Gauche(s) Analyse - 488 commentaires
Municipales de 2026 : la mue « communaliste » paradoxale de LFI - 20 avril 2025 à 09h19 / Mathieu Dejean | Mediapart
Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon se revendique du communalisme en vue des municipales de 2026. Un concept rattaché à l’histoire de la Commune de 1871 et qui parle aux sensibilités radicales. Mais sa version insoumise est loin de correspondre à l’idée de ses principaux inspirateurs.
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LFI revendique désormais un « nouveau communalisme insoumis », a priori loin de la tradition jacobine et centralisatrice qui fait encore le cœur de son identité.
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réaffirme la commune comme premier échelon de la démocratie pour un pouvoir démocratique
s’exerçant au plus près des besoins des habitant·es. Nous voulons restaurer la démocratie communale et tourner le dos à la dépolitisation de la fonction d’élu·e local·e, transformé·e en gestionnaire de l’austérité
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En 2020, le mouvement mélenchoniste avait choisi dans la plupart des cas de soutenir des initiatives citoyennes en se mettant en retrait. Sa nouvelle ligne pour 2026 consiste à mettre au contraire en avant l’étiquette insoumise, sans perdre de vue les relations déjà nouées à la base, au-delà du parti.
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Antoine Salles-Papou, un des artisans de cette mue, auteur d’un livre sur les communes – Les Communes libres (Éditions 2031, 2020) – et d’un texte consacré à cette question dans la revue du Parti de gauche (PG), L’Intérêt général.
https://blogs.mediapart.fr/antoine-sallespapou/blog/240225/pour-un-communalisme-de-la-revolution-citoyenne
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S’il n’a jamais fait grand cas des élections municipales, Jean-Luc Mélenchon organise depuis 2012 des marches pour la VIe République tous les 18 mars, jour anniversaire du déclenchement de la Commune de Paris en 1871. Il y a donc une logique à ce que, après dix ans d’existence, le mouvement qu’il a cofondé puise son inspiration dans cette expérience, quitte à faire quelques entorses à l’histoire en matière de vision politique et de radicalité.
« Les expériences communalistes, comme la Commune de Paris et la révolution sociale espagnole de 1936, ont en commun de comprendre le processus révolutionnaire non pas comme conquête de l’appareil d’État, comme dans la tradition léniniste, mais comme création de nouvelles institutions populaires d’autogouvernement à l’échelle communale, explique David Hamou, sociologue à l’université Paris-Nanterre et auteur d’une thèse sur l’expérience municipaliste de Barcelone en commun de 2015 à 2023. Il ne s’agit donc pas de voir la conquête du pouvoir municipal comme une première étape de la conquête du pouvoir d’État, mais d’abolir la souveraineté étatique en la remplaçant par l’auto-organisation communale et le fédéralisme. »
« C’était l’idée d’une République organisée sur la base des assemblées communales législatives permettant à tous les citoyens de participer directement à la fabrique de la loi. Ledru-Rollin avait notamment appelé sa brochure “Plus de président, plus de représentant !” », confirme le sociologue Pierre Sauvêtre, auteur d’un livre sur le théoricien américain Murray Bookchin, qui a ravivé l’idée communaliste dans les années 1970.
Après la Commune de Paris, le communiste libertaire Gustave Lefrançais définissait le communalisme, en 1874, « comme la “double suppression du gouvernement dans l’ordre politique et du salariat dans l’ordre économique” et ambitionnait de substituer à l’action gouvernementale la “participation directe de tous les intéressés à la gestion de la chose publique” », détaille Pierre Sauvêtre.
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sans perdre de vue la prise de pouvoir national, qui reste la matrice du mouvement mélenchoniste. ... respecter une votation sur leur révocation « dans le cas où 10 % du corps électoral signe une pétition vérifiée le demandant
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la comparaison a donc des limites : « Tout le gouvernement représentatif et la souveraineté de l’État demeurent intacts, donc ce néomunicipalisme, qui est en fait la stratégie véritable de LFI, n’est pas contradictoire et ne l’amènera pas à remettre en question la tradition “jacobine” à l’échelle nationale », analyse Pierre Sauvêtre.
Attirer les radicalités, éroder le capitalisme
Cette bifurcation dans l’histoire insoumise a été saluée par plusieurs député·es, ex-député·es ou responsables locaux de LFI. C’est le cas de François Piquemal, ancien porte-parole de Droit au logement (DAL) devenu député de Toulouse (Haute-Garonne), où il s’est déclaré candidat aux municipales. « À titre personnel je me reconnais totalement dans le communalisme, étant entré en politique par des mouvements qui s’en revendiquaient », explique-t-il.
Au début des années 2000, il avait rejoint Les Motivés, un collectif de militantes et militants associatifs et du monde de la culture qui avait obtenu 12,5 % des suffrages exprimés aux municipales de 2001. « Un petit exploit étant donné la mainmise du Parti socialiste à l’époque », commente-t-il. Fin mars, il a reçu en meeting à Toulouse Ada Colau, l’ex-maire de Barcelone élue sous les couleurs de Barcelone en commun (Barcelona en Comú) de 2015 à 2019, dans la foulée du mouvement des Indignés – un autre exemple récent de « communalisme » et une source d’inspiration à ses yeux.
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Le « nouveau communalisme insoumis » mêle donc plusieurs expériences récentes et passées sans coïncider parfaitement avec aucune d’entre elles. « L’élargissement de LFI ces dernières années fait que des cultures politiques différentes s’y côtoient. Ce qu’on essaie de faire, c’est de les articuler », plaide François Piquemal.
L’utilisation du mot, chargé d’histoire, peut aussi servir plusieurs objectifs. « Cette idée d’autonomie politique d’un peuple qui prend activement en main l’élaboration des règles de la vie collective n’est, à l’évidence, pas le projet de LFI, mais le terme de communalisme, parce qu’il renvoie à l’imaginaire assez unanimement valorisé à gauche de la Commune de 1871, est un bon attracteur des sensibilités radicales », avance Pierre Sauvêtre. Il pourrait aussi avoir pour but de ringardiser ou de désarmer les listes « participatives et citoyennes » qui cherchent à émerger.
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« Dans un contexte où tant le marché capitaliste que la souveraineté étatique semblent incapables de faire face aux grands défis – écologiques, démocratiques, sociaux – de notre temps, l’espace local apparaît comme lieu d’un possible renouveau citoyen, fondé sur l’intervention permanente de chacun dans les affaires publiques de la cité », constate ainsi David Hamou.
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« Cette revendication peut traduire une certaine rupture avec la voie populiste qui a longtemps été celle de LFI, ou s’inscrire au contraire dans ce qui a été identifié par diverses études sociologiques sur LFI comme une stratégie d’affichage d’une composante “mouvementiste” qui ne se traduit pas toujours en actes. La question de l’articulation entre les candidatures insoumises et les plateformes municipalistes citoyennes liées aux mouvements sociaux apportera sans doute la réponse à cette question », suggère David Hamou.
À lire aussi
- De l’effacement à l’engagement : comment LFI entend peser sur les municipales
3 février 2025 https://www.mediapart.fr/journal/politique/030225/de-l-effacement-l-engagement-comment-lfi-entend-peser-sur-les-municipales - «Eroder le capitalisme»: la stratégie posthume d’Erik Olin Wright
16 décembre 2020 https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/161220/eroder-le-capitalisme-la-strategie-posthume-d-erik-olin-wright
Article mis en ligne le 3 janvier 2025
Connu / https://diaspora-fr.org/posts/10735526
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Marie-Claude Saliceti - il y a environ 4 heures
Atelier d’Écologie Sociale et Communalisme
Il faut « sortir » du capitalisme mais je ne vous dirais pas comment
https://mcinformactions.net/il-faut-sortir-du-capitalisme-mais-je-ne-vous-dirais-pas-comment
#capitalisme #extremedroite #travail #servicespublics #guerres
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54 minutes
Pour commémorer les 150 ans de la Commune de Paris, l’historienne Ludivine Bantigny a fait paraître aux éditons La Découverte "La Commune au présent. Une correspondance par-delà le temps", une singulière composition épistolaire qui s’adresse aux destinataires d’aujourd’hui en faveur de l’émancipation.
Maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie, Ludivine Bantigny a développé ces dernières années une pensée singulière et engagée sur les mouvements sociaux dans l’histoire.
De sa thèse sur la jeunesse en France dans les années 1950-1960 intitulée « Le plus bel âge ? : jeunes, institutions et pouvoirs en France des années 1950 au début des années 1960 » à La Commune de Paris à laquelle elle fait honneur dans son dernier ouvrage La Commune au présent. Une correspondance par-delà le temps, elle traverse les siècles en quête d’interactions entre les insurrections, les révoltes, les contestations.
C’est pourquoi il n'est pas étonnant de trouver parmi ses recherches et ses prises de parole des articles sur les Gilets Jaunes ou les « casseurs », le principe de désobéissance civile ou encore sur les « expériences sensibles du politique » et la valorisation des femmes dans les études de sciences humaines.
Nouer des relations à travers l'histoire
Fille de postiers, Ludivine Bantigny se forme à la politique au contact des manifestations de 1995 contre la loi instaurant le contrat première embauche (CPE) du gouvernement Dominique de Villepin. À l’époque, elle mène des études d’histoire et de lettres à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm d’où elle sort agrégée en 1998.
Une volonté de rendre l'histoire vivante : voilà ce qui caractérise la démarche que prône Ludivine Bantigny en dépit de toute neutralité habituellement exigée.
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une manière formelle de rendre ces femmes et hommes toujours vivants : des spectres sur notre présent.
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Plus que des "communard•e•s" comme ils•elles l'étaient désigné•e•s par leurs opposant•e•s, les "communeuses" et "communeux" ont soif d'une république vraie.
Si Louise Michel incarne bien souvent la figure de la femme communeuse à l'engagement viscéral, Ludivine Bantigny fait entendre les voix d'autres acteur•rice•s de la Commune avec qui elle correspond afin d'honorer leurs actions et prises de position. Il y a :
- Maria Verdure, jeune institutrice de vingt-deux ans qui a déjà créé, non sans peine, une école sous le second empire, et qui défend une véritable éducation pour toutes et tous se basant sur l'émancipation, la confiance et la créativité des enfants (à la différence de l'école faussement égalitaire de Jules Ferry qui reproduit les violences sociales et culturelles).
- Léo Frankel, jeune hongrois qui promeut l'internationalisme du mouvement et a été un des élus de la Commune. Ouvrier autodidacte, il contribue à interdire le travail de nuit des boulangers comme ce moment historique réduit à dix heures le temps de travail, supprime les retenues sur salaire et tend vers l'égalité salariale entre hommes et femmes.
- Léon Vafflard, le fossoyeur de Paris qui alerte sur l'indécence des fosses communes et privilégie la dignité jusque dans la mort.
- Hortense Urbain, Victorine Brocher, Amélie Defontaines, et bien d'autres
Le chant du rossignol résonne toujours
... des "Échos passés du monde à venir" pour reprendre le titre d'un de ses chapitres.
L'occupation actuelle du Théâtre de l'Odéon rappelle celle de 1968, deux événements puisant dans l'imaginaire de la Commune. Les Gilets Jaunes ont repris à leur compte la célèbre formule de Victor Hugo : "Police partout, justice nulle part", lequel, sans être communeux, a défendu les intérêts du peuple et s'est indigné en alexandrins :
Qui donc a décrété ce sombre égorgement ? / Si quelque prêtre dit que Dieu le veut, il ment ! (Victor Hugo, Actes et paroles)
Le collectif "Vive la Commune" continue d'entretenir la mémoire de cet événement historique et politique.
C'est ainsi que prend forme et s'écrit une chaîne du temps avec laquelle nous renouons, comme l'a investie la "Commune des Communes de Commercy" pour développer l'idée d'un "communalisme" visant à se ré-approprier les biens et à en prendre soin dans le cadre d'une démocratie directe.
L'utopie d'aujourd'hui est la réalité de demain. (Louise Michel)
Les références
- La Commune au présent. Une correspondance par-delà le temps, La Découverte, 2021.
- Raphaël Meyssan et son roman graphique Les damnés de la Commune, éditions Delcourt (2017-2019) adapté en film d'animation sur Arte.
- Victor Hugo, L'Année terrible, "L'Enterrement", 1872 : ...
Ndlr : la contacter / direction de rech / TdM ACT
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9 commentaires 28 recommandés
Penser l’après capitalisme, c’est avant tout reconsidérer nos manière d’aborder le monde et les autres. C’est en tout cas ce que pensent P. Dardot et C. Laval pour qui le principe de « commun est devenu le nom d’un régime de pratiques, de luttes, d’institutions et de recherche ouvrant sur un avenir non capitaliste. »
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le commun, bien plus qu’un droit est avant toute chose le fruit d’une pratique instituante. Cela amène P. Dardot et C. Laval à se rapprocher de C. Castoriadis qui considère l’institution comme étant la création libre de l’Homme. Ainsi liberté et commun se retrouvent liés puisque seule une praxis (autrement dit une pratique consciente de l’Homme tournée vers l’émancipation), faisant du commun sa priorité, peut véritablement être libératrice. Car en instituant et renforçant le commun, cela revient à accroitre l’autonomie des individus et donc s’inscrit dans une perspective émancipatrice.
La société du commun
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neuf propositions visant à offrir un cadre à la politique du commun :
- Construire une politique du commun
- Opposer le droit d’usage à la propriété
- Faire du commun le principe de l’émancipation du travail
- Instituer l’entreprise commune
- Faire de l’association dans l’économie la préparation à la société du commun
- Fonder la démocratie sociale à partir du commun
- Faire des services publics des institutions du commun
- Instituer les communs mondiaux
- Instituer une fédération de commun
Pour plus de clarté, il est possible de rassembler ces diverses propositions autour de quatre pôles thématiques.
- 1, une dimension politique du commun visant à la construction d’une société plus démocratique mettant en avant l’autogouvernement et cela dans tous les secteurs de la vie ...
- 2, une dimension juridique du commun passant par la remise en cause de la propriété de manière générale, ce qui revient à revoir la distinction entre public et privé ...
- 3, une dimension économique du commun visant à modifier les manières de produire mais aussi de consommer ...
- 4, une dimension internationale du commun dont l’objectif est de fonder une ordre mondial nouveau articulé autour de ce principe de commun. D’un point de vue politique, cela se traduit par une organisation internationale constituée de fédérations s’inspirant du modèle communaliste développé par P-J. Proudhon et qui constitue « le seul principe politique respectueux de l’autonomie des gouvernement locaux » Ce nouvel ordre mondial permettrait de faire du commun l’axe du droit à l’échelle planétaire afin d’envisager collectivement la résolution des grands enjeux contemporains auxquels est confrontée l’humanité telle que la crise écologique.
La révolution du commun
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Comment passer de la simple réflexion sur le commun et de la construction d’une société du commun à son application. Autrement dit comme instituer le commun ?
... œuvrer en sorte que cette révolution puisse voir le jour ...
Ndlr : avec cette conclusion, on n'est pas prêts de voir instituée la société des communs... Pourquoi ne pas se baser sur une approche économique duale ? Construire À CÔTÉ DU CAPITALISME, sans attendre qu'il s'effondre, des espaces reposant sur les communs, en instituant des monnaies du bien commun (locales, nationales, voire internationale). Valoriser ce Q ACT
Vive la Commune ! --- 18 mars 1871 - 18 mars 2021 : les 150 ans de la Commune de Paris - •18 mars 2021 / JEAN-LUC MÉLENCHON
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Ce 18 mars 2021, nous célébrons le 150e anniversaire du commencement de la Commune de Paris. Dans cette vidéo, Jean-Luc Mélenchon rend hommage aux communardes et communards qui ont mené une lutte pour la liberté et l'émancipation humaine dont la lumière brille encore aujourd'hui sur le monde.
Jean-Luc Mélenchon explique ici l'Histoire de la Commune de Paris et son commencement par la résistance à l'envahisseur allemand. Il explique comment les femmes ont été aux avant-postes de la lutte. Il retrace les grandes avancées de la Commune de Paris : la séparation des Églises et de l'État, la réquisition des logements vacants, la création des coopératives ouvrières.
1 026 commentaires
... confédéralisme démocratique
confédér(a)(l)(t)(i)(on)(s)(m)(t)(é)(e)(s)(ux)
10 819 vues - 885 - 19 - 279 k abonnés - #Mairie #Municipales
Catégorie Actualités et politique 69 commentaires
Connue / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1228398103033778177
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Le Média @LeMediaTV
FAUT-IL OCCUPER LES MAIRIES ?
Dans un certain nombre de milieux militants, la question des listes citoyennes émerge. Mais aussi le thème plus large du #communalisme et du #municipalisme.
#Municipales2020
8:18 PM · 14 févr. 2020 - 50 Retweets - 62 J'aime
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Transcription : Danielle Simonnet conseiller de paris élue du 20e LFI, Candidate Décidons Paris à la Mairie de Paris, auteure de "PARIS, les moineaux reviendront ! préface de Vikash Dhorasoo ... Yazid Arifi membre de la liste citoyenne Nous sommes Pantin
1:03:00 médiation nomade ... pousser les villes à ouvrir des lieux le soir pour se poser, discuter. ... des espaces de paroles ... livre, la parole est plus forte que la violence ... plus de liens, moins de biens ...
Connu / https://twitter.com/FaireCommune/status/1224981515785949184
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Nicolas Voisin a retweeté FaireCommune @FaireCommune · 17h
Retour sur la @CommuneCommunes
organisée les 18 et 19 janvier dernier: esquisse collective de compte-rendu à retrouver ici http://fairecommune.mystrikingly.com/blog/premiere-commune-des-communes-a-commercy
.#FaireCommune #Communalisme #CommunedesCommunes #Commercy
Première Commune des communes à Commercy
Une dizaine de membres du collectif Faire Commune s'est rendue à la première Commune des communes qui se tenait à Commercy les 18 et 19 janvier 2020. L'événement a rassemblé enviro
fairecommune.mystrikingly.com
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Du point de vue économique, l’exigence minimale est de mettre en place un écosystème de communs productifs, car les tentatives isolées de communs nouant des liens ou des contrats avec des entreprises privées ou des agences publiques, seront nécessairement vacuolisées par le système capitaliste. Benoît Borrits a posé les bases d’une « économie des communs »[2] https://silogora.org/que-serait-la-cite-en-commun/#_ftn2 en expliquant comment ils pourraient être au cœur d’une réorganisation de la production : tout en rencontrant les thématiques de la coopération, de l’autogestion ou de l’économie sociale et solidaire, ils les dépassent en permettant non seulement d’envisager des formes de production coopératives, mais aussi un véritable système d’échange économique en commun par la socialisation des revenus et de l’investissement, au-delà de toute propriété, privée comme collective.
L’« institution du commun » : un horizon révolutionnaire
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Comme l’ont montré Pierre Dardot et Christian Laval[3], les communs sont sous-tendus par un principe politique démocratique – le concept de « commun » au singulier – fondé sur l’autogouvernement contre le principe hiérarchique de la souveraineté, et sur le droit d’usage contre la propriété en général.
Un principe politique du commun qui rentre en conflit avec la logique marchande du privé comme avec la logique du public au sens bureaucratico-étatique du terme.
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L’« institution du commun » devient un horizon révolutionnaire qui propose une nouvelle version du communisme, non plus fondé sur l’effondrement du système capitaliste ni sur les seules luttes du monde du travail, mais sur la capacité humaine universelle à instituer l’autogouvernement et le partage.
La reconnaissance d’une sphère publique non-étatique portée par des citoyens
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Sur une trentaine de listes municipalistes qui avaient remporté les élections municipales de 2015 en Espagne, seules les plateformes de de Cadix, Valence et Barcelone, se sont maintenues aux dernières élections de 2019. Surtout, la mise en place de mécanismes participatifs n’a pas permis de remettre en cause la coupure entre élus et administrés sur laquelle repose la souveraineté municipale.
Pour un communalisme mondial
Devant cette limite, la voie du « communalisme » a été choisie pour les prochaines municipales par d’anciens Gilets jaunes réunis dans le processus d’« assemblées des assemblées » commencé début 2019 à Commercy. Appelé également « municipalisme libertaire », le « communalisme » a été théorisé par Murray Bookchin[7], l’un des fondateurs du mouvement écologique aux États-Unis, ancien ouvrier et syndicaliste complètement autodidacte qui est devenu enseignant sur le tard, et dont les thèses sont aujourd’hui discutées partout dans le monde.
Ce communalisme est révolutionnaire, anticapitaliste, anti-étatique, anti-hiérarchique, écologique et féministe : il consiste à créer un mouvement de communes confédérées pour en faire des « contre-institutions » face à l’État-nation et substituer à celui-ci une confédération de communes.
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Ndlr : la complexité fait peur... Questionner ACT
Auteur : Benoît Borrits | 27 Mar 2019 | Livres, Outils et références, Vie de l'association
Que cette encyclopédie devienne un bien commun…
Quatre ans après sa publication, les éditions Syllepse proposent en accès libre et gratuit Autogestion, l’encyclopédie internationale. Composée de 300 entrées rédigées par 150 auteur-es venu-es de nombreux pays, l’Encyclopédie couvre les cinq continents, 35 pays et court de 1848 à aujourd’hui. Il s’agit d’un projet international de grande ampleur, multilingue et de longue haleine. L’encyclopédie convoque et conjugue la Commune de Paris, la Révolution russe, l’Espagne libertaire de 1936, la Yougoslavie titiste, la Hongrie des conseils ouvriers, l’Algérie de l’indépendance, la Tchécoslovaquie du Printemps, la Pologne de Solidarnosc, la France de Lip, les utopies nord-américaines, les Poder Popular chilien et portugais, le Black Power, Porto Alegre, les révolutions arabes, les bourgeons autogestionnaires chinois, australiens et japonais, le Venezuela, les contre-plans, les mineurs du Pays de Galles, les alternatives, les chantiers navals de la Clyde, l’immense volcan autogestionnaire sud-américain, le zapatisme, les biens communs, la transition énergétique et écologique, le féminisme, l’école et la culture, la ville, la Grèce des mémorandums, les récupérations d’entreprises de France, d’Italie, de Croatie, et bien entendu d’Argentine, du Brésil et d’Uruguay…
Certains des contributions écrites en 2015 peuvent apparaitre datées et même dépassées par le cours des événements. Par exemple les contributions sur le Venezuela et le continent sud-américain plus largement. Cependant, les possibles décrits dans ces articles, même s’ils ont été défaits, restent des acquis pour l’avenir.
Lien vers Autogestion, l’encyclopédie internationale. https://www.syllepse.net/autogestion-l-encyclopedie-internationale-_r_76_i_648.html
Afin de permettre une lecture plus aisée des plus de 2 200 pages de cet ouvrage, nous les avons découpées en six tomes. Chacun·e pourra y piocher selon ses envies de matière à penser. Sous forme de fichiers pdf, nous invitons chaque lecteur·trice à les diffuser auprès de celles ou ceux qui pourraient en être intéressé·es. Nous ne défendons ici aucun droit de propriété.
Nous souhaitons que ces tomes de Autogestion, l’encyclopédie internationale deviennent un bien commun à libre usage par tous et toutes.
mars 2019, Les éditions Syllepse
Achetons les terres de notre émancipation
Face à l'effondrement en cours, la Suite du Monde acquiert puis libère des terres agricoles et biens immobiliers afin d’y développer des projets liés à l’habitat, la production agricole, l'énergie, l'organisation communaliste, l’événementiel, l’éducation, ou toute activité permettant davantage d’autonomie. Elle multiplie les activités de recherche, d'expérimentation et de conseil afin de rendre multipliables ces lieux, connectés entre-eux.
Dans le Périgord vert, quelques voisin.e.s et ami.e.s en action ces dernières années.
Chantier des Earthships de Champs-Romain, mené par Manal.
HABITER
Favoriser les alternatives économiques, sociales et écologiques sur les territoires
COOPÉRER
Blockchain et outils communs
Capitalisation de la SAS
1 décembre 2018
Première levée de fonds de 150k€ pour 20% du capital. 50% des fonds levés sont investis afin d'acquérir les premiers terrains et 50% en salaires, infrastructures et développements
2 mai-juin 2019
Seconde levée de fonds de 1,5M€ à 2M€ pour 20% du capital. 50% des fonds sont mobilisés afin d'acquérir du foncier, 50% en salaires, infrastructures et développements
3 2020
Objectif d'une cinquantaine de Commune Imaginées fédérées, levée de fonds (STO/ICO) de plusieurs millions traduisant la décentralisation et la tokenisation de la Suite du Monde
4 DAO
Chacune des Communes porte son propre développement et bénéficie d’outils, monnaies et services communs. La Suite du Monde se concentre sur la multiplication des lieux et des liens entre-eux.
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Nous intégrons les meilleurs outils afin de permettre une organisation autonome et décentralisée des lieux, habitats, produits et services, tels qu'Aragon, DAOstack, Osmose - entre autres amis.
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