Actualité - Agriculture
Par l’édition du soir, avec l’Agence France-presse.
À la merci des pucerons verts, les cultures de betteraves sont essentiellement protégées avec des pesticides, néfastes pour l’environnement et la santé. Une autre voie vient d’être ouverte par un laboratoire breton, qui a mis au point un répulsif prometteur.
« Toute la différence avec les pesticides, c’est que les odeurs, ça ne tue pas » : dans son laboratoire de Rennes, Ené Leppik, cofondatrice de la jeune pousse française Agriodor, invente avec son équipe des parfums qui chassent les prédateurs des cultures. En trois ans, l’entreprise a mis au point un produit de biocontrôle baptisé Insior, qui donne des résultats très prometteurs contre le puceron vert. Celui-ci est vecteur de la jaunisse de la betterave sucrière, qui peut entraîner jusqu’à 30 % de perte de récolte.
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« Le problème, c’est que (les néonicotinoïdes) tuent aussi les prédateurs du puceron. Avec notre solution olfactive, on empêche ou on retarde l’invasion des pucerons et cela donne le temps à ses prédateurs naturels, comme la coccinelle ou les syrphes, d’arriver », explique-t-elle, défendant une « approche holistique ».
Connu / TG le 3/07/25 à 17:12
h.dorchies(at)itbfr.org - Tél. : 06 13 86 22 54
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compilation des réponses techniques aux questions qui défraient l'actualité sur la betterave à sucre, les pucerons verts, la jaunisse et l'usage des néonicotinoïdes.
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La jaunisse, où plutôt les jaunisses, puisque plusieurs virus existent, sont essentiellement transmises aux betteraves sucrières par le puceron vert du pêcher : Myzus persicae. Espèce très polyphage, pouvant coloniser plus de 400 espèces de plantes de différentes familles botaniques, dont des espèces cultivées : colza, pomme de terre, tabac, mais aussi blé, orge ainsi que des crucifères d’interculture (radis, vesce).
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Les résidus de betteraves après la récolte et les repousses foliaires dans les tas de déterrage constituent les premiers réservoirs viraux en interculture. Divers adventices sont également hôtes des virus de la jaunisse.
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En 2020, 4 virus de trois familles virales différentes ont été identifiés. Malgré en moyenne 3 traitements aériens, la très forte dynamique des populations de Myzus persicae, avec des vagues successives d’infestations, n’a pas pu être maitrisée.
La forme grave de la jaunisse (BYV) est présente sur tout le territoire, contrairement à 2019, et systématiquement en co-infection avec la jaunisse modérée ou de la chlorose (BMYV ou BChV), ce qui affecte plus fortement la productivité de la plante. Le virus de la Mosaïque (BtMV) est identifié pour la première fois dans la région Centre: en co-infection avec le virus BYV, il entraîne des pertes pouvant dépasser les 50 %.
En conséquence, la productivité 2020 devrait baisser d’au moins 40 % dans les zones les plus touchées ; l'estimation du rendement national se rapproche désormais de 75 tonnes de betterave à 16°, soit une baisse de la production nationale de sucre comprise entre 580.000 à 840.000 tonnes pour 2020.
Pourquoi utiliser des néonicotinoïdes et pourquoi leur utilisation en betterave présente peu de risque pour la faune auxiliaire ?
... En betterave, ils sont utilisés en enrobage de semence et non en pulvérisation foliaire. De plus, la betterave sucrière ne produit pas de fleur. Les insectes butineurs, tels que les abeilles ne sont donc pas exposés au produit.
... Toutes les parcelles bio suivies par les délégués régionaux de l'ITB et situées en zone infestée sont touchées par la maladie.
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Où en est la recherche de solutions alternatives ?
- Variétés tolérentes : piste très prometteuse.
- Produits de protection des plantes ... insecticides ... 6 substances de biocontrôle, 4 substances naturelles et 2 champignons entomopathogènes (dont 4 substances en 2e année d’essai) dans 2 essais en Normandie et dans le Pas-de-Calais.
- Plantes de service : l’ITB évalue actuellement des graminées produisant des champignons qui libèrent dans le sol des toxines à effet insecticide ou insectifuge. Ces plantes, dites endophytes, pourraient être utilisées en interculture avant betterave afin de limiter les infestations de pucerons.
- Diagnostics viraux : aux côtés de l’INRAE, l’ITB met au point des tests de diagnostics viraux, utilisables en temps réel. A terme, ces tests moléculaires permettront d’analyser le pouvoir virulifère des pucerons en seulement 2 ou 3 heures. L’objectif est de toujours mieux accompagner les agriculteurs et de mieux orienter les traitements.
Ndlr : point de vue qui peut s'entendre. Mais quelles garanties d'indépendance données par l'ITB ? Au final, n'est-ce pas AUSSI un choix SOCIÉTAL que d'interdire ou non les néonicotinoïdes en France ? Àpprofondir, à suivre. ACT