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Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale le 28 octobre 2020 pour rejeter la loi dite d'accélération et de simplification de l'action publique.
Le président du groupe « La France insoumise » a choisi de centrer son intervention sur la question centrale de la forêt. Un sujet dont il a montré qu'il regroupait de nombreux problèmes en chaîne allant du changement climatique à la gestion du cycle de l'eau en passant par la destruction de la biodiversité. Il a en particulier dénoncé les plantations monocultures de résineux et les « coupes rases » où des hectares entiers sont rasées d'un seul coup.
Jean-Luc Mélenchon a accusé les macronistes de servir le temps court et les intérêts du privé quand il faudrait défendre le temps long et l'intérêt général en renforçant la place de l'État. Il a dénoncé une « liquidation » du personnel d'État sachant que les effectifs de l'ONF ont diminué de 40%. Il a également alerté sur les 50 suicides d'agents depuis 2002. Et a expliqué le rôle crucial de l'ONF pour planifier dans la forêt et affronter le changement climatique.
Enfin, le député insoumis a aussi rappelé que la forêt était une source d'emplois à condition de cesser d'exporter du bois non transformé et de reconstruire une filière complète de transformation dans notre pays.
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Le vendredi 23 octobre, Jean-Luc Mélenchon était dans le Morvan avec la vice-présidente du groupe parlementaire insoumis Mathilde Panot, pour enquêter sur la gestion des forêts françaises. Ils y ont vu la disparition des feuillus qui sont remplacés par des pins Douglas. Une culture intensive de la forêt. Des parcelles entières sont ainsi remplies de la même espèce de pins qui, au bout d'une quarantaine d'années, sont tous coupés en même temps. Cette coupe rase est un désastre pour la biodiversité, appauvrit les sols et perturbe le cycle de l'eau.
Puis, les deux députés se sont rendus sur un lac artificiel, construit à l'époque où le bois des forêts du Morvan servait à approvisionner Paris en bois de chauffage. Les rondins étaient alors acheminés jusqu'à Paris en passant par les cours d'eau. Et plusieurs retenues d'eau avaient été construites afin d'augmenter le débit de la rivière tout au long du trajet.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon et Mathilde Panot se sont rendus dans une scierie artisanale pour y rencontrer deux professionnels du métier et discuter de la transformation du bois ainsi que des problèmes que pose l'industrialisation de la coupe des arbres.
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Transcription : ... 8 à 10 % du territoire fr géré par l'ONF ... mathilde panot a participé aux assises de la forêt ... ya des réseaux citoyens ...
Plus que jamais, nous avons besoin de forêts vivantes. Pourtant, dans de nombreux territoires, les coupes rases se multiplient et les forêts sont transformées en monocultures. Il est temps de mettre un terme à ces dérives !
Les forêts françaises sont à la croisée des chemins, comme l’a été l’agriculture dans les années 1950-1960. Face à une demande croissante en bois, les forêts diversifiées sont transformées en monocultures intensives d’arbres, l’âge d’exploitation des arbres est sans cesse abaissé, la biodiversité forestière disparaît, les paysages se dégradent et se banalisent.
Les coupes rases sont symptomatiques de cette industrialisation rampante de la forêt. Aujourd’hui, cette pratique qui consiste à détruire entièrement un peuplement d’arbres diversifié pour y installer une plantation, le plus souvent en monoculture, est très mal encadrée par la loi. Pire, elle est reconnue comme de la gestion durable et elle bénéficie, directement et indirectement, de nombreuses subventions publiques.
Même dans les parcs naturels régionaux, les coupes rases sont devenues incontrôlables. Les élus du parc naturel régional du Morvan ont ainsi demandé à pouvoir mieux les réguler mais le gouvernement s’y est opposé prétextant que la loi ne le permettait pas. C’est donc la loi qu’il faut changer.
Pour justifier les coupes rases, les exploitants forestiers ont transformé l’exception en règle. Si dans le cas très particulier d’une forêt gravement dépérissante, la coupe rase suivie d’une plantation peut se justifier, cette exception doit être strictement encadrée pour permettre la reconstitution au plus vite du fonctionnement de l’écosystème. Aujourd’hui, la loi ne distingue pas ces exceptions ce qui permet la destruction de centaines de milliers d’hectares de forêts pourtant en très bonne santé.
Je demande donc aux députés de bien vouloir adopter une loi interdisant les coupes rases et de limiter strictement les exceptions à cette seule règle.