Marine Tondelier était l'invitée du grand entretien de France Inter ©Radio France
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Provenant du podcast L'invité de 8h20 : le grand entretien
Interrogée sur la formation d'un futur gouvernement après les élections législatives, Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, a affirmé que les membres de la société civile "font partie de la solution".
Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, estime que "la logique institutionnelle dicte que le président de la République demande au Nouveau Front populaire de lui proposer un Premier ministre", alors que l'alliance de gauche est arrivée en tête des élections législatives, avec 178 sièges, auxquels il faut ajouter "beaucoup de candidats ultra marins qui ont été élus hier soir et dont nous nous savons qu'ils siégeront" dans les rangs du NFP à l'Assemblée nationale. Il y aura "entre 190 et 195" députés au sein de l'alliance de gauche, assure-t-elle.
La société civile "a joué son rôle merveilleusement"
Pour désigner un Premier ministre, Marine Tondelier estime que "la meilleure méthode, c'est le consensus", plutôt que "le rapport de force, de savoir qui a deux voix de plus, une forme de bras de fer interne". Elle souhaite "trouver des solutions intelligentes collectivement". "On sait que ça ne va pas être simple, que ça ne va pas facile, que ça ne va pas être confortable, mais quand on est écologiste et de gauche on a l'habitude", prévient-elle.
Elle salue "la société civile" qui "s'est mobilisée comme jamais (...) pour faire barrage au Rassemblement national". "Ils ont joué leur rôle merveilleusement et ils font partie de la solution", estime-t-elle, interrogée sur le choix d'un futur Premier ministre à gauche.
"On va se confronter à l'épreuve des faits", avec le programme
"Ce résultat et la situation inédite que nous vivons nous obligent. On ne va pas passer des mois et des mois dans une forme d'indécision, d'ingouvernabilité", poursuit-elle. Quant au programme du NFP, qui se donne notamment comme objectif la retraite à 60 ans, "on va se confronter rapidement à l'épreuve des faits", estime Marine Tondelier. "Il va falloir passer ces mesures, mener des batailles culturelles pour qu'elles soient soutenues dans le pays", et c'est pour cela que l'important "n'est pas de savoir qui va à Matignon, mais pourquoi faire", dit-elle. "Le NFP est là aussi pour améliorer votre quotidien mais aussi pour rendre pour possible vos lendemains, et ceux qui oublieront l'écologie s'oublieront eux-mêmes", conclut-elle.
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Le débat sur la transformation du mouvement qui a propulsé notre candidat à la présidentielle à près de 22% est lancé. Dans un entretien à Regards (1), Manuel Bompard en évoque le sens, que je partage totalement : la France Insoumise, « fer de lance de la Nupes », doit constituer « une force politique organisée capable de mener la bataille idéologique, de soutenir les mobilisations de la société, de favoriser les dynamiques d’auto-organisation populaire et de former les générations militantes de demain ».
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L’enjeu : un nouvel écosystème politique
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Il nous faut dégager l’équilibre qui permet de garder de la réactivité, une capacité à prendre des initiatives rapidement, tout en assurant une meilleure collégialité aux décisions et une place plus grande à l’échelon local.
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La méthode : consensus et pluralisme
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Une direction collégiale identifiée, des moyens pour l’action locale
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une direction identifiée qui pourrait combiner trois niveaux de légitimité : les élus, les Groupes d’Action, les forces du mouvement social et culturel
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si les GA constituent des regroupements à échelle humaine, ils interagissent souvent dans des territoires où existe une vie politique, où se déploie un mouvement social : il est nécessaire que la FI existe aussi à cette échelle, celle d’une ville, d’une agglomération, d’un « pays », d’un département voire d’une région
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L’articulation avec la Nupes
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Je veux insister aussi sur le Parlement de la Nupes. Nous avons collectivement besoin d’un tel poumon, de cette ouverture sur la société.
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Pour l’emporter dans la course de vitesse engagée avec la macronie et l’extrême droite, il faut emporter la dynamique dans la société (3). Ce n’est donc pas simplement un compromis entre les forces existantes que nous devons trouver mais une proposition politique et des incarnations qui parlent au « peuple de gauche » et à tous ceux qui, écœurés de la politique et aujourd’hui abstentionnistes, sont sensibles aux idées émancipatrices. Comment le faire sans s’ouvrir, et donc sans ouvrir nos cadres d’invention et d’action ? L’heure est venue de franchir cette nouvelle étape.
1 - Voir l’interview de Manuel Bompard dans Regards « Une force d’alternative prête à gouverner demain » : http://www.regards.fr/actu/article/manuel-bompard-une-force-d-alternative-prete-a-gouverner-demain
2 - Voir la tribune de Cédric Durand et Razmig Keucheyan dans Libération : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/la-nupes-doit-faire-entrer-le-mouvement-social-au-parlement-20220624_RPPF4AMNX5AQ5HCSMSRX5GUEJM/
3 - Voir mon texte « Consolider la Nupes » : https://blogs.mediapart.fr/clementine-autain/blog/120722/consolider-la-nupes
Connue / tg 22/8/22 08:07
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Il faut qu’on parle de HOLD-UP : Comprendre ce qu’il se passe, comment on en est arrivé là, se projeter dans l'avenir pour prendre les meilleures décisions dès aujourd'hui.
Cette vidéo est notre contribution pour y voir plus clair. Partagez-là à vos proches qui ont vu ou prévoient de voir HOLD-UP, et plus important, parlez-en avec eux !
5 977 commentaires
Transcription : ... Hold-up nous manipule ...Tout est fait pour générer notre adhésion ... pouvoir de suggestion ... phrases générales et floues, inquiètent ... méthode du pied dans la porte ... début consensuel, le gros de la thèse du complot n'arrive qu'au bout de une heure et demi ... ne jamais conclure pour être toujours d'accord ... fidéliser l'audience à l'argumentaire ... procédé du millefeuille argumentatif ... nous rend vulnérables
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Les médias mainstream sont en train de tomber dans le piège qui leur est tendu ... la spirale de la méfiance ... consensus scientifique ... en brandissant l'étiquette complotiste, les médias mainstream ne font que renforcer ce soupçon
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Se défendre
- à qui profite le crime ?
- qui parle ? biais de la parole d'autorité
- est-ce réalisable ?
Culpabilisation
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La conséquence est dramatique, on laisse faire ...
Natacha Polony reçoit l'essayiste et haut-fonctionnaire David Djaïz, auteur de Slow démocratie (Allary, 2019). Selon lui, la crise du Covid-19 agit avant tout comme un révélateur de nos dépendances aux chaînes de production mondiales.
david_djaïz
INFOGRAPHIES & VIDÉOS
La Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) vient de publier une solide synthèse des connaissances existantes pour expliquer le lien entre perte de biodiversité et développement des zoonoses, des maladies qui se transmettent de l’animal à l’Homme, comme ce fut le cas du Covid-19. Pour la plateforme, il y a consensus sur le fait que le risque s’accroît avec l'érosion de la biodiversité.
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risque augmenté par le réchauffement climatique
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les auteurs estiment qu’"il existe des constats antérieurs de fortes atteintes à la biodiversité, et en particulier à l'intégrité des écosystèmes en Chine, avec des conséquences sur l'état des populations de certaines espèces, dont les chauves-souris." "On sait que la déforestation est encore en cours dans plusieurs régions chinoises et limitrophes (notamment Vietnam et Laos), où se trouvent les hôtes des virus, pour l'instant présumés, à l'origine du Covid-19 (chauve-souris et pangolins)", pointe la FRB.
Enfin, la FRB conclut qu’"une meilleure protection de la biodiversité, en particulier dans les pays du sud, ne peut s’envisager et être durable que si les pressions de consommation, notamment d’origine externe (déforestation importée) sont significativement réduites". La France s’est engagée à mettre fin à la déforestation importée d’ici 2030. Selon le WWF, en cinq ans, ce sont 15 millions d'hectares de forêts qui ont été rasés pour l’importation de sept matières premières critiques (huile de palme, soja, cacao, caoutchouc, pâte à papier, bois et bœuf), dont un tiers dans des pays présentant un risque élevé de déforestation.
, @conce1
(1) Voir la synthèse publiée par la FRB https://www.fondationbiodiversite.fr/wp-content/uploads/2020/05/Mobilisation-FRB-Covid-19-15-05-2020-1.pdf
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Originaire de Saillans, la journaliste Maud Dugrand documente, dans un livre intitulé La Petite République de Saillans, les contours, les tensions et réussites d’un moment politique et démocratique inédit. Entretien.
Mots-clés démocratie participative Drôme élections municipales liste citoyenne Maud Dugrand République Saillans
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chercher le consensus à tout prix, dans un processus de participation, possède des limites. C’est un modèle qui semble légitime mais qui empêche sans doute parfois de prendre des décisions nécessaires.
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Alors qu’on est habitué à la verticalité des décisions, à la fonction symbolique du maire, Saillans a bousculé des représentations et des pratiques du pouvoir qui nous construisent et nous sécurisent depuis des décennies. Cela ne va pas sans angoisse, mais cela peut changer des habitudes dont on voit bien les limites.
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des règles d’écoute et de répartition de la parole ont été posées et cet espace civilisé est favorable aux femmes. Je soupçonne que, dans le village, cela a bousculé le patriarcat, car on a ouvert des lieux obéissant à des règles où l’on n’a plus peur d’aller en tant que femme.
... réforme du Plan local d’urbanisme (PLU) réussie ... 93 événements participatifs ont été proposés entre juin 2017 et juin 2019 concernant le PLU et 434 personnes ont participé à au moins l’un d’entre eux, ce qui est énorme sur un village de 1 300 habitants ... cela a été compliqué et parfois violent ... Ces questions en apparence techniques, complexes, réglementaires touchent en réalité des choses fondamentales : la propriété privée, l’intérêt commun, la manière dont on vit et on habite. ... Ce qui est très positif, c’est que ces sujets qui, en général, demeurent enfouis, alors qu’ils se situent à l’articulation des projets de société et de l’intimité des vies, ont été mis sur la place publique, au lieu qu’on découvre, à chaque vote, qu’il y a de l’inquiétude, des rancœurs, des seuils de tolérance et d’intolérance que capte le plus souvent le vote FN ... même s’il reste des désaccords, il est plus sain qu’ils s’expriment ouvertement. À ce titre, l’existence d’une liste d’opposition est un très bon signe.
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Le « capital d’autochtonie » a son importance
... partager le village entre « néos » et « locaux » ou entre « droite » et « gauche » ? ... clivage ... être capable de se confronter de personne à personne. ... Le cadre participatif laisse peu de place au conflit. Il impose la rationalité au détriment de l’émotion, de la parole directe, parfois frontale ... il existe souvent une euphémisation du conflit chez ces classes moyennes à fort capital culturel. ... la « redistribution de la parole se substitue à la redistribution sociale », comme on l’a vu lors du « Grand débat » post-gilets jaunes.
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des listes citoyennes ne peuvent pas se constituer à trois mois des élections. Il faut un travail au moins deux ans avant, avec l’aide de professionnels de l’éducation populaire et de l’animation de réunions. Mais il n’est pas inintéressant de noter que dans la ville voisine de Crest, 8 000 habitants, administrée depuis quatre mandats par Hervé Mariton, ancien député LR, qui se représente pour un cinquième mandat, une liste citoyenne s’est constituée. Peut-être qu’avec le temps, Saillans assumera d’avoir été ce précurseur, mais aujourd’hui c’est trop tôt. Saillans n’avait pas l’ambition de repenser la démocratie d’un point de vue théorique.
Ndlr : faut-il privilégier l'action à la parole, le faire ensemble, plutôt que la "parlotte" ? questionner, expérimenter ACT
aussi visible à https://www.youtube.com/watch?v=hVW3UUjAEiM / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?-5Masg
Site de ce groupe : https://x-alternative.org/category/textes-historiques/ -> https://ax.polytechnique.org/group/x-alternative/211/ / Nilo Schwencke Diplômé(e) - Catégorie Culture et Société - Localisation Paris - France
Transcription : ... gilet jaune en tenu de l'X, c'était génial ... nous sommes déjà plus de 140 polytechniciens ... /risques d'effondrement, nous y pouvons quelque chose ... salle permise par la cgt ...
Ruffin : stress car devant un public d'experts ... /industrie, ya l'écologie derrière . double impensé de pensée et de génération. /intellos de gauche. Frédéric fabrique des modèles pour éclairer le giec.
Frédéric Hourdin :
Terminer >1:29:13
2:05:00 ... sur le piège du consensus ...
Ruffin : la démocratie est un mode de régulation des conflits ... nature / culture hors la nature est politique. Tous sur la même planète mais pas forcément tous ensemble ... des conflits d'intérêt ... un état écologique comme on a construit un état social, en urgence. car ce qui est détruit ne sera plus reconstruit. ...ici la cgt ... par le bas seul 1/3 des salariés couverts / caisses de solidarité c'est le politique /le haut qui l'a étendu à tous. Repenser idem /agriculture /agroécologie des prix garantis, hors mondialisation. /partage avec les autres espèces
Diffusé le 4 septembre 2019 dans 'La méthode scientifique' sur France Culture. Entretien réalisé par Céline Loozen.
« Le Libra repose sur un algorithme de consensus et sa blockchain repose sur l’approche BFT (Byzantine Fault Tolerance), qui permet d’aboutir facilement à un consensus pour la bonne exécution des transactions. Eclairage d’Axel Simon, membre de la Quadrature du Net et spécialiste en sécurité et blockchain. Par Céline Loozen ».
Lien de diffusion : https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/facebook-il-ne-lui-manque-plus-que-la-monnaie
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Aude Lancelin reçoit François Ruffin, député et fondateur de Fakir. Le réalisateur de « Merci Patron ! » publie « Il est où le Bonheur » aux éditions Les Liens qui Libèrent. Au menu de cet entretien intense: son rapport à la FI, à l'écologie, aux Gilets jaunes, au monde selon Macron.
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Plus tôt nous serons nombreux, plus vite nous retrouverons une voix!
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Transcription : ... écologie du consensus / écologie du conflit ...
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Comment on est devenu copains avec Bruno Dufayet, président de la fédération nationale bovine ? Parce que, lui comme moi on réclame un "nouveau contrat social entre les français et les agriculteurs", qu'un "cap" soit fixé. Pour l'instant entre EGA et CETA, c'est plutot le grand n'importe quoi, en direct du sommet de l'élevage à Clermont-Ferrand.
Catégorie Actualités et politique 221 commentaires
j lenain il y a 16 heures (modifié)
ne pas oublier que les importations canadiennes, argentines, néo-zélandaises peuvent ne pas être importantes en volume. L'objectif des centrales d'achat de viandes n'est pas d'importer tous azimut, mais de peser sur les prix (les fameux cours mondiaux) pour acheter la viande française à bon prix, et la revendre avec un maximum de bénéfices (d'autant que le commerce a réussi à vendre à un prix plus élevé la viande certifiée d'origine France). Le même mécanisme qui a conduit à la fermeture des usines, textiles par exemple, en France. Veut-on "fermer" les exploitations agricoles ? On en prend le chemin avec nos géniaux néolibéraux, avec l'Union Européenne comme machine de guerre. Une grande manipulation !
Transcription : ... maintenir le dialogue pour dépasser les dissensus ...
Ndlr : Ruffin, meilleur allié de la médiation éthique ? Ne donne-t-il pas l'exemple en s'appuyant sur son savoir-faire de journaliste ? est-ce pour lui de la médiation de l'information ? ACT
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Je voterais pour 6 mois de vacances, moi. Le temps de lire, d'écrire, de réfléchir. De réfléchir à comment on va réunir les rouges et les verts, à quelle planète et quelle écologie on veut, à comment on va se tirer de ce bourbier.
N'oubliez pas de mettre un petit pouce en l'air, de partager, et on vous souhaite un bon visionnage !
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bernard patin il y a 3 jours
Voilà, entre autre, pourquoi j'apprécie François. Il sait reconnaître ses erreurs.
C'est un honnête Homme et un homme honnête. Quoiqu'il en soit il n'a qu'un objectif en tête, le respect de tous ceux qui souffrent. Ça passe par la conscience de la democratie, la conscience de la destruction de la nature, la conscience de la lutte contre le système capitalisme.
38 minutes
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Gauthier rêvait d'une société sans limites, il est devenu citoyen de Liberland, micro-nation ultralibérale autoproclamée entre la Croatie et la Serbie. Wolfram, tiraillé entre plusieurs identités dans le sud Tyrol veut l'autodétermination pour sa région. Catharina à Copenhague tente de faire perdurer un rêve hippie.
Utopies © Radio France / Claire Braud
Bienvenue 2019 ! Et pour cette première émission, on a choisi d’appeler des gens un peu partout sur ce continent, qui ont eu l'idée folle de vouloir créer un pays, une micro-nation ou de revendiquer l’autonomie de leur territoire. Parfois leurs projets sont anecdotiques, drôles ou poétiques, parfois ils sont ambitieux ou un peu effrayants. Ils sont en tout cas intéressants parce qu’ils remettent en cause des certitudes sur la citoyenneté, sur nos droits et devoirs, sur la vie en communauté et sur la démocratie.
Leurs modèles, hors systèmes, nous interrogent, sur nos systèmes à nous.
Gauthier Lamothe est citoyen du Liberland
Pays qu'il est en train de "construire" avec des personnes originaires du monde entier. Il est en charge de la communication interne et externe du Liberland, il fait de la médiation et parfois anime l’agenda quand le gouvernement fait des réunions. Le Liberland se situe dans une courbe du Danube entre Serbie et Croatie qui n'est revendiquée par aucun de ces deux pays. Il s'agit pour le moment d'un terrain de 7 km carrés peuplé de sangliers, de cerfs, de moustiques. Une micro-nation ultra-libérale non reconnue autoproclamée en 2015 par un entrepreneur libertarien tchèque. Leur drapeau à eux, ils le veulent doré barré de noir. Le liberland serait un pays avec quasiment pas de règles imposées par l'Etat, une grande liberté et une capacité des citoyens à s'auto-réguler. Une Nation où les drogues, les armes seraient en libre circulation, où la justice serait rendue par des arbitres choisis par les parties. Ils se posent des question sur la légitimité, le vote, l'exercice de la démocratie et l'expression de la majorité.
Le site officiel du Liberland
Wolfam a 21 ans, il est germanophone, sa mère est tyrolienne. Lui revendique l'autonomie du Sud-Tyrol.
Enfant, sa grand-mère n'avait le droit de parler qu’italien, on lui interdisait de parler allemand et de retour à la maison on lui interdisait de parler italien. Il existait des écoles souterraines cachées dans des catacombes où le soir, après l’école italienne obligatoire ils apprenaient l’Allemand en secret.
Wolfram dit que lui comme sa grand-mère est donc né en Italie, mais qu’il ne se sent pas Italien, ni d’ailleurs Autriche, il se sent surtout perdu.
Le Sud-Tyrol fait partie de la région la plus riche d’Italie et ils ont obtenu un statut d’autonomie territoriale depuis 1972 qui accorde à la région un fort contrôle de sa gouvernance mais aussi seulement 10 % des impôts payés par les contribuables là bas sont effectivement reversés à Rome.
Le rêve de Wolfram ce serait que le Sud-Tyrol ait sa propre monnaie, ses propres lois, pour qu’ils puissent, comme il dit, eux-mêmes décider.
Un article du Figaro sur le Sud Tyrol
Catharina a 27 ans, elle vit à Christiania
Cet espace autonome dans Copenhague, ancien squat, connu notamment parce que la vente de cannabis y est autorisée. Elle y travaille comme guide parce que le quartier est devenu assez touristique et visité par environ 1 million de touristes par an.
Elle cohabite dans une communauté mixte avec des familles, des mères et des pères célibataires. Ils partagent une grande cuisine et un salon. Chacun a son petit appartement à l’étage, de petits espaces afin qu'un maximum de personnes puissent vivre à Christiania. Ils organisent des tours pour les tâches quotidiennes de la communauté, cuisine et ménage. Pour habiter Christiania, il faut qu'une place se libère, se porter candidat et être sélectionné par les autres habitants.
Le projet a été fondé en 1971 et c’est encore aujourd’hui une communauté hippie. Il n’y avait pas d’infrastructures au début donc les hippies ont tout construit depuis les égouts jusqu’à l’électricité dans toutes les maisons. Les habitants paient un impôt pour la vie de la cité. La marijuana y est en vente libre.
Catharina nous raconte comme les décisions sont prises, comment rien ne se fait à la majorité mais comment la consensus est toujours recherché.
Un article du Monde sur Christiania
Programmation musicale :
William Z Villain - Something beautiful
Utopies
Utopies © Radio France / Claire Braud
L'équipe
Caroline Gillet productrice
Anne Weinfeld Réalisatrice
Martine Meyssonnier Attachée de production
Mots-clés : Monde Union Européenne Société mouvement social
Dossier
Les entretiens de 2018
Entretien
Chantal Mouffe : “Il est temps de construire une nouvelle frontière politique”
Chantal Mouffe en 2018 © Édouard Caupeil
À force d’affirmer qu’“il n’y a pas d’alternative”, les peuples se fatigueront de la démocratie. C’est l’avertissement lancée par Chantal Mouffe, bien avant que n’émergent les régimes autoritaires de Trump, Poutine ou Erdogan. Et la philosophe belge, inspiratrice de Podemos et de la France insoumise, d’y opposer un “populisme de gauche” – le titre de son livre à paraître à la rentrée. Nous sommes allés nous confronter à celle qui fait du conflit l’essence même du politique.
Chantal Mouffe
Philosophe belge, elle a développé le concept de « démocratie radicale » et est l’une des inspiratrices des mouvements Syriza, Podemos et Nuit Debout. Coauteure de Hégémonie et Stratégie socialiste (Les Solitaires intempestifs, 2009), elle vient de publier L’Illusion du consensus (Albin Michel).
Publié dans
n°122
Septembre 2018
Tags
Chantal Mouffe, Populisme, Démocratie, Podemos, Agonistique
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Pour qu’il y ait une lutte agonistique, il faut qu’il y ait ce que j’appelle un « consensus conflictuel ». Tout échange implique qu’on soit d’accord sur ce sur quoi l’on va discuter. En démocratie, on reconnaît que les principes éthico-politiques sont la liberté et l’égalité pour tous. Le dissensus porte sur la définition et l’extension de ces principes. Dans le cas du Rassemblement national, c’est surtout le « pour tous » qui pose problème. Marine Le Pen prétend défendre les principes républicains, sauf qu’elle ajoute « oui, mais seulement pour les Français ». Pour autant, je ne pense pas qu’on puisse faire d’elle une antirépublicaine. Si c’était le cas, on ne devrait pas lui permettre de se présenter aux élections. En tout cas, je suis convaincue que l’on doit s’adresser à ses électeurs pour essayer de les orienter vers un projet populiste de radicalisation de la démocratie. Au lieu de considérer qu’ils sont perdus pour la gauche.
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l’agonisme – du mot agôn qui, en grec, veut dire « lutte », « compétition »…
Oui, l’agonisme confronte des opposants qui savent qu’ils ne pourront jamais se mettre d’accord et luttent pour imposer leur hégémonie. Cela dit, ils se ne considèrent pas pour autant comme des ennemis à abattre mais comme des adversaires qui se reconnaissent le droit de défendre leurs idées. Dans une démocratie vivante, il y a, par exemple, des positions irréconciliables entre défenseurs de la liberté et défenseurs de l’égalité, mais on peut mettre en forme ce conflit grâce à des institutions qui permettent l’expression du pluralisme.
«On ne peut pas imaginer qu’un simple verdissement du système économique dominant soit à la hauteur du défi qui se pose à nous»
livre collectif L’adaptation au changement climatique, une question de sociétés, la philosophe Virginie Maris
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vision dominante selon laquelle il ne faut pas entraver une croissance économique, jugée seule à même de donner à nos descendants les moyens technologiques, économiques et industriels susceptibles de leur permettre de s’adapter aux changements engagés.
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D’où la tension entre un discours officiel visant en priorité l’atténuation de la menace par une diminution des émissions de gaz à effet de serre et une réalité qui devrait orienter nombre de politiques publiques, de la commune aux relations internationales, vers l’adaptation à un changement en partie inéluctable.
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Le nœud de l’affaire réside manifestement dans la notion de justice climatique
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En moyenne, précise t-il, «un Malien émet cent fois moins de CO2 qu’un Français».
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Les trois co-directrices du livre en arrivent à évoquer longuement la conquête spatiale, voire la terraformation d’autres planètes, comme solution à la crise environnementale, qui ne se réduit pas à son volet climatique. Comme s’il était plus raisonnable de vouloir terraformer Mars que d’envisager les transformations socio-économiques, révolutionnaires certes, susceptibles de combiner une atténuation réelle de la menace climatique et l’adaptation à sa part déjà inéluctable.