Économie et social, Instit, Paix et justice
© Hélène Boissel-Arrieta / Greenpeace
À l’heure où l’extrême droite progresse dans de nombreux pays et où les effets du dérèglement climatique s’aggravent, une alliance dangereuse entre milliardaires, industries polluantes et ultra-conservateurs s’attaque violemment à nos droits, à nos libertés fondamentales et à notre environnement. Derrière ces affinités nuisibles se cache l’ombre du « carbofascisme ». Se saisir de ce terme, c’est prendre la mesure d’un danger bien réel pour nos démocraties comme pour la planète : celui d’un pouvoir autoritaire au service du profit et d’une idéologie réactionnaire.
1- Le carbofascisme, qu’est-ce que c’est ?
2- D’où vient le terme « carbofascisme » ?
3- Carbofascisme ou écofascisme : quelle est la différence ?
4- Dans quels pays le carbofascisme est-il une réalité aujourd’hui ?
5- Le carbofascisme existe-t-il en France ?
6- Quel est le lien entre les ultra-conservateurs, les grands pollueurs et le climat ?
7- Comment éviter que la crise climatique serve de prétexte à l’extrême droite ?
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Connu / TG le 19/06/25 à 9:19
Cette semaine, dans la Lutte Enchantée, Cyril Dion lance un appel aux personnes qui votent, suite aux sondages d'intention de vote favorables à l'extrême droite malgré les procédures judiciaires et condamnations à leurs encontres.
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arrêter de voter (ou arrêter de vouloir voter) pour des personnes qui mentent et qui volent ? Au minimum.
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à Trump aux États-Unis, à Nétanyahou en Israël, à Poutine, bref, à cette petite internationale réactionnaire fascisante qui est en train de nous pousser au bord du précipice écologique et démocratique.
Mais je pense aussi à la France.
Parce que tout de même, lundi matin, on apprenait que Marine Le Pen était la personnalité politique préférée des français dans le baromètre mensuel Odoxa pour la presse régionale et Public Sénat, avec 37% de sondés qui déclaraient la « soutenir » ou « avoir de la sympathie » pour elle.
La même Marine Le Pen qui était condamnée un peu plus tard dans la matinée à 4 ans de prison, dont 2 ferme et 5 ans d’inéligibilité pour avoir, pendant des années, organisé le détournement de fonds publics européens avec son parti (4 millions d’euros tout de même, prise dans la poche du contribuable, vous et moi).
Marine Le Pen qui a donc maintes fois menti et volé et pour qui 37% des sondés se disaient prêts à voter dans un sondage IFOP paru la veille.
Elle pourrait être remplacée à la présidentielle par Jordan Bardella qui est, lui aussi, visé par une plainte pour avoir contribué à fabriquer de fausses preuves lorsqu’il était assistant parlementaire fantôme au Parlement européen, qui a de multiples fois menti lors de la campagne des législatives de 2024, ça a été décrypté par Mediapart, l’Humanité, vous regarderez... 35 à 36% des Français seraient prêts à voter pour lui selon un sondage paru hier.
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extrême droite et destruction du vivant marchent désormais main dans la main.
Cela s’appelle le carbofascisme. (je vous encourage à lire le numéro de la revue Fracas ou la vidéo de Paloma Moritz sur Blast à ce sujet).
Comme l’écrit le collectif Zetkin dans son ouvrage Fascisme fossile : “Plus la crise écologique sera grave, plus l’attraction pour l’extrême droite sera grande.”
Car l’extrême droite se sert de l’écologie pour attiser les haines et récolter des voix. On l’a vu aux États-Unis. « Les écolos veulent vous priver de vos steaks, vos voitures, ils veulent vous empêcher de faire ce que vous voulez quand vous voulez : coller des éoliennes devant vos maisons, mais nous allons défendre votre mode de vie », disent-ils.
Et plus les contraintes liées à la crise écologique seront importantes, plus ils pourront utiliser ces arguments frauduleux pour se faire élire et rendre la situation plus catastrophique encore. Car le projet de l’extrême droite, c'est plutôt de faire tomber les lois, les normes, pour que le business ait les mains libres et que l’argent coule à flot. Et en premier lieu, les règles contraignantes qui protègent les océans, les forêts, les animaux, le climat.
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le collectif Zetkin : “plus la Terre se réchauffe, plus la défense du climat et l’antifascisme tendent à ne former qu’un seul et même combat”.
Et pour participer à combat, on peut faire une première chose à la portée de tout le monde : ne pas voter pour eux.
Ne pas voter pour des gens qui mentent et qui volent. Voilà.
Le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, alerte sur la progression de l’extrême droite partout en Europe, qui s’accompagne de nombreux reculs sur le front de la lutte contre le changement climatique.
Photo Jean-François Julliard. | JOSEPH MELIN-GREENPEACE
« La grammaire de l’extrême droite est bien connue : exploiter les peurs, désigner des boucs émissaires, manipuler l’information et instrumentaliser la colère. Ce schéma populiste, éprouvé depuis des décennies, opère aujourd’hui à plein régime.
L’offensive réactionnaire actuelle se nourrit de la haine, du racisme, de l’islamophobie, de l’antisémitisme, du sexisme, de la LGBTQI + phobie, elle menace directement certaines communautés et des pans entiers de notre société, des services publics à la culture en passant par la recherche scientifique.
Et elle cible aussi le cœur de notre mission sociale : l’écologie, et avec elle, toutes celles et ceux qui s’engagent pour mener les transformations sociétales dont notre monde a besoin face aux immenses défis des crises environnementales qui menacent la survie de l’humanité. La communauté scientifique, qui alerte sur le dépassement des limites planétaires et nous somme d’agir urgemment, est également attaquée. Ce phénomène porte un nom : le backlash écologique.
Aux États-Unis, Donald Trump et Elon Musk sont les figures de proue de ce mouvement
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Dans leur sillage se façonne un monde toujours plus dérégulé, au service des intérêts privés de quelques milliardaires. On y retrouve les puissants qui ont financé la campagne de Trump, des “carbofascistes” dont le refrain favori “Drill, baby, drill” commande de forer toujours plus, quitte à plonger toujours plus la planète dans le chaos climatique. Prêts à tout pour préserver leur fortune, ils attaquent frontalement les ONG environnementales comme Greenpeace USA, actuellement menacée par une poursuite bâillon aux États-Unis intentée par Energy Transfer. En cas de défaite, cette procédure pourrait entraîner la fermeture du bureau américain de Greenpeace, actif depuis plus de cinquante ans pour la protection de l’environnement.
La France n’échappe pas à ce mouvement délétère.
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«L’écologie d’extrême droite n’existe pas»
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ce que porte réellement l’écologie : des valeurs d’humanisme, de justice sociale et de tolérance. Loin des caricatures agitées par ses adversaires, elle se veut une promesse d’amélioration de qualité de vie pour toutes et tous, et doit être un rempart contre les inégalités sociales et les dérives autoritaires.
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L’extrême droite ne sauvera ni le pouvoir d’achat, ni notre environnement. Elle ne réglera pas la crise climatique ni n’empêchera la disparition des espèces. Elle n’améliorera pas les conditions de vie des Français et Françaises. Au contraire, derrière ses discours prétendument à l’écoute des préoccupations du peuple, elle est et restera du côté des élites économiques et des industries polluantes qui ne font qu’accroître les inégalités. Son projet est un mirage dangereux face auquel nous devons faire unité avec l’ensemble des forces qui se battent pour défendre l’environnement, les libertés associatives et les droits humains et contre toute forme de discrimination. »