Guillaume Faburel défend la thèse d'une nécessaire "fin des villes", au sens des métropoles tentaculaires que nous connaissons aujourd'hui et dont la subsistance quotidienne n'est possible que par la dépendance avec les espaces environnants qu'elles vident de leurs ressources.
Avec Guillaume Faburel Professeur à l'Institut d'Urbanisme de Lyon - Université Lumière Lyon 2
Guillaume Faburel est géographe et professeur à l'Université Lyon 2, il défend la thèse d'une nécessaire "fin des villes", au sens des métropoles tentaculaires que nous connaissons aujourd'hui et dont la subsistance quotidienne n'est possible que par la dépendance avec les espaces environnants qu'elles vident de leurs ressources.
Auteur de Indécence urbaine - Pour un nouveau pacte avec le vivant (Climats – essai), pour lui les grandes villes sont responsables des crises majeures de notre temps. Elles imposent des rapports consuméristes et productivistes au monde sans offrir en retour une écologie à la hauteur de la dévastation orchestrée par l’idéologie urbaine. Pour enrayer ce mouvement mortifère, il ne s’agit pas seulement de changer de civilisation, mais de changer ce qu’est la civilisation, de développer la recherche d’autonomie comme mode de vie, dans ce qu’elle recrée de proximité et de solidarités, en faisant le choix d’une autre abondance, celle de la vie. Le monde d’après est là.
Co-organisateur et participant aux états généraux du post-urbain, de la Fondation de l’Écologie Politique, il participera aux rencontres de l'An III qui se tient les 14, 15 et 16 juin. Ces rencontres accompagnent le travail sur les perspectives du post-urbain et poursuivront le travail engagé depuis maintenant quatre années autour d’une géographie alternative, désurbanisée et réempaysannée, déconcentrée et poly-centralisée, démarchandisée et relocalisée, avec un peu de décroissance à la clef, proposant une autre façon d’habiter, autonome et écologique cette fois-ci, affrontant toutes les oppressions, toutes les dominations.
La ville comme moteur du changement ?
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Pendant les états généraux du post urbain qui commence le 14 juin 2024, Guillaume Faburel co-organise notamment un atelier Se soigner avec la nature ou comment préserver les savoirs grâce aux herboristes.
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tr.: ... bifurcation écologique ... les résultats de européennes étaient attendues ... depuis 50 ans de métropolisation ... enjeu de retisser du lien ... l'avenir de l'humanité se joue dans la ruralité ... réunir, mettre en partage ...
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L’unité est prête à s’emparer d’une vaste gamme de thèmes liés à toutes les formes de médiations dans l’espace des sociétés. Le nom de l’unité renvoie aux formes les plus diverses et le plus larges des mises en relations. Par son étymologie même, il fait directement écho à tous les milieux et tous les environnements et à la place des femmes, des hommes et des sociétés.
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La MÉDIANCE, le concept popularisé par Augustin Berque (emprunté au fûdosei de Tetsurô Watsuji) peut éventuellement être mobilisé. Il renvoie à l’idiosyncrasie d’un certain milieu, c’est-à-dire la relation d’une société à son environnement.
Les patrimoines, la patrimonialisation et les trajectoires patrimoniales, les paléoilieux et les environnements de l’anthropocène sont particulièrement étudiés. C’est aussi le cas des circuits productifs et distributifs, de l’alimentation et des MÉDIATIONS sociales et culturelles qui lui sont associées.
Les différentes formes de MÉDIATIONS et d’INTERMÉDIATIONS autant que les processus et les politiques de REMÉDIATION sont abordés de façon concrète et appliquée, notamment dans le contexte de l’urbanisation.
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Des paléo-écosystèmes à ceux de l’anthropocène, de la géo-archéologie aux contextes actuels de l’urbanisation généralisée et des différentes formes de mondialisation, la fabrique des paysages s’inscrit dans des processus cumulatifs et dans des dynamiques complexes et en INTER-RELATIONS.
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La notion de MÉDIATIONS est de fait omniprésente. Les individus autant que les sociétés, les regroupements familiaux autant que les collectifs (fondés sur des appartenances territoriales, des métiers et des savoir-faire, ou encore le partage d’une ou de plusieurs ressources) assurent des transactions entre eux et avec leurs environnements ; ils évoluent ensemble et avec eux. Milieux et environnements sont
ainsi co-construits.
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coprésence dans un lieu (sociabilité de la pratique collective) ... La prégnance des internets et des réseaux sociaux vient complexifier en dotant les individus d’une projection continue dans de multiples lieux faisant passer du régime de double absence à celui des présences multiples et venant fortement renouveler le débat sur la participation effective à ce qu’est la vie en société.
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L’INTÉGRATION DE l’UNITÉ DE RECHERCHE MÉDIATIONS
DANS LE PROJET DE L’ÉTABLISSEMENT SORBONNE UNIVERSITÉ
ET DE LA FACULTÉ DES LETTRES
... objectif d’être au coeur ... Parce qu’elle est par définition une science à l’interface de plusieurs disciplines, la Géographie ... construction d'une société post-COP21 ... futur Institut de la Mer. ...
La Gouvernance de l’Unité
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LE LABORATOIRE JUNIOR DE MÉDIATIONS
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Partage des ressources
À l’heure des sécheresses et des pollutions, les pénuries d’eau constituent une menace de plus en plus aiguë. Face à l’accaparement néolibéral et à la gestion autoritaire de cette ressource critique, le collectif Hydromondes, qui mène des enquêtes populaires sur les enjeux de l’eau à travers la France, imagine une alternative radicale : la démocratie directe de l’eau. Cet horizon passerait par la mise en œuvre de biorégions, concept invitant à délimiter les territoires selon leur réalité écologique, qui formeraient l’unité institutionnelle permettant une réappropriation collective des enjeux de l’eau.
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une biorégion est un morceau de la biosphère dont les limites ne sont pas définies par des frontières administratives (département, région, État…), mais par des limites géographiques et biologiques. Son périmètre est défini par les humains qui l’habitent – de façon autodéterminée et dans une volonté de prendre soin de ce milieu de vie commun. Une biorégion est donc l’alliage, sur un territoire donné, entre une communauté habitante humaine et une communauté biotique plus-qu’humaine. Elle doit être à la fois assez grande pour maintenir l’intégrité des espèces qui y vivent et des cycles qui s’y déploient (nutriments, migrations, cycles de l’eau) ; et assez petite pour que ses habitant·es la considèrent comme leur chez-eux 1.
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les deux milliards d’êtres humains qui vivent encore dans des communautés autochtones ou des sociétés paysannes 2 habitent déjà en grande partie au sein de telles biorégions – ou, en tout cas, ils et elles en sont bien plus proches que les six autres milliards qui sont enserrés dans l’urbanisation galopante du monde et ses chaînes d’approvisionnement néolibérales. Depuis la France hexagonale, c’est indéniable : l’ampleur du chantier est énorme. Pour autant, ce renversement de perspective est au cœur des pensées de l’écologie (dans leur grande diversité) depuis plus d’un siècle 3. Et, en cela, l’idée de biorégion apparaît comme l’une des approches les plus stimulantes, les plus ouvertes et les plus complètes pour mettre en œuvre de façon concrète, pratique et confédérale une réelle justice écologique et sociale.
Pas de biorégion sans réhabitant·es
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un mode de vie plus local, plus lent et qui fasse sens 5. Ces germes réhabitants restent marginaux (car l’organisation sociale majoritaire enferme une grande partie d’entre nous dans un monde de supermarchés, de voitures, d’énergies fossiles illimitées, de médias financiarisés et d’imaginaire de propriété privée absolue dont il est ardu de s’extirper et de s’émanciper). Mais c’est depuis ces marges grandissantes que l’idée de biorégion prend un sens concret et populaire. Et c’est donc dans ce sens-là qu’il s’agit d’essayer de lui donner corps ici et maintenant.
Les petites rivières font les grands fleuves
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bassins-versants
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Il semble ainsi manquer aujourd’hui deux choses principales à nos politiques de l’eau : une équité réelle (de la justice à la fois écologique et sociale qui parte des réalités des habitant·es) et de l’adaptabilité (à la fois aux particularités locales et à la modification en cours des cycles de l’eau)
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Neuf principes sous-tendent la démocratie de l’eau :
- L’eau est un don de la nature ;
- L’eau est essentielle à la vie ;
- L’eau relie toutes les formes de vie ;
- L’eau nécessaire à la survie doit être gratuite ;
- L’eau est une ressource limitée et épuisable ;
- L’eau doit être préservée ;
- L’eau est un commun ;
- Personne n’a droit à un “ permis de détruire ” ;
- Rien ne remplace l’eau. » 8
Reconsidérer l’ensemble de nos institutions de l’eau à l’aune de ces neuf principes
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Pour résumer : remettre l’eau au cœur de la fabrique du quotidien, lui redonner sa valeur première (celle d’être à la fois non marchande et d’être notre plus grande richesse), s’éduquer ensemble à la compréhension et au soin des bassins-versants et des cycles de l’eau qu’ils soutiennent… Tout cela en vue d’inventer de nouvelles façons de faire société qui permettent de continuer à bien vivre en des temps de plus en plus bouleversés. •
Renvois :
1 Voir Mathias Rollot et Marin Schaffner, Qu’est-ce qu’une biorégion ?, Wildproject, 2021.
2 Ces 25 % d’êtres humains qu’on s’évertue à faire disparaître, en même temps que leurs milieux de vie, depuis les débuts de l’ère coloniale et plus encore depuis l’ère industrielle – la Sixième extinction des espèces étant tout en même temps une extinction de la diversité des cultures humaines.
3 Voir Les Pensées de l’écologie : un manuel de poche, éds. Baptiste Lanaspeze et Marin Schaffner, Wildproject, 2022.
4 Peter Berg et Raymond Dasmann, « Réhabiter la Californie », EcoRev’, n°47, 2019, p.73-84.
5 Et probablement même une part de plus en plus grande de la population mondiale – à ce sujet, voir notamment Plurivers, un dictionnaire du post-développement, Wildproject, 2022.
6 À ce sujet, voir Les Veines de la Terre : une anthologie des bassins-versants, éds. Marin Schaffner, Mathias Rollot et François Guerroué, Wildproject, 2021.
7 Gary Snyder, Le Sens des lieux, Wildproject, 2018.
8 Vandana Shiva, La Guerre de l’eau : Privation, pollution et profit, Parangon, 2003.
9 Comme nous invitent à le faire nombre de communautés autochtones et paysannes partout sur la planète, souvent dans le sillage de collectifs de femmes en lutte. Invoquons notamment le slogan de la lutte contre le Dakota Pipeline Access : « We are here to protect water ».
10 Au-delà du Larzac ou de Notre-Dame-des-Landes qui sont des exemples bien connus, de nombreuses luttes populaires pour l’eau ont eu lieu en France depuis les années 1980. On pourra citer, entre autres : les habitant·es de la région de Sivens dans le Tarn (contre un barrage pour l’irrigation agricole) ; Eaux et rivières de Bretagne (pour le retour du saumon et contre l’agro-industrie, notamment les algues vertes) ; le Comité Loire vivante (contre l’aménagement bétonnier du bassin de la Loire) ; ou encore la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (contre le canal Rhin-Rhône et le barrage de Loyettes au Bugey, sur le Rhône).
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Connu / TG le 25/01/24 à 8:48
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Jean-Luc Mélenchon intervenait dans une conférence avec David Harvey organisée par l'Institut la Boétie le 12 avril 2023.
Cette conférence est la seconde organisée par le département de géographie de l’Institut La Boétie, dans le cadre de ses chaires, à l’occasion de la venue exceptionnelle de David Harvey en France.
David Harvey est un géographe britannique. Il est le fondateur de la géographie critique et à l’origine de la première lecture spatiale de la théorie marxiste. Aujourd’hui, géographe le plus cité du monde, il est une référence pour plusieurs générations d’intellectuels à travers le monde entier.
Après avoir présenté dans une première conférence le 8 avril 2023 sa théorie sur la géographie du capital, il dialogue avec Jean-Luc Mélenchon, co-président de l’Institut La Boétie et ancien candidat à l’élection présidentielle.
Dans cet échange exceptionnel et inédit, se mêle pensée critique théorique et de l’action politique transformatrice. Les deux évoque ensemble de nombreux sujets comme leurs conceptions de la ville, la crise du néolibéralisme, la place de l’État, l’état de la gauche et des mouvements sociaux en Europe et dans le monde.
Tr.: ... Céline Gintrac, coanimatrice du département géographie de l'ILB, Nicolas Vieillescase? ? ACT
3,74 k abonnés - 194+ - 2 886 vues - 10 commentaires LA CITÉ FERTILE
Cette conférence est la première d’une série de deux conférences données par Andreas Malm, dans le cadre des chaires du département de géographie de l’Institut La Boétie. Elle portera sur le capitalocène.
Andreas Malm est un géographe suédois, maître de conférence à l’université de Lund, militant du mouvement climat. Il a publié aux éditions La Fabrique L’anthropocène contre l’histoire (2017), Comment saboter un pipeline (2020) ou La chauve-souris et le capital (2020). Il a accepté de donner deux conférences pour le département de géographie de l’Institut La Boétie au premier semestre 2023 sur le capitalocène (23 mars à 18h30) et les stratégies de désobéissance (date à définir).
Cette première conférence se concentrera donc sur son travail sur les liens entre capitalisme et crise écologique. Andreas Malm, dans son analyse, part de la notion d’anthropocène, l’ère de la planète ou l’être humain est la principale force de modification des écosystèmes pour pointer les responsabilités particulières du capital. Il en arrive donc à remettre en question ce concept pour forger celui de capitalocène.
Traduction Marion Leclerc
Terminer >14:00 ACT
https://www.wikidata.org › wiki › Q57867944
Is the Okavango Delta the terminus of the East African Rift System ...
scholarly article by Anne-Morwenn Pastier et al published August 2017 in Tectonophysics. Is the Okavango Delta the terminus of the East African Rift System? Towards a new geodynamic model: Geodetic study and geophysical review (Q57867944) From Wikidata. Jump to navigation Jump to search.
Alors que nous sommes de plus en plus nombreux sur Terre, comment établir une gestion globale de notre impact sur la planète et préserver ainsi les ressources naturelles ? Et quel avenir pour l’Humanité ?
Avec Christian Grataloup Géographe, ancien professeur à l’université Paris-VII et à Sciences Po Paris, spécialiste de géohistoire. Géohistorien, il vient de publier "Atlas historique de la Terre" aux éditions Les Arènes.
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la natalité a chuté lors de la deuxième partie du XXᵉ siècle. On est passé de 5,4 enfants par femme à 2,1. Mais on vit aussi plus longtemps, donc, en plus d'être saturé, la planète vieillit
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C'est en Angleterre, en 1798, qu'il fait son apparition grâce au révérend Thomas Robert Malthus. À l'époque, Malthus prédit que d’ici 1980, une partie de la population manquera de nourriture.
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c'est le delta des perles, c'est-à-dire Canton et Hong Kong, avec tout ce qu'il y a entre les deux qui forment avec environ 60 millions d'habitants, la plus grande mégalopole au monde. Autrefois, c’était Mexico
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À lire aussi : Huit milliards d'humains sur Terre en novembre : la population mondiale en cinq graphiques https://www.radiofrance.fr/franceinter/huit-milliards-d-humains-sur-terre-en-novembre-la-population-mondiale-en-cinq-graphiques-9696410
Des inégalités entre les continents
... disparité entre l’Afrique et le reste du monde ...
La génération No Kids, une solution à la surpopulation ?
... les « Ginks », qui refusent d’avoir des enfants pour sauver notre planète ... Quand l’âge moyen d’une population est le plus bas, c'est généralement un moment de grands changements d'inventivité, y compris politiques. Le moment où la France a eu la population la plus jeune, c’était en 1789
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Nous pourrions nourrir 10 milliards d’humains sans problème
Pour Christian Grataloup, il n'y a pas d'optimum de nombre d'humains. Nous pouvons tout à fait en nourrir 10 milliards sur terre actuellement. C'est une question de rapports sociaux, la question n'est donc pas arithmétique, mais bien politique : « Nous ne sommes pas dans une société qui est mondialisée malgré tout ce qu'on nous raconter, mais dans une société fractionnée géopolitiquement, avec des affrontements à chaque jour. Prendre une décision collective est la seule bonne échelle possible, celle de la Terre. Ce qu'il faut, ce sont des mesures politiques à l'échelle mondiale et une réduction des inégalités Nord-sud, c’est la clé de tout et notamment vis à vis de l'Afrique subsaharienne. »
Quelles sont les solutions face à une planète surpeuplée ?
Pour notre invité, la réponse est simple : « L'essentiel, c'est de sortir du carbone
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Pour en savoir plus
Surpopulation : ne pas faire d’enfant pour la planète https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/social-lab/social-lab-du-dimanche-23-janvier-2022-1532164
L'équipe
Matthieu Noël, Production Cyril Lacarrière, Production déléguée Collaboration : Amel Khaldi Alexia Lacour Ghislain Fontana, Réalisation Manon Mariani, Chronique Quentin Lhui, Chronique
Découvertes il y a une vingtaine d’années, les immenses masses de vapeur d’eau qui survolent l’Amazonie, baptisées "rivières volantes", fascinent les chercheurs. Leur devenir pourrait être intimement lié à l’évolution du climat.
Poumon vert de la planète avec ses centaines de milliards d’arbres interconnectés, la forêt amazonienne est aussi, on le sait moins, un "océan vert" : depuis les racines des arbres jusqu’à la canopée, elle concentre la plus grande réserve d'eau douce de la Terre. Car la région sud-américaine est survolée par de gigantesques flux de vapeur d’eau, surnommées "rivières volantes", qui suscitent depuis une vingtaine d’années la curiosité des chercheurs. Inventeur du terme, le scientifique brésilien Antonio Donato Nobre a consacré sa carrière à étudier leur mécanisme, et à élucider le rôle complexe joué par la forêt dans le climat mondial. Deux grandes questions orientent ses recherches : pourquoi ne trouve-t-on pas de déserts sur le continent sud-américain, une exception à ces latitudes ? Et pourquoi les vents venus de l'hémisphère Nord parviennent-ils à traverser l'Équateur, qui sur le reste du globe agit comme un mur infranchissable ? Pour y répondre, le professeur Nobre s'est intéressé à la théorie récente de la "pompe biotique", selon laquelle les forêts, en créant une pression atmosphérique faible, déplacent l'air humide à l'intérieur des terres et aident à générer des précipitations. Autant de découvertes qui dddbligent à réécrire quelques chapitres des manuels scientifiques…
Énigmes géographiques
De la jungle amazonienne aux forêts boréales d’Europe du Nord, et jusqu’aux plus grands laboratoires et centres de recherche, ce film soulève de passionnantes énigmes géographiques pour révéler le fonctionnement de ces mystérieuses "rivières volantes" d’Amazonie, dont l'influence pourrait s’avérer majeure sur le climat mondial. Un argument supplémentaire pour préserver d’urgence cette région exceptionnelle, menacée par la déforestation.
Réalisation : Pascal Cuissot
Pays : France
Année : 2021
Connu / tg du 4/9/22 à 16:49
#4 DES TENDANCES - 396 978 vues - 7,4 k - 414 k abonnés - 589 commentaires
🇺🇦Jeudi 24 février 2022 - La Russie attaque l’Ukraine. Le Dessous des Cartes vous propose une présentation géographique de l’Ukraine pour mieux comprendre le cadre dans lequel se déroule cette tragique actualité.
Ce jeudi 24 février, à 6h du matin heure locale, le président russe Vladimir Poutine a annoncé qu’il allait entreprendre une “opération militaire spéciale” contre l'Ukraine. Dans les heures qui ont suivi cette déclaration de guerre, de nombreuses cibles civiles et militaires ont été visées par l’armée russe à travers tout le pays, jusque dans Kiev même. Une invasion caractérisée de l’Ukraine par la Russie qui aurait déjà causé la mort de plusieurs dizaines de personnes. Alors que la situation évolue de manière dramatique d’heure en heure, faisant ressurgir le spectre de la guerre pour l’Europe toute entière, le Dessous des Cartes vous propose une présentation géographique de l’Ukraine pour mieux comprendre le cadre dans lequel se déroule cette tragique actualité.
#Ukraine #Russie #Poutine - Magazine (France, 2021, 12mn)
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Du greenwashing, le biomimétisme ? Peut-être. Mais ce terme recouvre aussi des initiatives écologiques dans des domaines comme l’agriculture ou la préservation de la biodiversité.
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salon Biomim’expo ... réfléchir aux matériaux et remettre en cause « notre approche pétrochimique de la synthèse des matériaux »
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les récifs artificiels de la start-up Seaboost (créée en 2011, dix salariés) et de Réseau de transport d’électricité (RTE) interrogent. Seaboost en a notamment installé dans le parc naturel des Calanques, où 64 espèces de poissons sont ainsi revenues en trois ans. Quant à RTE, c’est sur ses câbles que des récifs artificiels en matériaux biosourcés sont installés, en forme d’oursins, de dômes, de rochers. Des couloirs et des porosités y sont aménagés pour permettre à la faune de s’y reproduire. C’est positif, car les écosystèmes marins jouent un rôle crucial dans la lutte contre le dérèglement climatique en absorbant le carbone. Mais cela ne doit pas nous dispenser, d’abord et avant tout, de préserver les récifs naturels.
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L’entreprise Phytorestore, quant à elle (70 salariés, ingénieurs, biologistes, paysagistes…), est spécialisée depuis 2005 dans la « dépollution de l’air, de l’eau, des sols et la restauration de la biodiversité grâce aux plantes », explique Thierry Jacquet, son fondateur et président. Sa spécialité : les « jardins filtrants ». Ainsi, Phytorestore crée des zones humides pour filtrer naturellement les rivières, notamment à la sortie des villes. Par exemple, à Nanterre, un parc a été reconstitué en 2010 sur 14 hectares où les berges en béton et en palplanches6 ont été remplacées par des aménagements écologiques avec des plantes aquatiques (typhas, phragmites, joncs…) permettant de créer des habitats pour les poissons et grenouilles. Mais Phytorestore mobilise aussi le biomimétisme pour dépolluer des sites industriels. Ainsi, depuis 2010, en Gironde, pour l’entreprise Decons : cette dernière, qui récupère et recycle des ferrailles, rejette dans ses eaux usées une quantité importante de métaux lourds et d’hydrocarbures. Ils sont désormais traités grâce à des bassins dotés de filtres végétalisés organiques (scirpes, carex, iris…).
Géomimétisme contre géo-ingénierie
Pour le consultant Pierre Gilbert, il faudrait aller plus loin et que les Etats s’emparent du biomimétisme à grande échelle. Il parle de « géomimétisme » pour désigner le biomimétisme consacré à la lutte contre le changement climatique, terme choisi en opposition à la géo-ingénierie qui propose de modifier artificiellement le climat, par exemple en injectant du dioxyde de soufre dans la haute atmosphère afin de le refroidir, sans tenir compte des dangers potentiels.
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Source d’inspiration pour l’architecture et l’urbanisme
Comme les ingénieurs, les architectes s’inspirent de la nature depuis longtemps. Les créations d’Antoni Gaudi à Barcelone en sont un bon exemple. La Sagrada Familia, dont la construction a démarré en 1882, est dotée de piliers très résistants imitant des branches d’arbres. L’Eastgate Centre d’Harare, au Zimbabwe, construit dans les années 1990, s’est de son côté inspiré d’une termitière pour se passer d’air conditionné. Les termites laissent en effet une multitude de trous dans leur habitat qui permettent à l’air de circuler.
Aujourd’hui, en France, on peut citer le projet de nouveau Centre international de recherche sur le cancer à Lyon. Des petites lames métalliques sur les façades de la cour intérieure imitent des pétales de fleur en se rétractant au froid et en se dilatant au chaud pour protéger le bâtiment du soleil. Ouvert en 2014 sur la friche industrielle des anciennes usines Renault, le groupe scolaire des sciences et de la biodiversité de Boulogne-Billancourt est, quant à lui, doté d’une enveloppe « vivante » : le mur d’enceinte est composé de failles, d’anfractuosités et de trous qui s’inspirent des parois des falaises et accueillent de nombreux oiseaux.
Mais pour le consultant Emmanuel Delannoy, il faut aller plus loin et créer de véritables villes bio¬mimétiques, capables de nourrir leurs habitants, peu imperméabilisées : comme dans la nature, l’eau y circulerait dans les sols pour être filtrée.
1. « Bio-inspirée », espace permanent dont Alternatives Economiques est partenaire.
2. Rue de l’échiquier, 2011 (1997).
3. Dans « Biomimétisme et bio-inspiration : nouvelles techniques, nouvelles éthiques ? », Techniques & culture, janvier 2019.
4. Auteur de Biomiméthique. Répondre à la crise du vivant par le biomimétisme, Rue de l’échiquier, 2021.
5. Auteur de Géomimétisme. Réguler le changement climatique grâce à la nature, Les Petits matins, 2020.
6. Elément, souvent métallique, permettant de consolider les fondations d’un bâtiment ou d’un ouvrage.
Revisitons le Néolithique ! - 14 mai 2021 Par Géographies en mouvement Blog : Le blog de Géographies en mouvement
mots-clés Agriculture néolithique 3 commentaires 12 recommandés
Le Néolithique marque-t-il un tournant dans l’histoire de l’humanité ? L’heure est à la remise en question, au moins partielle, de ce récit consensuel. Les récents ouvrages de James C. Scott et Pierre Madelin synthétisent quelques avancées sur la question. (Par Renaud Duterme)
... opposition entre chasseurs-cueilleurs d’une part et agriculteurs-éleveurs de l’autre. La seconde catégorie serait la destinée naturelle de toute société, conformément à une vision évolutionniste. Si tout indique un passage d’une économie de la cueillette à un économie agricole il y a environ 11 500 ans au Proche-Orient et 10 000 ans en Chine et en Mésoamérique, rien ne permet pourtant d’affirmer que ces deux modes d’existences n’ont pas cohabité et ont suivi cette linéarité. De nombreux indices attestent l’idée selon laquelle des plantes, notamment des céréales, furent cultivées d’abord sous forme sauvage et non véritablement domestiquées. Dans certaines régions abondantes, il est également attesté que la sédentarité a précédé (au moins de plusieurs siècles) le passage à l’agriculture.
Il semble enfin que de nombreuses populations, suite à l’effondrement de la société agricole à laquelle elles appartenaient, rebasculaient dans un mode de vie basé davantage sur la chasse et la cueillette. Ces exemples brouillent la frontière entre ces deux modes de vie et réfutent tout fatalisme dans la destinée des sociétés de chasseurs cueilleurs.
...
De nombreuses découvertes témoignent du fait que le passage à une société agricole sédentaire va dans bien des cas s’accompagner de problèmes sanitaires et alimentaires plus importants que dans les sociétés préagricoles. Les dernières recherches en paléontologie font état de populations de chasseurs-cueilleurs en meilleure santé, bénéficiant d’un régime alimentaire plus varié et contraintes de travailler moins d’heures, et de sociétés moins vulnérables face aux calamités climatiques et aux épidémies.
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ce tournant marquerait le début de l’Anthropocène ...
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plus d’hypothèses que de réponses sur un passé lointain dont nous ne sommes pas près (et le serons-nous un jour) d’avoir percer tous les mystères.
Réf. :
Pierre Madelin, Faut-il en finir avec la civilisation ? Écosociété, 2021 https://ecosociete.org/livres/faut-il-en-finir-avec-la-civilisation.
James C. Scott, Homo Domesticus. Une histoire profonde des premiers États, La Découverte, 2019 (anthropologue ) https://www.editionsladecouverte.fr/homo_domesticus-9782707199232.
Pour nous suivre sur Facebook : https://www.facebook.com/geographiesenmouvement
[1] Madelin voit dans l’apparition du stockage un marqueur historique plus pertinent pour comprendre l’émergence des inégalités. Stockage évidemment déjà pratiqué par des sociétés de chasseurs-cueilleurs.
Connu / https://twitter.com/MediapartBlogs/status/1393302601068957702
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Modalités de fonctionnement
Les groupes d’action sont constitués de 2 personnes au moins et sont invités à se diviser dès lors qu’ils réunissent une quinzaine de participant.e.s actifs. En effet, les groupes de petites tailles permettent l’implication réelle de chaque membre, évitent les obstacles à la mise en mouvement et favorisent un maillage fin du territoire.
Les groupes d’action privilégient la recherche du consentement plutôt que le vote pour les prises de décision et refusent les clivages de type majorité/minorité afin de favoriser les prises d’initiatives de chacun.e.
Les groupes d’action sont garants de la cohérence nationale du mouvement. Par conséquent, leurs initiatives doivent être compatible avec le programme « L’avenir en commun » et respecter les orientations stratégiques définies collectivement par les membres de la France insoumise.
Type de groupes d’actions
- géographiques sont constitués sur la base d’un territoire réduit (quartier, villages ou petites villes, cantons) et non à l’échelle d’une région, d’un département, d’une circonscription électorale ou d’une grande ville. Chaque insoumis.e ne peut assurer l’animation que d’un seul groupe d’action géographique.
- professionnels rassemblent des insoumis.es qui souhaitent agir au sein de leur entreprise ou de leur lieu d’étude.
- fonctionnels sont des groupes d’action transversaux autour de fonctions précises (mise en place de formation, organisation des apparitions publiques, rédaction de tracts, chorale insoumise, journaux locaux, auto-organisation, etc…).
- thématiques réunissent des insoumis.es qui souhaitent agir de concert sur un thème donné en lien avec les livrets thématiques correspondant.
Aucun groupe d’action ne peut s’approprier un territoire et y empêcher la libre création d’autres groupes d’action
...
permettre à l’ensemble des insoumis.es d’y participer
...
Pour favoriser des initiatives sur un territoire plus important, des groupes d’action peuvent engager des actions communes et se réunir pour les préparer en commun. Mais aucun groupe ou rassemblement de groupes ne peut constituer de structures intermédiaires permanentes qui prétendraient s’imposer aux autres groupes ou aux insoumis.es.
Néanmoins, à l’occasion des échéances électorales, le mouvement propose un cadre temporaire correspondant au découpage électoral
...
François BOCQUET a retweeté
Michel Guillou Personne jouant au handball @michelguillou · 10h
Ça y est, les données publiques de l'IGN sont libres et gratuites
Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend toutes ses données publiques relatives à la topographie, au relief et à la visualisation du territoire libres et gratuites.
numerama.com
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Un Hongrois a cartographié les veines de la terre, en mettant en évidence les cours d’eau qui sillonnent notre planète, il révèle des cartes aux allures de système sanguin.
Regardez la France, c’est intéressant.
Info et société - Décryptages - 13 min
Prochaine diffusion le vendredi 4 décembre à 06:00
Entre l’Afrique du Sud et l’Angola, le long de l’océan Atlantique, s’étend un pays peu connu, la Namibie. Entre montagnes et déserts, ce pays d’Afrique australe s’est bâti sur un double passé colonial, celui de la colonisation allemande et du génocide que celle-ci a fait subir à la population locale, puis celui de la colonisation sud-africaine avec l’expérience de l’apartheid. Quelles traces a laissées cette histoire douloureuse dans le pays ?
Et quel avenir pour la Namibie à la pauvreté endémique et aux inégalités records mais dont les paysages somptueux et les parcs animaliers séduisent touristes et visiteurs ?
Présentation : Emilie Aubry - Pays : France - Année : 2020
Essai Société Histoire
Par son histoire, propose François Héran, moins républicaine qu’on ne croit et plus respectueuse des croyances. Au lieu d’en faire un absolu, il est temps d’observer que ses conditions d’exercice se déploient dans un temps et un espace déterminés.
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Connu / https://twitter.com/TardifJulien/status/1322101642133704704
VERSION NON CORRIGE LIBE 13 05 2020 http://www.bruno-latour.fr/sites/default/files/downloads/20-LIBE-COVID-SARDIER.pdf
Entretien dans Libération 13 mai par Thibaut Sardier (13 mai 2020)
-> https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?wzidFg
A quoi peuvent ressembler les nouvelles classes sociales qui sortiront de cet exercice ?
Dans les années 1960, même si elles étaient déjà très disputées, on se repérait dans ces affaires de classes. Elles organisaient le paysage. Il faut donc reconstituer des classes, non plus en fonction des positions des individus dans le processus de production qui caractérisait les sociétés industrielles, mais selon les territoires dont ils dépendent pour satisfaire leurs besoins vitaux. C’est ce que je nomme les classes géo-sociales, dont l’intérêt est de permettre de faire émerger les conflits de classes nécessaires à l’organisation d’une future ligne politique. Il faut construire une conscience de classe géo-sociale qui permette à chacun de comprendre qu’il entre en lutte contre d’autres classes qui sont en train de bousiller ses conditions d’existence en vivant “hors sol” par leur niveau de consommation de pétrole et de ressources naturelles, la dégradation des écosystèmes qu’implique leur mode de vie, etc. Cela ne se fera que si l’on peut nommer ce sur quoi on est en désaccord, c’est-à-dire créer des lignes de conflit.
Extraits :
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Ce qui est commun à tout le monde, c’est que nous sommes tout à fait dépassés par la dimension de l’événement. Nos outils d’analyse sont insuffisants. Je voyais à peu près comment cerner la crise sanitaire. Mais la crise économique qui s’y articule me paraît tellement massive que je suis tenté de partir à la campagne et de m’écarter de ces problèmes sans plus penser à rien !
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[à propos de la Convention Citoyenne sur le Climat] ... changer pour s’adapter à la situation nouvelle que nous vivons. Tous les partis ont disparu, parce que le monde dont ils décrivaient les intérêts a disparu lui aussi. On n’a pas encore de nouvelle génération qui correspondrait aux cases géopolitiques, car on n’a pas de description par les gens eux-mêmes de ce à quoi ils tiennent. Les 150 personnes de la convention citoyenne ont fait un travail admirable et sont tous devenus des écologistes patentés, mais l’idée que leurs solutions seront suivies par 66 millions de Français parce qu’ils sont représentatifs de la population est naïve. Il faut avoir abandonné toute idée de ce que c’est que la vie politique pour croire que ça va marcher. C’est simplement l’opinion de 150 personnes soumises à un traitement admirable et fort coûteux, à qui on a fait prendre conscience des choses. Mais c’est 150 sur 66 millions ! Que fait-on pour les autres ?
Faire passer les idées, les doléances, d’un individu à l’autre jusqu’à la constitution des classes géo-sociales, plutôt que de passer par l’échelle englobante de l’Etat... Tout cela ressemble au modèle de circulation du virus.
Je ne peux m’empêcher de me réjouir que le virus nous donne une contre-leçon formidable :
il est entièrement en réseau ! ... le choix devant lequel nous sommes n’est pas une simple alternative entre l’action individuelle et la conquête de l’appareil d’Etat. Le virus n’a pas conquis l’appareil d’Etat, et il n’est pas non plus resté individuel ... Il est viral, il devient global en passant de l’un à l’autre. C’est le rappel d’un système d’action drôlement efficace.
Ndlr : métaphore car en fait, le virus ne fait RIEN ! Il bénéficie de NOTRE système planétaire !
Et /ccc, il démontre qu'elle est loin d'être décisive dans la médiation à opérer avec l'ensemble de la population...
Écologie - Entretiens
TAGS Anthropologie écologie relationnelle néolibéralisme philippe Descola transition écologique
Damien Deville est géographe et anthropologue de la nature. Il est l’auteur, avec Pierre Spelewoy, du récent Toutes les couleurs de la Terre – Ces liens qui peuvent sauver le monde paru aux éditions Tana. Il y développe plusieurs concepts, parmi lesquels celui « d’écologie relationnelle », qui s’oppose notamment à l’uniformisation du monde par le néolibéralisme. Dans ce riche entretien, nous avons demandé à ce jeune héritier de Philippe Descola comment il analysait les processus de destruction écologique, sociale et culturelle que nous traversons, et comment construire concrètement une autre approche de la relation, compatible avec la préservation de nos biens communs, a fortiori environnementaux. Réalisé par Clément Molinier et Pierre Gilbert, retranscrit par Manon Milcent.
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parti 6 mois travailler pour le ministère de l’Environnement du Queensland, dans une équipe de rangers, sur la protection des populations de koalas. Pour les protéger, les politiques publiques d’alors consistaient à les parquer dans des zones dédiées à la protection. Grillagées dans des forêts de protection, loin des activités humaines, le koala s’en porterait mieux. ... j’ai remis en cause mes acquis, car ce système de protection se confrontait à plusieurs biais. Un biais écologique d’abord, au sens scientifique du terme, dans le sens où parquer des koalas dans des zones spécifiques participait, sur du long terme, à limiter l’expression de la diversité génétique de la population. Une diversité pourtant nécessaire au renouvellement de l’espèce. Deuxième biais : on observait que certains koalas préféraient s’établir en zone péri-urbaine.
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dernier biais, davantage culturel, m’est apparu : les koalas sont énormément représentés dans les symboles australiens alors que la coexistence est refusée. C’était pour moi une instrumentalisation du vivant doublée d’une hypocrisie anthropologique. Cette expérience m’a dynamité l’esprit. D’ailleurs, je le découvrirai plus tard, la violence infligée aux koalas n’était que le miroir d’une pluralité de violences qui émergent des mondes occidentaux et qui fait de nombreuses victimes : les populations autochtones qui décident de vivre autrement, dont les aborigènes d’Australie – les violences faites aux koalas et les violences faites aux humains sont les deux faces d’une même médaille – mais aussi les territoires oubliés de l’économie monde, les violences faites aux femmes, aux Tsiganes, aux roms, les DOM-TOM marginalisés dans les démarches républicaines… Bref, par notre incapacité à penser la diversité, nous avons laissé sur le carreau nombre d’individus, de collectifs et de territoires.
De ce fait, contourner l’uniformisation des mondes demande, je crois, une réponse citoyenne et politique forte : remettre la diversité, qu’elle soit humaine ou non humaine, au cœur des modèles sociaux. Cette démarche peut offrir des dynamiques d’innovation majeures aux crises que nous connaissons tout en nous permettant de remettre de la poésie dans nos vies. En puisant dans la singularité de chaque être, de chaque imaginaire, de chaque territoire, des voies citoyennes et politiques se dégagent pour emmener le social et l’environnement dans un seul et même horizon.
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??????????? [TOUT ou RIEN copier ?!]
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En Cévennes par exemple, il y a beaucoup de conflits entre les néoruraux et les archéos cévenols. ... La culture de la résistance d’une part, et l’amour des montagnes d’autre part ! Deux symboles sur lesquels construire de l’inclusivité. Le lien au paysage comme projet territorial a également pour avantage de ne pas être anthropocentré. Il emmène anciens comme nouveaux, humains comme non humains dans un seul et même bateau. J’ai tendance à militer actuellement pour des politiques du symbole, au sens littéral du terme. Ça me fait penser à cette fameuse phrase de l’anthropologue Jean Malaurie : « sans symbole nous ne sommes rien, qu’un peuple de fourmis manipulées par le verbe, l’information et l’image ».
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tension très forte dans les milieux écolos, entre l’urgence climatique et sociale et les manières de cultiver des réponses qui demandent nécessairement du temps. Ce conflit, nous y sommes tous confrontés. Néanmoins, il reste impératif de cultiver le sens !
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se développent à Paris des fermes verticales, sans eau, sans sol. Elles sont très subventionnées au nom de l’autonomie alimentaire des villes. Elles entrent alors en concurrence avec l’agriculture des campagnes où les paysans cultivent pourtant les valeurs de la terre et n’arrivent plus à vivre de leurs métiers. Autrement dit, au nom de l’écologie à Paris, on détruit ce dont l’écologie est censée être la gardienne : la diversité des mondes.
Une deuxième clé de réponse se situe dans le dialogue entre la valorisation de la diversité à l’échelle locale et le sentiment d’appartenance à l’humanité. Il y a un imaginaire auquel j’aime me relier, même si en l’état il peut paraître de l’ordre de l’utopie. Le géographe Augustin Berque, qui a été très influent pour moi, propose dans ses travaux de penser la diversité via trois échelles à partir desquelles on pourrait déployer de nouvelles compétences politiques. La première est l’échelle de l’atmosphère, le matériau physico-chimique de la Terre. Cela correspondrait à des politiques internationales relevant d’un sens commun de l’humanité telle que la lutte contre le réchauffement climatique. Ajouter la vie sur terre permet de déployer une deuxième échelle : l’échelle écosystémique. C’est une échelle biorégionale en somme à partir desquelles se pensent et se préservent les grands équilibres de la vie. Il y a enfin l’échelle de l’habité, celle des symboles et de l’expérience partagée. Augustin Berque l’appelle « l’écoumène ». C’est une échelle beaucoup plus fine qui construit pourtant le vivre ensemble au quotidien. Un universel par-delà l’humain, se situe peut être dans un dialogue pertinent entre ces trois nouvelles échelles politiques et citoyennes.
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La crise du coronavirus montre à quel point nous avons besoin de relation et que l’expérience territoriale est tout ce qui compte face au présent. Y compris pour lutter contre la solitude qui est une bien grande maladie. Toute relation n’est pas physique, il y a également des espaces symboliques dans lesquels nous pouvons trouver des voies d’émancipation malgré le confinement qui a été mis en place. La crise sanitaire invite également à orienter des politiques décentralisées qui donnent les moyens à chaque lieu de faire face aux réalités qu’il traverse. Les relations entre individus laissent place ici à des relations de coopération entre territoires. Pendant des décennies nous les avons opposés. Peut-être arriverons-nous maintenant à les faire dialoguer ! Il y a une bataille culturelle à mener autour de cette égalité territoriale. Je crois même que cette bataille culturelle est mère de toutes les batailles, car, lorsque notre projection au monde change, tout change, à commencer par la vision politique d’une nation. Le coronavirus place l’humanité devant un tel choc qu’il permet ce pas de côté dans l’opinion.
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une feuille de route gouvernementale en deux temps : une rapide transition vers une économie décarbonée sur du court terme, demandant des arbitrages politiques nationaux assez forts tout en amorçant un retour aux territoires sur du moyen terme. Pour qu’il soit pertinent, le vivre ensemble ne peut pas être du ressort des états nations : il demande de placer au cœur des décisions des échelles d’action facilement appropriable par le tout citoyen, c’est-à-dire des échelles plutôt locales. L’un dans l’autre, face à l’uniformisation des mondes et aux précarités qui en émerge, il me semble inévitable de questionner non pas simplement le rôle de l’état, mais bien la place qu’il occupe dans les régimes démocratiques. Sur du long terme, je pense qu’il devra nécessairement s’effacer en partie pour laisser place à de nouvelles modalités d’interventions citoyennes et politiques. Expérimentons.
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réassumer notre propre vulnérabilité. Chaque être vivant a en commun d’être vulnérable, et pour s’adapter à cette condition, il a besoin des autres. Humains comme non humains sont interdépendants. Nous avons besoin des autres, et ce sont bien ces liens d’interdépendances qui doivent mobiliser l’action citoyenne. La deuxième, c’est la rencontre avec l’autre. La rencontre positionne les relations dans une dynamique créatrice. Un plus un, en géographie, ça n’a jamais fait deux. Lorsqu’on réussit à comprendre l’autre pour ce qu’il est vraiment, la rencontre ouvre des trajectoires d’innovations majeures.
Je me permets de préciser que rencontrer l’autre ce n’est pas nécessairement l’apprécier. Vivre la relation revient à accepter également les antagonismes, la différence, le refus. Enfin, puisque qu’on peut rencontrer l’autre en le dominant voir en le détruisant, il convient d’ajouter une troisième étape à cette société de la relation : la justice. Pour que les relations soient émancipatrices pour les deux parties prenantes, il est important d’exercer justice dans la coexistence. Ces trois thèmes sont suffisamment larges pour être mobilisés de manière extrêmement plurielle en fonction des réalités de chaque espace, de chaque communauté voir de chaque individu.
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la diversité que je projetais ailleurs est également présente ici, dans les moindres recoins de l’espace. Nous n’arrivons néanmoins plus à la voir et encore moins à la mettre au cœur de nos vies. Je crois que c’est lié en grande partie à nos modèles éducatifs qui ne valorisent pas assez les territoires. À la lumière de la relation, l’éducation devient également un objet de réforme. Philippe Descola milite effectivement pour davantage d’anthropologie à l’école. J’ajouterais pour ma part davantage de géographie et d’éthologie ! ... construire davantage de liens entre ce que l’on pense et ce que l’on fait de ses mains. Il n’y a presque plus d’activités manuelles dans les programmes pédagogiques et universitaires. Pourtant expérimenter un territoire passe également par le mouvement du corps et par les sens. ... dans les moments de bonheurs comme de malheurs, tout ce qui compte au final, c’est le vivre ensemble. La crise du coronavirus le confirme. Remettre ce vivre ensemble, par-delà l’humain, par-delà l’Occident et par-delà le visible, au cœur de l’action me semble être un beau chemin à suivre.
Ndlr : revisiter, approfondir, questionner notamment sur le lien entre république, fédéralisme et régionalisme / TdM ACT
Sciences & Prospectives - Chronique
A l'approche des élections municipales, les candidats font assaut de propositions sur le climat. Leurs prérogatives, notamment dans l'urbanisme et l'aménagement du territoire, ont jusqu'à présent plutôt desservi la cause climatique, écrit Jean-Marc Janvovici.
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le temps des promesses d'un monde meilleur, et, contexte aidant, une partie des engagements des candidats portera nécessairement sur la question du climat.
Que peuvent les maires dans ce difficile combat que nous n'avons toujours pas vraiment commencé à mener, si l'on en juge par l'évolution des émissions nationales et importées ?
Depuis la décentralisation de 1983, le premier domaine dans lequel les élus locaux ont un large pouvoir de décision est celui de l'urbanisme. L'aménagement du territoire, le nombre de constructions et le mode constructif sont désormais largement de leur responsabilité.
Etalement urbain
Or, ces décisions ont un impact majeur sur les émissions. D'abord, la localisation et le nombre des logements, des commerces et des activités pilotent le besoin en transport. Ces dernières années, force est de reconnaître que les élus locaux ont plutôt poussé du mauvais côté, en favorisant l'étalement urbain et la spécialisation géographique (les logements ici, les emplois là, et des routes entre les deux), dont l'exemple le plus emblématique est la multiplication des commerces de périphérie accessibles essentiellement en voiture.
Sur la mobilité du quotidien, les élus locaux ont aussi du pouvoir : ils peuvent décider de la plus ou moins grande place de la voirie accordée aux modes « doux » ( zones piétonnes , pistes cyclables), aux transports collectifs et au stationnement. Et là où passent voitures et camions, les limitations de vitesse - et donc la consommation de carburant - sont aussi de leur ressort.
Compter correctement le carbone
Le maire peut aussi oeuvrer pour le bas carbone en discriminant via ce critère tous les achats de la collectivité, de la cantine scolaire au chauffage de la piscine. Mais encore faut-il qu'il soit doté d'une compétence pour comprendre le problème à traiter et correctement compter le carbone, et, d'expérience, rien n'est moins sûr !
En matière d'énergie, ce sont les ENR permettant de substituer pétrole et gaz qui sont pertinentes (pompe à chaleur, bois de chauffage, biogaz pour transports). L'éolien et le solaire, très souvent invoqués pour revendiquer une « autonomie énergétique » qui est en fait illusoire, sont sans effet pour éviter des émissions : grâce au nucléaire, nos électrons sont déjà bas carbone.