Un plateau en public enregistré pendant le Maquistan avec Laure Ducos, autrice du livre Les frites viennent des patates. Une plongée dans les coulisses de notre alimentation, et plus particulièrement dans les rouages de l’agro-industrie, pour comprendre les rapports de force qui régissent ce système. Et pour poser les bases d’une action collective et politique !
Avec Greg de la Ferme de la Plaine (polyculture élevage bio en Dordogne), qui lance un appel à financement participatif pour rebondir suite à une épreuve financière directement liée à ce modèle agro-industriel. Pour en savoir plus, Greg explique la situation à 06:00.
Pour en savoir plus sur les fondements coloniaux, patriarcaux et capitalistes de l’agro-alimentaire, n’hésitez pas à vous procurer le livre de Laure : Les frites viennent des patates, publié aux éditions Grasset.
Pour réécouter la présentation des différents “ateliers” proposés tout au long de l’évènement, enregistrée par AIR DWA, c’est ici.
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Connue / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?RVlTCQ
Tr.: ...
à 6mn : Greg ... / SAFER : AU bout de 5 ans modifier les taux d'intérêt soit 14%?
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BIGAR a le monopole des abattoirs en France ... la FNSEA, verrouillage du monde actuel ... propose des services aux agriculteurs ... la bd et le film "algues vertes" ... autre ? ... guerre en ukraine ... faire sauter obligations jachères, mares, etc ... supprimer les normes environnementales, désarmer l'OFB ... le prix de la tonne de céréales a doublé / spéculation ... la stratégie du choc de Naomi Klein? ... le paysan impossible de Yannick Aubeur?? ... ya des leviers d'action ... des failles :
- le vote : aller voter ! les forces de gauche. Rêve d'un monde anarchiste mais on a trop besoin du vote.
- la ss de l'alimenation, solidarité, réseaux de soutien aux agriculteurs, des néoruraux qui reviennent à l'agriculture, cantines solidaires, légal teams
- sa consommation alimentation locale et bio 18% des riches consomment bio, ça pourrait être plus pour soutenir les éleveurs
- la publicité, le marketing : bloom, foodwatch, etc (Greenpeace pas cité)
- les interventions dans les écoles
arrivé en tête, le syndicat a la moitié des sièges des chambres agriculture, financement assuré par l'état ... la Coordination Rurale n'a pas que des gens du RN, ils prennent mieux en compte la lutte des classes que la FNSEA ... LA Conf n'a que 10 000 adhérents ... pdt alliance opposants à la chasse : il n'y a pas de police de la chasse ... membre de l'OFB ... anarchiste mais vote ...
Clés : solidarité , racisme , extrême droite
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il ne suffit pas d’activer le clivage de classe pour que le clivage racial perde, automatiquement, de sa vigueur. Dit autrement : désigner des ennemis de classe (riches, patrons, gouvernants, etc.) peut avoir une vertu stratégique en soi, mais n’empêchera pas nécessairement la constitution, en parallèle, de boucs émissaires racialisés (immigrés, musulmans, minorités, etc.). L’hostilité n’est pas un jeu à somme nulle, et les rapports de pouvoir ne fonctionnent pas comme des vases communicants. Parce qu’ils ont chacun leur part d’autonomie, il apparaît crucial de lutter contre le racisme de front, et non simplement en espérant que (faire) regarder ailleurs suffira.
Le travail comme dignité sociale
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les électeurs du RN ne s’éloignent pas de la gauche uniquement dans leur rapport à l’immigration et aux minorités ethno-raciales. Y compris sur des enjeux plus spécifiquement relatifs aux rapports entre classes sociales, cet électorat présente beaucoup d’attitudes qu’on pourrait qualifier de « workfaristes ». Le terme de workfare, venu des États-Unis, mais qui a essaimé depuis, permet de qualifier la « nouvelle norme de la mise au travail » qui « oblige les allocataires de l’aide sociale à travailler pour percevoir leur allocation » (Simonet, 2020 ; voir aussi Barbier, 2008). Désignant un ensemble de réformes du système d’assistance [6], la notion renvoie plus largement à une rhétorique et à une pensée « habituellement associées au répertoire libéral de protection sociale, qui dénoncent les effets désincitatifs des prestations sociales » (Palier, 2008), accompagnant le tournant rigoriste dans le contrôle des chômeurs et des pauvres (Vivès et al, 2023 ; Duvoux, 2012).
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sentiment que les chômeurs « trouveraient plus facilement du travail s’ils le voulaient vraiment » (Ifop, 2023) et que ceux « n’étant pas dans une recherche active d’emploi devraient perdre leur indemnité » (Haute, Le Lann, Touzet, 2024). Au sein de cet électorat se côtoient ainsi des demandes de politiques sociales et de redistribution (taxation des plus riches par exemple) et des positionnements plutôt « de droite » lorsqu’il s’agit de se prononcer sur le contrôle des prestations sociales, sur la liberté patronale de licencier ou sur l’hostilité aux syndicats (Le Lann, 2024). Là encore, la conscience d’antagonismes vis-à-vis du « haut » de l’espace social n’empêche aucunement l’entretien d’hostilités ou de mises à distance vis-à-vis du « bas » – ce que le sociologue Olivier Schwartz (2009) a justement qualifié de « conscience sociale triangulaire ».
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revers d’une forte valorisation du travail, qui devient d’autant plus vive lorsque les emplois stables se font de plus en plus rares. Le sentiment que l’économie est en déclin et qu’il « n’y en aura pas pour tout le monde » se superpose à des univers symboliques où, comme l’a analysé Benoît Coquard, se répète que celui « qui ne travaille pas ne vaut rien » (Coquard, 2019, p. 66). La mise à distance des « chômeurs » et des « assistés » permet de se placer soi-même du côté, digne socialement, des travailleurs.
Dans certaines parties de l’électorat lepéniste, la question fiscale est aussi particulièrement saillante (Marchand-Lagier, 2017), structurée par la conviction de faire partie des groupes à qui l’on « prend beaucoup » et qui n’ont en retour « droit à rien », quand d’autres reçoivent des aides « sans rien faire ». L’impôt est ainsi perçu comme une aumône (Palheta, 2024, p. 100) faite à des personnes qui ne la méritent pas. Selon les segments électoraux concernés, le chômage peut donc susciter tantôt de la peur (la crainte sourde de se retrouver soi-même sans emploi), tantôt de la colère (vis-à-vis des « profiteurs » du système de redistribution étatique) – et, dans les deux cas, de la défiance vis-à-vis des groupes jugés insuffisamment « productifs » (Feher, 2024) [7].
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concurrences entre les groupes sociaux (notamment populaires) et contribué au développement d’attitudes workfare en leur sein.
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« Workfare chauvinism » : le mérite et l’héritage
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C’est lorsque la critique de l’« assistanat » se racialise qu’elle se politise de la façon la plus intense, augmentant sa propension à se traduire en vote pour l’extrême droite. Cette racialisation de l’assistanat constitue un ressort crucial du vote RN.
Des faits à défaire
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les recherches sur cet électorat montrent aussi que des demandes de redistribution persistent en son sein, s’accompagnant d’un « attachement à l’État » (Spire, 2018) et tout particulièrement aux services publics.
Il n’en reste pas moins que les tendances esquissées ici doivent être regardées en face. La centralité du racisme dans la fabrique des préférences électorales pour l’extrême droite est régulièrement euphémisée, on le sait, dans l’espace public, intellectuel et politique. Mais sa reconnaissance ne doit pas non plus faire oublier qu’y compris sur le versant des rapports de classe, les électeurs du RN sont loin de partager des visions du monde qui les porteraient naturellement vers la gauche.
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analyser avec réalisme une situation politique ne signifie en rien qu’il faille s’y résoudre
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Le racisme et la critique de l’assistanat sont des phénomènes diffus et présents dans toute la société, non réductibles aux seuls électorats de l’extrême droite. La gauche a donc un intérêt plus large – et vital politiquement – à défaire ces visions du monde et les sociodicées qui leur sont rattachées [11].
Dossier(s) :
Ce que l’extrême droite fait au monde
Par Alexia Soyeux
2 min ⋅ 15/06/2024
Chose promise, chose due. Voici le nouvel épisode, qui tombe à pic dans le contexte politique cataclysmique.
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Félicien Faury est chercheur en sociologie politique. Son ouvrage « Des électeurs ordinaires - Enquête sur la normalisation de l’extrême-droite » est le résultat d’une longue enquête sociologique dans le Sud-Est de la France. Il éclaire les ressorts du vote pour l’extrême-droite, en donnant à voir les visions du monde qui le sous-tendent : qu’est-ce qui, dans la vie ordinaire des électeur·ices, les rendent sensibles et favorables aux discours du RN ?
Bien sûr, pour comprendre l’ascension de ce parti, l’analyse du contexte économique, politique et médiatique est indispensable, mais pas suffisante. Contrairement aux analyses qui ne se concentrent que sur le ressentiment économique, ou qui tendent à isoler les causes les unes des autres, quitte à balayer la dimension raciale, Félicien Faury montre que le racisme reste un enjeu central dans le vote d’extrême-droite.
Parce que le racisme est multiple et transversal à toute la société, qu’il est un enjeu identitaire, mais aussi un rapport de pouvoir socio-économique.
Ainsi, en évitant la condescendance et le misérabilisme, on peut comprendre le vote RN comme la volonté de maintenir une place et des privilèges fragilisés, dans un ordre social et racial au sein duquel la concurrence pour les ressources communes augmente.
Il est fondamental d’être lucide sur la situation politique, et de penser ensemble les logiques de classe et de race pour comprendre la normalisation du discours d’extrême-droite dans toute la société, et agir en conséquence.
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Approfondir
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Des électeurs ordinaires, Enquête sur la normalisation de l'extrême droite, Félicien Faury - Editions du Seuil
Mediapart - Dans l’électorat du RN, « le racisme s’articule à des expériences de classes »
Podcast Minuit dans le Siècle - Aux sources du vote FN/RN : prendre le racisme au sérieux
Caroline Colombier a voté contre ce droit / AFP
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Par Ismaël KARROUM, publié le 5 mars 2024 à 10h34.
Caroline Colombier n’a pas voté comme Marine Le Pen et s’est opposée à l’inscription du droit à l’IVG dans la constitution.
Ce lundi, la France est devenue le premier pays au monde à inscrire le droit à l’IVG dans sa constitution.
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En Nouvelle-Aquitaine, quatre parlementaires ont voté contre ce texte : Caroline Colombier donc ainsi que le député RN de Gironde Grégoire de Fournas, et les sénateurs LR Daniel Laurent de Charente-Maritime et Christine Bonfanti-Dossat du Lot-et-Garonne.
Les sujets associés France Société Politique
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Discours de motion de censure d'Eric Coquerel contre le 13eme 49-3 de Borne sur la partie recette du Budget 2024.
🔴#MotionDeCensure 🗣 Vous détenez désormais celui du plus grand nombre de 49-3 déclenchés sur des textes budgétaires de toute l’histoire de la Ve République.
Quelle ironie de vous voir manier sans relâche le 49-3, l’arc le moins républicain qui soit, celui qui prive les représentants du peuple de l’exercice de sa souveraineté !
Avec ces 49-3 à répétition, plus de doute : nous ne sommes pas dans une démocratie parlementaire.
Julia Cagé et Thomas Piketty : "Le vote Macron est le plus bourgeois de l'Histoire !" / France inter
Julia Cagé et Thomas Piketty co-signent "Une histoire du conflit politique" au Seuil. Ils insistent sur l'importance des facteurs socio-économiques
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Connu / TG le 7/09/23 à 11:12
L’origine de la fragmentation du vote est-elle essentiellement liée au contexte économique local ou à la composition de ces territoire
Connu / TG 5/9/22 À 13:23
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Un article intéressant sur le vote en zone rurale et péri-urbaine
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Qui a tué la gauche ? Comment en sommes nous arrivés là ?
Au lendemain des élections présidentielles 2022, voici la question que nous allons nous poser dans cette vidéo.
Dans ce deuxième épisode, il s'agira pour nous d'ébaucher la compréhension de cette défaite électorale. Comment la gauche, dans une situation sociale aussi critique, peut-elle perdre dès le premier tour ?
Pour comprendre cela, nous allons nous aider de Lénine et de son concept de gauchisme.
N'hésitez surtout pas à critiquer constructivement ma vidéo, je tâcherai d'améliorer ce qui ne va pas pour les prochaines. Je lis tous vos commentaires bien sûr, et j’y réponds au maximum selon le temps que j’ai de disponible !
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Connue / mel du 19/05/2022, 16:05
Ndlr : est-ce le gauchisme qui aura privé JLM de victoire ou le fait que, jusqu'à maintenant, le PS n'avait pas fait le bilan du quinquennat Hollande et plus généralement de la contamination néolibérale d'une partie de la gauche comme de la droite ? L'avènement de la NUPES intégrant le PS débloquera-t-il cette situation ? C'est possible. Cela ne veut pas dire que le gauchisme n'a pas sa part, mais secondaire selon moi.ACT