Depuis cinq ou six ans, les groupements ou associations qui achètent des parcelles forestières collectivement pour les gérer avec des principes écologiques font tache d’huile, notamment dans le Massif central. Qu’on soit propriétaire, sociétaire, donateur ou simple adhérent, le ticket d’entrée de l’engagement « éco-citoyen » forestier varie d’1 euro à 10.000 euros, prix d’un hectare bien garni en troncs exploitables.
• 59 commentaires
...
Les coupes rases sont généralement à l'origine d'une prise de conscience. Photo Richard Brunel
...
Roméo Bondon, géographe installé en Haute-Loire qui travaille sur la « culture forestière alternative », observe que « les contestations les plus fortes contre les coupes rases, par exemple dans la Creuse, la Corrèze, ou dans le Morvan, sont généralement à la mesure des dimensions massives des projets industriels sur ces territoires ».
À lire aussi
Dans la Creuse, la pression sur les forêts de feuillus provoque une levée de boucliers
La colère monte d’un cran quand les abatteuses ne se contentent plus de couper les résineux comme des allumettes mais qu’elles s’attaquent aux feuillus pour répondre à la demande en bois énergie.
...
Précurseurs du Morvan
Historiquement, c’est la « sauvegarde » des feuillus du Morvan qui a généré la constitution d’un premier groupement foncier citoyen autour d’Autun, dès 2003. Lucienne Haese, dite « Lulu du Morvan », a popularisé et médiatisé cette cause.
Le groupement du Chat sauvage, à Brassy (Nièvre), a posé dès 2015 des jalons juridiques et économiques d’une gestion alternative de la forêt
...
Des collectifs font le choix de laisser certaines parcelles en "libre évolution", c'est à dire sans exploitation. Photo Richard Brunel
...
Une démarche qui dérange une partie de la filière forêt-bois
...
Des groupements écologiques qui commencent à peser
En Corrèze ... Avenir Forêt ... en contrôlant près de 1.000 hectares et en produisant du bois de valeur après une douzaine d’années d’activité ... démontrer qu’on peut produire du bois autrement
...Le plus urgent est-il de faire des écolos des propriétaires forestiers ou de faire des propriétaires privés des écolos ?
Militantisme associatif , épargne, don : comment agir pour les forêts ?*
...
la futaie irrégulière et la SMCC (Sylviculture mélangée à couvert continu) promus par une organisation comme Prosilva. Pour donner la réplique aux filières industrielles et alerter l’opinion, des ONG comme Canopée et SOS Forêt sont montées en puissance. Troisième levier militant : la maîtrise du foncier qui émerge avec les groupements forestiers citoyens et écologiques (GFCE).
Sous forme de GFCE ou de simple association, des habitants achètent en commun des parcelles de forêts autour de chez eux. Une autre démarche consiste à capter de l’épargne au niveau national et notamment chez des citadins : c’est celle de la foncière du Cerf vert, basée à Lyon, ou d’Avenir Forêt, en Corrèze.
Un fonds de dotation comme Forêts en vie utilise un outil de défiscalisation. Les donateurs ne récupèrent pas leur mise et les acquisitions de forêt sont fléchées en fonction de projets collectifs correspondant à la charte du fonds de dotation.
Ce mardi, l’association Canopée est passée par la Creuse et les coupes rases qui sévissent à Châtelus-le-Marcheix et laissent les habitants dans un profond désarroi.
Article réservé aux abonnés
A Châtelus-le-Marcheix, dans l'ouest de la Creuse, plusieurs coupes rases ont défiguré le paysage. Le même constat est fait dans le reste du département. © BARLIER Bruno
Ce mardi, l’association Canopée est passée par la Creuse et les coupes rases qui sévissent à Châtelus-le-Marcheix et laissent les habitants dans un profond désarroi.
Article réservé aux abonnés
A Châtelus-le-Marcheix, dans l'ouest de la Creuse, plusieurs coupes rases ont défiguré le paysage. Le même constat est fait dans le reste du département. © BARLIER Bruno
« Ça me donne envie de pleurer, franchement. » Régine Foltzer n’ose même pas se retourner vers la coupe rase qu’elle est venue dénoncer. Un pan de massif épluché à perte de vue, des sols retournés jusqu’aux rives du Thaurion qui coule en contrebas. Pas loin d’une dizaine d’hectares d’une forêt de feuillus coupée à blanc sur des parcelles appartenant « à un groupement forestier, des gens qui n’habitent même pas là ».
Les premières coupes ont eu lieu il y a un an et depuis « ça s’amplifie. Dans tous les coins de la commune et partout autour, partout sur la Creuse », constate cette habitante de Châtelus-le-Marcheix et ancienne adjointe. Elle a profité du passage en Creuse du chargé de campagne forêts françaises de Canopée, Bruno Doucet, pour organiser un rassemblement sur cette coupe rase « d’une ampleur impressionnante ».
Une forêt entière de feuillus destinée au chauffage et au papier
En longeant les grumes de chênes et de hêtres de bons diamètres, on croise les estampilles « CBB » (pour Comptoir des bois de Brive, filiale de découpe de Sylvamo), « tritu » (pour trituration c’est-à-dire broyage) ou encore « chauffage ». Ce bois est sans doute destiné, en grande partie, à l’usine papetière de Saillat-sur-Vienne (Haute-Vienne), une autre partie à faire des plaquettes ou des granulés.
« J’ai vu qu’il y avait un petit peu de hêtres, beaucoup de chênes, quelques résineux aussi plus bas. C’était une forêt qui était mélangée, qui est venue naturellement il y a peut-être 60-80 ans. Donc c’est le genre de forêt que l’on peut tout à fait améliorer, sans la détruire, avec d’autres pratiques sylvicoles », explique Bruno Doucet.
Partager : Châtelus-le-Marcheix ; Economie ; Environnement ; A la une
Connu / TG le 27/03/25 à 12:39
Canopée Forêts Vivantes @Canopee_asso · 17h
🌳Coupe rase en #foret: c'est un débat qui n'aurait jamais du avoir lieu et pourtant... Retour en vidéo sur cet incroyable évènement et décryptage des temps forts
🎦https://youtu.be/4ZWj9tAvaMI
Image
2 - 12 -15 - 569
205783 SOUTIENS
Avec quasiment 4 emplois sur 10 détruits en 20 ans, l’Office National des Forêts (ONF) est en voie de disparition physique alors que les enjeux écologiques et les attentes sociétales sont de plus en plus forts.
...
Dans l’indifférence générale, nous sommes en train d’assister à une remise en cause du fondement même du code forestier et de la notion de service public forestier.
Parce que la forêt publique est un bien commun que nous la devons préserver, je demande que davantage de moyens soient accordés pour restaurer un bon état écologique des forêts françaises.
En partenariat avec : Snupfen - Union Syndicale Solidaires