S’il est un domaine d’information qui n’encombre pas les colonnes des journaux, c’est bien celui concernant les activités de la police, voire de la gendarmerie française. Sauf s’il s’agit de bavures graves, les Français ne sont pas jugés dignes de connaître les harcèlements, au quotidien, qui s’exercent contre toute une frange de la population de ce pays. Un comportement grossier, injurieux, méprisant, provocateur, raciste, brutal et enfin sexiste, c’est tout ce que l’on peut attendre d’un « gardien de la paix » dont la mission initiale est d’assurer la protection des personnes et des biens.
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Que fait la police ? se donne pour tâche initiale de recenser toutes les informations concernant les grandes et les petites exactions des policiers qui ont de plus en plus tendance à se considérer comme des justiciers. Tous les faits signalés par la presse de province, les témoignages visuels qui ne sont pas relatés par la presse écrite ou audiovisuelle, et qui nous seront communiqués, permettront de dresser un état des lieux permanent, document indispensable si l’on ne veut pas que les acquis de notre société démocratique soient rapidement annihilés. Notre silence, face à une mise en condition préparée depuis la constitution du gouvernement Balladur/Pasqua, ferait de nous tous les complices de cet État policier.
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Devenez tous observateurs
Article publié le mercredi 6 avril 1994 à 17:33
Ndlr : dernier article i à https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?2CaaxA
Dans le doute, je l'attribue à Mr Rajsfus
Editorial : Aurons-nous des successeurs ?
Il fallait bien terminer (peut-être provisoirement), cette aventure de Que fait la police ? Après la création de l’Observatoire des libertés publiques, le 6 avril 1994, un an jour pour jour après le véritable assassinat du jeune Makomé M’Bovolé (17 ans) au commissariat des Grandes Carrières, dans le 18ème arrondissement de Paris, bien connu pour sa tendresse immodérée envers la population issue de l’immigration colorée. Nous étions bien seuls avec mon camarade Jean-Michel Mension (Alexis Violet), pour montrer la police de la République pour ce qu’elle est réellement, et non pas une troupe de gardiens de la paix destinée à apaiser les conflits au sein de la population.
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122 numéros imprimés ... puis après le décès de Jean-Michel, en juin 2006, la poursuite de cette action de salubrité publique avec 88 numéros, parus sur Internet. Une certitude : ce bulletin intéressait vivement nos premiers lecteurs qui, avec 300 abonnés payants entretenaient des liens très forts avec l’Observatoire des libertés publiques, rassemblant des milliers de signataires dans nos pétitions contre la violence policière ou pour la dissolution des BAC. Par la suite, lors du passage, gratuit, sur Internet, notre audience – j’étais seul désormais – devait se décupler, jusqu’à atteindre près de mille visites par jour sur notre site, mais il n’était plus possible de connaître ceux qui s’intéressaient à notre activité. Toujours est-il que les méthodes et les mauvaises manières policières n’ont guère évolué durant les vingt années qui viennent de s’écouler, depuis qu’en 1994, un ministre de l’Intérieur comme Charles Pasqua – dans la droite ligne d’un Raymond Marcellin – s’appliquait à créer le désordre au nom d’un ordre nullement menacé. Cela ne pouvait qu’étonner mais il faut bien constater que, vingt ans plus tard, le socialiste proclamé Manuel Valls, ne se conduit pas tellement différemment de ce mafieux gaulliste, et la provocation est restée l’arme habituelle d’une police qui n’est trop souvent républicaine que de nom. Ce qui s’est passé à Nantes, le 22 février 2014 ne fait que le démontrer. C’est donc sur ce dernier exploit de notre police que va se clore le bulletin Que fait la police ? qui, au cours des deux décennies écoulées, a relaté quelque 6.000 « faits divers » policiers. Nous ne nous sommes jamais aventurés dans l’éternel débat sur l’utilité de la police mais toujours est-il que lorsque les forces de l’ordre sont absentes, les situations ne dégénèrent jamais aussi violemment que lors de leur présence active. Par ailleurs, si les « racailles » ne sont pas plus nombreuses qu’il y a un siècle, il faut bien constater que les victimes de l’ordre se trouvent face à des fonctionnaires d’autorité assermentés, armés comme s’ils partaient en guerre. Ce qui paraît bien naturel car, comme de toute éternité, il faut bien mater la « canaille ». C’est pourquoi nos sociétés modernes se sont donné les moyens nécessaires pour y parvenir au prix de nombreuses vies humaines. Sans que soit évoquée, bien évidemment, l’abolition de la peine de mort, en octobre 1981.
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Ndlr : 1er article i à https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?-OvvWw
pseudonyme de Maurice Plocki, né le 9 avril 1928 dans le 10e arrondissement de Paris et mort le 13 juin 2020 à Antony (Hauts-de-Seine), est un écrivain, journaliste et militant français.
Il est auteur de nombreux livres dans lesquels il a abordé les thèmes du génocide des juifs en France, de la police et des atteintes aux libertés. En 1994, il a cofondé l'Observatoire des libertés publiques[1],[2], qu'il préside.
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publie un bulletin mensuel, Que fait la police ?. Il y démontre par l’exhaustivité des faits que ces meurtres ne sont ni des dérapages fortuits ni des accidents, mais l’aboutissement d’une violence systémique et quotidienne, toujours exercée au nom du maintien de l’ordre public.
Pour lui, le lien entre passé et présent est constant, notamment dans la surveillance de la police : « Ils ont volé des années de vie à mes parents. Tous ont participé aux rafles quand ils étaient requis. Pratiquement pas un seul n’a démissionné. Si la police française ne s’était pas mise aux ordres, jamais il n’y aurait eu autant de dégâts. Il y a eu 250 000 déportés de France, dont 76 000 Juifs, les autres étant, pour l’essentiel, des communistes et des gaullistes… Et que dire de ce policier qui, rendant compte à la préfecture de sa mission, ose écrire, le 22 juillet : "Le Vél’ d’Hiv’ est évacué. Il restait 50 Juifs malades et des objets perdus, le tout a été transféré à Drancy" »[12].
Après 20 ans de recherches et près de 6 000 « faits divers » policiers relatés[13], Maurice Rajsfus met fin au bulletin Que fait la police ? en avril 2014.
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1- David Dufresne, « Une pétition «contre la haine raciste de policiers armés». L'Observatoire des libertés publiques est l'auteur de l'appel [archive] », sur Libération.fr, 18 janvier 1999 (consulté le 31 janvier 2020)
2- Observatoire des libertés publiques [archive].
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12- Jean Morawski, « Vel' d'Hiv. Vincennes, 1942 : cent « disparus » [archive], L'Humanité, 16 juillet 2002.
Publié le vendredi 25 avril 2025 / La terre au carré
Olivier Norek le 26 octobre 2024 ©Maxppp - Jean-Marc Quinet
Ancien lieutenant de police, aujourd'hui pleinement écrivain, Olivier Norek s'est fait connaître en 2014 avec "Code 93". Il publie une adaptation de son roman "Impact" en BD, un monde pré-apocalyptique radicalement remis en question par son anti-héros Virgil Solal.
Avec Olivier Norek, ecrivain, scénariste
Ancien policier devenu écrivain à succès, Olivier Norek était l'invité de l'émission pour présenter l'adaptation de son roman Impact en bande dessinée, réalisée avec le dessinateur Fred Pantarolo parue aux éditions Michel Lafon. Cette œuvre aborde la question écologique sous l'angle d'un thriller où un ancien militaire kidnappe le PDG d'une grande entreprise.
Une enfance nomade, fils d'un haut fonctionnaire
Né le 2 août 1975 à Toulouse, Olivier Norek est le fils de Claude Norek, un énarque qui a occupé de nombreuses fonctions dont celle de directeur général de Radio France. Son enfance a été marquée par une dizaine de déménagements avant ses 18 ans, sa mère étant directrice d'école. "C'est difficile d'avoir des racines quand on a autant déménagé. Donc, on se crée un monde personnel, un univers privé imaginaire. On me pose souvent la question, "qu'est-ce que vous emmèneriez sur une île déserte ?" Moi, je peux tenir très bien trois ans tout seul sur une île déserte, sans parler à personne, cela ne me pose aucun problème."
Cette vie nomade a nourri son imagination et son goût pour la lecture. "Mes deux parents ont commencé comme enseignants. La culture a toujours été quelque chose de capital à la maison. On ne me donnait pas d'argent de poche, mais j'avais un crédit illimité pour acheter des livres, des 45 tours ou des 33 tours."
À écouter
L'écologie en BD
De flic à écrivain : un parcours marqué par une sensibilité contrôlée
Son métier de policier l'a obligé à mettre de côté sa sensibilité : "Je suis ultra ultra-sensible. Il a fallu que je bloque ma sensibilité quand j'étais policier. Maintenant que je suis auteur, je peux enlever ma carapace et me laisser pénétrer par tous les sentiments. Mais quand on est flic, le concept d'empathie mène parfois à un mauvais jugement."
Olivier Norek a débuté comme gardien de la paix avant de devenir lieutenant, toujours dans l'ombre de son père dont les réformes avaient marqué la police. "En arrivant à l'école de police, je suis convoqué par le directeur qui me dit 'Vous êtes Olivier Norek, le fils de Claude Norek. Savez-vous que grâce à Claude Norek, ceci, ceci, ceci et cela..." Pour les gardiens de la paix, il a changé les méthodes de recrutement, il a ajouté à la dissertation de la culture générale, de l'histoire, de la géographie et du droit."
Le passage à l'écriture d'Olivier s'est fait presque par hasard, alors que rien ne le prédestinait à devenir écrivain : "J'ai eu cinq sur 20 au bac français. Même mes cartes postales étaient illisibles. L'écriture est venue bien après."
À écouter
Où est passée l’écologie ?
Le 18/20 · Le téléphone sonne
37 min
L'écologie, un combat urgent face à l'inaction politique
Olivier Norek expose sa vision de l'urgence écologique avec force : "L'écologie, ce n'est pas un sujet, c'est le sujet qui doit infuser tous les nouveaux sujets, toutes les nouvelles lois, toutes les nouvelles directives, et tous les nouveaux projets. L'écologie, ce n'est pas autre chose que la simple sauvegarde de l'humanité et des générations à venir."
Il évoque son indignation face à l'inaction des gouvernements et justifie la colère qui monte chez certains : "La violence naît qu'en dernier recours, quand on n'écoute pas ces paroles qui, depuis le M.I.T en 1972, nous alertent sur les énergies fossiles. Qu'est-ce qu'il reste aux gens pour se faire entendre ? Le cri, la violence verbale, et même parfois la violence physique que je ne soutiens absolument pas." Le roman puis la bande dessinée Impact lui ont permis, à lui, Olivier Norek d'exprimer cette colère à travers son personnage : "J'ai donc créé un monstre qui choisit la violence."
À écouter
Olivier Norek : "Cette guerre a prouvé à Hitler que la Russie était un colosse aux pieds d'argile"
L'interview de 9h20
21 min
Police et environnement : une défense nécessaire de la nature
Pour Olivier Norek, la police de l'environnement joue un rôle essentiel qu'il compare à des romans policiers :"La police défend les victimes. Aujourd'hui, la planète est une victime. Notre nature est victime. La plupart du temps, moi, je fais des polars, dans lesquels, il faut un assassin, une victime, une scène de crime. Aujourd'hui, pour l'écologie, c'est la même chose. L'assassin, c'est la pollution. La victime, c'est l'humanité. La scène de crime, c'est la planète."
Il défend cette police spécialisée contre les critiques récentes : "Quoi de plus normal avec une nature, avec une forêt qui est en souffrance, de voir naître une police des forêts, une police de la nature, une police de cette protection." Plus généralement, il déplore que le débat public s'attarde sur des questions secondaires au lieu des enjeux majeurs : "Est-ce qu'on parle du fait que dans 20 ans, il n'y aura pas un seul poisson comestible dans l'océan ? Est-ce qu'on parle du fait que dans quinze ou 20 ans, c'est 500, 600, 700 millions de réfugiés climatiques qui vont remonter vers l'Europe et les États-Unis ? Est-ce qu'on parle du fait que dans une trentaine d'années, on aura beau manger à s'en faire exploser le ventre, il n'y aura plus assez d'apports nutritifs dans les aliments et qu'il faudra quand même des compléments alimentaires ?"
À écouter
Olivier Norek
L'invité du 13/14
14 min
La BD Impact d'Olivier Norek avec Fred Pontarolo, chez Michel Lafon, d’après le roman Impact d’Olivier Norek
Clés : Environnement Arts et Divertissement Écologie BD – Manga Bandes dessinées – Romans graphiques
21 007 Signatures
Lancée le 17 janvier 2025 par OFB SOUTIEN
Les mises en cause injustes des inspecteurs de l'environnement de l'Office français de la biodiversité, police de l'environnement chargée de rechercher les atteintes à la biodiversité et aux écosystèmes, rendent nécessaires leur soutien et leur union.
Ils sont dévoués à leurs missions au service du public, ils protègent la société toute entière contre la dégradation de la qualité de l'eau, de l'atteinte portée aux espèces protégées, aux milieux naturels dans l'intérêt de tous et ils font face à des intimidations, des menaces, des dégradations allant jusqu’à la violence et à la mise en danger de leur vie.
Les agents de l'OFB possèdent des points communs avec les exploitants agricoles qu'ils respectent, avec qui ils partagent une fine connaissance des territoires et des espaces ruraux. Il y a plus de proximité entre les techniciens de l'environnement et les agriculteurs qu'il n'y en aura jamais avec la sphère politique. Ils parlent le même langage, partagent les mêmes loisirs de la chasse à la pêche, s'apprécient et se côtoient au quotidien. Ils sont fils d'agriculteurs, frères, conjoints, amis, voisins, riverains.
Les affaires sont menées à charge et à décharge, dans tous les domaines, avec indépendance et impartialité, garanties par le serment qu’ils prêtent devant les tribunaux avant de prendre leurs fonctions. En évoquant leur désarmement, c’est une rupture de l’égalité des citoyens face à la loi qui est promise. La gendarmerie nationale a formé 4000 gendarmes verts, l’anéantissement des missions de l’OFB ne ferait que les déplacer vers ces militaires.
Pour mettre un terme à un débat qui n'a pas lieu d'être, l'OFB étant un établissement public ; l'ennemi des exploitations agricoles étant la mondialisation par la concurrence déloyale des multinationales, unissons-nous sur les territoires.
Connue / https://mastodon.top/@Neoresistant@mamot.fr/113911588681330097
Police Entretien
Deux anciens responsables des syndicats de police Alliance et Unsa alertent sur les dangers du RN - 4 juillet 2024 à 18h01 / Pascale Pascariello
Aucun syndicat de police n’a appelé au « barrage républicain ». Jean-Claude Delage et Philippe Capon, anciens secrétaires généraux des syndicats de police majoritaires, Alliance et l’Unsa, dénoncent auprès de Mediapart un parti qui « encourage le racisme, la xénophobie et clive la société ».
108 288 Signatures
Lancée le 24 mars 2023 par Patrick BAUDOUIN
Madame la Première ministre, Monsieur le ministre de l’Intérieur,
Le territoire français − et les grandes villes plus particulièrement − sont depuis plusieurs jours le théâtre d’opérations de maintien de l’ordre de grande ampleur, violentes et totalement disproportionnées.
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Avec cette pétition, la LDH et l’ensemble des citoyennes et citoyens signataires appellent votre gouvernement à la raison et exigent de vous, Madame la Première ministre, Monsieur le ministre de l’Intérieur, le respect des droits fondamentaux.
Sous les plus brefs délais, nous demandons l’interdiction des armes de guerre et des techniques d’immobilisation mortelles ;
Nous semblent également indispensables : la révision des méthodes d’intervention de maintien de l’ordre (notamment la suppression de la BRAV-M et de la nasse) ; la suppression du délit de participation volontaire à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations (article 222-14-2 du code pénal) et la fin des gardes à vue "préventives", de la politique du chiffre sur les interpellations ; un traitement judiciaire équitable des faits de violences policières et un meilleur encadrement des procédures d’outrage et rébellion ; une réforme des conditions autorisant les contrôles d’identité, aujourd’hui détournés de leur objet à des fins de pression et de répression ; le respect de la qualité des observatrices et observateurs indépendants et des journalistes, et plus généralement de la liberté d’informer et de rendre compte des pratiques des forces de l’ordre.
Connu / TG le 15/12/23 à 19:15
L’abaya interdite à l’école : défense de la laïcité ou police du vêtement ?28 Minutes (29/08/2023)
Dimanche 27 août, le ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse de France Gabriel Attal a annoncé l’interdiction du port de l’abaya. Que penser de cette interdiction ? On en débat avec Amine El Khatmi, Frédéric Dabi et Nesrine Slaoui.
Pays France Année 2023 Info et société Décryptages Durée 23 min
Disponible Du 29/08/2023 au 28/08/2024
Genre Émissions
résumé : deux thèses s'affrontent :
- c'est culturel et pas massif, pas grave. LFI fait un recours.
- c'est cultuel, ça met en danger la laïcité et la république, suite au traumatisme de l'assassinat de samuel paty chez les professeurs
(https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-temps-du-debat/police-faut-il-en-finir-avec-le-controle-d-identite-7901670)
Police: faut-il en finir avec le contrôle d'identité ?
Près de vingt après les émeutes de 2005, où en est-on d'une pratique au cœur du quotidien des policiers : le contrôle d'identité. Quels effets ont-ils sur la population ? À quoi servent ...
Connu / TG le 08/08/23 à 20:02
Anthony Caillé, secrétaire général de la CGT-Intérieur-Police, estime sur franceinfo que le gouvernement "ne doit pas faire l'impasse ...
Connu / TG le 27/07/23 à 11:38
On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude.
"
Lire aussi Benoît Bréville, « La religion sécuritaire », Le Monde diplomatique, août 2023. "
Mais jamais Le Monde ne dira un mot de la fascisation en cours : consentir à l’aveu qu’elle se déroule sous les auspices d’un pouvoir qu’il a si longtemps encensé, c’est sans doute trop lui demander. Le Monde peut à la rigueur comprendre le fascisme comme malheureuse irruption venue de nulle part, ou comme curiosité historique sans suite possible, mais jamais n’accédera à l’idée que le fascisme naît « du dedans ». Car notre « dedans », pour Le Monde, c’est « la république » et « la démocratie ». Or comment la république et la démocratie pourraient-elles accoucher du fascisme puisqu’elles en représentent le principe opposé ? Voilà la bouillie qui traîne dans les têtes formées à l’Institut d’Études Politiques, école où l’on n’a notoirement jamais rien compris à ce qu’est la politique.
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Il faut que la peur au sommet de l’État soit saisissante pour que le président avale ainsi de se faire dépouiller de toute souveraineté régalienne, camouflet sans précédent dans la Ve République. Mais on a encore rien vu avant d’apprendre que Macron est tombé d’une carafe en découvrant que tout ceci avait été orchestré dans son dos par son ministre de l’intérieur, humiliation elle aussi sans précédent, qui aurait valu normalement limogeage instantané du ministre, et devrait mettre en ébullition tous les fondus de la « popol » (1).
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On mesure très exactement la dérive générale vers l’extrême droite quand la qualification d’« extrême-gauche » pour un parti aussi platement social-démocrate (au sens historique du terme) que la FI devient une sorte de cela va de soi — abondamment propagé par les journalistes comme il se doit. Logiquement, dans ce complet dérèglement des catégories, l’un des ilotes de France Info explique qu’un important leader du « Centre » vient de disparaître en Italie — il s’agissait de Berlusconi.
La fusion de toutes les droites dans l’extrême droite devient en tout cas patente à l’effort de faire de la FI une sorte de paria institutionnel au motif d’un « arc républicain », appellation renversante de ce qui est plutôt en train de s’affirmer comme arc autoritaire-fasciste. Disons tout de même à ces gens que mettre du rouge à lèvre à un cochon ne fait pas oublier qu’on a affaire à un cochon. De fait, il n’est plus que la FI qui se différencie clairement de cet agglomérat infâme, où l’on trouve en position de satellite, c’est à peine un paradoxe, le PC de Roussel, passé sans l’ombre d’une hésitation du côté de la république policière, ainsi que la fraction du PS typique de la gauche d’extrême droite — Cazeneuve, Valls et consorts.
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(1) La politique politicienne.
Police Fascisme Politique Démocratie
Racisme, violences, harcèlement, corruption, faux en écriture publique… des policiers issus de différents services ont récemment révélé à visage découvert ce qui depuis trop longtemps gangrène la police, nous avons rencontré quatre d’entre eux ...
Zineb Redouane est morte à Marseille, le 2 décembre 2018, après avoir été blessée la veille à son domicile situé au quatrième étage par une grenade lacrymogène tirée par les forces de l’ordre lors de l’« acte III » du mouvement des Gilets jaunes [1]
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Darmanin démission et son Veaux avec lui !
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Première Ministre ou Président, qui connaissent et couvrent de tels agissements, détruisent les règles élémentaires de l’État démocratique. « La raison d’État » ne peut justifier les services ainsi rendus aux dérives fascistes.
Pierre Cours-Salies, le 25 juillet 2023
[1] Résumé de l’affaire : Affaire Zineb Redouane (Wikipédia). Affaire Zineb Redouane : que fait la justice française ? (5 déc. 2022). Zineb Redouane : une femme tuée à sa fenêtre (14 juillet 2023). Affaire Zineb Redouane : la justice relance la piste médicale (26 Juil 2023).
[2] Mort de Zineb Redouane : trois ans après, on vous résume la procédure judiciaire en six actes
Rédigée en juillet 2021 par le conseil scientifique de la délégation interministérielle contre le racisme (Dilcrah), elle avançait 12 pistes pour faire reculer ce phénomène, jugé préoccupant mais pas ...
Connu / TG le 15/07/23 à 10:56
19 554 Signatures
Mouvement :Justice pour Nahel
Lancée le 5 juillet 2023 par AMAL BENTOUNSI
En France, en 2022, 39 personnes sont mortes tuées par la police, 13 d’entre elles à la suite d’un refus d'obtempérer. Depuis 2017, la loi autorise en effet les policiers à “faire usage de leur arme de service, sur un véhicule dont ces occupants seraient susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui"
...
Connu / TG le 06/07/23 à 00:11
sur l'augmentation du recours de la force létale ...
Connu / TG le 01/07/23 à 11:21
Quinze jours avant la mort de Nahel à Nanterre, ce jeune homme a été tué par un tir de la police à Saint-Yrieix-sur-Charente, une banlieue d'Angoulême ...
Connu / TG le 01/07/23 à 11:21
Sebastian Roché : « Les mauvaises pratiques policières sapent les fondements de la République »
TRIBUNE. Le politiste, spécialiste de la police, appelle, dans une tribune au « Monde », à une réforme systémique pour lutter contre les violences policières et à l’abrogation de la loi de 2017 sur le refus d’obtempérer. ...
Connu / TG le 02/07/23 à 23:02