ceux qui détiennent la force de travail. Donc ça crée un antagonisme structurant qui distribue des intérêts contradictoires entre le haut et le bas de l'espace social. Ce qui complique la péréquation des efforts de sobriété à fournir. Qui va accepter de réduire son empreinte matérielle dans son niveau de vie ? Par qui on commence ? Est-ce légitime de demander aux plus pauvres de faire des efforts alors qu'ils sont déjà dans la précarité ? Ou est-ce qu'on demande aux classes supérieures qui détiennent le pouvoir ? Ça crée des frictions irréconciliables. C'est un mode de société qui ne permet pas le consensus. Ça rend la transition compliquée. Dans une société communiste, on va tous faire un pas. Mais par nature inégalitaire.
Autre contradiction, le pouvoir concentré par de grosses sommes d'argent.
Noyer le poisson, vampiriser l'espace public comme Bolloré ... imposer une propagande conforme à ses intérêts ... Le capitalisme vérouille la discussion démocratique sur le changement climatique. On n'a pas le pouvoir décisionnaire sur le contenu de la production. On est amenés dans une forme de dissonance cognitive ... /intérêt général, limites physiques de la biosphère ... rendent sa sortie incontournable pour accéder à une écologie authentique ... /empreinte carbone les plus riches polluent le plus car l'écologie est juste de l'économie, elle répond aux mêmes dynamiques de lutte des classes de l'économie capitaliste. Cette dernière génère de la lutte des classes. Les plus riches ont un niveau de vie supérieur, donc une empreinte supérieure. Ils n'ont pas intérêt à faire des efforts et à s'autodestituer. Donc ça implique une lutte d'intérêts contradictoires pour les différentes strates de la population. Et un rapport /ce qui est consommé et le patrimoine, si l'ensemble de la population comme le 1% le plus riche, on serait déjà à plus de 6° de réchauffement climatique. Le mode d'être social et politique des classes supérieures n'est pas universalisable. Donc ils exercent une violence écologique sur la majorité et en particulier sur les plus pauvres. Donc l'écologie est une lutte des classes.
/Écologie du spectacle, concept inspiré de Guy Debord et sa "société du spectacle" quand la cause devient elle-même marchandisée avait l'impression à GPF de faire partie d'une grande agence de communication pour faire partie de ?? et faire de la collecte. J'ai regardé d'où ça venait cette prééminence de la comm. J'ai découvert que la toute 1ère campagne qui devait avoir lieu ?? sous l'égide du gouv Nixon, GP avait prévu d'aller s'interposer physiquement et j'ai découvert qu'ils avaient fait demi tour en cours de route et qu'ils avaient délibérément tourné le dos à la ?? car ils avaient acquis suffisament de couverture médiatique pour que la mission soit réussie. Parler de la cause était une victoire. Transformé ses échecs en victoire par l'intermédiaire de la médiatisation. Cette écologie du spectacle, c'est le moment où la médiatisation devient une fin en soi. Plus qu'un levier au service de l'action.
A des impacts négatifs comme l'engagement militant. Elle opère une dicotomie entre antagonismes. Une élite d'activistes, les acteurs qui se mettent en scène et la masse des gens intéressés par la cause mais ravalés au rang de spectateurs. Ça donne lieu à une déresponsabilisation de l'engagement ... falcification de la réalité, récit mythologique fondateur de la réalité de GP, son ADN. Et nous ne sommes pas un rond de la désobéissance civile. Les gars ont juste fait une croisière aller-retour. C'est une écologie responsable du symbole de la mise en scène, des apparences, ce banderolisme, mettre en scène de la désobéissance civile soft qui sont en fait des moments pacifiés où la conflictualité est jouée, mobilisation éphémères, prendre des images plus que bloquer, des photo-op(portunity), mettre en valeur des engagements volontaires des multinationales, des labels, des certifications, verdir le discours de la marchandise, une professionnalisation du greenwashing avec un tas de métiers, d'intervenants, de consultants là pour donner le change aux ONG, montrer que la multinationale a mis ça ou ça en place. Participer au folchlore permanent du pouvoir, un partenaire événementiel, ex. Le Grenelle de l'environnement en 2007. Ils ont servi de caution à Nicolas Sarkozy. Idem sous Macron. Des conseils de défense écologique, le One Planet Summith, la convention citoyenne pour le climat, ce genre d'événementiel là. Le fait de servir de caution à des gouvernements écolos adverses, comme LES VERTS Nicolas Hulot, François de Rugis, Barbara Pompili, Pascal Canfin devenu le chef du WWF puis l'homme de Macron au niveau européen. C'est aussi sous Hollande. qui n'hésitait pas à martyriser les militants écolos. Ex à la COP21 grace à un usage excessif des lois sur l'état d'urgence. La mort de Rémi Fresse à Civens. Ou c'est le fait de mettre en circulation des concepts comme le développement durable, la transition écologique, l'art de l'euphémisation permanente de la réalité des enjeux, des rapports de forces, des pb. Ou c'est le fait de considérer que les journalistes sont des vaches sacrées. À GP, interdit de proposer une critique du système médiatique. Impossible d'entrer dans un rapport d'affrontement. Ex. Marine Tondelier copine avec les journalistes de BFM, elle n'est pas du tout dans la conflictualité comme LFI. Car on a besoin que les appareils médiatiques soient favorables à la bonne cause de l'écologie.
Donc elle répond au paradigme ultradominant à la religion de la sensibilisation. Des patrons, les consommateurs, tout le monde. Ça permet de rendre la cause négociable, morcelable, et rentable aussi et ça transforme l'écologie en signifiant vide. C'est exactement ce qui apparait dans le discours de Marine Tondelier quand on lui propose de définir sa ligne, l'écologie sans adjectif. Donc ça devient un référentiel tautologique, circulaire, autoréférencé. In fine une forme de signifiant vide. Un logo, une veste verte, une couleur. Sans doctrine ni projet politique conséquent.
Accaparée par les classes supérieures et la bourgeoisie blanche. Cadrer sur la sensibilisation, garder la main sur le cadrage de la controverse écologiste. Ce qu'a fait quelqu'un comme Cyril Dion?? Ça procède d'une erreur typique que font les classes supérieures qui est de croire que l'infrastructure procède de la super structure. C'est Marx. La dialectique est inverse. C'est plutôt la sphère structure qui répond à un moment donné à l'état des relations sociales. C'est dans une perspective matérialiste, Marxiste. Ou simplement la sociologie critique. Donc c'est pas en faisant pleuvoir des images par le haut qu'on engendre des transformations sociales majeures. Besoin de débouchés politiques. Ce qui compte, c'est les ensembles de socialisation, les socialités qu'on arrive à créer, les débouchées politiques collectives. Aménager les conditions d'engagement politique. Plus que mettre en circulation les imaginaires, les données du GIEC. C'est très rentable de sensibiliser. Derrière, il ne se passe strictement rien. Et on sert de caution à nos propres adversaires.
/Ton livre : "l'écologie pirate" proposée par Fatima Ouassak en 2023 : elle dénonce la mainmise des classes supérieures blanches sur la question écologique. Ensuite, elle dénonce les carences béantes de l'écologie majoritaire en termes de compréhension et de prise en charge du racisme. Elle incite l'écologie dominante à être systématiquement antiraciste. Donc de se préoccuper des fractions de la population qui souffrent de manière systémique par leurs conditions sociales et de populations racisées. Elle dénonce aussi que le mouvement climat le voit en terme de diversité décorative par des EDM?, des pancartes, sans prise en charge structurelle, en fait, de la lutte antiraciste. Elle dit qu'on ne peut pas demander à des gens de s'impliquer dans la protection de la planète ou de la terre si eux-mêmes, on leur refuse toute forme d'ancrage sur le territoire, matériel, social, politique. Puisque c'est des populations emmurées à la périphérie de l'arc républicain et qui subissent une répression politique permanente, ce qu'elle appelle l'APOGRA?? Donc on a des gens qui luttent pour leur survie. Et donc, les discours moralisateurs, les quartiers populaires, l'action du racisme et des oppressions subies sont directes et tangibles. Il n'ont aucune chance d'aboutir correctement.
Elle propose de mettre en position de centralité le racisme et elle propose une libération de la terre qui sera ?? par un droit absolu de circulation qui devrait figurer comme étant une revendication principale du mouvement environnemental. Donc créer des formes d'alliances et de résistance d'une écologie intersectionnelle. Je suis en accord.
À GP j'ai essayé de poser le sujet comme à la COP 27 on m'interdisait de parler de communalisme climatique. Le décolonialisme n'était pas du tout intégré par ce milieu blanc, privilégié de l'écologie. On n'a jamais fait une campagne antiraciste affirmée à GP, on n'a jamais les moyens, ni conceptualisé cela. Seul truc fait, en 2017, dans l'entre-deux tours, on a mis une banderole sur la tour eiffel "Liberté, Égalité, Fraternité". Devise républicaine qui n'est pas forcément un signe d'émancipation pour certains groupes sociaux. On n'a pas nommé l'adversaire. Donc ya un retard énorme. Cet essai met le doigt là où ça fait mal, des constats corrects. Et le reprend à son compte.
/Écoféminisme contribution essentielle : pas gaia, ni féminisme de la nature. pas écolo par essence féminine. Réactionnaire... Intérêt du paralélisme, continuum dans la manière dont le patriarcat et le capitalisme ont tendance à réifier les choses pour les femmes, ou les groupes, la biosphère, la nature. Les considérer comme des choses disponibles, à disposition du pouvoir. Ya un paralélisme de situation, de dynamique relationnelle qu'on trouve à la fois au sein du patriarciat et du capitalisme. Et vu les modes de socialisation actuels, le mode de vie des femmes est 25% moins carboné que les hommes, notamment sur les pratiques alimentaires ou en lien avec des situations socio-professionnelles qui reflètent l'emprise du patriarcat sur la structure économique.
Ya un autre angle qui est que dans beaucoup de civilisations les femmes sont en première ligne vis-à-vis du réchauffement climatique. Ex en Afrique, 70% de la production agricole est assurée par des femmes. Elles en pâtissent en 1er. Les modes de socialisation, de domestication font que les femmes sont les 1ères à se priver de nourriture dans le foyer si les rendements agricoles baissent. Elles assurent en priorité les tâches domestiques dt l'approvisionnement en eau en Afrique. l'eau rarifiée rend leur tâche compliquée. Leur labeur devient de plus en plus pénible. Ça déstabilise les systèmes de santé, l'accès aux soins, ça rend la vie des femmes plus compliquée. Ex. grossesses, /dynamiques d'oppressions liées à l'augmentation de la pauvreté / réchauffement clim. pertes, pauvreté ... Les foyers ont tendance à se débarrasser d'elles. Ça augm les mariages forcés ...
/modes de vie : intrinsèque à l'écologie. impact pas tangible immédiatement ... sur le climat, on a besoin de la médiation scientifique, comprendre ce qui se passe, avoir une représentation ... l'écologie dominante a contribué à éloigner ... la technique, l'individu / écogestes, du mythe du colibri où chacun doit faire sa part ... et donc a contribué à isoler / injonctions environnementales donc à les rendre d'autant plus irréelles et impraticables.
/réguler la production, oeuvrer à l'égalité matérielle entre citoyens / imposer la sobriété : mettre en oeuvre une socialisation de la production. Ya 2 piliers : étrangler le capital (pôle public du crédit, supprimer les banques commerciales, impôts confiscatoires sur les grandes fortunes, interdire des pans entiers de la production, interdire la publicité) et d'un autre côté démocratisation de la production, instaurer une propriété partagée et collective et la généraliser, de nouveaux droits dans l'entreprise, de nouvelles sécurités sociales ex sur le logement, la mobilité, l'alimentation ; la création d'un emploi garanti, vert, pour s'assurer que la main d'oeuvre qui va devoir changer d'activité ex arrêter les fossiles, puisse trouver un point d'atterrissage convenable et rester intégré à la société par ailleurs.
/Jadot / gagner la présidentielle : triple crise de l'écologie / pratique stratégique : la société civile installée est déjà une instance révolutionnaire. Idem sur la lutte des classes. Considère que le vote est trop politique. Que faire ? /théorie du changement comment infléchir le cours de l'histoire ? le régime politique, son ordre social, etc. L'élection, pas prioritaire mais incontournable. La question climatique ne peut pas se prive du levier législatif et diplomatique. Car on a besoin d'exercer une coercition forte sur activités écon. fossiles, le capital fossile, destituer les classes bourgeoises. Il faut un appareil d'état et les différents leviers qu'il procure. Car en face, c'est très très fort. L'écologie par le bas, ces foyers de résistance où on élabore des sociabilités, c'est fondamentale, produisent la montée en généralité qui produisent les leviers supérieurs du pouvoir. Je suis contre une vision seulement électoraliste qui croit faire advenir une force politique et la maîtrise totale de l'ordre social. Une politique de gauche, révolutionnaire sur le plan politique a besoin sur des foyers préexistants et c'est dans le rapport de forces issu de la lutte qu'interviennent aussi les évolutions législatives favorables.
Pour autant, l'élection reste une source de légitimité culturelle, polique et symbolique très forte dans ce pays, qu'on ne peut pas laisser à nos adversaires. Et ya un moment où -lutter si les fachos à la tête de la police ? de la justice ? de Bercy ? de l'ÉTAT ? - le vote qui pose un tas de pb, la démocratie représentative, ya besoin de réformes, mais le vote reste un geste populaire, accessible à tous, dt ceux qui n'ont pas les ressources de militer, de s'engager dans l'insurection, mépriser ça est un mépris de classe aussi.
/A69 LUTTES prometteuses car écologie par le bas, a amené les soulèvements de la terre qui regroupent luttes locales, lutte contre les GPII sont ancrées sur les territoires, ont un contenu empirique, sur des scènes avec diversité des tactiques ex dégradation matérielle, principe nv excluant, on emmène plus de monde dans la lutte et le rapport de forces. Met en place des phénomènes d'opposition entre groupes sociaux qui à priori antagoniste ex discussions naturalistes, paysans, chasseurs, créer des sociabilités locales, des enclaves, le référentiel écologique donne des assises plus concrètes. Écologie d'anti-spectacle. Ex écureuils dans les arbres s'interposent jusqu'au bout avec des tactiques qui leur permettent de supporter les méthodes répressives antiterroristes mises en place par l'état. Ce qui donne une épaisseur bien supérieure à la lutte environnementale. Ce sont les occupations qui obtiennent des résultats ces dernières années. Ex. NDDL seule victoire identifiable obtenue. Luttes prometteuses, permettent de renverser le rapport d'hégémonie au sein du champ environnemental, une écologie du clivage supérieure à l'écologie du consensus. Dimension intersectionnelle de la lutte. Ex. mob contre l'empire BOLLORÉ localisée notamment en Bretagne où j'habite. Écologie antifasciste, antiraciste.
/écologie dominante ? les concurrencer, les interpeler, tenter de les liquider d'une manière ou d'une autre. avec comme porte de sortie de s'aligner sur des propositions plus radicales. Tout ce qui relève de la gauche bourgeoise est contreproductif dans le rapport de forces actuel et dans la lutte des classes.
Porter un travail de critiques, d'interpellations, d'affrontements, /ce secteur là
(Vidéo) Abécédaire Frustration – « E comme ÉCOLOGIE » (avec Clément Sénéchal) / Rédaction | 04/07/2025
Chroniques de l'écologie bourgeoise
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Décrypter - Politique politicienne
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ecologie
Dans cet épisode de notre abécédaire politique, on reçoit Clément Sénéchal (Ex-Greenpeace, auteur et militant) pour démonter l’écologie bourgeoise : celle qui culpabilise les individus pendant que les gros pollueurs trinquent tranquillement. On parle écologie populaire, conflits de classes et stratégies politiques pour éviter de foncer droit dans le mur en trottinette électrique.
Le livre de Clément Sénéchal : https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782021508208-pourquoi-l-ecologie-perd-toujours-clement-senechal/?affil_mid=2723
Créé et animé par Rob Grams
Réalisé et monté par Farton Bink
i aussi à
Décrypter - Économie
Depuis toujours, l’extrême droite française met en avant un discours aussi simple que redoutable : “vous payez trop”. Trop d’impôts, trop de taxes, trop de “charges”, trop pour les autres. Aujourd’hui, ce récit se propage de plus en plus, relayé par les réseaux sociaux, les médias de droite et l’univers brun des influenceurs réactionnaires. Il transforme la colère sociale en ressentiment fiscal. Et cette colère, au lieu de viser les vrais profiteurs — les actionnaires, les grandes fortunes, les fraudeurs fiscaux, les multinationales — est soigneusement redirigée vers un bouc émissaire commode : l’État et ceux qui vivent, prétendument, à ses crochets. Ce discours repose sur une série de confusions entretenues, de manipulations économiques grossières, et surtout, d’un projet politique inavoué : démanteler les droits sociaux au nom du “bon sens”.
...
Le jour où Nicolas demandera non plus combien il paie, mais à qui cela profite réellement, le piège se refermera sur ceux qui l’ont construit. Ce jour-là, Nicolas cessera d’être un hashtag au service des puissants : il deviendra une conscience politique.
Guillaume Étievant, Responsable éditorial
Connu / https://bsky.app/profile/frustrationmag.bsky.social/post/3ltp6derzrk2y
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Frustration Magazine @frustrationmag.bsky.social
Face au chiffre monstrueux de 211 milliards d'aide annuelle aux entreprises, les chroniqueurs de plateaux TV, les think tanks patronaux et les politiciens droitiers nous bombardent d’arguments tous plus mensongers les uns que les autres.
@etievant_g les liste ici et y répond👇
11 juillet 2025 à 17:36
67 reposts 5 citations 110 ont aimé
- 1-“Ce ne sont pas des aides, c’est juste qu’on leur prend moins !” Cet argument oublie que les exonérations de cotisations sociales n’annulent pas les besoins qu’elles couvrent : elles sont compensées par l’État. Autrement dit, par l’impôt, c'est à dire nous tous.
- 2-“Mais 80% de ces aides vont aux entreprises publiques” Cette intox provient de l’IFRAP, un “think tank” présenté comme “indépendant”, mais financé par les entreprises. Pour calculer ce chiffre, il ne prend en compte que 28 milliards d’aides budgétaires sur les 211 milliards.
- 3-"C’est trop hétérogène pour qu’on parle d’1 seul système”Le rapport souligne justement cette fragmentation : 2 200 dispositifs. Cela nourrit l’illusion qu’il ne s’agirait pas d’un système cohérent.Or il l’est : c’est celui de la captation de la richesse par les intérêts privés
- 4-Le groupe Auchan a annoncé le 4 novembre son intention de procéder à un PSE concernant 2 384 salariés employés en France. Le groupe a bénéficié entre 2013 et 2023 de 636 millions d’euros d’aides fiscales et de 1,3 milliard d’euros d’allègements de cotisations sociales.
- 5-En novembre, Michelin a annoncé un PSE concernant 1 254 salariés. Le groupe a bénéficié de 32,4 millions d’exonérations de cotisations sociales en 2023 et 40,4 millions d’euros de CIR en 2024, tout en versant 1,4 milliard d’euros de dividendes la même année.
- 6-ArcelorMittal a annoncé en avril 2025 la mise en place d'un PSE concernant 600 salariés. Le groupe a versé en moyenne 200 millions d’euros de dividendes chaque année depuis dix ans, alors qu’il a bénéficié en 2023 en France de 298 millions d’euros d’aides
- 7-Osons une exigence : supprimer toutes les aides publiques qui ne sont pas strictement vitales à la survie financière des entreprises. Et quand l’État investit des millions dans une entreprise, il doit entrer au capital. Lire l'analyse de @etievant_g :
https://frustrationmagazine.fr/comment-les-bourgeois-camouflent-les-211-milliards-daides-aux-entreprises
Comment les bourgeois camouflent les 211 milliards d’aides aux entreprises
Frustration Magazine, média indépendant et offensif qui relate la guerre des classes.
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par Guillaume Étievant | 9 Déc 2024 | Décrypter - Économie, Décrypter - Politique politicienne
En 2017, Olivier Faure espérait (déjà !) une grande coalition, allant du Parti socialiste à la droite, « qui tienne compte de l’électorat très composite (…) (venu) faire obstacle à Marine Le Pen ». Il la souhaite encore et s’est ainsi dit, suite à la censure du gouvernement Barnier, prêt à discuter avec les macronistes et la droite, sur la base « de concessions réciproques ». Il s’est même dit prêt à faire « des compromis sur tous les sujets ». LFI continuant quant à elle à exiger la démission d’Emmanuel Macron, le NFP est ainsi proche de l’explosion. Et c’est tant mieux. Car cette alliance, mêlant les héritiers du hollandisme et ceux qui s’y sont opposés frontalement, constitue un obstacle majeur à l’émergence d’une véritable alternative à la politique actuelle. Hormis quelques sièges de députés, l’union avec le PS ne peut rien apporter de bénéfique. Le rejet de ce parti, parfois perçu comme une posture sectaire ou un refus obstiné de l’unité, découle pourtant directement de l’expérience : celle de ses choix politiques, de sa manière de gouverner et de l’espoir, vivace, de voir arriver sa disparition définitive.
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Pour le PS, les idées ne sont qu’un outil pour gagner les élections
...
Se débarrasser du PS
...
Connu / https://mastodon.top/@brume@piaille.fr/113636773081470327
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4 j / brume ⏚ 😡 ⛵ 🐧 ☮️ 🇵🇸 @brume@piaille.fr - 0 - 3 - 1
"
Ndlr : dénoncer l'attitude de Ruffin ACT
par Selim Derkaoui | 25 Avr 2024 | Décrypter - Médias
Septembre 2023, 12h56. Mon téléphone vibre. Le stress monte, je sais que c’est la programmatrice de BFM TV pour l’émission « le 20h de Ruquier ». Elle m’envoie les thèmes du débat du jour. « LFI attise-t-elle le feu sur les violences policières ? ». Ce ne sont pas les violences policières qui allument le feu, le problème ? Leur rédaction n’était pas censée ne plus employer l’expression « violences policières » ? Ça commence bien. Deuxième thème: un plan d’essence par an pour les plus modestes, est-ce suffisant ? Macron affirme « adorer la bagnole ». La seule bagnole qu’il apprécie est celle de son chauffeur privé, je note cette boutade dans un coin. La programmatrice m’explique le « trombinoscope »: il faut commenter une série de photos qui défilent pendant quelques minutes. Karim Benzema dans le viseur de Jordan Bardella accusé d’être « un compagnon de l’islamisme », un sénateur de droite – je ne sais même pas qui c’est -, un joueur de rugby – idem -, Justin Trudeau, encore une ou deux photos.
Deux débats et six photos en une heure, ça promet.
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Connu / https://mastodon.top/@DionyZack@piaille.fr/112331340930109443
Décrypter - Écologie
... outre la faune sauvage, ils croisent aussi du bétail, ceux qui le gèrent et ceux qui le surveillent. Ces derniers sont des chiens de protection dont la présence effraie et parfois scandalise nos randonneurs. Sur le parcours du GR10, certains Patou (la race de gros chien blanc des bergers pyrénéens) suscitent une peur mythique, bien que les véritables incidents soient rares. Les bergers, quant à eux, suscitent la curiosité : que font-ils de leur journée ? Font-ils la sieste, allongés au soleil, une brindille au coin de la bouche ? « Tout de même, ils ne sont pas très causants », se plaignait un cadre retraité de Total lors d’un repas partagé ... en Ariège
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les bergers sont des travailleurs pris dans des conflits sociaux ...
Connu / https://twitter.com/Frustration_web/status/1679783141622284289
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Clément Sénéchal a retweeté Frustration @Frustration_web · 9h
"L’expérience de Lucie nous rappelle que le touriste a toujours tendance à vivre dans un monde parallèle, où les rapports de domination et les conflits sont gommés, les travailleurs invisibilisés."
3 - 24 - 69 - 5671
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Les déserts médicaux réduisent le droit à la santé. Pourtant, aucune mesure forte n'a été lancée. Au contraire. Pourquoi ?
Connu / TG le 19/06/23 à 12:25
La Contre Matinale
Pour vous faire vivre les élections de 2022 autrement...
Clés : Macron ; Présidentielles 2022
Nicolas Framont, chroniqueur au Méda et co-rédacteur en chef de Frustration Magazine, publiait il y a peu un article intitulé « Tout comprendre au scandale McKinsey en six points et dix minutes ». Le scandale McKinsey, le McKinsey Gate qui se cristallise désormais en dépit de la stratégie de déni de l'exécutif et de la timidité des médias.
En effet, invité du Journal de France 3 hier, Emmanuel Macron a été obligé de réagir à ce sujet, en dépit d'un agacement très visible.
Tr.: ... rapport du Sénat ... portent une vision néolibérale de l'État ... Les médias sont trop timides pour en parler ... les journalistes sont mal à l'aise avec les affaires systémiques comme celle-ci ...
... nos débuts en 2016 ... journalisme engagé mais pas militant, subjectif et honnête ... inverser le cours capitaliste des choses ... mettre des mots sur vos colères
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c’est quoi ? Un site web totalement indépendant
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c’est qui ? L’équipe web bénévole est animée par Nicolas Framont, qui est sociologue de formation, a exercé différentes professions avant de devenir maraîcher bio, et Selim Derkaoui, producteur de l’émission de débat d’idées « Interdit d’interdire » présentée par Frédéric Taddeï, et qui ne se reconnaît pas dans les réflexes et les tropismes bourgeois de sa profession. Le comité de rédaction est composé de cinq personnes.
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1 – La bourgeoisie dilue son immense responsabilité dans une culpabilisation de masse
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2 – Les petits gestes du quotidien pour ne pas parler des leviers politiques et économiques
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3 – Une écologie au service de la domination de classe
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4 – Contre l’écologie bourgeoise…. l’écologie !
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Il n’y a pas à choisir entre une politique sociale, un horizon révolutionnaire ou l’écologie : les trois vont ensemble et sont la plus sûre façon de sauver notre planète et de nous sauver nous.
Nicolas Framont
Parce qu’il n’est plus possible que seuls “les milieux autorisés” soient autorisés à penser notre monde, ses réalités et ses combats. Cette émission se veut le carrefour des intellectuels, penseurs et acteurs des luttes sociales dissidents et/ou invisibilisés.
11 janvier 2021 - 18H30 / Par Théophile Kouamouo On s'autorise à penser
Comment la classe bourgeoise nous manipule
Nous vivons une période terrible. Après la Deuxième Guerre Mondiale, les pays dits occidentaux ont connu une période de prospérité, mais également de progrès social inédite dans l’histoire de l’Humanité. Mais depuis plusieurs décennies, un mouvement inverse s’est engagé. Les inégalités progressent, férocement. Les peuples se sentent oppressés. Mais qui est l’oppresseur ? Nicolas Framont et Selim Derkaoui, ont écrit l’essai La guerre des mots, édité par Le Passager Clandestin. Ils sont les animateurs du magazine en ligne Frustration. Leur thèse c’est que l’arme principale de cet oppresseur, c’est le langage. Ce sont les mots. Des mots distillés dans les médias, au sein des institutions. Et la première ruse de ceux qui nous dominent serait de nous empêcher de les nommer.
Dans cette interview avec Théophile Kouamouo, ils évoquent les mots-catégories qui disparaissent (“prolétaires”, “ouvriers”, “patronat”) et ceux qui se substituent à eux pour, selon eux, brouiller les pistes. Des mots comme “classes moyennes”, “société civile”, “France périphérique”, “égalité des chances”...
Les co-rédacteurs en chef de Frustration Magazine vont jusqu’à provoquer le débat sur la question de la lutte contre le complotisme, qui serait instrumentalisée par un pan de la bourgeoisie pour neutraliser la critique du capitalisme. Nicolas Framont va jusqu’à oser un plaidoyer en défense de Monique Pinçon-Charlot, mise en cause depuis sa participation au documentaire controversé Hold-up.
Connu / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1423663255948517380
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Le Média @LeMediaTV · 8h
SALARIÉS/PATRONAT : QUI PREND VRAIMENT TOUS LES RISQUES ?
Alors que Macron déclarait que "la vie d'un entrepreneur est bien souvent plus dure que celle d'un salarié", @NicolasFramont et @SelimDe réfutent avec vigueur cette fable du "patron qui galère". - 0 - 30 - 39
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Tr.: ... les mots, les mythes ... les startuppers sont des bourgeois en grande majorité ... mythe de la prise de risque, la protection sociale est bien. ... théorie basée sur des faits, la lutte des classes, pas les théories complotistes ... Manuel de combat pour reprendre confiance en soi.
Lexique Attractivité, n.f. : capacité d’un pays, d’une région ou d’une ville à courber l’échine face à des entreprises privées en recherche de main-d’œuvre pas chère, des cadres en costume bleu et baskets blanches en quête de soleil et d’écoles privées, et des actionnaires en manque de paradis fiscal.
« Nous sommes aujourd’hui le pays le plus attractif en termes d’investissements productifs », a affirmé Emmanuel Macron devant un parterre de 200 patrons invités au château de Versailles le 17 janvier 2020.
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« une majorité des dirigeants étrangers interrogés par Business France pense que les deux mouvements [gilets jaunes et contre la réforme des retraites| ont eu un impact négatif sur l’attractivité de la France », fulmine le journal Les Echos. Les gueux ont gâché la fête, l’attractivité en a pris un coup. Rien n’est cependant perdu, apprend-t-on depuis Bordeaux, « parce que nous avons tous besoin d’une dynamique de territoire, la Région a lancé une démarche d’attractivité transversale et partagée avec les acteurs de la Nouvelle-Aquitaine. Car ensemble, nous partageons les mêmes défis, et ensemble nous serons plus forts », nous explique avec enthousiasme la région Nouvelle Aquitaine (ex-Aquitaine, Poitou-Charentes, Limousin – on ne vous demandera pas qui est le plus attractif parmi les ex). Heureux, ces dirigeants ont lancé un « club de l’attractivité » qui est, accrochez-vous, une « démarche partagée et fédérative qui a pour but de co-construire l’attractivité de notre territoire avec l’ensemble des acteurs qui souhaitent s’y associer. » ce n’est plus une phrase, c’est un bingo de tous les mots creux, pardon, clefs, de notre époque.
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Attirer “les talents et les créatifs”, mode d’emploi
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« Talent » est un terme du globish d’entreprise multinationale qui désigne les salariés qualifiés qu’il faut à tout prix garder. ... « Créatif » est un terme quant à lui promu par un géographe médiatique nord-américain au nom de jus de fruit industriel : Richard Florida. ... La région Nouvelle Aquitaine se réclame directement de Florida dans son « guide de bonne pratique » pour des politiques locales d’attractivité : « L’enjeu consiste à amorcer et soutenir le cercle vertueux de l’attrait auprès de la classe créative », explique le document. Cette population que Wikipédia définit comme « urbaine, mobile, qualifiée et connectée », ne comprend clairement pas votre oncle artisan dans les Landes. Lui ne figure pas dans le cercle vertueux que la région compte « amorcer et soutenir ».
Cette classe qui monopolise diplômes, branchitude et montres connectées Apple, nous l’appelons, en France, « les CSP+ » et chez Frustration, la sous-bourgeoisie. Elle est la courroie de transmission entre les possédants et le reste de la société et utilise ses savoirs et son réseau pour garantir aux premiers le meilleur taux de remontée de dividendes. Elle sort de grandes écoles : de commerce, d’ingénieur… Bref, la classe créative ne compte ni votre cousin étudiant en socio, ni votre sœur titulaire d’un CAP.
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la mise en concurrence officielle des régions, des villes et des pays au sein du grand jeu de plateau pour riches appelé mondialisation ... mettez-moi quelques friches industrielles reconverties en salle de concert / bar à Smoothy, un campus avec un tramway, deux-trois « éco-quartiers » avec terrasses plein sud et tenez bien éloignés de ces zones « attractives » les quartiers où vivent les ouvriers et employés qui feront tourner tout ça.*
“Il faut souffrir pour être attractif”
Des tas d’organismes plus ou moins bidons ont été créés pour gagner la bataille de l’Attractivité. En 2001, L’Agence française pour les investissements internationaux ... Devenue depuis Business France ... dirigée par Muriel Pénicaud, ex ministre du Travail, qui a fait le plus grand pas en faveur de l’attractivité de la France une fois nommée au gouvernement : ses ordonnances travail permettent aux grands groupes d’embaucher en France, puis de licencier quand ça leur chante.
Emmanuel Macron, qui était en 2016-2017 le candidat le plus attractif pour les capitalistes étrangers et exilés fiscaux (envers qui il a multiplié les levées de fonds pour financer sa campagne), est un partisan enthousiaste de « l’attractivité ». Il a lancé un grand plan intitulé « Choose France » (mais pas la langue française) ... permettant aux entreprises d’embaucher et d’investir, en développant l’offre scolaire internationale et en mettant en œuvre la loi PACTE (sur la croissance et la transformation des entreprises). »
La loi PACTE, votée en 2018, est venue « alléger » à nouveau le droit du travail et a lancé la privatisation d’Aéroport de Paris, de la Française des Jeux et ouvert encore un peu plus le capital d’Engie (ex-Gaz de France). ... les gouvernements successifs ont donné des millions d’euros – via le CICE par exemple –, continuent de virer des gens. C’est le cas de Sanofi par exemple, ou de Michelin, qui a utilisé l’argent donné pour acheter des machines et… les envoyer dans ses usines d’Europe de l’Est et d’Espagne. Désolé mais le niveau du SMIC Français n’était pas assez attractif pour leurs actionnaires.
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Grand match Paris-Bordeaux-Marseille : qui attirera le plus de connards en basket blanches ?
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les « métropoles » ... Le passage de plusieurs grandes villes aux mains des écolos lors des dernières municipales représenterait-il un coup de frein à la concurrence entre villes pour la quête de CSP+ ? Pas si sûr. Les pistes cyclables, les défis zéro déchets et les façades végétalisées sont devenues essentielles à une classe sociale qui est la plus polluante et la moins désireuse d’en finir avec le capitalisme et qui a donc besoin de verdure et de bicyclettes pour pouvoir se regarder dans le miroir et se kiffer toujours autant. ... des zones répulsives pour tous les autres. Celles et ceux qui travaillent, celles et ceux qui créent, celles et ceux qui vivent et que nos dirigeants mettent à genoux pour produire des villes, régions et pays conformes aux désirs et appétits de la bourgeoisie.
Ndlr : Hypothèse NF a PLPDLA ? vérif ACT