Temps de lecture : 7 minutes Darmanin a fait tirer 2,5 grenades mutilantes par minute en continu mais refuse
Connu / TG le 30/03/23 à 15:34
L'invité de 6h20
... Le modèle nordique est le seul cadre légal que j’aie vu jusqu’ici qui reconnaisse ces réalités, et voici quelques-unes de mes raisons, en tant que survivante de la prostitution, pour le soutenir.
...
est-ce que le « travail du sexe » est du travail ou pas ? Du point de vue de quelqu’un qui a été victime de trafic sous couvert d’une agence d’escort haut de gamme et qui a « choisi » la prostitution suite à une situation d’addiction et de violence conjugale, ma réponse est : « absolument pas». La prostitution est, en tant que système et pour la majorité des personnes qui y sont piégées, de l’exploitation sexuelle et une oppression.
...
je ne prétends pas que ça soit vrai de toutes les autres femmes prostituées (ou des hommes, bien qu’une majorité écrasante soit des personnes en prostitution soient des femmes). Néanmoins, il est intéressant d’observer combien de survivantes de l’industrie du sexe parlent du besoin qu’elles ont de nier ce qu’elles vivent, au moment où elles le vivent. C’est une tactique similaire à celle des personnes qui subissent des violences. Une certaine quantité de déni et de dissociation est nécessaire pour simplement survivre.
...
Si nous voulons nous attaquer à ce système oppressif qu’est la prostitution, nous devons faire sortir le client de l’ombre et l’amener sous les projecteurs. Parce que, sans lui, le système ne pourrait exister.
Rebecca
Article original : https://nordicmodelnow.org/2022/07/10/im-paying-you-not-to-say-no/
Traduction Francine Sporenda
https://revolutionfeministe.wordpress.com/2022/09/18/je-te-paie-pour-que-tu-ne-dises-pas-non/
interviews 68 min tous publicsVidéo sous-titré
disponible jusqu'au 10.02.22 présenté par : Karim Rissouli, Thomas Snégaroff, Laure Adler, Camille Diao
Il y a des films qui marquent des générations et qui deviennent même des expressions populaires.
"Don't look up" est le phénomène de la rentrée. Cette super production Netflix, est devenue en quelques semaines l'un des plus gros succès de la plateforme. Ce documentaire se veut être une métaphore de notre inaction face à l'urgence climatique.
"Don't look up" à la sauce américaine est une version de la petite phrase de Jacques Chirac, "notre maison brûle et nous regardons ailleurs"', sommes-nous dans un vrai déni climatique ou avons-nous encore des raisons d'espérer ? Quelle est la responsabilité des médias, des politiques, des scientifiques et même de notre cerveau ? Enfin la technologie est-elle la seule solution pour sortir de la crise ou de l'impasse climatique dans laquelle nous serions ?
25 minutes
Bruno Latour, sociologue, ethnologue et philosophe des sciences, auteur de "Mémo sur la nouvelle classe écologique" (La découverte), est l'invité du Grand entretien de France Inter. Le livre tire un constat de faiblesse de l'écologie politique.
C'est un texte vif, stimulant, polémique. Un texte d'intervention sur l'écologie, en pleine période de campagne électorale. "Mémo" livre un constat de la faiblesse de l'écologie politique. "Elle réussit l'exploit de paniquer les esprits et faire bailler d'ennui".
Bruno Latour cherche à faire réfléchir mais surtout analyser, interroger sur ce qu'est l'écologie aujourd'hui. "Il n'y a pas un sujet sur lequel nous sommes consensuel : les éoliennes, les plastiques, les manières de se déplacer... c'est une particularité de l'écologie."
Un message adressé aux écologistes
D'après le sociologue, Mémo "est entièrement pour les écologistes et leur dire : retrouvez votre capacité de vous battre comme les libéraux et socialistes se sont battus avant contre les autres classes qui les empêchaient de prendre le pouvoir". Il ajoute également que c'est aux écologistes de dicter la manière dont "_on doit définir les concepts écologiste_s." "Les écologistes ne peuvent pas espérer mobiliser sans faire le travail idéologique important de trouver exactement les termes qui suscitent des affects d'adhésion".
"La lutte idéologique, c'est une base de la lutte politique. L'extrême droite le fait depuis 50 ans, on ne peut pas dire que l'écologie le fasse avec autant d'énergie. Les masses suivraient-elles des décisions difficiles si l'écologie était au pouvoir ?"
"Aujourd'hui, tout le monde est conscient mais on ne sait pas quoi faire"
A travers ce livre, Bruno Latour souhaite faire réfléchir toute la population. "Je m'adresse à nous tous qui regardons ce débat entre écologistes et libéraux, et nous ne soutenons pas les écologistes dans les mesures qu'ils vont devoir prendre." S'il reconnaît que beaucoup ont désormais pris la mesure de l'urgence écologique, l'anthropologue estime que l"'on nous envoie un message qui nous embarrasse. Aujourd'hui tout le monde est conscient mais on ne sait pas quoi faire."
Il faut, d'après Bruno Latour, mettre en avant d'autres termes comme la "prospérité". "Prospérer, c'est un terme admirable qui ne doit pas être réduit à un sens de développement absurde, comme on essaye de nous le vendre." Le mot "dépendance" est également fondamental selon lui et nous devons apprendre à avoir une "liberté de dépendance par rapport aux être dont on a besoin."
Est-ce que nous sommes encore capable de rendre la terre habitable ?"
Etant donné la situation, "Mémo" interroge sur l'avenir, notre avenir. "La question qui intéresse tout le monde n'est pas : est-ce que vous voulez produire plus de bien mais est-ce que voulez vivre dans un monde habitable ? Est-ce que nous sommes encore capable de rendre la terre habitable ?"
Cependant, l'un des objectifs du livre, "qui n'est pas un essai mais bien un mémo", est d'évoquer la manière dont on peut faire émerger "une classe écologique". "Nous, la classe écologique, nous reprenons la question essentielle du sens de l'histoire : où allons-nous vivre ? avec qui on va vivre ? qui sont nos adversaires ?"
Concernant la nouvelle génération, Bruno Latour estime qu'il y a "une espèce d'inversion du mouvement des générations. Les jeunes disent à notre génération 'vous êtes des enfants, et vous nous privez d'avenir. Il y a un bouleversement complet des relations au sein même des générations."
Don't look up : "un film utile car il ne fait pas rire"
Enfin, il était impossible de ne pas évoquer avec Bruno Latour le film événement de Netflix, "Don't look up", avec Leonardo DiCaprio. Il raconte l'histoire de deux scientifiques qui tentent d'alerter comme ils peuvent, le monde et notamment les puissants, qu'une comète se dirige tout droit vers la Terre et va tout détruire d'ici six mois.
"Je l'ai vu deux fois et la deuxième fois, je l'ai beaucoup apprécié." Il considère ce film comme intéressant de part "la critique des politiques, des médias et des scientifiques." "Les scientifiques et écologistes n'arrivent pas à faire bouger les esprits, au sens massif." "C'est un film utile car il ne fait pas rire."
Les invités Bruno Latour, Anthropologue des sciences
Connu / https://twitter.com/FBonnifet/status/1479853272382984197 -> https://twitter.com/MALHERBEL/status/1480101078154854400
"
MALHERBE Laurence @MALHERBEL · 10h
Peut-être un début de réponse dans cette interview excellente de Bruno LATOUR
Prospérité, habitabilité, dépendance, le début d’un nouveau récit.
franceinter.fr
Bruno Latour, sociologue, ethnologue et philosophe des sciences, auteur de Mémo sur la nouvelle classe écologique (La découverte), est l'invité du Grand entretien de France Inter.
"
Ndlr : à moins de 3 mois de la présidentielle, crtitique cinglante de EELV qui selon lui n'a pas fait le travail idéologique :-( A-t-il raison ? Questionner ACT
classe écologique sans parler explicitement de lutte des classes ???
Personne sur le plateau pour lui dire que LFI a fait ce travail et que la lutte des classes est devenue tri-dimensionnelle (sociale, écologique, démocratique) ?
dommage. Dénoncer ACT
Connue / https://twitter.com/86Greenpeace/status/1352061658638786562
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Greenpeace Poitiers @86Greenpeace · 7 min
Inès Léraud a enquêté et coréalisé une #BD #BandeDessinée pour nous aider à sortir du déni des #AlguesVertes dûes à 1 #AgricultureIntensive+#AgroAlimentaire
Symbole de la #LibertéDinformation à défendre à tout prix en signant
@ileraud #Déni @Bastamag
Citer le Tweet Daniel Ibanez @ContactIbanez · 18 janv. Soutien à @ileraud et @Bastamag Le communiqué de presse
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Effondrement : comprendre, ressentir, agir.
basé sur ce document http://lifeworth.com/DeepAdaptation-fr.pdf ou https://jembendell.com/2019/05/15/deep-adaptation-versions/
Rapport de recherche IFLAS n°2 par Jem Bendell
www.iflas.info - 27 Juillet 2018
Professor Jem Bendell BA (Hons) PhD (1)
(1) Traduction par Marc Boyer, avec l’aide de Sophie Leader et Julien Lecaille. Relu par Dorian Cavé et Rachel Tyrell (7 juin 2019)
Résumé
L’objectif de cet article conceptuel est de fournir à chaque lecteur l’opportunité de reconsidérer son travail et sa vie au regard d’un effondrement social inévitable et imminent dû au changement climatique.
L’approche de cet article consiste à analyser les études récentes sur le changement climatique, et ses implications pour nos écosystèmes, nos économies et nos sociétés, qu’elle viennent de journaux académiques ou de publications émanant directement des instituts de recherche.
Cette synthèse mène à la conclusion que nous sommes face à un effondrement imminent de nos sociétés, qui aura des impacts préoccupants sur les vies des lecteurs. Cet article examine certaines des raisons pour lesquelles existe un déni de l’effondrement, en particulier chez les chercheurs et les professionnels du développement durable, menant à l’absence de ces arguments dans ces domaines jusqu’à présent.
Cet article offre un nouveau cadre général de ces implications pour la recherche, les organisations, le développement personnel, et les politiques publiques : le Programme d’adaptation radicale (Deep Adaptation Agenda). Les principes fondamentaux de résilience, de renoncement et de restauration qui le composent seront expliqués. Ce programme ne cherche pas à se baser sur les travaux existants dans le domaine de « l’adaptation climatique », car il prend pour point de départ l’hypothèse que l’effondrement social est désormais inévitable.
L’auteur considère que ceci est l’un des premiers articles dans le domaine de la gestion du développement durable (sustainability management) à conclure qu’un effondrement social dû au climat est désormais inévitable à court terme. Il invite ainsi le monde académique à en étudier les implications.
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Macron décide tout seul qu'à 21h05, nous n'aurons plus le droit de mettre un pied sur le trottoir. Mais de quoi on discute dans cette Assemblée ? De la TVA sur les produits de bio-contrôle ! On est complètement à côté de la plaque !
631 commentaires
s’inscrit dans la tradition du Rire de Résistance.
a vu le jour au début du 3ème millénaire, sous la bonne étoile de militants antipub, afin de parodier la surconsommation dans nos sociétés occidentales et pour dénoncer les ravages environnementaux, sociaux et sanitaires du capitalisme et du productivisme.
C’est à Lille que l’ETSC prend une véritable dimension artistique.
Emmenée par Alessandro Di Giuseppe, le PAP’40, l’€glise de la Très $ainte Consommation et ses fidèles investissent l’espace public pour glorifier le Grand Capital, à l’aide de prières et chants ironiques, devant les temples modernes que sont les galeries commerciales.
Suivent un pèlerinage aRtiviste à la Mecque du showbiz - le festival de Cannes, puis le film Amen ton pèze !, sans oublier une incursion remarquée dans le champ politique lors des élections Législatives en 2012, des Municipales en 2014 à Lille (3,55% des voix), puis des Présidentielles en 2017.
Avec toujours autant de mordant, l’ETSC remporte un véritable succès : les nombreuses vidéos, dont Bienvenue chez les Rich’$ et Game of Fraude, enregistrent au total plus de 300 000 vues sur YouTube.
Riche de toutes ces expériences, Alessandro Di Giuseppe co-écrit avec Aurélien Ambach Albertini le spectacle professionnel Croissance Reviens !
Sous l’égide de la Compagnie Triple A, ce spectacle ne cesse de tourner à travers la France et en pays francophones, notamment au Festival d’Aurillac.
...
Leur second projet, La Cérémonie des Doigts d’Or - Les Oscars du Capitalisme, est une remise de prix satirique qui consiste en une rétrospective des séquences cultes de l’année écoulée, entremêlée de discours décomplexés prouvant que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes... surtout pour nous, les plus riches de la planète !
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nous vivons bel et bien en « Absurdistan », que nous marchons sur la tête. Nous rêvons encore et toujours de « croissance », alors que chaque jour les voyants rouges s’allument pour nous montrer que nous allons droit dans le mur. Il n’y a, pour expliquer notre déni de la réalité des catastrophes vers lesquelles nous nous précipitons, que cette foi aveugle dans le développement. Le progrès est devenu une religion, et la croissance, un dogme absolu.
A l’heure actuelle, les 8 personnes les plus riches au monde détiennent autant que les 3,5 milliards les plus pauvres ! Il est donc grand temps de sauver les riches !
Notre Mi$$el https://eglise-de-la-tres-sainte-consommation.com/IMG/pdf/mi_el.pdf
contact@eglise-de-la-tres-sainte-consommation.com
10:00 - il y a 1 jour - 10 vues lemediatv
et à
https://www.youtube.com/watch?v=dFOIweUkJ8s
"
27 369 vues - 2,9 k - 11 - 275 k abonnés
On a vu se multiplier ces gestes : des travailleurs qui jettent – ou déposent – leurs outils de travail. Soignants, cheminots, ouvriers, égoutiers, profs, artisans du Mobilier National ou salariés de Météo France. En manif ou pendant les discours à la con de leurs dirigeants, chacun montre l’objet qui rappelle le mieux sa profession. Que veulent-ils dire en faisant cela ?
Il ne suffit pas d’avoir un outil : il faut le maîtriser. L’outil rappelle la face concrète du travail, le métier. Travailler, ce n'est pas seulement un moyen de gagner de l’argent, c’est une activité qui demande engagement et effort, sueur et attention, coordination avec d’autres, et organisation.
Or le néo-management nous empêche de bien travailler. Et non seulement il est dans le déni des effets délétères qu'il produit, mais il tente pathétiquement de réenchanter artificiellement le travail qu'il a vidé de son sens.
Si la réforme des retraites rencontre une opposition aussi large toutes professions confondues c'est aussi qu'elle révèle l'univers mental de ses défenseurs : leur obsession de la rentabilité financière va de pair avec un refus catégorique de considérer les exigences du travail concret. Il faut refuser leur fausse alternative : on n'a pas à choisir entre rentabilité ou bonnes conditions de travail.
.#Stagirite #Managers #Grève
Catégorie Actualités et politique 317 commentaires
le Stagirite Épinglé par Le Média il y a 11 heures
Et vous, quel est l’objet qui représente le mieux votre travail ? (à part l’oreiller, hein...)
Pour aller plus loin :
- Marie-Anne Dujarier, Le Management désincarné. Enquête sur les nouveaux cadres du travail
Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », 2015
Recensions :
https://www.cairn.info/revue-travail-et-emploi-2016-2-page-129.htm
https://journals.openedition.org/lectures/18572
Articles sur les jets d’outils
https://blogs.mediapart.fr/thomas-coutrot/blog/280120/jeter-ses-outils-en-defense-de-son-travail
https://www.mediapart.fr/journal/france/220120/retraites-la-mobilisation-evolue-ou-l-outil-de-travail-au-service-de-la-com
Provenance des extraits :
UNIVERSITÉ, RECHERCHE : LA RÉBELLION FACE AU DÉSASTRE QUI VIENT - MARCHE OU GRÈVE #25 : https://www.youtube.com/watch?v=3fV9qMtIZc0
Conférence Le management désincarné avec Marie-Anne Dujarier : https://www.youtube.com/watch?v=OeBOwwZmMUk
«Espace de travail» : le «réalisme» managérial contre la réalité du travail : https://www.youtube.com/watch?v=ZAsn5KxVSZE
Théobald de Bentzmann : https://www.facebook.com/lesmutantsvideo/videos/636543863752981/
Connue / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1225106813021904896
"
Remomax @Remumax · 9h En réponse à @LeMediaTV et @Le_Stagirite
C'est le principe de Dilbert: « Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : ceux de managers. »
"
&
néomanagement en opposition au Prix de l'excellence https://www.decitre.fr/livres/le-prix-de-l-excellence-9782729600259.html
"
Le Prix de l'excellence remet en question la prépondérance du " rationalisme " enseigné par les écoles de gestion, mais ne défend pas non plus de façon inconditionnelle les " relations humaines ". La réponse se trouve entre ces deux extrêmes.
"
@pyg@framapiaf.org a retweeté
Mais où va le web ? @MaisOuVaLeWeb · 5 nov.
Parce que la reconnaissance faciale est un sujet de société, mais aussi un déni de démocratie. J'y vais aussi de ma petite analyse.
Sommes-nous institutionnellement équipés pour interdire la reconnaissance faciale à des fins sécuritaires ?
http://maisouvaleweb.fr/sommes-institutionnellement-equipes-interdire-reconnaissance-faciale-a-fins-securitaires/
Yaël Benayoun 🐑 et 7 autres
Connu / https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?n00QZg
...
P26 "Ceux qui parlent d’écologie sans aborder frontalement la question de la vie quotidienne sous tous ses aspects, ceux qui n’ont à la bouche que les mots « compensation », « bilan carbone », « développement durable », « green tech », « transition », « empreinte écologique », ceux-là parlent une langue morte, celle de la comptabilité du désastre.
Pour esquisser les fondements d’une écologie communale et révolutionnaire, ancrée dans la vie quotidienne, peut être faudrait-il repartir de la notion d’écosophie de Félix Guattari. Pour lui, la question écologique se situe à la lisière de trois registres : « celui de l’environnement, celui des rapports sociaux, et celui de la subjectivité humaine ». Dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes s’expérimentent des formes de vie commune à même de tenir inséparés ces trois registres de l’écologie, comme en témoigne notre relation à la forêt."
...
un bien commun dont les habitants jouissent simultanément, apprenant laborieusement à concilier, à superposer et à ménager leurs multiples usages, apprenant aussi à prendre soin du bocage comme s’ils prenaient soin d’eux mêmes, à réparer le monde pour les prochaines générations d’habitants. Cette expérience
vécue est à rapprocher de la définition du communisme que donnait Karl Marx dans « l’idéologie allemande » comme le dépassement « de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme. »
...
p30 ... seule une forme de propriété collective peut garantir une dimension intergénérationnelle qui dépasse l’espérance de vie des usagers actuels. Tant que nous n’aurons pas renversé la propriété privée de la terre et des moyens de productions pour y substituer une propriété d’usage ... C’est dans cette tentative d’invention coutumière, plus que les stratégies de détournement d’outils juridiques existants (bail de fermage, fonds de dotation) que réside tout l’intérêt de ce qui se vit dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes ... Pour que l’absence de l’État ne reconduise ni le règne libéral du chacun fait ce qu’il veut, ni la loi du plus fort, ni la guerre de tous contre tous, encore faut-il constituer les germes d’une autonomie communale ... L’État se pose comme le garant de l’absence de guerre civile tout en s’adonnant bel et bien à des formes plus ou moins euphémisées de guerre civile contre sa population. La dimension la plus explicitement visible de ce double-jeu est la militarisation du maintien de l’ordre. Aurait-on seulement imaginé il y quelques années, qu’un tank puisse faire face à des manifestants sur lesquels il est devenu banal de tirer avec des armes de guerre ?
Jusqu’où nous mènera l’extension illimitée de l’état d’exception dans les démocraties occidentales ? ... Renverser le pouvoir en place est absolument nécessaire mais notoirement insuffisant. Pour que la destitution signifie plus qu’un simple renversement du régime, voire même pour qu’un tel renversement soit possible, encore faut-il constituer, ou plutôt faire consister autre chose localement.
La ZAD nous a confronté de plein fouet à l’extrême difficulté de retisser de la communauté politique, de réinventer des us et coutumes, de substituer à la loi républicaine des règles communes élaborées par et pour une communauté d’habitants suffisamment soudée, solide et puissante pour les faire appliquer.
Pendant cinq années entre 2013 et 2018, l’apparente absence du pouvoir institué nous a cruellement mis face à tout ce qu’il reste en nous de pouvoir incorporé : libéralisme existentiel, individualisme, recroquevillement dans les identités et les idéologies, incapacité à faire communauté sans tradition. ... Ou pour le dire plus subtilement : d’une communauté d’abord fondée sur un refus (même si elle portait en elle une positivité), à une communauté avant tout soudée autour d’une affirmation, d’un devenir ... L’une de nos erreurs, c’est d’avoir laissé dire que la diversité de la communauté négative était une force en soi et pour soi. C’est aussi d’avoir eu besoin du mythe de l’unité dans la diversité au point de faire passer les six points pour l’avenir de la ZAD comme la position du mouvement anti-aéroport. Or si toutes les composantes du mouvement ont validé le texte, c’est au forceps. En réalité, les six points incarnaient plutôt la position d’une frange active de chaque composante.
Trop longtemps, nous avons occulté les violents conflits qui ont toujours traversé le mouvement afin de donner à l’ennemi l’apparence d’une indéfectible unité. Nous nous sommes efforcés de ne rien laisser transparaître des batailles internes qui nous ont traversées entre 2013 et l’abandon du projet. Celles-ci venaient toucher des questions extrêmement sensibles : les conséquences pratiques de la vie sans police; l’accès aux champs et aux parcelles agricoles; l’usage des routes, chemins et sentiers; la cohabitation de rapports antagonistes à la nature et à l’agriculture; certains comportements individualistes et actes de malveillance envers nos voisins des bourgs alentours ou envers d’autres habitants de la ZAD, etc ... Ce que nous apprend l’expérience de la ZAD, c’est que si la communauté négative recèle une considérable puissance de destitution, construire une commune depuis une simple juxtaposition de différences, une addition d’identités antagonistes est en revanche impossible. La commune exige un liant bien plus consistant que la diversité tactique face à l’ennemi commun. ... En l’absence de tradition séculaire comme au Chiapas, c’est dans l’avènement de nouvelles formes contemporaines de créolisation que se situe l’assise culturelle des nouvelles communalités à venir. ... Ce que la créolisation recèle de magique et de sublime, c’est qu’elle relie ensemble des identités absolument hétérogènes. Elle leur offre un langage commun, sans pour autant les fondre et les confondre. ... une forme de créolisation politique qui reste à inventer.
...
XI COMMUNISATION ? ... la communisation des terres ne peut être octroyée par l’État. La communisation est un processus. Elle ne se décrète pas. C’est une mise en partage en acte par et pour les habitants de chaque localité. La communisation se construit. ... Le temps que l’inconséquence libérale-libertaire ne fragmente absolument tous les liens. ... Que l’on se penche par contraste sur les communes rurales aragonaises de 1936, ou sur le mouvement révolutionnaire zapatiste, alors on découvrira des tentatives de communisation des terres. Un processus qui commence par une prise et répartition des terres à l’échelle de chaque localité, et qui ménage toujours de l’espace pour une multiplicité d’usages collectifs, individuels et familiaux. Le commun ne s’impose pas mais s’appose à des expériences et des solidarités qui se tissent au long cours. On pourrait même dire qu’il s’apprend. ... nous avons la naïveté de nous réjouir que le bocage de Notre-Dame-des-Landes abrite de telles expériences de communisation des terres plutôt que des parkings, une tour de contrôle et un duty-free. Là réside notre victoire. ... souligner comment la ZAD, du 22 Février 2014 aux émeutes de 2016 contre la loi travail en passant par celles pour Rémi Fraisse, a contribué à sa mesure au retour de l’offensivité dans les rues de Nantes. Elle a apporté une pierre à l’émergence du contexte politique agité que nous connaissons aujourd’hui, comme en témoignent les cabanes de palettes qui ont fleuri l’année dernière sur tous les ronds-points de France. ... situation insurrectionnelle » une situation dans laquelle il y a une vacance du pouvoir en un lieu et un temps donné ... Depuis le mouvement contre la loi travail jusqu’au surgissement des gilets jaunes, la combativité dans la rue est remontée d’un cran, renouant avec des formes de conflictualité dont tout laissait à croire qu’elles appartenaient à un passé historique révolu.
Mais si nous ne voulons pas que ces insurrections en puissance continuent de « s’étrangler au stade de l’émeute », si nous désirons qu’elles accouchent d’un moment révolutionnaire, il s’agit de commencer partout à préfigurer localement le monde que nous voulons voir advenir. Nul besoin d’attendre le renversement total de l’économie ou la destitution de l’État républicain pour s’auto-organiser dans et contre le monde capitaliste. ... Aucun village, aucune ville moyenne n’a été épargné par la fièvre jaune ... stratégie d’encerclement qui débute aux portes des hypercentres métropolitains. ... Si notre époque n’est pas pré-révolutionnaire, alors elle est sans avenir.
...
Prendre de la hauteur, du recul. Sortir de la médiocrité sentencieuse du commentaire
Dans un document interne à la Commission européenne consulté par Reporterre, les pistes de réforme de la politique agricole commune mettent en avant le développement numérique des espaces ruraux mais ne prennent pas en compte l’urgence climatique.
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programme de travail rédigé à l’intention de la nouvelle Commission 2019-2024 par l’ex-commissaire à l’Agriculture, Phil Hogan, et que publie Reporterre.
Télécharger le document : https://reporterre.net/IMG/pdf/europe-agriculture-2019.pdf
La nouvelle Commission entrera en fonction le 1er novembre. Janusz Wojciechowski, successeur de Phil Hogan, prendra alors le relais des négociations commencées en juin 2018. « Cette vision part du principe que la solution se trouve dans une agriculture 2.0. C’est l’agriculture Google et Monsanto », commente Jean-Marc Desfilhes, assistant parlementaire de Benoît Biteau, député écologiste.
...
À l’heure où apparaissent les concepts de circuit court ou de technologie douce, cette réforme semble aller à contre courant des besoins de l’époque . « En deux mots, ce que la réforme met en avant est la productivité et la compétitivité », dit Aurélie Catallo, coordinatrice de la plateforme Pour une autre PAC https://pouruneautrepac.eu/, collectif regroupant associations paysannes, organisations œuvrant pour le bien-être animal et des consommateurs.
Elle a osé le dire
Pas de mandat, pas de droit de grève ? Interrogée ce jeudi 4 juillet sur la grève de certains professeurs correcteurs du bac 219 à l'heure des résultats, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, s'est agacée en ces termes au micro de Sud Radio : "Ils n'ont pas été élus par les citoyens au suffrage universel". Comprendre : la légitimité des élus est supérieure à celle des fonctionnaires exerçant leur droit de grève… et qu'importe si les ministres ne sont pas élus non plus mais nommés et si Sibeth Ndiaye, elle-même, n'a jamais brigué d'élection.
...
Niant tout "entêtement" du gouvernement, elle a alors estimé au sujet des grévistes qu'"ils n'ont pas été élus par les citoyens au suffrage universel. Donc à un moment donné il faut aussi qu'on puisse avancer, évidemment dans le dialogue".
Ndlr :
- parler de dialogue alors qu'on a créé les conditions le rendant impossible = duplicité, déni.
Un médecin urgentiste persuadé que les algues vertes ont tué à plusieurs reprises sur les plages bretonnes, et une victime, racontent les difficultés auxquelles ils ont dû faire face dans les Côtes d'Armor pour rompre le silence qui entoure ce phénomène écologique…
Depuis la fin des années 1980, au moins quarante animaux et trois hommes ont trouvé la mort sur les plages bretonnes. Les algues vertes ont toujours existé mais dans les années 60, avec l’intensification de l’agriculture, le nitrate venant des déjections animales et des engrais chimiques s’est mis à polluer les rivières. La première marée verte a été observée en bretagne en 1971. Si, fraiches, les algues vertes sont inoffensives, en couche épaisses elles pourrissent et développent un gaz très toxique, l'hydrogène sulfuré qui en grande quantité peut tuer aussi rapidement que du cyanure.
Algues vertes : le déni (2/2) - 14/06/2019
https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/algues-vertes-le-deni-22
Retour sur "l'affaire Morfoisse", ce transporteur d'algues vertes retrouvé inanimé au pied de son camion en 2009, et dont la mort a été tue pendant plusieurs mois ... C’est seulement en 2018, neuf ans après les faits, que son épouse parvient à faire reconnaître sa mort comme un accident du travail. ...
L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) a pour slogan Better policies for better lives. Belle et louable ambition.
...
Des rapports variés sont ainsi fréquemment publiés par cette organisation internationale, comme l’un des derniers en date, le Global Material Resources Outlook to 2060, sous-titré economic drivers and environmental consequences.
Dans le contexte actuel de crise environnementale systémique (érosion forte de la biodiversité, changement climatique, perturbation des cycles biochimiques, …), il est en effet bienvenu de réfléchir à l’évolution de l’exploitation des ressources métalliques, minérales, énergétiques fossiles et biomasse.
L’OCDE a donc fait plancher ses experts sur cette question cruciale. Et la réponse laisse pantois !
Dans le scénario privilégié par les auteurs du rapport, d’ici à 2060, les émissions de gaz à effet de serre augmenteraient de plus de 50%, pour atteindre 75 Gt CO2 eq par an. Où est passé, dans les modèles de l’OCDE, l’Accord de Paris et la division a minima par 2 des émissions mondiales d’ici 2050, pour atteindre la neutralité carbone entre 2050 et 2100 ? Dans ce travail, l’OCDE propose un réchauffement minimal de +4°C, dont on sait que ce serait une menace grave pour la taille et l’espérance de vie de l’humanité.
Source : Global material resources outlook 2060, OCDE
http://www.oecd.org/fr/environnement/global-material-resources-outlook-to-2060-9789264307452-en.htm
ndlr :
- vérifier en lisant le rapport originel ACT
- dispo en fr ? Q posée ATT
On ne peut pas contester la filière nucléaire française. C’est le constat fait par l’auteur de cette tribune, qui raconte comment les opposants — dont lui-même — au projet d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo, dans la Meuse, connaissent quotidiennement les pressions policières et des condamnations autoritaires.
... Face à l’ordre atomique, la neutralité serait une caution du pouvoir. On ne peut rester insensible à la désertification de ce territoire et à l’avancée inexorable du monstre nucléaire. On ne peut rester neutre face à l’obscénité politique qui impose ce projet.
Gaspard d’Allens est opposant au projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo. Il est aussi journaliste — il travaille notamment avec Reporterre — et écrivain, coauteur de Bure, la bataille du nucléaire et de Les Néopaysans, tous deux aux éditions Le Seuil-Reporterre.
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Les dérives autoritaires se répandent comme une marée pestilentielle
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Je rappelle que la propriété du bois est contestée. Qu’un flou juridique plane sur cette forêt et que l’Andra a été condamnée pour avoir effectué des travaux illégalement. Je m’étais ainsi opposé à l’arrivée d’une pelleteuse, le 23 janvier 2017, en me mettant symboliquement devant elle. Un journaliste de France 3 était là pour filmer. Où se trouvait la violence ? Une opposante a été molestée par des vigiles. Sa plainte, classée sans suite. Les bulldozers ont rasé des cabanes alors que les occupants n’étaient pas encore expulsables… Que fait-on du droit, de la légalité ? En février 2017, le tribunal administratif allait juger que l’Andra n’était pas propriétaire du bois…
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La filière nucléaire n’accepte pas la contestation. Et c’est quand on lui donne de la visibilité qu’elle déploie toute sa violence. Qu’elle écrase, qu’elle atomise. Je sais que c’est pour cette raison que je suis ciblé, ce jugement pour entrave n’est qu’un prétexte pour nous intimider et nous faire taire.
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Dans l’opposition à Cigéo, une militante historique de 60 ans s’est retrouvée en garde à vue pendant 50 heures au début de l’été. Un maraîcher a eu un procès pour avoir transporté un opinel et une pelle à tarte dans son camion. Le 20 juin 2018, notre avocat a été interpellé, mis en garde à vue et son cabinet fouillé. Une association de malfaiteurs plane sur la tête des opposants. On compte au total une cinquantaine de procès, deux ans de prison ferme cumulés, 26 interdictions de territoire…
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Comment se fait-il qu’un sujet aussi majeur soit autant invisibilisé ? Comment se fait-il que l’État ait distribué plus d’un milliard d’euros dans la région avant même l’existence légale de ce projet ? Comment se fait-il que les bilans du débat public en 2005 qui concluaient à la nécessité d’un stockage en surface n’aient pas été respectés ? Comment se fait-il qu’on ne parle jamais des deux travailleurs morts au cours du chantier ? Comment se fait-il que l’Andra offre aux notables du coin des parties de chasse dans de magnifiques domaines forestiers ? Pourquoi organise-t-elle des sorties scolaires dans son laboratoire ? Comment se fait-il que le conseil municipal de Mandres-en-Barrois ait voté l’échange du bois Lejuc avec l’Andra en 2015 alors que la population s’était prononcée contre ?
Je ne veux pas vivre le journalisme de manière désincarnée et hors-sol.
... Cigéo vise à enfouir le problème plus que les déchets, à 500 mètres de profondeur, dans le déni et l’hypocrisie.
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L’État, après avoir séparé les individus les uns des autres par sa politique néolibérale, voudrait maintenant séparer les individus en eux-mêmes. On ne pourrait pas être avocat et militant, journaliste et opposant. Il faudrait choisir. Se couper en deux, faire de nous des êtres atrophiés, des « hommes unidimensionnels », comme l’écrivait Herbert Marcuse.
Je refuse cette mutilation. Je suis autant journaliste qu’opposant au projet Cigéo. Cela ne rend pas moins légitime mon discours. Chercher une vérité qui se donne dans un quotidien plus qu’elle ne s’objective. Que je me retrouve aujourd’hui devant la justice ne m’inquiète pas. Je continuerai mon travail.
Ce qui me fait peur, c’est que nous sommes tous incarcérés dans une société nucléaire qui impose son pouvoir comme jamais un tyran n’y était parvenu. 24.000 ans, c’est la demi-vie du plutonium 239. Un fardeau dont chaque génération héritera, sans possibilité de s’en délivrer.
Alors, que dire face à la justice qui essaye de nous mettre dans des cases, de nous transformer en malfaiteurs ? Que dire si ce n’est que nous ne partageons pas le même monde, le même langage ? Les mêmes espérances.