Un quart des entreprises utilise désormais l'intelligence artificielle pour automatiser des processus, un chiffre en augmentation constante. ©AFP - Ricardo Milani
A la maison, à l'école, dans la sphère professionnelle : l'intelligence artificielle est devenue, pour nombre de d'entre nous, un partenaire du quotidien. Avec quelles conséquences ?
En 2013, "Her" -le film de Spike Jonze- affichait sur grand écran les tribulations d'un humain amoureux d'une intelligence artificielle, qui face à ses doutes, lui répondait: "vous vous habituerez".
Peut-être sommes nous en train de nous habituer plus tôt que prévu. Ce futur qu'on imaginait lointain s'est installé dans nos vies. Avec, partout, des circuits imprimés, des caméras qui permettent de voir, des micros pour entendre et des haut-parleurs pour calquer les interactions sur le comportement humain.
C'est notre rapport aux machines que ce numéro d'Interception explore et interroge. Avec des métiers qui disparaissent, des adolescents qui demandent à Chat GPT de faire les devoirs à leur place et à Perplexity ou Gemini des conseils pour gérer leurs relations amicales ou leurs déboires amoureux.
Il y a aussi ces éleveurs, qui gèrent leur exploitation laitière comme un jeu vidéo grandeur nature, avec des animaux suivis, contrôlés, surveillés par des algorithmes. Au total un quart des entreprises françaises utilisent désormais d'intelligence artificielle. Nous sommes près d'un tiers de la population à interagir de manière régulière voire quotidienne avec une IA.
C'est à Cagnes-sur-Mer que commence ce reportage, dans la voiture de Patricia, 37 ans, guidée -pour faire ses courses- par son smartphone.
L'IA dans nos vies, un reportage de Lorélie Carrive
Prise de son: Nicolas Matthias
Réalisation: Guillaume Girault
Attachée de Production: Martine Meyssonnier
Mixage: Jason Taouss
Clés : Info Société
Publié le dimanche 20 avril 2025 (première diffusion le dimanche 22 septembre 2024)
Des câbles réseau dans un data center. Image d'illustration. ©AFP - David Cleveland / Connect Images
Reportage dans les coulisses d’Internet et de nos vies toujours plus connectées, à la découverte de ces datacenters, qui stockent, reçoivent, envoient les milliards de données et, surtout, poussent comme des champignons. Indispensables à notre monde virtuel, ils sont aussi terriblement énergivores.
Envoyer un courriel, consulter un site internet, stocker une photo de vacances, regardez un film en streaming, participer à une réunion de travail à distance, utiliser son GPS en voiture… rien de cela n’est possible sans les datacenters. Si Internet est un réseau mondial qui transporte les données de nos vies quotidiennes hyperconnectées, les antennes et les câbles fibre-optique en sont les routes et les Centre données en sont les carrefours, les ronds-points, les péages, les entrepôts de stockage de cette toile mondiale.
La France en compte 250, c’est le 8eme parc mondial, avec une croissance exponentielle liée à l’augmentation permanente de la production de données, de leurs stockages, de leurs échanges, ainsi qu’au développement de l’intelligence artificielle. Encouragée par l’Etat, la filière s’est considérablement développée en France et attire les grands groupes. En Ile de France et à Mulhouse, Microsoft vient d’annoncer 4 milliards d’euros d’investissement. A Marseille, la multiplication des câbles sous-marins et des datacenters fait désormais de la cité phocéenne la 5ème plateforme mondiale d’interconnexion. Les chiffres donnent le vertige : dans 10 ans, l’humanité produira presque 50 fois plus de données qu’aujourd’hui.
Revers de la médaille : la consommation électrique des Datacenters. Aux Etats unis et en Chine, là où les datacenters s’étendent souvent sur 300, 500 ou 700.000 m2, on atteint des consommations de 15 à 20.000 mégawatts - 25 fois plus que la France dont le parc avoisine les 650 mégawatts. Consommateur d’énergie pour fonctionner en permanence, les serveurs abrités dans les datacenters doivent aussi être refroidis constamment. La facture climatique est donc salée, car ce sont aussi des millions de mètres cubes d’air ou d’eau brassés et réchauffés par leur passage au milieu des circuits informatiques qui sont rejetés.
Cette réalité mal connue pose la question de notre production effrénée de données, qui va de pair avec la numérisation de nos vies et de nos économies. Elle interroge aussi nos usages d’Internet -personnels et professionnels- et l’enjeu d’une forme de sobriété énergétique à développer. Elle pose un défi majeur à la filière qui multiplient les innovations pour améliorer son bilan carbone.
Clés : Société Tech – Web Économie numérique Gaz à effet de serre
L'équipe
Aurélien Colly Production
Antoine Giniaux Production
Sophie Parmentier Production
Gaetan Kolly Réalisation
Martine Meyssonnier Attaché(e) de production
Tr.: ...
industrie lourde des usines numériques ... 50 000 serveurs ... routeurs ... intermédiation ... aérothermes ... 40% d'énergie à se refroidir ... chaudière numérique (de 2 MW à 24 MW) ...
Collectif GreenIT, Frédéric Bordage ... sobriété numérique ... hygiène numérique, réduire nos impacts ...
Et si on prenait davantage le temps de vivre ? Le mouvement "slow" est né en Italie dans les années 1980, avec la slow-food en opposition aux fast-food. Depuis, l'éloge de la lenteur est prôné dans tous les domaines, par des hommes et des femmes engagés qui revendiquent que rien ne sert de courir.
Chaque été au Caylar, sur le plateau du Larzac, le festival Roc Castel est consacré au voyage lent. ©Radio France - Cécile Bidault / France Inter
Vivre moins vite. Stopper cette course effrénée après le temps, le temps qui passe et nous avale dans nos vies toujours plus pressées, plus pressantes, toujours plus débordantes, essayer de ne plus être toujours aussi débordés : on est nombreux à en rêver. Selon une étude de l’Observatoire Société et Consommation parue cette année, plus de la moitié des Français aspirent à calmer le rythme de leur vie quotidienne, et les deux tiers ont le sentiment que le monde change beaucoup trop vite.
Dans notre société moderne, on entend souvent que rapidité rime avec efficacité, mais est-ce vraiment le cas ? Ne perdons-nous pas notre temps à essayer d’en gagner, parfois jusqu’à l’épuisement ? Dans ce reportage, on a décidé de prendre le temps de vous emmener à la rencontre de femmes et d’hommes qui ont choisi de changer de rythme, pour des raisons personnelles ou écologiques, parfois radicalement.
“On est dans un monde où il faudrait toujours accélérer mais cette accélération permanente, à un moment, c’est invivable. On voit bien qu'il y a une espèce d'impasse. Plus on approche de cette impasse, plus il y en a qui accélèrent et plus il y en a qui s'interrogent.” Vincent Berthelot fait partie de ceux qui se sont questionnés, en urgence, et il a décidé de ralentir, dans sa vie. Il a créé l'agence des facteurs humains, qui délivre des lettres en mains propres, des messages "importants mais pas urgents".
La tendance du "slow"
Autre adepte du slow, Laure Dodier cette mère de famille de la région bordelaise a créé Ma slow boîte, qui accompagne les entrepreneurs et les entrepreneuses dans leur volonté de changer de rythme. "Je travaillais entre soixante et soixante-dix heures par semaine. Comme j'avais déjà fait un burn-out, j'ai mis le stop après une troisième ou quatrième crise de nerfs. Aujourd'hui, je suis à 25 heures par semaine, et finalement ça marche. Les entreprises passées à la semaine de quatre jours, il y en a beaucoup qui augmentent leurs performances".
Dans le magazine Interception, on démarre aujourd’hui à toute petite vitesse. Dans le village du Caylar, sur le plateau du Larzac, où se tient chaque été le festival Roc Castel, “Eloge du voyage lent”. En chemin, on a rencontré Gaylord, 38 ans, jadis manager dans la restauration rapide. Il a construit une roulotte qu’il tracte à vélo sans assistance électrique, en prenant tout son temps.
“La France qui ralentit”, reportage signé Cécile Bidault.
Clés : Société Transports Mobilité Burn-out
La prise d'eau des Ricous. C'est là que le canal de Gap récupère l'eau du Drac ©Radio France - Célia Quilleret
Les nouvelles vagues de chaleur qu'ont connu plusieurs régions françaises cet été et les niveaux très faibles de nombreuses nappes phréatiques font de l'eau une denrée de plus en plus rare et de plus en plus convoitée.
Le 25 mars 2023, à Saint Soline, dans les Deux-Sèvres, les forces de l’ordre s'opposaient à des manifestants rassemblés contre la construction de bassins artificiels au milieu de champs. Des stockages d’eau puisée en hiver dans la nappe phréatique, pour irriguer les terres agricoles du département pendant l’été. Une hérésie au service d’un modèle agricole productiviste pour les uns… une solution inéluctable face au changement climatique pour les autres.
Ces bassines seraient même le symbole d’une "guerre de l’eau" dans laquelle la France a basculé alors que cette eau de pluie, de neige, de nappe autrefois abondante et régulée par des saisons stables, est devenue incertaine, soumise aux aléas d’une météo imprévisible.
Eau agricole, eau à boire, eau de confort, eau industrielle… Comment gérer cette source de vie qui devient source de conflit ? Quel partage entre tous les usages ? Comment concilier la préservation de la ressource et de l’environnement avec des intérêts économiques dont dépendent aussi les territoires ?
Interception vous emmène aujourd’hui dans trois lieux représentatifs d’une France où l’enjeu du partage de l’eau est en train de s’imposer.
Dans les Hautes-Alpes, où l’eau de neige et des glaciers n’est plus une évidence…
Dans la plaine vosgienne, où l’eau minérale de Vittel est menacée...
Dans les Pyrénées-Orientales, qui connaissent une sécheresse historique et où les vendages ont commencées mi-août, de nuit et par 32°.
"L’eau, source de conflit", un reportage de Célia Quilleret, Marie Roussel et Antoine Giniaux.
Prise de son : Thibault Nascimben et Romain Luquiens
Réalisation : Jérôme Chélius, assisté de Martine Meyssonier
Mixage : Delphine Bodet
Vidéo : L'eau en Héritage - Le partage de la ressource, Association de Protection, d'Information et d'Etudes de l'Eau et de son Environnement https://veille-eau.com/videos/l-eau-en-heritage-le-partage-de-la-ressource
France Nature Environnement : De Caussade à Vittel, contre-exemple d'un juste partage de l'eau https://fne.asso.fr/actualites/de-caussade-a-vittel-contre-exemples-d-un-juste-partage-de-l-eau
Porteur d’aide publique - Organiser et gérer le partage de l'eau entre les usages https://aides-territoires.beta.gouv.fr/aides/927e-aide-organiser-et-gerer-le-partage-de-leau-en/