Un Caddie rempli de produits dans une allée de supermarché ©Getty - Jacobs Stock Photography Ltd
Publié le jeudi 5 juin 2025 / La terre au carré
Dans son livre "Les dangers de notre alimentation. Dérives et conséquences du système agroalimentaire sur nos vies" (Payot), la directrice générale de l'organisation Foodwatch Karine Jacquemart partage les coulisses d'un système agroalimentaire opaque et inégalitaire. Une lutte dans nos assiettes.
Karine Jacquemart publie aux éditions Payot Les dangers de notre alimentation, dérives et conséquences du système agroalimentaire sur nos vies. Et dans les premières lignes de cet ouvrage, elle évoque sa colère, une colère qu'elle a de plus en plus de mal à réprimer face aux violences décomplexées d'un système qu'on nous impose, en particulier dans nos assiettes.
Il y a plus de 20 ans, elle a décidé de s'engager pour plus de justice sociale, c'est ce qu'elle raconte toujours dans l'introduction du livre. Et elle a choisi de se battre sur le front d'une alimentation saine, digne, abordable. C'est le cœur de son action à Foodwatch.
Les produits les moins chers, moins bons pour la santé ?
Pour Karine Jacquemart, tout est organisé aujourd'hui pour que le consommateur choisisse le produit le plus mauvais pour sa santé. Elle explique : "Quand on regarde bien le système, et les enquêtes le démontrent, 70% des achats alimentaires aujourd'hui en France sont encore faits dans les supermarchés. Ce n'est pas non plus un hasard, c'est aussi parce qu'il y a beaucoup de petits commerçants qui ont été supprimés, et on n'a pas toujours le choix. Et 80% de ce marché alimentaire dans les supermarchés est contrôlé par les cinq principales enseignes de la grande distribution."
Elle explique ensuite : "On vous met dans les rayons des produits pas chers. On ne vous laisse pas le choix, quand vous avez un budget limité, on vous oriente vers des produits qui sont moins bons pour la santé. Et derrière, on a une épidémie de maladies chroniques. C'est l'Organisation Mondiale de la Santé qui le dit, avec des coûts colossaux pour la société." Elle donne des exemples : "Premièrement, avec Foodwatch, on a fait une enquête sur le sucre qu'on a publié mi-janvier. Sur 400 produits, on a regardé 12 catégories de produits. Premier constat, on le sait, mais on l'a prouvé une nouvelle fois et il faut que ça s'arrête, il y a trop de sucre ajouté dans tous les produits, y compris des boîtes de conserve de petits pois. Deuxième constat, on a comparé dans chaque catégorie de produits la teneur moyenne de sucre sur les cinq produits les moins chers par rapport aux cinq produits les plus chers. Systématiquement, dans les 12 catégories, les produits les moins chers étaient plus sucrés que les produits les plus chers. Vous avez un budget limité, on vous fait croire qu'on vous met des produits pas chers, sauf que ce sont des produits qui sont moins bons pour la santé. Deuxième exemple, il y a une dizaine de jours, on a publié une nouvelle enquête avec d'autres associations, on a regardé plus de 5 000 promotions. Sur ces 5 000 promotions des principales grandes enseignes de la grande distribution, 66% flèchent sur des produits qui sont contraires aux recommandations de santé publique."
Le cadmium, un danger pour tous
Un courrier signé par la Conférence nationale des médecins libéraux de toute la France dit que « Le cadmium est une bombe sanitaire ». L’article du Monde signé Stéphane Mandard donne froid dans le dos. Moins connu que le plomb, le mercure ou l’arsenic, le cadmium est un métal lourd classé cancérogène certain pour l’humain. Et il est présent dans le pain, dans les pâtes, dans les pommes de terre ou dans les céréales du petit-déjeuner. Ce cadmium vient des engrais phosphatés que l’agriculture française répand depuis des décennies. Il s’est infiltré dans les sols, puis dans les cultures, puis dans les corps.
À écouter
Le cadmium, un métal aux lourdes conséquences sur la santé
L'info de France Inter
2 min
Karine Jacquemart : "Ce qui est intolérable, c'est qu'on nous impose un système qui nous expose à des risques pour la santé qui sont évitables, qui ne sont pas une fatalité. (...) Et le cadmium, c'est une preuve de plus aujourd'hui, malheureusement, on en a très régulièrement, d'une contamination qui effectivement ne sert qu'à une petite poignée qui fait des bénéfices sur ce système verrouillé et qui est au détriment de la grande majorité de la population et de l'environnement. Donc il faut poser le constat, le dénoncer, et bonne nouvelle, voir comment on peut changer les choses, et c'est ce que je veux partager aussi."
Que faire ?
Pour elle, il faut remettre l'intérêt général au milieu de l'équation, et surtout, on se bat, en enquêtant, en dénonçant, en disant « on vous voit ».
Karine Jacquemart : "La première chose, tenons tête, donc tout seul, on ne peut pas. Donc, on se réunit dans des associations, on fait aussi partie d'un collectif qui s'appelle le collectif Nourrir, qui a plus de 50 membres, associations de paysans, de consommateurs sur l'environnement, tout est lié. Donc travaillons ensemble, soutenez les associations que vous pouvez, soyez bénévoles pour celles qui en ont besoin, c'est important. Et en plus, on se met en mouvement et on a l'impression d'être plus puissant, ce qui est vrai. Et d'être moins seul. Et puis évidemment aussi par des dons quand vous le pouvez. La deuxième chose, c'est qu'individuellement, on peut faire plein de choses à l'échelle locale en lançant des choses, individuellement et collectivement. Par exemple, j'adore voir le nombre de projets comme des épiceries sociales et solidaires, comme des expérimentations de la Sécurité sociale de l'alimentation, comme l'association VRAC qui organise des groupements d'achats dans les quartiers précaires."
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Omniprésent dans notre environnement, il est pourtant méconnu du grand public. En pleine crise agricole, l’association Santé Environnement France rappelle les dangers liés au cadmium. Ce métal lourd est présent dans les sols, les engrais azotés de synthèse et donc dans nos assiettes. Après le tabac, l’alimentation constitue la principale source d’exposition au cadmium via les céréales, légumes, racines et tubercules. L’exposition orale prolongée au cadmium provoque des maladies osseuses, des troubles de (...)
Connu / TG le 4/02/24 à 23:05
Photo CL De gauche à droite : Patrice Texier, ex-salarié de la Saft, Dimitri Joyeux, secrétaire de Sud Industrie 16 et Gérard Quélard, ex-salarié de la Saft.
Les salariés de l’ex-Saft espèrent une condamnation de leur entreprise devant la cour d’appel de Bordeaux. Ces derniers reprochent à leurs dirigeants de les avoir mis en danger en les exposant au cadmium.
Cette fois, c’est sans doute la dernière manche devant les tribunaux. Ce vendredi, à 9 heures, les salariés de l’ex-Saft de Nersac (devenu Arts Energy) ont rendez-vous avec leurs anciens...
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Le procès en appel sur les conséquences subies par des dizaines de salariés empoisonnés au cadmium sur le site de SAFT de Nersac (Charente) s'est tenu à Bordeaux ce jeudi 21 décembre.
Reportage : Bruno Pillet et Cécile Landais.
Lecture 2 min - Accueil Justice
Une soixantaine de salariés tente de faire reconnaître la faute civile de la Saft pour les avoir exposés au cadmium. L’entreprise avait été relaxée au pénal.
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substance fortement cancérogène intervenant dans la construction des batteries. ... Sur le volet pénal, les plaignants n’ont plus rien à espérer de la justice. Après une condamnation en première instance de l’entreprise et du directeur du site par le tribunal judiciaire d’Angoulême, la relaxe prononcée en suivant par la cour d’appel de Bordeaux en faveur de la société et de l’ancien directeur Patrice le Reun est définitive, celle-ci n’ayant pas fait l’objet d’un pourvoi de la part du parquet général ... faire reconnaître une faute civile de la part de la Saft (le site appartient désormais à Art Energy).
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« Des gens courageux se sont battus »
... Les choses ont évolué, non pas par goût de l’entreprise pour la prévention, mais parce que des gens courageux se sont battus, comme la CHSCT (1), des inspecteurs du travail et un médecin du travail », pointe l’avocate des parties civiles Me Marie-Laure Dufresne Castets. En 2011, ce médecin avait exigé que le seuil maximum de cadmium passe de 10 milligrammes à 5 milligrammes
...
En 2012, 82 des 342 salariés sont finalement déclarés inaptes par la médecine du travail. ... « Pour le cadmium, il n’existe pas d’effet de seuil. Les indicateurs indiquent seulement un seuil d’alerte qui, s’il avait été dépassé, aurait nécessité d’autres mesures complémentaires ».
La cour rendra son arrêt le 18 avril.
(1) Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
Ndlr: propos fidèles à la tenue de l'audience (sauf nom repreneur : Arts Energy). Valoriser ACT Attendre le résultat ATT
Après avoir réalisé l'analyse de cycle de vie de six technologies photovoltaïques, PwC estime que l'industrie française pourrait tirer son épingle du jeu, grâce à son meilleur bilan carbone. Une piste pour les pouvoirs publics ?
"Quelle que soit la technologie de panneau photovoltaïque, les quantités d'émissions de gaz à effet de serre générées sur l'ensemble du cycle de vie sont nettement inférieures à celles générées par la consommation d'énergie électrique du mix de l'Union pour la coordination du transport de l'électricité (UCTE)". Voilà le premier enseignement d'une étude de PricewaterhouseCoopers (PwC), qui passe au crible les principales étapes du cycle de vie de six technologies photovoltaïques : le silicium monocristallin (Sc-Si), le silicium polycristallin (Mc-Si), le silicium en ruban (ribbon), le tellurure de cadmium (CdTe), le Cuivre/Indium/Gallium/Sélénium (CIGS) et le silicium amorphe (a-Si).
Autre enseignement d'importance : "L'argument de performance environnementale est un moyen de différenciation favorable à la filière française, qui a pour avantage de bénéficier d'un mix électrique faiblement carboné". Si le lieu de production est peu impactant sur l'ensemble du bilan carbone des technologies classiques à base de silicium, il est en revanche important pour les technologies couches minces dont la fabrication est très consommatrice d'électricité.
Et de conclure : "De façon générale une production intégrée, c'est-à-dire concentrant l'ensemble de la chaîne de valeur (matières premières, composants et assemblage), pourrait tirer profit d'une énergie peu intense en carbone telle que l'énergie française".
Globalement, les technologies à couche mince consomment moins d'énergie primaire et émettent moins de gaz à effet de serre au cours de leur cycle de vie (production, installation, utilisation et fin de vie) que les technologies à base de silicium.
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"La localisation de la production a une influence importante sur les émissions de gaz à effet de serre liées à la phase de production des panneaux photovoltaïques. En effet, ces émissions peuvent varier d'un facteur 10 d'un pays à l'autre (c'est le cas pour la Chine dont le mix est composé à 78% de charbon et la France dont le mix est composé à 76% d'énergie nucléaire)"
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FRB @FRBiodiv [#ScienceDurable] Restaurer et recycler grâce aux plantes.
Herbe Épi de riz Plant Flèche vers la droite Consulter l'article : #ScienceDurable - Restaurer et recycler grâce aux plantes | Fondation pour la recherche sur la...
fondationbiodiversite.fr
2:59 PM · 7 juil. 2020· - 6 Retweets 9 J'aime
FRB @FRBiodiv · 7 juil. En réponse à @FRBiodiv
[#ScienceDurable] Une campagne proposée par la @FRBiodiv, ses membres fondateurs (@BRGM_fr, @Cirad, @CNRS, @Ifremer_fr, @INERIS_fr, @INRAE_France, @ird_fr, @Le_Museum, @umontpellier) et l'alliance @allenvi
Sciences - Médecine et santé - 52 min
Disponible du 08/06/2019 au 14/06/2019
Prochaine diffusion le jeudi 20 juin à 06:15
Incroyable mais vrai ! Certaines plantes stockent de telles quantités de métaux lourds qu’elles permettent de décontaminer les sols. D'autres, on peut extraire des matières premières telles que le cuivre, le zinc ou le nickel. Tour du monde des possibilités offertes par les plantes "hyperaccumulatrices".
À ce stade, les scientifiques ont découvert plus de 500 espèces "hyperaccumulatrices" et nul ne sait combien la terre en compte au total. À quoi peuvent donc servir ces plantes miracles ? Comment fonctionne le phénomène de la phytoremédiation ? Pourra-t-on dans les années à venir dépolluer les terrils ou les déchetteries grâce à ces végétaux aux vertus particulières ? Et sera-t-il un jour possible de concilier protection de l’environnement et exploitation des ressources du sous-sol ? Longtemps sous-estimé, le potentiel de ces végétaux est encore loin d’avoir livré tous ses secrets. Le documentaire de Till Krause et Klaus Uhrig livre une étude approfondie de ce phénomène, grâce aux éclairages de scientifiques en Europe et en Océanie, et à la visite de plusieurs sites qui emploient déjà cette technique, comme l'une des plus grandes réserves de nickel, en Nouvelle-Calédonie, ou des mines de plomb à l'arrêt, en Angleterre.
Réalisation : Till Krause Klaus Uhrig
Pays : Allemagne
Année : 2016