7 novembre 2024 par Emma Bougerol
Les journalistes Pierre Plottu et Maxime Macé enquêtent depuis des années sur l’extrême droite radicale. Leur premier livre s’intitule Pop fascisme. Comment l’extrême droite a gagné la bataille culturelle sur Internet. Entretien avec Pierre Plottu.
Démocratie Temps de lecture : 11 minutes #entretiens #comprendre le vote #droites extrêmes
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Internet a cet avantage indispensable pour eux : la désintermédiation. C’est-à-dire le fait d’enlever le filtre du journalisme, notamment, entre l’émetteur et le récepteur. Ils ont un crédo précis : le lifestyle. Ils vont parler de sport, du physique, du bien-être… En surfant sur la fable que le bien-être physique apporte le bien-être mental, mais aussi sur « l’ambiance entre copains »
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présenter l’image non pas de quelqu’un qui va vous parler de politique, mais de quelqu’un qui va vous dire « les vraies choses » ... commencent leurs vidéos en appelant leur communauté « les amis ». C’est un gimmick qui revient énormément parce qu’appartenir à une communauté, c’est appartenir à un entre-soi
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Le racisme, l’anti-progressisme, le masculinisme, l’anti-« wokisme »… Une vision réactionnaire qui transparaît très vite à travers le discours
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en termes de communautés, ce sont des millions et des millions de gens abonnés. Selon moi, il faut prendre le problème à l’envers. Plutôt que de savoir quel poids pèse untel ou untel, puisqu’on parle de personnes qui prônent des idées et mènent un combat culturel et politique, il faut analyser comment infusent leurs idées racistes, y compris antisémites, et anti-progressistes.
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élargit à grands coups de pieds la fenêtre d’Overton [les discours considérés comme acceptables ou non choquants par une majorité de l’opinion publique, ndlr] ... L’absence du journaliste, l’absence de questions qui fâchent, l’absence de mise en perspective, l’absence du moindre obstacle qui permettrait d’éviter de sortir des insanités ou de se contredire d’une phrase à l’autre pendant une vidéo de deux heures… Tout ça, c’est du pain béni pour des gens dont le combat ne réside pas dans le travail, mais dans le discours.
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appâter les gens sans parler de politique, mais en leur parlant in fine de politique ... caricaturer pour ne surtout pas avoir à débattre et créer une figure repoussoir ... des stratégies. La première, c’est le featuring. Par exemple, quand Alain Soral était ultra dominant, c’était important de s’y référer. Et sinon, il y a la stratégie du clash. Le but, c’est de faire parler de soi, en bien ou en mal.
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le renversement sémantique, le fait d’user de codes – la pilule rouge [qui représente l’éveil à une prétendue vérité, ndlr], le « qui ? » [sous-entendu antisémite qui fait référence à un « complot juif »], les golems [créatures de la mythologie juive utilisée par l’extrême droite antisémite en ligne pour désigner des personnes obéissantes et dociles]… Utiliser des périphrases pour ne pas se faire toper par les algorithmes
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chercher d’autres plateformes. Désormais, ils sont tous sur Telegram, sur Twitter, sur Instagram, sur Deezer et Spotify pour leurs podcasts…
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Ces élections législatives ont tout bousculé ... il y a eu une espèce de 21 avril 2002 sur Internet. Pour la première fois, la brique principale de la contestation a été en ligne. C’est là qu’on a vu des influenceurs se mobiliser – dont il faut saluer le courage – et des collectifs se créer pour dire « non » au RN et prendre position, malgré le fait que leurs contenus sont pour beaucoup très éloignés de la politique. On s’est rendu compte que ça marchait, que les jeunes qui suivent ces influenceurs de gauche ont répondu à l’appel.
La fachosphère, c’est un objet presque physique. Ce sont des réseaux, une stratégie, des personnalités-clés, des événements physiques, des objets, des business, etc. La sphère de gauche n’existe pas vraiment. Malgré cela, elle est quand même plus puissante que la fachosphère. Si, en vue d’une prochaine élection présidentielle, la gauche arrive déjà à comprendre sa force de frappe, sa puissance, son potentiel de force de frappe et qu’elle essaye de mettre en musique, de créer une sphère équivalente pour contrecarrer l’extrême droite, alors, elle peut gagner.
Connu / https://x.com/bastamedia_/status/1841397257381265777
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Basta! @bastamedia_
Apprendre la mécanique automobile au sein d’ateliers animés par des femmes, c’est possible avec Les Déculassées, une asso qui propose des tournées ds toute la France. Objectif : sortir de la dépendance technique aux garagistes
Reportage par @NolwennWeiler
Sarah, titulaire d’un CAP de mécanique automobile et fondatrice de les Déculassées, explique aux participant·es d’un atelier comment vérifier l’état d’une batterie de voiture. Illustration du reportage sur les ateliers de mécanique automobile de l'association Les Déculassées pour "ne plus se faire arnaquer".
10:38 AM · 2 oct. 2024 · 1 952 vues
- 3h
"Je me suis rendue compte que je n’y connaissais rien, qu’il n’y avait d’information nulle part et que j’étais tributaire des mecs qui m’entouraient" raconte Sarah
Elle décide de se former avant de créer l'association Les Déculassées à Montpellier en 2021
Sarah avec un multimètre à la main devant un capot de voiture ouvert pour illustrer sa citation "L'une des motivations des participant·es aux ateliers, c’est de ne plus se faire arnaquer. Les tarifs qu’on leur propose sont souvent plus élevés que ceux que l’on propose aux hommes. » - Pour Sarah, "l’accès aux savoir-faire techniques n’est pas assez pris en main par le milieu féministe. Or, si une partie de la population dépend d’une autre pour des connaissances qui concernent un outil quotidien tel que la voiture, c’est un problème"
Photo de Leslie, bénévole au sein de l'association Les Déculassées « Démystifier la mécanique, c’est donner accès aux femmes et minorités de genre à un monde qui leur est confisqué. Cela leur donne confiance et pour certaines, c’est une révélation. » Leslie, bénévole au sein de l’association Les Déculassées - "Réparer soi-même, cela donne une vraie autonomie matérielle, ça permet de moins dépendre des garages"
Les Déculassées portent aussi un discours critique sur l’omniprésence de la voiture : réparer "au lieu d’agrandir sans cesse le parc automobile"
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@bastamedia_
Les communes de Celles et de Villeneuvette, dans l’Hérault, ont pour point commun de n’avoir qu’un seul électeur du Rassemblement national. Un vote à rebours de celui de la circonscription, qui a réélu la députée RN sortante le 7 juillet. Reportage.
De basta.media
5:11 PM · 13 juil. 2024 · 1 673 vues
Le climatoscepticisme du Rassemblement national nous mène tout droit vers le chaos, alors que « nous n’avons que quelques années devant nous pour opérer la transition », alerte Aurélien Boutaud, chercheur spécialiste des limites planétaires.
Aurélien Boutaud est docteur en sciences de la terre et de l’environnement. Consultant indépendant, il est l’auteur de Déclarer l’état d’urgence climatique, Et s’il était trop tard pour la transition ? (éditions rue de l’Échiquier, mai 2024). Il a aussi publié précédemment aux éditions La Découverte deux ouvrages sur les enjeux environnementaux planétaires avec Natacha Gondran : L’Empreinte écologique et Les limites planétaires.
©DR
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Le RN ne s’est jamais vraiment intéressé à l’écologie, encore moins au climat. Certains élus RN sont climatosceptiques, d’autres considèrent que les membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) « exagèrent » alors que c’est exactement le contraire. Ce qu’on peut reprocher au Giec, c’est sans doute d’avoir été trop prudent et précautionneux dans ses messages par le passé.
Le discours du RN consiste à dire : « même s’il y a un problème, ce n’est pas si grave ni si urgent que ça ». Cela participe à relativiser l’urgence en prétendant qu’« on a le temps ». C’est ce que j’appelle le gradualisme climatique, qui est très fort au sein du RN.
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seuil critique au-delà duquel un système peut changer de manière abrupte et irréversible, comme la disparition de la calotte glaciaire du Groenland et de celle de l’Antarctique de l’Ouest ; le dégel des sols gelés en permanence ; la disparition des coraux ; et la perturbation de la circulation océanique dans l’Atlantique Nord.
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des centaines de millions de personnes seraient obligées de migrer car leurs territoires ne seraient plus vivables ... nouvelle injustice puisque les gens qui ont la plus faible responsabilité historique dans le changement climatique vont être les premières victimes.
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diviser par deux les émissions mondiales en quelques années. Or, nous n’avons toujours pas même commencé à réduire les émissions mondiales. Il faut donc un changement radical et rapide dans notre organisation sociétale pour aller vers la neutralité carbone.
C’est la raison pour laquelle il est pertinent de parler d’urgence climatique d’un point de vue scientifique. Nous n’avons pas 30 ans devant nous pour faire cette transition. On a tout au plus 5 ou 6 ans. Après, ce sera trop tard
Notre regard singulier sur l'état de la France et la marche du monde. Au-delà des faits, le sens de l'actualité.
Clés : Agriculture ; Extrême droite
Le RN, parti des agriculteurs ? Le grand mensonge dévoilé - 14 mai 2024 - 16H40 / Par Lisa Lap
"L’inconsistance du RN et de Bardella sur l’écologie". Basta! s’est penché sur le Rassemblement National et sa, ou plutôt ses lignes politiques, à un mois des élections européennes, quand le parti d’extrême droite vante être celui du peuple que la politique politicienne a abandonné.
Sophie Chapelle a analysé la ligne politique du RN notamment sur les thématiques environnementales, et constate de gros revirements. Sur les pesticides, en 2017 Marine Le Pen était fortement contre. Cette année, épisode de colère agricole, FNSEA omniprésente, et là : le RN se positionne anti normes environnementales. Cela permet aussi de ne pas parler de la question du revenu. Sur la question du prix minimum, le "prix plancher", c’est tout aussi flou, Marine Le Pen et Jordan Bardella disent tout et son contraire. Au-delà des revirements, il y a aussi le discours qui ne se traduit pas dans les votes. C’est le cas notamment pour le pouvoir d’achat ou l'agriculture bio. Le RN a également partager le visuel “Garantir la préservation des terres agricoles face à l’urbanisation excessive”, encore dans cette stratégie d’être du côté des agriculteurs, alors que dans les votes, c'est tout l'inverse.
Au niveau européen, la campagne de com sur la défense du petit agriculteur est mise à mal par la défense des plus gros quand il faut voter la politique agricole commune.
Basta! a décidé de se pencher sur la stratégie du RN pour qui le discours diffère fortement des actes politiques, et est bien loin du parti "proche du peuple" qui défend sa population précarisée.
Le plateau du Larzac accueillera du 3 au 6 août la première édition des rencontres « Les Résistantes », qui espèrent contribuer au renforcement ...
Connu / TG le 16/07/23 à 10:22
Le dernier rapport du groupe international d’experts sur le climat désigne l’agriculture comme l’un des leviers à actionner pour mieux
Connu / TG le 01/07/23 à 13:32
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Les impasses de l'agriculture et les solutions : une très bonne synthèse de Marc Dufumier qui pourrait aussi être la colonne vertébrale d'un programme de rupture agricole.
Cela supposerait de remplacer le conseil agricole par les firmes, par le retour des agronomes...
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La Cour des comptes préconise de réduire le cheptel bovin pour diminuer les gaz à effet de serre. « Ce n’est pas tant moins de vache ...
Connu / TG le 10/06/23 à 07:24
sur l'augmentation du recours de la force létale ...
Connu / TG le 01/07/23 à 11:21
Transition énergétique - Alternatives Temps de lecture : 12 minutes 4 commentaires #interviews #climat #energies renouvelables
Expert de l’énergie, le chercheur Cédric Philibert s’interroge dans un livre sur l’hostilité française aux éoliennes. Pour lui, notre retard sur les renouvelables est dangereux, alors que l’arrivée de nouveaux réacteurs nucléaires reste hypothétique.
Cédric Philibert est un analyste de l’énergie et du climat. Chercheur associé à l’Institut français des relations internationales, il enseigne à Sciences Po-Paris. Il a travaillé de 2000 à 2019 à l’Agence internationale de l’énergie. Il a publié en mars aux éditions les Petites Matins Éoliennes, pourquoi tant de haine ?.
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Fédération environnement durable, de l’association Vent de colère, etc ... Beaucoup des arguments que ces groupes utilisent sont nés aux États-Unis et en Australie dans les cercles d’extrême droite financés par les lobbys des énergies fossiles
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L’Allemagne a doublé sa production d’énergies renouvelables entre 2010 et 2021 et réduit dans le même temps de 35 % sa consommation de charbon.
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l’opposition du RN peut en fait sembler surprenante. Même si la France n’a plus de grands fabricants de turbines pour éoliennes, comme les Danois, les Allemands ou les Espagnols, l’industrie française demeure présente sur l’ensemble du secteur éolien. On produit des pales, des mâts, des nacelles, et nous disposons de développeurs compétents qui réalisent des projets éoliens en France et à l’étranger.
Et l’énergie éolienne, le vent, n’a pas à être importée. Comparé aux fossiles, c’est un bénéfice considérable en termes d’indépendance. On importe certes un peu de terres rares pour les éoliennes maritimes, les développeurs peuvent avoir une estampille étrangère, et les turbines ne sont pas forcément fabriquées en France. Mais une fois que les éoliennes sont en place, c’est 100% local dans la source d’énergie. Un « patriote » devrait en toute logique s’en réjouir.
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j’en veux beaucoup aux parlementaires écologistes et LFI à l’Assemblée nationale, qui n’ont pas su faire la part des choses et hiérarchiser les problèmes.
Non pas que la biodiversité soit un moindre problème que le changement climatique. Mais les atteintes locales à la biodiversité entraînées par certains projets d’énergies renouvelables comme les éoliennes ou le solaire ne représentent rien par rapport au fait que c’est un outil majeur pour lutter contre le changement climatique. Or, le changement climatique est lui-même devenu une des grandes causes d’érosion de la biodiversité.
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Les écologistes se sont finalement abstenus sur le projet de loi sur les énergies renouvelables voté en janvier [1]. Et ont contribué avec toute la gauche à interdire pratiquement toute grande centrale solaire au sol. https://www.liberation.fr/politique/energies-renouvelables-grace-au-soutien-annonce-du-ps-le-projet-de-loi-bien-parti-pour-etre-adopte-20230110_J4TNEUFSG5F6JCSD6LB7WGOIVI/
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le coût descend à 0,5 euro par watt, contre 3 euros pour la centrale sur un toit. ... il nous faut passer de 20 gigawatts (GW) solaires installés actuellement en France à 125 GW. On ne peut le faire rapidement et sans dépenser trop que si on accepte d’en mettre la moitié au sol. Ce qui prendra 100 000 hectares ; ce sera le dixième de la surface qu’on utilise aujourd’hui pour produire des agrocarburants.
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Il en faut de la sobriété. Il faut moins de SUV, moins d’avions, manger moins de viande de bœuf. Mais ce n’est pas la sobriété qui va nous permettre de diviser par six les émissions mondiales annuelles de CO2, et au moins par dix les émissions des pays riches. On ne va pas diviser par dix la taille de l’économie française, même si on accepte d’avoir des secteurs en décroissance comme le transport aérien.
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Parmi les anti-éoliens d’extrême droite, une des inspirations est leur combat contre l’Europe
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Qu’on réussisse enfin à construire des réacteurs post-Fukushima avec des sécurités nouvelles dans des délais contrôlés et dans des coûts contrôlés, c’est hypothétique mais pas impossible. La prolongation des centrales à plus de 60 ans me semble en revanche moins probable. Et qui aujourd’hui dans le monde exporte du nucléaire ? La Russie et la Chine, et cela reste un petit marché.
L’essentiel est ailleurs. L’essentiel de la bataille mondiale contre les énergies fossiles se joue sur le plan des énergies renouvelables. Le marché des énergies renouvelables sera dix fois plus important que celui du nucléaire.
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il nous faut beaucoup d’électricité bas carbone bon marché. Et en fin de compte, les énergies renouvelables électriques ont battu les autres à plate couture, par leur flexibilité, par leur polyvalence. ... La première réponse à la variabilité des renouvelables, c’est de toujours associer l’éolien et le solaire dans des proportions qui respectent le mieux les variations saisonnières de la zone de la demande. C’est la première chose à faire avant de parler de stockage ou d’hydrogène.
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il faut aller vers l’objectif de 100 % en 2050. Et si en 2040 on a du nucléaire nouveau qui arrive et que le nucléaire ancien se porte encore très bien - ce que l’on ne peut pas prédire - on ralentira éventuellement le développement des énergies renouvelables. Mais c’est de la folie de ralentir maintenant, cela nous met dans une situation très difficile.
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ce qu’on fait actuellement – installer 1 GW d’éolien et 1 ou 2 GW de solaire par an – est loin d’être suffisant. Il faut d’urgence doubler ou tripler ce rythme. Sinon, on va être structurellement déficitaire et importateur. Ce sera peut-être de l’énergie qui sera de moins en moins carbonée parce que nos voisins seront passés aux renouvelables. Mais si on veut retrouver une forme de souveraineté énergétique, ce n’est pas ce qu’il faut faire.
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Le Giec [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] vient de reconnaître dans son rapport de mars que c’est l’éolien et le solaire qui offrent les plus grands potentiels de réduction des émissions de CO2 d’ici 2030. Et à échéance de 2050 encore bien davantage. Je suis pro-éolien car je combats le changement climatique. Je ne peux pas attendre 15 ans pour avoir de nouveaux réacteurs nucléaires qui seront peut-être, voire pas, délivrés.
Propos recueillis par Rachel Knaebel
Photo de une : Un champ d’éoliennes en Allemagne/©MB.
Notes
[1] Les élu·es LFI ont décidé de voter contre.
Climat - Écologie Temps de lecture : 9 minutes 3 commentaires #climat #energies renouvelables
Emmanuel Macron s’était engagé à développer les énergies renouvelables. Cinq ans plus tard, la France est le seul pays européen qui n’a pas atteint ses objectifs. Le président-candidat préfère désormais faire la promotion du nucléaire.
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Les engagements climatiques pris en 2008 par l’Union européenne avait fixé à la France l’objectif de 23 % d’énergies renouvelables dans sa consommation globale brute d’énergie (ce qui comprend l’électricité, la chaleur et les transports) d’ici à 2020 [2]. Ce premier objectif n’a pas été atteint : seulement 19,1 % de la consommation énergétique globale française viennent des énergies renouvelables, soit 4 % de moins que le but fixé. C’est le seul pays de l’UE à ne pas avoir tenu son engagement. Au même moment, fin 2019, plus de la moitié de l’énergie consommée en Suède est produite à partir de sources renouvelables, 43 % en Finlande ; 37 % au Danemark ; 33 % en Autriche.
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« la France a un potentiel énorme et le plus diversifié d’Europe pour développer toutes les filières d’énergies renouvelables, note Alexis Monteil-Gutel, chargé des énergies renouvelables à l’association Cler-Réseau pour la transition énergétique
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« Il y a un monde entre les incantations des objectifs de développement d’énergies renouvelables et la réalité de ce que c’est de monter des projets. C’est un parcours du combattant, tout est horriblement long », témoigne Patrick Gèze, de la société citoyenne parisienne Enercit’if. Depuis sa création en 2016, celle-ci a monté 15 mini-centrales photovoltaïque sur des toits de Paris. Huit sont en service, les autres commenceront à produire de l’électricité dans le courant de l’année.
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dans l’ensemble, ces projets-là ne reçoivent pas assez de soutien de l’État, critique le Réseau action climat
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François Girard, agriculteur dans le Maine-et-Loire et actif au sein de la société d’énergie citoyenne Atout vent, créée il y a dix ans
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si les collectifs d’habitants et les collectivités locales ne se structurent pas et ne vont pas à la négociation avec les industriels, les projets citoyens ne se feront pas
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L’association Énergie partagée, qui fédère ces collectifs de production d’énergies renouvelables, recensait seulement 15 nouvelles centrales photovoltaïque citoyennes en 2017. Elle en comptabilise désormais plus du triple, avec 50 mises en servide en 2021 [5]. Trois nouveaux parcs éoliens citoyens ont également été mis en service l’année dernière. Plus de 12 millions d’euros investis par des collectifs citoyens entre 2017 et 2020. Mais ces sommes n’ont rien à voir, en termes de force de frappe, avec les capacités d’investissement de la puissance publique.
« Quand on voit le haro sur l’éolien d’une partie des politiques qui ne jurent que par le nucléaire…, souffle Patrick Gèze, à Paris. J’ai l’impression qu’on ne se rend pas bien compte de la déconnexion entre la voie suivie partout ailleurs, qui est d’aller vers une majorité d’énergies renouvelables d’ici à 2050, et la réalité en France, qui fait qu’on est de moins en moins en capacité de développer des projets, analyse-t-il.
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[1] Source : Pour la France, « Panorama de l’électricité renouvelable en 2017 » ; pour les chiffres des autres pays d’Europe, "Chiffres clés des énergies renouvelables", édition 2019, ministère de la Transition énergétique.
[2] Des objectifs avaient été fixés à chaque pays par l’Union européenne en fonction des situations de départ, les capacités de production renouvelables déjà présentes, et du potentiel de chaque pays. Voir la directive en question.
[3] Voir les statistiques du gouvernement.
[4] Voir le projet de loi de finance pour 2021.
[5] Voir les chiffres d’Énergie partagée. https://energie-partagee.org/decouvrir/energie-citoyenne/chiffres-cles/
Que peuvent engager des élus locaux dès les premiers mois de leur mandature ? Le philosophe Thierry Paquot livre à basta! un plaidoyer pour une municipalité écologiste, en sept actions simples et économes.
Débats Temps de lecture : 9 minutes 1 commentaire #alimentation #climat #démocratie ! #ecologistes #innovation politique #se déplacer demain #vendredidébats
La victoire électorale d’élu·e·s écologistes, lors des dernières municipales, est une incroyable opportunité pour démontrer aux sceptiques et aux opposants farouches à toutes sensibilités environnementales, qu’il est possible de substituer à la « logique du toujours plus », celle du « toujours mieux ». Bien sûr, il ne convient aucunement de sous-estimer la puissance des partisans du productivisme, capables de se transformer en militants d’une vaine et trompeuse « croissance verte »... Les médias dominants appartiennent aux bétonneurs et aller à l’encontre de leurs certitudes revient à rejouer le vieux combat du pot de terre contre le pot de fer ! Heureusement, il existe de vaillants magazines, comme celui-ci, qui veille à enquêter pour donner aux lecteurs des informations leur permettant de se positionner, sans dogmatisme aucun.
Thierry Paquot, philosophe
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Première action : écologiser le conseil municipal
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Deuxième action : la trinité joyeuse
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Troisième action : la coopération plutôt que la représentation
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Quatrième action : privilégier le BTPP (bois, terre, paille, pierre)
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Cinquième action : se réapproprier l’énergie et l’alimentation
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Sixième action : des déplacements commodes et économes
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Septième action : l’art
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Photo de une : La cité de Font-Vert, dans les quartiers Nord de Marseille. Elle expérimente des jardins en pied d’immeubles, cultivés par les habitants (voir notre reportage)/©Nathalie Crubézy/Collectif à-vif(s)
[1] Lire à ce sujet : Thierry Paquot,« L’espérance biorégionale », revue numérique Topophile ; Écologie des territoires. Biorégion et transition, sous la direction de Thierry Paquot, Terre urbaine, 2021 ; et Pierre Calame, Osons les territoires !, Le Pommier, 2022.
[2] Philosophe états-unien, mort en 2006, penseur de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire.
[3] Outil institutionnel de l’aménagement du territoire, promu par le ministère de l’Environnement, la Trame verte et bleue (TVB) « constitue un outil de préservation de la biodiversité visant à intégrer les enjeux de maintien et de renforcement de la fonctionnalité des milieux naturels dans les outils de planification et les projets d’aménagement. »
[4] Voir Thierry Paquot, « Ménager le ménagement », revue numérique Topophile.
Anthropologue, Philippe Descola, a consacré une partie de son travail à proposer de nouvelles façons d’habiter la Terre. En déconstruisant l’idée de « nature », il appelle à changer radicalement nos relations avec le monde vivant et les non-humains. Entretien.
Alternatives
Temps de lecture : 18 minutes #interviews #innovation politique #zad
basta! : Votre dernier livre, Ethnographies des mondes à venir, coécrit avec Alessandro Pignocchi, tout comme le documentaire dont vous êtes le sujet principal, Composer les mondes, d’Eliza Levy [1], tissent tous deux un parallèle entre ce que vous avez pu observer chez les Achuar en Amazonie, puis sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
Philippe Descola : Un même mouvement de refus de l’appropriation privative des communs, qui participe aussi d’une autre façon de s’attacher à son territoire. Dans leurs luttes contre la spoliation territoriale, les populations autochtones s’efforcent toujours de mettre en évidence que les territoires qu’elles habitent ne sont pas simplement des « gagne-pain »
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Vous dites que les zadistes expérimentent une « cosmopolitique inédite »...
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les non-humains font désormais partie du régime politique : ils ont un rôle à jouer dans la vie collective et dans les institutions, en tout cas il convient d’aménager celles-ci pour que les non-humains puissent y prendre toute leur part.
« Il convient d’aménager la vie collective et les institutions pour que les non-humains puissent y prendre toute leur part »
Et c’est inédit parce que ce registre d’attention là n’avait rien de spontané, au vu de l’origine urbaine de beaucoup d’occupants de la ZAD. D’ailleurs, au départ, le principe d’identification qui concourt à la défense du lieu résultait sans doute bien plus de l’opposition à un adversaire commun – un grand projet d’aéroport, inutile et coûteux. Mais cela ne suffit pas pour s’attacher à un lieu. Les zadistes ont appris à s’identifier progressivement à des plantes, à des animaux, au bocage et à tout un milieu de vie. Ils ont appris à reconnaître son caractère distinctif, à découvrir les singularités propres des plantes et des animaux qu’ils côtoient au quotidien. Et je trouve cet apprentissage particulièrement intéressant, car il signifie qu’il n’y a pas d’inéluctabilité à la séparation des humains avec le vivant dans ce que j’appelle le « naturalisme ».
... l’une des quatre « ontologies », c’est-à-dire l’une des quatre grandes façons d’être au monde, que vous identifiez dans votre ouvrage de référence, Par-delà nature et culture [2]. À la différence de l’animisme, du totémisme ou de l’analogisme, le naturalisme stipule une parfaite dichotomie entre nature et culture.
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a rendu possible ce mouvement de privatisation des « communs » – c’est-à-dire tous ces éléments non humains partagés par des groupes d’humains : l’eau, les forêts, les pâtures, mais aussi le savoir, par exemple – en les transformant en « ressources ». Celles-là mêmes qui ont ensuite permis, d’abord par la politique d’exploitation du travail et des matières premières dans les colonies, puis par le développement de la révolution industrielle qui en a découlé, une accumulation sans précédent de capital, avec toutes les conséquences écologiques et sociales que l’on connaît aujourd’hui. Autrement dit, par la tournure de pensée qu’il a induite chez les Européens à partir du 17e siècle et qui s’est ensuite accéléré et répandu à travers le monde, le naturalisme a été la condition de possibilité du capitalisme, son soubassement.
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l’État chinois participe complètement à la grande bataille productiviste, basée sur cette idée démiurgique de contrôle et de transformation des ressources…
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le concept d’anthropocène me paraît mal nommé, et qu’un terme comme « capitalocène » serait bien plus juste : c’est bien une petite proportion de l’humanité qui, par sa gloutonnerie, a mis la totalité des humains dans une position terrible, en remettant en cause les possibilités de l’habitabilité sur Terre.
En quoi la relation des Achuar à leur environnement est-elle donc si différente ?
... une « continuité des intériorités » : les capacités morales et cognitives ne sont pas réservées aux groupes humains, les Achuar décèlent également une subjectivité, et des intentions, chez les non-humains ... n’ont pas de terme pour désigner la nature
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L’anthropologie permet de « dés-eurocentrer » le regard, et en l’occurrence, cela m’a aussi appris à « dés-anthropocentrer » les concepts que j’utilisais.
Après tout, les sciences sociales sont des héritières directes de la philosophie des Lumières, et si tout le monde utilise à présent les concepts de « nature », de « culture », de « société », il ne faut jamais oublier qu’ils ont une histoire tout à fait singulière, qui nous est propre, en Europe. L’anthropologie invite à remettre en question toutes ces notions et à en proposer d’autres.
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l’anthropologie donne à voir des peuples contemporains qui nous offrent d’autres choix collectifs. C’est un tremplin pour imaginer d’autres futurs possibles.
... déconstruction ?
... principale qualité de l’ethnographe, c’est l’humilité ... L’anthropologue est entre deux mondes, il doit abandonner en partie celui dont il vient, sans être jamais entièrement dans celui qui l’accueille. Et c’est parce qu’il a cette distance qu’il peut être efficace, en faisant ainsi varier les paramètres de son propre monde à partir des paramètres du monde où il a choisi d’élire domicile.
Est-ce cela qui vous a conduit à vous éloigner progressivement du marxisme, dont vous avez été un compagnon de route pendant longtemps ?
... double imposture qu’a bien mis en évidence Pierre Charbonnier dans son livre Abondance et liberté ... Marx l’avait vu également d’une certaine façon, à travers la théorie du *fétichisme de la marchandise
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déconstruire le dualisme nature-culture n’offre pas beaucoup de prises concrètes, face à l’urgence de la crise écologique et l’ampleur des dégâts, voire que cela contribuerait à dépolitiser le sujet. Et que, si l’on considère le capitalisme comme le premier facteur responsable de la crise écologique, alors c’est à lui qu’il faut s’attaquer en priorité. C’est en substance ce que défend par exemple un penseur comme Frédéric Lordon [3]. Que répondez-vous à cela ?
Qu’il faut, bien évidemment, lutter contre les institutions qui propagent et rendent possibles l’accumulation capitaliste, ça va de soi. Je n’ai jamais caché mes opinions là-dessus. Mais qu’est-ce que ça veut dire, aujourd’hui, être anticapitaliste ? Quelle forme ça prend ? Est-ce que c’est le « Grand Soir », est-ce qu’on compte faire la Révolution et pendre tous les patrons au réverbère ? Il y a une erreur profonde sur l’état de la situation historique, qui ne s’y prête pas. C’était déjà le cas quand j’étais militant à la Ligue communiste révolutionnaire (ancêtre du NPA, ndlr) dans ma jeunesse, et c’est précisément la raison pour laquelle j’en suis parti. Notre espoir, complètement fou, c’était de devenir l’avant-garde du prolétariat, mais on ne s’était pas rendu compte que le prolétariat, tel qu’on le concevait, était en train de disparaître puisque la classe ouvrière elle-même était en train de disparaître…
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tout faire en même temps, à la fois se battre contre les institutions du capitalisme, mais aussi produire des alternatives concrètes
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La ZAD porte un projet de vie communal, dans lequel les terres, comme le travail, sont en commun ... forme d’entraide, de solidarité. Dans lequel les décisions politiques, c’est-à-dire celles qui concernent la vie collective, sont prises par discussion – c’est donc une démocratie participative plutôt que représentative. Ce qui est à la fois extraordinaire, avec un fort effet d’exemplarité, mais aussi très coûteux, puisque cela exige de rechercher et obtenir en permanence le consensus. Et de ce point de vue là aussi, on devine que cela peut être très inquiétant pour des politiciens qui considèrent qu’une fois que le citoyen a mis son bulletin de vote, il n’a plus le droit à la parole !
Au fond, la ZAD propose un récit alternatif qui est porteur d’enthousiasme. Ce n’est pas pour rien qu’il s’en crée un peu partout : contre les retenues d’eau pour la neige artificielle comme à La Clusaz, contre les mégabassines dans l’agriculture, contre des projets d’aménagement urbain, comme aux Lentillères à Dijon… C’est une forme d’occupation du territoire qui fait tache d’huile. Au début, c’est toujours une mobilisation contre un projet, et ensuite, cette mobilisation se stabilise en un mode de vie particulier. Cela m’a beaucoup frappé lorsque j’y étais, en juillet dernier, pour le festival « Zadenvies » : tous ces jeunes sont là en quête d’une altérité possible, d’une autre façon de voir et d’être ensemble. C’est ce qui est passionnant, ces modes d’action engendrent des modes de vie. Et de la joie, aussi, il faut voir l’enthousiasme à partager ces luttes. Tant mieux, car le militantisme ne doit pas être une martyrologie !
Ce 19 novembre, Barnabé Binctin anime une rencontre avec Philippe Descola lors du Festival du livre et de la presse d’écologie (Felipé), après la projection du documentaire Composer les mondes, d’Eliza Levy (horaires : 12h15 - 14h10).
[1] Pour la diffusion en salles et sur plateformes voir ici.
[2] Gallimard, 2005 ; réédition coll. « Folio essais », 2015.
[3] Dans un billet intitulé « Pleurnicher le vivant », qui s’en prend notamment à Bruno Latour (voir sa réponse dans nos colonnes) et à la nouvelle école de pensée qui lui est associée, Frédéric Lordon estimait par exemple que « se retrouver propulsé dans la position très politique de "la pensée-à-la-hauteur-du-péril" sans jamais prononcer la seule parole politique à la hauteur du péril, sans jamais dire que la Terre est détruite par les capitalistes, et que si nous voulons sauver les humains de l’inhabitabilité terrestre, il faut en finir avec le capitalisme, c’est un exploit ». Lire le texte complet sur Le Monde diplomatique.
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Bastamag @Bastamag · 1h
Victoire ! Ce 22 juillet, les élus de la communauté de communes de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ont voté l'abandon du projet de port de plaisance à Brétignolles-sur-Mer. @Bastamag était à la @zad_dune, à la rencontre des opposants au projet en novembre 2019.
En Vendée, une ZAD contre un projet de nouveau port, imposé contre vents et marées
À Brétignolles-sur-Mer, en Vendée, un projet de port de plaisance suscite une forte opposition. Le littoral, pourtant censé être protégé, a été fracturé par les premiers travaux. Face à une procédure...
bastamag.net
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Pollutions marines
Parmi les rebuts gisant au fond des océans, on trouve aussi des déchets radioactifs. Plusieurs pays, dont la France, ont contribué à leur immersion dans l’Atlantique. Si les sites sont bien répertoriés, ils ne sont désormais plus surveillés.
De 1946 à 1983, la communauté scientifique a jugé que déposer des déchets radioactifs sur les fonds marins était une « solution sûre », « car la dilution et la durée présumée d’isolement apportées par le milieu marin étaient suffisantes », retrace l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). Cet établissement public à caractère industriel et commercial, chargé de la gestion des déchets radioactifs en France, réalise régulièrement l’inventaire national des matières et déchets radioactifs [1].
... le Conseil de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a obligé les pays membres à se soumettre aux directives et à la surveillance de l’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN). En 1972, la convention de Londres interdit l’immersion de déchets fortement radioactifs. Un moratoire sur l’immersion des déchets est adopté en 1983, dans l’attente d’un examen global de la question. En 1993, les pays signataires décident d’interdire l’immersion de déchets radioactifs dans la mer, « davantage pour des raisons morales que scientifiques », ajoute Émilie Grandidier, chargée de communication à l’Andra
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Le dépotoir le plus proche des côtes françaises, la fosse des Casquets, à 15 km au nord-ouest du cap de La Hague (Manche), n’a donc paradoxalement pas été alimenté par la France. Mais par le Royaume-Uni et la Belgique, de 1949 à 1966, avant que l’AEN n’encadre les opérations.
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En 2000, Greenpeace a envoyé un drone explorer et filmer les fonds marins de la fosse des Casquets. Les images rapportées sont celles d’une effrayante décharge
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dans la Manche, via un pipeline long de 4 km qui s’enfonce à une soixantaine de mètres sous la mer, la centrale de retraitement des déchets nucléaires d’Orano à La Hague (Manche) continue à rejeter chaque année des liquides radioactifs « après traitement éventuel » [2]. En 2019, 609 432 mètres cube de ces liquides ont été déversés en mer.
Géopolitique
... Malgré un accord international, la Turquie qui le contrôle en amont en limite le débit, avec des conséquences dramatiques pour la population.
... Ahmed Alheriri, le jeune comaire de Raqqa ... Nicolas Guibert, le responsable du secteur « eau et assainissement » pour la coordination des ONG du Nord-Est syrien ... les deux barrages hydroélectriques de Tishrin et Tabqa, sources d’électricité principales de 3 millions de personnes, ont dû réduire leur puissance, tombée à 125 mégawatts au lieu des 400 habituels. Ce qui entraîne des coupures massives pour les habitants et menace aussi le fonctionnement des stations de potabilisation, de l’irrigation, des hôpitaux, etc
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Connu / https://twitter.com/cmoreldarleux/status/1415934270296805376
"corinne morel darleux @cmoreldarleux · 10h
Reportage sur la guerre de l'eau livrée en amont de l'Euphrate par la Turquie, dont je vous parlais ici https://reporterre.net/Apres-avoir-combattu-Daech-le-Rojava-a-besoin-de-notre-solidarite
. À Hassakeh, plus d'un million de personnes privées d'eau. La Syrie est le 3e pays le plus exposé à la sécheresse selon @UNOCHA
. Why Turkey Is Being Accused Of Using Water As A Weapon In Syria
Turkey is using water shut-offs as a weapon in an ongoing conflict in the Al-Hasakah region in northeast Syria and it’s affecting over a million who live in ...
1 - 17 - 17 - Afficher cette discussion"
Connu / https://twitter.com/MaximCombes/status/1365025639770836994
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Maxime Combes @MaximCombes · 25 févr.
Sur le label #HauteValeurEnvironnementale, lire
Citer le Tweet Maxime Combes @MaximCombes · 18 déc. 2020
Vous connaissez le nouveau label #HVE, haute valeur environnementale ?
"Un foutage de gueule phénoménal" selon cette enquête de @Bastamag : bien moins exigeant que le #bio, il bénéficie pourtant d’un soutien massif des pouvoirs publics
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Connue / https://twitter.com/86Greenpeace/status/1352061658638786562
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Greenpeace Poitiers @86Greenpeace · 7 min
Inès Léraud a enquêté et coréalisé une #BD #BandeDessinée pour nous aider à sortir du déni des #AlguesVertes dûes à 1 #AgricultureIntensive+#AgroAlimentaire
Symbole de la #LibertéDinformation à défendre à tout prix en signant
@ileraud #Déni @Bastamag
Citer le Tweet Daniel Ibanez @ContactIbanez · 18 janv. Soutien à @ileraud et @Bastamag Le communiqué de presse
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Tags Capitalisme Néo-colonialisme Oligarchies
L’écologiste indienne, figure de la lutte contre les OGM et Monsanto, est très critique du « philanthrocapitalisme », incarné notamment par Bill Gates et sa fondation. Pour elle, cette générosité désintéressée cacherait une stratégie de domination bien rodée. Entretien.
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Connu / https://twitter.com/pathrs/status/1264114448148639747
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Dr. Vandana Shiva a retweeté Paul Harris @pathrs · 9h .@drvandanashiva ... 3 - 8 - 13
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