L’anthropologue Philippe Descola nous a fait reconsidérer l’idée de nature. Sa pensée a profondément influencé l’écologie, et dessine la voie d’une nouvelle relation entre les humains et le monde dans lequel ils sont plongés. Reporterre a conversé avec lui : voci son interview, à écouter en podcast et/ou à lire.
Philippe Descola est titulaire de la chaire d’Anthropologie de la nature au Collège de France et directeur du Laboratoire d’anthropologie sociale (ENS/EHESS). Il est l’auteur des Lances du crépuscules (Plon, 1993) et de Par delà nature et culture (Gallimard, 2005).
... Jeune étudiant, dans les années 1970, vous êtes parti au fin fond de l’Amazonie, entre l’Équateur et le Pérou, à la découverte des Achuars. Vous y avez passé deux à trois ans en immersion et plus tard plusieurs séjours. ... suradaptés à la nature, des êtres véritablement primitifs parce qu’ils étaient naturalisés. C’étaient des « peuples naturels ». Cela pose des questions quand on s’intéresse au rapport que des sociétés entretiennent avec leur environnement. Où est le social, où est la médiation sociale dans un tel système ? ... j’ai été en Amazonie avec l‘idée que peut-être, s’ils n’avaient pas d’institutions sociales immédiatement visibles c’était parce qu’ils avaient étendu les limites de la société au-delà du monde des humains. ... C’était un pressentiment. L’enquête ethnographique prend du temps ... L’oniromancie, c’est-à-dire l’interprétation des rêves. ... le manioc ... plante toxique, le barbasco ... on s’adresse directement à l’âme de ces humains ou des non-humains ...
...
les Achuars maintenaient en permanence une sorte de fil de communication avec des interlocuteurs humains et non-humains par l’intermédiaire de ces incantations magiques ... les non-humains étaient tout sauf la nature. C’étaient des partenaires sociaux qui n’étaient pas divinisés ni sacralisés puisqu’on les chassait, qu’on les mangeait, plantes comme animaux. Néanmoins, ils étaient dotés d’une dignité de sujets qui permettait une communication de sujet à sujet. Cela était quelque chose qui apparaissait en filigrane dans beaucoup de théories des religions dites primitives, depuis longtemps. Depuis Fraser, au début du XXe siècle. ... l’attention que chaque être vivant requiert et le soin qui est nécessaire pour le maintenir en vie ... l’idée que les non-humains sont animés par une intention, des projets, des buts qui les font entrer en communication les uns avec les autres. Et qui permet la communication entre humains et non-humains. C’est-à-dire que ce sont des êtres qui ne diffèrent pas tant de nous par leurs capacités ou par leurs dispositions à établir des relations que par des atouts physiques qui leur sont particuliers. cela correspond à l’idée que le grand éthologue Jacot von Uexkül avait développée. Que chaque espèce vit dans un monde singulier qui est fondé sur sa capacité à utiliser du fait de sa biologie propre, des éléments de sa niche écologique. Mais alors que chez Yacob von Uexkül, chaque espèce vit dans une bulle, chez les animistes, la communication est rendue possible par cette espèce de langue universelle qu’est le dialogue des âmes. ... Heidegger avait bien mis en évidence que la nature est une sorte de boîte vide qui permet de donner une saillance à tous les concepts auxquels on va l’opposer. Moi, je m’en sers pour signifier la distance qui s’est établie entre les humains et les non-humains ... Non seulement les Achuars n’ont pas de terme pour désigner la nature, mais c’est un terme quasiment introuvable ailleurs que dans les langues européennes, y compris dans les grandes civilisations japonaise et chinoise. ... le capitalisme a besoin de ce sous-bassement que j’ai appelé le naturalisme ; c’est-à-dire cette distinction nette entre les humains et les non-humains, la position en surplomb des humains vis-à-vis de la nature ... en Chine ... dans ce qu’a été l’expérience industrielle de l’Union Soviétique, fondée sur l’idée des humains démiurges ... Inventer des formes alternatives d’habiter la Terre, des formes alternatives de s’organiser entre humains et d’entretenir des relations avec les non-humains. Je reprends la formule de Gramsci, « le pessimisme de la lucidité et l’optimisme de la volonté ». ... changer les choses. Comment ? Et bien par la multiplication d’expériences que je trouve originales dans le monde européen. J’étais à Notre-Dame- des-Landes, il n’y a pas très longtemps, sur la Zad. Et, je trouve que c’est une expérience - ce n’est pas la seule ... degré de réflexivité ... La capacité à poursuivre un projet dont on va examiner toutes les composantes ... Comment on se débrouille pour faire vivre cela en faisant un pas de côté par rapport aux contraintes politiques légales et administratives d’un État moderne capitaliste ou libéral ? ... l’identité qui s’est constituée peu à peu ou l’identification entre les humains et certains non-humains menacés, les tritons, les salamandres, les grenouilles, etc.. Ce qui m’a frappé par exemple, c’est l’attention des gens qui s’intéressent à la forêt. Il y a une petite forêt, qui est exploitée d’ailleurs, dans une attention à l’individualité des arbres.
Cette attention à la cohabitation tranche complètement avec la foresterie industrielle, de même que les techniques de maraîchage tranchent là avec l’agriculture industrielle. Cette attention profonde à la singularité des êtres vivants avec lesquels les zadistes entrent en contact me frappe parce que j’ai vu la même chose en Amazonie. ... vivent une sorte d’Epiphanie. Ils essayent de travailler à l’intérieur d’un collectif où l’on partage à peu près tout, avec cette espèce d’identité profonde, d’identification profonde, qui est singulière.
...
On ne peut pas devenir des Achuars. On peut devenir des humains différents de ce que nous avons été ou de ce que nous sommes. Découvrir des façons alternatives de vivre pour essayer de nous transformer nous-mêmes.
Thèse : "La nature domestique de Ph D. à la MSH ; Les lances du crépuscule (+accessible) collection Terre humaine ; & 1petit livre "L'écologie des autres et l'anthropologie et la question de la nature, éd QUAE
Lire aussi : Alessandro Pignocchi : « Il n’y a pas d’écologie sans lutte collective contre le monde de l’économie » https://reporterre.net/Alessandro-Pignocchi-Il-n-y-a-pas-d-ecologie-sans-lutte-collective-contre-le-monde-de-l
Réalisation du podcast : L’équipe de Ground Control https://www.groundcontrolparis.com/ avec Laura Eisenstein à la production, François Touchard à la réalisation et Frédéric Haury pour les micro-trottoirs.
Ndlr :
- on retrouve ici des ingrédients de la théorie de la médiation ? cadre, distance, interrelations, etc. => creuser ACT
- ces peuples nous transmettent des savoir-être primordiaux pour inventer/restaurer notre rapport aux autres, au vivant. => valoriser politiquement ce trésor à préserver coûte que coûte. MpT peut y contribuer ACT
54 minutes
Ce jour-là, le jeune chercheur en sociologie qui débute une thèse sur les déchets, quitte le port de la Trinité-sur-Mer sur un voilier de bois, avec trois amis, pour une expédition scientifique de neuf mois à la recherche du « continent » de plastique en Atlantique Nord.
Plage envahi de sacs poubelles © Getty
Des « Pieds Nickelés » sur les traces du capitaine Charles Moore, découvreur en 1997 du premier « continent » de plastique dans le Pacifique
À l’image de cette « figure un peu mythologique, on avait envie de partir comme des Christophe Colomb des temps modernes pour découvrir un nouveau « continent » de plastique côté Atlantique et y planter un drapeau ». Un brin de naïveté et de romantisme, avoue Baptiste Monsaingeon, aujourd'hui maître de conférences à l'université de Reims-Champagne-Ardennes, chercheur au laboratoire REGARDS et auteur de Homo detritus (Le Seuil)
J’avais 25 ans, je partais pour neuf mois avec l’envie de larguer les amarres, de mettre les voiles. Au-delà de ce projet, je ressentais l’envie d’un voyage initiatique à la rencontre du monde et de ses habitants.
Le jeune homme vient tout juste de signer un contrat avec l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) pour débuter une thèse sur le tri des déchets en milieux dits contraints – des zones où les accès à des dépôts sont limités voire inexistants. Il souhaite ardemment se confronter au terrain pour démontrer par des éléments concrets et matériels, l’existence dans l’Océan Atlantique d’une concentration de déchets plastiques supérieure à celle du plancton. À quoi ressemblent ces déchets ? où se trouvent-ils ? quels en sont les responsables ?
Objectif : la Mer des Sargasses, une zone qui correspond au Triangle des Bermudes entre Cuba au Sud, les Bermudes au Nord et la Floride à l’Ouest. Une mer sans littoral, sans côte, où s’agglomèrent des algues, les Sargassum, car les courants y sont convergents et stagnants.
L’équipage décide de suivre un parcours classique via les vents dominants, le courant des Canaries, en profitant des alizés au large de l’Afrique, puis de remonter le sud des Antilles jusqu’à Cuba en se perdant dans cette Mer des Sargasses où les courants tournent sur eux-mêmes.
En quête des déchets sur terre et sur mer
Fuir la civilisation ? Raté. « On n’a pas arrêté de croiser des plaisanciers issus comme nous de l’hémisphère nord. Et depuis les Canaries jusqu’au Cap Vert puis aux Antilles, le tourisme de masse est omniprésent, l’inverse de l’ailleurs fantasmé ! ». Il a suffi de suivre les touristes pour trouver les déchets. Aux Canaries : des immeubles flottants déversent leurs flots de touristes ; sur une île du Cap Vert, une plage non accessible sert de décharge à ciel ouvert ; aux îles Grenadines, des boat boys ramassent, contre rétribution, les ordures des plaisanciers soucieux de ne pas polluer.
Sur mer, le « continent » de plastique, dont la formation est favorisée par le gyre océanique et les micro-tourbillons, est en fait une soupe détritique composée de plastiques en décomposition de l’ordre du millimètre carré. « Une soupe mangée par les poissons, eux-mêmes mangés par l’homme »
Faire du réemploi et de la réutilisation plutôt que du recyclage ou de l’incinération.
Les systèmes économiques de nos sociétés de consommation sont responsables d’une logique productiviste. Pour y remédier, on a pensé au tri sélectif qui, au final, consiste à bien jeter pour continuer à consommer en toute bonne conscience. Quant au recyclage, il génère aussi du déchet en consommant de l’énergie et en créant d’autres déchets encore plus toxiques. Reste la récupération dont les chiffonniers – récupérateurs et collecteurs de déchets - sont les champions toute catégorie à toutes les époques et partout dans le monde, surnommés « Bifins », « Waste Pickers » ou « Cartoneros ». En Europe, ils ont résisté à l’apparition des poubelles à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, on s’inspire de leurs méthodes avec les réseaux de recycleries et de ressourceries.
La troisième nature selon Anna Tsing
Pour cette anthropologue américaine, la pollution de la Terre est un état de fait. L’homme doit donc apprendre à vivre dans cette nature polluée, après l’avoir d’abord fantasmé comme vierge et immaculée, puis avoir tenté de la maîtriser, de la réparer et de la dépolluer.
_Cette **troisième nature** est marquée par les ruines du monde d’avant et il va falloir faire avec. L’**éthique du chiffonnier** – une démarche humble et fragile du réemploi et la réutilisation – nous aiderait peut-être à arpenter ces ruines pour y trouver du sen_s
On en a parlé :
Homo detritus. Critique de la société du déchet, de Baptiste Monsaingeon, paru au Seuil, collection Anthropocène, en 2017
Le champignon de la fin du monde. Sur les possibilités de vivre dans les ruines du capitalisme. d'Anna Lowenhaupt Tsing, paru à La Découverte (2018)
L'Océan Pacifique, cimetière de milliards de microplastiques (site payant), une passionnante enquête de Patricia Jolly paru dans le Monde le 8 septembre 2018, et où il est question des travaux de Baptiste Monsaingeon
Vous avez entendu un extrait du poème de Charles Baudelaire, Le vin des chiffonniers, issu de son recueil Les Fleurs du Mal (Gallimard)
Le film de Wes Anderson : La Vie Aquatique sorti en 2004
La revue en ligne recommandée par Baptiste Monsaingon : Terrestres, la revue des livres, des idées et des écologies.
et aussi :
Zéro déchet, 100 astuces pour alléger sa vie, de Bea Johnson (Poche J'Ai Lu, 2015)
le très beau film d'Agnès Varda sorti en 2000 : Les Glaneurs et la Glaneuse disponible dans un coffret de sept documentaires d'Agnès Varda, qui vient d'être édité par Arte Editions
Vous avez pu entendre les titres musicaux suivants :
King of the dogs, Iggy Pop (2009)
Life on mars Année, Seu Jorge (2006)
Pas la peine, Vaudou Game (2018)
Les références du générique de l'émission :
Le Temps est bon d’Isabelle Pierre remixé par Degiheugi
Les invités
Baptiste Monsaingeon
Maître de conférence à l' université de Reims Champagne Ardenne, chercheur au laboratoire REGARDS et auteur de Homo Detritus
Les références
Homo detritus Critique de la société du déchet écrit par Baptiste Monsaingeon (Seuil)
L'équipe
Zoé Varier Productrice
Flora Bernard Réalisatrice
Rebecca Denantes Attachée de Production
Djubaka v Programmateur musical
Mots-clés : Culture Environnement Agnès Varda Baptiste Monsaingeon recyclage écologie gestion des déchets
Transcription :
...
- c'est une "soupe" de plastique et non pas un continent
- réemploi plutôt que recyclage ++
- 3ème nature émerge parmi les ruines du capitalisme (le chemin de la vie)
- arpenter, trouver
...
C’est dans l’air du temps et c’est tant mieux. Comme à chaque fois que Twitter (ou Facebook) se signale par ses errements manifestes (et comment pourrait-il en être autrement ?), s’ensuit une vague de migrations.
Voici par exemple Laura Kalbag. Cette designeuse britannique qui est la moitié de indie.ie avec Aral Balkan et qui a publié le guide Accessibility for everyone a récemment pris ses distances avec Twitter pour expérimenter Mastodon au point de piloter sa propre instance…
Elle explique ses raisons et sa démarche au long de deux articles successifs sur son blog que Framalang s’est fait un plaisir de traduire tous les deux pour vous : What is wrong with Twitter et What is Mastodon and Why should I use it.
...En bref, le problème avec Twitter c’est le capitalisme de surveillance. Au cas où ce terme vous serait étranger, le capitalisme de surveillance est le modèle économique dominant en matière de technologie grand public. La technologie nous traque, observe nos actions : c’est l’aspect surveillance. Cette information est alors utilisée afin de mieux nous vendre des biens et services, souvent par le biais de la publicité « pertinente », c’est l’aspect capitalisme. Pour dire les choses clairement, Aral Balkan appelle cela le people farming que l’on peut traduire par « élevage humain ».
...
Chercheur militant et essayiste, Benoît Borrits s’est spécialisé sur les coopératives, dans lesquelles il perçoit une alternative possible au capitalisme. En 2015, il publie « Coopératives contre capitalisme » (Syllepse), avant de récidiver en 2017 avec « Travailler autrement : les coopératives » (éditions du Détour). Il est par ailleurs animateur de l’association Autogestion. Il vient de sortir « Au-delà de la propriété : pour une économie des communs », aux éditions La Découverte, préfacé par Pierre Dardot, un des grands spécialistes de la question des communs. Il revient avec nous sur cet ouvrage et sur ses solutions pour sortir du dilemme entre économie de marché et étatisation.
...
Le phénomène des reprises d’entreprises par les travailleurs, que ce soit en Argentine ou en Europe (Fralib devenu Scop-TI, par exemple), relève de la même logique : les utilisateurs des outils de production contestent aux propriétaires le droit de fermer une usine et entendent bien poursuivre leur activité productive.
...
Deux formes de coopératives existent à ce jour selon la nature des sociétaires : la coopérative d’usager.e.s et la coopérative de travail.
...
C’est donc la combinaison de ces deux communs, les communs productifs (correspondant aux entreprises actuelles) et les communs sociaux qui permettent d’envisager un dépassement de la propriété grâce à un équilibre des pouvoirs.
...
Le principe de base de cette économie des communs est que ce sont les citoyen.ne.s, qui peuvent être parfois en position de salarié.e.s, parfois en position d’usager.e.s, qui codécident. Donc, les citoyen.ne.s seront les acteurs de la transformation sociale et non l’État et/ou quelque parti d’avant-garde.
Afin d'entretenir nos sagesses d'été, des réflexions sur le spirituel, le religieux, l'agnosticisme, l'athéisme... dans des sociétés capitalistes à idéaux démocratiques menacées par l'absolu djihadiste : deux courts entretiens avec la rédaction du site Oumma.com et une conférence à la MJC de Mâcon...et quelques restaurants gardois pour l'été !
1 commentaire 2 recommandés
mots-clés : agnosticisme athéisme capitalisme Démocratie Djihadisme laïcité Oumma.com religions restaurants Gard spiritualité
Entretiens vidéo avec la rédaction du site Oumma.com
Partie 1 : "Le spirituel est-il nécessairement associé au religieux", 13 juillet 2018, https://oumma.com/le-spirituel-est-il-necessairement-associe-au-religieux/ (environ 2 mn 45)
Le spirituel est-il nécessairement associé au religieux? © Oumma
couv-spiritualites-et-engagements-dans-la-cite
Partie 2 : "Le spirituel est-il opposé à l'engagement citoyen?", 20 juillet 2018, https://oumma.com/le-spirituel-est-il-oppose-a-lengagement-citoyen/ (environ 2 mn 30)
Le spirituel est-il opposé à l'engagement citoyen? © Oumma
"Face à l’argent-roi et au djihadisme, quels enjeux spirituels dans notre société à idéaux démocratiques ?"
Conférence-débat organisée par l’Université Populaire de Mâcon, MJC Héritan, Mâcon, 9 mars 2017
LES QUESTIONS SPIRITUELLES DE NOTRE SOCIÉTÉ Jeudi 9 mars à 18h30 Conférencier PHILIPPE CORCUFF © Mjc Héritan
pour-une-spiritualite
Bonnes vacances spirituelles, anticapitalistes, libertaires!
Post-scriptum : Les sens avec le sens : restaurants autour de Nîmes pour l'été
https://www.youtube.com/watch?v=n1iihxx6yWk
"
Le spirituel est-il nécessairement associé au religieux?
376 vues - 6 - 1 - Oumma - Ajoutée le 13 juil. 2018
Rencontre avec Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique à l’IEP de Lyon et co-auteur avec Jérôme Alexandre, Haoues Seniguer et Isabelle Sorente du livre “Spiritualités et engagements dans la cité “ (Ed. Le bord de l’eau). Dans cette première partie, il répond à la question suivante : Pourquoi le spirituel est-il fréquemment associé au religieux ?
Catégorie Actualités et politique 2 commentaires
spartacus spa il y a 1 semaine
La spiritualité et la religion sont comme les deux roues d un vélo, l une a besoin de l autre pr fonctionner.
Malheureusement, la majorité des religieux n atteignent jamais la spiritualité. .......!!!!!!
La spiritualité libére l homme alors que la religion emprisonne ce dernier...
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Mh D
Mh D
il y a 1 semaine
Dans les Écritures nous apprenons qu'il faut discerner l'esprit de la lettre, une différence existe bel et bien entre lui qui vivifie et l'autre qui tue, ce sont le témoignage de nos fruits qui atteste d'au service de qui l'ont est prisonnier, l'on ne saurait se tromper a moins de témoigner contre soin de sa mauvaise foi et, ou, de sa stupidité.
"
ndlr : est agnostique donc acroyant ?, dialogue transpirituel => créer un espace commun de tolérance permettant le dialogue entre différentes spiritualités ++
=>
LIRE son livre et valoriser ce concept de dialogue transpirituel
ACT
&
https://www.youtube.com/watch?v=7sKrQRANzdo
"
Le spirituel est-il opposé à l'engagement citoyen?
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Oumma
Ajoutée le 20 juil. 2018
Seconde partie de l'entretien avec Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique à l’IEP de Lyon et co-auteur avec Jérôme Alexandre, Haoues Seniguer et Isabelle Sorente du livre "Spiritualités et engagements dans la cité " (Ed. Le bord de l'eau).
Catégorie
Actualités et politique
"
&
https://www.youtube.com/watch?v=XFuodTgg_AQ
"
LES QUESTIONS SPIRITUELLES DE NOTRE SOCIÉTÉ Jeudi 9 mars à 18h30 Conférencier PHILIPPE CORCUFF
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Mjc Héritan
Ajoutée le 13 mars 2017
Face à l’argent-roi et au djihadisme, quels enjeux spirituels dans notre société à idéaux démocratiques et laïcs ? « La loi de l’argent-roi propre au capitalisme provoque un dessèchement spirituel; le spirituel n’étant pas réservé au religieux mais concernant l’exploration individuelle et collective du sens et des valeurs de l’existence. Face à cela les gauches et les mouvements sociaux critiques peinent à répondre aux enjeux proprement spirituels de l’époque. Dans ce vide spirituel viennent notamment se nicher les absolus meurtriers du djihadisme. Comment réagir dans le cadre d’une société comme la nôtre à idéaux démocratiques et laïcs? »
Catégorie
Actualités et politique
Musique utilisée dans cette vidéo
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Titre
Foule sentimentale
Artiste
Alain Souchon
Album
C'est déja ça
Auteurs-compositeurs
Alain Souchon
Fourni par :
WMG (au nom de PLG France); UMPG Publishing, UBEM, ASCAP, SODRAC et 6 sociétés de gestion des droits musicaux
Titre
Et si en plus y'a personne
Artiste
Alain Souchon
Album
Et Si En Plus Y'a Personne
http://www.fmsh.fr/fr/college-etudesmondiales/24240
http://www.fmsh.fr/fr/college-etudesmondiales/24240
Fourni par :
WMG (au nom de PLG France); SODRAC, UBEM, UMPG Publishing et 4 sociétés de gestion des droits musicaux
"
ndlr : /agnosticisme, espace de dialogue trans-spirituel, élimine croyants et athées intégristes
laïcité = liberté de conscience + séparation des églises et de l'état + pluralisme des croyances et des incroyances, incarnée / Jean Jaurès en 1905
le spirituel apparaît dans les cultures populaires sans pose philosophique
ex alain souchon foul sentimental 1993
approche critique et compréhensive de la spiritualité et des religions, vue comme ambivalents
= prudence agnostique ++
explore contraintes et chausses-trappes et laisse ouverte une interrogation
/cadre intellectuel /lumières au 18è siècle : des lumières tamisées contre des lumières aveuglantes
les philosophes ont contribué et promu des valeurs cardinales : raison critique, progrès, émancipation ~la modernité
les lumières telles quelles ou l'abandon ? manichéisme comme Élisabeth Badinter
dénégation dogmatique, mythologie militante des lumières évacue les pardons des lumières
dont 1 partie a cohabité avec l'esclavage, a exclu les femmes pendant un temps
le masculin associé à la raison et les femmes aux sentiments
ex. sylvain maréchal rédacteur du manifeste des égos de 1793
projet portant défense d'apprendre à lire et écrire aux femmes !
les guerres, les prédations, les crimes coloniaux issus de la rationnalité
apport de la théorie critique de l'école de Franckfort a pointé le nazisme issu des lumières dans la dialectique de la raison
dialectiques négatives, progrès cynique, échec de la culture au auchwitz
part d'ombre des lumières, mais éteindre les lumières ? non !
défend des lumières tamisées pour sauves les lumières ++
auto-réflexion du pensé processus d'auto-réflexion critique des lumières
chemin des lumières tamisées, à relancer avec plus d'humilité, admettent fragilité et pluralité
réactivent la critique émancipatrice de la société capitaliste ++
substituer une universalisation possible ou un universalisable adossé à des acquis partiels comme les droits humains reconnus par l'onu et aussi une inquiétude éthique, chausses-trappes toujours possibles
dans un processus interculturel et pas d'arrogance civilisatrice
cadre ++
comment réagir face aux meurtriers djihadistes ?
criminels qui usent de références religieuses
pb + global mis en évidence dans birembaum un silence religieux
fait le parallèle avec la guerre d'espagne dans les années 30
islam politique, islamisme = réalités composites
utiliser "violences fondamentalistes"
une des rares cause pour les jeunes de vouloir mourrir
pb de la spiritualité, quête du sens
symptôme d'une léthargie spirituelle, une des réponses au déssèchement du sens
montée de formes d'intégrismes, de sectes, etc
morales traditionnalistes et autoritaires
les réponses politiques éludent le spirituel
valeurs humanistes construites sur anticléricalisme, athéisme, laïcité
n'a pas de réponses spirituelles du côté politique
enjeu tel que éthique de la fragilité assumée +++
se débarrasser de l'ass ???
paradoxe : respiritualiser mais le déreligioser, le désabsolutiser
+de spiritualité, moins d'absolu
fragilités humaines ancrées dans l'expérience quotidienne ++
états de solitude et mises en commun
présentes dans nos vies mais ne constitent pas un chemin
nous sommes forts de nos faiblesses, endosser nos failles non pas pour s'en défaire mais pour développer une mélancolie joyeuse
"sentiment habituel de notre imperfection" ++++
féminin exploratoire, tatonnant plutôt que virilité
Bernard Lavilliers 1980 "attention fragile" ++
le sommeil, c'est presque la mort
tendresse contre le virilisme de la force (masculin classique, dominant dans notre société)
pbt d'espace trans-spirituel, pluraliste et laïque
échange entre croyants et athées et agnostiques sur des bases démocratiques
repères qui nous aident à nous orienter
substituer l'idée de boussole ou de repère à l'idée d'impératif, par rapport au caractère absolu de la valeur et de la morale chez Kant, cet impératif catégorique nous dit où il faut aller, catégoriquement, la boussole nous aide à nous orienter mais ne dit pas où aller ++
puiser de manière critique dans les traditions morales du passé mais qui sont révisables en chemin, qui sont, disons, sensibles à l'expérience, ouvertes à l'inédit, c'est-à-dire ce qui n'existe pas encore.
Et ces boussoles pourraient être mues par un esprit libertaire de curiosité.
Pourquoi la curiosité ?
C'est le mot curiosité que mettait en exergue dans un très intéressant entretien, Michel Foucault le philosophe en 1982??. Voilà ce qu'il définissait comme la curiosité et ce qui pourrait donner une éthique de la curiosité : "le soin qu'on prend de ce qui existe et pourrait exister, un sens aiguisé du réel mais qui aussi mobilise jamais devant lui. Une promptitude étrange, singulier, ce qui nous entoure. Un certain acharnement à nous défaire de nos familiarités, à nous regarder autrement les mêmes choses. Une ardeur à saisir ce qui se passe et ce qui passe" +++
Applaudissements.
->
https://www.youtube.com/watch?v=8MjU70a7Lls
"
Philippe Corcuff : une vision du capitalisme [INTERVIEW]
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Histoires populaires
Ajoutée le 10 juil. 2017
Le capitalisme cache un certain nombre de contradictions majeures, qui sont susceptibles de révéler sa fragilité. Philippe Corcuff, sociologue, universitaire, maître de conférences de science politique à l’Institut d'études politiques de Lyon, militant libertaire et altermondialiste, auteur de nombreux ouvrages sur le sujet, accorde à Histoires Populaires une interview dans laquelle il nous livre les contours de ces contradictions.
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"
ndlr : enjeu d'éducation populaire, renvoie dos à dos LREM et LFI !
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valoriser ACT
Matériaux
L’écologie peut-elle se passer d’une critique du capitalisme ?
Entretien avec Armel Campagne pour "Le Capitalocène" (éd. Divergences)
20 janvier 2018
Dans cette contrée lointaine et mal connue qu’est notre « environnement », il paraît que rien ne va plus. Heureusement, les plus fins observateurs nous tiennent quotidiennement au courant. Par exemple, les journalistes s’affolent que les trois dernières années soient parmi les plus chaudes jamais enregistrées et que les émissions de CO2 repartent à la hausse ; la communauté scientifique s’agite d’autant plus que ses cris d’orfraie demeurent sans effet ; les biologistes terrifiés regardent s’accélérer la sixième extinction de masse. Partout, l’on commence à subodorer que la réponse humaine au désastre en cours, sous la forme de grandes conférences internationales (COP), est parfaitement inoffensive.
Dans le vacarme et l’urgence qui entourent la question écologique, il s’agit pour bien agir de bien distinguer la cause de nos problèmes, afin d’identifier des cibles logiques. Armel Campagne, un jeune historien, vient justement de faire paraître ses recherches sur le Capitalocène, aux éditions Divergences. L’idée est simple : le dérèglement climatique, dû aux pollutions émises par l’extraction et la consommation d’énergies fossiles, n’est pas séparable de l’émergence d’un régime social et économique particulier, le capitalisme. Historiquement, le lien saute aux yeux : le dérèglement climatique comme le capitalisme apparaissent aux 18-19ème siècles, à partir de la révolution industrielle anglaise. Après avoir lu cet excellent bouquin, nous avons donc souhaité rencontrer Armel Campagne, qui a très aimablement accepté, pour creuser avec lui cette question cruciale : l’écologie peut-elle se passer d’une critique du capitalisme1 ?
Le Capitalocène, par Armel Campagne, éd. Divergences
[Note : Pour nous comme pour Armel Campagne ou Andreas Malm, le terme « capitalocène » est bien plus approprié que le vague « anthropocène », qui a le défaut majeur de faire de la nature humaine (anthropos) le sujet de l’histoire, alors que vraisemblablement « l’homme » a existé avant d’avoir son ère géologique à lui. Par contre, une certaine configuration des rapports humains, le capitalisme, c’est-à-dire le mode de production et de socialisation qui naît non du fait de « l’homme », mais de certains hommes (Anglais, riches) à une certaine époque (XVIIIe), semble beaucoup plus indiqué comme origine des bouleversements climatiques, géologiques et biologiques les plus importants que nous vivons depuis 200 ans2. Les explications dans la suite de l’entretien.]
Entretien avec Jean Vioulac, autour de la technique, du capitalisme et de la cybernétique
S’il y a une force de la philosophie, c’est qu’elle refuse les vulgates qui tentent de définir opportunément le monde. Cette force nous en avons besoin plus que jamais face au baratin latent sur la « nécessité » de s’adapter au marché, l’impossibilité de mener une politique révolutionnaire, les bienfaits de la technologie ; ce bref soupir qui résume notre époque à un triste « c’est comme ça, faites avec ».
Un apport critique permet de dynamiter les platitudes, de souligner l’importance souvent dramatique des changements contemporains, notamment en les inscrivant dans une histoire du rapport des hommes à leur monde. Celui du philosophe Jean Vioulac s’inscrit dans cette perspective et s’attache à montrer les spécificités de nouvelles formes d’aliénation propres au dispositif capitaliste. Et qu’on ne l’oublie pas : expliciter ce à quoi engage la forme du système dans lequel on vit, c’est aussi ouvrir des perspectives sur d’autres mondes.
Nous avons interrogé Jean Vioulac à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, Approche de la criticité (PUF, 2018).
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Le schizophrène est celui qui est déconnecté de sa vie concrète, donc du rapport concret aux autres, et qui est directement connecté à l’idéalité, et c’est pourquoi il est seul, au sens de la solitude monadique et atomistique. Par sa connexion immédiate au dispositif, il peut être déterminé par le code, le spectacle, le prix, sans plus jamais passer par la médiation d’autrui. C’est un processus d’atomisation sociale qui est une modalité de socialisation propre au Capital, c’est pourquoi il y a totalitarisme : chaque individu va pouvoir être commandé totalement par l’idéalité sans médiation. La solitude atomistique est directement liée à la cybernétique, le capitalisme est totalitaire justement pour cela. Hayek ne démontre rien d’autre : justement, que chaque individu va pouvoir être déterminé par le prix donc par le code, sans médiation sociale de quoi que ce soit.
Le travail procure à certains une surexcitation permanente… au point d’en vouloir toujours plus et de risquer le « burn out ». Qu’est-ce qui est si addictif dans la suractivité ? Peut-on échapper à son attrait ?
La pièce Nobody, mise en scène par Cyril Teste et le Collectif MxM à partir de textes de Falk Richter, qui fut un grand succès des scènes françaises en 2015 et 2016, réalise la performance de faire éprouver jusqu’au vertige une caractéristique fondamentale du travail contemporain.
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