Ehud Olmert ©AFP - BERND VON JUTRCZENKA / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP
Ehud Olmert, ancien Premier ministre d'Israël de 2006 à 2009, était l'invité de Sonia Devillers ce mardi. Il dénonce la politique de Benyamin Nétanyahou, qui mène selon lui une "guerre à des fins personnelles" à Gaza, "et ça c'est un crime".
La guerre menée par Israël dans la bande de Gaza n'est "pas légitime et c'est un crime", dénonce ce mardi sur France Inter l'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert. "Quand la guerre a commencé, c'était la guerre la plus juste et la plus compréhensible, il n'y avait pas d'autre façon de réagir aux meurtres menés par le Hamas", explique-t-il. "Mais depuis mars 2025, cette guerre n'est pas acceptable, pas légitime", poursuit-il, car "l'État d'Israël n'a pas respecté l'accord qui aurait pu permettre la libération d'autres otages". "En Israël, il y a presque un consensus pour dire que Nétanyahou mène cette guerre à des fins personnelles et ça c'est un crime", insiste-t-il. "Quand on mène une guerre de cette sorte, c'est une guerre pas légitime et c'est un crime."
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Ces derniers jours, il a déclaré dans la presse qu'Israël commettait "des crimes de guerre". "Ça ne m'a pas rendu très populaire. Des gens ont été très fâchés mais il y en a autant qui m'ont remercié et encouragé", dit-il. Ehud Olmert utilise également le terme de "crimes de guerre" pour qualifier les agressions commises par certains colons israéliens en Cisjordanie. "Il y a une partie des colons qui font des choses vraiment inacceptables aux Palestiniens en Cisjordanie, ils brûlent leurs maisons, leurs champs, ce sont des crimes de guerre, qui sont faits sous le nez de la police et de l'armée israéliennes", dénonce-t-il.
Il réfute en revanche le terme de génocide, qu'il considère comme "pas justifié, pas valable, pas juste", "Il n'y a pas de politique de génocide", insiste-t-il.
L'ancien Premier ministre israélien milite depuis toujours pour la reconnaissance d'un État palestinien, "deux pays, l'État d'Israël et un État palestinien, sur la base des frontières de 1967", confirme-t-il. Il attend que l'administration Trump se mobilise pleinement pour mettre fin à cette guerre. "Je vais me réjouir si Trump invite Nétanyahou à la Maison-Blanche et qu'il dise dans le bureau ovale, devant les caméras, et qu'il va dire comme ça : 'Bibi, ça suffit, c'est fini, c'est fini, c'est la fin.'"