Beaucoup d’articles qui ont suivi la mobilisation du week-end du 29 et 30 octobre à Sainte Soline ont tourné autour de “l’accroche” de la violence sur place. Voici quelques réflexions sans prétention sur le sujet.
Les médias mainstream au piège de leur sève
Les chaînes en continu sont un robinet à discours et à images qui jamais ne doit se tarir. Face à la mobilisation interdite de Sainte Soline, Cnews, BFM, LCI et France Info ne pouvaient cyniquement pas passer à côté de ce qui les nourrit :
- l’esthétique du bruit (grenades, mégaphones, chants slogans) et des couleurs en mouvement (cortèges colorés, fumée des lacrimaux)
- l’assurance de discours construits et nombreux (non seulement éditorialistes et journalistes mais aussi porte-paroles, personnalités sur place, quidam)
- la possibilité de créer une polémique d’une certaine durée (ici légitimité de la lutte versus légalité de l’interdiction de manifester) afin de faire surgir des contradictions chez les opposant-es
- le spectacle émotionnel de soldats casqués contre individus masqués, porteur de fantasmes variés (adrénaline, sang, peur, vengeance…). Nous avons déjà évoqué sur web86.info à l’occasion de la manifestation contre la vie chère et l’inaction climatique ces besoins de violence filmée et commentées pour cultiver la peur qui est le principal moteur du social. Lors des affrontements contre les Gilets Jaunes, on a déjà entendu le théorème « pas de casseurs, pas de 20h ».
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Ils sont obligés, ne serait-ce qu’en passant, de parler du thème de la mobilisation (les bassines) et d’en faire à l’insu de leur plein gré un thème d’actualité nationale.
Autre problème, la peur habituellement instillée par ces médias dans le public contre les « classes dangereuses », les « partageux », les « jeunes », les « gauchistes » et – nouveauté – les « écoterroristes » se trouve quand même percutée par une autre peur, celle du manque d’eau, du rationnement, du manque, de l’empoisonnement par les intrants…
Un mélange de générations militantes pour l’efficacité
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le fait de couper cagoulé-es les tuyaux de pompage de la bassine devant les caméras c’est entériner médiatiquement que l’eau des bassines ne vient pas de l’eau de pluie et qu’on peut empêcher la bassine de se remplir
L’ordre ou le chaos ?
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La démocratie reste-t-elle le meilleur système pour le capitalisme ?
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il existe aussi une tentation autoritaire avec le 49.3 systématique, le Conseil de Défense pour gouverner, des moyens en augmentation des forces coercitives… Et il existe une nouveauté dans cette tentation autoritaire. Jusqu’à présent le cœur du bloc capitaliste occidental s’opposait à des blocs non capitalistes (URSS, Chine, Cuba…). Aujourd’hui la Russie comme la Chine fonctionnent à l’économie de marché comme les démocraties occidentales. Les États russe et plus encore chinois proclament à qui veut l’entendre qu’on peut exploiter la plus-value de façon bien plus efficace par la dictature que par la démocratie occidentale.(1)
L’Histoire que l’on souhaite reste à écrire.
PC
(1) Pour s’orienter dans ce débat nous vous recommandons la lecture d’un (très long) article théorique de Razmig Keucheyan sur l’État à partir de la relecture de Poulantzas
Clémence Guetté @Clemence_Guette
5 d’entre eux seront bientôt atteints.
Le capitalisme est incompatible avec notre survie / lemonde.fr
Antarctique, coraux… cinq points de bascule climatique pourraient être franchis avec le niveau de...
Dans une étude publiée vendredi dans « Science », des chercheurs identifient seize points de rupture entraînant un emballement mondial ou régional. Ils estiment que cinq d’entre eux pourraient être...
320 - 377 - 684
Confirmés par https://twitter.com/ClemSenechal/status/1568165366295035904
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Clément Sénéchal @ClemSenechal
Pendant ce temps-là, le système Terre aurait potentiellement franchi 5 points de bascule (à +1,1°C) et pourrait en franchir 5 autres dès +1,5°C de hausse des températures. Avec des conséquences chaotiques.
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11:12 AM · 9 sept. 2022 - 179 Retweets- 5 Tweets cités - 257 J'aime
Ceux en cours de franchissement :
- Disparition de la calotte glaciaire du Groenland
- Hausse importante du niveau de la mer
- Effondrement d'un courant clé dans l'Atlantique Nord
- Perturbation majeure des pluies
- Fonte brutale du pergélisol (riche en carbone)
*Source 👇World on brink of five ‘disastrous’ climate tipping points, study finds
Giant ice sheets, ocean currents and permafrost regions may already have passed point of irreversible change
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1:28:19 - 73,8 k abonnés - 127 - 1 103 vues - 14 commentaires
Retrouvez la conférence des AMFIS 2022 avec :
• Leïla Chaibi, députée européenne LFI-NUPES
• Jean-Bernard Robillard, ex-livreur, membre du Collectif des coursiers
• Arthur Jan, sociologue spécialiste des travailleurs de plateforme
• Manon Coléou, co-animatrice de l’espace auto-organisation
Durée de lecture : 1 minute- Luttes Quotidien Économie - Enquête — Luttes
- © Juliette de Montvallon/Reporterre
Tout fuit de toute part. Des étudiants appellent à déserter les jobs destructeurs de la planète tandis que des millions de personnes décident de quitter leur travail. Un mouvement massif est à l’œuvre, qui pourrait fragiliser le capitalisme.
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La Contre Matinale Clés : Asie ; Capitalisme ; COVID ; International
A rebours de ce qui se passe ailleurs dans le monde, l’atelier du monde maintient une politique “zéro COVID” et un confinement sévère à Shanghai et peut-être demain à Pékin.
Un sujet international invisibilisé en ce moment en France pour des raisons évidentes de politique intérieure. Il s’agit de la Chine, de ce qui se passe en Chine. A rebours de ce qui se passe ailleurs dans le monde, l’atelier du monde maintient une politique “zéro COVID” et un confinement sévère à Shanghai et peut-être demain à Pékin. Au risque de mettre en crise le pouvoir et le Parti communiste chinois ?
Au risque, aussi, de gripper encore plus qu’elle ne l’est déjà l’économie mondiale ? Par ailleurs, quel est le jeu de la Chine au moment où la guerre en Ukraine semble se durcir et où les Etats-Unis parient désormais sur une victoire militaire de Kiev face à Moscou ? De tout cela, nous parlons avec Jean-Louis Rocca, spécialiste de la Chine, enseignant à Sciences Po Paris et auteur de l’ouvrage “Une sociologie de la Chine” paru aux éditions La Découverte.
Une idéologie mortifère est en train de vivre ses derniers jours. Réfléchissons ensemble à la manière d'accélérer sa décadence
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Pré-requis : avoir créé un compte Miro pour vous connecter au tableau collaboratif
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produire ensemble une carte mentale de l'entité "Capitalisme Néo Libéral", ce que c'est, à quoi ça sert, comment ça nous impacte, ses ressources, son mode de reproduction et les manières dont on peut lui couper les vivres.
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ensuite diffusée sous licence libre pour aider les groupes militants à établir des stratégies efficaces pour le démanteler et recycler ses ressources pour nourrir d'autres modes de fonctionnement plus adaptés.
Déroulé de l'atelier : 2 heures.
Nous collecterons nos connaissances et idées grâce aux questions suivantes :
- Pour moi, qu'est-ce que le capitalisme néo libéral ? ...
- A quoi est-ce qu'il sert ? ...
- Quelles croyances sont créées par cette idéologie ? ...
- Quelles sont ses ressources ? Qu'est-ce qui le maintient en vie ? ...
- Qui fournit ses ressources ? ...
- Quelles sont ses forces ? Quelles sont ses faiblesses ? Comment couper ses ressources ? Par quoi remplacer ses usages ? ...
Tags #strategie #coconstruction #capitalisme #intelligence_collective #atelier_en_ligne
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Pierre Boccon-Gibod, Mi-chômeur, mi-pigiste, armé d'une maîtrise en philosophie
À l'heure où Macron s'efforce de « rediaboliser » le FN, revenons sur la relation ambigüe du président sortant avec l'extrême droite. Au-delà de la proximité affichée entre l'extrême-centre libéral et l'extrême-droite ethnocapitaliste pendant le mandat, le but est ici de présenter la logique de cette relation. Si vous voulez faire barrage à l'extrême droite, cette lecture est pour vous.
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Énergies Parti pris - 250 commentaires
Il a suffi de quelques semaines de crise énergétique pour que tout le monde veuille construire de nouveaux réacteurs. Mais sans jamais dire comment. Toutes les questions économiques, industrielles et financières sont passées sous silence, comme si le seul fait qu’il y ait une volonté suffisait à faire un chemin.
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« Une politique énergétique, cela se pense dans le temps, cela se planifie. Il faut vingt ans pour la construire, au minimum dix ans pour construire les installations industrielles », rappelle un ingénieur d’EDF. Entre les lignes, le président du directoire de RTE a fait la même mise en garde lors de la présentation du rapport sur les scénarios énergétiques en 2050 : « Il y a urgence à se mobiliser et à choisir une orientation, souligne Xavier Piechaczyk. Nous sommes dans une course contre la montre pour répondre à la crise climatique. Tous les scénarios nécessitent des investissements considérables sur lesquels il est temps de prendre une option. »
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« Il est plus que temps de sortir du débat d’opinions pour en venir aux discussions sur les hypothèses », ajoute la députée Émilie Cariou, membre du groupe Écologie démocratie solidarité, qui vient de déposer une proposition de loi sur « la transparence dans le nucléaire » https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4584_proposition-loi
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c’est avec la même indifférence que le gouvernement a laissé les plans sociaux s’empiler dans les autres filiales de GE en France. De même, il s’apprête à laisser filer Endel, filiale d’Engie, spécialisée dans le démantèlement des sites nucléaires, chez Altrad , qui n’a aucune référence en ce domaine mais dont le patron, Mohed Altrad, est un soutien d’Emmanuel Macron de la première heure.
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« Il faut une vraie transparence sur les financements du nucléaire. La question n’est pas de savoir si l’on est pour ou contre le nucléaire mais d’évaluer la situation. On ne cesse d’avoir des alertes sur le vieillissement du parc existant. Dans le même temps, les surcoûts s’accumulent sur tous les projets et les chantiers. Le Parlement n’a pas les moyens dont il devrait disposer pour contrôler ce qui se passe. Cette fuite en avant risque de nous entraîner dans un mur budgétaire », estime Émilie Cariou.
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« La résurgence potentielle du nucléaire est contingente à la confiance du public dans les institutions gouvernementales et leur capacité à assurer la sécurité des opérations d’installations et de matières potentiellement dangereuses », insistent Leonard Hyman et William Tilles, deux experts américains de l’énergie dans un article sur la possible renaissance du nucléaire aux États-Unis. Dubitatifs, ils se demandent même si le nucléaire est compatible avec le capitalisme et ses lois du profit qui amènent toujours à rogner sur les règles et les risques pour obtenir plus de marge.
Or c’est justement vers ce modèle-là qu’Emmanuel Macron veut entraîner la politique énergétique de la France. Reprenant d’une autre façon son projet de plan Hercule qu’il n’a pu mener jusqu’au bout, il s’agit pour lui de sortir le nucléaire de la sphère publique et d’EDF pour le faire rentrer dans le monde du privé. Avec la conviction que la seule magie du marché permettra d’aplanir tous les problèmes.
Capitalisme International
Ils viennent apprendre des luttes. C'est le leitmotiv des zapatistes, venus en Europe pour une tournée exceptionnelle à la rencontre des collectifs militants du continent. Dans leur voyage, une délégation du Congrès national indigène (CNI) les accompagne. De passage au Média, ils racontent l'histoire de leur combat. Ce combat ils le retrouvent outre-atlantique.
Au Mexique, ils font face à la répression, à un gouvernement hostile et à des destructions environnementales massives. Les délégués du Congrès National Indigène (CNI) qui accompagnent les zapatistes en tournée en Europe, sont venus au Média raconter leur histoire.
Le constat de leur voyage européen est saisissant. Ce que le peuple mexicain affronte, ils l'observent aussi en France. Les géants comme Danone ou EDF qui tentent d'exploiter les ressources mexicaines et qui saccagent les territoires indigènes, sont les multinationales qui tentent en Europe aussi d'imposer certains projets destructeurs. Les logiques sont les mêmes, estiment les zapatistes et les membres du CNI. C'est pourquoi ils en arrivent à la conclusion que "c'est une même lutte" qui se mène ici et là-bas.
Que ce soit pour la défense des territoires, de l'eau, de l'agriculture et des semences, les luttes hexagonales et les luttes américaines se ressemblent. Même si évidemment le contexte est différent, avec un niveau de répression inégal, les responsables sont identiques et le système mis en cause est celui du capitalisme.
Les zapatistes veulent donc broder un récit commun. Avec les gilets jaunes, les zadistes, les militantes féministes, syndicalistes ou écologistes qu'ils rencontrent en Europe, ils espèrent mettre en commun "leur manière de résister et construire ensemble d'autres façons de vivre".
Durée de lecture : 8 minutes
Culture et idées Luttes
L’ex-porte-parole d’Attac Aurélie Trouvé attise l’idée d’une coalition arc-en-ciel mêlant action directe, création d’alternatives et participation aux institutions politiques. Une vision stratégique pour la gauche qui se veut inclusive, mais conserve l’État comme acteur politique central et sa conquête comme objectif.
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l’acceptation par une partie des organisations associatives, syndicales, voire politiques, sous l’autoritarisme présidentiel et les gaz lacrymogènes, de l’idée de la diversité des tactiques.
... le gouvernement d’Emmanuel Macron a été violent ... des échecs riches d’enseignements — la loi Travail, ses cortèges de tête et Nuit Debout en 2016, les communes étudiantes et la longue grève des cheminots en 2018 —, des demi-succès — le report sine die de la réforme des retraites en 2020 —, mais aussi de vraies victoires : l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou le retrait de la taxe carbone sous la pression des Gilets jaunes.
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Convergence des luttes
Une première ébauche ... Covid-19 ... collectif Plus jamais ça ! ... défense de la papeterie La Chapelle-Darblay associant ouvriers et écologistes ... thèse du politologue marxiste étasunien Erik Olin Wright, qui, envisageant les stratégies anticapitalistes possibles pour le XXIᵉ siècle, en distinguait trois sortes : une stratégie de rupture et de confrontation brutale à l’ordre dominant — les Gilets jaunes — ; une autre, « interstitielle », de fissures à l’intérieur du système — les Amap et autres coopératives — ; et la dernière, « symbiotique », de participation critique aux institutions — les partis politiques de gauche. Wright avançait qu’une lutte réussie jouait sur les trois tableaux. Trouvé souscrit pleinement à cette thèse, qu’elle résume elle-même à grands traits, lorsqu’elle écrit « Hors et dans les institutions : c’est ainsi que nous pourrons réancrer la justice partout ».
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comme Frédéric Lordon qu’elle cite abondamment, « la conquête du pouvoir ». Or, cette stratégie d’apparence léniniste pose question ... Jérôme Baschet dans son essai Basculements ... , rien ne garantit la neutralité de l’État ; celui-ci, même avec un gouvernement de gauche, peut toujours servir le capitalisme, à tout le moins une économie productiviste.
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« Planifier, relocaliser, socialiser » ... par l’État social ... Les « archipels de résistance au capitalisme » qu’évoquent Alain Damasio et Hervé Kempf [1] sont survolés au détour d’une phrase, les Zad rapidement balayées la page suivante. Quant aux travaux de Jérôme Baschet ou aux fédérations politiques des zapatistes au Chiapas et des combattants et combattantes kurdes au Rojava, il n’est jamais question.
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Le bloc arc-en-ciel. Pour une stratégie politique radicale et inclusive, d’Aurélie Trouvé, aux éditions La Découverte, collection « Petits cahiers libres », septembre 2021, 168 p., 13 €.
Notes
[1] Dans Que crève le capitalisme (Seuil, 2020).
Ndlr : lui suggérer d'inclure l'approche médiation ACT
1 commentaire
Interview de Catherine Albertini par Francine Sporenda
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Féministe, elle a collaboré au sein du bureau de « Choisir la cause des femmes » présidé par Gisèle Halimi, à la pénalisation des clients de la prostitution, prostitution sur laquelle a écrit de nombreux articles publiés dans les médias en France comme au Québec. Elle a également été à l’initiative de la traduction en Français de l’œuvre majeure de Catharine MacKinnon « Feminism Unmodified » (« Le Féminisme irréductible » aux éditions Des Femmes Antoinette Fouque) en 2005.
Actuellement, elle est chargée d’une mission sur le travail des femmes en agriculture et sur la biodiversité.
FS : Dans votre livre, vous parlez de la pionnière de l’écoféminisme, Françoise d’Eaubonne, qui parle de « prométhéisme » comme caractéristique de l’idéologie mâle. Qu’est-ce que le prométhéisme ?
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Tribune
Les débats pour la primaire écologiste ont remis sur le devant de la scène le sujet de la croissance verte. Dans une tribune, Pierre-Yves Gauthier, spécialiste de la finance, considère qu'il ne peut y avoir d'expansion économique bonne pour la planète.
La traduction des engagements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) en termes d'adaptation de modèle économique se construira dans la douleur. (Getty Images)
Il ne peut pas y avoir de croissance tout en protégeant la planète. Le coût de cette protection promet d'être exorbitant pour les actionnaires, ceux-là même soucieux de mieux faire et pressant les dirigeants d'agir.
Explications. A l'actif, il faut plus d'investissements pour fabriquer des produits certes verts, mais dont l'utilité marginale ne change pas. Autrement dit, il n'y aura pas de hausse des prix de vente dans un monde ouvert et concurrentiel, ce qui conduit à une baisse des rendements sur le capital déployé.
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Claude - il y a environ 21 jours
Basta! - il y a environ 21 jours
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Pour en finir avec le modèle agricole industriel, les alternatives paysannes ne suffisent pas. Des membres de la coopérative agricole L’Atelier Paysan expliquent pourquoi dans un ouvrage récent, “Reprendre la terre aux machines”, publié aux Éditions du Seuil. Entretien à lire en accès libre
À basta! nous voulons donner la parole à celles et ceux qui réinventent un travail qui a du sens. Aidez nous à poursuivre notre journalisme indépendant, faites un don 👉 https://www.bastamag.net/don
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Modèle agricole : « On ne peut pas faire porter la responsabilité des ravages du capitalisme aux paysans »
Pour en finir avec le modèle agricole industriel, les alternatives paysannes ne suffisent pas. Des membres de la coopérative agricole l'Atelier Paysan expliquent pourquoi dans un ouvrage récent, Reprendre la (...)
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Tweet de zLibertaires_Insoumis ValK. @ValKphotos · 4h
L'argent a toujours été le nerf de la Guerre. Ne pas voir de raison morale à en questionner le but politique est politique. Michaël Goldman et Jonas Mary, gérants de @Tipeee_Officiel, font un choix, celui de l'ultra-capitalisme. Celui de laisser financer la guerre.
Réponse de Michaël Goldman sur l'origine politique des cagnottes sur Tipeee : "du plus antisémite au moins antisémite, et du plus complotiste au moins complotiste, "Je ne vois aucune raison valable et morale de les enlever du site
"Parce que tant que ces gens-là n'ont pas été condamnés par la justice pour ce qu'ils disent "Et je leur dis même que nous, on fera en sorte de les défendre sur le site."
Citer le Tweet
Sleeping Giants FR @slpng_giants_fr · 4h
En réponse à @ValKphotos @tristanmf et @TipeeeOfficiel
On est effectivement atterrés par cette prise de position de Tipeee, qui décide d'apporter son aide à tous les projets (et de toucher sa com dessus) à condition qu'ils ne soient pas -encore- condamnés en justice. Ça ne les met pas à l'abri, si le projet est visiblement illégal.
2 - 18 - 25
&
Nicolas Audren ★@silentmussel · 15h
En réponse à @JulienDelalande @WTFake et 3 autres personnes
J’ai vu Utip mais je ne m’y connais pas vraiment
confirmé par https://twitter.com/Teldion/status/1434061619135500288
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OwlySheet @Teldion · 4 sept. En réponse à @silentmussel et 4 autres personnes
J'ai entendu beaucoup de bien dessus. - 0 - 0 - 1
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https://twitter.com/MrSerlito/status/1437093652757684231
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Serlito @MrSerlito En réponse à @JulienDelalande @LeFildActu1
Vous avez probablement vu passez leur réponse, sinon je vous la partage.
TIPEEE ANTISÉM😱😱😱 ? SI C'EST VRAI, C'EST TRÈS GRAVE !
Pour suivre le Fil d'Actu sur les réseaux sociaux :Twitter : https://twitter.com/LeFildActu1Instagram :https://www.instagram.com/lefildactu/*****L'équipe :Ré...
6:40 PM · 12 sept. 2021·- 1 J'aime
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Sur la défense de la liberté d'expression : TRÈS CONVAINCANT. Merci Mr Serlito. Mais qu'en est-il de Utip du coup ? ACT
En 2009, Corinne Morel Darleux a rejoint le Parti de gauche, cofondé par Jean-Luc Mélenchon sur la base d’un rassemblement « des socialistes, des communistes, des écologistes, des trotskystes et même des libertaires1 » ; en sa qualité de secrétaire nationale, elle a bientôt supervisé le courant écosocialiste en son sein. Dix ans plus tard, l’élue au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes n’officie plus à la direction du PG et a quitté la France insoumise. Le péril écologique exige à ses yeux de s’ouvrir à tout ce que la société produit de luttes au quotidien. Son premier livre, Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, n’est pas un bilan à mi-parcours : une virée politique et littéraire, plutôt, une réflexion à la fois individuelle et collective sur le techno-capitalisme et l’« effondrement » — celui de la civilisation industrielle telle qu’elle s’est constituée depuis plus de deux siècles —, dont elle envisage la venue sans baisser la garde. Nous avions publié l’an passé son carnet de bord au Rojava ; nous discutons aujourd’hui de la résistance à l’air du temps.
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de nombreuses fautes ont été commises. L’écosocialisme comme cap politique a été délaissé, la démocratie sociale dans l’entreprise n’est plus portée, la lutte des classes comme marqueur de gauche a été écartée alors que la nécessité d’une écologie anticapitaliste et idéologiquement sans ambiguïtés n’a jamais été aussi essentielle face à l’essor de la collapsologie et aux menaces d’effondrement. Même sur l’environnement, il y a eu régression. On avait construit une approche beaucoup plus systémique…
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Il y a aujourd’hui un rétrécissement de la pensée dans le champ traditionnel de la politique, et le centre de gravité de l’action politique est en train de s’éloigner des partis et des syndicats, des formes traditionnelles de mobilisation. Tout est à revisiter de fond en comble. J’espère que tout le monde y est prêt, maintenant.
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vous n’exaltez plus la conquête du pouvoir central mais vous ne vous en remettez pas uniquement aux marges. On peut avancer sur deux tableaux, ménager la chèvre électorale et le chou de la sécession ?
On est bien obligés. Même si c’est aujourd’hui dans les interstices que je sens la plus grande vitalité, pour l’instant l’État existe, et c’est encore lui qui assure, de moins en moins correctement certes, les réseaux de soins et de distribution dont on a besoin. Je crois toujours que les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas, que l’impôt devrait être redistributif et que l’État est censé être le garant de la solidarité nationale. Ce n’est pas parce que les gouvernements sont de plus en plus contaminés et faillissent à ces tâches qu’il faut rejeter ces missions-là, et encore moins les leur abandonner. Il n’y a qu’à voir le désastre qui se produit quand les services de santé de proximité, des maternités ou des gares ferment. Très peu de personnes sont autonomes aujourd’hui en termes de subsistance, et dans certains domaines aucune communauté isolée ne le sera jamais. On a donc besoin de mécanismes de solidarité et d’organisation à des échelles plus larges. Et on a aussi besoin d’une stratégie de conquête du pouvoir, pour s’assurer que la loi qui régit la vie en société ne contrevient pas aux besoins les plus fondamentaux, qu’elle ne tue pas les alternatives… une loi émancipatrice qui protège le faible du fort. Tout le contraire de ce qu’on voit aujourd’hui avec la présidence Macron, en somme, que ce soit sur le plan social, démocratique, économique ou environnemental. Et comme on n’arrivera ni à infléchir ni à convaincre les pouvoirs en place, le choix est simple : il faut prendre leur place.
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je doute de plus en plus que le bulldozer d’en face nous laisse un jour la chance de gagner par la voie institutionnelle. Jouer le jeu, c’est se faire piéger : les dés sont fournis par les vainqueurs. Mais même si mes affinités me portent plus du côté révolutionnaire que de celui de la co-construction de la norme, il ne s’agit pas de se faire plaisir avec des postures romantiques : tous ces scénarios doivent être envisagés, dans un souci d’efficacité.
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l’abandon du terme de gauche continue à me sembler une erreur et le « populisme » un signifiant vide qui peut être repris par n’importe qui, à commencer par le RN. Se réclamer du peuple ne fait pas un projet politique. Et je ne crois pas qu’il existe aujourd’hui un peuple constitué dans le pays. Développer une conscience de classe pour que ce peuple se forme et puisse se soulever, ça a toujours été une des missions de la gauche. Passer de la gauche au populisme, c’est sauter cette marche par facilité. C’est un choix dangereux.
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la présence de notre groupe d’élu·es en Auvergne-Rhône-Alpes est essentielle, pas juste symbolique. D’abord, parce qu’on arrache quand mêmes de petites victoires jubilatoires qui font du bien à un tas de gens, on le voit aux retours qu’on reçoit, mais surtout parce qu’on peut relayer, informer de ce qui se passe, fédérer des luttes et les mettre en réseau, se faire l’écho d’autres manières d’envisager la politique et d’exercer un mandat
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Dans certains milieux, on a tendance à confondre radicalité et radicalisme. J’ai été très marquée récemment par un texte issu du livre Joyful militancy et publié sous forme de brochure https://expansive.info/Defaire-le-radicalisme-rigide-1364 par le site de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il part de la célèbre anecdote d’Emma Goldman https://www.revue-ballast.fr/labecedaire-demma-goldman/ envoyant balader un militant qui lui reprochait de danser, attitude jugée trop frivole pour une agitatrice révolutionnaire ... C’est ce que les auteurs de Deep Green Resistance appellent aussi l’« hostilité horizontale » : cette capacité à se taper dessus en famille pendant que le camp d’en face détruit tout ce qu’on n’a pas déjà cassé nous-mêmes ... si on les regarde bien en face, ces divergences ne suivent plus les lignes de clivage partidaire. Il y en a au sein de chaque mouvement. La laïcité à la FI, le rapport au libéralisme ou à la politique des petits pas à EELV, l’écologie et le productivisme au PCF, le rôle de l’État ailleurs… Il ne faut pas les minimiser ... Quand, en revanche, on s’organise sur le terrain pour mener des luttes de résistance, contre la privatisation des barrages, la fermeture d’une maternité, un bétonnage de terres agricoles, pour le référendum ADP, en soutien aux gilets jaunes ou à des syndicalistes condamnés, c’est plus facile. Sur les actions Alternatiba ou Extinction Rebellion, il y a des drapeaux noirs, des insoumis, des écolos, des déçus et des perdus. Récemment, j’ai aidé à la constitution d’un appel de soutien aux décrocheurs de portraits présidentiels : ont signé des gens aussi différents que Frédéric Lordon, Pablo Servigne, Alain Damasio, Jean-Luc Mélenchon, Cyril Dion ou Juan Branco. C’est encore dans la solidarité qu’on est les meilleurs.
Pour avancer vers ce « but commun », vous proposez trois axes : refuser de parvenir, cesser de nuire, dire la dignité du présent ... une émancipation de la tutelle et de l’autorité, qu’elle soit exercée par l’État ou par une communauté d’intérêts. Un petit coup d’Opinel dans la toile des conventions. Il a donc une portée subversive. Refuser de parvenir dans ce système, c’est réinvestir sa souveraineté d’individu, passer de la soumission à l’action. C’est une première brique de l’émancipation collective. Cesser de nuire a un intérêt collectif clair : celui de la lutte contre l’hubris2 qui est en train de détruire les conditions d’habitabilité de la planète. Notre avenir commun passe fatalement par une réduction des consommations globales. Plus on tarde, plus cette réduction s’apparentera davantage à une pénurie subie, plus elle sera violente et inégale. C’est déjà le cas. Et entre l’augmentation de notre empreinte écologique et la réduction de la biocapacité de la planète, ça ne peut qu’empirer. Il y a donc un impératif à la fois éthique et politique à effectuer une meilleure répartition des ressources qu’il nous reste, celles qu’on n’a pas encore saccagées. Refuser de parvenir, cesser de nuire, peuvent servir de principes dans ce grand partage à établir. C’est le sens le plus profondément politique de l’émancipation humaine : celui de transformer ses difficultés individuelles en une force collective. Emma Goldman l’a magnifiquement formulé : les moyens employés pour mener la révolution doivent être à l’image du projet poursuivi. Je ne vois pas comment on pourrait dissocier l’éthique individuelle de l’exercice politique, la fin des moyens. Ou plutôt je le vois très bien, hélas, et ça produit des monstres.
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se replonger dans l’« individualisme social » de l’anarchiste Charles-Auguste Bontemps, qui prônait « un collectivisme des choses et un individualisme des personnes ». Il est en tout cas certain que cette réconciliation des deux dimensions individuelle et collective a cruellement manqué aux grandes « familles » politiques, coincées entre le choix binaire de l’émancipation par le groupe ou de l’individualisme libéral. Nous avons aujourd’hui besoin d’une nouvelle matrice politique sur laquelle puisse se développer une éthique de l’émancipation qui soit à la fois d’intérêt individuel, collectif et, in fine, terrestre. La dignité du présent, enfin, est un moteur essentiel de l’action quand tout semble vain, une raison de poursuivre les luttes même quand l’effondrement semble inéluctable, une tentative de réhabiliter l’élégance du geste.
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Il n’est jamais trop tard. Même s’il est aujourd’hui certain que le monde tel que nous le connaissons touche à sa fin, on sait aussi que chaque dixième de degré supplémentaire aura des impacts pires que le précédent, et que les plus précaires seront les premiers à en souffrir. Il suffit de regarder ce qui se passe déjà en Inde ou au Mozambique
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les multinationales se paient https://blogs.mediapart.fr/c-morel-darleux/blog/080519/business-du-chaos-pinkerton-se-leche-les-crocs les services de compagnies de sécurité et affrètent des avions blindés de munitions, de nourriture et de gardes armés. Les milliardaires de la Silicon Valley se préparent des bunkers sécurisés, les puissances internationales achètent des terres arables à l’étranger et préparent la guerre de l’eau après avoir envahi des pays pour s’accaparer leurs puits pétroliers… la lutte des classes n’a jamais été aussi aiguisée
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Que l’effondrement arrive ou non, qu’il soit brutal et systémique ou sectoriel et progressif, tout ce qu’on aura mis en œuvre pour ralentir la destruction du vivant et trouver d’autres manières de faire société ne sera pas vain. ... ce qu’on peut encore faire pour relocaliser la production, développer l’autonomie et la sobriété, refonder la manière dont sont prises les décisions, retrouver notre place dans les écosystèmes, tout ça reste valable, effondrement ou non. C’est juste de plus en plus ardent. Le risque d’effondrement en fait une obligation.
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On ne peut tout de même pas accuser Pablo Servigne d’être à l’origine du dévissage culturel, de la disparition de l’esprit critique et de l’avènement de cette société contre-révolutionnaire, qui n’a pas attendu l’essor de la collapsologie pour se développer ! Ce que je vois, moi, c’est que cela a été un incroyable accélérateur de conscience parmi des gens, et notamment beaucoup de jeunes, que nous n’avons jamais réussi à toucher avant. Il faut le reconnaître honnêtement. Après, oui, je rejoins Daniel Tanuro sur certains risques — le meilleur texte critique que j’ai lu sur ce sujet, moins surplombant et plus affûté, est sorti dans Barricade http://www.barricade.be/sites/default/files/publications/pdf/2019_etude_l-effondrement-parlons-en_1.pdf. Tout l’enjeu est d’« organiser le pessimisme », selon les mots de Walter Benjamin, de transformer l’émotion en lutte politique ... parler d’écosocialisme, à faire le lien entre la destruction du vivant et le capitalisme, à organiser des actions collectives, à soutenir résistances et alternatives
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sans être antispéciste, vous avez fait « un grand pas de côté » sur la question ... des réflexions que j’approfondis notamment au contact de l’équipe de la revue Terrestres, très empreinte des travaux de Descola, ou par mes activités à la Région sur la forêt, la chasse, le loup, le pastoralisme, les réserves biologiques intégrales et les espaces en libre évolution de l’ASPAS [Association pour la protection des animaux sauvages]. Mais je me méfie aussi des phénomènes de contre-balanciers qui sacralisent la Nature et voudraient la couper des humains, ou tout placer sur un pied d’égalité en gommant la notion d’altérité et d’interdépendance ... mon slogan préféré de ces dernières années reste celui repris sur la ZAD : « Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend. »
Renvois
1 . Lire le discours de lancement du PG.
2 . Démesure.
3 . Civilisation fondée sur une économie et une industrie qui fonctionnent grâce aux énergies fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole, etc.).
4 . Immunisation, insensibilisation à quelque chose par la force de l’habitude.
REBONDS Lire notre
- entretien avec Daniel Tanuro : « Collapsologie : toutes les dérives idéologiques sont possibles », juin 2019
- article « Dire le monde à défendre », Roméo Bondon, juin 2019
- entretien avec Pierre Charbonnier : « L’écologie, c’est réinventer l’idée de progrès social », septembre 2018
- abécédaire « L’abécédaire de Murray Bookchin », septembre 2018
- entretien avec Danièle Obono : « Il faut toujours être dans le mouvement de masse », juillet 2017
- entretien avec Jean-Baptiste Comby : « La lutte écologique est avant tout une lutte sociale », avril 2017
Ndlr : jugement sévère, excessif sur LFI, pourquoi ? sa déception ? Approfondir ACT
Les conclusions du rapport du GIEC – plus précisément de son Groupe de travail 1 – sont on le sait effrayantes tant elles décrivent un monde pris dans la catastrophe environnementale en cours. Cet article de Daniel Tanuro les analyse précisément et ouvre des perspectives radicales, anticapitalistes, seules à même d’empêcher le désastre.
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solution miracle : l’augmentation de la part des « technologies bas carbone » (nom de code pour le nucléaire, notamment les « microcentrales) et, surtout, le déploiement des dites « technologies à émissions négatives » (TEN – ou CDR, pour Carbon Dioxyde Removal), censées refroidir le climat en retirant de l’atmosphère d’énormes quantités de CO2 à stocker sous terre. C’est l’hypothèse dite du « dépassement temporaire du seuil de dangerosité » de 1,5°C.
Sur le nucléaire, inutile de s’étendre après Fukushima. Quant aux « technologies à émissions négatives », elles n’existent pour la plupart qu’au stade du prototype ou de la démonstration, et leurs effets sociaux et écologiques promettent d’être redoutables (on y revient plus loin). Qu’à cela ne tienne : on veut nous faire croire qu’elles sauveront le système productiviste/consumériste et que le marché libre se chargera de les déployer. En vérité, ce scénario de science-fiction ne vise pas avant tout à sauver la planète ; il vise avant tout à sauver la vache sacrée de la croissance capitaliste et à protéger les profits des plus grands responsables du gâchis : les multinationales du pétrole, du charbon, du gaz et de l’agrobusiness.
Le GIEC entre science et idéologie
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le résumé du GT1 cautionne l’idée que les technologies à émissions négatives pourraient ne pas être déployées uniquement pour capter les « émissions résiduelles » des secteurs où la décarbonisation est techniquement difficile (l’aviation par exemple) : elles pourraient aussi être mise en œuvre à une échelle massive, pour compenser le fait que le capitalisme mondial, pour des raisons qui ne sont pas « techniques » mais de profit, refuse de renoncer aux combustibles fossiles. Le texte continue d’ailleurs en vantant les avantages de ce déploiement massif comme moyen d’arriver à des émissions nettes négatives dans la seconde moitié du siècle :
« Le CDR conduisant à des émissions négatives nettes mondiales réduirait la concentration de CO2 atmosphérique et inverserait l’acidification de la surface des océans (degré de confiance élevé). »
Le résumé formule une réserve, mais elle est sibylline :
« Les technologies CDR peuvent avoir des effets potentiellement étendus sur les cycles biogéochimiques et le climat, ce qui peut soit affaiblir soit renforcer le potentiel de ces méthodes pour éliminer le CO2 et réduire le réchauffement, et peut également influencer la disponibilité et la qualité de l’eau, la production alimentaire et la biodiversité (degré de confiance élevé). »
En clair, il n’est pas certain que les TEN soient si efficaces que cela, certains « effets » pourraient « affaiblir (leur) potentiel pour éliminer le CO2 ». La dernière partie de cette phrase fait allusion aux impacts sociaux et écologiques : la bioénergie avec capture et séquestration du carbone (la plus mature des TEN à l’heure actuelle) ne pourrait réduire significativement la concentration atmosphérique en CO2 que si une superficie égale à plus d’un quart des terres en culture permanente aujourd’hui servait à produire de la biomasse énergétique – au détriment des réserves en eau, de la biodiversité, et/ou de l’alimentation de la population mondiale1.
Ainsi, d’un côté le GT1 du GIEC se base sur les lois physiques du système climatique pour nous dire que nous sommes au bord du gouffre, sur le point de basculer irréversiblement dans un cataclysme inimaginable ; de l’autre, il objective et banalise la fuite en avant politico-technologique par laquelle le capitalisme tente, une fois de plus, de reporter devant lui l’antagonisme irréconciliable entre sa logique d’accumulation illimitée du profit et la finitude de la planète. « Jamais un rapport du GIEC n’aura laissé sourdre à ce point l’angoisse suscitée par l’analyse scientifique des faits à l’aune des lois incontournables de la physique », écrivions-nous au début de cet article. Jamais non plus un tel rapport n’aura illustré aussi clairement qu’une analyse scientifique qui considère la nature comme un mécanisme et les lois du profit comme des lois physiques n’est pas vraiment scientifique mais scientiste, c’est-à-dire, partiellement au moins, idéologique.
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lire le rapport du GT1 du GIEC en ayant à l’esprit qu’il est à la fois la meilleure et la pire des choses ... diagnostic rigoureux ... La pire, parce qu’il sème à la fois la peur et l’impuissance ... Son idéologie scientiste noie l’esprit critique dans le flot des « données ». Elle détourne ainsi le regard des causes systémiques, avec deux conséquences : 1°) l’attention se focalise sur les « changements des comportements » et autres gestes individuels – pleins de bonne volonté mais pathétiquement insuffisants ; 2°) au lieu d’aider à combler le fossé entre conscience écologique et conscience sociale, le scientisme l’entretient.
Écologiser le social et socialiser l’écologie est la seule stratégie qui peut arrêter la catastrophe et faire renaître l’espérance d’une meilleure vie. Une vie du prendre soin des personnes et des écosystèmes, maintenant et dans une vision de long terme. Une vie sobre, joyeuse et chargée de sens. Une vie que les scénarios du GIEC ne modélisent jamais, où la production de valeurs d’usage pour la satisfaction des besoins réels, démocratiquement déterminés dans le respect de la nature, remplace la production de marchandises pour le profit d’une minorité.
Article écrit pour le site de la Gauche anticapitaliste (Belgique)
Photo: G. Blevins, Reuters
Connu / https://twitter.com/SRContretemps/status/1425104122932563975
Ndlr : tant que le GIEC et l'IPBES N'AURONT Pas fusionné dans une approche holistique et holomidale on aura des pb ? ACT
État d'urgence
Clés : Capitalisme ; Écologie
Communisme de guerre, capitalocène, capital fossile … Ces notions, le géographe suédois les développe pour en faire son cheval de bataille. Que ce soit pour analyser les événements ou pour apporter des solutions, le chercheur convainc de l'importance de ces thèses tant dans la crise sanitaire que dans la crise écologique et climatique en cours.
La crise sanitaire est-elle la conséquence du capitalocène ? Le capital fossile est-il responsable des catastrophes en cours ? Faut-il un communisme de guerre pour échapper au pire ?
Le géographe suédois Andreas Malm tente d'apporter des réponses à ces questionnements, en expliquant en quoi la crise sanitaire est aussi une crise politique et une crise du capitalisme.
L'auteur prolifique, dont plusieurs ouvrages sont traduits en français aux éditions La Fabrique, comme La chauve souris et le capital, Comment saboter un pipeline ou encore l'oeuvre collective du collectif Zetkin, Fascisme fossile : l'extrême droite, l'énergie, le climat, estime qu'au cœur du capitalisme et de ce qu'il appelle le capitalocène, qui caractérise notre époque, il y a une cause principale : le capital fossile. Structuré autour des industries du charbon, du gaz et du pétrole, le capital fossile serait un responsable de la crise climatique et écologique.
Pour sortir de la catastrophe, il n'y aurait donc pas d'autre choix que de combattre ce secteur et de mettre en lumière ces activités polluantes et destructrices.
À contre-courant, c'est l'émission de reportage des initiatives locales.
Clés : Démocratie ; Écologie ; Économie
82, C'est le nombre de monnaies locales en circulation actuellement en France. Impulsées par des collectifs citoyens dans le but de relocaliser la production, tout en favorisant une consommation raisonnée, leur usage suscite l'enthousiasme. Mais quel est leur véritable impact ? Notre journaliste Marine Manastireanu est allée à la rencontre de celles et ceux qui les font vivre.
Depuis une dizaine d’années en France, des collectifs citoyens ont créé leur propre monnaie, les monnaies locales complémentaires et citoyennes. La Roue en Provence, l’Eusko au Pays Basque, ou encore le Cairn à Grenoble, il y en a 82 en France. Mais ont-elles véritablement un impact ? Comment fonctionnent-elles et à quoi servent-elles réellement ?
Dans le bassin lyonnais, la Gonette existe depuis plus de cinq ans, avec 1000 utilisateurs et environ 250 000 gonettes en circulation, avec un euro égal une gonette. Un réseau restreint, mais qui tend peu à peu à se développer, reposant sur un constat simple : le besoin urgent de relocaliser la production, tout en favorisant une consommation raisonnée et résiliente.
"En moyenne, 90% des transactions monétaires se font dans les sphères financières spéculatives, cela cause des manques pour financer des projets viables sur le territoire bénéfiques pour la planète et pour l'humain.", explique Charlotte Bazire, salariée de l'association la Gonette.
Et pour garder la richesse sur le territoire, il faut un circuit vertueux : le but étant que la monnaie locale ne soit pas reconvertie en euros et qu’elle circule, du consommateur, à l’épicerie, en passant par l’agriculteur qui est lui-même consommateur. Un enjeu de taille si le réseau n’est pas assez développé.
Des contraintes aussi de double caisse pour les commerçants, et de différents billets dans le porte-monnaie pour les utilisateurs, ou un compte gonette numérique sur le téléphone, un effort minime d’après Johan. Aujourd’hui il va collecter les biodéchets dans un restaurant qui paye le service en Gonette, et qui sera donc lui-même payé en monnaie locale pour une partie de son salaire.
"Clairement ça ne va pas contrer l'évasion fiscale pour l'instant, mais si on peut arriver à montrer petit à petit l'intérêt de garder une monnaie sur un territoire, pour éviter cette évasion fiscale, peut-être que de plus en plus de personnes vont l'utiliser. Et donc la monnaie ne va pas se retrouver dans de grandes banques, qui financent des projets qui sont contraires à l'écologie et au respect du vivant.", explique Johan.
Mais où vont les euros échangés en Gonette ? Comme la plupart des fonds de réserve des monnaies locales, celui de la Gonette va à la Nef, une banque dite éthique qui finance des projets comme celui de Gaëlle, fondatrice d'une petite épicerie bio de produits locaux principalement. "C'est une banque qui publie chaque année la liste des financements qui ont été accordés, allant vers des projets écologiques, sociaux ou culturels".
Une banque autonome et transparente dans les financements qu’elles octroient, mais tributaire des banques auxquelles elle est adossée concernant sa garantie bancaire, un agrément propre qu’elle ne peut avoir depuis la loi bancaire de 1984.
Pour Marie Fare, docteure en économie et spécialiste des monnaies locales, la limite se pose quant au manque de traçabilité géographique des projets.
Mais l’efficacité économique des monnaies locales n’est pas le seul enjeu de taille. La question de l’impact social est aussi souvent questionnée. Des monnaies locales qui sont souvent considérées comme bobo tant elles englobent généralement des commerces de produits bio et locaux, donc chers. L’adhésion des collectivités au sein du réseau semble alors un levier important.
"On pourrait imaginer une bonification via les collectivités, par exemple venir échanger 10 euros contre 12 gonettes, pour chaque adhérent, ou alors pour des personnes plus en difficulté, via un quotient familial par exemple", explique Julien, citoyen bénévole à la Gonette.
Une démocratisation de la monnaie locale, qui a vocation à s’étendre aujourd’hui aux factures d’eau à Lyon. Une grande première, mais qui a fait débat pendant plus d’un an, car qui dit eau, dit Véolia, dit grand groupe du CAC40.
Pour Marie Fare, il y a toujours une tension entre mettre des critères trop stricts qui vont limiter fortement le nombre d'adhérents, ou trop larges qui laisseraient supposer que tout le monde peut faire partie du réseau.
Mais avec la demande de Véolia Eau du Grand Lyon d’adhérer à la Gonette, redéfinir une charte opposable claire est devenue une priorité, un exercice de démocratie représentative qui permet de définir ce que les citoyens attendent d’une monnaie et de rendre visible la possibilité de s’approprier des enjeux économiques à ne pas laisser aux seuls représentants politiques nationaux et européens.
Connu / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1417892939586490374
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Ndlr : semble positif. Vérifier ACT
/ Rédaction 49 minutes Un article de « La Vienne démocratique« , le journal des communistes de la Vienne.
« L’objectif de cet article n’est pas de faire le procès de l’éolien, qui reste intéressant s’il vient remplacer une énergie fossile dans un système capable de fournir par ailleurs une énergie décarbonée pilotable et suffisante (ce qui n’est pas le cas de la France), mais bien le procès du capitalisme. Dans le système actuel, en France et dans les conditions techniques actuelles, l’éolien est bien davantage une arnaque capitaliste qui pille EDF et le contribuable qu’une solution écologique. » (lire la suite ici https://viennedemocratique.fr/eoliennes-dans-la-vienne-solution-ecologique-ou-arnaque-capitaliste/)
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web86.info @web86info · 50 min - 0 - 0 - 1
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*Clés : Capitalisme ; Économie ; Politique
Alors que la question de la taxation des plus riches se pose à nouveau après que le président des États-unis Joe Biden a annoncé vouloir taxer les grosses fortunes, Le Stagirite nous explique pourquoi "taxer les riches" revient à légitimer la propriété lucrative des capitalistes, en plus d'occulter le fait que la valeur est produite par les travailleurs.
Le Covid-19 a mis en pièces des pans entiers de l'économie mondiale. En France, un million de personnes a basculé dans la pauvreté. Mais c’est pas la crise pour tout le monde. Certains se sont considérablement enrichis, notamment dans la tech ou le luxe.
La question de la taxation des riches se pose à nouveau. Il faut dire qu’elle a reçu un soutien de poids, celui de la République populaire des Etats-Unis. Le président Biden veut mettre en place d'ambitieux plans de relance, d’aides sociales et familiales et pour obtenir l'argent nécessaire il va le chercher là où il est.
Chez nous, le plan de relance est certes bien réel, mais reste plus modeste, et surtout il n'y a rien de révolutionnaire dans la manière de le financer. Le gouvernement compte sur le retour de la croissance, et entend faire des économies sur l'assurance chômage ; le reste de la droite insiste sur la réforme des retraites.
Avec les dernières déclarations et mesures de l’administration Biden, le gouvernement français semble bien isolé : il s’obstine à ne pas revenir sur la flat tax ou sur la suppression de l'isf, continuant donc à s'interdire de faire les poches aux profiteurs de crise.
Ce que montre Biden, tout néolibéral qu’il est, c'est qu'il n’y a pas de fatalité, qu'il est possible de prendre des mesures fortes, qui vont dans le sens des travailleurs et des plus démunis. Il est assez cocasse d'entendre les libéraux, qui ne jurent d'ordinaire que par les Etats-Unis, faire la fine bouche.
Certes, ce que fait Biden revient simplement à rétablir le niveau d'imposition d'avant Trump. Mais l'important n'est pas le détail économique, c’est le geste politique. C'est ce que souligne François Ruffin, dont le grand combat est de vaincre la résignation. Puisque “Sleepy Joe” se réveille un peu, cela ouvre une brèche dans laquelle il faut s'engouffrer.
À une telle proposition, la réponse des capitalistes est toujours la même : "surtout pas, au contraire il faut alléger la fiscalité des riches, pour qu'ils investissent, créent des emplois, relançant ainsi l'économie"
C'est la fameuse "théorie du ruissellement". L'idée est que pour que les pauvres soient moins pauvres, il faut que les riches soient plus riches. Or ce qui se passe en réalité lorsqu'on baisse les impôts des riches, c'est que l'argent qu'ils n'auront pas à payer en impôts part surtout dans la spéculation au lieu d'être investi dans l'économie réelle, dans la production. Et ils optimisent, voire fraudent. Bref, ça ne ruisselle pas du tout.
Aucun scientifique ne soutient cette pseudo théorie. Tout le monde la rejette, du FMI à Lutte ouvrière en passant par l'OCDE. Tout le monde, non, car Emmanuel Macron semble y croire. Officiellement, bien sûr, il dit le contraire, mais de fait, toute sa politique est fondée là-dessus ; qu'il dise plutôt "premiers de cordée" ou "ceux qui réussissent" ne trompe personne.
Résumons : pour réduire la pauvreté et le inégalités - notamment celles, particulièrement aigues, dues à la crive du Covid-19, nous avons a une palette de solutions pour mettre à contribution ceux qui s'en sont bien sortis : taxe exceptionnelle sur les profiteurs de crise, taxe Gafam, retour de l'ISF, impôt progressif quasi-confiscatoire, impôt universel...
Mais notons que toutes ces options restent des solutions fondées sur l'impôt, la fiscalité. Or comme l'explique inlassablement Bernard Friot, "taxer les riches" revient à les légitimer. Taxer le capital, cela revient à croire que cet argent appartient légitimement au capitaliste, et qu'on ne peut pas faire autrement, pour en récupérer une partie, que de lui faire payer des impôts : sur son patrimoine, sur ses dividendes, sur ses revenus.
C'est donc oublier que le capital est toujours une ponction sur le travail d'autrui. Puisque la valeur est produite par les travailleurs, rappelle Friot, alors il faut tout simplement que cette valeur revienne entièrement aux travailleurs. Sa réflexion privilégie une solidarité horizontale, entre travailleurs : la valeur créée est répartie via la cotisation sociale. Et non une solidarité verticale, où on laisse des riches s'enrichir, puis on redistribue via l'impôt.
Le point décisif étant que cette socialisation de la valeur sert aussi au financement de l'investissement, afin de se passer des prêts des banques ou de l'investissement des riches.
Dans cet esprit, il ne s'agit plus d'attendre que "ça ruisselle", il ne s'agit pas non plus d'attendre qu'un Biden français plus ou moins déterminé remonte les taux d'imposition. Non ! Il s'agit tout simplement de ne plus laisser les capitalistes nous déposséder du fruit de notre travail.