Tribune — Étalement urbain - Durée de lecture : 6 minutes
La compensation écologique, ou comment « écoblanchir » les projets bétonneurs - 4 avril 2016 à 08h56 Mis à jour le 2 janvier 2023 à 15h08 / Harold Levrel et Denis Couvet
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Durée de lecture : 7 minutes
Étalement urbain Monde Eau et rivières
Reportage — Étalement urbain
Au sud de Mexico, le bassin de Xochimilco est l’une des dernières zones humides de la ville. Le tourisme et l’étalement urbain mettent en péril écosystèmes et savoir-faire traditionnels.
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Depuis le début des années 1980, les sols artificialisés ont progressé entre trois à quatre fois plus vite que la population. Comment lutter contre l’artificialisation des sols et comment mettre fin à l’étalement urbain ?
Pour explorer les multiples enjeux questionnés par les acteurs de la fabrique de la ville dans le cadre du dérèglement climatique et des limites planétaires, les co-auteur.rices de « La ville stationnaire » ont proposé plusieurs entrées, allant des constructions bio-sourcées, aux ZAN (Zone d'artificialisation nette), en passant par les smart cities. Les villes actuelles sont à l’instar de nos modes de vie, sur-consommatrices, en l’occurrence d’espaces. Cette croissance continue venant grignoter les terres n’est pas soutenable. Après avoir fait un point sur les chiffres de l’étalement urbain, quels sont les leviers politiques et urbains pour freiner et au même stopper l’étalement urbain ? Parmi les pistes envisagées, faire avec le « déjà-là », faire de la « ville sur la ville », autrement dit utiliser les logements vacants, le patrimoine immobilier pour éviter de construire du neuf et encourager la répartition de la population sur le territoire, afin d’éviter les congestions et problématiques connues dans les métropoles.
Dans toutes les entrées que proposent ce livre, des mises au point et des définitions essentielles à la compréhension du sujet sont abordées. Tels que la définition de l’étalement urbain, les fausses promesses des smart cities, la densification, les limites des ZAN, les chiffres de l’artificialisation des sols…
Qu'est ce que "la ville stationnaire" ?
Le terme "stationnaire" est inspiré de la pensée de l'économiste John Stuart Mill. La ville stationnaire n’est plus en croissance, il n’y a plus d’étalement urbain et de sols grignotés explique Philippe Bihouix. Elle continue néanmoins de se réparer, de se densifier sans le faire au détriment des autres territoires, avec un travail d’adaptation aux enjeux climatiques, de la gestion de l’eau, des ilots urbains…
Comment définir l'étalement urbain ?
“une extension urbaine qui se fait plus rapide que la croissance démographique : la surface consommée par habitant s’accroît, découplant croissance démographique et artificialisation du sol ”
On en parle avec :
- Philippe Bihouix, ingénieur, a travaillé dans la construction et travaille aujourd’hui dans une agence d’architecture et d’ingénierie, AREP (Architecture Recherche Engagement Post-carbone - filiale de la SNCF) et auteur notamment de "L'Âge des low-tech", "Le bonheur était pour demain" et "Quel futur pour les métaux ?"
- Sophie Jeantet, architecte-urbaniste de formation. Elle travaille depuis plus de 20 ans dans des sociétés d’aménagement publiques ou les collectivités.
- Clémence de Selva, architecte, elle travaille en agence et répond à la commande des collectivités publiques.
Co-auteur.ices de « La ville stationnaire -Comment mettre fin à l’étalement urbain ? » Coll Domaine des possibles chez Actes Sud. Un livre autour de la question de la ville durable.
*Clés : Environnement Climat Biodiversité
Aménagement du territoire
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LuluBerlu / AdobeStock
L’Association des directeurs généraux des communautés de France veut couper « le robinet du pavillonnaire ». Les intercommunalités sont, à ses yeux, les mieux armées pour mener la transition écologique. Un plaidoyer qui s’accompagne de l’élection au suffrage universel direct sans fléchage des conseillers communautaires et de la dévitalisation de l’actuelle institution départementale. Disruptif.
Clés : Intercommunalité ; Urbanisme - aménagement
La plateforme programmatique tombe à pic, au moment où s’ouvre la nouvelle mandature parlementaire. Les propositions pour un nouveau modèle d’action publique territoriale de l’Association des directeurs généraux des communautés de France seront d’ailleurs détaillées ce 7 juillet au lendemain du discours de politique générale d’’Elisabeth Borne.
A l’occasion de ses universités d’été, les 6 et 7 juillet à Deauville, le cercle de territoriaux présidé par Yvonic Ramis fera de la lutte contre l’étalement urbain son cheval de bataille. « Depuis 1981, l’artificialisation des sols de notre pays a augmenté de 70 %. Dans le même temps, la population a cru de 70 % » : c’est, à partir de ce « constat implacable » que l’ADGCF poursuit « un objectif prioritaire » : « fermer le robinet du ...
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Durée de lecture : 3 minutes - Clés : Luttes Agriculture Étalement urbain
Le 8 décembre, des bulldozers ont démoli les maisons adjacentes à celle qu’occupent les militants écologistes à Pertuis, dans le Vaucluse. Ils ont créé une « zone à patates » pour lutter contre le bétonnage de 86 hectares de terres fertiles.
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Peut-on vouloir « réintroduire la nature en ville » et en même temps construire un « écoquartier » sur des jardins ouvriers et des terres maraîchères ? C’est le pari urbanistique risqué que tentent la ville franc-comtoise et sa maire écologiste.
Mots-clés agriculture urbaine Artificialisation densification Ecologie urbaine Etalement urbain mal logement métropole
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En 2019, le tribunal administratif a suspendu les travaux de l’écoquartier, estimant qu’il n’y avait pas d’intérêt public majeur à construire. L’année suivante, le Conseil d’État a contredit ce jugement mais confirmé l’interruption, considérant que les porteurs du projet n’avaient pas démontré la recherche de solutions alternatives.
Les mêmes échelons judiciaires doivent désormais se prononcer sur le fond du dossier. Si leur verdict est négatif, et si la consultation citoyenne se prononce contre l’écoquartier, la mairie abandonnera le projet. « S’il faut arrêter, il faut arrêter », dit Anne Vignot. D’ici là, elle fait savoir qu’elle pense que le dossier doit être « profondément remanié ». Quant à l’éphémère ZAD qui fut déclarée en juin dernier à Besançon, elle pourrait se réactiver avec les beaux jours. La charpente d’une agora est déjà en construction.
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Pour limiter l’étalement urbain, le maire d’une ville proche de Hambourg a interdit la construction de maisons individuelles. Adoptée dans plusieurs autres villes, cette mesure suscite un vif débat en Allemagne.
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Il y a en tout cas urgence. Depuis les années 1960, la surface habitable est passée de 18 à 47 m2 par habitant, selon la chercheuse Michaela Christ de l’Université de Flensburg. Les conséquences de l’étalement urbain sont connues : accentuation du dérèglement climatique, détérioration des sols, chute de la biodiversité. Plus de vingt mille hectares de terres sont bétonnés chaque année en Allemagne. C’est certes moins qu’en France, mais très loin des dix mille hectares promis par le gouvernement d’Angela Merkel. Initialement promis pour 2020, l’objectif a été repoussé de dix ans.
Sciences & Prospectives - Chronique
A l'approche des élections municipales, les candidats font assaut de propositions sur le climat. Leurs prérogatives, notamment dans l'urbanisme et l'aménagement du territoire, ont jusqu'à présent plutôt desservi la cause climatique, écrit Jean-Marc Janvovici.
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le temps des promesses d'un monde meilleur, et, contexte aidant, une partie des engagements des candidats portera nécessairement sur la question du climat.
Que peuvent les maires dans ce difficile combat que nous n'avons toujours pas vraiment commencé à mener, si l'on en juge par l'évolution des émissions nationales et importées ?
Depuis la décentralisation de 1983, le premier domaine dans lequel les élus locaux ont un large pouvoir de décision est celui de l'urbanisme. L'aménagement du territoire, le nombre de constructions et le mode constructif sont désormais largement de leur responsabilité.
Etalement urbain
Or, ces décisions ont un impact majeur sur les émissions. D'abord, la localisation et le nombre des logements, des commerces et des activités pilotent le besoin en transport. Ces dernières années, force est de reconnaître que les élus locaux ont plutôt poussé du mauvais côté, en favorisant l'étalement urbain et la spécialisation géographique (les logements ici, les emplois là, et des routes entre les deux), dont l'exemple le plus emblématique est la multiplication des commerces de périphérie accessibles essentiellement en voiture.
Sur la mobilité du quotidien, les élus locaux ont aussi du pouvoir : ils peuvent décider de la plus ou moins grande place de la voirie accordée aux modes « doux » ( zones piétonnes , pistes cyclables), aux transports collectifs et au stationnement. Et là où passent voitures et camions, les limitations de vitesse - et donc la consommation de carburant - sont aussi de leur ressort.
Compter correctement le carbone
Le maire peut aussi oeuvrer pour le bas carbone en discriminant via ce critère tous les achats de la collectivité, de la cantine scolaire au chauffage de la piscine. Mais encore faut-il qu'il soit doté d'une compétence pour comprendre le problème à traiter et correctement compter le carbone, et, d'expérience, rien n'est moins sûr !
En matière d'énergie, ce sont les ENR permettant de substituer pétrole et gaz qui sont pertinentes (pompe à chaleur, bois de chauffage, biogaz pour transports). L'éolien et le solaire, très souvent invoqués pour revendiquer une « autonomie énergétique » qui est en fait illusoire, sont sans effet pour éviter des émissions : grâce au nucléaire, nos électrons sont déjà bas carbone.