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Il serait quand même temps de passer aux choses sérieuses, de débattre effectivement de réponses à apporter à notre crise systémique au lieu de les appeler de nos vœux de façon incantatoire. Mais dans notre pays, il suffit de lire les journaux pour s'en apercevoir, on préfère les analyses savantes de ce qui ne va pas à l'aventure de propositions vraiment nouvelles, toujours discutables bien sûr. Eh bien, discutons en. Et prenons nos dirigeants au mot. Refondation? réinvention? de l'économie, de la gouvernance: chiche Monsieur le Président, chiche Monsieur le Premier Ministre, chiche Mesdames et Messieurs les députés. On organise un débat de fond, on confronte les solutions.
C'est le sens de la tribune ci-dessous qu'avec quelques autres j'ai publié dans l'édition du Monde du 12 aout.
La croissance écologique : nouvel oxymore ou refondation de l’économie ?
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signataires de la tribune: Pierre Calame (ingénieur, auteur de Petit traité d’oeconomie), Dominique Méda (sociologue, auteure de La Mystique de la croissance), Michèle Rivasi, députée européenne, Mathilde Szuba (politiste, co-auteur de Gouverner la décroissance), Christian Mouchet, président de la FPH, Armel Prieur (Président de l’association « Emploi zéro carbone ») et un collectif de personnes militant pour le compte carbone.
Cette tribune a fait quelques remous. L'idée en particulier que des fourmis frugales puissent vendre à des cigales dispendieuses une partie de leur quota choque certains.
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D'autres doutent de la faisabilité d'une traçabilité de l'empreinte carbone pour l'ensemble des acteurs. Je pense avoir répondu dans la plaquette publiée en janvier sur le compte carbone (ci-jointe). Mais l'essentiel n'est pas que j'aie raison ou tort. L'essentiel est qu'on puisse en débattre sérieusement en partant de notre obligation de résultat de réduire de 6 à 7%par an l'empreinte carbone totale des Français. Ce débat aurait pu avoir lieu à l'occasion de la Convention citoyenne sur le climat. J'ai expliqué dans un précédent billet blog pourquoi cette occasion a été manquée. Eh bien, créons en d'autres. Un vaste débat public organisé conjointement par le Parlement, quelques universités et think tanks, et de grands media comme le Monde? Pourquoi pas?
Quant au rôle des territoires dans la conception et la conduite de la transition, il pose les questions fondamentales de la gouvernance à multi-niveaux et de la capacité de l'Etat à sortir de ses postures descendantes.
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Passer d'une démarche descendante à l'idée d'apprentissage mutuel, de communauté apprenante. Construire ensemble la stratégie territoriale de transition. Inviter l'Etat, pour une fois, à accompagner ce développement en lui en donnant les moyens, car il continue à gérer la grande majorité de la masse fiscale, de l'argent des citoyens. On pourrait là commencer à parler de refondation de la gouvernance.
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Annexes
- quotas carbone_brochure .pdf http://blog.pierre-calame.fr/public/quotas_carbone_brochure_.pdf
- Charte d'alliance de la Fabrique des transitions.odt http://blog.pierre-calame.fr/public/Charte_d_alliance_de_la_Fabrique_des_transitions.odt
Fil des commentaires de ce billet http://blog.pierre-calame.fr/feed/atom/comments/310
Tribune Un collectif de personnalités, dont Madonna, Cate Blanchett, Philippe Descola, Albert Fert, lancent dans une tribune au « Monde » un appel, initié par Juliette Binoche et Aurélien Barrau, aux dirigeants et citoyens pour changer en profondeur nos modes de vie, de consommation et nos économies.
Tribune. La pandémie de Covid-19 est une tragédie. Cette crise, pourtant, a la vertu de nous inviter à faire face aux questions essentielles.
Le bilan est simple : les « ajustements » ne suffisent plus, le problème est systémique.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Please, let’s not go back to normal
La catastrophe écologique en cours relève d’une « méta-crise » : l’extinction massive de la vie sur Terre ne fait plus de doute et tous les indicateurs annoncent une menace existentielle directe. A la différence d’une pandémie, aussi grave soit-elle, il s’agit d’un effondrement global dont les conséquences seront sans commune mesure.
Nous appelons donc solennellement les dirigeants et les citoyens à s’extraire de la logique intenable qui prévaut encore, pour travailler enfin à une refonte profonde des objectifs, des valeurs et des économies.
Point de rupture
Le consumérisme nous a conduits à nier la vie en elle-même : celle des végétaux, celle des animaux et celle d’un grand nombre d’humains. La pollution, le réchauffement et la destruction des espaces naturels mènent le monde à un point de rupture.
Pour ces raisons, jointes aux inégalités sociales toujours croissantes, il nous semble inenvisageable de « revenir à la normale ».
La transformation radicale qui s’impose – à tous les niveaux – exige audace et courage. Elle n’aura pas lieu sans un engagement massif et déterminé. A quand les actes ? C’est une question de survie, autant que de dignité et de cohérence.
Lynsey Addario, grand reporter ; Isabelle Adjani, actrice ; Roberto Alagna, chanteur lyrique ; Pedro Almodovar, réalisateur ; Santiago Amigorena, écrivain ; Angèle, chanteuse ; Adria Arjona, actrice ; Yann Arthus-Bertrand, photographe, réalisateur ; Ariane Ascaride, actrice ; Olivier Assayas, réalisateur ; Josiane Balasko, actrice ; Jeanne Balibar, actrice ; Bang Hai Ja, peintre ; Javier Bardem, acteur ; Aurélien Barrau, astrophysicien, membre honoraire de l’Institut universitaire de France ; Mikhail Baryshnikov, danseur, chorégraphe ; Nathalie Baye, actrice ;
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Bob Wilson, metteur en scène ; Lambert Wilson, acteur ; David Wineland, Prix Nobel de physique ; Xuan Thuan Trinh, astrophysicien ; Muhammad Yunus, économiste, Prix Nobel de la paix ; Zazie, chanteuse.
Temps de Lecture 4 min.
Dans une tribune au « Monde » quarante-quatre hommes et femmes politiques, intellectuels et militants engagés à gauche lancent un appel pour construire après l’épidémie un monde qui ne repose plus sur un « individualisme égoïste et concurrentiel promu par le néolibéralisme » mais qui propose « des modèles alternatifs ».
« Ne pas retourner au travail mais retourner dans nos lieux de travail pour y tenir des assemblées où décider de ce que nos productions doivent devenir : être arrêtées ? ré-orientées? relocalisées ? » John Holcroft/Ikon Images / Photononstop
Tribune. En 1971 commence à être publiée une bande dessinée qui devient un film en 1973 : « L’an 01 ». Dans ce récit haut en couleur des utopies de cette période, la population décide de tout arrêter – production, travail, école, etc. - et de se mettre à réfléchir à ce qui doit être redémarré ou pas. Les usines de voiture ? Les fabriques de pâtes ? Les grands magasins ? les grandes fermes industrielles ? Dès les premières pages de la bande dessinée, le ton est donné : il faut arrêter ce mode de vie qui n’a plus de sens et qui mène la planète à la catastrophe.
Aujourd’hui, nous n’avons pas choisi de nous arrêter. Mais, comme au début des années 1970, le non-sens – ou plutôt le contresens – de ces modes de vie et de production, la catastrophe vers laquelle ils nous amènent, nous invitent à notre tour à ne plus vouloir redémarrer sans savoir ce qu’il faut redémarrer, ce qu’il faut transformer et ce qu’il faut arrêter absolument.
Lire aussi L’après-confinement se prépare dès maintenant https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/28/l-apres-confinement-se-prepare-des-maintenant_6034755_3232.html
La tentation – en particulier d’une réponse « de gauche », mais pas seulement – est, comme dans l’après seconde guerre, d’une grande « relance ». La tentation est d’autant plus grande qu’elle apparaîtrait comme une victoire face à l’orthodoxie européenne austéritaire qui impose aux Etats de ne pas dépasser les 3 % de déficit budgétaire annuel.
Des interrogations sur l’utilité du travail
Si la crise du Covid-19 va être le drame de millions de morts, de blessés, de chômeurs dans le monde, la reprise économique pourrait être un nouveau drame : celui, après une baisse massive des émissions de CO2 pendant la pandémie, d’un effet rebond où la relance de l’économie ferait exploser les émissions de gaz carboniques. Pour autant, cette relance - parce qu’elle resterait dans le cadre d’une économie mondialisée dans un sens ultralibéral et productiviste - reproduirait les mêmes impasses qu’avant la crise.
Lire aussi Coronavirus : quels scénarios pour la sortie de crise économique ?
Elle ne prendrait pas à bras-le-corps combien - comme l’a encore montré cette crise - le souci de l’autonomie individuelle va de pair avec la consolidation des liens sociaux et institutionnels. Elle pourrait s’accompagner, pour « lever les freins » à la croissance, de nouvelles remises en cause du droit du travail, des dispositifs de solidarités collectives, des contraintes environnementales, sans compter les limitations aux libertés publiques. Elle serait antisociale, anti-écologique et liberticide. Nous refusons d’être mis devant ce fait accompli.
Pendant l’épidémie des millions de travailleurs se sont très concrètement interrogés sur l’utilité de leur travail, des millions de personnes se sont interrogés sur l’absence de sens de leur vie d’avant, même si la vie pendant le confinement était difficile. Il nous appartient de faire que ce questionnement s’approfondisse et débouche sur des reconversions très concrètes elles aussi.
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Connu / https://twitter.com/Clem_Autain/status/1250312240252608520
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Hervé Le Crosnier a retweeté Clémentine Autain @Clem_Autain · 8h
Le sens ou plutôt le contresens de notre économie nous invite à ne plus vouloir redémarrer sans savoir ce qu’il faut redémarrer, ce qu’il faut transformer et ce qu’il faut arrêter absolument. J'ai signé cette tribune avec 44 personnalités engagées :
20 - 65 - 74
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Face à "la crise du coronavirus" des organisations syndicales, associatives et environnementales réclament "de profonds changements de politiques", pour "se donner l'opportunité historique d'une remise à plat du système, en France et dans le monde".
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Tribune
La relation qui existe entre le patient et le système de soin est basée sur la confiance, valeur fondamentale assurée par le serment d’Hippocrate. Or, un nouvel acteur a fait son entrée : le fameux *data scientist, le scientifique de la donnée. Il est capable de prouesses prédictives et de classifications jusqu’ici hors de portée.
Une plateforme d’exploitation des données de santé
Si la France est engagée depuis une dizaine d’années dans un challenge de taille : la constitution de bases de données médicales, cela est dû à l’intelligence artificielle qui a besoin d’agréger un volume important de données générées localement pour leur donner un sens à une autre échelle, européenne notamment.
Le Président de la République a indiqué que la santé serait un des secteurs prioritaires pour le développement de l’intelligence artificielle. Il a annoncé une action majeure : la création d’un "Health Data Hub" qui devrait voir le jour fin novembre. Ce dernier se pose en futur guichet unique d’accès à l’ensemble des données de santé issues de la solidarité nationale et générées sur le Territoire.
Une telle plateforme qui facilite les interactions entre producteurs de données de santé, utilisateurs et citoyens, avec des conditions de sécurité élevées semble primordiale pour favoriser les innovations dans le secteur de la recherche.
Néanmoins, il existe quelques zones d’ombre sur certains acteurs, proches des GAFAM, à l’initiative de ce beau projet : le Fondateur de la start-up OWKIN qui lève régulièrement des fonds auprès de Google Venture, voire l’infrastructure retenue qui reposera sur Microsoft AZURE. Loin de vouloir remettre en cause les choix effectués, la question se pose sur les conséquences.
Et la sécurité ?
... pseudonymisation des données ... pour être Hébergeur de Données de Santé, il faut être en capacité de répliquer les données sur plusieurs data centers. Ce qui explique que des opérateurs tels que Google, Microsoft ou Amazon soient labellisés. Pourtant, la sécurité de la totalité de la chaîne est dépendante de celle des processeurs, ce qui n’est pas forcément pour nous rassurer. Les fournisseurs de données deviennent en plus tiers de confiance et centralisent un peu plus les pouvoirs chaque jour.
Une fois brisée, la confiance ne se reforme plus
... sacrifiée au nom de la rentabilité et du pouvoir
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Si la CNIL avec l’éthique des algorithmes, et l’Ordre des Médecins encouragent à placer l’éthique au cœur du projet de données de santé, pourquoi s’entêter à brader la sécurité des données de santé française ? Une fois que le gué sera passé, il ne sera plus possible de revenir en arrière, c’est maintenant qu’il faut agir : nous sommes aux urgences !
Connu / https://framapiaf.org/@rckloar/103057223910020258 -> https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?kZWB1g
Ndlr : il est gonflé de dénoncer que " la confiance est sacrifiée au nom de la rentabilité et du pouvoir" alors qu'il appartient à une majorité qui joue pleinement ce jeu là avec son idéologie ultralibérale ! => gazou https://twitter.com/JulienDelalande/status/1190108386047778818 Faire suivre à référent santé LFI ACT
Tribune
Un collectif signe une tribune dans Libération pour appeler au mouvement du 17 novembre à partir des préoccupations écologiques et sociales, contre la logique libérale du gouvernement Macron.
mots-clés : blocages Ecologie france insoumise Gilets jaunes