La responsabilité des entreprises pétrolières dans le réchauffement climatique -
Publié le jeudi 24 avril 2025 / La terre au carré
Plateforme pétrolière offshore. ©Getty
A la une des médias aujourd’hui Olivier Monod, journaliste pour le quotidien Libération, parle de la responsabilité des entreprises pétrolières dans le changement climatique.
Vous êtes vous déjà demandé à combien s’élèverait la note si les entreprises pétrolières devaient un jour payer pour les conséquences des émissions de gaz à effet de serre dont elles sont responsables ?
Des milliers de milliards de dollars selon une étude américaine parue ce mercredi dans Nature. En s’intéressant uniquement aux vagues de chaleur de 1991 à 2020, les chercheurs Justin Mankin et Christopher Callahan estiment que les 111 principales compagnies pétrolières sont responsables d'une baisse du PIB mondiale de 28 mille milliards de dollars. Oui on croirait une insulte du capitaine haddock.
Comment les chercheurs parviennent à ce chiffre ?
Il s’agit d’une étape de plus dans les sciences de l’attribution.
Vous savez, c’est cette discipline qui permet d'établir si un événement extrême est dû, ou non, au changement climatique.
Il s'agit de calculs complexes basés sur des modèles du climat.
Depuis 2014, un réseau de scientifiques internationaux s'est créé sur le sujet, le World Weather Attribution.
Par exemple, ils ont analysé 29 des centaines d'événements extrêmes survenus en 2024. 26 de ces 29 ont été rendus plus intenses et plus fréquents par les émissions humaines de gaz à effet de serre.
On peut donc dire dans quelle mesure un événement météorologique extrême est dû au réchauffement climatique.
Justin Mankin et Christopher Callahan proposent d'aller plus loin. Ils font un lien entre les dommages causés par les événements extrêmes et les émissions de chaque entreprise pétrolière.
Imaginez que l'atmosphère soit une baignoire et le CO2 de l'eau.
Les activités humaines sont un robinet qui remplit la baignoire jusqu'à ce qu'elle déborde. Dans cette analogie, Justin Mankin et Christopher Callahan, arrivent à modéliser non pas un robinet, mais 111. Un robinet pour chaque entreprise pétrolière.
Ils affirment pouvoir définir la responsabilité de chaque entreprise dans votre dégât des eaux.
Avec le but, in fine, de leur faire payer la facture à la juste mesure de leur participation au problème.
Cette étude pourra-t-elle être utilisée en justice ?
En tout cas, elle intéresse grandement les avocats et les associations spécialiste de l'environnement. Définir la responsabilité individuelle des entreprises pétrolières dans le réchauffement climatique est un enjeu de plusieurs procès en cours.
On peut citer le cas d'un agriculteur belge, Hugues Falys, qui veut faire payer TotalEnergie pour ses pertes de rendements liés au changement climatique. Ou encore l'agriculteur péruvien, Saúl Luciano Lliuya opposé depuis 2015 au géant RWE, qu’il accuse de contribuer à la fonte des glaces qui menace sa ville des Andes.
Aux Etats-Unis, deux Etats, le Vermont et New York ont voté la mise en place de fonds alimentés par les entreprises pour gérer les conséquences du changement climatique. Des initiatives que le président Trump cherche d'ailleurs à bloquer.
La transposition de la science dans le droit est loin d'être automatique.
Par exemple, est-ce qu'une entreprise pétrolière est responsable des émissions de votre voiture ?
Dans cette étude, les chercheurs partent du principe que oui. Mais, en droit, cela peut se discuter.
Justin Mankin fait le parallèle avec la crise des opiacés, aux Etats-Unis. Les firmes pharmaceutiques sont bien tenues pour responsable de l'utilisation de leur produit. Pourquoi en serait-il différent pour le pétrole ?
Cette étude est donc une étape supplémentaire, pour obliger les compagnies pétrolières à rendre des comptes.
Elles qui connaissaient depuis les années 70 les conséquences de la combustion massive d'énergie fossile.
NUMÉRIQUE Analyse
Mots-clés 5G ; besoins ; Numérique ; ondes ; téléphonie
Alors que s’ouvrent les enchères pour l’attribution des fréquences, des centaines de millions d’euros doivent être investis par les grands opérateurs du secteur, qui comptent sur cette rupture technologique pour ouvrir de nouveaux marchés. Quel est le sens de cet événement alors qu’il n’y a pas assez de personnel pour affronter l’épidémie de Covid-19 ?
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selon l’Arcep, « il a été estimé que l’amélioration de l’efficacité énergétique ne suffira pas, à long terme, à contrebalancer l’augmentation du trafic ». Or, en Chine, l’un des principaux pays producteurs de ces matériels, la consommation d’électricité provient à presque 60 % du charbon, l’énergie fossile la plus polluante.
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Il n’y a pas de « nous » unitaire qui tienne face à la 5G. Que vous soyez opérateur de téléphonie, ministre des entreprises, électrosensible, directement impacté·e par les dérèglements climatiques, parent·e inquiet ou inquiète de l’addiction aux écrans de ses enfants, habitant·e d’une zone blanche, insecte sensible au champ électromagnétique, vous n’êtes pas concerné·e de la même façon par cette question.
Pour se faire un avis sur la 5G, il faut donc se poser une question vieille comme les civilisations humaines : de quoi avons-nous besoin ?
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Dans ce nouveau monde marqué par l’anthropocène et l’épidémie, la continuation des vies humaines, animales et végétales dépend des limites que les sociétés s’imposent. Dans ces conditions, qui a le plus de valeur sociale : le banquier d’affaires qui aide LVMH à lever 100 millions d’euros pour monter au capital de Bolloré ou le prolétaire qui conduit les bennes à ordures et évite que les poubelles ne s’entassent dans les rues et les sous-sols d’immeubles lors du confinement ?
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Pour l’anthropologue canadien Kreg Hetherington, les infrastructures peuvent être vues comme des « lignes de front » de l’anthropocène, des tranchées creusées par les guerres que les sociétés humaines et le système capitaliste mènent contre les écosystèmes. En dérégulant le système climatique, en exterminant des espèces animales et végétales, en fabriquant un monde urbanisé et standardisé, notre civilisation fait la guerre au vivant. Et donc à nous-mêmes.
Une autre approche consiste à voir le monde comme un écosystème où toutes les espèces vivantes sont reliées les unes aux autres, et à en cultiver les moyens de subsistance. Ce sont les batailles menées autour de l’agriculture urbaine, des jardins ouvriers, des friches cultivées en ville, ou encore l’idée de créer des « biorégions » organisées selon les ressources naturelles qui s’y trouvent, et des bassins de population réduits. Sans oublier le mouvement d’expulsion des engrais et des pesticides de l’agriculture.
Pousser cette discussion à l’heure de l’ouverture des enchères de la 5G, c’est créer un cadre collectif et sensible de délibération, en dehors des conseils d’administration des sociétés de la tech. Et contre les tentatives d’intimidation des gouvernants, défendre les communs.
25 529 vues - 2,3 k - 29 - 404 k abonnés - 317 commentaires - #Radars #Scandale
En 2002, la sécurité routière était tout d’un coup devenue un des chevaux de bataille du Président Jacques Chirac et du gouvernement du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Le « plan radar » est alors mis sur la table dans le but, soit-disant, de « sauver des vies ». En 2018, ces fameux radars ont rapporté 860 millions d’euros à l’État. Un marché public juteux.
Comment ont-ils été attribués et a qui profitent-t-ils ? Comment ce plan, alors que Nicolas Sarkozy était encore ministre de l’Intérieur, s’est mis en place ? Qui gère la mise en place des radar, leur entretien et la gestion des PV ?
C’est le sujet du film enquête intitulé « Radar, machine à cash ». C’est pour en parler que notre journaliste Irving Magi a reçu les journalistes Stéphanie Fontaine et Antoine Champagne, qui ont participé à sa réalisation.
Pour visionner le film : https://reflets.info/articles/radar-la-machine-a-cash
Transcription : ... soupçons de prises illégales d'intérêts ...