Rubriques Planète Comprendre le réchauffement climatique 9 indicateurs de l’urgence climatique
Clés : Transition écologique
Si le développement de la filière photovoltaïque a bondi en 2024, l’installation d’éoliennes terrestres n’accélère pas et l’incertitude politique et économique inquiète le secteur.
Par Perrine Mouterde
Publié le 08 février 2025 à 06h00
Temps de Lecture 2 min.
A Chambéry, le 5 août 2023. VINCENT ISORE / IP3 PRESS/MAXPPP
Une année record qui cache des trajectoires contrastées : à l’heure de dresser le bilan de 2024, le secteur des énergies renouvelables affiche de bons résultats, tirés essentiellement par la filière solaire, dans un contexte encore incertain. Selon le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE, la production d’électricité renouvelable (solaire, éolien et hydraulique essentiellement) a atteint un niveau inédit (148 TWh). Elle représente ainsi plus de 27 % de la production totale d’électricité, le reste étant produit par le parc nucléaire. La dernière édition du baromètre annuel, publié fin janvier, de l’électricité renouvelable précise que le pays a raccordé environ 6 gigawatts (GW) de capacités supplémentaires en énergies renouvelables, un chiffre, là encore, sans précédent.
« On a franchi un seuil, a noté le président de l’association Observ’ER, Vincent Jacques le Seigneur, lors de la présentation du baromètre. Nous ne sommes plus dans les balbutiements des énergies renouvelables ; nous sommes entrés dans une phase d’industrialisation, même si les signaux pour la suite ne sont pas tous très rassurants. »
Il vous reste 75.07% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
468 abonnés - 4+ - 245 vues - 5 commentaires
Conférence de Cédric Philibert organisée par ATTAC18
Environnement
...
Pronucléaire dans sa jeunesse, cet ingénieur a travaillé dans les sous-marins nucléaires à Cherbourg, avant de devenir un farouche opposant de l’atome pendant une grande partie de sa vie.
« À l’école, on ne nous avait expliqué que les avantages du nucléaire sans nous parler des inconvénients, comme le stockage des déchets. Un jour, je me suis rendu à une conférence anti-nucléaire et j’ai complètement changé d’avis »
...
le toit exposé au sud de la maison est recouvert de panneaux solaires thermiques qui lui permettent de chauffer un ballon d’eau, les planchers et les radiateurs. « En appoint, nous ne brûlons qu’un à deux stères de bois par an. » Du côté gauche, des panneaux photovoltaïques alimentent en électricité la maison et une voiture électrique.
...
Tél. : 06.78.83.40.52
Ndlr : ses sites sont inaccessibles :-( -> https://solaire2000.fr après lui avoir téléphoné)
Écrit par Cyrille Genet
Publié le 09/06/2019 à 15h26 Mis à jour le 11/06/2020 à 21h29
Voilà 30 ans que Jean-Louis Gaby a construit une maison tournée vers le soleil à Tortezais dans l’Allier. Maison pionnière, elle se visite et permet à son propriétaire de partager sa passion pour cette énergie durable.
Connu / Peter Misch TG le 25/07/2024 à 14:44
Nota Bene : concernant la référence du titre de la motion au territoire hexagonal : Bien que la majorité des orientations programmatiques défendues par cette motion s’appliquent au territoire français dans sa totalité, les zones non interconnectées (ZNI) au réseau électrique français continental (Corse et Outre-Mers) connaissent des spécificités qui n’ont pas pu être abordées.
...
Le solaire photovoltaïque : une source d’énergie pertinente pour répondre à l’urgence de la transition énergétique
...
Le photovoltaïque sur bâtiments, une priorité réclamant le complément des centrales au sol à moyen-terme pour tenir les objectifs de déploiement écologistes
...
Poser du solaire au sol : avec mesure, méthode et d’abord sur les parkings et les zones artificialisées délaissées
...
Tolérer les parcs sur espaces agricoles sous strictes conditions en s’appuyant sur le renforcement du nouveau cadre légal relatif à l’agrivoltaïsme
...
Motion
...
Le Conseil fédéral d’Europe Écologie-Les Vert·e·s, réuni le 2 juillet 2023, adopte les orientations programmatiques suivantes :
→ Mieux planifier le déploiement des installations solaires photovoltaïques pour en minimiser l’impact environnemental et social
...
→ Protéger les espaces naturels, agricoles et forestiers et encadrer l’agrivoltaïsme
...
→ Améliorer la planification des implantations de centrales solaires :
...
→ Favoriser le solaire photovoltaïque sur bâtiment pour limiter les besoins de construction d’installations au sol
...
→ Réserver et encadrer encore davantage l’implantation des centrales au sol sur espaces artificialisés délaissés
...
→ Préciser le nouveau cadre applicable à l’agrivoltaïsme pour s’assurer de ses effets positifs sur l’activité agricole
...
→ Améliorer l’anticipation et le suivi des effets des centrales au sol sur espaces artificialisés délaissés
...
→ Accroître les bénéfices sociaux, économiques et environnementaux des projets
...
→ Garantir la probité des parties prenantes des projets
...
→ Soutenir la réapparition d’une filière européenne de production de panneaux
...
→ Conformément à l’exposé des motifs et dans l’objectif d’outiller les militant·e·s ayant besoin d’évaluer des projets photovoltaïques, le parti produira un document synthétisant la présente motion d’ici à 4 mois.
Notes :
[1] Barbara Nicoloso, Petit traité de sobriété énergétique, Éditions Charles Léopold Mayer, 2021.
[2] ADEME, Electricité in Bilans GES, consulté le 3 février 2022.
[3] ADEME, Coûts des énergies renouvelables et de récupération en France, édition 2019 et 2022.
[4] Cour des Comptes, La filière EPR – Synthèse du Rapport Public Thématique, Juillet 2020. Page 12
[5] Solaire photovoltaïque | Chiffres clés des énergies renouvelables
[6] Les énergies renouvelables en France
[7] Statinfo – Tableau de bord : solaire photovoltaïque – Quatrième trimestre 2022
[8] Négawatt, Scénario 2022 – Le scénario en détail, avril 2022. page 82
[9] RTE, LES SCÉNARIOS DE MIX PRODUCTION- CONSOMMATION, février 2022. Page 36
[10] ADEME, Transition(s) 2050 : Mix électrique, 2022
[11] France Territoire Solaire, Observatoire – 41ème édition – 4e trimestre 2021, mars 2022, page 11.
[12] Négawatt, Scénario 2022 – Le scénario en détail, avril 2022, page 82
[13] RTE, “Figure 5.7 – Rythmes d’installation des énergies renouvelables entre 2020 et 2050 requis dans le scénario sobriété, vis-à-vis de la trajectoire de consommation de référence (incluant le repowering)” in Les Scénarios de mix production-consommation, février 2022, page 187.
[14] Valeur transmise par un bureau d’études se basant sur ses observations sur de multiples projets.
[15] France Stratégie : Objectif « zéro artificialisation nette » : quels leviers pour protéger les sols ?, Juillet 2019
[16] Agreste, L’occupation du sol entre 1982 et 2018, avril 2021, page 9
[17] Canopée – Les Amis de la Terre, Biocarburants : avancée vers l’impasse, octobre 2021
Connu / TG le 18/12/23 à 21:17
Exclusif
Technique Solaire lève 200 millions d'euros - Publié le 10 nov. 2023 à 08:06 / Par Léa Delpont
Technique Solaire dispose déjà d'une puissance installée de 450 MWc. (Technique Solaire)
Dans la Vienne, le spécialiste des toitures solaires et de l'agrivoltaïsme projette d'investir quatre milliards d'euros d'ici à 2030 pour développer sa capacité de production.
...
« numéro un des appels d'offres de la Commission de régulation de l'énergie dédiés aux bâtiments », emploie 200 salariés pour 200 millions d'euros de chiffre d'affaires. Les collaborateurs éligibles (trois ans d'ancienneté) viennent de se partager six millions d'euros à l'occasion de l'opération, en vertu du mécanisme de redistribution de la valeur mis en place par les fondateurs. Ceux-ci restent majoritaires.
Ce contenu est réservé aux abonnés
Des provisions d'énergie solaire pour l'hiver - Mardi 17 octobre 2023 / Esprit d'initiative - France inter
A Cadaujac, en Gironde, la start-up AB Solar expérimente un système qui combine énergie solaire et géothermie. ©Radio France - Cécile Bidault / France Inter
Et si l'on pouvait stocker l'énergie solaire produite l'été pour l'utiliser l'hiver ? C'est ce qu'expérimente une entreprise de Bègles, en Gironde, qui a créé une batterie souterraine. Elle permettra de chauffer un lotissement grâce au soleil estival.
A Cadaujac, à 15 kilomètres au Sud de Bordeaux, un nouveau lotissement expérimente un type d'énergie renouvelable unique en France. Les 70 logements de la résidence le Moulin sont construits à la lisière d'un champ où sont plantés plus de 900 mètres carrés de panneaux solaires. L’originalité de cette expérimentation, c’est qu’elle combine énergie solaire et géothermie.
"Sous nos pieds, il y a un gros volume de terre qui sert à stocker la chaleur produite par l'énergie solaire thermique", décrit Hervé Lautrette, le patron d’Ab Solar, entreprise de Bègles qui a imaginé le dispositif. "Les tuyaux, au contact de la roche, diffusent la chaleur, pour constituer une batterie souterraine". Au moment où ce Géo-Trouvetou nous décrit son invention, la roche est montée à environ 47 degrés.
Hervé Lautrette, patron de l'entreprise Ab Solar Hervé Lautrette, patron de l'entreprise Ab Solar © Radio France - Cécile Bidault / France Inter
Production de chauffage et d'eau chaude
Car l’été, le soleil chauffe voire surchauffe les panneaux solaires, et tout n’est pas utilisé dans le lotissement. Pour ne pas perdre cette énergie, elle est donc diffusée dans le sol, pour créer la batterie souterraine, qui sera sollicitée en hiver pour produire chauffage et eau chaude. Cela paraît presque trop simple : "c'est comme le nez au milieu de la figure qu'on n'a jamais voulu voir", constate Hervé Lautrette, "cet atout majeur de la géothermie à pouvoir stocker, on ne l'a jamais développée. Par les temps qui courent, pouvoir valoriser des solutions de stockage presque infinies, ça ouvre un champ des possibles qui n'a jamais été approché".
Economies pour les habitants
Hervé Lautrette le reconnaît : il y a eu quelques ratés le premier hiver, en 2021. Mais aujourd'hui, le prototype fonctionne, et pour les habitants du lotissement, c’est une économie. Harmony, assistante maternelle, assure qu'en plein hiver, elle paye "entre 15 et 20 euros par mois. Dans un ancien logement de la même taille, on était plutôt à 100 euros. C'est tout bénéf !"
Le prochain projet d’Ab Solar, c’est de trouver une solution pour stocker ce qu’on appelle l’énergie fatale, c’est à dire ce que rejette l’industrie et qui est souvent perdu, cela représente un tiers de la consommation énergétique industrielle en France.
À écouter : Qarnot : des serveurs informatiques qui servent aussi de chauffage
Carnets de campagne
14 min
Clés : Société Économie Entreprises – Marchés Énergies – Ressources Énergies renouvelables
L'équipe Cécile Bidault Autre
Selon Jean-Marc Jancovici, l’humanité est acculée à choisir entre la sobriété choisie ou contrainte. Pour Thomas Jestin, de nombreuses données viennent contredire cette affirmation. Dans cette troisième partie : est-ce réaliste de remplacer les énergies fossiles par le solaire ?
Cet article est le troisième article d’une série de quatre. Voici les liens vers la première partie, la deuxième partie et la quatrième partie.
https://www.contrepoints.org/2023/10/05/464824-i-iv-jean-marc-jancovici-se-trompe-voici-pourquoi-le-trafic-aerien-va-exploser-au-xxie-siecle-siecle
https://www.contrepoints.org/2023/10/08/464831-ii-iv-jean-marc-jancovici-voici-pourquoi-le-trafic-aerien-va-exploser-au-xxie-siecle
https://www.contrepoints.org/2023/10/17/464843-iv-iv-jean-marc-jancovici-se-trompe-voici-pourquoi-le-trafic-aerien-va-exploser-au-xxie-siecle
Dans cette troisième partie, nous allons voir qu’il y a assez de matières premières et de surfaces ensoleillées dans le monde pour construire et installer un parc de panneaux à même de générer chaque année le gaz de synthèse équivalent à notre consommation actuelle d’énergies fossiles.
Partons de la consommation mondiale annuelle totale d’hydrocarbures en 2022 qu’on peut arrondir à 140,000 TWh, c’est-à-dire 140 millions de GWh. Supposons qu’on produise tous ces hydrocarbures sous la forme de gaz de synthèse avec de l’électricité solaire photovoltaïque et les machines de Terraform Industries.
Nul besoin de batteries, et de raccorder le nouveau parc de panneaux au réseau
....
Il faut donc investir au départ 200 kWh en énergie au maximum pour en obtenir ensuite 1,300 kWh sur 25 ans, un investissement énergétique plus que rentable. Le déploiement va prendre un certain temps, on va le voir dans la prochaine partie, mais le besoin énergétique ne peut pas l’empêcher !
Clés : Économie Énergies renouvelables
Panneaux photovoltaïque dans l'écoquartier des Batignolles, à Paris ©Getty - Lily FRANEY
L'énergie solaire atteint des niveaux records de production cette année en France. Pas vraiment une surprise, les champs de panneaux photovoltaïques se multiplient dans l'hexagone et pas seulement, c'est le cas un peu partout en Europe.
30% cette année, 50% l’an dernier, les capacités européennes ne cessent d’augmenter, accélération inédite. 2 facteurs. 2 raisons. La guerre en Ukraine. La fin du gaz russe. Bruxelles veut désormais du solaire, des électrons pour produire son électricité. Financements. Subventions. L’Europe tire la production. Autre incitation : la hausse des prix, des tarifs de l’électricité. Marché porteur, qui encourage le solaire et ses producteurs. Allemagne, Espagne, sont toujours en tête en Europe, 2 champions de la production solaire, suivis de près par les Pays Bas, la Pologne surtout. Plus 30% sur un an, Varsovie cherche absolument à sortir du charbon, largement importé de Russie avant la Guerre en Ukraine.
Mais l’énergie solaire est en quelque sorte victime de son succès en ce moment puisque les prix ont dégringolé, ils sont même passés en dessous de zéro !
On parle effectivement de prix négatifs. L’énergie solaire c’est un marché, l’offre, la demande, la production, la consommation, la différence fixe les prix. Un exemple : en pleine canicule un jour comme aujourd’hui, à midi, c’est le pic de production, en revanche, à midi, c’est le moment où les Français consomment le moins. Impossible d’arrêter, de stopper quelques heures la production. L’énergie solaire vaut donc à cet instant précis moins que rien, c’est-à-dire moins que zéro.
Des prix négatifs qui peuvent mettre en danger l’avenir de l’énergie solaire en Europe
Parce qu’ils deviennent fréquents, brutaux, observation, inquiétude des professionnels, 19 d’entre eux viennent d’écrire à Bruxelles. La République Tchèque commence même à rationner sa production. Risque de gâchis. Risque de fragiliser les modèles économiques des producteurs. En Europe, en France, Situation complexe, équation insoluble : plus on installe de panneaux solaires, plus on augmente la production, et plus on augmente la probabilité que les prix chutent à des niveaux de plus en plus bas.
La solution de cette équation, ce serait de pouvoir stocker l’énergie solaire ?
C’est effectivement crucial, pouvoir stocker, pouvoir décaler la production d’énergie, l’Europe avance mais les capacités, les batteries, les centrales de stockage restent en dessous des besoins, Allemagne, Royaume-Uni, Pays Bas, Italie, les projets s’accélèrent, c’est beaucoup plus lent en France, sur le marché français, les besoins sont moins importants expliquent les experts, le nucléaire peut compenser le manque de production. Mais une chose est sure, si les prix continuent à baisser, il va bien falloir stocker pour préserver l’énergie solaire et l’ensemble de sa filière.
Transition énergétique - Alternatives Temps de lecture : 12 minutes 4 commentaires #interviews #climat #energies renouvelables
Expert de l’énergie, le chercheur Cédric Philibert s’interroge dans un livre sur l’hostilité française aux éoliennes. Pour lui, notre retard sur les renouvelables est dangereux, alors que l’arrivée de nouveaux réacteurs nucléaires reste hypothétique.
Cédric Philibert est un analyste de l’énergie et du climat. Chercheur associé à l’Institut français des relations internationales, il enseigne à Sciences Po-Paris. Il a travaillé de 2000 à 2019 à l’Agence internationale de l’énergie. Il a publié en mars aux éditions les Petites Matins Éoliennes, pourquoi tant de haine ?.
...
Fédération environnement durable, de l’association Vent de colère, etc ... Beaucoup des arguments que ces groupes utilisent sont nés aux États-Unis et en Australie dans les cercles d’extrême droite financés par les lobbys des énergies fossiles
...
L’Allemagne a doublé sa production d’énergies renouvelables entre 2010 et 2021 et réduit dans le même temps de 35 % sa consommation de charbon.
...
l’opposition du RN peut en fait sembler surprenante. Même si la France n’a plus de grands fabricants de turbines pour éoliennes, comme les Danois, les Allemands ou les Espagnols, l’industrie française demeure présente sur l’ensemble du secteur éolien. On produit des pales, des mâts, des nacelles, et nous disposons de développeurs compétents qui réalisent des projets éoliens en France et à l’étranger.
Et l’énergie éolienne, le vent, n’a pas à être importée. Comparé aux fossiles, c’est un bénéfice considérable en termes d’indépendance. On importe certes un peu de terres rares pour les éoliennes maritimes, les développeurs peuvent avoir une estampille étrangère, et les turbines ne sont pas forcément fabriquées en France. Mais une fois que les éoliennes sont en place, c’est 100% local dans la source d’énergie. Un « patriote » devrait en toute logique s’en réjouir.
...
j’en veux beaucoup aux parlementaires écologistes et LFI à l’Assemblée nationale, qui n’ont pas su faire la part des choses et hiérarchiser les problèmes.
Non pas que la biodiversité soit un moindre problème que le changement climatique. Mais les atteintes locales à la biodiversité entraînées par certains projets d’énergies renouvelables comme les éoliennes ou le solaire ne représentent rien par rapport au fait que c’est un outil majeur pour lutter contre le changement climatique. Or, le changement climatique est lui-même devenu une des grandes causes d’érosion de la biodiversité.
...
Les écologistes se sont finalement abstenus sur le projet de loi sur les énergies renouvelables voté en janvier [1]. Et ont contribué avec toute la gauche à interdire pratiquement toute grande centrale solaire au sol. https://www.liberation.fr/politique/energies-renouvelables-grace-au-soutien-annonce-du-ps-le-projet-de-loi-bien-parti-pour-etre-adopte-20230110_J4TNEUFSG5F6JCSD6LB7WGOIVI/
...
le coût descend à 0,5 euro par watt, contre 3 euros pour la centrale sur un toit. ... il nous faut passer de 20 gigawatts (GW) solaires installés actuellement en France à 125 GW. On ne peut le faire rapidement et sans dépenser trop que si on accepte d’en mettre la moitié au sol. Ce qui prendra 100 000 hectares ; ce sera le dixième de la surface qu’on utilise aujourd’hui pour produire des agrocarburants.
...
Il en faut de la sobriété. Il faut moins de SUV, moins d’avions, manger moins de viande de bœuf. Mais ce n’est pas la sobriété qui va nous permettre de diviser par six les émissions mondiales annuelles de CO2, et au moins par dix les émissions des pays riches. On ne va pas diviser par dix la taille de l’économie française, même si on accepte d’avoir des secteurs en décroissance comme le transport aérien.
...
Parmi les anti-éoliens d’extrême droite, une des inspirations est leur combat contre l’Europe
...
Qu’on réussisse enfin à construire des réacteurs post-Fukushima avec des sécurités nouvelles dans des délais contrôlés et dans des coûts contrôlés, c’est hypothétique mais pas impossible. La prolongation des centrales à plus de 60 ans me semble en revanche moins probable. Et qui aujourd’hui dans le monde exporte du nucléaire ? La Russie et la Chine, et cela reste un petit marché.
L’essentiel est ailleurs. L’essentiel de la bataille mondiale contre les énergies fossiles se joue sur le plan des énergies renouvelables. Le marché des énergies renouvelables sera dix fois plus important que celui du nucléaire.
...
il nous faut beaucoup d’électricité bas carbone bon marché. Et en fin de compte, les énergies renouvelables électriques ont battu les autres à plate couture, par leur flexibilité, par leur polyvalence. ... La première réponse à la variabilité des renouvelables, c’est de toujours associer l’éolien et le solaire dans des proportions qui respectent le mieux les variations saisonnières de la zone de la demande. C’est la première chose à faire avant de parler de stockage ou d’hydrogène.
...
il faut aller vers l’objectif de 100 % en 2050. Et si en 2040 on a du nucléaire nouveau qui arrive et que le nucléaire ancien se porte encore très bien - ce que l’on ne peut pas prédire - on ralentira éventuellement le développement des énergies renouvelables. Mais c’est de la folie de ralentir maintenant, cela nous met dans une situation très difficile.
...
ce qu’on fait actuellement – installer 1 GW d’éolien et 1 ou 2 GW de solaire par an – est loin d’être suffisant. Il faut d’urgence doubler ou tripler ce rythme. Sinon, on va être structurellement déficitaire et importateur. Ce sera peut-être de l’énergie qui sera de moins en moins carbonée parce que nos voisins seront passés aux renouvelables. Mais si on veut retrouver une forme de souveraineté énergétique, ce n’est pas ce qu’il faut faire.
...
Le Giec [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] vient de reconnaître dans son rapport de mars que c’est l’éolien et le solaire qui offrent les plus grands potentiels de réduction des émissions de CO2 d’ici 2030. Et à échéance de 2050 encore bien davantage. Je suis pro-éolien car je combats le changement climatique. Je ne peux pas attendre 15 ans pour avoir de nouveaux réacteurs nucléaires qui seront peut-être, voire pas, délivrés.
Propos recueillis par Rachel Knaebel
Photo de une : Un champ d’éoliennes en Allemagne/©MB.
Notes
[1] Les élu·es LFI ont décidé de voter contre.
La torréfaction solaire (rediffusion) - Lundi 24 avril 2023 / Esprit d'initiative
Arnaud Crétot, créateur de NeoLoco, devant les miroirs de son four solaire Lytefire. ©Radio France - Lionel Thompson
Faire du pain ou torréfier des graines avec la seule énergie du soleil, c'est possible, même en Normandie ! Arnaud Crétot, "ingénieur-artisan" en fait la démonstration depuis plusieurs années dans les environs de Rouen.
Rediffusion de la chronique du 05 janvier 2023.
Clés : Société Environnement Développement durable Artisanat Innovation Énergies renouvelables Soleil
L'équipe Lionel Thompson
Tr.: ... Faire du pain ... concentrateur solaire ... 69 miroirs, four 300°C ... lentilles en cours de torréfaction ... grille graines locales ... recettes à base de graine ... tournesol, café de lentilles, 7 à 8 tonnes / an ... on priorise les tâches le jour où l'énergie est disponible, sinon, je fais de l'emballage etc ... j'ai toujours des produits en stock. L'énergie est stockée dans les produits finis ... ingénieur de formation, avait créé l'association des vagabonds de l'énergie ... sur la façon dont nous pouvons développer une économie plus sobre. Les énergies intermittentes ne sont pas adaptées à faire tourner l'économie pensée sur des énergies continues. Mais par contre, si on a des organisations économiques qui sont pensées pour tourner avec des énergies intermittente, il n'y a aucun problème. On veut des boulangers qui fournissent du pain et qui soient durables, mais pas pour les dix prochaines années, mais pour dans cent ans. Donc il faut des modes d'organisations qui soient vraiment soutenables ... pas de choix techniques mais choix de société. Il a publié livre "La boulangerie solaire" aux éditions Terres vivantes.
Mis à jour le : 2 avril 2023, 18:05 CEST
auteurs et Déclaration d’intérêts
- Michel-Pierre Faucon Enseignant-chercheur en écologie végétale et agroécologie - Directeur à la recherche UniLaSalle Beauvais, UniLaSalle. Membre du conseil d'administration du pôle de compétitivité Bioeconomy For Change. Il a reçu des financements de la Région des Hauts de France, de l'Europe (FEDER) et de AGCO SAS.
- Marc Legras Directeur des Formations - UniLaSalle, . A reçu des financements de la Région Normandie. Il est membre du conseil scientifique de la SFR Normandie Végétal
- Romain Gloaguen Enseignant-Chercheur en Agronomie, UniLaSalle. A reçu des financements de la Région des Hauts-de-France, de l'Europe (FEADER) et de l'ADEME.
Ces dernières années, on entend de plus en plus parler d’« agrivoltaïsme », dont l’Ademe recense environ 200 projets en cours pour la France. Un cadre réglementaire et législatif a également été récemment adopté pour cette filière émergente.
https://presse.ademe.fr/2022/04/photovoltaique-et-terrains-agricoles-un-enjeu-au-coeur-des-objectifs-energetiques.html
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b0443_projet-loi
...
Une étude publiée dans la revue Nature estime que si 1 % de la surface utilisée pour l’agriculture était combinée à la production photovoltaïque, la totalité de la demande mondiale en électricité serait couverte. https://www.nature.com/articles/s41893-019-0364-5.
...
*Des effets contrastés sur la production agricole
...
Sur quelles parcelles agricoles s’installer ?
...
Quels impacts sur la biodiversité ?
...
Actuellement, la législation française considère que les exploitations agricoles concernées par une installation agrivoltaïque ne sont pas comptabilisées « dans la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dès lors que les modalités de cette installation n’affectent pas durablement les fonctions écologiques du sol ».
Ceci peut s’expliquer par des techniques d’installations et de démantèlement spécifiques qui ne modifieraient pas de manière irréversible la vocation initiale du terrain et les fonctions du sol.
Freins et leviers à l’échelle de l’exploitation agricole
...
Des risques de spéculation
...
Quel avenir ?
... la priorité du photovoltaïsme reste la valorisation des friches et les zones d’activités économiques dont les sols ont largement été artificialisés.
... peut trouver sa place dans les territoires ruraux au regard de la filière des biocarburants (éthanol de blé et de betterave, diester de colza), consommateurs de surfaces agricoles (plus d’un million d’hectares en France), d’énergie et davantage émetteurs de GES
...
La filière agrivoltaïque doit ainsi se structurer en s’assurant du maintien de la vocation première de l’agriculture (produire des aliments) ; pour cela, elle peut notamment s’appuyer sur le label « Projet agrivoltaïque » créé par l’Afnor, le guide pour l’agrivoltaïsme appliqué à l’élevage des ruminants par l’Idele, et le développement de travaux de recherche réalisés avec une diversité d’acteurs (énergéticiens, conseillers, agriculteurs et habitants).
https://certification.afnor.org/energie/label-agrivoltaique-positif
https://idele.fr/detail-article/guide-pratique-lagrivoltaisme-applique-a-lelevage-des-ruminants -> https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?ScmD-A
Clés : agriculture énergie solaire élevage panneaux solaires
Connu /* TG le 02/04/23 à 18:01
Grâce au progrès technique, le solaire est de moins en moins cher. Le nucléaire, lui, est une énergie du passé et « investir dans des EPR2 nous expose à un désastre financier
...
Connu / TG du 24/01/23 à 11:29
Enquête — Énergie
Détruite sous l’ère Merkel, l’industrie photovoltaïque retrouve des couleurs et rêve d’indépendance vis-à-vis du géant chinois. Reportage au cœur de la « Solar Valley ». [3/4]
Vous lisez la partie 3 de l’enquête « En Allemagne, la transition à tout prix ». Relisez la partie 1, la 2.
Bitterfeld-Wolfen (Allemagne), reportage
Jochen Fritsche craint l’espionnage industriel comme la peste. Dans son usine de cellules pour panneaux solaires, à Bitterfeld-Wolfen, dans l’est de l’Allemagne, les smartphones sont interdits. Pas le droit non plus de faire de larges prises de vue de la chaîne de production ou de certaines machines, protégées par des dizaines de brevets. « Nos concurrents pourraient copier notre façon de procéder », justifie-t-il.
Les concurrents de Jochen Fritsche, ce sont les entreprises chinoises qui concentrent à elles seules 98 % de la fabrication de ces cellules. Le site du groupe Meyer Burger est le seul d’Europe à produire à l’échelle industrielle ces petits carrés de métal bleu, pièce maîtresse des panneaux photovoltaïques.
Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. En 2011, l’industrie solaire allemande était numéro 1 et comptait plus de 150 000 salariés. La première économie d’Europe était à la pointe de la recherche technologique. Une avance considérable. Las, les dirigeants allemands de l’ère Merkel ont délibérément choisi de saborder la filière.
Plus de la moitié des ouvriers et ouvrières de l’usine travaillaient dans l’industrie solaire allemande avant la crise qu’a connu la filière en 2012. © Stefanie Loos / Reporterre
Accusé de faire grimper les prix de l’électricité, le photovoltaïque est devenu à l’époque la cible du parti conservateur de la chancelière. En 2012, il a réduit drastiquement les subventions et a divisé par quatre le plafond autorisé pour de nouvelles installations solaires. « Lever le pied sur la transition énergétique » était l’objectif assumé de Peter Altmaier, le bras droit de la chancelière. Le puissant lobby du charbon l’a encouragé. « Le photovoltaïque en Allemagne, ça a autant de sens que de faire pousser des ananas en Alaska », raillait Jürgen Großmann, le patron de RWE, le plus gros énergéticien du pays, exploitant du bassin minier rhénan.
Les résultats ne se sont pas fait attendre. Les carnets de commandes des usines se sont vidés, les faillites se sont enchaînées. En quatre ans seulement, 100 000 employés se sont retrouvés au chômage. Ce qu’il restait du marché allemand fut récupéré par la Chine, qui a flairé la bonne affaire et a fait du solaire, au contraire, une priorité. L’Allemagne a perdu à la fois une industrie florissante et la dynamique de sa transition énergétique avec des conséquences qui se font encore sentir : dix ans plus tard, le déploiement du solaire dans le pays n’a jamais retrouvé son niveau d’antan.
Jochen Fritsche a connu cette époque. « Il a manqué d’une vision, de la reconnaissance que le solaire est un élément stratégique de notre approvisionnement en énergie, analyse-t-il aujourd’hui. De toute façon, c’était une époque où les politiciens ne voyaient pas le problème de laisser partir des filières clés à l’étranger, comme la pharmacie ou l’électronique. »
Jochen Fritsche, directeur de l’usine de cellules solaires Meyer Burger de Bitterfeld-Wolfen. © Stefanie Loos / Reporterre
« Nous pouvons la faire redémarrer »
Aujourd’hui, les choses ont changé. Angela Merkel a pris sa retraite politique, et la coalition qui dirige l’Allemagne depuis un an a de très grandes ambitions pour l’énergie solaire. Elle doit devenir la première source de production d’électricité avec un objectif de 215 gigawatts en 2030 et 400 gigawatts en 2045 — contre 59 installés début 2022. « Il est incompréhensible pour moi qu’on ait laissé s’effondrer notre industrie, déplore l’écologiste Robert Habeck, l’actuel vice-chancelier allemand. Mais nous pouvons la faire redémarrer. »
L’Allemagne est à la croisée des chemins. Les renouvelables n’ont jamais été aussi populaires, en particulier le solaire, à la fois bon marché et facile à installer. L’invasion russe en Ukraine et la crise des énergies fossiles ont créé un choc dans l’opinion. Au-delà de la nécessité de décarboner l’économie pour protéger le climat, « la guerre en Ukraine montre que ce sont les renouvelables qui permettent à la fois d’assurer notre approvisionnement de façon autonome et de faire baisser les prix », explique le directeur de l’Institut de Wuppertal pour le climat, Manfred Fischedick.
Le solaire doit devenir la première source d’électricité en Allemagne d’ici 2030. © Stefanie Loos / Reporterre
Certains les qualifient même d’« énergies de la liberté ». Mais le sont-elles vraiment, lorsque tout ou presque vient de Chine ? De l’extraction du silicium jusqu’au module, Pékin détient plus de 80 % des étapes nécessaires à la fabrication de panneaux solaires. « Il faut bien voir les conséquences de cette dépendance : les usines chinoises tournent massivement au charbon, et une partie d’entre elles fait appel à du travail forcé », explique Nadine Bethge, ancienne ingénieure dans le solaire, aujourd’hui experte pour l’association environnementale Deutsche Umwelthilfe. L’industrie solaire chinoise se concentre notamment dans la région du Xinjiang, où la communauté ouïghoure est victime d’une violente répression.
Volker Quaschning, de l’Université des sciences appliquées de Berlin, insiste aussi sur les incertitudes géopolitiques, en particulier avec les visées du régime de Xi Jinping sur l’île de Taïwan. « Qui nous garantit que dans cinq ans, on aura encore de bonnes relations avec la Chine ? S’ils cessent de nous fournir en cellules solaires, notre transition énergétique est morte », considère le chercheur.
Éviter de dépendre de la Chine
Ce risque taraude le pouvoir. Le photovoltaïque doit devenir synonyme de « Souveränität » — le mot est emprunté au français —, et donc être relocalisé. Il s’agit d’éviter de passer d’une dépendance à la Russie, avec les énergies fossiles, à une dépendance à la Chine, avec les renouvelables. En visitant cet été l’usine Meyer Burger de Bitterfeld-Wolfen, le vice-chancelier allemand a voulu envoyer un signal. « Je vois l’opportunité d’un retour en force de l’industrie solaire en Allemagne », a assuré Robert Habeck. Il en va, a-t-il dit, de « la sécurité nationale et européenne ».
Chez Meyer Burger justement, on connaît bien la Chine. Jusqu’en 2020, le groupe équipait l’industrie photovoltaïque de l’Empire du Milieu en appareils de découpe et de mesure. « Une machine, c’est facile à copier. Il suffit de la démonter pour comprendre comment elle est faite », dit Annegret Schneider, en charge de la communication de l’entreprise. Ainsi, lorsque les usines chinoises se sont mises à fabriquer leurs propres machines, les ventes de Meyer Burger ont décliné. La société a alors pressenti les risques pour son modèle économique, mais aussi, plus globalement, pour le succès de la transition énergétique. Elle a changé complètement de stratégie : plutôt que vendre sa dernière génération de machines-outils, elle l’a gardée pour elle, et s’est lancée dans la production de cellules et panneaux solaires. En Europe, pour le marché européen.
Son nouveau point de chute est une évidence : ce sera la « Solar Valley » de Bitterfeld-Wolfen, où ont travaillé autrefois Jochen Fritsche, mais aussi son PDG, le physicien allemand Gunter Erfurt. À son zénith en 2011, l’écosystème d’entreprises et de centres de recherche spécialisés comptait 3 500 emplois et promettait un avenir radieux à cette région désindustrialisée d’ex-Allemagne de l’Est.
La Solar Valley employait 3 500 personnes en 2012, à peine quelques centaines aujourd’hui. © Stefanie Loos / Reporterre
« Solar Valley »
Au milieu des herbes hautes et des bâtiments abandonnés, Meyer Burger a réaménagé une ancienne halle de 27 000 m2, inaugurée à l’été 2021. « On est sur un terrain fertile ici », dit Jochen Fritsche, déclinant les avantages : « les locaux adaptés », « le soutien des autorités locales » et surtout « le personnel qualifié ». Plus de la moitié des ouvriers de l’usine travaillaient il y a dix ans dans le solaire. Sous leur contrôle, les bras des robots s’agitent en cadence pour produire 300 000 cellules par jour. Elles rejoignent la deuxième usine du groupe, à 150 kilomètres de là, pour être assemblées en panneaux solaires. À Freiberg, en Saxe, Meyer Burger a, là aussi, fait revivre un ancien site industriel solaire.
En déambulant dans l’usine de Bitterfeld, Jochen Fritsche détaille le processus de fabrication des cellules, de la plaquette de silicium au produit fini, « en quatre étapes au lieu de dix habituellement ». Un nouveau procédé sans plomb, moins gourmand en énergie et en produits chimiques permet, selon les dires du patron, d’obtenir une cellule 20 % plus performante que la concurrence. Une avance technologique « made in Germany » que Meyer Burger, cette fois, ne compte pas dilapider.
La quasi-totalité de la chaîne de production a été automatisée. L’usine emploie 250 salariés. © Stefanie Loos / Reporterre
L’entreprise vend en Allemagne, mais aussi en Autriche, en Suisse, en Belgique ou en France. Le moral est bon et le carnet de commandes plein « au moins jusqu’à mi-2023 ». Depuis l’ouverture, les machines tournent 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Les Allemands seraient-ils prêts à payer un peu plus cher pour soutenir le redémarrage de la production nationale face au low cost chinois ? Oui, répond sans hésiter Kerstin Lopau, qui accompagne les particuliers dans l’installation de panneaux solaires. Son association SoLocal Energy se fournit auprès de Heckert Solar, l’un des rares fabricants qui a survécu à la crise de 2012. « La question des droits de l’Homme est importante pour nous, personne ne doit souffrir pour notre transition énergétique », explique-t-elle.
Chez Enerparc, l’un des plus gros développeurs et exploitants de parcs photovoltaïques, on observe aussi un changement de mentalité. « Nous travaillons directement pour des clients comme Ikea ou Volkswagen, qui veulent maintenant savoir d’où viennent nos installations », dit Stefan Müller, responsable du développement commercial. Il en va de la « réputation » des entreprises, dit-il, alors qu’une loi les contraignant à faire respecter des normes bien plus strictes chez leurs sous-traitants, en matière de protection de l’environnement et des droits de l’Homme, entrera en vigueur en janvier prochain.
La demande est bien là. Mais les obstacles restent nombreux. L’industrie solaire allemande compte trois fois moins d’employés qu’il y a dix ans. La chaîne de production en amont des cellules solaires est quasi inexistante, avec un seul fournisseur de polysilicium pour toute l’Europe. La filière de recyclage est balbutiante.
Or « le temps presse », s’impatiente Nadine Bethge, de la Deutsche Umwelthilfe. « Le risque d’une guerre commerciale est présent », non seulement avec la Chine, mais aussi avec les États-Unis, qui ont débloqué des aides massives pour relocaliser l’industrie solaire sur leur sol. « Ces deux pays ont besoin de panneaux solaires pour remplir leurs propres objectifs, pourquoi nous les vendraient-ils ? s’interroge Nadine Bethge. Il faut absolument inciter les usines à ouvrir en Europe. »
Les cellules de panneaux solaires sont fabriquées à partir de silicium, un matériau semi-conducteur abondamment utilisé dans l’électronique. © Stefanie Loos / Reporterre
À ce stade, seul l’objectif est clair : la Commission européenne veut atteindre 30 GW de capacité de production européenne d’ici 2025, sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Les moyens pour y parvenir le sont moins. Lancée le 9 décembre par l’UE, l’Alliance industrielle de l’industrie solaire doit permettre d’encourager les investissements. À Berlin, le gouvernement dit réfléchir à la mise en place de « garanties d’État » pour les investissements dans la production et l’installation d’électricité verte. La proposition d’un « Buy European Act » défendue par la France, qui favoriserait la production « made in Europe », a été accueillie chaleureusement, sans que ses contours n’en soient vraiment définis.
La filière, elle, veut croire en son avenir. Meyer Burger prévoit de tripler sa production d’ici 2024 et mise sur son partenariat avec l’institut Fraunhofer, le plus grand centre de recherche solaire du monde, pour améliorer encore sa technologie. Heckert Solar vient de s’agrandir tout comme Solarwatt, un autre fabricant. En France et en Italie, deux usines géantes sont en projet. « En recherche et développement, l’Europe est toujours leader, souligne le PDG de Meyer Burger, Gunter Erfurt. Les chaînes d’approvisionnement sont petites, mais réactivables et agrandissables. » Il en est convaincu : « C’est maintenant ou jamais ! »
• La suite de notre enquête : L’Allemagne joue l’éolien marin pour sortir du charbon
12 photos - Durée de lecture : 10 minutes
Durée de lecture : 7 minutes - Énergie Monde
La nouvelle coalition allemande a défini la politique énergétique du pays. L’éolien et le solaire représenteront 80 % de la production d’électricité en 2030. Et la neutralité carbone est visée en 2045.
Berlin (Allemagne), correspondance
C’était une promesse des Verts allemands durant la campagne électorale. La sortie du charbon, initialement prévue en 2038, sera avancée à 2030, selon le contrat de coalition présenté mercredi 24 novembre par les futurs dirigeants outre-Rhin : les sociaux-démocrates du SPD [1], les libéraux démocrates du FDP [2] et l’Alliance 90/Les Verts (Grünen/Bündnis 90’).
...
Notes
[1] Sozialdemokratische Partei Deutschlands
[2] Freie Demokratische Partei
Technos et Innovations Industrie 4.0 IA Impression 3D Robotique Quantique Blockchain
Clés : Enquête Europe Energie Energies renouvelables
Alors que la Commission européenne lance vendredi 9 décembre l’Alliance européenne pour l’industrie solaire avec l’ambition de retrouver une souveraineté dans un marché encore chasse gardée d’acteurs asiatiques, de nombreux projets français misent sur les nouvelles technologies photovoltaïques pour se distinguer. Top-con pour Carbon, Hétérojonction chez le CEA-Ines, tandems silicium-pérovskites pour l’IPVF et Voltec Solar… chacun fait valoir ses atouts.
7 min. de lecture © Guittet Pascal
Le CEA-Ines, à Chambéry, parie sur l’hétérojonction pour replacer la France parmi les pays producteurs de cellules photovoltaïques.
Après les batteries et l’hydrogène, le solaire photovoltaïque ? C’est en tous cas l’ambition de la Commission européenne, qui lance ce vendredi 9 décembre l’Alliance européenne pour l’industrie solaire. Annoncée en octobre dans le cadre du plan Repower EU, cette dernière est portée par l’accélérateur européen EIT InnoEnergy et plusieurs organisations d’industriels du secteur afin de «construire le cadre de la réindustrialisation de l’Europe dans le photovoltaïque avec pour objectif de faire émerger 30 GW de capacités manufacturières dans le solaire d’ici 2025», explique le PDG de l’Institut Photovoltaïque d’Ile-de-France, Roch Drozdowski-Strehl, à l’Usine Nouvelle. Un objectif ambitieux, poussé par "l’électrochoc" de l’Inflation Reduction Act américain et la volonté de «faire en sorte que l’Europe puisse se battre à armes égales avec les Etats-Unis, la Chine ou l’Inde», espère l’industriel. Il souligne que la crise énergétique et les prévisions de croissance des renouvelables, encore revue à la hausse par l’Agence internationale de l’énergie le 6 décembre, «ont fait tourné tous les regards vers le monde du solaire, qui ressort comme le grand gagnant de la période.»
[...]
Cet article est réservé à nos abonnés
Agriculture et alimentation
Le photovoltaïque sur terres agricoles, aussi appelé « agrivoltaïsme », est au menu de la discussion du projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables, qui démarre, le 2 novembre, au Sénat. Ce système est à l’origine d’inquiétudes grandissantes dans le monde de l’agriculture.
...
RTE et le CEA viennent d’achever une expérimentation de près de 8 mois sur l’infrastructure de recharge des véhicules électriques du centre CEA de Cadarache. Objectif : coupler les stations de recharge à une centrale solaire et à un système de gestion et de pilotage intelligent afin d’augmenter significativement la part d’énergie solaire dans la mobilité électrique. Les résultats obtenus montrent qu’il est possible d’augmenter la part du solaire dans l’énergie utilisée par les bornes de 34 à 90%, grâce au pilotage de la recharge des véhicules électriques.
...
développé depuis 2010 par les équipes du CEA à l’Institut National de l’Energie Solaire (INES), à Chambéry. Il asservit la consommation électrique d’un ensemble de véhicules à une consigne externe sans impacter le confort de l’utilisateur ou la durée de vie des batteries. Le système d’information utilisé pour cette expérimentation, également développé au CEA, permet de :
- collecter les données
- communiquer avec les stations de recharge et suivre leur état
- fournir des statistiques
- contrôler la charge et allouer une puissance de charge selon les préférences de l’utilisateur et en particulier de l’heure de départ désirée et à laquelle le véhicule doit donc être chargé complètement
...
RTE envisage d’étendre le périmètre des expérimentations en incluant d’autres types de consommations électriques flexibles (tels que chauffage, climatisation, chauffe-eau, systèmes de stockage, etc.). Les résultats des expérimentations seront également utilisés pour estimer la consommation des véhicules électriques sur une échelle plus large (région puis pays) et pour analyser l’impact de cette consommation sur le réseau.
(1) Le taux d’autoproduction correspond à la part de production d’électricité issue de la centrale solaire rapportée à la consommation électrique totale des points de charge.