#83 – Caroline Guibet Lafaye, directrice de recherche au CNRS, suspendue pour ses travaux sur le PKK.
proposée par Eugénie Barbezat - Diffusée le 17 mars 2025 / Liberté sur paroles
01:55:10
🎙 Émission “Liberté sur paroles” du 17 mars – Avec Caroline Guibet Lafaye
Caroline Guibet Lafaye, directrice de recherche au CNRS, spécialiste des processus de radicalisation et du PKK, est frappée par une sanction administrative d’une rare sévérité : deux ans de suspension, dont un an ferme, sans salaire. Cette décision, prise en novembre 2024, soulève de vives interrogations dans la communauté scientifique.
🔍 Que lui reproche-t-on ?
- Un défaut d’anonymisation de certaines sources interviewées dans le cadre de son enquête sur les militant·es du PKK, supposément identifiables.
- La non-citation d’un doctorant dans une publication.
- Une rémunération jugée insuffisante pour une personne l’ayant aidée lors d’entretiens.
Ces accusations, portées par les deux personnes concernées en 2022, ont déclenché une procédure interne au CNRS, appuyée par des rapports de la MIS et du comité d’éthique de l’AFPS. La Commission mixte paritaire, équivalent d’un conseil de discipline réunissant 18 membres, a auditionné la chercheuse le 25 septembre 2024, avant de statuer en faveur de la sanction.
⚖️ Une procédure contestée
Caroline Guibet Lafaye a saisi le tribunal administratif en référé pour demander la suspension de la décision. Requête rejetée. Elle se tourne désormais vers le Conseil d’État. Parallèlement, elle a déposé plainte pour diffamation contre ses accusateurs — une procédure compromise par le fait qu’ils ne résident pas en France.
Elle conteste fermement toute mise en danger des personnes interrogées, arguant que les pseudonymes et éléments biographiques utilisés ne permettent pas leur identification. Elle réfute également tout manquement éthique concernant la cosignature ou la rémunération.
❓ Une affaire qui interroge
Cette affaire soulève une question plus large : comment s’articulent la justice interne du CNRS et la justice administrative de droit commun ?
Quels sont les critères d’évaluation ? Quelle place pour les preuves, les contre-arguments ?
Quelles garanties pour les chercheurs face à des dispositifs disciplinaires opaques ?
-
Le fait de s’attaquer individuellement aux chercheurs à travers des notions de « déontologie » est un procédé qui a de quoi troubler : les normes éthiques en sciences sociales ne sont pas complètement solidifiées ni homogènes entre les champs ou les méthodes (expérience, enquête, théorie,…), et elles sont presque toujours définies « top-down » par nos instances. (…) Après l’individualisation obsessionnelle des carrières, des budgets, on arrive à l’individualisation de la faute.
Les collègues de Caroline
🎧 Pour aller plus loin
👉 Retrouvez un entretien approfondi avec Caroline Guibet Lafaye dans l’émission “Du poil sous les bras” par La Petite Blan :
#45 – Du poil sous les bras, décembre 2022
🤝 Soutenir la chercheuse
Une cagnotte en ligne a été ouverte par ses nombreux soutiens pour l’aider à couvrir ses frais de justice
Connue / https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?OyOgiw
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ASSEMBLÉE NATIONALE
Christiane TAUBIRA - Audition #45 de la commission d'enquête sur l'indépendance de la justice - •Sortie le 13 juil. 2020 / Ugo Bernalicis
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Jeudi 9 juillet, la commission d'enquête sur les obstacles à l'indépendance du pouvoir judiciaire présidée par Ugo Bernalicis auditionnait Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux.
Ndlr : énergie, fraîcheur, éthique, sérieux sans se prendre au sérieux, nous avons besoin de ce type de personnalité qui fait du bien à la démocratie ++
Société
DOSSIER : Le projet de l'A45 entre Saint-Étienne et Lyon
Invitée samedi dans "CO² mon amour" sur France Inter, Elisabeth Borne n'enterre pas encore formellement le projet d'autoroute entre Lyon et Saint-Etienne, mais confirme sa réticence.
La ministre des Transports était l'invitée de Denis Cheissoux dans "CO2 mon amour" samedi 22 septembre.
La ministre des Transports était l'invitée de Denis Cheissoux dans "CO2 mon amour" samedi 22 septembre. © Maxppp - PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP
Saint-Étienne, France
Alors que les opposants à l'autoroute A45 se sont réunis samedi à La Talaudière (Loire) pour chercher des alternatives à ce projet d'autoroute qui relierait Brignais (Rhône) et La Fouillouse (Loire), la ministre des Transports était invitée samedi de l'émission "CO² mon amour" sur France Inter.
Interrogée par Denis Cheissoux sur l'A45, Elisabeth Borne a répondu : "Il faut améliorer les déplacements entre Lyon et Saint-Etienne, il y a beaucoup d'habitants de Saint-Etienne qui veulent travailler à Lyon et qui passent beaucoup de temps dans les embouteillages. Ce que je regrette, c'est qu'il y ait aussi peu de voyageurs sur la ligne ferroviaire entre Lyon et Saint-Etienne."
"Entretenir les réseaux existants avant de penser à faire des nouveaux projets"
Elle a détaillé "l'approche [qu'elle souhaite] développer" : "Partons des besoins, ne nous enfermons pas dans des réponses qui peuvent pour certaines dater de plusieurs décennies et essayons de trouver la réponse la plus juste."
Elisabeth Borne n'a pas officiellement mis le projet au placard mais a exprimé ses réticences : "On doit d'abord entretenir, maintenir en bon état ou remettre en bon état les réseaux existants, on doit en tirer le meilleur parti - justement avec la révolution digitale qui permet par exemple de mettre plus de trains sur une ligne ferroviaire - avant de penser à faire des nouveaux projets."
Cette interview ne risque pas de plaire aux défenseurs de l'A45. C'est un signe de plus que le projet semble au point mort. Début juillet, le préfet de région a d'ailleurs tenu une réunion à Lyon pour évoquer les alternatives au projet, provoquant la colère des élus locaux qui veulent la construction de ce nouvel axe routier, censé soulager l'A47 existante surchargée.
A lire : Les opposants à l'autoroute A45 toujours mobilisés contre un "projet inutile"
Mots-clés :
autoroute transports en commun
Par :
Marie-Jeanne Delepaul
France Bleu Nord
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