Lundi 4 novembre 2024
Depuis son accession à la notoriété dans les années quatre-vingt-dix, le philosophe Michel Onfray est une figure intellectuelle incontournable. Graphomane, l’homme a publié plus de cent-cinquante livres, dont plusieurs best-sellers : le Traité d’athéologie, Le Crépuscule d’une idole, et Décadence, vendus à des centaines de milliers d’exemplaires.
Machine éditoriale, Michel Onfray est aussi un phénomène médiatique. Ce tribun tempétueux multiplie depuis plus de vingt ans coups d’éclats et polémiques, monopolisant plateaux télévisés, radios, et unes de journaux.
Enfin, Onfray est un homme engagé, qui s’est progressivement imposé comme un acteur politique de premier plan. Apôtre à ses débuts d’une gauche libertaire, il crée en 2002 l’université populaire de Caen, en réponse à l’ascension de Jean-Marie Le Pen. Mais cet éternel révolté dérive par la suite vers des rivages idéologiques plus troubles. Fondateur en 2020 de la revue souverainiste Front Populaire , Onfray est devenu pour ses contempteurs l’un des fossoyeurs de la gauche, un intellectuel réactionnaire favorisant la propagation des idées du Rassemblement National. De son côté, le philosophe explique à qui veut l’entendre qu’il n’a pas changé, que ce sont plutôt le monde, et la gauche, qui ont changé...
Pour y voir clair dans le mystère Onfray, retraçons le destin mouvementé de cet insaisissable polémiste. Car à travers le phénomène éditorial, médiatique et politique qu’est Michel Onfray, c’est un portrait de notre époque qui se dessine en creux, de son brouillard idéologique, et de sa fascination pour les figures radicales et clivantes.
Un récit documentaire de Jean Brossier
À écouter : Michel Onfray, au temps de l’Université Populaire de Caen
Intelligence service
47 min
Invité :
Le sociologue et philosophe Philippe Corcuff, professeur des universités en science politique à l’IEP de Lyon. Il a co-écrit avec Philippe Marlière : Les Tontons flingueurs de la gauche. Lettres ouvertes à Hollande, Macron, Mélenchon, Roussel, Ruffin, Onfray, aux éditions Textuel (2024)
Sources Documentaires :
Livres :
Livres de Michel Onfray cités :
La raison gourmande, critique de la raison diététique. au Livre de Poche, 1997.
Politique du rebelle. Traité de résistance et d’insoumission. Grasset, 1997.
Traité d’athéologie. Grasset, 2005.
La puissance d’exister, Grasset, 2006.
Le crépuscule d’une idole : l’Affabulation freudienne. Grasset, 2010.
Décadence. Vie et mort du judéo-christianisme, Flammarion, 2017.
La foudre gouverne le monde. Journal hédoniste. Albin Michel, 2024.
Livres de Philippe Corcuff :
La grande confusion. Comment l’extrême-droite a gagné la bataille des idées, éditions Textuel, 2021.
Les tontons flingueurs de la gauche. Lettres ouvertes à Hollande, Macron, Mélenchon, Roussel, Ruffin, Onfray, éditions Textuel, 2024.
Et aussi :
Le tribun de la plèbe, introduction à la pensée politique de Michel Onfray. Henri de Monvallier, éditions de l’Observatoire, 2019.
Cahier Michel Onfray, éditions de l’Herne, 2019.
Presses et revues :
L’athéisme dérisoire de Michel Onfray, Michaël Foessel, Esprit, 2005.
L’homme des malentendus, Daniel Garcia, L’Express, 2006.
Le prêcheur laïc. Enquête sur Michel Onfray, Judith Perrignon, revue XXI, 2008.
Onfray et le fantasme antifreudien, Elisabeth Roudinesco, Le Monde, 2010.
Michel Onfray et Camus : le pavé de l’ours, Jean-Yves Guérin, Les Temps Modernes, 2012.
La petite usine de Michel Onfray. Enquête sur un homme qui se prenait pour un volcan, par Nicolas Chevassus-au-Louis, La revue du Crieur, 2015.
Faut-il brûler Michel Onfray ?, Christophe Barbier, L’Express, 2016.
Onfray, fin de partie, entretien avec Elisabeth Roudinesco et Guillaume Mazeau, Le Grand Continent, 2020.
Michel Onfray, extrême écorché, Camille Vigogne le Coat, L’Express, 2020.
Avec sa nouvelle revue « Front populaire », Michel Onfray séduit les milieux d’extrême droite, Abel Mestre et Lucile Soullier, Le Monde, 2020.
Télévision et radio.
Michel Onfray, philosophe citoyen, France 5, 2011.
Michel Onfray, sur les chemins de mon enfance, France 3 Normandie, 2019 https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/calvados/caen/documentaire-inedit-michel-onfray-documentaire-traces-son-enfance-1751659.html
Michel Onfray, au temps de l’Université Populaire de Caen, Intelligence Service, France Inter, 2020. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/intelligence-service/michel-onfray-au-temps-de-l-universite-populaire-de-caen-2157012
Tr.: ... Philippe Corcuff : décès de sa compagne en 2013 Marie-CLaude Ruel ... vieillissement ... confusionnisme par manques de repères, de rigueur ... espace confusionniste -> revue Front Populaire ... ya pas de conscience claire chez lui ... logique complotiste ... rebellitude un peu comme chez Éric Zemmour ... situé politiquement entre Marine Le Pen et Zemmour ... a bien changé contrairement à ses affirmations (passé de pro-mai 68 à pro-ordre policier) mais ne l'assume pas ...
7 novembre 2024 par Emma Bougerol
Les journalistes Pierre Plottu et Maxime Macé enquêtent depuis des années sur l’extrême droite radicale. Leur premier livre s’intitule Pop fascisme. Comment l’extrême droite a gagné la bataille culturelle sur Internet. Entretien avec Pierre Plottu.
Démocratie Temps de lecture : 11 minutes #entretiens #comprendre le vote #droites extrêmes
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Internet a cet avantage indispensable pour eux : la désintermédiation. C’est-à-dire le fait d’enlever le filtre du journalisme, notamment, entre l’émetteur et le récepteur. Ils ont un crédo précis : le lifestyle. Ils vont parler de sport, du physique, du bien-être… En surfant sur la fable que le bien-être physique apporte le bien-être mental, mais aussi sur « l’ambiance entre copains »
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présenter l’image non pas de quelqu’un qui va vous parler de politique, mais de quelqu’un qui va vous dire « les vraies choses » ... commencent leurs vidéos en appelant leur communauté « les amis ». C’est un gimmick qui revient énormément parce qu’appartenir à une communauté, c’est appartenir à un entre-soi
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Le racisme, l’anti-progressisme, le masculinisme, l’anti-« wokisme »… Une vision réactionnaire qui transparaît très vite à travers le discours
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en termes de communautés, ce sont des millions et des millions de gens abonnés. Selon moi, il faut prendre le problème à l’envers. Plutôt que de savoir quel poids pèse untel ou untel, puisqu’on parle de personnes qui prônent des idées et mènent un combat culturel et politique, il faut analyser comment infusent leurs idées racistes, y compris antisémites, et anti-progressistes.
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élargit à grands coups de pieds la fenêtre d’Overton [les discours considérés comme acceptables ou non choquants par une majorité de l’opinion publique, ndlr] ... L’absence du journaliste, l’absence de questions qui fâchent, l’absence de mise en perspective, l’absence du moindre obstacle qui permettrait d’éviter de sortir des insanités ou de se contredire d’une phrase à l’autre pendant une vidéo de deux heures… Tout ça, c’est du pain béni pour des gens dont le combat ne réside pas dans le travail, mais dans le discours.
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appâter les gens sans parler de politique, mais en leur parlant in fine de politique ... caricaturer pour ne surtout pas avoir à débattre et créer une figure repoussoir ... des stratégies. La première, c’est le featuring. Par exemple, quand Alain Soral était ultra dominant, c’était important de s’y référer. Et sinon, il y a la stratégie du clash. Le but, c’est de faire parler de soi, en bien ou en mal.
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le renversement sémantique, le fait d’user de codes – la pilule rouge [qui représente l’éveil à une prétendue vérité, ndlr], le « qui ? » [sous-entendu antisémite qui fait référence à un « complot juif »], les golems [créatures de la mythologie juive utilisée par l’extrême droite antisémite en ligne pour désigner des personnes obéissantes et dociles]… Utiliser des périphrases pour ne pas se faire toper par les algorithmes
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chercher d’autres plateformes. Désormais, ils sont tous sur Telegram, sur Twitter, sur Instagram, sur Deezer et Spotify pour leurs podcasts…
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Ces élections législatives ont tout bousculé ... il y a eu une espèce de 21 avril 2002 sur Internet. Pour la première fois, la brique principale de la contestation a été en ligne. C’est là qu’on a vu des influenceurs se mobiliser – dont il faut saluer le courage – et des collectifs se créer pour dire « non » au RN et prendre position, malgré le fait que leurs contenus sont pour beaucoup très éloignés de la politique. On s’est rendu compte que ça marchait, que les jeunes qui suivent ces influenceurs de gauche ont répondu à l’appel.
La fachosphère, c’est un objet presque physique. Ce sont des réseaux, une stratégie, des personnalités-clés, des événements physiques, des objets, des business, etc. La sphère de gauche n’existe pas vraiment. Malgré cela, elle est quand même plus puissante que la fachosphère. Si, en vue d’une prochaine élection présidentielle, la gauche arrive déjà à comprendre sa force de frappe, sa puissance, son potentiel de force de frappe et qu’elle essaye de mettre en musique, de créer une sphère équivalente pour contrecarrer l’extrême droite, alors, elle peut gagner.
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Le Café Rhétorique, c'est mon rendez-vous Twitch du matin ! Tous les lundi, mercredi et vendredi à 09h00 sur / clemovitch !
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1 personne Donald Trump
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@Pogonzo il y a 2 jours
Il ne faut pas oublier que The Heritage Foundation appartient à l'organisation ATLAS qui opère dans le monde entier. Cette organisation installe sur tous les plateaux TV des "experts" qui au quotidien influencent les débats en France.
Tr.: ... Donald Trump fasciste ... il veut détruire l'état de droit ...
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#OlafScholz #AFD #Allemagne
Le 9 octobre dernier sur la chaîne Welt TV, en Allemagne, se tenait un débat entre deux femmes politiques. Le BSW de Sahra Wagenknecht est un parti issu d'une scission de la gauche radicale Die Linke, qui se présente comme anti-woke et qui insiste sur la lutte contre l'immigration. L'AFD d’Alice Weidel est un parti d'extrême droite parmi les plus radicaux d'Europe occidentale et qui monte en puissance outre-Rhin depuis plusieurs années. Comme relevé dans RFI, les deux partis ont beaucoup de points communs. Les deux femmes se retrouvent sur leur rejet des aides de l'Allemagne à l'Ukraine et leur plaidoyer pour des négociations entre Moscou et Kiev. Elles dénoncent toutes deux l'immigration incontrôlée et plaident pour l'expulsion des migrants en situation irrégulière ou bien criminels. Bienvenue dans ce nouvel épisode de CDDM. Aujourd'hui, vous l'avez compris, on va parler de l'Allemagne et de la radicalisation de son monde politique.
Sources :
L'Ifri sur les élections allemandes : https://www.ifri.org/sites/default/files/2024-09/j._suess_briefing_elections_regionales_allemagne_09.2024_0.pdf
28 minutes sur le vote en Allemagne : • L’extrême droite allemande aux portes... https://www.youtube.com/watch?v=OaCAEJq4k2I&t=0s
Débat Wagenknecht/Weidel (Allemand Sous titré anglais) • Alice Weidel vs. Sahra Wagenknecht im... https://www.youtube.com/watch?v=PaOwcdnM5eo&t=0s
Personnes mentionnées
1 personne Alice Weidel
1 244 commentaires
Informations légales :
... a pour objectif d’observer, de répertorier et de faire connaître les symboles graphiques utilisés et détournés par l’extrême droite en France. En connaissant leur histoire, nous pouvons mieux comprendre les mécanismes sémiotiques de ces symboles et leur impact dans notre société.
Création de l’association en cours
Coordonnées :
Adresse provisoire : 5 Rue Bonnie, 34000 Montpellier Email : indextreme@proton.me
Directeur de publication : Ricardo PARREIRA
Directeur graphique et designer : Geoffrey DORNE
Développement : Sylvain DENYSE
Hébergement : par Cloudflare, San Francisco, California, USA.
StreetPress a recensé plus de 320 sections locales ou groupuscules d'extrême droite extra-parlementaire actifs en France. Ils sont identitaires, royalistes, catholiques-intégristes, nationalistes-révolutionnaires ou confusionnistes, souvent violents et toujours radicaux. Nous avons enquêté sur eux.
Qui sont les FAF près de chez vous ?
À la suite d’une bagarre survenue lors d’une manifestation anti-pass à l'été 2021, sept militants antifascistes lyonnais ont été accusés de violences en réunion. La procédure judiciaire s’est achevée le 4 novembre 2021. En regardant le dossier de plus près, certains y voient une dérive inquiétante…
Connu / gdn le 5/11/24
Les renoncements de Bardella sur le programme social à l’approche des législatives, le procès des assistants parlementaires européens, un Rassemblement nationale qui joue la béquille du gouvernement. Et pourtant les sondages, comme les élections, sourient au Rassemblement national. D’où vient cette puissance d’attraction ? Plutôt que de chercher pourquoi ses propositions sont convaincantes, on attribue souvent ses succès à des circonstances extérieures (conjoncture économique, incompétence de ses rivaux, complicité d’autres acteurs politiques, le travail des faiseurs d’opinion). Les électeurs du RN seraient naïfs, ou manipulés, ou incapables de comprendre la véritable nature de ce parti. Aveuglés par leur colère, leur vote est souvent réduit à un vote de dépit, de protestatation ou d’exutoire.
Le dernier livre du philosophe Michel Feher, “Producteurs et parasites. L’imaginaire si désirable du Rassemblement national” fait au contraire l’hypothèse d’une adhésion franche. Il décrit comment l’idéologie du RN parvient à séduire ses sympathisants, et la nomme le “producérisme racialisé”.
Par Le Stagirite
Tr.: ... distinction entre productifs et improductifs ... distinction entre parasites d'en haut et parasites d'en bas (assistés) ... dimension ethnique ou culturelle ... on est dans le ressentiment ... épuration ... le RN, parti du juste milieu ... formulé en terme moraux ...
Jordan Bardella pendant la campagne des élections européennes de juin 2024 ©Getty - Chesnot
Le journal Libération publie aujourd’hui une enquête selon laquelle Jordan Bardella, le président du Rassemblement National, aurait produit de "fausses preuves de travail".
Il est d’usage en langage journalistique de dire que ces révélations “tombent mal”. Mais y a-t-il un bon jour pour voir ressurgir une affaire de faux que vous auriez aidé à fabriquer ? Je ne le pense pas.
Ressurgir, car à la fin du mois, va s’ouvrir à Paris le procès fleuve des assistants parlementaires européens du RN, dans lequel le parti d’extrême droite et 27 de ses membres ou ex-membres seront jugés pour avoir participé à un système de détournement de fonds publics. Marine Le Pen, qui figure sur la liste des accusés, est citée à comparaître pour faire la lumière sur des soupçons de détournements de fonds européens entre 2004 et 2016.
À écouter : Pourquoi Marine Le Pen est-elle accusée de détournement de fonds publics européens ? - La Question du jour - 8 min
Elle devra donc répondre devant la justice de ces pratiques, mais pas Jordan Bardella, qui avait à l’époque 19 ans. Et pourtant, l’enquête de notre journaliste Tristan Berteloot révèle que le président du parti, a bel et bien été en 2015 assistant parlementaire, et qu’il a participé a posteriori à l’élaboration de documents factices et antidatés censés témoigner de tâches qu’il n’aurait pas réellement effectuées, notamment par de faux agendas. Le RN a réagi hier en rétorquant que Jordan Bardella a travaillé « sans aucune infraction, ni irrégularité, tant au regard du règlement du Parlement européen que de la loi française ».
La définition du vrai et du faux
Dont acte. Il y a quelque chose de fascinant dans la définition du vrai et du faux au RN. En juin dernier, la Cour de cassation a validé définitivement la condamnation du RN pour la surfacturation des kits de campagne lors des élections législatives de 2012. Un mois après, en juillet, le parquet de Paris annonçait que la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022 faisait l'objet d'une enquête portant sur des soupçons de financement illégal.
Maintenant donc, dans l’affaire dite européenne, la question n’est plus de savoir si une facture est fausse ou si un travail est faux : au cours de l’enquête, Marine Le Pen et ses proches ont assuré que, s’ils ne travaillaient pas vraiment pour leurs députés européens, les assistants visés n’occupaient pas pour autant des emplois fictifs – sur leur temps de travail, ils faisaient quand même quelque chose, seulement, pas pour l’Union européenne. On se croirait dans un nouveau livre de Pierre Bayard. Après “Comment parler des livres qu’on n’a pas lus ?”, puis “Comment parler des lieux où l’on n’a pas été ?” et “Comment parler des faits qui ne se sont pas produits ?”, voici "Comment parler du travail que l’on n'a pas fait ?"
Le Parlement européen a évalué son préjudice de cette affaire à 6,8 millions d'euros. Car si le travail peut être inventé et les agendas falsifiés, l’argent, lui, est toujours très réel dans ces affaires.
Clés : Société Politique Partis politiques Justice Rassemblement national Jordan Bardella Marine Le Pen Parlement européen
Toujours debout !
... émission quotidienne du Média diffusée en direct qui décrypte l'actualité en présence de nombreux invité.e.s !
Au sommaire aujourd’hui :
Le Flash Info avec Fabrice Wuimo :
- Les acteurs du monde économique qui prennent position à l’approche du scrutin
- Le Conseil de l'Europe alerte sur la montée des discours anti-immigrés et des actes antisémites
- Le viol à caractère antisémite commis à Courbevoie provoque beaucoup d’émoi en France
Le fond de l'info :
Le fond de l’info avec Jules Stimpfling, cofondateur du média Le Crayon, un média de débats d’idées. Féministe et engagée, Claire Touzard est journaliste et autrice. Et Saphia Aït Ouarabi, militante antiraciste et étudiante en sociologie et en recherche. Ex-vice-présidente de SOS racisme. Avec nos trois invités nous reviendrons sur la responsabilité ou non des médias dans la montée de l’extrême-droite et des racismes. Longtemps tenus éloignés des écrans de télévision en France, les discours d’extrême droite se répandent de plus en plus dans le paysage audiovisuel français. La prédation capitaliste sur l’information aggrave-t-elle la montée de l’extrême droite et des racismes? Autrement dit, cela se joue-t-il aussi dans les médias?
Retour de terrain : En deuxième partie, nous accueillerons Cemil qui est allé sur le terrain cet après-midi avec Andreï Manivit, car le monde de la culture a manifesté contre l’extrême droite aujourd’hui.
Connu / oed-16-03
Texte de la tribune
Ce texte est paru dans le journal Libération, le 20 juin 2024, puis dans Médiapart le 26 juin.
Alors que le danger de voir le Rassemblement national accéder au pouvoir n’a jamais été aussi grand que depuis la dissolution surprise du 9 juin dernier, différents apprentis sorciers ont choisi d’instrumentaliser l’antisémitisme pour attaquer la gauche et les écologistes par un détournement de sens invraisemblable.
Ainsi, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), le Fonds social juif unifié (FSJU), le collectif « Nous vivrons » et la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) ont dénoncé l’alliance des partis de gauche et des écologistes au sein du nouveau Front populaire en la qualifiant de « honte » et d’ »accord infâme » au prétexte qu’elle inclut la France insoumise (LFI) accusée d’antisémitisme par ces organisations. En amalgamant critique de la politique israélienne et juste soutien aux droits légitimes du peuple palestinien avec l’antisémitisme, on en vient à s’opposer à l’indispensable combat de tous les démocrates contre le Rassemblement national (RN). De tels amalgames nourrissent l’antisémitisme, comme l’assimilation de tout musulman au Hamas ou au Djihad islamique nourrit l’islamophobie et le racisme anti-arabe.
...
Les 1097 signataires de la tribune, au 27 juillet 2024
L'actu
Tic-tac, pour le Président de la République. L’heure tourne, les jeux olympiques sont bientôt terminés. Il est temps de nommer un Premier Ministre. Et manifestement, durant sa trêve olympique, qui lui a tout de même servi de gros terrain de communication, Emmanuel Macron a bien cogité à ce sujet. Un nom pourrait sortir entre le 11 et le 15 août, selon Le Parisien. Le Président de la République souhaite que ce Premier Ministre n’ait pas d’ambition pour 2027 et qu’il ne vienne pas critiquer ou tenter de retravailler les lois passées depuis 7 ans. L'hypothèse Xavier Bertrand grandit aussi chez les libéraux. Nos confrères de Frustration Magazine en dressent un portrait. Xavier Bertrand est, par exemple, celui qui a réformé le remboursement des soins et qui a imposé la tarification par le travail, mettant en concurrence hopital privé et public. Xavier Bertrand, c’est aussi le ministre de la santé qui a participé à démocratiser le traitement antidiabétique Médiator, sous la pression et les pots de vin du laboratoire Servier. Même médicament, à l’origine d'environ 1 520 à 2 100 décès et des milliers d’autres victimes. Xavier Bertrand a aussi fait passer la réforme du service minimum, restreignant le droit de grève avant de s’attaquer aux régimes spéciaux de retraite des cheminots. Du côté de la gauche draguée par Macron, c’est le nom de l’ancien ministre Bernard Cazeneuve qui sort du lot. Le grand détracteur du NFP se dit, lui même, prêt à travailler dans ce gouvernement. Pour rappel, l’ancien ministre est à l’origine de la loi « sécurité publique » qui permet aux forces de l’ordre d'ouvrir le feu hors cadre de légitime défense, ainsi que des fortes répressions contre les lois travail ou retraites. Bernard Cazeneuve est aussi le créateur de la loi sur les « boîtes noires » qui permet la surveillance du Web et des citoyens par l'État. La droite dite traditionnelle semble être le choix préféré du président pour un futur gouvernement d’alternance. Choix qui n'est pas partagé par les français. Avec leurs 60 députés, les Républicains et alliés n'ont pas vraiment fait succès aux dernières élections législatives, et se retrouvent donc largement minoritaire, et pivot de la macronie.
Les émeutes et attaques racistes et islamophobes continuent au Royaume-Uni. Après la mort de 3 enfants dans une attaque au couteau à Southport, de violentes manifestations d’extrême droite ont éclaté depuis une semaine. Malgré les démentis de la police sur l’origine ou la religion présumée du tueur, les émeutes se multiplient et visent les personnes noires, arabes ou asiatiques. Les émeutiers s’en sont pris à des mosquées ou encore des personnes non-blanches dans la rue. Deux hôtels accueillant des demandeurs d’asile ont été pris pour cible. Face à ces eux, des groupes d’autodéfense ou “contre-manifestants” sont aussi descendus dans la rue. À Middlesbrough, des personnes sont descendues protéger la Mosquée et partagent leur peur.
Pendant les Jeux Olympiques, le carnage se poursuit à Gaza, avec désormais un bilan qui s’élève désormais à 39.623 morts, selon le ministère de la Santé de Gaza. Dans la nuit de dimanche à lundi, deux écoles ont été visées par l’armée israélienne. Bilan, selon la Défense civile de Gaza : 30 morts. La situation régionale continue dans le même temps de se dégrader. Après la campagne de bombardements ciblés lancés à l’étranger par le pouvoir de Benjamin Netanyahou, et l’assassinat en Iran du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a d’ores et déjà affirmé que son pays avait, je cite, “légalement le droit” de punir Israël. Et alors que les observateurs s’interrogent sur la nature et l’ampleur de cette riposte, le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, a demandé à la communauté internationale d’agir d’urgence pour éviter un conflit plus large dans la région. Mais la “désescalade” qu’il appelle de ses vœux est-elle seulement encore possible ? L’avenir au Proche-Orient est plus que jamais incertain. C’est le flash été du Média.
Après le colonialisme, face au racisme : le projet politique de la psychanalyse | Livio Boni, Sophie Mendelsohn - 4 août 2024 - 11H25 / Par Julien Théry - On s'autorise à penser | Le Média
En partant de la controverse entre le psychanalyste Octave Mannoni d'un côté, Franz Fanon et Aimé Césaire de l'autre, au sujet d'un livre publié par le premier en 1948, "Prospero et Caliban. Psychologie de la colonisation", Livio Boni et Sophie Mendelsohn évoquent la façon dont les mondes non-occidentaux ont été transformés par la problématique freudienne, mais l'ont aussi transformée en retour. Ils en viennent aussi, en partant d'une prophétie de Jacques Lacan au début des années 1970 selon laquelle "le racisme a bien de l'avenir", à réfléchir aux ressorts qui sous-tendent le succès actuel du Rassemblement National et de ses idées.
La psychanalyse n’a pas toujours bonne presse, en particulier à gauche de la gauche. On lui reproche la tendance de beaucoup de psychanalystes à se faire les défenseurs de l’ordre symbolique et à prendre ainsi parti pour le conservatisme patriarcal et post-colonial. Pourtant la psychanalyse a longtemps eu, dès l’œuvre et la pratique de Freud au début du XXe siècle, une forte dimension subversive.
Les deux psychanalystes invités de Julien Théry pour ce nouvel épisode d'"On s'autorise à penser" la considèrent fondamentalement comme investie d'un projet politique. C'est l'objet, selon deux approches bien distinctes, de leurs livres récents, d'une part "La vie psychique du racisme. L'empire du démenti", texte d'intervention publié en 2021, et d'autre part "Psychanalyse du reste du monde. Géo-histoire d'une subversion", somme collective parue en 2023. Ces ouvrages sont issus des travaux du Collectif de Pantin, dont l'objectif, depuis 2018, est de "questionner l’incidence de la race dans l’exercice psychanalytique".
En partant de la controverse entre le psychanalyste Octave Mannoni d'un côté, Franz Fanon et Aimé Césaire de l'autre, au sujet d'un livre publié par le premier en 1948, "Prospero et Caliban. Psychologie de la colonisation", Livio Boni et Sophie Mendelsohn évoquent la façon dont les mondes non-occidentaux ont été transformés par la problématique freudienne, mais l'ont aussi transformée en retour. Ils en viennent aussi, en partant d'une prophétie de Jacques Lacan au début des années 1970 selon laquelle "le racisme a bien de l'avenir", à réfléchir aux ressorts qui sous-tendent le succès actuel du Rassemblement National et de ses idées.
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Tr.: ... psychanalyse politique ... clinique ... inconscient ... on est entre les deux tours de ces législatives ... l'idée du un, l'idée de dieu, homogénéité ... néofascisme ... micro-fascisme de Deleuse, l'amour de l'autorité, une jouissance située ... défaire idéal autorité unité propre ... hétérogène ...
Ndlr : quels sont les ressorts qui sous-tendent le succès actuel du Rassemblement National et de ses idées ? Ce n'est pas clair pour moi. Approfondir ACT
Publié le 2 juillet 2024
Dimanche aura lieu le second tour des élections législatives. Impossible à ce stade d’en prévoir le résultat : c’est à l’échelle de chaque circonscription que les choses vont se jouer. Dans nombre d’entre elles, il y aura un ou une candidate prônant des idées d’extrême-droite. Certains électeurs et électrices sont tentés de voter pour ces candidatures, pour “essayer autre chose”, par ras-le-bol des politiques actuelles, parce que leurs situations sont trop difficiles et qu’elles et ils ont un besoin urgent de changement… D’autres se disent que tous les politiques se valent, que les autres ne sont pas mieux, qu’autant s’abstenir
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Marche arrière pour l’environnement et la justice sociale
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L’analyse à la fois des votes et du programme du Rassemblement National montre que la sauvegarde de notre planète ne fait l’objet d’aucune réflexion de la part de ce parti. Bien qu’il promeuve une plus grande souveraineté énergétique de la France, il ne propose aucune solution pour sortir de notre dépendance à l’uranium étranger créée par le nucléaire. Au contraire, s’il arrivait au pouvoir, il l’aggraverait en développant notre dépendance à ce combustible non renouvelable et polluant.
Aucune solution non plus pour aider à sortir de notre dépendance au pétrole : les personnes les plus démunies ne se verraient proposer aucune alternative de transports en commun, restant piégées face à l’augmentation incessante du plein d’essence. Pas plus de proposition pour améliorer notre souveraineté alimentaire, puisqu’il refuse de développer une agriculture de proximité et de qualité, et de lutter contre la dépendance actuelle de la France aux pesticides importés de l’étranger. Le plus souvent lors de la législature précédente, le vote des élu·es RN n’a consisté qu’à s’aligner sur les préconisations des lobbies agro-industriels.
Le refrain du RN sur un “localisme”, en réalité non pensé, n’apportera donc aucun progrès pour l’écologie.
Pire, ce parti semble instrumentaliser les tensions issues du dérèglement climatique, de la raréfaction des ressources, des pollutions et de l’effondrement de la biodiversité. Au lieu de trouver des solutions pour une transition juste et solidaire, permettant à chacun de vivre dans les limites de la planète sans laisser personne au bord de la route, le RN propose par démagogie de ne rien faire, voire de démolir les protections existantes sous couvert de “simplification”. Comme s’il suffisait de refuser de traiter le problème pour qu’il disparaisse…
Les associations dans le viseur : dangers pour les libertés d’expression et d’action
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Ce parti a à de nombreuses reprises pris position pour une répression plus forte des militant·es écologistes
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La démocratie en danger
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les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires sont bien séparés pour assurer l’indépendance de chacun. C’est un rempart contre l’autoritarisme et l’arbitraire. Or, un coup d’œil aux pays étrangers où l’extrême-droite a pris le pouvoir montre toujours que cette formation politique a tendance à se considérer au-dessus des lois, et notamment des lois internationales. Elle a aussi tendance à interférer avec la justice, à diminuer son indépendance, tout comme l’accès à la justice des citoyen·nes et de la société civile
...
L’extrême-droite a aussi à de nombreuses reprises témoigné de son mépris pour la science. Elle a fréquemment remis en cause le consensus scientifique porté notamment par le GIEC
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La suppression programmée par le RN des instances de concertation (comme la Commission Nationale du Débat Public ou le Conseil National de la Transition Écologique) au nom de la lutte poujadiste contre “les comités Théodule”, marque une profonde méconnaissance de ces instances de dialogue et de démocratie, et la volonté de ne plus entendre de voix discordante. La disparition de ces instances de dialogue entre la société civile et l’État ne fera qu’aggraver les fractures et les divisions.
À toutes les personnes qui doutent, qui ont peur ou sont découragées, nous voulons dire qu’essayer l’extrême-droite ou s’abstenir de lutter contre elle « pour voir » revient à se tirer une balle dans le pied pour voir si ça fait mal. Loin d’apporter des solutions à des détresses réelles, ce parti nous enfermera dans une spirale de renoncements démocratiques, d’injustices et de divisions sociales, sources de violences. Un autre avenir est possible, celui de la solidarité, de l’humanisme, de la démocratie et de la construction d’un monde socialement juste et écologiquement vivable. Et si on l’essayait ?
Tribune 19.06.2024
Dossier Le journalisme, un sport de combat
Jamais depuis la Libération, l'extrême droite, en France, ne s’est trouvée si près de la victoire. Elle porte un projet de démolition sociale, de repli chauvin, de discrimination raciste, sexiste, homophobe, de guerre aux minorités, de basculement liberticide et de régression écologique.
Dans sa stratégie de conquête du pouvoir, elle a fait des médias un terrain privilégié, avec la prise de contrôle de titres, de chaînes de télévision, de radios par des milliardaires au service de son projet. Par ce maillage, elle impose dans le débat public ses fausses nouvelles et ses obsessions contraires aux droits fondamentaux. Le Rassemblement national annonce déjà la couleur pour l'audiovisuel public, voué, s'il l'emportait, à la privatisation.
La liberté de la presse est dans sa ligne de mire. Partout en Europe, dans le monde, où l'extrême droite gouverne, celle-ci est violemment attaquée : interdiction de publication, destruction du secret des sources, multiplication des procédures baillons, censure, pressions et intimidations, assèchement des aides publiques à la presse. En France, le terrain en a malheureusement été méthodiquement préparé par l'exécutif sous la présidence d'Emmanuel Macron, qui n'a eu de cesse de restreindre les protections et les droits des journalistes, par les atteintes au secret des sources et la primauté du secret des affaires, la loi sur la sécurité globale, la fusion programmée de l'audiovisuel public, et le laisser-faire en matière de concentration capitalistique des médias aux mains de grands industriels, au détriment du pluralisme et de l’indépendance.
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Les 90 premiers médias signataires :
Acrimed
Afrique XXI
A l’intersection
Alternative Libertaire
Alternatives Economiques
AOC
Arrêt sur images
Au poste
Basta!
Blast
Bondy Blog
Boukan
Citizen Jazz
Climax
Contretemps
Court Circuit
CQFD
Disclose
En attendant Nadeau
Fonds pour une presse libre
Frictions
Ghettup
Grand-Format
Histoirecoloniale.net
iHH™ Magazine
Inf’OGM
IPNS, journal du plateau de Millevaches
Là-bas si j’y suis
L'âge de faire
L’Alterpresse68
L’Empaillé
L'Oeil d'Olivier
La Clé des Ondes
La Deferlante
L'Humanité
La Lettre de l’Audiovisuel
La Marseillaise
La Messagère Libérée
La Revue Dessinée
La revue Pays
La Scène
Le Ch'ni
Le Courrier des Balkans
Le Crestois
Le Media TV
Le Mouais
Le Peuple Breton
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Dossier : France, de la crise au chaos politique
Nous y sommes
Un demi-siècle après sa fondation, le Rassemblement national est le premier parti de France. Ses priorités idéologiques — durcissement pénal, combat contre les immigrés et les « assistés » — inspirent les politiques du président Emmanuel Macron. Mais l’extrême droite se nourrit depuis longtemps des renoncements et des accommodements des partis de gouvernement.
par Benoît Bréville, Serge Halimi & Pierre Rimbert
Aaron Johnson. – « Misty Morning » (Matin brumeux), 2023
© Courtesy Aaron Johnson and Almine Rech
Le Rassemblement national (RN) au centre du jeu, l’ordre politique décomposé : comment en est-on arrivé là ? Décidée par M. Emmanuel Macron à l’issue du scrutin européen du 9 juin, où le parti de M. Jordan Bardella a réuni deux fois plus de suffrages que celui du président, la dissolution de l’Assemblée nationale ne sanctionne pas seulement l’échec cuisant d’un extrême centre convaincu qu’on dirige un pays comme on administre une banque, ni même celui du personnage impulsif et arrogant qui s’est prétendu rempart contre l’extrême droite avant de lui ouvrir les portes du pouvoir : « Si on gagne, prétendait-il pourtant à La Plaine Saint-Denis le 20 mars 2017, ils s’effondreront le jour d’après. Aucun doute. »
Le caprice de M. Macron clôt un long cycle d’hypocrisie consistant, pour les gouvernements qui se sont succédé depuis que l’extrême droite a pris son envol, à dénoncer les effets dont ils ont favorisé les causes. Les premiers succès du Front national (FN) enregistrés lors de scrutins locaux en 1983 coïncident avec la soumission aux contraintes européennes des socialistes au pouvoir lorsqu’ils renoncent à la politique de « rupture avec le capitalisme » prévue dans leur programme. Si rien ne relie alors les deux événements, l’obéissance des partis de droite comme de gauche aux règles d’une mondialisation qu’ils présenteront parfois comme « heureuse » fournira le terreau fertile d’un parti qui totalisait cent mille voix aux élections législatives de 1981. À mesure que les classes dirigeantes abandonnent à des instances supranationales des pans croissants de leur souveraineté économique, monétaire, juridique, le débat public, jusque-là dominé par l’opposition entre libéralisme et socialisme, se trouve reformulé en clivages nationaux, culturels, sécuritaires, identitaires, voire civilisationnels.
Le groupuscule fondé en 1972 par des partisans de Vichy et de l’Algérie française va s’épanouir dans le chaos social né de la désindustrialisation et du chômage de masse. Il convertit la (...)
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Police Entretien
Deux anciens responsables des syndicats de police Alliance et Unsa alertent sur les dangers du RN - 4 juillet 2024 à 18h01 / Pascale Pascariello
Aucun syndicat de police n’a appelé au « barrage républicain ». Jean-Claude Delage et Philippe Capon, anciens secrétaires généraux des syndicats de police majoritaires, Alliance et l’Unsa, dénoncent auprès de Mediapart un parti qui « encourage le racisme, la xénophobie et clive la société ».