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Une méthode de recyclage des pales d’éoliennes à bas coût et peu énergivore - 14 avril 2025 \ 10h00 / Antoine Duval / L'Usine Nouvelle
Un nouveau procédé de recyclage mis au point par des chercheurs américains permet le recyclage des plastiques de pales d’éoliennes en de solides matériaux composites. Des travaux qui ont fait l’objet d’une publication en avril 2025 dans la revue "Resources, Conservation and Recycling".
Une méthode de recyclage des pales d’éoliennes à bas coût et peu énergivore
© WSU
Des blocs de pales d'éoliennes en fin de vie (gauche) sont recyclés en polymères renforcés par des fibres de verre (centre) puis mélangés à des thermoplastiques commerciaux pour former des matériaux composites robustes (droite).
Des chercheurs de l’université d’état de Washington (Etats-Unis) ont mis au point un nouveau moyen de recycler les composites utilisés pour les pales d’éoliennes à l’aide d’un solvant réutilisable à base de zinc. Les travaux de l’équipe américaine, publiés dans le numéro d’avril 2025 de la revue scientifique Resources, Conservation and Recycling, présentent un procédé permettant la synthèse de matériaux composites divers, tels que du nylon ou du polypropylène, plus solides.
Réutiliser les plastiques pour concevoir des matériaux composites solides
D’après une étude citée par les chercheurs américains, la quantité annuelle de déchets issus des pales d’éoliennes en fin de vie atteindra prochainement 100 000 tonnes en Europe. Les procédés pour recycler les polymères renforcés par des fibres de verre (glass fiber-reinforced polymers, GFRP) – composant jusqu’à 66 % des pales d’éoliennes, d’après une autre étude citée par les chercheurs - impliquent des techniques énergivores et peu respectueuses de l’environnement, telles que l’incinération, la pyrolyse ou le recyclage chimique à haute température (excédant 350 °C).
« Notre méthode de recyclage est adaptable à une production massive, à bas coût et respectueuse de l’environnement », décrit dans un communiqué Jinwen Zhang, co-auteur de l’étude. « C’est une solution soutenable de réutilisation de larges quantités de GFRP ». Plus économe en énergie, la solution de recyclage mise au point par les chercheurs américains débute par la découpe en cubes de quelques centimètres du GFRP contenus dans les pales d’éoliennes. Les cubes sont ensuite placés dans une solution aqueuse d’acétate de zinc et chauffés 2 heures durant dans un container pressurisé et à une température supérieure à 250°C. Ce procédé permet, d’après les résultats de l’étude, une dégradation à hauteur de 83 % des plastiques contenus dans les pales d’éoliennes. Par ailleurs, les chercheurs assurent dans leur étude que leur solvant non toxique est réutilisable à la fin de l’opération.
Les fibres de verre et les polymères décomposés obtenus sont ensuite mélangés à des thermoplastiques commerciaux pour former des matériaux composites de très haute solidité. En effet, les chercheurs précisent dans leur étude que l’ajout de GFRP triple la résistance à la traction de ces matériaux (131,3 MPa pour le thermoplastique incluant 70 % de GFRP contre 40,4 MPa pour le thermoplastique d'origine). Forts de ces résultats, les chercheurs américains ambitionnent désormais de concevoir des matériaux pour pales d’éoliennes entièrement recyclables.
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Le microbiologiste Didier Raoult lors d'une conférence depuis l'IHU Institut Méditerranée Infection à Marseille le 20 avril 2020 ©AFP - Christophe SIMON
Publié le mercredi 18 décembre 2024 / L'édito politique - Cohen
Didier Raoult est définitivement désavoué. Son étude initiale sur le traitement du COVID vient d’être rétractée par l’éditeur qui l’avait publiée.
Retirée, effacée de la littérature scientifique, avec une liste de griefs longue comme un confinement. Enfin ! Cette première étude sur l’hydroxychloroquine dont tous les scientifiques sachant lire une étude disaient déjà il y a près de 5 ans qu’elle ne valait pas un clou -méthodes douteuses, données manipulées, échantillon minuscule de 26 patients… en fait, elle n’aurait jamais dû être publiée.
Cette mystification a pourtant été le point de départ d’un scandale planétaire qui a coûté des vies -par milliers-, du temps, de l’argent -pour d’autres études. Et qui a fait de Didier Raoult une star.
Sans lui, sans le charisme rugueux et mégalomaniaque avec lequel il a hypnotisé des politiques, un président de la République, des animateurs télé qui venaient le consulter comme un oracle et surtout une partie des Français qui en ont fait au printemps 2020 l’une de leurs personnalités préférées, la supercherie n’aurait pas tenu deux semaines.
Je connais pas mal de scientifiques encore traumatisés par cette folie complotiste qui s’est emparé du pays de Descartes. Je rappelle que Raoult n’a pas seulement prétendu sauver des vies, il accusait les médecins qui refusaient son remède, d’envoyer leurs patients à la mort !
Avant d’affirmer que les vaccins rendaient malades et aggravaient l’épidémie. Voilà le principal legs de Raoult, devenu idole des antivax. Il aura été un terrible « semeur de doutes », comme l’a dit le patron des hôpitaux de Marseille François Crémieux.
Qui est responsable de cette dérive ?
D’abord ceux qui l’ont laissé faire et qui avaient les moyens de l’arrêter : les pouvoirs publics, le ministère de la Santé. Pendant deux ans, la communauté scientifique a tenté de se battre contre une désinformation dont le principal propagateur était à la tête d’un institut doté de 3 millions d’euros de subventions d’état. Insensé.
Mais n’oublions pas que les pro-Raoult ont été nombreux et puissants. Et pas forcément les moins éduqués. C’est l’aspect le plus troublant de l’étude que la Fondation Jean Jaurès avait réalisée à l’été 2020, auprès d’un millier de membres des groupes Facebook de soutien à Didier Raoult.
Le chercheur Antoine Bristielle y avait trouvé 42% de cadres et de professions intellectuelles supérieures. Le phénomène Raoult n’était pas le prolongement des gilets jaunes. D’ailleurs, le professeur marseillais ne l’a pas crié sur les toits, mais il a su charmer nombre de grands patrons, d’intellectuels ou de vedettes du show-biz.
Il a aussi entraîné des politiques.
Emmanuel Macron a cru devoir le flatter, le traiter de « grand scientifique ». Les Marseillais l’ont célébré : nobélisable, selon Renaud Muselier.
Et les antisystèmes l’ont reconnu comme un des leurs. Jean-Luc Mélenchon trouvait que « Raoult est trop mal aimé par les belles personnes pour ne pas éveiller l’intérêt ». Même réflexe au RN, sur le mode : les ennemis de mes ennemis sont mes amis. « C’est parce qu’il est critiqué que je l’ai acheté », dit Marine Le Pen après avoir placé dans sa crèche un santon à l’effigie de Raoult. Et avoir réclamé la prescription généralisée de chloroquine.
Jordan Bardella enfin, le prince de la métaphore (à ce micro) : « Raoult est à la médecine ce que nous sommes à la politique ! ».
Un vœu pour finir : puisse cette sinistre affaire Raoult, la plus grande offensive anti science en France depuis l’affaire Lyssenko… puisse cette histoire nous avoir vacciné une bonne fois -oui vacciné… contre les charlatans.
5 min de lecture
Philippe Quirion est docteur en économie de l’École des Mines de Paris. Il est chercheur au CNRS en économie de l’environnement et en économie de l’énergie. Il est également membre du bureau exécutif d’un important réseau d’ONG françaises sur le changement climatique: le réseau action climat.
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le GIEC prévoit plutôt que "D'ici 2050, la part de l'électricité fournie par les énergies renouvelables passera de 23 % en 2015 à entre 59 et 97 % sur des trajectoires de 1,5 °C sans dépassement ou avec un dépassement limité."
Note: les trajectoires avec dépassement sont celles où la température dépasse la barre des 1.5 degrés pour un temps, avant de finalement revenir sous ce seuil.
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Les cours des métaux ont un impact à court terme sur éolien et PV, mais la tendance est à la baisse et il n'y a pas de raison de penser qu'elle va s'inverser.
Connu / https://twitter.com/PaulNeau/status/1417812927655071744
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Rousselet Yannick a retweeté Paul Neau @PaulNeau · 14h
« Les énergies renouvelables et @JMJancovici »
Où il est montré que les règles de trois du président du @theShiftPR0JECT contre les énergies renouvelables ne résistent pas à l’analyse des publications scientifiques.
Merci @pquirion1 pour ce décryptage.
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Benoit Schmaltz @BenoitSchmaltz · 20 juil.
Merci cela dit il y a en effet des erreurs et exagérations chez JMJ. Ah si un autre angle mort assez gênant pour Quirion le concept d'EROI est complètement escamoté... Probablement parce qu'il donne l'avantage au nucléaire... Le problème d'être militant autant que scientifique
Mathias Flammang @matflamm · 21 juil.
La raison pour laquelle la Drapeau de la Chine a installé >130 GW d'EnR - et seulement 2 GW de Symbole radioactif - en 2020, n'est pas que Drapeau de la Chine soit gouvernée par magie par Greenpeace, mais à cause de la compétitivité économique & de la vitesse d’installation des EnR pour atteindre les objectifs climatiques Drapeau de la Chine !
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Benoit Schmaltz @BenoitSchmaltz · 20 juil.
Il y a aussi des angles morts très critiquables dans les analyses de Quirion. Postuler un monde en croissance où tout se passe est démesurément optimiste. La réponse sur la raréfaction des ressources est absolument indigente... Les travaux d'Olivier Vidal sont édifiants ici.
VLB @vincentlebiez · 20 juil.
Certains arguments de JMJ sont en effet critiquables mais dommage d’aller chercher un antinucléaire notoire pour lui apporter la contradiction. La vérité n’est sans doute ni chez l’un ni chez l’autre.
Gabin Guilpain @gabin_guilpain · 20 juil.
Est-ce important ? Du moment que les arguments sont fondés et corroborés par des sources solides, il n’y a rien de « dommage ». Ça n’empêche pas d’opposer d’autres arguments tout aussi fondés et de vérifier ceux avancés par M. Quirion.
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El Liam @ElLiam00064249 · 15h
Très très bon.
Par contre dommage de pas parler de la dif co2/kWh produit en prenant en compte tout le système en fonction de la proportion d'ENR dans le mix.
Mais très très bon sinon ^^'
Jo à vélo @Jo_a_velo · 20 juil.
Merci pour cet article. Est-ce que la question des ressources et de l'emprise au sol des installations renouvelables sera abordée? C'est un point important quand on compare au nucléaire.
B.P. @ben_persiani · 20 juil.
Sauf s'il s'intéresse à autre chose que l'argent non ? (Accessoirement, ce n'est pas ce que dit JMJ, qui indique justement que prix et stock ne vont pas liés. Il a sans doute tort dans ses caricatures sur les ENRi, mais cet angle d'attaque est étonnant)
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Legarsdutweet Visage songeur @legarsdutweet · 6h
Si JMJ ne parle que des STEP et ne parle pas du power to gas, ne serait-ce pas à cause d'un rendement bien meilleur?
Ismaël Benslimane Ruban de rappel @ismaelbensliman · 20 juil.
Très chouette, hâte de voir la suite. La partie la plus suspecte chez JMJ je trouve c'est les liens entre croissance et pétrole qu'il fait à chaque fois. Il se réfère jamais à l'immense littérature sur le sujet et qui est bien bien bien plus nuancée et complexe que son discours.
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