Guillaume Faburel défend la thèse d'une nécessaire "fin des villes", au sens des métropoles tentaculaires que nous connaissons aujourd'hui et dont la subsistance quotidienne n'est possible que par la dépendance avec les espaces environnants qu'elles vident de leurs ressources.
Avec Guillaume Faburel Professeur à l'Institut d'Urbanisme de Lyon - Université Lumière Lyon 2
Guillaume Faburel est géographe et professeur à l'Université Lyon 2, il défend la thèse d'une nécessaire "fin des villes", au sens des métropoles tentaculaires que nous connaissons aujourd'hui et dont la subsistance quotidienne n'est possible que par la dépendance avec les espaces environnants qu'elles vident de leurs ressources.
Auteur de Indécence urbaine - Pour un nouveau pacte avec le vivant (Climats – essai), pour lui les grandes villes sont responsables des crises majeures de notre temps. Elles imposent des rapports consuméristes et productivistes au monde sans offrir en retour une écologie à la hauteur de la dévastation orchestrée par l’idéologie urbaine. Pour enrayer ce mouvement mortifère, il ne s’agit pas seulement de changer de civilisation, mais de changer ce qu’est la civilisation, de développer la recherche d’autonomie comme mode de vie, dans ce qu’elle recrée de proximité et de solidarités, en faisant le choix d’une autre abondance, celle de la vie. Le monde d’après est là.
Co-organisateur et participant aux états généraux du post-urbain, de la Fondation de l’Écologie Politique, il participera aux rencontres de l'An III qui se tient les 14, 15 et 16 juin. Ces rencontres accompagnent le travail sur les perspectives du post-urbain et poursuivront le travail engagé depuis maintenant quatre années autour d’une géographie alternative, désurbanisée et réempaysannée, déconcentrée et poly-centralisée, démarchandisée et relocalisée, avec un peu de décroissance à la clef, proposant une autre façon d’habiter, autonome et écologique cette fois-ci, affrontant toutes les oppressions, toutes les dominations.
La ville comme moteur du changement ?
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Pendant les états généraux du post urbain qui commence le 14 juin 2024, Guillaume Faburel co-organise notamment un atelier Se soigner avec la nature ou comment préserver les savoirs grâce aux herboristes.
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tr.: ... bifurcation écologique ... les résultats de européennes étaient attendues ... depuis 50 ans de métropolisation ... enjeu de retisser du lien ... l'avenir de l'humanité se joue dans la ruralité ... réunir, mettre en partage ...
Catégorie : Société
On a rarement autant parlé de désobéissance civile en France ! La confrontation entre le préfet et les élus de Poitiers et Grand Poitiers sur les subventions accordées à Alternatiba relance le débat sur l’impact de la loi pour
« le respect des principes républicains ».
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« Les « ateliers de désobéissance civile » (…) sont manifestement incompatibles avec le contrat d’engagement républicain présumé souscrit par l’association, considérant qu’ils inciteraient à un refus assumé et public de respecter les lois et règlements »,
a justifié Jean-Marie Girier dans un courrier adressé à Léonore Moncond’huy et Florence Jardin, maire de Poitiers et présidente de Grand Poitiers.
« Pas que le vote
pour s’exprimer »
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Dans les textes, la notion de désobéissance civile s’entend comme le fait de « transgresser délibérément, ouvertement, et de façon non violente, une loi en vigueur que les désobéissants jugent injuste, rappelle
Me Marie Dosé. Le dessein de cette transgression est de contraindre l’appareil politico-juridique à modifier ou abroger ladite norme. La désobéissance civile se différencie donc d’une infraction pénale dans son élément intentionnel. » L’avocate de Greenpeace France précise également que « la Cour européenne des droits de l’Homme la reconnaît comme faisant partie des libertés d’association et d’expression ».
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contrat d’engagement républicain et plus largement de la loi sur « le respect des principes républicains »,
dite contre les séparatismes.
« La rédaction floue de cette loi fait qu’elle est effectivement dangereuse pour la liberté des associations qui peuvent se voir retirer des subventions ou des agréments par l’Etat sur des motifs politiques et arbitraires »,
poursuit Me Dosé. En mars, Greenpeace, XR et une vingtaine d’autres associations ou ONG ont formé un recours en annulation devant le Conseil d’Etat contre son décret d’application. Il est toujours en cours d’instruction.
Connu / TG 1/10/22 À 14:20
Participez à la concertation préalable sur le projet d’extension du réseau de tramway !
Durée de lecture : 5 minutes
Clés : Luttes Énergie
Peut-on vouloir « réintroduire la nature en ville » et en même temps construire un « écoquartier » sur des jardins ouvriers et des terres maraîchères ? C’est le pari urbanistique risqué que tentent la ville franc-comtoise et sa maire écologiste.
Mots-clés agriculture urbaine Artificialisation densification Ecologie urbaine Etalement urbain mal logement métropole
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En 2019, le tribunal administratif a suspendu les travaux de l’écoquartier, estimant qu’il n’y avait pas d’intérêt public majeur à construire. L’année suivante, le Conseil d’État a contredit ce jugement mais confirmé l’interruption, considérant que les porteurs du projet n’avaient pas démontré la recherche de solutions alternatives.
Les mêmes échelons judiciaires doivent désormais se prononcer sur le fond du dossier. Si leur verdict est négatif, et si la consultation citoyenne se prononce contre l’écoquartier, la mairie abandonnera le projet. « S’il faut arrêter, il faut arrêter », dit Anne Vignot. D’ici là, elle fait savoir qu’elle pense que le dossier doit être « profondément remanié ». Quant à l’éphémère ZAD qui fut déclarée en juin dernier à Besançon, elle pourrait se réactiver avec les beaux jours. La charpente d’une agora est déjà en construction.
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Connu / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?rt7-_Q
Clés : Exploitation ; Métropole
La crise sanitaire depuis les infrastructures du capitalisme avancé
Toute crise – qu’elle soit économique, politique ou sanitaire – exacerbe et rend visibles les structures, les logiques profondes et les contradictions d’une société donnée. Dans celle que nous traversons actuellement, la logistique s’affirme encore une fois comme un domaine stratégique et le « talon d’Achille » de l’économie globalisée. Des ouvrier.es des entrepôts catapultés en « première ligne » aux chaînes globales d’approvisionnement diffusant le virus, des avions cargos livrant des masques depuis la Chine aux scandales sanitaires dans les entrepôts, le secteur logistique emprunte à tour de rôle l’image du sauveur et celle du coupable. Afin de dégager des lignes d’analyses et des perspectives d’intervention politique, une enquête collective a été lancée depuis la mi-mars, à travers la création d’un Groupe d’Enquête sur la Logistique (GEL). Ce texte est la première synthèse d’un travail collectif toujours en cours.
Pandémie en flux tendu
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Le virus du profit
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Les précaires du flux
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Les agences d’intérim des grands centres urbains voient exploser la demande pour les centres logistiques Amazon ou pour des multinationales de la messagerie https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/les-interimaires-chair-a-canon-de-la-crise-sanitaire-04096682. De la même manière, les plateformes de livraison de repas s’appuient en grande partie sur une main-d’œuvre migrante, qui exerce en louant des comptes à des tiers, qui n’a pas accès aux maigres aides financières exceptionnelles de l’État et qui n’a donc pas d’autre choix que de continuer à travailler.
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Résistances sanitaires en entrepôt
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Fait rare : à Clermont-Ferrand, 80 intérimaires d’une plateforme d’Auchan, soutenus par 200 embauchés, ont débrayé lorsque le directeur du site a annoncé qu’il n’y aura pas de prime pour eux https://www.facebook.com/watch/?v=2823245661290551.
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Ce qui est essentiel
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Amazon ... Suite à la procédure déposée par Sud-Commerce auprès du tribunal de Nanterre, la justice a enjoint la multinationale à limiter son activité à « la préparation et l’expédition des commandes de produits alimentaires, de produits d’hygiène et de produits médicaux ». Si cette décision a été confirmée en appel, dans un jugement sans précédent, la Cour de Versailles a cependant élargi la liste des produits concernés, en y ajoutant le high-tech et le matériel informatique, considérant qu’ils sont « indispensables au télétravail ». Donc les ouvriers doivent travailler en prenant des risques, pour que les cadres travaillent en étant protégés, une sorte de serpent (capitaliste) se mordant la queue.
Ces contradictions montrent à quel point les grandes entreprises font passer la production avant la santé des salarié.es et de leurs familles. Elles rejoignent celles du gouvernement qui a adopté un ton martial – de protection et d’unité nationale – tout en évoquant très vite un retour à la « guerre économique » qu’il va quand même falloir mener.
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c’est seulement lorsqu’un rapport de force s’établit dans l’entreprise, ou depuis l’extérieur mais vis à vis de l’entreprise, que des limitations de la production et de la circulation peuvent être conquises. Autrement dit, non pas en visant les comportements des consommateurs mais l’organisation productive dans son ensemble. Le cas de la Lombardie nous montre à quel point ces luttes sont fondamentales, puisqu’on sait aujourd’hui que la région est durement touchée en raison de la densité de son tissu industriel et urbain… et parce que les usines ont fermé trop tard ou continuent de tourner.
Vers un corps à corps
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souligner le rôle salutaire joué par les collectifs de travail qui ont su prendre en main la situation. Dans certains cas, on peut considérer que ce sont les militants syndicaux qui ont pris la direction sanitaire des entrepôts, assurant la distribution du matériel de protection et contrôlant la mise en œuvre des mesures sanitaires. Cette affirmation d’un pouvoir autonome dans l’usine rappelle d’ailleurs ce qui a pu être observé dans les hôpitaux, avec des équipes médicales suppléant des directions dépassées https://acta.zone/on-na-pas-fait-une-medecine-de-guerre-on-a-fait-une-medecine-de-penurie/.
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Dans la continuité du mouvement inachevé contre la réforme des retraites, l’autodéfense sanitaire du monde ouvrier réaffirme le refus de sacrifier la santé sur l’autel de l’économie. Elle suggère une ouverture des possibles dans les luttes à venir, orientée contre une des principales atteintes du capitalisme, celle qui touche directement les corps et le vivant. Avec désormais la certitude avérée d’une capacité autonome et d’une force populaire à même de prendre en charge ce qui ne peut être délégué à la gouvernance néolibérale.
- À ces dérogations s’ajoutent la possibilité élargie de faire travailler le dimanche, l’extension du temps de repos minimum de 9 à 11 heures, l’extension du travail de nuit de 8 à 12 heures par jours et la possibilité d’imposer jusqu’à 6 jours de congés payés seulement un jour à l’avance (contre 4 semaines à l’origine).
- Sur la dernière semaine de février, Carrefour, Leclerc et autres Lidl ont vu leur chiffre d’affaires bondir de plus de 6%. Le recours à la livraison à domicile a lui augmenté de 74%, contre 13% poour les passages en drive (Source MoneyVox, 09/03/2020).
- Ouest France le 14 Mars , puis l’Usine Nouvelle le 18 Mars, s’esclaffaient alors de voir tourner la logistique pour l’un et les drives pour l’autre « à plein régime ».
- Dans son point de conjoncture du 9 avril 2020, l’INSEE estimait que la consommation des ménages avait globalement diminué d’un tiers. La consommation de produits manufacturés diminuait de 38%, celle des services de 33%.
- Les trois quarts des entreprises interrogées par la Fédération de la Vente à Distance ont déclaré enregistrer un recul des ventes depuis le 15 Mars (Source : Fevad, 30 Mars 2020).
- Pendant les premières semaines de confinement, l’action Amazon a enchaîné trois de séances de records historiques à Wall Street. Le titre a gagné environ 30% depuis le début de l’année, alors que l’indice Dow Jones a reculé de 18% sur la même période, plombé par la crise du coronavirus. Le 1er Mai, en réponse à un mobilisation naissante dans le secteur du e-commerce aux États-Unis, le groupe a annoncé qu’il investirait l’intégralité des bénéfices du trimestre (avril-mai-juin) pour renforcer les mesures de sécurité dans ses entrepôts. Cette décision a fait chuter le titre en Bourse de 5%, ce qui reste assez peu comparé à l’impact politique et médiatique d’une multinationale qui s’affiche comme étant en pointe dans la protection sanitaire, voire en mesure de surpasser l’action des États.
- Laure Brenas, PDG de CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques, filiale EHDH) a ainsi déclaré, légèrement vexée : « Ils [le gouvernement] nous ont questionnés sur nos disponibilités, puis on a appris qu’ils avaient décidé de passer par Geodis sans que nous ayons été consultés » (Source Libération, 25/03/2020).
- Comme l’a bien décrit une enquête conduite par Médiapart : « Travail sous épidémie: « Pour les intérimaires, les fractures sont béantes »», par Mathilde Goanec, 21/03/2020.
- Déclaration de Souad, intérimaire chez Fedex, publiée par l’AFP le 08/04/2020.
- Face à la crise, le gouvernement a d’ailleurs annoncé le report à septembre du deuxième volet de sa réforme de l’assurance chômage, qui vise à durcir fortement les conditions d’indemnisation des travailleurs précaires.
- Comme la révélé l’enregistrement pirate d’une réunion à distance avec les syndicats, diffusé par Mediapart le 21/03/2020. L’extrait permet aussi de constater la façon dont le management a utilisé, dans un premier temps, le discours gouvernemental pour justifier le maintien de l’activité.
- Dans la critique du modèle Amazon, il est important d’inclure le fait que la multinationale s’appuie sur un gigantesque réseau de sous-traitance qui concerne une multiplicité d’acteurs : des entreprises publiques comme La Poste et sa filiale Chronopost, des filiales privatisées de la SCNF comme Geodis, des grands groupes de logistique comme TNT, Fedex ou XPO, ainsi que de très nombreuses PME du transport et de la livraison.
La réduction des déchets et le devenir des incinérateurs font partie des enjeux majeurs de cette première élection métropolitaine. Nous vous l’expliquions ici, là ou encore là. Dans cette tribune publiée sur Rue89Lyon, l’association Zéro Déchet Lyon interpelle les futur.e.s candidat.e.s et présente ses propositions
Marie Papin et Jacques Goulpeau : Respectivement présidente et vice-président de Zéro Déchet Lyon https://zerodechetlyon.org/ - 0 réaction
Nos futur.e.s élu.e.s de la Métropole de Lyon auront très prochainement un choix à faire concernant la gestion des déchets : dépenser 600 millions d’euros pour renouveler nos deux incinérateurs en fin de vie, équipements technologiques complexes qui ont « besoin » de déchets pour fonctionner ; ou bien miser sur l’innovation sociale, la prévention et le recyclage qui ont déjà prouvé leur capacité à créer des emplois non délocalisables, à diminuer les pollutions et à maîtriser les coûts de gestion des déchets qui ont déjà été multipliés par 4 en 30 ans (page 80 du rapport de l’ADEME sur les chiffres-clés des déchets https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/dechets-chiffres-cles-2017-010269.pdf).
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réduire de 50% le poids de notre « bac gris » voué à l’incinération est non seulement possible, mais financièrement, socialement et écologiquement bénéfique.
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Arrêtons le gâchis !
Car que brûle-t-on ? Du verre, du métal, du papier, du carton et du plastique ! 44% du bacs gris, soit 98 kg/an/hab., pourraient être recyclés et encore mieux évités par des changements de consommation simples. Qu’en est-il des extensions des consignes de tri effectives depuis le 1er janvier 2020 ? Sans la tarification incitative (voir plus bas), l’effet est marginal sur le bac gris (page 4 du rapport 2017 de Citeo https://bo.citeo.com/sites/default/files/2019-07/Citeo_Rapport%20Plastique%20VF.pdf).
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La province de Trévise https://zerowasteeurope.eu/downloads/case-study-4-the-story-of-contarina/, 500 000 habitant.e.s a atteint un bac gris à 50 kg/hab./an.
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Nos propositions
- Mettre en place une pluralité de solutions de gestion des biodéchets adaptées aux différents types d’habitats de la Métropole (dense, pavillonnaire…) ; le compostage de qualité agronomique et de proximité doit être privilégié.
- Mettre en place une tarification incitative
- Allouer 5% du budget de gestion des déchets à la prévention
- Fusionner les services Gestion et Prévention de la Métropole
- Avoir une Métropole exemplaire: bannir le plastique à usage unique, systématiser l’éco-conception pour toutes les commandes publiques : cantines, fournitures matérielles, événementiel, construction, informatique…
- Systématiser l’accès à la réparabilité
- Encourager et faciliter l’ouverture de commerces « vrac » et de circuits courts
- Prioriser la rénovation thermique des logements directement fournis en chaleur par les incinérateurs pour compenser la diminution de déchets incinérés et préserver une énergie à bas coût.
- Mettre en place un plan de lutte contre le plastique à usage unique
- Promouvoir les textiles sanitaires réutilisables
La fin de vie des incinérateurs en 2028 est une opportunité historique d’avancer vers une autre société
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Aux candidat.e.s à la Métropole ce samedi 18 janvier, lors du débat que nous organisons, nous montrerons que réduire nos déchets de 50%, c’est la création de 4600 emplois non délocalisables, c’est 300 millions d’euros en moins d’investissement pour les incinérateurs, et c’est aussi évidemment une diminution notable des émissions de gaz à effet de serre directs et indirects.
*Aller plus loin
- Poubelles situées rue de la Part-Dieu à la Guillotière. ©NP/Rue89Lyon#Enjeux2020 - Réduire les déchets : les propositions des candidats à Lyon https://www.rue89lyon.fr/2019/12/18/enjeux2020-reduire-les-dechets-les-propositions-des-candidats/
- L'un des deux incinérateurs lyonnais : celui de Gerland. ©LB/Rue89Lyon#Enjeux2020 - Déchets à Lyon : la brûlante question des incinérateurs https://www.rue89lyon.fr/2019/12/18/enjeux2020-dechets-a-lyon-la-brulante-question-des-incinerateurs/
- La question des déchets à Lyon, Bordeaux et Strasbourg. Par Rue89 Lyon, Rue89 Strasbourg et Rue89 Bordeaux#Enjeux2020 : Lyon, Bordeaux et Strasbourg peinent à réduire leurs déchets https://www.rue89lyon.fr/2019/12/18/enjeux2020-lyon-bordeaux-et-strasbourg-peinent-a-reduire-leurs-dechets/
*Clés : déchets élections métropolitaines Incinérateurs Metropole de Lyon
Connu / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?n00QZg
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P26 "Ceux qui parlent d’écologie sans aborder frontalement la question de la vie quotidienne sous tous ses aspects, ceux qui n’ont à la bouche que les mots « compensation », « bilan carbone », « développement durable », « green tech », « transition », « empreinte écologique », ceux-là parlent une langue morte, celle de la comptabilité du désastre.
Pour esquisser les fondements d’une écologie communale et révolutionnaire, ancrée dans la vie quotidienne, peut être faudrait-il repartir de la notion d’écosophie de Félix Guattari. Pour lui, la question écologique se situe à la lisière de trois registres : « celui de l’environnement, celui des rapports sociaux, et celui de la subjectivité humaine ». Dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes s’expérimentent des formes de vie commune à même de tenir inséparés ces trois registres de l’écologie, comme en témoigne notre relation à la forêt."
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un bien commun dont les habitants jouissent simultanément, apprenant laborieusement à concilier, à superposer et à ménager leurs multiples usages, apprenant aussi à prendre soin du bocage comme s’ils prenaient soin d’eux mêmes, à réparer le monde pour les prochaines générations d’habitants. Cette expérience
vécue est à rapprocher de la définition du communisme que donnait Karl Marx dans « l’idéologie allemande » comme le dépassement « de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme. »
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p30 ... seule une forme de propriété collective peut garantir une dimension intergénérationnelle qui dépasse l’espérance de vie des usagers actuels. Tant que nous n’aurons pas renversé la propriété privée de la terre et des moyens de productions pour y substituer une propriété d’usage ... C’est dans cette tentative d’invention coutumière, plus que les stratégies de détournement d’outils juridiques existants (bail de fermage, fonds de dotation) que réside tout l’intérêt de ce qui se vit dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes ... Pour que l’absence de l’État ne reconduise ni le règne libéral du chacun fait ce qu’il veut, ni la loi du plus fort, ni la guerre de tous contre tous, encore faut-il constituer les germes d’une autonomie communale ... L’État se pose comme le garant de l’absence de guerre civile tout en s’adonnant bel et bien à des formes plus ou moins euphémisées de guerre civile contre sa population. La dimension la plus explicitement visible de ce double-jeu est la militarisation du maintien de l’ordre. Aurait-on seulement imaginé il y quelques années, qu’un tank puisse faire face à des manifestants sur lesquels il est devenu banal de tirer avec des armes de guerre ?
Jusqu’où nous mènera l’extension illimitée de l’état d’exception dans les démocraties occidentales ? ... Renverser le pouvoir en place est absolument nécessaire mais notoirement insuffisant. Pour que la destitution signifie plus qu’un simple renversement du régime, voire même pour qu’un tel renversement soit possible, encore faut-il constituer, ou plutôt faire consister autre chose localement.
La ZAD nous a confronté de plein fouet à l’extrême difficulté de retisser de la communauté politique, de réinventer des us et coutumes, de substituer à la loi républicaine des règles communes élaborées par et pour une communauté d’habitants suffisamment soudée, solide et puissante pour les faire appliquer.
Pendant cinq années entre 2013 et 2018, l’apparente absence du pouvoir institué nous a cruellement mis face à tout ce qu’il reste en nous de pouvoir incorporé : libéralisme existentiel, individualisme, recroquevillement dans les identités et les idéologies, incapacité à faire communauté sans tradition. ... Ou pour le dire plus subtilement : d’une communauté d’abord fondée sur un refus (même si elle portait en elle une positivité), à une communauté avant tout soudée autour d’une affirmation, d’un devenir ... L’une de nos erreurs, c’est d’avoir laissé dire que la diversité de la communauté négative était une force en soi et pour soi. C’est aussi d’avoir eu besoin du mythe de l’unité dans la diversité au point de faire passer les six points pour l’avenir de la ZAD comme la position du mouvement anti-aéroport. Or si toutes les composantes du mouvement ont validé le texte, c’est au forceps. En réalité, les six points incarnaient plutôt la position d’une frange active de chaque composante.
Trop longtemps, nous avons occulté les violents conflits qui ont toujours traversé le mouvement afin de donner à l’ennemi l’apparence d’une indéfectible unité. Nous nous sommes efforcés de ne rien laisser transparaître des batailles internes qui nous ont traversées entre 2013 et l’abandon du projet. Celles-ci venaient toucher des questions extrêmement sensibles : les conséquences pratiques de la vie sans police; l’accès aux champs et aux parcelles agricoles; l’usage des routes, chemins et sentiers; la cohabitation de rapports antagonistes à la nature et à l’agriculture; certains comportements individualistes et actes de malveillance envers nos voisins des bourgs alentours ou envers d’autres habitants de la ZAD, etc ... Ce que nous apprend l’expérience de la ZAD, c’est que si la communauté négative recèle une considérable puissance de destitution, construire une commune depuis une simple juxtaposition de différences, une addition d’identités antagonistes est en revanche impossible. La commune exige un liant bien plus consistant que la diversité tactique face à l’ennemi commun. ... En l’absence de tradition séculaire comme au Chiapas, c’est dans l’avènement de nouvelles formes contemporaines de créolisation que se situe l’assise culturelle des nouvelles communalités à venir. ... Ce que la créolisation recèle de magique et de sublime, c’est qu’elle relie ensemble des identités absolument hétérogènes. Elle leur offre un langage commun, sans pour autant les fondre et les confondre. ... une forme de créolisation politique qui reste à inventer.
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XI COMMUNISATION ? ... la communisation des terres ne peut être octroyée par l’État. La communisation est un processus. Elle ne se décrète pas. C’est une mise en partage en acte par et pour les habitants de chaque localité. La communisation se construit. ... Le temps que l’inconséquence libérale-libertaire ne fragmente absolument tous les liens. ... Que l’on se penche par contraste sur les communes rurales aragonaises de 1936, ou sur le mouvement révolutionnaire zapatiste, alors on découvrira des tentatives de communisation des terres. Un processus qui commence par une prise et répartition des terres à l’échelle de chaque localité, et qui ménage toujours de l’espace pour une multiplicité d’usages collectifs, individuels et familiaux. Le commun ne s’impose pas mais s’appose à des expériences et des solidarités qui se tissent au long cours. On pourrait même dire qu’il s’apprend. ... nous avons la naïveté de nous réjouir que le bocage de Notre-Dame-des-Landes abrite de telles expériences de communisation des terres plutôt que des parkings, une tour de contrôle et un duty-free. Là réside notre victoire. ... souligner comment la ZAD, du 22 Février 2014 aux émeutes de 2016 contre la loi travail en passant par celles pour Rémi Fraisse, a contribué à sa mesure au retour de l’offensivité dans les rues de Nantes. Elle a apporté une pierre à l’émergence du contexte politique agité que nous connaissons aujourd’hui, comme en témoignent les cabanes de palettes qui ont fleuri l’année dernière sur tous les ronds-points de France. ... situation insurrectionnelle » une situation dans laquelle il y a une vacance du pouvoir en un lieu et un temps donné ... Depuis le mouvement contre la loi travail jusqu’au surgissement des gilets jaunes, la combativité dans la rue est remontée d’un cran, renouant avec des formes de conflictualité dont tout laissait à croire qu’elles appartenaient à un passé historique révolu.
Mais si nous ne voulons pas que ces insurrections en puissance continuent de « s’étrangler au stade de l’émeute », si nous désirons qu’elles accouchent d’un moment révolutionnaire, il s’agit de commencer partout à préfigurer localement le monde que nous voulons voir advenir. Nul besoin d’attendre le renversement total de l’économie ou la destitution de l’État républicain pour s’auto-organiser dans et contre le monde capitaliste. ... Aucun village, aucune ville moyenne n’a été épargné par la fièvre jaune ... stratégie d’encerclement qui débute aux portes des hypercentres métropolitains. ... Si notre époque n’est pas pré-révolutionnaire, alors elle est sans avenir.
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Prendre de la hauteur, du recul. Sortir de la médiocrité sentencieuse du commentaire
299 ont signé
EAU BIEN COMMUN Lyon-Métropole a lancé cette pétition adressée à M. le Président de la Métropole de Lyon
L’eau est un bien commun indispensable à la vie.
L’eau ne peut être une marchandise, soumise aux intérêts privés d’une grande entreprise qui l’utilise comme source de profits (Veolia).
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En tant qu’habitant, usager de l’eau de la Métropole de Lyon, je demande que chaque euro que je paie serve à :
• Economiser cette précieuse ressource
• Préserver les cours d’eau et nappes souterraines, empêcher les pollutions, protéger les espaces eau / biodiversité (zones humides, trames vertes et bleues …)
• Garantir un accès gratuit aux premiers m3 indispensables pour vivre, mettre en place une tarification progressive des petits aux gros consommateurs privés
• Revenir à une régie publique, pour la production et la distribution de l’eau potable, en lien avec l’assainissement qui est déjà en régie publique
Débat. Écologistes dépités, ils dénoncent les comptes de la Métropole et les 1 020 hectares de terres que les élus proposent d’urbaniser dans le cadre du futur Plan local d’urbanisme. Un document qui n’a rien d’irréversible.
Réunis à la Friche Lucien, le collectif communique chaque mercredi son envie de voir conserver la vocation agricole de centaines d’hectares. (Photo Paris-Normandie)
Elles ne sont pas d’accord avec les chiffres de la Métropole Rouen Normandie. Du coup, une dizaine d’associations, réunies autour de Bouillons Terres d’Avenir, Effet de serre toi-même, Terre de liens ou Respire ont décidé de présenter leur analyse du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi).
Arrêté en juin 2019 par les élus métropolitains, le projet dicte les règles d’urbanisme pour la période 2020-2033. Il est soumis à l’avis des habitants depuis le 19 août dans le cadre d’une enquête publique qui se poursuit jusqu’au 1er octobre
Depuis 2017, Bouillons Terres d’Avenir, l’Héberge en Seine, le Réseau des Amap Rouen Métropole, Slow Food-Terres Normandes et Terre de Liens Normandie s’organisent au sein d’un collectif pour la préservation des terres agricoles. L’objet : limiter considérablement la consommation des terres agricoles par l’urbanisation en vue d’une alimentation locale et biologique.
2018 est une année importante pour la préservation des terres agricoles et naturelles de notre territoire. Les documents d’urbanisme des 71 communes de la Métropole Rouen Normandie font l’objet d’une importante révision, actuellement en discussion entre la Métropole et les communes. Ensemble, nous analysons la situation des terres agricoles et naturelles du territoire, et les ouvertures à l’urbanisation que prévoit d’autoriser la Métropole et les communes pour la prochaine décennie dans le projet de Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) en cours d’élaboration.
Nous contestons en particulier l’urbanisation de la ferme de la Basilique à Bonsecours, et le projet de création d’une double autoroute à péage à l’est de Rouen.
Le collectif est ouvert à toute personne ou association partageant nos objectifs de limiter la consommation future d’espaces agricoles et naturels et de promouvoir une alimentation locale et biologique.