Non à Newcleo et à la privatisation du nucléaire - Billet de blog 8 juillet 2025 / stop-newcleo
Par cette tribune, nous interpellons l'ensemble des forces politiques, associatives, syndicales et citoyennes à se positionner contre tout projet nucléaire privé, dont la start-up Newcleo constitue aujourd'hui l'avant-garde la plus structurée et financée.
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En France, l'entreprise Newcleo, née en 2021, vient de sortir du bois en annonçant ces dernières semaines son projet de déploiement ultra-rapide d'une nouvelle filière nucléaire de ''petits'' réacteurs à neutrons rapides.
D'ici 2032, Newcleo souhaite créer une usine de production de combustible MOX au plutonium à Marnay et Pont sur Seine à côté de la centrale de Nogent-sur-Seine dans l'Aube pour alimenter un premier réacteur refroidi au plomb (dit LFR pour Lead-cooled Fast Reactor) de démonstration de 30MW à côté de la centrale d'Avoine-Chinon, en Indre-et-Loire, avant de construire dans la foulée une vingtaine de réacteurs de 200MW stratégiquement situés, ainsi qu'un site d'entreposage pour ses déchets. Tout cela pour plusieurs milliards d'euros financés par des investisseurs privés européens, avec le soutien de l’État, d'EDF, d'Orano, du CEA ainsi que de RTE, qui vient de saisir la CNDP conjointement avec Newcleo pour le lancement d'un débat public d'ici la fin de cette année.
Cette filière à neutrons rapides ne peut voir le jour qu'en articulation avec les infrastructures nucléaires existantes, à commencer par l'usine d'extraction de plutonium, vieillissante et aux capacités d'entreposage saturées, de La Hague
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Alors que les EPR posent toujours autant de problèmes, l'industrie nucléaire française est à un tournant, prête à tout pour se perpétuer, même à laisser le secteur privé et ses start-ups s'emparer du nucléaire en capitalisant sur ses infrastructures publiques. Elle est parvenue à convaincre Macron de revenir sur sa décision de 2019 d'abandon définitif du programme de recherche ASTRID et de relancer la filière à neutrons rapides. Cette décision a été entérinée en toute discrétion par le Conseil Politique Nucléaire en mars 2025, en même temps que la décision de construire une nouvelle usine de la Hague, qui coûtera des dizaines de milliards d'euros
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En plus de la nouvelle usine de la Hague et du soutien à la startup Newcleo, à tous les niveaux l'accélération est sidérante : fusion de l'ASN et de l'IRSN, validation du programme EPR2 et de la prolongation de nombreux réacteurs au-delà de quarante ans, avance à marche forcée du projet CIGEO à Bure, relance du programme ASTRID, renforcement des collaborations avec le privé pour le méga-projet ITER, lancement à
grand frais des études de faisabilité du méga projet du CERN... des centaines de milliards d'euros sont investis dans des projets qui engagent les générations futures pour des millions d'années.
Dans la même veine, ce mardi 8 Juillet, un amendement porté par la sénatrice de l'Aube Vanina Paoli-Gagin et travaillé, selon ses propres dires, avec Newcleo, sera soumis en catimini au Sénat pour combler une "lacune" de la loi d'accélération du nucléaire de 2023, qui avait malencontreusement oublié d'inclure les usines de fabrication de combustibles dans son cadre. Si ce coup de force est acté, il permettrait à Newcleo de dérouler dès la rentrée 2025 l'incroyable agenda - révélé lors d'une réunion de l'ANCCLI le 25 juin 2025 - dicté par ses investisseurs : lancer une nouvelle filière nucléaire en sept ans.
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En matière de nucléaire, plus que dans tout autre domaine, mélanger vitesse et précipitation peut mener à des catastrophes irrémédiables
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pour la signer il suffit d'écrire à l'adresse : stop-newcleo[arobase]riseup.net
PREMIERS SIGNATAIRES
ASPE5V (Association de Sauvegarde du Patrimoine et de l' Environnement des 5 villages (Marnay Pont St Aubin Courtavant Barbuise)
Association « Environnement Développement Alternatif- Lille »
CEDRA (Collectif contre l'Enfouissement des Déchets Radio-Actifs)
Coopération des luttes locales Centre
Coordination Stop Cigéo, regroupant associations et collectifs locaux en lutte contre le projet Cigéo
Loire Vienne Zéro Nucléaire (Sortir Du Nucléaire Berry-Giennois-Puisaye, Sortir Du Nucléaire Pays nantais, Sortir Du Nucléaire Touraine, Sortir Du Nucléaire 41, SDN 49, ACEVE, Comité Centrales)
SDN Bugey
ADN 79
Terres de Luttes
ATTAC France
ATTAC - Comité Local 93 Sud
Amis de la Terre France
Fédération Anarchiste
Réseau Sortir du Nucléaire
Nos Voisins Lointains 3.11
CADE (Collectif des Associations de défense de l’Environnement Pays Basque-Sud des landes)
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Lyon - Villeurbanne - Caluire Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, assistera à la conférence annuelle organisée par l’association industrielle européenne Nucleareurope. |
mis à jour hier à 16:43 - Temps de lecture : 2 min |
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La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sera à Lyon ce mardi. Photo Progrès /Richard MOUILLAUD
Le gouvernement s’engage dans la relance du nucléaire en Europe. C’est dans ce cadre que la ministre de la Transition Énergétique, Agnès Pannier-Runacher, se rendra à Lyon, ce mardi. Elle assistera à la conférence annuelle organisée par l’association industrielle européenne « Nucleareurope », au Centre de congrès de Lyon.
Un partenariat pour soutenir le développement de nouveaux réacteurs
Après une réunion de travail en présence d’une trentaine de dirigeants d’entreprises de la filière nucléaire européenne, la ministre assistera à la signature d’un partenariat d’ingénierie entre les entreprises Assystem, VUJE et IDOM visant à soutenir le développement de nouveaux réacteurs nucléaires en Europe aux côtés d’EDF.
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Une visite de l’entreprise Edvance à Gerland
Agnès Pannier-Runacher se rendra ensuite sur le plateau d’ingénierie des EPR seconde génération d’Edvance, à Gerland, où elle ira à la rencontre des équipes qui travaillent sur la conception des réacteurs EPR2 pour faire un point sur l’avancement du projet. Le site de Gerland d’Edvance abritera une équipe d’ingénieurs et de techniciens qui atteindra 1000 à 1200 personnes d’ici 2025.
À l’issue de cette visite, la ministre rejoindra à nouveau la conférence annuelle de Nucleareurope pour la conclure.
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