Directeur de recherche au CNRS, Alexis Spire travaille depuis plusieurs années sur les inégalités sociales et les rapports ordinaires à l’Etat, après avoir travaillé sur les politiques d’immigration. Il vient de publier les résultats d’une enquête statistique inédite et d’entretiens auprès de contribuables dans « Résistances à l’impôt, attachement à l’Etat », aux Editions du Seuil. Il revient sur les ressorts sociologiques de la contestation de l’impôt par les classes populaires, et sur la réforme du prélèvement de l’impôt à la source qui entrera bien en vigueur début 2019. http://www.seuil.com/ouvrage/resistances-a-l-impot-attachement-a-l-etat-alexis-spire/9782021367683
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6 Commentaires
Que les lecteurs qui ont la gentillesse et la faiblesse, de me lire me pardonnent, je vais encore leur parler de justice injuste, de dossier vide, de magistrats et de politique. Enfin de Djouhri, dégât collatéral exemplaire d’un jeu politico-judiciaire qu’il est utile de connaitre. Quand Sarkozy ou Fillon tombent, nous rions, quand les mêmes magistrats s’attaquent à Mélenchon, c’est moins rigolo. Sans parler des Gilets Jaunes qui, outre le perte d’un œil ou d’une main, se prennent sur le crâne le glaive qui tombe des prétoires dans l’indifférence générale. Attention : juges.
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Pourtant l’étude de son dossier est nécessaire et salutaire. Nous avons alors sous les yeux la description de magistrats utilisés comme arme pour flinguer les adversaires politiques les plus dangereux. Quand la chose se passe au Brésil, pour pendre le cas de l’innocent Lula, gens qui pensent bien hurlent au « fascisme ». En France on a pu dézinguer Fillon, un avare catho promis pourtant à la Présidence de la République, sans que l’on s’interroge sur les origines de son incrimination. Et la vitesse de son exécution. Cette disparition du cul béni de Solesmes n’aurait-elle pas ouvert les portes du pouvoir à un dénommé Macron ? Alors que le saint Bayrou, pourtant coincé par la patrouille au même moment que Fillon, n’a été mis en examen que dix-huit mois plus tard, c’était hier. Tandis qu’Alain Bauer, franc-mac en chef, et gâte sauce de toutes les intrigues majeures, placé sous la menace d’une information judiciaire (avec son complice Augustin de Romanet, président d’Aéroport de Paris), n’a pas de nouvelles des juges qui examinent son cas depuis décembre 2014. Cinq années de dur labeur, et les magistrats du Parquet National Financier (PNF), n’ont toujours pas trouvé une minute pour nous dire que notre grand « criminologue », Bauer, est innocent. Pour les lecteurs non convaincus, j’ajoute que le sort réservé à Jean-Luc Mélenchon participe de ce mortifère outil politico-judiciaire : les perquisitions en escouades, dont lui, ses amis et son mouvement ont été les victimes, est indigne d’une juste justice. De l’action de magistrats sereins et apaisés. Alors que le bazooka de certains juges peut être redoutable, on peut laisser en vie un paquet d’individus soumis à des « enquêtes préliminaires » (ah, le délice des préliminaires), tandis qu’on coupe en quelques heures la tête de certains autres « pose question » comme le dirait BHL.
Le PNF est l’exemple type des mystères de cette arme politico judiciaire. Pourquoi Fillon est-il descendu dans l’urgence alors que Bayrou peut, en même temps, tenir meetings de campagne aux côtés de son frère Macron ? Pourquoi Augustin de Romanet – donc président d’ADP – et son supposé complice Alain Bauer, continuent-ils de vaquer comme à l’ordinaire ? Mystérieux.
Blog : Sarah Roubato, écrivain France et Québec - 17 commentaires 14 recommandés
Notre mode de résistance n'est-il pas, dans le fond, très confortable? Nous sommes les enfants du monstre que nous combattons. À chaque minute de nos vies, nous l'engraissons. Peut-être faudrait-il aller plus loin. Le «système» n'est pas un monstre caché. C'est le pacte que nous signons avec un système de croyances et de valeurs...Notre combat mérite mieux qu'un enthousiasme médiatique.
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est-ce que la résistance est réellement une affaire de se sentir bien ?2
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Notre société a créé des individus en quête perpétuelle de leur plaisir, et cela jusque dans leurs révoltes. Quelle bizarrerie.
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même parmi ceux qui font attention à chacun de leurs gestes, combien sont bien obligés d’avoir un téléphone portable contenant des métaux extraits par des enfants africains, combien doivent bien utiliser Google et Facebook, combien payent leurs impôts aux villes qui maintiennent les lumières allumées le soir, combien envoient des mails et sauvegardent leurs fichiers dans des clouds. La voici, cette vérité inexorable : nous sommes les enfants de ce monstre que nous combattons et que nous nommons néolibéralisme, consommation de masse, croissance infinie. Même les milliers de messages que nous envoyons pour organiser une marche pour le climat génère une pollution gigantesque dans les centres de données, ces bâtiments perdus dans des zones loin de tout et qui consomment tant d’énergie4.
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il ne s’agit pas de réduire notre plaisir et nos joies, il s’agit d’apprendre d’autres manières de cultiver notre plaisir et nos joies, non plus basés sur des plaisirs temporaires qui appellent d’autres besoins, mais basés sur la pure jouissance qui nourrit le corps l’esprit et l’âme.
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Chaque individu devrait être responsable pour l’humanité entière. Lorsque je sors mon sac de recyclage une fois par mois, et que je vois la poubelle du voisin pleine de cartons et d’emballages inutiles, puis-je vraiment rentrer chez moi et me dire Ce ne sont pas mes affaires, chacun est libre, chaque personne suit son chemin à son rythme. N’ai-je pas le devoir d’aller lui parler, d’amorcer un dialogue ?
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Le système est le pacte que les individus font avec une série de croyances et leurs manifestations dans le réel qu’une poignée met en œuvre.
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est-ce que ces foules seraient encore prêtes à t’écouter si, après les avoir félicité de la beauté de leur geste, tu les mettais face à leurs contradictoires ?
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La définition que donne Thoreau de la désobéissance civile mériterait qu’on s’arrête sur chaque mot : « L’individu a obligation à ne pas être injuste et à ne pas offrir à l’injustice son soutien8. Thoreau a refusé de payer ses impôts pour protester contre l’esclavage, et pour cela, il a passé une nuit en prison. « Que votre vie soit la contre friction pour arrêter la machine. Je dois m’assurer de ne jamais, à aucun moment, participer à ce que je condamne. »
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J’ignore si nous, enfants de ce système élevés dans l’individualisme, savons encore ce qu’agir collectivement peut vouloir dire. Si nous saurions nous organiser sans confondre distribution des rôles selon le talent de chacun et prise de pouvoir, sans confondre horizontalité et interchangeabilité des individus. Si la seule réponse que nous savons apporter aux menaces qui pèsent sur le vivant et de marcher et de nous sentir bien, d’écrire des slogans sur des cartons et d’en être satisfaits, alors je ne suis pas sûre que nous méritions le combat que nous portons.
69 193 ont signé
Stay Grounded & Partners a lancé cette pétition adressée à Edouard Philippe (Premier ministre)
Cette pétition, coordonnée par le Réseau Stay Grounded https://stay-grounded.org/savepeoplenotplanes/, s'appuie sur une lettre ouverte https://stay-grounded.org/savepeoplenotplanes/ aux gouvernements signée par plus de 250 ONG au niveau mondial.
Au milieu de la crise du Covid-19, alors que le monde entier lutte contre le virus et que d'innombrables travailleur.euse.s perdent leurs revenus, le secteur aérien exige des renflouements massifs et inconditionnels garantis par les contribuables. Le sauvetage financier des compagnies ne doit pas permettre au secteur aérien de reprendre ses activités habituelles une fois la crise du Covid-19 terminée. L’argent public doit être utilisé en priorité pour les travailleur.euse.s et le climat.
Nous demandons:
- Priorité aux employés
- Une transition juste vers une mobilité respectueuse du climat
- Pas de sauvetages sans une fin des exemptions fiscales
Afin d'atteindre ces objectifs, nous allons travailler ensemble dans les semaines à venir à sensibiliser et exercer une pression politique. Ces demandes, soutenues par plus de 250 organisations dans le monde, ne sont qu’un début - restez informés et devenez actifs via la Newsletter Stay Grounded https://stay-grounded.org/savepeoplenotplanes/#newsletter.
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responsable de 5 à 8 % https://stay-grounded.org/get-information/#impact de l'impact climatique mondial, essentiellement du fait d’une minorité aisée https://stay-grounded.org/get-information/#injustice de grand.e.s voyageur.euse.s, mais le secteur prétend également qu'il peut continuer à croître. D'énormes profits ont été réalisés au cours des dernières décennies sur le dos de travailleurs à bas salaire et au détriment du climat.
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Connue / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?rQeLqw
Opinion - Politique - Par Sandra Laugier, Pascale Molinier et Patricia Paperman
Philosophe, Psychologue sociale, Sociologue
Dans la crise du Covid-19, toute critique de l’action gouvernementale, dont l’incompétence et l’irresponsabilité est patente, tend à être écartée comme polémique, ignare et même dangereuse. Cette tonalité, à la fois sûre de son autorité politique et scientifique, et récusant toute contestation, est parfaitement reconnaissable pour les féministes : c’est celle du patriarcat.
Lorsqu’on ré-entend au hasard de reportages la série des interventions des gouvernants depuis le début de la crise sanitaire, on est pris d’un vertige. Des « officiels » messieurs en costume-cravate la plupart, derrière le pupitre symbolisant la compétence et le pouvoir, débitant essentiellement des mensonges : non, cela ne sert à rien de porter des masques c’est même dangereux ; non, pas la peine de tester ; non, pas de danger à aller voter, c’est même un devoir civique… À chaque fois, ce qui se révèle est de l’incompétence, ce qui pourrait être excusable si 1) ces dirigeants présentaient des excuses, justement, pour leur gestion de la crise depuis le début ; 2) si ces discours n’avaient pas été produits pour dissimuler la réalité : on n’a pas de masques, pas de tests, donc on explique qu’il n’y en a pas besoin. ...
i / https://seenthis.net/messages/840117
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Ce qui est indigne, et encore plus de la part d’un directeur de la Santé ou des ministres issus du corps médical, c’est d’avoir répandu des fake news pour éviter de perdre la face et simplement reconnaître qu’il y a eu des erreurs. Cette incapacité à reconnaître des torts, à assumer rappelle le leitmotiv de la clique LREM depuis ses débuts : « j’assume » signifiant, paradoxalement, « je refuse de prendre mes responsabilités ». Cette tonalité autoritaire, à la fois sûre de son autorité politique et scientifique, et récusant toute contestation, est parfaitement reconnaissable pour les féministes : c’est celle du patriarcat.
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Ce qui apparaît aujourd’hui est très concrètement ce que les féministes et autres pensées critiques ont analysé en termes d’injustice épistémique. Les critères qui disent ce qui est bien, mal, valorisable, méprisable, les critères collectifs de ce qui compte se présentent comme universels mais sont de fait ceux d’une société patriarcale. Dans le désastre actuel émerge la nécessité vitale d’y inclure d’autres points de vue, d’autres voix que celles des dominants. Intégrer les voix de tous ceux et en majorité celles qui font vivre la société, dans les définitions de ce qui compte est bien affaire de démocratie : d’élargissement du public et d’intégration de l’ordinaire et du contingent dans la préoccupation politique, de reconnaissance de la compétence de personnes subalternes dont profitent les dominants qui les mobilisent plus que jamais aujourd’hui à leur service, leurs ambitions politiques ou leur expansion économique que rien selon eux ne doit arrêter.
.#Coronavirus #Féminisme
Ambiance studieuse à Montpellier
Réunis dans un ancien musée squatté pour l'occasion, les Gilets Jaunes qui sont "toujours là", planchent sur l'avenir du mouvement pendant tout le week-end. Compte rendu.
Plus de 450 Gilets Jaunes venus de toutes la France tiennent la 4ème Assemblée des assemblée ce week-end. Pendant trois jours, ils vont échanger sur l’avenir du mouvement, les prochaines étapes de la mobilisation et les revendications. Le lieu de la rencontre avait été tenu longtemps confidentiel. C’est finalement un squat, la Soucoupe, l’ancien musée de l’agriculture à Montpellier, qui abritera le rassemblement.
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Il y a de nombreux retraités pauvres, les lois pour l’indemnisation du chômage et pour les minima sociaux se durcissent, il y a de plus en plus de temps partiels subis. C’est le cas de mon fils qui a 29 ans, il est en CDI à temps partiel chez Mac Do. Les jeunes n’arrivent plus à s’installer, à avoir des projets de vie. Je ne veux plus voir le fossé se creuser entre les gens. » ... Baptiste arrive de Funnel dans le Lot-et-Garonne avec Chantal et Georges. Tous trois se sont connus sur un rond-point. « Avant je râlais devant ma télé ou au repas de famille. Je ne m’étais jamais engagé syndicalement ou politiquement. J’avais besoin d’exprimer ma colère contre le mode de fonctionnement du monde, l’individualisme, la compétition, l’injustice. Je ne me reconnais plus dans cette société de consommation. » ... partage colère ... solidarité ... La cohabitation avec des militants Front National a été difficile. Beaucoup sont partis, d’autres ont évolué dans leurs positions ... Deux thématiques : appel à la grève générale du 5 Décembre et la question de l’international, en particulier au vu du contexte actuel de soulèvements populaires dans plusieurs pays ... ensemble contre les personnes ou les intérêts qui nuisent à notre vie ...
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ÉNERGIE
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À l’origine de la révolte, on trouve un décret du Président Lenin Moreno. Celui-ci a accepté de supprimer les subventions aux carburants en échange d’un prêt du Fonds monétaire international (FMI) de 4,2 milliards de dollars. Cela a entraîné une augmentation des coûts de 123 %, qui n’a pas été supportée par la partie la population la plus pauvre, en particulier les Indiens, représentant un quart de la population équatorienne.
En Équateur, la partie de la population la plus fragile, en particulier les Indiens, a mis la rue en feu après un décret présidentiel qui a supprimé les subventions aux carburants, faisant doubler les prix. Cette condition était imposée par le FMI en échange d’un prêt de plusieurs milliards de dollars.
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Au programme de l'Autre 20h présenté par Dolores Bakèla :
⏩ GILETS JAUNES : ELLE ATTAQUE LES CRS AVEC UN FAUTEUIL ROULANT
Odile Maurin est accusée de violences envers les forces de l’ordre lors de l'acte XX le 30 mars. L'arme redoutable qu'on lui reproche d'avoir utilisé ? Son fauteuil roulant.
⏩ LES MENSONGES DES LIBÉRAUX SUR LA DETTE PUBLIQUE
Dans sa chronique eco, Henri Sterdyniak vous décrypte les mensonges qu'on vous sert à longueur de journée sur l'endettement de la France.
⏩ PARLEMENT EUROPÉEN : LES DÉPUTÉS, LES LOBBYS ET LES TRUANDS
Sous l’angle sociologique, Isabelle Sylvestre, cinéaste et sociologue, parle des coulisses de cette institution si souvent décriée pour son inutilité supposée : le Parlement Européen.
Catégorie Actualités et politique 153 commentaires
Candidat de la France insoumise aux élections européennes et co-responsable de son école de formation politique, je soutiens et j’approuve la mobilisation du 17 novembre contre l’augmentation des taxes sur la consommation de carburant.
A cela, plusieurs raisons.
Pour des millions de Français, le volume de carburant qu’ils consomment n’est pas un choix. C’est une dépense contrainte.
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Derrière son imposture pseudo-écologique, en réalité Emmanuel Macron fait simplement du racket fiscal des classes moyennes et populaires
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Puisque par définition, les gens ne peuvent pas baisser leurs dépenses contraintes de carburant, augmenter les taxes sur celles-ci c’est du racket.
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C’est contre cette injustice fiscale systématique imposée par Emmanuel Macron qu’il faut se mobiliser.
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La bonne réponse, c’est une politique massive d’investissement public ayant pour but la sortie rapide et totale du pétrole
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Les forces de gauche doivent s’investir massivement dans cette colère populaire et en déloger les nouveaux poujadistes
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lus profondément, voici une raison majeure de soutenir et d’approuver la mobilisation populaire du 17 novembre : elle a le potentiel de provoquer la défaite d’Emmanuel Macron et de son monde. La lecture de la magistrale Histoire populaire de la France de Gérard Noiriel (éd. Agone) nous rappelle en effet que, dès l’ère médiévale et jusqu’à nos jours, la quasi-totalité des soulèvements populaires eurent pour déclencheur le racket fiscal des masses, la dégradation brutale de leurs conditions d’existence, ou l’addition des deux. Nous sommes dans cette situation aujourd’hui : d’une part, la majorité de la population subit le racket croissant de l’injustice fiscale d’Emmanuel Macron ; d’autre part, cette même majorité en colère a basculé dans ce que le sociologue Guy Standing appelle le « précariat » - c’est-à-dire, en clair, la France des débuts de mois difficiles. Or, si la mobilisation du 17 novembre provoque le blocage des raffineries du pays et d’un nombre significatif de stations essence, alors, l’économie du pays sera paralysée au bout d’une poignée de jours parce qu’elle sera littéralement tombée en panne d’essence. Les oligarques multimilliardaires, les dirigeants des grandes firmes, et ceux des grandes banques et compagnies d’assurance, exigeront alors eux-mêmes d’Emmanuel Macron qu’il capitule, pour que le fonctionnement normal de l’économie reprenne.
Pour toutes ces raisons, être de gauche, c'est épouser les colères légitimes populaires ; et non pas se pincer le nez envers celles-ci.