Politique , Enquêtes
Par Clément Lacombe et Camille Vigogne Le Coat - Publié le 30 octobre 2024 à 18h00
Temps de lecture : 15 min. - Abonné
Depuis la dissolution, le président de LVMH a utilisé tout son pouvoir, ses réseaux et sa relation avec Emmanuel Macron pour tenter d’éviter au pays un gouvernement de gauche et des hausses d’impôts.
Ils sont venus en voisins au fort de Brégançon. Le mois d’août est déjà bien entamé, les Jeux olympiques sont terminés et le couple présidentiel, qui s’offre un dernier répit estival, reçoit à déjeuner dans la résidence d’été des chefs d’Etat français. Carla et Nicolas Sarkozy n’ont pas mis longtemps à venir depuis leur maison du Cap Nègre. Les deux autres invités de Brigitte et Emmanuel Macron non plus : Bernard Arnault et son épouse Hélène ont leurs habitudes à Saint-Tropez, où le patron du groupe de luxe LVMH possède un immense domaine. Autour de la table se trouvent donc un président de la République en exercice, un ex-chef de l’Etat et l’un des hommes les plus riches de la planète, parfois même, tout dépend de la Bourse, le plus riche. Tous se connaissent, s’apprécient. Bernard Arnault a été le témoin de mariage de Sarkozy avec Cécilia, son ex-épouse. Il est aussi un intime d’Emmanuel Macron, le compagnon des dîners d’Etat comme des soirées privées – « Il existe entre eux une filiation intellectuelle, culturelle, un “crush” humain », dit-on dans l’entourage du président. Un lien unique, que le grand patron n’hésite pas à utiliser pour plaider ses intérêts et ceux de son empire, ou influencer la politique de la nation, comme depuis la dissolution.
Ce jour d’août, la France n’a plus de gouvernement depuis presque deux mois, le président a déjà écarté l’hypothèse de nommer à Matignon Lucie Castets, la candidate de la coalition de gauche, et la conversation glisse vite sur la politique. Bernard Arnault pousse d’abord Thierry Breton comme potentiel Premier ministre, son ami de toujours, encore commissaire européen. Puis tente, avec insistance, le nom de Gérald Darmanin, ce ministre de l’Intérieur
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... On ne lui reproche même pas d'avoir scolarisé ses enfants dans un établissement privé catholique, Stanislas, ouvertement conservateur et réactionnaire (""Français sans peur, chrétien sans reproche"" est encore aujourd'hui la devise de Stanislas, voir ces enquêtes de Mediapart et du "Monde"), où sont tolérés des comportements homophobes de l'encadrement. C'est son droit. Elle n'est pas la première. De ses deux prédécesseurs, l'un (Pap Ndiaye) avait aussi scolarisé ses enfants dans le privé, dans le même quartier (à l'Ecole alsacienne, établissement privé "laïque" sous contrat). L'autre, (Gabriel Attal), sans enfants, a fait lui-même sa scolarité dans la même Ecole alsacienne.
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Il y a tout, dans cette histoire. Le sabordage de l'école publique, bien sûr. La consanguinité des élites politiques, économiques et médiatiques (la ministre est la nièce d'Alain Duhamel (BFM) , ainsi que de Nathalie Saint-Cricq (France 2), et la cousine de Benjamin Duhamel (BFM). Le glissement de la haute bourgeoisie libérale, celle des 0,01%, de l'Alsacienne vers Stanislas -dix minutes à pied entre les deux, selon Google Maps-, comme un symbole du racornissement du recrutement des élites à un micro-quartier de la capitale. La désinvolture décomplexée. Dix fois de quoi déclencher une révolution.
Les enquêtes
Dans une société où la transparence est sur toutes les lèvres, la culture du secret n’en finit pas de se développer, Le Média traque les dysfonctionnements de services publics pris au piège de l’argent-roi, mais plus largement les mensonges d’Etat et les infractions des multinationales.
Il fut haut fonctionnaire avant de se saborder. Aujourd'hui journaliste et écrivain, il raconte les malheurs de la Françafrique et porte la voix de ceux qui la combattent.
Corruption ; International ; Politique
En mars dernier, notre journaliste Thomas Dietrich avait enquêté sur Kenes Rakishev, un milliardaire kazakh qui fricote aussi bien avec Joe Biden qu’avec Ramzan Kadyrov, le sanguinaire président de la Tchétchénie. Au Média, nous avions révélé que Kenes Rakishev avait été embauché comme consultant par Alstom, pour favoriser les projets de la multinationale française au Kazakhstan. Un cas manifeste de corruption. Lors de notre enquête, nous avions aussi découvert que l’oligarque avait voulu acheter une légion d’honneur française.
Toutes ces révélations n’ont pas plu à Kenes Rakishev… mais alors pas du tout. Un grand cabinet d’avocats nous a écrit depuis Londres pour le compte du milliardaire kazakh. Le cabinet « Schillings » nous a fait savoir que si Le Média ne retirait pas son enquête avant le 15 août et ne présentait pas des excuses publiques à Kenes Rakishev, l’oligarque nous ferait poursuivre en Grande-Bretagne et au Pays de Galles.
Manifestement, nos enquêtes déranent. Elles font même peser sur nous de graves menaces. Mais nous n’avons pas peur. Au Média, nous avons l’immense fierté de ne dépendre d’aucun milliardaire ni d’aucun oligarque, qui nous dirait sur quoi enquêter ou sur quoi ne pas investiguer. Si demain, nous sommes poursuivis en justice en France, en Angleterre ou au Pays de Galles, dans des procédures-baillons qui nous coûteront très cher, nous irons la tête haute et le regard fier, sachant que nous pourrons toujours compter sur vous qui faites vivre Le Média par vos dons et vos abonnements.
Consultez l'enquête qui nous vaut ces intimidations : https://www.lemediatv.fr/articles/2022/revelations-loligarque-la-legion-dhonneur-et-alstom-JNiTizttQkK_fco_b7Qk-g (accès réservé aux abonnés du Média)
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Ah, ça m'a mis en colère ! Une grosse crotte devant mon abri à vélo ! Je pestais, j'avais envie de lui faire avaler, à je-ne-sais-quel-voisin ! Puis j'ai réfléchi, c'est ça le souci : cette grosse crotte, on la voit. Nos voisins, on les voit. Mais les milliards, les centaines de milliards de Bezos et compagnie, on ne les voit pas. C'est notre boulot, du coup, c'est notre mission, tous les jours: aider les gens à relever le nez du caca, et à regarder au-dessus.
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Comprendre notre futur énergétique et climatique est une conférence en 4 parties:
- Les énergies fossiles
- La Géopolitique
- L'Effet Papillon: les paramètres mondiaux
- Le futur vue du Corona
présenté par Laurent Horvath, Fondateur 2000Watts.org
Dans la Part 4:
Quel sera le futur de l'énergie. Et si la pandémie de corona nous donnait de précieux enseignement sur le fonctionnement des nations et des citoyens?
Tr.: ... analogie entre la covid-19 et l'énergie ... besoin de confiance ... clivage riches/pauvres en terme de niveaux de consommation énergétique ...
Alors que la planète brûle, que les incendies ravagent des forêts entières, que la sécheresse sévit dans plusieurs régions du monde et que des canicules battent de nouveaux records, les plus riches sont en vacances. Souvent au détriment de l'environnement.
Les vacances des plus riches polluent et détruisent des écosystèmes. Malgré un été alarmant, durant lequel un nouveau rapport du GIEC alerte sur la gravité de la catastrophe climatique et que les incendies ponctuent l'actualité médiatique, les milliardaires prennent du bon temps, loin des tracas du quotidien. Or, ces vacances version bling-bling sont la cause de certaines destructions et de pollutions. Le mode de vie des plus fortunés ne prend généralement pas en compte les besoins écologiques, et dans une bulle socio-spatiale, ils oublient -ou nient- que leur quotidien a des répercussions dramatiques sur leur environnement. C'est ce que le sociologue du CNRS et auteur de Superyachts : luxe, calme et écocide, Grégory Salle, désigne comme le véritable séparatisme social.
Dans cette chronique d'Etat d'urgence, Le Média décortique concrètement, comment les vacances des riches détruisent la planète.
Récemment, des arrêtés ont été promulgués pour interdire le mouillage des yachts de plus de 24 mètres dans les herbiers de Posidonie. Or, ces arrêtés indignent le secteur du yachting qui mobilise un intense lobbying pour permettre à leurs clients de maintenir leurs habitudes de croisières estivales le long des côtes françaises. Pourtant, ces superyachts sont responsables d'une partie de la disparition de la Posidonie, une plante sous-marine endémique de la mer Méditerranée.
Cette espèce, vitale pour l'écosystème marin mais nettement en recul et menacée, est l'objet de conflits politiques, où se mêlent scientifiques, milliardaires, marins, élus locaux et les autorités préfectorales maritimes. Les enjeux écologiques sont énormes, d'autant que la Posidonie est aussi une alliée dans la lutte contre le réchauffement climatique, les herbiers pouvant capter du CO2 en plus de jouer un rôle central dans l'équilibre de son environnement.
Pour comprendre les mécanismes sociaux et écologiques qui s'entrechoquent cet été autour des plaisirs estivaux de la jet set, Le Média a interrogé quatre spécialistes dont les travaux d'études nous conduisent à reconsidérer la présence des superyachts près de nos côtes :
- Frédéric Thiebaut, chargé de mission à l'espace maritime de la communauté de communes du golfe de Saint-Tropez
- Jean-Philippe Morin, chef du service Espace maritime de la communauté de communes du golfe de Saint-Tropez
- Charles-François Boudouresque, Président d'honneur du GIS Posidonie, une structure spécialisée sur le suivi et l'étude de l'espèce
- Grégory Salle, sociologue, chargé de recherche au CNRS et auteur de Superyachts, luxe, calme et écocide.
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Retrouvez l'entretien de François Ruffin face à Laurent Ruquier dans « On est en direct ! » pour la sortie de son dernier livre : « Leur progrès et le nôtre », aux éditions du Seuil.
https://www.seuil.com/ouvrage/leur-progres-et-le-notre-francois-ruffin/9782021477702
Rejoignez nous sur : https://francoisruffin.fr
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Tr.:* ... la tech pour les pauvres, les assistants, les humains, les coachs, l'hyperhumanité pour les riches ... la démocratie, chemin du progrès humain, commande vocales asservissement des salariés, 20 000 poules meurent à cause d'une panne d'automatisme, ... interdire par ex les OGM, la Macronie accélère pour aller où ? ... l'aérien doit rester un rêve, mais avec des limites pour tous, des planchers (un voyage pour tous), le rêve doit être exaucé de temps en temps.
De nombreux hommes politiques publient des livres. Des livres souvent écrits à quatre mains, parfois remplis de platitudes, construits autour de quelques “bonnes feuilles” à destination de la presse… Bref, destinés à soutenir un “plan com”.
Arnaud Montebourg n’est pas de ceux-là. Sa carrière politique a été ponctuée de plusieurs livres porteurs d’idées fortes. Des idées qu’il s’est chargé de promouvoir avec fougue sur la scène publique, parvenant même à faire entrer certaines de ses expressions dans le langage courant. On pense à “la machine à trahir”, c’est-à-dire à nos institutions qu’il estime délabrées. Ou encore à la “démondialisation”, plus que jamais d’actualité alors que nous vivons une crise sanitaire et sociale. Arnaud Montebourg revient dans les librairies avec “L’engagement”, un livre qui raconte notamment la période durant laquelle il a été ministre de l’Economie.
Cela a été pour Le Média l’occasion de parler avec lui d’un certain nombre de thèmes : la haute administration française, “abritée” et en partie “traîtresse” à la patrie ; la désindustrialisation de la France ; François Hollande et ses “trahisons” ; ainsi que l’idée (montante à gauche) d’une alliance programmatique avec Jean-Luc Mélenchon.
Tr.: ... la politique, c'est l'altérité, c'est dépasser nos désaccords ... pour la construction d'un compromis historique, ouvert, ...
Face aux gens vous êtes des lions, face à Amazon des paillassons ! - •6 nov. 2020 / FRANÇOIS RUFFIN
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Vous êtes capable de nous interdire d'aller pisser à plus d'un kilomètre de chez nous pendant le confinement, de nous interdire de mettre un pied dehors après 21h aujourd'hui.
Face aux citoyens, vous êtes des lions.
Mais face à Amazon et Bridgestone, vous êtes des paillassons.
(Et on dirait même que ça vous fait plaisir !)
Sommaire :
00:00 - Vous servez les firmes, vous ne servez pas la France
01:55 - Réponse de Bruno Le Maire
03:03 - Ce n'est pas un échec, ça n'a juste pas marché
05:47 - Des contreparties pour le CICE
08:07 - Des lions devant les citoyens, des paillassons devant les firmes
09:59 - Plan de relance ou cadeau à votre classe ?
11:54 - Réponse du rapporteur
12:48 - Zéro imagination politique
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Un Pognon de Dingue - Franck Lepage démonte l’idée de “classe moyenne” (10janvier 2020 - 6’17")
.#Sociologie_Histoire_Économie_Politique_Éthique #Sociologie #Histoire #Économie #Politique #Éthique
Ndlr : clivage dominants/dominés, autre variante de peuple/oligarchie ? ACT
... Désirant à tout prix se poser en défenseurs de la « démocratie » contre les formes supposées de son dévoiement actuel, ils finissent par assimiler l’ensemble des maux contemporains (personnalisation de la vie politique, « fake news », méfiance envers les institutions, désaffiliation partisane, tendances autoritaires et xénophobes, etc.) à des manifestations d’un populisme omniprésent et néfaste. Ce faisant, ils mélangent allègrement les causes et leurs effets, augmentant plus encore la confusion qui entoure le concept (et qu’eux-mêmes se délectent de dénoncer). Que nous dit un concept qui se confond avec son contraire ? ☰ Par Arthur Borriello
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il n’est pas étonnant que les deux définitions devenues canoniques soient volontairement souples et minimales. C’est le cas de l’approche « idéationnelle » de Cas Mudde, politologue néerlandais, et de celle, « discursive », d’Ernesto Laclau et Chantal Mouffe. Leur contribution est toutefois ambivalente : en proposant une définition plus étroite du populisme, ces approches ont parfois étendu la portée de son application à l’excès, rendant difficile l’établissement de critères suffisamment spécifiques que pour le distinguer d’autres concepts et phénomènes voisins. Ce faisant, elles flirtent toujours avec l’écueil d’élasticité conceptuelle dénoncé par le politologue italien Giovanni Sartori4 ; mal utilisées, elles autorisent des associations douteuses et conduisent à voir le populisme partout, ce qui revient à ne l’identifier nulle part.
« En proposant une définition plus étroite du populisme, ces approches ont parfois étendu la portée de son application à l’excès. »
On doit à Cas Mudde d’avoir conceptualisé le populisme comme une « idéologie fine » (thin-centered ideology) fondée sur la croyance en une division fondamentale du social entre un peuple bon — détenteur de la volonté générale dont l’application devrait être le cœur de l’action politique — et des élites corrompues. La variété des populismes réellement existants est aisément expliquée à partir de cette perspective : ne disposant que d’un nombre très limité de principes, l’idéologie (fine) populiste ne se suffit pas à elle-même et se trouve donc systématiquement associée avec d’autres traditions idéologiques plus « épaisses » (socialisme, nationalisme, libéralisme, etc.). D’où le fait que puissent facilement coexister les populismes de gauche, les populismes du centre et les partis de droite radicale populiste. Cette approche s’est finalement imposée comme la perspective dominante en science politique, probablement en raison de sa plasticité et de son applicabilité aux cas empiriques les plus disparates. Elle a également progressivement percolé dans la sphère politico-médiatique, comme en témoignent les nombreuses interventions de son auteur dans les médias5.
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Dans une veine très différente, la conception « discursive » du populisme proposée par Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, développée dans une perspective « post-marxiste », aboutit parfois à des impasses similaires. Pour rappel — nous avons déjà eu l’occasion de détailler les caractéristiques de cette approche ailleurs7 —, ces auteurs présentent le populisme comme une logique politique, c’est-à-dire une façon de construire des identités politiques en articulant entre elles des demandes démocratiques. Le populisme construirait ainsi un sujet populaire, un « nous », à partir d’une opposition à un adversaire (la caste, l’élite, l’establishment), tenu pour responsable de la frustration de ces demandes. L’unité du sujet n’est pas ici le fruit de caractéristiques propres que ses composantes partageraient — à l’instar du prolétariat qui, dans l’approche marxiste, est défini par la position de classe de ses membres — mais bien le résultat d’une commune opposition aux élites du système. Cette commune opposition est ce qui permet de tisser des liens (Laclau et Mouffe parleraient de « chaînes d’équivalence ») entre des demandes a priori extrêmement hétérogènes. La nature exacte du sujet populaire dépend donc d’un processus contingent de construction de la frontière politique entre « eux » et « nous ». Par conséquent, selon l’adversaire visé (les élites politiques et/ou économiques, les intellectuels, les minorités ethniques, etc.) et le type de demandes articulées, le populisme peut revêtir des formes émancipatrices ou réactionnaires.
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De la désintermédiation au « moment » populiste
... processus, à l’œuvre depuis le milieu des années 1970, et de façon plus marquée depuis les années 1990–2000, ont contribué à progressivement creuser un vide vertigineux entre les citoyens et leurs représentants, comme le politologue irlandais Peter Mair l’a montré dans son analyse magistrale12. D’une part, on a assisté à un lent processus d’individualisation et de désaffiliation dans les sociétés occidentales : les groupes sociaux se sont complexifiés, rendant leur structuration et représentation par des corps intermédiaires de plus en plus aléatoire et difficile. Outre les syndicats, les églises, les clubs et les associations, les organisations à avoir le plus souffert de ces transformations sont celles qui assuraient la représentation de ces groupes sociaux auprès de l’État : les partis politiques et leurs élites. D’autre part, en réponse à ces évolutions, ces derniers ont progressivement cherché de nouvelles formes de légitimation. Après s’être émancipés de leurs groupes sociaux respectifs (devenant ainsi des partis dits « attrape-tout »), ils se sont petit à petit réfugiés dans les institutions étatiques au point de se confondre pratiquement avec celles-ci ; en parallèle, fleurissait chez les élites un discours de défense des institutions et de la stabilité économique contre les « excès » des demandes démocratiques, discours confinant parfois à une véritable « haine de la démocratie13 ».
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Fait remarquable — car il explique bon nombre de confusions — ces trois types d’acteurs (le centre libéral-technocratique, l’extrême droite et les partis verts) présentent des caractéristiques organisationnelles communes, relatives au processus de désintermédiation touchant les sociétés occidentales dans leur ensemble. Plus elles sont récentes, plus ces formations sont enclines à se présenter comme des mouvements ou des plateformes plutôt que comme des partis (le cas Macron est emblématique à cet égard), refusent le degré d’institutionnalisation de ces derniers et sont extrêmement dépendantes de la figure de leur leader. Celui-ci est en effet seul à même d’incarner l’homogénéité de ces mouvements au vu de la quasi-absence de cadres intermédiaires qui les caractérisent — un trait qui, encore une fois, doit plus à la donne contemporaine qu’à une caractéristique intrinsèque du populisme en tant que tel.
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Sont alors apparus en Europe des mouvements populaires que l’on croyait spécifiques au contexte de l’Amérique latine, fustigeant l’oligarchisation rampante et réclamant un processus de démocratisation de nos sociétés au nom de la souveraineté populaire. L’Europe connaissait enfin son « moment populiste ».
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Ce n’est pas le populisme qui constitue le nouveau Zeitgeist du XXIe siècle16, mais bien le processus de dé-démocratisation et de désintermédiation, cette lame de fond beaucoup plus puissante et préoccupante, dont le populisme ne constitue que l’écume, au même titre que les autres nouveaux mouvements politiques à succès. Notre critique devrait donc se concentrer sur ces transformations socio-politiques que traversent les démocraties occidentales et qui, mises bout à bout, font système : la confiscation technocratique d’une partie de la décision politique (en particulier en matière d’orientations économiques), la perte de pouvoir des assemblées législatives, la dérégulation des activités financières et le détricotage des États-providence, la professionnalisation de la vie politique, la convergence idéologique des principales familles partisanes, le déclin des formes conventionnelles de participation politique, etc. Plutôt que de fustiger le populisme et de voir en lui une menace pour la démocratie17, la question normative à se poser devient celle de son potentiel réel de démocratisation, eu égard au contexte d’émergence qui est le sien et aux stratégies qu’il développe.
La fin du « moment » populiste ?
... C’est probablement en France, où les accomplissements de ces mouvements ont jusqu’ici été moindres, que leur potentiel de mobilisation reste le plus intact.
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si les familles politiques traditionnelles sont si promptes à accuser l’hydre populiste, c’est probablement parce que cela leur permet de détourner l’attention du public de leur propre responsabilité dans la dégradation de la représentation démocratique, à bien des égards nettement plus manifeste et critiquable. Il faudra aussi se prémunir contre le label de respectabilité que le qualificatif « populiste » octroie à des partis néofascistes dont la seule vocation est de fournir l’option d’un virage autoritaire et nationaliste au projet néolibéral — car, convenons-en, c’est véritablement la dernière chose dont nous ayons besoin à l’heure actuelle. Cela ne devra pas pour autant nous conduire à surestimer le potentiel de ces mouvements populistes, tant qu’ils n’offrent pas de réponse globale et cohérente à la dégradation démocratique généralisée qui touche nos sociétés. Gageons au moins que, à partir d’une perspective plus informée, nous serons cette fois en mesure de cesser de voir le populisme partout, ce qui nous permettra de l’identifier, de l’analyser et de le critiquer quelque part.
Connu / https://twitter.com/Noe_Francois/status/1272202187138117634
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Noé François @Noe_Francois 6:20 PM · 14 juin 2020·- 1 Retweet
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| LES GROSSIERS DE L'ECRAN 2019 |
À tout seigneur tout honneur. Il fallait bien lui consacrer une vidéo à lui tout seul tant son acharnement à bien figurer dans le palmarès des Grossiers de l'écran est sans faille.
Votez pour la palme 2019 :
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Tags Capitalisme Néo-colonialisme Oligarchies
L’écologiste indienne, figure de la lutte contre les OGM et Monsanto, est très critique du « philanthrocapitalisme », incarné notamment par Bill Gates et sa fondation. Pour elle, cette générosité désintéressée cacherait une stratégie de domination bien rodée. Entretien.
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Connu / https://twitter.com/pathrs/status/1264114448148639747
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Dr. Vandana Shiva a retweeté Paul Harris @pathrs · 9h .@drvandanashiva ... 3 - 8 - 13
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L’attitude du gouvernement à l’égard du dépistage du coronavirus est révélatrice de son incapacité à analyser correctement les situations. Elle souligne l’urgence de changer un système politique fondée sur la verticalité et le pouvoir d’une oligarchie. Instaurer la 6e République sera une priorité de l’après confinement.
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les dirigeants français avaient tous les canaux d’information possibles pour comprendre ce qui se passait en Chine dès décembre 2019 et savoir dès fin janvier que la question des tests est cruciale. La ville de Wuhan, d’où est partie la pandémie, est très bien connue de la France, puisque une centaine d’entreprises françaises, et non des moindres, y ont des activités https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus-psa-accor-lvmh-ces-entreprises-francaises-presentes-wuhan-dans-l-expectative-6712767. La situation biologique de la métropole chinoise aussi pouvait être bien connue, puisque la France a activement participé à la construction du laboratoire P4 implanté à Wuhan https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/covid-19-enquete-sur-le-p4-de-wuhan-ce-laboratoire-en-partie-finance-par-la-france-ou-a-ete-identifie-le-virus_3920783.html. Et le réseau diplomatique français, souvent vanté comme un des plus étendus du monde, a des antennes dans des pays aussi exotiques que l’Allemagne et aurait pu faire remonter la description sur les stratégies de lutte adoptées. Mais, soit l’information n’a pas été remontée, soit elle n’a pas été entendue d’en haut, en tout cas l’appareil de décision est resté cafouilleux et sans vision claire.
Une sixième République, vite !
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Police partout, tests nulle part
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Écologie : après l’urgence sanitaire, l’urgence économique
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