Monde JUSTICE Le défenseur emblématique de la forêt amazonienne demande à la Cour pénale internationale d’enquêter pour « crimes contre l’humanité » contre le président brésilien, accusé de « persécuter » les peuples autochtones
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Cette communication à la CPI d’une cinquantaine de pages, rédigée par l’avocat français William Bourdon, rassemble les accusations portées par des dizaines d’ONG locales et internationales, des institutions internationales et par des scientifiques spécialistes du climat : suspension du démarquage des territoires autochtones, projet de loi pour ouvrir les zones protégées à l’exploitation minière et agricole, budget restreint des agences environnementales reprises en main par les militaires, meurtres impunis de sept chefs autochtones en 2019
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Deuxième demande d'enquête à la CPI contre Bolsonaro
En juillet 2020, des membres du personnel de santé au Brésil ont aussi demandé une enquête à la CPI pour « crime contre l’humanité » contre Bolsonaro, cette fois pour sa gestion de la pandémie de Covid-19. Un mois plus tôt, dans un entretien à l’AFP, le chef Raoni avait accusé le président d’extrême-droite brésilien de vouloir « profiter » de la pandémie pour éliminer son peuple.
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Connu / https://twitter.com/86Greenpeace/status/1353437992195514369
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Greenpeace Poitiers @86Greenpeace · 1h .#JairBolsonaro, président du #Brésil, accusé de #CrimesContreLhumanité par le cacique #Raoni Matuktire, défenseur de la #Forêt #Amazonie à la #CPI #CourPénaleInternationale + #Écocide #PeuplesAutochtones - 0 - 3 - 1
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0 commentaire - 2 likes - 16 vues - Actu Public dans le groupe Agriculture, Élevage & Alimentation
Image "bétail & incendies Labrea (Amazonas)
Un article scientifique dans une prestigieuse revue: PNAS (Proceedings National Academy of Siences USA) qui reprend les principaux paramètres liant déforestation, élevages, et exportations de boeuf, en Amazonie et dans le Cerrado.
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Tags géographiques : Brésil - Tags thématiques : Agriculture
Conférence & Débat Public dans le groupe Forêts
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L’Amazonie fait l’objet de beaucoup d’attention depuis plusieurs années. Notre discussion portera principalement sur l’Amazonie brésilienne, ses mythes et réalités. Est-ce véritablement le poumon de la planète ? Que font l’Europe et les autres pays importateurs de produits agricoles amazoniens pour limiter la déforestation ? Peut-on envisager un jour une volonté politique et financière “globale” visant à favoriser la conservation de la forêt amazonienne ?
Nos intervenants répondront à nos questions et nous offriront des pistes de solutions.
Intervenants :
François-Michel Le Tourneau, Géographe et Directeur de recherche au CNRS
Cécile Leuba, Chargée de campagne Forêts, Greenpeace France
Stéphane Ledentu, CEO du Groupe SLB
Jean-Francois Soussana, Vice-président International, INRAE et membre du Haut Conseil pour le Climat
Modératrice : Geneviève des Rivières, Présidente de l’Institut France-Amérique latine et Caraïbes
Débat organisé par l'association France-Amériques. https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?opYEIQ
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Tags géographiques Brésil
Tags thématiques Agriculture Amazonie Bois illégal Déforestation Déforestation importée Elevage Elevage intensif Forêt Forêts primaires Forêts tropicales Incendie SNDI Soja
Tr.: ... le groupe SLB a mis en place l'éconologie, c'est-à-dire qu'on ne conçoit pas l'écologie sans une économie forte en face. Dans l'État du Parana, ya une association qui s'est montée -climaterre parana???- qui propose à l'ensemble de tous les acteurs qui sont en face, une réglementation pour réduire leurs émissions de GES mais aussi en protégeant l'environnement. Chaque usine, chaque entité en place s'engage à réduire ses émissions. Donc on leur a attribué des labels bronze, argent, or. Nous le groupe SLB, nous sommes or+, nous sommes très fiers. Pour engager et non pas punir celui qui pollue. Nous avons élaboré un amendement biologique -le biochar- avec ??? (1:26:46) c'est le propre à chacun, tous les jours, qu'on doit faire le nécessaire ...
Le Tourneau : les services environnementaux sont la solution juste car, pour les fermiers du mato grosso, le jour où les arbres rapporteront plus que le bétail, ils garderont les arbres ! un pays qui peut nous donner des leçons, c'est la Norvège qui s'était engager à financer à hauteur de cent million de $ le fonds pour l'amazonie sur 10 ans, snobé par Bolsonaro qui trouvait que ce n'était pas assez. Mais si toute l'union européenne s'y met, on est sur d'autres montants et d'un autre côté, le soja produit en amazonie représente au cours d'aujourd'hui entre 3,5 et 4 milliards de $/an. Ce ne sont pas des sommes faramineuses, ni hors de portée de ce que peuvent faire UE et USA. Si on ne nous importe plus nos airbus car produits à l'électricité nucléaire, je voudrais bien voir notre tête ! ...
Ndlr :
- wikipédia rassemble éconologie et écolonomie https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conologie. Est-ce bien la même chose ? ACT
- Les plantations d'eucalyptus de la société SLB sont-elles si vertueuses que le dit Mr Ledentu ? On peut avoir des doutes. Vérifier ACT
... BlackRock, the world's largest asset manager, has invested billions of dollars in agribusiness and fossil fuels, the industries driving Indigenous land invasions, land grabbing, illegal deforestation, and the subsequent burning season across the Amazon rainforest. Join us in holding BlackRock accountable!
153 326 signatures
Le Brésil veut produire toujours plus de biocarburant pour sa consommation et pour l’exportation. Dans le cadre d’un accord de libre-échange négocié en 2019, les importations d’éthanol dans l’UE devraient être multipliés par seize. Le président Bolsonaro a désormais autorisé la culture de canne à sucre en Amazonie et au Pantanal
141252 assinaturas
A campanha #ForaGarimpoForaCovid conta com o apoio da Articulação dos Povos Indigenas do Brasil (APIB), Coordenação das Organizações Indígenas da Amazônia Brasileira (COIAB), Instituto Socioambiental (ISA), Survival International, Greenpeace Brasil, Conectas Direitos Humanos, Anistia International, Rede de Cooperação Amazônica (RCA), Instituto Igarapé, Fundação Rainforest Noruega.
Connue / https://twitter.com/survivalfr/status/1268169436667789312
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Survivalfr @survivalfr · 15h
Ces images prises par @Hutukara montrent l'exploitation illégale de l'or dans le territoire yanomami. Cela détruit l'Amazonie, pollue les rivières et propage le #Covid19 qui pourrait décimer le peuple.
Signez leur pétition maintenant. #ForaGarimpoForaCovid - 0 - 8 - 8
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53 minutes - Clés : Sciences indiens Amazonie
A la fin des années 1970*, l’anthropologue Philippe Descola est allé à la rencontre d’un peuple amérindien peu connu à l’époque : les Achuar. Les trois années qu’il a passé avec eux ont ensuite nourri sa réflexion sur les liens qu'entretiennent les humains avec les autres êtres vivants dans les différentes cultures.
Un Indien de Jivaro en Equateur. Chez les Jivaros Achuar de l'Amazonie. © Getty / Francois ANCELLET / Contributeur
Ils vivent aux confins de l’Équateur et du Pérou, dans la forêt amazonienne. Ces amérindiens font partie des Jivaros. Eux préfèrent se dénommer Achuar , les Gens du Palmier d’eau. Lorsque l’anthropologue Philippe Descola décide d’aller à leur rencontre, accompagné de son épouse Anne-Christine Taylor, en 1976, on sait peu de choses de ces hommes et des ces femmes que certains surnomment "les réducteurs de têtes". C'est surtout cette appellation qui est bien réductrice.
Pendant 3 années Philippe Descola a vécu avec les Achuars dans la forêt amazonienne. Une longue enquête ethnographique qu’il raconte dans un ouvrages intitulé « Les lances du Crépuscules » aux éditions Terre Humaine.
Après ce voyage fondateur toute sa vie l’anthropologue s'est intéressé aux rapports qu'entretiennent les humains avec leur environnement, les animaux et les plantes. Les théories qu'il a développées ont marqué sa discipline et lui ont valu la médaille d'or du CNRS.
Pour aller loin Tristes tropiques, de Claude Lévi-Strauss, paru chez Plon en 1993
L'invité
Philippe Descola est anthropologue et ethnologue. Il a publié Les Lances du crépuscule en 1994 (éditions Plon) et occupe actuellement la chaire Anthropologie de la nature au Collège de France.
Rediffusée le samedi 30 mai 2020 https://www.franceinter.fr/emissions/du-vent-dans-les-synapses/du-vent-dans-les-synapses-30-mai-2020
Transcription :
... animaux, plantes, des personnes ...
=> valoriser cette vision des êtres (universaliste du vivant ?) ACT
Au Brésil, les régions amazoniennes et les populations indiennes souffrent à la fois de l’extension de la pandémie et de la destruction accrue de la forêt. Et le président Bolsonaro s’en lave les mains.
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La destruction de la forêt nous rapproche rapidement du « point de non-retour »
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Selon le données du London Imperial College, le Brésil a actuellement le taux de contagion le plus élevé au monde. Selon cette étude, le Brésil et les États-Unis sont les deux pays avec le taux de mortalité le plus élevé attendu pour la semaine prochaine
Malgré les critiques de Bolsonaro, les gouverneurs de plusieurs États brésiliens maintiennent des mesures de confinement, qui n’ont pourtant jamais été aussi restrictives qu’en Chine ou en Europe.
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vidéo sur peertube à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?2VvgUA
État d'urgence
Si, en apparence, de nombreux dirigeants politiques et plusieurs capitaines d’industrie donnent l’impression d’avoir intégré “la règle verte”, un lent écocide se poursuit. Contre le greenwashing, Rémi-Kenzo Pagès enquête et décrypte.
Vous pouvez retrouver tous les contenus de Rémi-Kenzo Pagès en consultant sa page.
Amérique du SudCoronavirusÉcologieInternational
29 avril 2020 - 9H00
Covid-19 : Les peuples amérindiens risquent l'anéantissement
Ils sont surnommés les gardiens de la forêt parce qu'ils entretiennent l'Amazonie, un territoire considéré comme l'un des poumons de la planète, essentiel pour la régulation du climat. Pourtant ces gardiens sont menacés dans l'indifférence générale. Ce sont les amérindiens, ébranlés par la pandémie de Covid-19 et l'accélération soudaine de la déforestation en temps de confinement.
"Ce coronavirus est un problème très sérieux, aussi bien pour vous que pour nous, peuples indigènes" lance Raoni Metuktire, l'un des chefs amérindiens les plus célèbres. L'appel est solennel, mais il n'en témoigne pas moins de la détresse du peuple Kayapo qui s'est confiné face à la pandémie. Dans une vidéo de l'ONG Planète Amazone, envoyée au Média, le cacique Raoni alerte sur les dangers qui menacent les peuples autochtones et demande de l'aide. L'extinction, voilà ce qu'ils craignent. Certains des interlocuteurs contactés parlent même de "génocide" potentiel.
"Sans votre aide les peuples indigènes du Brésil ne pourront faire face à cette terrible maladie" prévient le leader indigène.
Depuis mars 2020, et le début de la pandémie mondiale, les garimpeiros, ces chercheurs d'or illégaux sont de plus en plus nombreux dans la forêt. Profitant du chaos généré par l'épidémie et de la politique laxiste à leur égard des gouvernements, brésilien en tête, les garimpeiros poussent leur excursions plus loin, et plus près des communautés amérindiennes, amenant maladies et virus avec eux, dont le Covid-19. Forçant le contact avec les populations autochtones, les repoussant souvent violemment, les chercheurs d'or, les braconniers et les bucherons mettent en danger les tribus qu'ils contaminent et qu'ils déciment. Cette nouvelle épidémie amenée par l'homme blanc rappelle certains des épisodes les plus dramatiques de l'histoire coloniale américaine, mais celle-ci pourrait bien être fatale à certains peuples, en particulier les plus isolées, dont les systèmes immunitaires ne sont pas les mêmes. De quoi raviver "le traumatisme collectif laissé par les épidémies qui ont jadis décimé nos ancêtres" écrit le Grand Conseil Coutumier des peuples Amérindiens et Bushinengé de Guyane dans un communiqué. Au point d'alarmer l'ONU qui relève que "les peuples autochtones connaissent un degré élevé de marginalisation socio-économiques et sont exposés à un risque disproportionné dans les urgences sanitaires, devenant encore plus vulnérables au cours de cette pandémie mondiale, en raison de leurs manques d'accès aux services de santé".
Dans le même temps, les garimpeiros exploitent la forêt et s'accaparent les ressources. La déforestation en Amazonie a battu de nouveaux records au mois de mars selon l'Institut National de recherche spatial du Brésil. L'extractivisme minier aussi se développe, attirant plus de mineurs et augmentant les risques sanitaires. Ces activités industrielles se portent au mieux, mais la forêt et les rivières sont de plus de plus polluées, "et certains fleuves qui n'étaient pas pollués le sont désormais" affirme une leader amérindienne contactée par Le Média.
Ces problèmes de pollutions, les amérindiens français vivant en Guyane en souffrent. Ils mettent en cause l’État français favorable à l'industrie minière qui encourage les exploitations aurifères. Un nouveau projet titanesque serait même planifié et la commission des mines convoquée le 29 avril à la préfecture avant la levée du confinement. Un scandale que ne manquent pas de dénoncer les organisations écologistes et autochtones pour qui "les priorités de la Préfecture (du département de la Guyane) sont tournées vers d'autres intérêts" (communiqué du collectif Or de Question) que la préservation de l'Amazonie et la santé de ses habitants.
En soutien aux peuples autochtones confinés, une ONG, Planète Amazone a donc lancé une campagne pour approvisionner les villages confinés. "On a besoin de riz, de pâtes, de haricots, de sels. On a besoin de produits sanitaires, de médicaments, d'acheminer des malades" précise Gert-Peter Bruch, le fondateur de Planète Amazone.
L'organisation humanitaire appelle à faire un don sur son site : http://planeteamazone.org/
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Almir est un chef amazonien. Et sa tête est mise à prix. Son crime? Vouloir protéger la forêt et son peuple… Entretien.
Catégorie Actualités et politique 59 commentaires
Marie Pio il y a 3 heures
Voilà un échange exceptionnel et très enrichissant qui mérite la continuité....
Merci Monsieur Ruffin.
*Transcription : ... ruffin lui propose renc avec coordination rurale ...
durée : 00:55:44 - La Terre au carré - par : Mathieu Vidard - La Terre au carré, première ! Votre nouvelle émission naît dans une actualité brûlante, puisque la forêt amazonienne est la proie des flammes dans un Brésil qui semble bien tiède à défendre ce patrimoine vital pour la planète et ses habitants.
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"Mercredi, la commission des mines a réuni les services de l'État mais aussi des exploitants miniers pour la prolongation de deux concessions minières de la tristement célèbre Montagne d'or. Un projet pharaonique, écocidaire, destructeur de l'environnement, qui serait responsable de la déforestation d'un pan de l'Amazonie."
.#Écologie #MontagneDor #Amazonie
Catégorie Actualités et politique 78 commentaires
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Cet été, alors qu'Emmanuel Macron pointait du doigt la déforestation amazonienne, la France a délivré de nouveaux permis miniers en Guyane. 360 000 hectares de forêt ont ainsi été offerts à l’appétit des industriels.
.#Amazonie #Climat #Écologie #ClimateStrike
Catégorie Actualités et politique 169 commentaires
Transcription : ... CLIMAX Bordeaux ... nature rigths ... code minier ... valérie Cabanes juriste en droit international ... communs planétaires ...
52 minutes
Comment le petit libraire en ligne de Seattle est-il devenu en 25 ans un géant mondial qui influence nos manières de consommer et nos modes de vie ?
... Comment Amazon s’est-il emparé de nos données personnelles ?
Pourquoi son fondateur Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, investit-il massivement dans l’intelligence artificielle et dans la conquête spatiale ?
Comment la machine à vendre américaine fait-elle main basse sur notre avenir, quelle est sa vision du monde ?
Nous verrons également quelles sont ses méthodes de management et les conditions de travail dans ses entrepôts ?
Coup de projecteur ce matin sur l’un des cinq cavaliers des fameux GAFAM, ces Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, qui façonnent nos vies grande vitesse, qu’on le veuille ou non…
Pour nous éclairer ce matin le journaliste d’investigation Benoît Berthelot qui signe une solide enquête sur Amazon et le publicitaire Vincent Mayet.
Avez-vous peur d’Amazon ? C’est la question que je vous pose ce matin ? De quelle manière Amazon a transformé votre vie quotidienne ?
Évitez-vous d’avoir recours à ses services ?
Les invités
Benoît BerthelotJournaliste au Magazine Capital
Vincent MayetDirecteur Général Havas Paris
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"Si l’avenir du monde c’est que les 7 vieilles puissances décident de l’ordre écologique et l'imposent au reste de la planète, c’est une catastrophe. Ce n’est pas aux riches d’expliquer ce qu’ils doivent faire aux pauvres. Ça c’était bien dans les années 50, c’était Tintin au Congo."
.#Amazonie #Brésil #Bolsonaro #Macron
Catégorie Actualités et politique 298 commentaires
Pursang T il y a 1 jour
Les puissants veulent s'accaparer les richesses du bois des minerais du pétrole au Brésil. Ils en ont rien à faire du poumon ya qu'à voir la population indienne comme ils l'ont traité. Chacun chez soi et Dieu pour tous. Jusqu'à quand on va laisser ces meurtriers agir contre le bien de l'humanité. C'est ça la vraie question !
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https://twitter.com/JulienDelalande/status/1170667657634279424
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Julien Delalande @JulienDelalande · 13m
Théophile Kouamouo @LeMediaTV
/ #Souveraineté des #États si l'on veut prendre en compte un #Commun comme la #Forêt #Amazonie ou #AfriqueÉquatoriale sans retomber dans #Colonialisme/#Impérialisme
.#SouverainetéPopulaire #BiensCommuns #Communs #Économie sous l'#Anthropocène #PLPDLA
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Propos recueillis par Hervé Kempf
Les feux ravagent encore la forêt amazonienne, accélérant une déforestation qui a fortement augmenté depuis l’arrivée au pouvoir du président Jair Bolsonaro. Or, comme l’explique Philippe Léna dans cet entretien, le « point de non-retour » de la destruction de la forêt est presque atteint, avec des conséquences écologiques désastreuses pour le Brésil, mais aussi pour le monde entier.
Philippe Léna est chercheur émérite à l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
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le Brésil est un État « colonial », c’est-à-dire avec un territoire à conquérir, à coloniser. Le gouvernement de Lula avait posé une barrière à l’exagération : des règlements, des lois, l’obligation de constituer des réserves forestières sur les propriétés, la création et l’homologation des terres indigènes et de différents types d’aires protégées. De ce fait, le taux de déboisement avait réussi à diminuer. Mais aujourd’hui, on a quelqu’un qui est le pur candidat de cette expansion coloniale, Jair Bolsonaro. Maintenant qu’il est au pouvoir, il n’y a plus de frein. Il démonte tous les instruments législatifs réglementaires qui pourraient freiner cette déforestation.
Les incendies qui ravagent l’Amazonie sont en grande partie causés par la déforestation destinée à cultiver du soja. Cette légumineuse hypernutritive est massivement importée en France et en Europe pour nourrir volailles, cochons et ruminants. Peut-on se défaire de cette addiction au soja brésilien ?
La France a « une part de complicité » dans les incendies qui ravagent l’Amazonie. Ce n’est pas un militant écolo qui le dit, mais bien Emmanuel Macron, lors d’un entretien accordé à France 2 lundi 26 août. Et le président de préciser : « Sur le soja, on a une part de responsabilité. »
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« À la question : sommes-nous dépendants du soja brésilien, la réponse est clairement oui, résume l’agronome Marc Dufumier. Les deux tiers de nos animaux dépendent du soja américain pour se nourrir en protéines. Et l’Europe en dépend aux trois quarts. » La légumineuse séduit ainsi nombre d’éleveurs français, notamment sous sa forme triturée et broyée de tourteau, car « elle est un super-aliment, constate Suzanne Dalle. Hyper nutritif et facile à digérer pour les animaux ». « Si on veut faire produire beaucoup de lait aux vaches, ou si l’on veut des animaux qui grossissent plus vite, effectivement, on va complémenter la ration alimentaire avec beaucoup de soja, précise Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur laitier dans le Jura. Le soja, et particulièrement celui importé, est intrinsèquement lié au productivisme. Ce n’est pas tant l’agriculture qui est dépendante du soja brésilien que le modèle industriel. »
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il n’y a pas de fatalité, à en croire Nicolas Girod : « Sur notre ferme, on se fournit localement en Bourgogne en soja et colza bio ...
Pour Marc Dufumier aussi, « il est temps de dénoncer les accords de Blair House » : « Devant l’Organisation mondiale du commerce, nous pouvons faire valoir un accord supérieur, le traité de Paris sur le climat, souligne-t-il. Car, en important moins de soja et en soutenant la production européenne de protéagineux, nous réduirions le transport maritime, polluant, et surtout, puisque les légumineuses fertilisent naturellement le sol en azote, nous éviterions de mettre trop d’engrais azotés de synthèse, qui sont coûteux en énergies fossiles et émetteurs de protoxyde d’azote, un important gaz à effet de serre. » Quant aux surfaces nécessaires pour cultiver l’équivalent de 3,5 millions de tonnes de soja, l’agronome a déjà fait ses calculs : « Il nous faudrait mettre des cultures de légumineuses – soja, luzerne, trèfle, féverole, lupin — sur 1,4 million d’hectares en France, affirme-t-il. Nous pourrions les prendre sur 700.000 ha de maïs ensilage et sur 700.000 ha de blé, seigle et autres céréales, que nous exportons aujourd’hui vers des pays comme l’Égypte, qui se fournissent déjà auprès de l’Ukraine. »
Suzanne Dalle, de Greenpeace, espère que le gouvernement, inspiré par le nouveau positionnement du président Macron, « va enfin rendre plus concrète et contraignante la stratégie nationale contre la déforestation importée », adoptée l’an dernier mais restée pour le moment une coquille vide. Autre levier d’action entre les mains de l’exécutif, le plan protéines végétales pour la période 2020-2026, actuellement en discussion : « On pousse pour qu’il fixe un objectif de réduction des importations de soja, explique-t-elle. Mais aussi pour qu’il développe les protéines végétales pour l’alimentation humaine. » Car à Greenpeace, on en est convaincu : pour se passer de soja brésilien, il faudra réduire notre consommation de viande d’au moins 80 % d’ici 2050, donc manger plus de légumineuses.
Emmanuel Macron appelle le G7 à « parler » des feux en Amazonie et à adopter trois positions en ce sens. Un G7, désarmé par ses divisions, démonétisé par ses promesses non tenues et délégitimé par son bilan, peut-il sauver l'Amazonie ? Non. A force d'avoir promis de sauver le monde à plusieurs reprises, plus personne n'y croît. Ceux qui ont allumé l'incendie planétaire ne sauraient l'éteindre.
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Maxime Combes, économiste, porte-parole d'Attac France, et auteur de Sortons de l'âge des fossiles ! Manifeste pour la transition, Seuil, Anthropocène, 2015.
3 294 659 ont signé
Gabriel Santos a lancé cette pétition adressée à Gouvernement Fédéral du Brésil et à 1 autre
Je m'appelle Gabriel, je suis avocat et j'habite à Rio Branco, au cœur de l'Amazonie. Je suis ici pour demander à toutes les autorités au Brésil de se mobiliser pour nous aider à mettre fin à l'incendie de l'Amazonie !
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Selon l'Agence spatiale brésilienne, le nombre d'incendies de forêt en Amazonie a augmenté de 82% par rapport à la même période en 2018. Et je vis ce quotidien. Je n'ai jamais vu autant d'incendies en si peu de temps. Il y a 71 000 nouveaux points de feu.
Plus de la moitié des incendies se produisent en Amazonie, ce qui non seulement tue la biodiversité et les écosystèmes, mais affecte également la santé de millions de personnes, en particulier les personnes âgées et les enfants qui ne peuvent pas respirer à cause de la fumée.
INTERNATIONAL
Une ONG filme une tribu amazonienne pour empêcher son extinction
La tribu des Awa, peuple isolé de la forêt amazonienne, est menacée par des trafiquants de bois au Brésil.
Une association de vidéastes indigènes a diffusé lundi 22 juillet, par l’intermédiaire de l’ONG Survival International, une vidéo d’images rares des Awa, une tribu isolée de la forêt amazonienne menacée par des trafiquants de bois.
La vidéo de près d’une minute filmée dans l’État du Maranhao (nord-est du Brésil) montre un jeune homme torse nu, colliers marron autour du cou et machette à la main, regarder autour de lui et s’éloigner de la caméra lorsqu’il sent une présence étrangère, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
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