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Par Le Figaro avec AFP
Publié le 23 janvier 2025 à 17h07, mis à jour le 24 janvier 2025 à 16h36
Le ministre de l’Intérieur avait «félicité» la présidente et fondatrice du collectif Némésis, qui lui avait demandé la dissolution du mouvement d’extrême gauche La Jeune Garde antifasciste. Il a aujourd’hui déclaré «ne pas se sentir proche» de l’association.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau qui avait récemment salué le «combat» dont il s'était dit «très proche» de la présidente du collectif identitaire Némésis, est finalement revenu sur ses propos. «Je remets les choses au point», a-t-il déclaré au micro d’Europe 1 ce 24 janvier, avant d’expliquer : «Quand ces jeunes femmes m’ont interpellé, elles m’ont interrogé sur leur combat contre l’islamisme et l’antisémitisme». Le ministre a alors assuré «partager ces combats», mais s’être rendu compte, après coup, qu’il s’agissait «d’une association qui avait des positions très radicales, qui avait très brutalement attaqué Valérie Pécresse». «Je ne me sens pas du tout proche de cette association», a-t-il ajouté.
Mardi, lors d'une conférence sur la sécurité intérieure, Bruno Retailleau a voulu «féliciter» Alice Cordier, présidente et fondatrice du collectif Némésis présente dans la salle, qui lui avait demandé la dissolution de La Jeune Garde antifasciste, un mouvement d'extrême gauche. «Bravo pour votre combat. Vous savez que j'en suis très proche», avait déclaré le ministre, des propos que l'intéressée a qualifié d'«immense fierté» sur X, et qui ont été critiqués par plusieurs députés insoumis.
«Alors Bruno Retailleau assume ouvertement être d'extrême droite (si ce n'était déjà pas assez clair) et il faut le combattre comme tel», a posté sur X Raphaël Arnault, député LFI du Vaucluse. «Voilà comment Retailleau, ministre de l'intérieur, s'adresse à un collectif d'extrême droite violent et raciste», a écrit sur le même réseau l'insoumise Clémence Guetté, vice-présidente de l'Assemblée nationale. «Vraiment, comment ne pas censurer ce gouvernement ?», a interpellé la députée LFI de Paris Sarah Legrain.
Bruno Retailleau «répondait à une question sur la lutte contre l'ultra gauche et sur l'explosion de l'antisémitisme. Voilà ce qu'il a dit partager», a rétorqué son entourage, interrogé par l'AFP. «Après des années d'humiliations, de comptes bancaires qui sautent, de réseaux sociaux censurés, de violences par des militants d'extrême gauche, d'articles à charge... Après tout ça j'ai été félicitée par notre ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau», a publié sur X Alice Cordier, à la tête de ce collectif fondé en 2019.
«Vignot complice»
Début janvier, la municipalité de Besançon a annoncé avoir déposé plainte à l'encontre du collectif Némésis pour avoir perturbé une cérémonie des vœux de la maire écologiste Anne Vignot. Selon la municipalité, deux militantes sont allées sur la scène et ont déployé une banderole proclamant «Violeurs étrangers bienvenus». Elles ont ensuite distribué des tracts avec une image d'Anne Vignot, son nom, et le texte «Soutien aux violeurs étrangers» avant de scander «Vignot complice» puis de poster la vidéo de leur action sur leurs réseaux sociaux.
En avril dernier, deux militantes du même collectif avaient brandi pendant le carnaval de la ville des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Violeurs étrangers dehors» et «Libérez-nous de l'immigration». La maire avait déjà porté plainte et une enquête avait été ouverte pour «provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race».
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