Gérard Miller : « Comme Pétain en 1940, ce que l’on nous dit aujourd’hui, c’est : fini de jouir » - •27 nov. 2020 / Regards
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Selon une étude, 21 % des Français seraient en état dépressif, soit deux fois plus que fin septembre, selon CoviPrev, une enquête nationale de Santé publique France. L’état psychique des Français est-il pris au sérieux ? Gérard Miller, psychanalyste, est l’invité de #LaMidinale.
Sur l’état dépressif de la société française
« Le confinement 1 et le confinement 2 n’ont rien à voir. »
« Dans le confinement 1, il y a eu beaucoup des souffrances et nul ne saurait les minimiser. Mais pour des millions de personnes, aussi paradoxal que ça a pu apparaitre, était plutôt un moment agréable d’un point de vue psychologique. »
« Dans le confinement 1, pour l’immense majorité des patients que j’avais au téléphone, j’étais frappé de voir que les gens étaient plutôt heureux. Et surtout ils pensaient au monde d’après, comme un monde meilleur où on tirerait les leçons de cette pandémie et du reste : produire plus près, avoir des médicaments sans les faire venir de Chine, travailler moins… »
« Ce confinement numéro 2 est totalement différent. Je vois les gens - y compris sur le divan - être beaucoup plus malheureux psychologiquement avec un sentiment d’avenir bouché. Et je crois que le gouvernent contribue à ça. »
« Il s’agit d’abord d’une détresse individuelle, d’abord. Les gens ont le sentiment d’être abandonnés. »
« Nous sommes lâchés par nos idéaux. »
« C’est une période psychologiquement dépressive parce qu’il n’y a plus la possibilité de croire que l’expérience douloureuse que nous traversons sera un temps soit peu prometteuse. »
« Cette période psychologiquement dépressive me rappelle la période de 1940. En 1940, au moment de la défaite, les français ont eu le sentiment qu’ils étaient lâchés de toute part (…). Pétain considérait que les souffrances qu’enduraient les Français étaient essentiellement dues qu’on avait pris trop de plaisir. Pétain était celui qui disait : fini de jouir. Est-ce que vous n’êtes pas sensible au fait que c’est exactement ça qu’on nous dit aujourd’hui. »
« Comme en 1940 on nous explique qu’il y a une culpabilité de notre part. Il y a quelque chose qui va dans le sens de la dépression. »
Sur les conséquences économiques, sociales et culturelles de la crise sanitaire
« Pour un certain nombre de gens, cette crise est une aubaine. Il y a un enrichissement insensé d’une poignée d’individus. »
« La dépression que nous connaissons aujourd’hui n’est pas seulement liée à la situation économique même si elle est une donnée essentielle. »
« Les étudiants sont par exemple à bout de souffle parce qu’ils vivent dans des conditions précaires, qu’ils n’ont plus la possibilité d’avoir ce rapport au savoir qui est un soutien dans l’existence : nous apprenons aussi pour aller mieux, pas seulement pour aller au boulot. »
« Je comprends la mobilisation des catholiques. Il y a un tel besoin de croire en ce moment, que la religion va faire un bon en avant et les églises vont se re-remplir. »
« Dans la période d’avant le Covid il y avait encore la possibilité de se raccrocher à quelques espérances. »
« Ce système s’accroche à lui-même et il ne faut pas sous estimer la peur des bien-pensants. »
« Tout est fait aujourd’hui pour que nous oublions nos espérances du premier confinement. Que nous oublions le monde d’après. »
« Je crois à l’effet d’aubaine de cette crise : certains de nos gouvernants ont intérêt à maintenir le plus longtemps possible cet état d’esprit collectif qu’on voudrait qu’on ait : avoir peur et se sentir coupable. »
« Le grand slogan du moment c’est : ne bougez pas. Sauf pour aller bosser. »
Sur la possibilité d’isoler des cas positifs au Covid
« On nous dit tester, tracer, isoler et comme on n’arrive ni à tester ni à tracer, on va isoler. »
« L’isolement va dans le sens de ce rêve d’un peuple qui ne sortirait que pour aller bosser. »
« L’isolement c’est faire en sorte qu’il n’y ait plus de collectif. ON ne peut plus manifester ni mener d’action collective. »
« L’isolement c’est l’ambition profonde de l’idéologie dominante c’est-à-dire de faire de nous des particules élémentaires séparées les unes des autres. »
Sur l’absence de prise en compte de la santé psychique des Français
« Nous vivons dans une société qui sous estime la santé psychique. »
« On parle de la destruction de l’hôpital public mais il y a un nombre incroyable de fermetures de services psychiatriques en France. »
« Notre société considère la santé psychique comme secondaire. »
« Il faut au maximum sortir en respectant les règles mais en étant furieux de les respecter. »
« Il faut garder en soi le sentiment de révolte. »
Sur l’alternative possible en 2022
« Je crains de ne pas pouvoir dire que la conséquence de cette gestion malheureuse ou complexe de la crise et plus généralement la façon dont ce gouvernement se conduit, c’est-à-dire liberticide, que ça aura comme conséquence que nous allons changer. »
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Beaucoup d’appels et de tribunes circulent à gauche et chez les écologistes depuis quelques semaines. La crise sanitaire et politique peut-elle favoriser, à gauche, l’émergence d’une alternative politique ? Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques, est l’invité de #LaMidinale.
Sur le contexte et les alternatives possibles
« On a vécu une période inédite donc il n’y a pas vraiment de règle que l’on pourrait appliquer historiquement sur les conséquences politiques de ce type de pandémie. »
« Le diagnostic de la crise s’est orienté vers la mise en cause du système et des dérives du système libéral. Reste à savoir si ce diagnostic sera partagé dans la société - ce qui n’est pas du tout sûr. »
« Idéologiquement, il y a une fenêtre d’opportunités pour la gauche de contrer l’idéologie dominante et libérale qui est enracinée dans la société - même si elle est très contestée. »
« Cette période post-crise peut ouvrir du possible mais elle peut aussi ouvrir le pire. »
« Je ne suis pas sûr que la crise ouvre une espèce de reviviscence du clivage gauche/droite - mais une reconflictualisation peut-être. »
« La critique des élites peut être un ferment de politisation de la crise mais par forcément du clivage latéral gauche/droite. »
« On peut penser que cette crise va faire le jeu des populismes - même si je n’aime pas trop l’expression. La France insoumise veut s’appuyer sur cette crise et - même si je ne les mets pas en parallèle - Marine Le Pen va rebondir sur cette crise parce qu’elle caractérise la faillite des élites. L’extrême droite va prospérer avec l’imaginaire complotiste qui va derrière. »
Sur les appels et autres tribunes à gauche
« Il y a eu une petite dizaine de tribunes et d’appels ces derniers jours. »
« L’appel des 150 personnalité de gauche d’aujourd’hui est très très œcuménique. »
« Toutes les initiatives qui visent à éclater ce qui est figé sont intéressantes. »
« Ce qui manque dans ces initiatives, c’est une méthodologie. Elles sont parfois incantatoires. »
« Ce qui est intéressant, c’est d’identifier les points de convergences et de divergences. Tout ça demande à être très précis. Ça demande des garants et des méthodes. Pour le moment, tout ça reste assez vague. »
« Il y a une accélération du calendrier : on va être très vite dans la présidentielle. »
« Il y a un certain nombre d’acteurs de la société civile qui se disent que c’est maintenant qu’il faut agir parce qu’après, il sera trop tard. »
« Les acteurs de la société civile pensent que si la pression sur les appareils politiques n’est pas externe, rien ne va se passer. Tout ça a été accéléré avec la pandémie. »
« L’un des effets du confinement, c’est que le temps politique s’est arrêté et qu’ils se sont mis à réfléchir. »
Sur la bataille du leadership à gauche
« Depuis les dernières élections européennes, les écologistes estiment avoir pris l’ascendant. Et de son côté, la France insoumise n’a pas renoncé à vouloir renoncer d’incarner le changement. »
« On a très bien vu ces derniers jours, dans l’attitude de Jean-Luc Mélenchon, qu’il est candidat à la prochaine élection présidentielle. Il n’y a pas l’ombre d’un doute. »
« Mélenchon a changé de méthode : il est moins conflictuel et veut apparaitre plus respectable. »
« Pour Yannick Jadot, c’est plus compliqué parce qu’il y a Nicolas Hulot et qu’il est moins reconnu par son organisation. »
Sur les élections municipales
« D’un côté, on a eu des expériences intéressantes, localement, de dépassement des affiliations partisanes (…) avec des alliances à géométries variables qui peuvent être des laboratoires d’union de la gauche et, d’un autre côté, les élections municipales pour les partis, c’est très important parce que c’est les places et le financement. »
« Les partis politiques cherchent à être pragmatiques. C’est leur survie qui est en jeu. »
« Il faut une décomposition, peut-être une explosion du système politique, et ce n’est pas les municipales qui vont le favoriser. »
« Le faux premier tour des municipales aura peut-être servi de primaire dans certains endroits pour qu’il y ait une offre politique différente si on retourne au premier tour. »
« Il pourrait y avoir de nouvelles listes de premier tour ne serait-ce que parce que certaines listes n’auront pas les ressources financières suffisantes pour repartir en campagne au premier tour. »
Sur Jean-Luc Mélenchon
« Jean-Luc Mélenchon a un gros avantage : il est incontesté dans son camp avec un programme qui apparait encore actuel. Tous les autres ont un problème de leadership. »
« Soit la gauche non mélenchoniste arrive à s’organiser et faire pression en exerçant une vraie concurrence sur Jean-Luc Mélenchon, soit Jean-Luc Mélenchon apparaitra comme le pôle de stabilité à gauche. »
« Mélenchon incarne une stabilité, une continuité et une présidentialité. »
« La carrière de Mélenchon est un yoyo, elle rebondit tout le temps. Il peut rebondir parce qu’il a beaucoup d’atouts dans son jeu. »
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Abdrrahim Jerkech il y a 2 jours
moi je trouve que le programme des insoumis le plus cohérent est me convient parfaitement
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Pour Eric Coquerel, député de la France insoumise, le gouvernement n’est pas à la hauteur de la crise et des enjeux à venir. Il redoute le retour aux vieilles recettes et en appelle à la dissolution de l’Assemblée nationale. Il se dit « prêt à gouverner ». Il est l’invité de #LaMidinale.
Sur les quartiers populaires
« L’épidémie et le confinement exacerbent les inégalités et les discriminations. C’est vrai dans les quartiers populaires mais c’est aussi vrai dans le monde du travail. »
« Beaucoup de jeunes sont obligés d’aller travailler pour des plateformes uberisées avec les risques que l’on connait. »
« Le gestes barrières sont bien respectés en Seine-Saint-Denis, contrairement à ce qu’on raconte. »
« Ça fait des années que le rapport avec la police s’est dégradé. »
« Je ne sais pas si une révolte peut démarrer mais la colère n’est pas confinée. »
Sur la gestion de la crise par l’exécutif
« Emmanuel Macron n’a pas été à la hauteur. La crise n’a pas été anticipée. »
« La France a le taux de tests par habitants parmi les plus faibles de tous les pays occidentaux. On est vraiment à la ramasse. »
« On a perdu toute souveraineté sanitaire. »
« On a l’impression que l’Etat se défausse sur les initiatives individuelles. Ça pose la question de l’égalité républicaine. »
« On ne voit pas au gouvernement quelque chose qui se mette en action. »
« S’ils maintiennent la date du 11 mai pour des raisons économiques, je crains le pire : non pas une deuxième vague, mais une continuité de l’épidémie. »
Sur la mobilisation sociale
« J’appelle à ce que le mot d'ordre principal de la mobilisation du 1er mai soit : personne au travail sans masque. »
« C’est aux salariés de décider. »
Sur la dissolution de l’Assemblée nationale
« Emmanuel Macron est tenté par l’union nationale. Un peu comme Sarkozy en 2008. »
« J’imagine mal que celui qui nous a mis dans le mur soit celui qui nous en sorte. »
« La solution ne peut pas d’attendre 2022, donc c’est le retour au peuple. »
« La dissolution est quelque chose de politiquement plus atteignable que la démission du président de la République. »
« Si on renvoyait la parole au peuple sur une future majorité parlementaire peut-être qu’on subvertirait un peu la question de la Vème République en mettant les législatives en priorité. »
« La dissolution est un mot d’ordre plus réaliste. »
Sur l’alternative post dissolution
« On est prêt à gouverner. »
« On est sur une stratégie de fédération populaire. »
« On pourrait imaginer un nouveau Front populaire avec les formations politiques qui sont d’accord avec la rupture intégrale avec le monde d’avant. »
« Tous ceux qui sont d’accord avec l’idée qu’il faut revenir à une souveraineté industrielle, sanitaire qui nous permette de rompre avec le grand déménagement du monde, avec le libre échange, avec la planification écologique et la VIème République : ça ressemble un peu à l’avenir en commun et c’est à mettre en discussion avec d’autres pour en faire un prochain programme gouvernemental. »
Sur le « travailler plus »
« Je pense qu’il faut aller vers les 30 heures hebdomadaires. »
« On a l’occasion d’ouvrir une nouvelle voie et cette voie ne peut pas être celle de la productivité, du travail à tout prix ou des mêmes qui s’en mettent plein les poches. »
« Le 11 mai, la principale préoccupation des français c’est d’abord de garder leur santé. C’est aussi d’être déconfiné et de pouvoir retrouver une vie normale. »
« De ce que je sens, les gens se disent que le confinement fait qu’il y a moins de pollution, fait qu’on retrouve des choses qu’on n’avait plus vécu depuis longtemps. »
Sur la question de la souveraineté
« Ce qui me parait fondamental avant tout, c’est que le peuple soit souverain. »
« Globalement dans le monde, l’Etat-nation reste le cadre premier de la souveraineté. »
« L’Union européenne, c’est une manière de contourner la souveraineté et d’imposer l’austérité. »
« Je crois que tout part de la souveraineté. »
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Depuis quelques semaines, la députée insoumise Caroline Fiat a repris du service comme aide-soignante au Centre Hospitalier Régional Universitaire de Nancy. Elle ne voulait pas le faire savoir mais le préfet en a décidé autrement. Elle est restée discrète sur sa prise de poste et prend la parole pour la première fois dans #LaMidinale.
Sur la prise de poste à l’hôpital
« J’aurais préféré que ça ne sache pas [la prise de poste à l’hôpital]. »
« Quand j’ai signé mon contrat, on m’a rappelé que j’étais tenue à un droit de réserve et de confidentialité - ce qu’on ne m’aurait pas rappelé si j’avais été médecin. On m’a bien rappelé que j’étais aide-soignante. »
« Aujourd’hui, le directeur de l’hôpital m’a confirmé que je pouvais témoigner. »
« Ce soir, je fais ma dernière nuit et c’est la raison pour laquelle je veux témoigner. »
« Je suis dans un service de réanimation et il faut être très concentré. Je ne suis pas pour les caméras de télévision dans nos services. »
Sur la pénurie dans l’hôpital
« Le directeur du CHRU de Nancy avait tiré la sonnette d’alarme à temps donc on n’a pas eu de problème particulier. »
« J’ai un problème avec la prime promise pour les personnels soignants par le gouvernement : c’est bien mais je préférerais qu’on valorise les salaires tout de suite. »
« On arrivait à l’hôpital la boule au ventre et la première chose que l’on faisait, c’était d’aller voir le stock de sur-blouses. »
« Une nuit, on a vu le stock de FFP2 diminuer donc on a fait gaffe à ne pas trop en dépenser. On a maintenu le masque pendant 24 heures. »
« Quand on l’ouvre, c’est plus pour nos patients que pour nous-mêmes. »
Sur les applaudissements à 20h
« On reste persuadé que, d’ici quelques semaines, on redeviendra les feignantes qui ne répondent pas assez rapidement aux sonnettes. »
« Je n’arrive pas à me persuader que tous les gens qui applaudissent à 20h seront demain dans la rue si besoin est. »
Sur le mépris social et le métier d’aide-soignante
« On m’a reproché de ne pas sauver des vies mais de torcher le cul des mémés. »
« Une aide-soignante en service de réanimation, elle aide l’infirmière, elle fait des gestes techniques et masse les personnes. »
« Ce mépris par rapport à ma profession est dégueulasse. »
« À l’Assemblée nationale, on s’est beaucoup moqué de moi quand, très tôt, j’engueulais mes collègues qui ne respectaient pas les gestes barrières. »
« Quand l’Assemblée est devenue l'un des premiers clusters, j’ai reçu des messages de quelques personnes pour me dire qu’ils regrettaient de s’être moqués de moi. »
« On m’écoute quand j’ai quelque chose à dire. »
« On préférera toujours appeler un député médecin ou un sachant plutôt que moi, aide-soignante. Les habitudes restent. »
Sur les moqueries de la macronie
« Je n’ai rien à faire de leurs excuses. Ça serait très malvenu d’ailleurs. J’attends des actes. »
« Emmanuel Macron a dit qu’il y aurait un avant et un après Covid. Il y aura aussi une Caroline Fiat avant et après Covid. »
Sur la fin de vie en période de Covid-19
« Il y a un protocole qui fait que personne ne peut voir le défunt donc c’est nous qui mettons la personne dans la housse, qui la fermons et la scellons. C’est une horreur. »
« J’ai du fermer la housse d’un monsieur en me disant que je serais la dernière à le voir. Je ne suis pas de sa famille et je ne le connais pas. Il y a sans doute des gens qui auraient aimer lui dire au revoir une dernière fois. Il n’avait pas de bijou. Rien. J’étais traumatisée en me disant qu’il faudrait peut-être lui mettre son alliance. Je l’ai très mal vécu. Je me suis sentie obligée de parler à ce monsieur en lui expliquant que sa famille l’aimait très fort mais qu’à cause du Covid, sa famille ne pouvait pas être là. »
« Je ne veux plus jamais revivre ce que j’ai vécu en ayant remis ma blouse. »
Sur le retour à l’Assemblée
« Maintenant, ils ont intérêt à me prendre au sérieux parce que sinon, ils vont manger. »
« Il y a des responsables à ce que l’on vit aujourd’hui. »
« J’ai rendu un rapport accablant en mars 2018 sur les Ehpad et rien n’a été fait depuis en deux ans à part commander deux autres rapports pour faire oublier le mien. »
« Il y a eu du retard au sommet de l’Etat et ça se réglera quand je reviendrai à l’Assemblée nationale. »
Sur la gestion de la crise par Emmanuel Macron
« Je suis en colère parce qu’ils n’acceptent pas mon aide. »
« J’ai toujours cette impression de mépris. »
« Ils ont choisi Jérôme Guedj pour faire une mission sur les personnes âgées. Je remarque que c’est encore un énarque et sans doute n’a-t-il jamais mis un pied dans les Ehpad. »
« Je ne crois pas à leur unité nationale. »
« Emmanuel Macron a mis tellement de garde-fous sur le déconfinement du 11 mai que je n’arrive pas à y croire. »
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Demain, l’université et la recherche s’arrêtent. Les universités et les laboratoires se mobilisent contre la précarité, la loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche et et contre la réforme des retraites. Déborah Guy, doctorante à l’EHESS et Samuel Hayat, chercheur en sciences politiques au CNRS, sont les invités de #LaMidinale.
Pour aller plus loin :
https://universiteouverte.org/
https://precairesdelesr.wordpress.com/
Sur l’arrêt de la recherche et des universités
« On lance un appel à l’arrêt. C’est un appel au refus des conditions de travail actuelles de l’enseignement supérieur et de la recherche. »
« C’est un appel à la grève reconductible de manière à marquer notre désaccord. »
« En gros, c’est l’idée de ‘on se lève, on se casse’. »
« Il y a un niveau de précarité dans l’université qui s’étend à tous les rôles et les statuts qui ont atteint un niveau inacceptable et ingérable. »
« Notre mobilisation s’inscrit dans la continuité d’une lutte qui a commencé le 5 décembre dernier et qui continue le 5 mars qu’on veut amplifier dans les universités et les établissements de recherche. »
Sur la néolibéralisation de l’université et la « prévarication »
« Il y a une compétition généralisée et une sur-sélection dans l’université qui passe par une précarisation des statuts. »
« La plupart des enseignements qui sont donnés à la fac sont donnés par des précaires dans le cadre le plus souvent de vacations où on est payés à la tâche. »
« La mise en compétition généralisée va accroitre la sélection sociale de l’université. »
Sur la fin de l’université publique
« On voit une pression démographique de plus en plus forte qui a démarré en 2012 et qui ne va pas s’arrêter avant 2029. »
« L’université ne tient que sur la précarisation des contrats. »
« Les TD [travaux dirigés] sont surchargés, les amphithéâtres sont dépassés. »
« Les conditions sont de pire en pire. »
« Il y a une demande de formation et on n’a pas les moyens de le faire correctement. »
Sur les promesses de la ministre Frédérique Vidal
« Il y a de la part de ce gouvernement et des gouvernements précédents une logique qui consiste non pas à détruire les universités ou la recherche publique mais à modifier fondamentalement son fonctionnement. »
« Il s’agit de mettre en place une logique de différenciation. »
« Avant d’être ministre, Frédérique Vidal était membre d’un lobby qui s’appelle la Coordination des Universités de Recherche Intensive de France qui est une association qui regroupe les présidents des universités d’élite sur lesquelles se concentrent tous les financements. Ces gens-là ne veulent pas la fin des universités mais des universités à deux vitesses : des universités de masse d’un côté et de l’autre 10% d’universités sur lesquelles vont se concentrer les moyens et l’ensemble de la recherche. »
Sur les conditions de travail et les négociations avec le ministère
« Il y a quasi 50% des étudiants qui travaillent à côté de leurs études. Avec la sélection massive, les étudiants se retrouvent dans des filières qu’ils n’ont pas choisi. »
« On est dans des conditions de rémunération qui sont littéralement inacceptables. On commence nos thèses sans financement. »
« On est obligé aujourd’hui pour pouvoir devenir un professionnel de l’enseignement ou de la recherche, de passer par des conditions de précarité extrême. »
« Si on veut faire ces métiers-là, c’est parce qu’on tient à la recherche et au travail de transmission. »
« Les doctorant-es sont une main d’oeuvre corvéable à merci pour faire tenir l’université qui est à bout de souffle. »
« On est face à des travailleurs et travailleuses qui sont sinistrés à tous les niveaux. »
Sur la vocation de la recherche
« Le ministère dit qu’il faut renforcer l’attractivité des métiers de la recherche. Pour un poste de maitre de conférence, vous avez entre 50, 100 et 150 candidats. »
« Le métier, malgré les difficultés, malgré les conditions de travail et de rémunération, il y a une envie qui est énorme de l’exercer. »
« On ne peut pas être dans une logique où les gens se sacrifient et se transforment en exploiteurs de précaires. »
Sur le climat dans les universités
« Je pense qu’il faut être performatif : la mobilisation va prendre. »
« Les chercheuses et les chercheurs, les personnels administratifs de l’université sont particulièrement touchés par la réforme des retraites. »
« La baisse de nos pensions va être entre 25 et 30% selon les catégories de personnels. »
« Il faut retirer la réforme des retraites. »
« Il y a un projet global de société : l’idée c’est de mettre fin à des logiques de sécurité sociale, de service public et de les remplacer par un système de marché généralisé. »
Sur les violences policières et les intimidations à l’université
« La lutte prend surtout au niveau des personnels les plus précaires mais on a besoin du soutien des personnes qui prennent moins de risque. On a besoin d’une solidarité inter-statut de manière à collectiviser et minimiser les risques. »
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RICHA Roland il y a 22 heures
La marchandisation de l'enseignement supérieur entraîne la prolatisation du corps enseignant et des chercheurs.
Tous ensemble pour éradiquer le Macronavirus.
Transcription :
...
processus de bologne fin 1990 ... néolibéralisation mettre tout le monde en compétition généralisée accroit la sélection sociale ... normalisation généralisée, recherche qui va dans les clous, standardisation contre la diversité des recherches et des objets des recherches ... la ministre vient d'un lobby pour imposer une université à deux vitesses, ... la rech sur coronavirus était délaissée ... au bout du sacrificiel /burnout, précarisation, ...
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Aujourd’hui s’ouvre le débat parlementaire sur la réforme des retraites. Alors que la commission spéciale des retraites n’a pas eu le temps d’examiner l’ensemble des 65 articles du projet de loi, plus de 40.000 amendements ont été déposés… et doivent être débattus à l’Assemblée nationale. Clémentine Autain, députée LFI de la Seine-Saint-Denis et co-directrice de Regards, est l’invitée de #LaMidinale.
Sur les amendements de la France insoumise
« La procédure accélérée empêche l’étude du projet de loi. »
« Nous n’avons pas eu le temps d’étudier les 65 articles de la loi en commission. »
« Le gouvernement est le premier responsable d’avoir, d’emblée, dit “nous n’irons pas jusqu’au bout du texte en commission”. »
« Notre stratégie parlementaire fait écho aux mobilisations sociales de la rue. »
« Notre méthode - qui a consisté à déposer des amendements de manière systématique - a permis de parler du fond. »
« Nos interlocuteurs ont été très mous. »
Sur la possibilité du recours au 49.3
« Ça sera le choix du gouvernement : on est opposé au 49.3 et au texte de loi. »
« Si le gouvernement recourait au 49.3 ça ne ferait qu’apporter de l’eau au moulin de la colère dans le pays. »
Sur le débat parlementaire
« Pour être très honnête, nous ne sommes pas dans une logique de faire changer le texte (…). On est, en bloc, opposé au texte. »
« Le modèle que nous propose ce gouvernement est injuste et consiste à faire travailler plus longtemps pour contraindre les budgets publics. »
« Le seul objectif, c’est de réduire la voilure de la dépense publique conformément à la règle d’or de Bruxelles. »
« Il va y avoir autant de régimes que de générations. »
« Il n’y aura pas de régimes spéciaux mais il y aura des régimes spécifiques. »
Sur le texte de loi
« On a déposé de nombreux amendements sur la pénibilité qui ont tous été rejetés. Nos marges de manœuvre sont très faibles. »
« Ce texte de loi est un texte à trous. »
« Même sur les questions des pensions de réversion, on n’y voit toujours pas clair. »
« L’indicateur du ”revenu d’activité moyen” ne veut rien dire. C’est un indicateur qui n’existe pas. »
« Les travaux de la commission parlementaire sur la réforme des retraites ont été tristement fascinants : les députés de la majorité avaient un dogme intangible - la règle d’or des 3% - mais surtout ils n’étaient pas préparés. On est face à une bande de pieds nickelés qui sont incapables de nous dire comment on va calculer ses points et donc sa retraite demain. »
« Comment ont-ils pu travailler pendant deux ans et nous poindre un texte aussi flou ? »
Sur le lundi noir dans les transports et les mobilisations
« Ce qui est impressionnant, c’est la durée et l’ampleur de la mobilisation. »
« Le gouvernement a réussi à mettre en colère tout le monde (…) c’est des secteurs très divers de la société qui sont mobilisés et en colère. »
« On est face à une équipe gouvernementale très entêtée, technocratique, qui a décroché de la majeure partie de la société. Et ça, c’est très dangereux. »
« Je rêverais qu’on ait une grève générale reconductible. »
« Je ne dirais pas que la mobilisation est finie : ça peut tout à fait repartir et plus fort encore. »
Sur le référendum
« Référendum et mouvement social ne sont pas incompatibles. »
« Nous avons utilisé les leviers disponibles sur un plan institutionnel et nous défendons une motion référendaire, à l’Assemblée nationale, avec l’ensemble des groupes d’opposition de gauche. »
« Nous réfléchissons au dépôt d’une motion de censure : pour l’instant, les socialistes ne veulent pas la signer tout de suite mais ils ne sont pas contre le principe (…). Il y aura aussi un recours déposé au Conseil constitutionnel - si le texte devait être voté. »
Sur l’alternative politique
« La question qui se pose à nous c’est la question de la perspective politique. »
« Il faut bâtir une espérance (…) il faut une espérance de transformation sociale et écologique. »
« À deux ans d’une élection, on ne voit pas toujours bien clair quelle sera la situation exacte : Macron sera-t-il empêché ou pas ? »
« Peut-être qu’Emmanuel Macron peut se retrouver dans la même situation que François Hollande à ne pas être en capacité de se représenter. »
« Dans la gauche sociale et écologiste, tout n’est pas encore calé non plus : il y a des tensions, il y a des contradictions, il y a des histoires différentes. »
« Il y a plein de choses qui rendent très difficile le chemin que je souhaite c’est à dire qu’on arrive à des convergences qui permette d’aboutir à une candidature de rassemblement social et écologiste, en 2022. »
« Il y a une convergence à l’Assemblée nationale contre le projet de réforme de retraite. C’est un premier pas. La culture commune est en train de se mettre en place. »
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Le média en ligne Reporterre, quotidien de l’écologie, publie un ouvrage collectif L’écologie du XXIème siècle aux éditions du Seuil. Alors qu’Emmanuel Macron annonce faire de l’écologie le « combat du siècle », quelle crédibilité écologique peut-on accorder au gouvernement ? Hervé Kempf, rédacteur en chef de Reporterre, est l’invité de #LaMidinale.
Sur la crédibilité écologique d’Emmanuel Macron
« Les éditorialistes de la presse aux mains des oligarques y croient encore [au tournant écologique du quinquennat]. »
« Le tournant vert est une formule employée par des commentateurs politiques pour s’occuper l’esprit. »
« Il y a une opération de communication évidente de la part d’Emmanuel Macron. »
« Non seulement il n’y a pas de vraie politique écologique mais il y a en plus une régression en matière de politique écologique dans ce pays. »
« L’office de la biodiversité se retrouve avec des moyens inférieurs par rapport à ce qu’il avait. »
« L’office national des forêts se retrouve en voie de privatisation et est orienté vers une productivité maximale et non pas vers une approche écologique. »
« Le détricotage du droit de l’environnement qui se fait discrètement affaiblit la protection de l’environnement. »
Sur la politique de ‘réparation’ du gouvernement
« On n’est pas dans une attitude d’opposition systématique, on est journaliste : on constate, on observe. »
« La prise en compte de l’élévation du niveau de mer me parait raisonnable. C’est à peu près le seul point positif. »
« Elisabeth Borne a annoncé que les fonctionnaires prendraient moins l’avion : c’est une très bonne chose mais comme le dit Karima Delli [eurodéputée EELV], si on veut vraiment lutter contre l’avion - ce qui est une nécessité absolue - il faut augmenter le prix du kérosène et arrêter la politique d’extension des aéroports. »
« Il faut développer les trains de nuit. »
Sur la convention citoyenne pour le climat
« À Reporterre, on a une attitude d’observation et de journalisme critique. »
« On a regardé l’élaboration de la convention citoyenne pour le climat avec un certain scepticisme en se rappelant d’ou ça venait : c’est une idée lancée par Emmanuel Macron et Cyril Dion à un moment où le gouvernement s’est senti menacé et affaibli par les gilets jaunes. »
« Il y a quand même dans le dispositif mis en place des mécanismes intéressants : permettre à des gens comme vous et moi de réfléchir ensemble à un sujet en ayant des vrais débats et délibérations. »
« La grande inquiétude que j’ai c’est que ça serve la communication d’un gouvernement qui n’a pas pas de vraie approche écologique. »
« Ces citoyens vont faire des propositions mais ces propositions, pour beaucoup, sont déjà connues et pourraient déjà être mises en oeuvre. »
Sur l’invasion du siège BlackRock
« En tant que je journaliste, je n’ai pas à juger du mode d’action. »
« On est très attentif à tous les modes d’action. »
« Le discours des jeunes et moins jeunes qui ont mené cette action nous parle beaucoup : ils disent que ce que fait le capitalisme et les institutions financières est désastreux et créé des dégâts, nuisances et dommages qui sont très considérables par rapport à quelques malheureux tags. »
« On n’a pas vu les éditorialistes manifester le même outrage et horreur quand les LBD étaient tirés sur les gens dans les rues de manière inconsidérée. »
« Face à la violence extrême, le tournant autoritaire que prend le capitalisme, est-ce que les outils de la non violence sont suffisants pour endiguer cette volonté brutale d’imposer le néolibéralisme alors qu’il y a des défis écologiques sidérant et qu’il y a une injustice sociale insupportable ? »
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Recours à 29 ordonnances, procédures accélérées : le débat sur la réforme des retraites se tend. Les parlementaires s’inquiètent de la volonté du gouvernement de passer en force. Et peut-être de recourir au 49.3. Sébastien Jumel, député PCF et membre de la commission spéciale retraite, est l’invité de #LaMidinale.
Sur le congé pour deuil d’un enfant
« Ils ont fait une connerie sans nom. »
« Être député, c’est avoir du cœur. C’est être capable de réagir avec ses tripes. »
« Ils ont une calculette à la place du cœur. »
« Ils vont prendre cher avec cette histoire. »
« On savait que les marcheurs était des Playmobils, maintenant on sait que ces Playmobils n’ont pas de coeur. »
« Ils n’ont aucun ancrage et aucun sens des réalités. »
« Dans les ministères, ce sont les administrations qui décident. Il n’y pas d’arbitrage politique. »
Sur le rôle des oppositions dans la réforme des retraites
« Notre rôle est de faire entrer la colère dans l’hémicycle, de faire entrer la vraie vie. »
« L’espérance de vie en bonne santé n’est pas la même lorsqu’on est ouvrier dans une verrerie, décortiqueuse de Saint-Jacques, trieuse de verres, que lorsqu’on nage dans le luxe, le calme et la volupté des hautes études et des boulots fortement rémunérés. »
« Ce projet va pénaliser la France qui travaille, va aggraver les inégalités hommes/femmes et rendre illisible le calcul de sa propre retraite. »
Sur la dénonciation de l’obstruction de l’opposition
« L’obstruction vient du gouvernement : recours à 29 ordonnances, procédures accélérées. »
« J’ai bien peur qu’ils n’aient recours à l’autoritarisme ultime du 49.3. »
« On utilise les armes qui sont à notre disposition. »
« On veut les contraindre à discuter du fond. On veut les obliger à répondre aux questions auxquelles ils ne répondent pas. »
« Dans aucune profession de foi des députés La République En Marche, il n’était indiqué qu’on travaillerait plus longtemps et qu’on partirait plus tard à la retraite. »
« Notre rôle est dans prendre les députés La République En Marche en flagrant délit de mensonge, en flagrant délit de turpitude et on le fait par tous les moyens. »
Sur l’usage potentiel du 49.3
« Ça serait un tournant majeur du quinquennat. »
« Emmanuel Macron passerait en force contre 61% des Français et la quasi totalité des organisations syndicales. »
« Il y a de l’espoir, notamment qu’on soit demain en responsabilité pour retirer ce projet avant qu’il ne se mette en œuvre. »
« Il faut envoyer un message à Emmanuel Macron aux municipales. »
Sur la proposition de réforme des retraites du PCF
« Il nous appartient de développer des arguments solides. D’abord pour dire que notre système n’est pas un déficit et qu’il y a des solutions pour le financer : réduire les exonérations patronales, travailler sur l’égalité hommes/femmes, expliquer que, quand on supprime des emplois publics, on aggrave le déficit. »
« Le sens de la vie, c’est de s’épanouir au travail mais la retraite doit être un second temps de vie : pour s’engager dans la vie associative, pour être utile à la vie associative, prendre soin de sa famille, pour voyager. C’est projet de société contre projet de société. »
« Le sens de la libération de l’homme, c’est de travailler moins, de travailler mieux et de vivre plus longtemps en bonne santé. »
Sur la 9ème journée interprofessionnelle
« Je sais que les jours de grève pèsent lourd sur les feuilles de salaire. »
« La mobilisation unitaire, la fraternité retrouvée, la dignité d’une certaine manière de manifester me dit que nous avons déjà gagné parce que le peuple prend conscience que face aux puissants, face à ceux qui veulent les écraser, la seule dignité réside dans la capacité à résister. »
Sur le rassemblement de la gauche
« J’adore François [Ruffin], j’aime la manière dont Clémentine [Autain] agit comme parlementaire et je pense que le peuple de gauche attend de nous qu’on mette l’accent sur ce qui nous rassemble et qu’on soit fort de notre diversité. »
« Le peuple de gauche attend de nous qu’on soit en situation de crédibiliser l’idée que nous sommes une alternative. »
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Une nouvelle journée de mobilisation doit avoir lieu demain contre la réforme des retraites. Où en est le mouvement social ? Le gouvernement peut-il encore reculer ? Que peut l’opposition parlementaire ? Quelle issue à la motion de censure déposée par La France insoumise ? Eric Coquerel, député LFI de la Seine-Saint-Denis, est l’invité de #LaMidinale.
Sur les chiffres du chômage
« C’est le meilleur des mondes : c’est ce que nous propose le gouvernement. À en croire le gouvernement, on se demande pourquoi les Français sont mécontents parce que depuis qu’il est là tout va mieux. »
« Je peux vous annoncer que dans les prochains mois, les chiffres du chômage vont encore s’améliorer. Avec les nouvelles règles d’allocation qui vont sortir des centaines de milliers de personnes des ASSEDIC et de Pôle Emploi, il y aura moins de demandeurs d’emploi en France mais il n’y aura pas plus de personnes au travail. »
« C’est pas le chômage qui baisse, c’est les statistiques du gouvernement. »
« Il y a une misère et une colère qui montent dans le pays et le gouvernement fait mine de ne pas l’entendre. »
Sur le climat social
« On exagère pas quand on parle de dérive autoritaire de régime. »
« Il y a une volonté de vengeance contre les salariés en grève. »
« Je voudrais faire un appel : il faut être solidaire jusqu’au bout de ceux et celles qui luttent [et qui se retrouvent convoqués devant des conseils de discipline]. »
« Je vois une colère, une détermination et une combativité toujours aussi forte chez ceux qui luttent. »
« Il y a une combativité très forte mais il y a aussi une tristesse de ne pas y être encore arrivé [à faire céder le gouvernement avec une grève générale]. »
« Il y a une très grande majorité des Français qui sont contre la réforme des retraites et pour le mouvement. »
« Il y a de nombreuses professions qui rejoignent le mouvement : des professeurs, EDF, des plateformes, des jeunes, des avocats, des pompiers… cet effet tâche d’huile n’est pas terminé. »
« La lutte pour le retrait de la réforme des retraites n’est pas terminée. »
Sur Laurent Berger et la « folie collective »
« Je n’ai pas l’impression d’une folie collective, j’ai l’impression d’un régime néolibéral qu’on a rarement vu aussi brutal en France. Macron c’est Thatcher et Blair à la fois. »
« La folie c’est la mise à bas de notre système social. »
« Il y a un climat détestable et Macron met des braises sans arrêt dans le feu. Tout ça va exploser. »
« Traditionnellement, on a toujours veillé à ne pas taper les syndicats (…). Maintenant force est de constater qu’avec l’épisode sur le vrai/faux âge pivot qu’on a fait mine de retirer (…) on peut penser que Laurent Berger a joué un rôle vis-à-vis du gouvernement qui est un rôle d’appui. »
« Sur la conférence de financement, on fait mine que le jeu est ouvert alors que tout est fermé. C’est indécent. »
Sur la motion de censure LFI refusée par le PCF et le PS
« On a redéposé une motion de censure et les autres groupes doivent en rediscuter aujourd’hui. J’espère qu’ils vont accepter. »
« Les droits du Parlement sont bafoués. »
« On a pas compris ce refus du PCF ou du PS. »
« J’ai tendance à penser que le PCF s’est aligné derrière le PS, ce que je trouve dommage. »
« J’espère que tout ça va être réparé aujourd’hui parce qu’il y a un refus unanime des partis de gauche sur cette réforme des retraites. »
Sur la proposition de référendum du PCF
« Le mouvement social pense qu’il peut obtenir le retrait pur et simple (…). En faisant cette proposition, vous anticipez d’un certaine manière l’échec du mouvement social. Moi je pense que le mouvement social peut faire reculer le gouvernement. »
Sur la journée de mobilisation du 29 janvier
« La grève est l’arme fatale des travailleurs. »
« Si ce pays se met trois jours en grève, secteur public et privé, le gouvernement plie. Il ne tiendrait pas plus longtemps. »
« On travaille avec Olivier Besancenot - que je vois beaucoup en ce moment sur les AG - de créer un comité national de soutien qui pourrait mettre sur la table l’idée d’une marche nationale. »
« Il faudrait une marche nationale à Paris avec un million de personnes : ça permettrait d’amplifier le rapport de force en faveur des grévistes. »
Sur l’unité à gauche et la question de l’alternative politique
« Quand on a un mouvement dont le candidat a fait 19% et a échoué à 600.000 voix près, on se pose la question [d’entrer en campagne pour 2022]. »
« Il faut travailler à la création d’une force politique a vocation majoritaire. »
« Le plus urgent, c’est que quelque chose naisse de ce mouvement social. »
« C’est pas parce que vous additionnez dix logos, que vous êtes assuré de gagner. »
« Jean-Luc Mélenchon est le meilleur candidat pour 2022. »
« Notre problème n’est pas d’incarner déjà une candidature pour 2022 (…), mais de faire en sorte que les gens se fédèrent, se rassemblent, s’impliquent : il nous faut une véritable fédération populaire. »
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Mardi, Là-Bas Si J’y Suis fêtait ses 30 ans au CentQuatre à Paris avec près d’un millier de personnes présentes. Émission de radio sur France Inter de 1989 à 2014, Là-Bas Si J’y Suis est aujourd’hui un média en ligne. Daniel Mermet, son fondateur, est l’invité de #LaMidinale.
Sur le journaliste et le militant
« Il existe des journalistes comme nous qui pensent que les journalistes peuvent contribuer à être utiles et à changer les choses. »
« Militant n’est pas un gros mot. Nous, on fait un journalisme engagé. »
« Je fais une grande différence entre journalisme engagé et militant. »
« On fait un journalisme classique c’est-à-dire qu’on respecte les faits et les données. Et le commentaire est libre. Les faits sont sacrés, le commentaire est libre. »
« Le journalisme militant serait le journalisme de quelqu’un qui a une conviction et qui va chercher dans l’actualité quelque chose qui va nourrir et étayer sa prise de position. Je ne suis pas du tout d’accord avec ce journalisme là. Et ça n’est pas ce que fait Taha Bouhafs pour Là-Bas Si J’y Suis. »
« C’est assez curieux que la qualification de journalisme militant tombe toujours sur des gens de gauche. »
« On ne dira jamais de Bernard Guetta ou de Christophe Barbier qu’ils sont militants. Pourtant se sont de vrais militants. »
« La gauche, ça a une signification. Ça n’est pas fini. C’est un repère pour nous même si les choses bouges. »
Sur la genèse de l’émission Là-Bas Si J’y Suis
« Quand on a commencé, on ne savait pas que le mur de Berlin allait tomber. »
« On a fait des reportages qui ont stupéfié la rédaction et la direction [de France Inter]. »
« À France Inter au début, on m’a vu comme un débile léger, un ex soixante-huitard, voire un rouge-brun. On était soutenu par Pierre Bouteiller [ex directeur de France Inter]. »
« On a trouvé cette formule assez vite : plus près des jetables que des notables. Ça a été ça notre ligne pendant trente ans. »
« Je suis né dans la banlieue rouge dans une famille de huit enfants. »
« Les auditeurs, ils se traduisent par des chiffres : ils sont six millions. Ou six millions et demi. Mais ça, ça n’est pas des auditeurs, c’est de la statistique. »
« On a tendance à considérer que les auditeurs ont des questions poser. Nous, on pensait déjà que les auditeurs avaient aussi des réponses. C’est ce qu’on a fait avec le répondeur. »
Sur France Inter
« Aujourd’hui, France Inter vise les CSP+. On est dans le marketing. Les classes populaires, les jeunes, les vieux, ils s’en foutent complètement. »
« France Inter n’est pas une chaine commerciale, c’est la confiscation d’un service public. »
« Radio France est un service public fantastique issu directement de la résistance. »
« France Inter est dirigée par des médiocres. »
« France Inter, c’est un faux succès. C’est du marketing. »
« J’ai entendu un matin une consoeur lancer ce commentaire : ”en attendant Godot”. Mais qui comprend ? France Inter, c’est un entre-soi. »
« Il faut augmenter les budgets de Radio France et en faire un vrai service public. Et que les décisions soient prises autrement, avec les auditeurs notamment. »
« Laurence Bloch [directrice de France Inter] a décidé que plus jamais on ne dirait Là-Bas Si J’y Suis ; que plus jamais on inviterait Daniel Mermet. Je m’en fous. Personnellement, ça ne me fâche pas du tout. »
Sur Là-Bas Si J’y Suis aujourd’hui
« On est beaucoup plus libres aujourd’hui. Peut-être trop. »
« Avant, on était une émission. Maintenant, on est devenu un média. »
« On ne doit des comptes qu’aux abonnés et à l’équipe. »
« Le seul qui nous a précédé et on l’a complètement copié, c’est Daniel Schneidermann [avec Arrêt Sur Images]. »
« J’ai envie qu’on se tourne beaucoup plus vers le public populaire. On est un peu trop enfermé dans les sujets bobo-intello-parigot. »
« Quand les gilets jaunes ont surgi, on n’a pas été surpris. On les connait depuis 25 ans et plus. »
« On a vu un sociocide c’est-à-dire une partie de la société qui a été complètement détruite avec le mépris de la petite bourgeoisie intellectuelle. »
« On nous a appris à parler le langage de l’ennemi. »
Sur la gauche
« La gauche a lâché le peuple. Elle a abandonné le populo. »
« Tous les médias de gauche s’adressent à la bourgeoisie culturelle alors que les médias de droite s’adressent au grand public. On est infoutu de faire des médias de gauche qui s’adressent au grand public. On l’a fait pendant 25 ans. »
« La gauche ne pourra s’en sortir que quand elle retissera ce fil avec le grand public. »
« La gauche a soupçonné les gilets jaunes d’être à l’extrême droite, ils sont antisémites : il y a une espèce d’héroïsation de la classe populaire. Les gens de la classe populaires sont aussi cons que les autres. Il n’y a aucune raison de croire qu’ils sont plus malins. »
« Notre devise, c’est : de défaite en défaite jusqu’à la victoire finale. »
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Transcription : ... ya ce peuple qui a été abandonné, qui est en friche et que certains essayent de rejoindre aujourd'hui. Ruffin essaye. Un type comme gérad filoche a fait un parcours formidable. Il est pédagogue. Il essayent, ils croient encore à l'émancipation. Voilà. ... faire émerger un projet à gauche. lfi a essayé, ça a fait long feu. ...
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Tête de liste dans le 18ème arrondissement, Vikash Dhorasoo revendique de présenter une liste « de gauche » à Paris, aux côtés de l’actuelle conseillère PG Danielle Simonnet. L’ancien joueur de football professionnel est l’invité de #LaMidinale.
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Sur la liste Décidons Paris, menée par Vikash Dhorasso et Danielle Simonnet
« Nous présentons à Paris une liste de gauche, écologiste, sociale, antiraciste, féministe et démocratique. »
Sur la gauche
« La gauche pour moi, c’est la solidarité, l’entre-aide, le collectif ; c’est faire les choses pour les autres de manière désintéressée. Mais c’est aussi faire avec les autres. »
« Nous portons les revendications des gilets jaunes et de la mobilisation actuelle [contre les retraites]. »
« J’étais gilet jaune, je suis dans les grèves, je soutiens tous ces mouvements (…). Ces combats rejoignent le combat municipal parce qu’il s’agit aussi de combattre la politique d’Emmanuel Macron, ce président des riches qui prend aux pauvres pour donner aux riches. »
« Nous sommes les seuls à avoir une liste qui n’est pas tournée vers le capitalisme et la recherche de la croissance à tout prix contrairement à tous les candidats face à nous - EELV qui tend la main à Cédric Villani ou Anne Hidalgo qui a un adjoint à l’urbanisme (Jean-Louis Missika), soutien officiel d’Emmanuel Macron.
« J’ai le sentiment que le PS n’est plus un parti de gauche. »
Sur l’écologie
« Les écolos ont un programme écolo qui ressemble au notre - même si je trouve que, parfois, ils font plus du jardinage que de l’écologie sociale. »
« Notre projet écologique est bien plus radical que celui d’EELV. »
« On ne peut pas défendre la croissance et le capitalisme et en même temps défendre l’écologie. »
« On ne peut pas défendre à la fois le CETA et les traités de libre échange et, dans le même temps, se revendiquer de l’écologie. »
« Il me semble difficile de faire le grand écart : quand on est écologiste, je ne vois pas comment on peut tendre la main à la fois à Cédric Villani et à Danielle Simonnet (…). Cédric Villani n’a rien d’écolo. »
« On doit sortir de nos modes de vie qui sont dangereux. »
Sur le bilan d’Anne Hidalgo et les Jeux Olympiques
« Anne Hidalgo considère que Paris 2024 est la réussite de son mandat. Moi, je pense que c’est son échec. »
« Avec Paris 2024, ça montre que Paris n’appartient plus aux Parisien-nes mais est une carte postale qui appartient au tourisme et aux multinationales qui vont se gaver sur les JO. »
« Sur les JO de 2024, nous proposons un référendum francilien. »
« Je suis contre les Jeux Olympiques de Paris 2024. »
« Pourquoi on ne s’est pas intéressé des gamins des quartiers et aux personnes qui sont dans la précarité ? Pourquoi on attend Paris 2024 pour le faire ? »
« Pour Anne Hidalgo et ses colistiers, l’espace public est un marché. »
Sur les mesures phares de Décidons Paris
« Non à Paris 2024, ça c’est très important. »
« Dans le 18ème, on veut casser le contrat avec la SOGERES (livraison repas des cantines scolaires). »
« Les enfants mangent des repas industriels, en petite quantité, sans vitamines, sous vide, fabriqués dans une cuisine centralisée. Rien n’est bon. »
« Pendant dix ans, mes enfants ont mangé de la mal bouffe dans les cantines scolaires. »
« Il fait refaire du local et du bio, c’est possible. »
« Nous voulons les transports gratuits pour tous les Parisiens. »
« Le 18ème arrondissement est l’arrondissement qui a le moins d’espaces verts par habitant avec moins d’1 m2 par habitant. Nous voulons créer un parc dans le 18ème arrondissent de Paris. »
« Bizarrement, ce sont les arrondissements les plus pauvres de Paris qui ont le moins d’espaces verts. »
Sur les autres candidats à Paris
« Je considère que nous n’avons que des adversaires dans cette élection. »
Sur le second tour de l’élection municipale
« C’est une discussion sur la table à Décidons Paris. Rien n’est validé. Il y aura une vraie discussion et nous prendrons une position commune. »
« Je serai maire du 18ème arrondissement. »
Sur les propos de Jean-Luc Mélenchon sur l’homophobie
« Je condamne toutes les discriminations et je les combats. Je fais confiance à mes potes homosexuels quand ils me disent ce qu’ils tolèrent et ne tolèrent pas. »
« Quelle que soit l’insulte, homophobe, raciste, sexiste, je les combats. »
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Que comprendre de la réforme des retraites et de la mobilisation sociale en cours ? Guillaume Duval, éditorialiste à Alternatives Economiques et co-initiateur du Festival des idées, est l’invité de #LaMidinale.
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Sur le rôle des syndicats « La présidence d’Emmanuel Macron marque une rupture profonde vis-à-vis d’une période où il y avait un consensus droite/gauche sur le fait que sur les sujets sociaux, avant de faire des réformes, il fallait négocier avec les syndicats et laisser les syndicats et le patronat négocier sur les sujets du droit du travail. Emmanuel Macron a balayé ça d’un revers de la main pour imposer une vision jacobine et jupiterienne de la présidence. »
« Ce qui est très impressionnant sur les retraites, après deux ans de concertation, c’est que, d’une part, on a aucun accord des syndicats et, d’autre part, on n’y voit pas clair. »
Sur les régimes spéciaux
« On soutient plutôt la suppression des régimes spéciaux et on soutient aussi l’unification d’un système de retraites entre le public et le privé. »
« Le fait que les règles de fonctionnement du système de retraite entre le privé et le public soient différentes est l’une des causes majeures de division du salariat. »
« Le fait que l’on supprime cette fracture qu’il y a aujourd’hui au sein du salariat me parait un objectif politique absolument central pour reconstruire une alternative au néolibéralisme qui joue beaucoup sur cette opposition pour empêcher toute alternative d’émerger. »
Sur la retraite à points
« Le principe même de la retraite à points est problématique à plusieurs niveaux : il prend en compte de la même manière les rémunérations touchées tout au long de la carrière pour calculer le niveau de la retraite. »
« La fonction sociale d’un système de retraite, c’est de donner aux gens un revenu de remplacement qui soit en rapport avec le revenu qu’il touchait en fin de carrière. Donc il s’agit de punir les gens qui ont un peu mal démarré dans leur carrière. »
« La retraite à points oblige les jeunes à regarder de très près combien ils vont gagner de points parce que c’est ça qui déterminera leur retraite : c’est très mauvais pour la dynamique économique du pays. Ça veut dire que vous dissuadez les jeunes de créer des entreprises, de s’embarquer dans une boite qui démarre, de changer d’orientation. Vous freinez la mobilité dans l’économie et vous freinez l’économie. »
« Un an de plus dans une retraite à points ça donne environ 2,5% de retraite en plus sur une carrière de 40 ans. Ce que pense le gouvernement, c’est que 2,5% ce n’est pas assez dissuasif et le risque est non négligeable que tout le monde parte à 62 ans dans le nouveau système. »
Sur la question de l’âge pivot
« Le système de l’âge pivot est le système le plus injuste parce que ça pénalise d’abord ceux qui ont commencé à travailler plus tôt et ça avantage ceux qui ont fait des longues études et ont, a priori, des rémunérations plus fortes et des conditions de travail plus favorables. »
« Le problème, c’est que ce gouvernement peut sans doute faire passer en force son système de retraite mais il reste la question de la fonction publique, des enseignants et de beaucoup d’autres secteurs dans la fonction publique : ils sont les grands perdants. »
« Il va y avoir une plus forte incertitude après qu’avant la réforme des retraites, sur la pérennité, la nature et la soutenabilité du système futur de retraites. »
Sur la mobilisation sociale du jour
« Il faut retirer le texte et négocier sérieusement. »
« On ne peut pas faire une conférence de financement tout en laissant en place le texte et sa logique. »
« La première chose qu’on ne comprend pas dans ce texte et sa logique, c’est le financement du système futur de retraite une fois qu’on aura mis en place les points. »
« Il faut commencer par discuter du financement des retraites mais pour le faire dans de bonnes conditions, il faut d’abord retirer ce projet. »
« Même si la CFDT, l’UNSA et la CFTC se disaient ”d’accord” [avec la réforme], aujourd’hui, en termes de représentativité, ils ne représentent qu’un tiers des voix des salariés. »
« La CFE-CGC qui pèse très lourd et qui est plutôt en progression aujourd’hui dans le salariat est associée à la mobilisation avec la CGT et FO. »
« Pour faire une réforme qui rencontre un consensus suffisant dans la société pour être stable, c’est-à-dire de dégager l’horizon futur des retraites, il faut négocier et aboutir à un consensus large sur ce qu’il faut faire dans le futur. »
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En novembre, la France veut lancer son dispositif ALICEM de reconnaissance faciale pour accéder eux services publics en ligne. Pour la Quadrature du net, mais aussi la CNIL, ce dispositif n’est pas compatible avec le règlement général sur les données personnelles. Nos libertés sont-elles en danger ? Martin Drago, juriste et membre de la Quadrature du Net, est l’invité de #LaMidinale.
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VERBATIM
Sur l’usage des technologies à reconnaissance faciale
« Il y en a déjà dans les aéroports et l y a eu une expérience lors du carnaval de Nice pendant trois jours - première expérimentation de reconnaissance faciale sur la voie publique ! La police peut accéder et faire de la reconnaissance faciale avec un fichier… et il y a cette expérimentation dans les lycées qui arrive. »
« Ce qui a motivé notre recours, c’est qu’il faut commencer à réfléchir à l’interdiction, voire à un moratoire sur le développement de cette technologie. »
Sur le projet ALICEM qui pourrait se déployer dès novembre en France
« ALICEM n’est pas une expérimentation, c’est un dispositif finalisé. »
« ALICEM sert à créer une identité numérique sur Internet pour accéder à certains services publics (…) et quand vous voulez créer cette identité numérique, vous êtes obligé de passer par un dispositif de reconnaissance faciale. »
« Pour l’instant, ça n’est que pour les gens qui disposent d’un téléphone Androïd et un passeport biométrique : il faut scanner avec le téléphone la puce du passeport biométrique et ensuite il faut prendre une vidéo de soi. »
« Le problème, c’est que le gouvernement nous explique que pour le faire, on a le consentement des gens (…), ce qui n’est pas le cas parce que vous êtes obligé de passer par un dispositif de reconnaissance faciale. »
Sur les dérives possibles du dispositif
« Le problème, c’est ce que veut faire le gouvernement des données liées à la reconnaissance faciale : le gouvernement ne respecte pas le RGPD [règlement général sur les données personnelles] sur cette notion de “consentement libre” car on ne peut pas contraindre les gens à utiliser leurs données personnelles. »
« Il y a le discours du gouvernement, notamment celui de Christophe Castaner qui fait le lien entre la haine, l’anonymat en ligne et le dispositif ALICEM. »
« Aujourd’hui, ALICEM n’est pas encore obligatoire pour tout le monde mais le risque c’est : que se passe-t-il demain ? »
« Avec ALICEM, la CNIL dit que le gouvernement ne respecter par le RGPD. Le gouvernement n’en a pas tenu compte et a publié le décret d’application ce qui nous a motivés à l’attaquer. »
Sur les libertés individuelles
« La reconnaissance faciale, telle qu’elle est voulue, c’est l’outil final de reconnaissance et de surveillance de masse dans la rue. »
« Contrairement l’ADN ou les empreintes, on sait quand on vous les prend. S’agissant du visage, on ne sait pas quand une caméra va vous repérer ou vous identifier. »
« C’est un dispositif qui peut être partout dans la rue et c’est une possibilité notamment dans le cadre des Jeux Olympiques de 2024 que le gouvernement voudrait mettre en place. »
« Ce dispositif a un effet énorme sur les libertés d’aller et venir, sur notre vie privée et aussi sur notre liberté d’expression et de manifester : si vous savez qu’en allant manifester, vous aller être identifié, vous n’allez peut-être pas manifester de la même façon. »
« Cette technologie est un normalisme : elle existe déjà sur certains téléphone portable et si vous l’utilisez pour accéder aux services publics ou pour entrer dans votre établissement scolaire, ça normalise la technologie et quand ça va arriver dans l’espace public, vous n’allez plus tellement réfléchir aux dangers pour les libertés. »
Sur l’acceptation sociale de cette technologie face à l’insécurité
« Le gouvernement va utiliser l’argument de la peur et du terrorisme pour pousser ces technologies. »
« On parle de reconnaissance faciale mais il y existe aussi une assemblée de nouveaux outils, de nouvelles technologies de surveillance qui se développent, comme la vidéo de surveillance intelligente - qui va repérer certains comportements dans la foule - ou des micros - comme à Saint-Etienne qui vont repérer certains bruits. »
« On a lancé le mouvement Technopolis qui permet de se renseigner, de bien comprendre ces technologies, de les analyser, de voir les dangers sur les libertés. »
« C’est pas parce qu’on est frappé par un attentat qu’on a envie d’avoir ces technologies. »
Sur le modèle chinois
« Il ne faut pas faire la comparaison avec le modèle chinois parce qu’en France, il se passe déjà des choses assez graves : la vidéo surveillance intelligente a déjà lieu à Valenciennes et à Toulouse. La reconnaissance faciale ainsi que des micros sont déjà en place dans certaines rues. »
« On a tendance à dire qu’en France, on n’en est pas encore comme en Chine. Alors que si, en France, il se passe des choses très graves. »
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Hier soir à Saint-Denis, un meeting réunissait des personnalités de droite et de gauche pour lancer la mobilisation en faveur d'un référendum d'initiative partagée contre la privatisation du groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris). L'historien, spécialiste des questions d'immigration et de citoyenneté, Patrick Weil, y participait. Il est l'invité de #LaMidinale.
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VERBATIM
Sur la privatisation du groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris)
« Si Aéroports de Paris est privatisé, ça va probablement devenir la plus grande propriété privée de France sur laquelle on pourra bétonner et kérozéniser. »
« Dans cette guerre mondiale contre le réchauffement de la planète, on va donner des armes aux ennemis. »
« Il s’agit de bétonner et faire plus de profits. »
« ADP, c'est 200 millions d’euros qui tombent dans la poche du contribuable français tous les ans et qu’il faudra compenser par des impôts qui seront payés par tous les Français dont le plupart ne prennent pas l’avion. »
« Aéroports de Paris est un monopole, ce qui n’est pas le cas de l’aéroport de Toulouse. »
« Il y a un monopole des vols qui nous relient au monde qui va être vendu au privé. »
« ADP, c'est deux tiers de la surface de Paris que l’on vend. C’est l’équivalent d’un département. C’est comme si l’on disait “on vend la Lozère”. »
Sur la mobilisation citoyenne et l’arc républicain
« Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a plusieurs motifs pour être contre la privatisation. »
« Je pense que c’est un sujet qui touche à plusieurs domaines qui peuvent toucher les Français. »
« ADP est un domaine de souveraineté : Aéroports de Paris est la première frontière de la France. »
« Il y a des gens qui sont de droite et pro-marché qui ne veulent pas qu’on privatise un monopole qui produit une rente. »
« Il s’est passé quelque chose avec les gilets jaunes avec une vraie demande de participation mais aussi le sentiment de s’être fait avoir sur la privatisation des autoroutes : chez toutes les personnes attachées à la démocratie et à la République, il y a une volonté de retrouver la possibilité de donner aux citoyens les moyens de s’exprimer par le vote plutôt que la violence, par le débat plutôt que l’invective. »
Sur le site internet du gouvernement
« Quand je vois ce gouvernement s’indigner de la possibilité qui est offerte à la démocratie de se développer, je suis inquiet. »
« Je suis inquiet de voir des dirigeants de ce pays protester contre la possibilité qui est donnée à des citoyens de s’inscrire sur un site pour demander un référendum. »
« Dans cette procédure, le seul allié des citoyens, c’est le Conseil Constitutionnel. »
« C’est le Conseil Constitutionnel qui a demandé aux deux Assemblées de bien vouloir adapter leur règlement pour permettre que la procédure puisse aller jusqu’au bout. Mais pour l’instant, elles ne l’ont pas fait. »
« Je pense que, sans faire de comptage permanent [sur le nombre de signataires] qui nuirait à la mobilisation - les gens seraient en permanence derrière les chiffres plutôt que d’être sur le terrain à recueillir les signatures -, il suffit d’avoir les chiffres une fois par semaine. »
« L’important, c’est : qu’est-ce qu’on fait chacun d’entre nous pour recueillir 10 ou 20 signatures ? »
Sur le référendum et le gouvernement
« Le gouvernement n’a rien fait du tout pour l’instant. »
« Pour l’instant, le gouvernement n’a rien fait, il n’a fait que parler. »
« Avec M. Macron, il faut se méfier des paroles, il faut des actes. »
« Pour l’instant, ce que je remarque, c’est que Macron est contre le référendum. »
Sur les quotas migratoires
« Je pense que M. Castaner ne fait que recycler les propositions de monsieur Sarkozy. »
« Le quota attire l’immigration et est un moyen de favoriser l’immigration. »
« Le quota ne freine pas l’immigration, il l’accélère. Je dis chiche [au gouvernement]. »
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Manuel Bompard a été élu député européen de la France insoumise le 26 mai dernier. On fait le point avec lui sur les critiques qui émergent au sein de son mouvement quant à son avenir, sur la Fédération populaire, sur la gauche et sur le peuple. Il est l’invité de #LaMidinale.
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VERBATIM
Sur les critiques au sein de la France insoumise
« C’est légitime qu’on puisse avoir un débat et des discussions notamment après des élections qui n’ont pas été à la hauteur de nos espérances. »
« La France insoumise est un mouvement qui est un jeune mouvement et qui a besoin d’améliorer et de progresser dans ses modalités de fonctionnement. »
« Il ne faut pas tout réinventer tout le temps, il faut fonctionner par améliorations successives. »
« Il y a eu des critiques qui ont été exprimées : je regrette quand elles se traduisent par un départ surtout quelqu’un comme Charlotte Girard que j’apprécie beaucoup. »
« Je ne vois pas d’autres meilleurs outils dans le paysage politique que la France insoumise aujourd’hui. »
Sur la priorité de la France insoumise
« La priorité, c’est de repartir de l’avant. »
« On a subi un revers électoral, personne ne peut le contester. »
« On a encore besoin d’une France insoumise. En tout cas, on a besoin d’une force politique qui contribue à construire un pôle face au duopole qui a émergé. »
« La France insoumise n’a jamais considéré qu’elle était toute seule la solution politique à tous nos problèmes. »
« La question qui se pose, c’est la question stratégique et elle est un peu caricaturée. »
Sur la stratégie de la France insoumise
« On oppose deux termes dans le débat stratégique qui ne sont pas à opposer. »
« Ce n’est pas vrai que, dans l’élection européenne, on aurait abandonné une ligne de populisme de gauche. Ce n’est pas vrai non plus de dire qu’on aurait tourné le dos à toute possibilité de travailler avec d’autres. »
« On doit d’abord s’adresser aux citoyennes et aux citoyens qui ne se retrouvent pas dans les organisations politiques et qui constituent le plus grand parti de France : les abstentionnistes. »
« [Notre stratégie] ne nous empêche pas de converger avec des organisations politiques. »
« La gauche s’est coupée du peuple et il faut reconstruire ce lien. Il faut fédérer le peuple mais fédérer le peuple, c’est aussi ramener la gauche au peuple. »
« Le populisme ne tourne pas le dos aux organisations politiques si elle sont d’accord pour se mettre au service des constructions politiques nouvelles. »
« Il faut tourner le dos avec la formule de l’union de la gauche, c’est-à-dire des accords entre organisations politiques au sommet. »
Sur la Fédération populaire
« L’idée de la Fédération populaire, c’est de partir d’abord des revendications populaires et ensuite de permettre aux organisations politiques qui le souhaitent de se mettre en appui et en soutien des ces dynamiques-là. »
Sur les municipales
« La première étape, c’est d’être ensemble dans les mobilisations. »
« L’élection municipale est une bonne élection pour mettre en place la Fédération populaire. »
« Il faut partir des forces vives qui existent et qui se battent dans la société. »
Sur le rôle de Jean-Luc Mélenchon
« La prise de parole de Jean-Luc Mélenchon est attendue. Il est l’une des figures importantes de la vie politique aujourd’hui et il est identifié comme une des figures principales de l’opposition à Emmanuel Macron. »
« Jean-Luc Mélenchon est un militant politique infatigable (…) et je ne crois pas qu’il abandonnera le combat politique. »
« Sa prise de parole sera importante pour nous donner sa lecture des élections européennes et pour nous communiquer de l’énergie pour avancer. »
Sur la présidence de la délégation au France insoumise au Parlement
« Rien ne va de soi parce qu’on doit en discuter collectivement. »
« On recherche juste la manière avec laquelle nos six parlementaires européens seront les plus utiles et les plus efficaces dans le combat politique qu’ils veulent mener dans les cinq prochaines années. »
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Elaliel Kimba il y a 8 heures (modifié)
ah donc FI ne serait pas un mouvement enterré, disparu, moribond comme j'ai pu l'entendre sur la plupart des ondes ? Résistance ! Résistance ! Et aussi Référendum !
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L’ancien député maire de Bègles, Noël Mamère a dénoncé dans une tribune publié dans Le Monde, l’irresponsabilité de ceux qui voudraient isoler les écologistes dans une « écologie identitaire ». Il en appelle à une convergence pour construire une nouvelle alliance écologique et solidaire. Il est l’invité de #LaMidinale.
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VERBATIM
Sur les résultats des écologistes
« Les 13,5% des écologistes sont à la fois un très bon score mais il faut le relativiser. »
« Ce score s’inscrit dans une débâcle de la droite et de la gauche... ce qui n’était pas le cas des 16,5% des écologistes en 2009. »
« Aujourd’hui, les écologistes deviennent la troisième force politique du pays et la première force de toute la gauche. »
« Il faut relativiser ce score parce que, face à l’ampleur de la crise écologique, démocratique et sociale que nous vivons, on aurait pu espérer mieux. »
« Il reste beaucoup de chemin à faire et ce chemin, les écologistes ne le feront pas tout seul. »
Sur la stratégie de Yannick Jadot
« Ce serait malveillant de dire que la stratégie de Yannick Jadot a échoué. »
« La stratégie qui consiste à affirmer l’autonomie politique des écologistes peut se justifier mais à condition qu’elle s’inscrive dans une volonté de rassemblement. »
« Les écologistes sont devenus le paradigme politique du XXIème siècle. »
« Quand on est face à une telle responsabilité, il faut l’assumer et ne pas se replier sur soi. »
« Les écologistes doivent être conscients qu’ils sont une nouvelle composante dans la famille de la gauche, qu’ils appartiennent à l’histoire de la gauche. »
Sur Générations et France insoumise : écologistes ?
« La France insoumise a intégré la question de l’écologie depuis longtemps. »
« Lorsqu’au moment de l’élection présidentielle, Yannick Jadot et les écologistes se sont retirés au profit de Benoît Hamon, c’est bien parce qu’ils ont considéré qu’il avait intégré de manière forte les thématiques de l’écologie. Il en a même fait le coeur de son programme. »
« J’entends bien qu’on ne peut plus discuter avec les appareils et il faut évidemment s’appuyer sur la société civile, ceux qui ne se résignent pas au face à face Le Pen/Macron, ceux qui ne se résignent pas (…). Mais on sait aussi très bien que, dans une démocratie, s’il n’y a pas une formalisation politique à travers un projet dans des partis à redéfinir, on est voué à l’échec et à subir la loi du plus fort. »
Sur les « alliés naturels » des écologistes
« C’est à la fois la société civile, les forces vives, les syndicats, les ONG et tous ceux qui, dans ce vieux monde, militent dans les partis politiques tout en voyant les limites. »
Sur les écologistes et la gauche
« Je sais qu’il y a beaucoup de membres d’EELV qui sont parfaitement conscients de l’articulation nécessaire entre l’écologie et le social. »
« Détacher la question de l’écologie de la question sociale et des droits humains est une méprise historique. »
« Les victimes d’injustice sociale sont les premières victimes d’injustice environnementale. C’est ce que j’appelle la double peine. »
« L’écologie est nécessairement du côté de ceux qui défendent la redistribution, le partage, la solidarité, tolérance, l’égalité des droits... et il me semble que ça appartient plutôt à la gauche qu’à la droite. »
Sur les municipales
« Il y a un double risque : à la fois que les écologistes, poussés par ce qu’ils appellent la vague verte, considèrent qu’ils doivent se compter au premier tour et ne faire d’alliance qu’au deuxième tour. Et il y a aussi le risque que le PCF, LFI, PS, qui, localement, ont des réflexes d’appareils et s’imaginent dans leurs petites têtes qu’ils sont encore les arbitres et peuvent poser leurs exigences. »
« On doit assister à un aggiornamento et les efforts doivent fait des deux côtés. Il faut donner une importance majeure à la société civile. »
Sur la convergence politique
« Il faut inventer une écologie de la transformation et elle n’a de chance de réussir que si elle s’appuie et créé des liens avec la gauche qui doit abandonner ses a priori, ses égos et ses prétentions. »
« Il faut construire une nouvelle alliance écologique et solidaire. »
Sur la responsabilité de Mélenchon
« L’erreur de la France Insoumise est d’avoir considéré qu’ils étaient les seuls à gauche, qu’il fallait se rallier à leur panache. C’est exactement ce que dit Yannick Jadot aujourd’hui... alors je lui dis ‘attention au complexe Mélenchon’. »
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À la veille de la 20ème journée de mobilisation des gilets jaunes, la nouvelle doctrine en matière de maintien de l’ordre va-t-elle favoriser plus encore les violences policières ? David Dufresne, journaliste qui a mis en place la plateforme de signalement des violences policières « Allô place Beauvau », est l’invité de .#LaMidinale.
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VERBATIM
Sur l’état des lieux des violences policières
« Il y 582 signalements. Tous ne sont pas des violences à proprement parler mais 95% le sont. »
« Dans ces violences, il y a des mutilés : 22 personnes ont perdu un œil, 5 ont perdu une main et plus d’une centaine ont été visées à la tête par des LBD. »
Sur la réaction du ministère de l’Intérieur
« Le ministère se contrefiche de nos chiffres officiellement. Officieusement, c’est plus compliqué que ça. »
« Ce recensement précis, documenté, ville par ville, acte par acte, blessure par blessure, n’existe pas. »
« Castaner, Nunez, Philippe ont été plusieurs fois interpellés sur mon travail, à l’Assemblée, dans les médias. Ils n’ont jamais démenti mon travail. »
« Pendant un mois et demi, on a été dans une dénégation politique invraisemblable. »
Sur la nouvelle doctrine
« On ne change pas de doctrine au milieu de la bataille : soit il n’y a pas de changement, soit il y a un changement et ça signifie une improvisation, une panique. »
« Ce qui se passe depuis quatre mois illustre leur improvisation, des manquements et une doctrine du maintien de l’ordre qui ne sait plus où elle va. »
« Là où le discours politique est assez malin, c’est qu’ils mélangent tout : maintien de l’ordre, services d’ordre, rétablissement de l’ordre. »
« Le maintien de l’ordre s’est transformé en machine de répression. »
« La réponse ne devrait pas être policière, elle devrait être fiscale, sociale, politique, juridique. »
Sur les poursuites judiciaires des victimes des violences
« On a appris hier que quelqu’un qui a perdu un œil il y a sept ans, à cause d’un tire de LBD, allait recevoir 50.000€ de dédommagements. Sept ans de procédures ! »
« Il y a des plaintes, elles sont instruites, la justice prend son temps. »
« Ce qui est injuste, c’est que les enquêtes IGPN sont plus longues que les comparutions immédiates du lundi et du mardi qui suivent les manifestations du samedi. »
« La condamnation pénale [des policiers] est rarissime mais contrairement à ce que l’on croit, une plainte IGPN peut avoir du poids. »
Sur l’évolution de la violence policière
« L’examen historique est très clair : la France n’a pas connu de répression policière aussi forte d’un mouvement social, depuis cinquante ans. »
« Il faut remonter à 1921 pour avoir l’armée dans le maintien de l’ordre - quasiment un siècle ! »
« Le fait qu’on en parle [des violences policières], c’est aussi la suite logique d’une police beaucoup plus brutale depuis une trentaine d’années et notamment dans les quartiers populaires. »
« Aujourd’hui, on sait qu’en quatre mois on a tiré plus de LBD que depuis l’existence des LBD il y a une dizaine d’année. »=
Sur la politique d’Emmanuel Macron
« Aujourd’hui, l’usage de la police par le politique n’est pas tout à fait démocratique. »
« Le préfet ne rend compte qu’au ministre : il y a donc un lien direct entre le politique et le policier. »
« Le préfet de police de Paris ne rend pas des comptes à son supérieur. Le patron de la police rend des comptes au ministre de l’Intérieur. En Occident, c’est unique. »
« Il y a une mainmise du politique sur la police. »
« Qui donne tous les vendredis les ordres ? Ce n’est pas le chef de la police. Ce n’est même pas le préfet de police : c’est la place Beauvau, c’est le ministre. Donc, c’est politique. »
Sur la 20ème journée de mobilisation des gilets jaunes
« Ce que l’on sait, c’est qu’il y aura des gens qui iront manifester en sachant qu’ils peuvent perdre un œil ou une main. En sachant qu’on les rend tous complices. »
Sur le mot « populaire »
« Ce qui est populaire aujourd’hui, le peuple, c’est les gilets jaunes. Pourquoi avoir peur de le dire ? »
« Il y a quelque chose d’assez insupportable dans l’époque dans laquelle on est, c’est l’euphémisation de tout. Monsieur Castaner, quand il parle d’éborgnés, il parle de gens gravement atteints à la vision. Ce doux euphémisme est d’une violence incroyable. »
« Le mot peuple est si beau. »
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Raquel Garrido ne mâche pas ses mots au lendemain de l’élection européenne. Au menu : la ligne de la France insoumise. L’avocate, éditorialiste à la télévision, est l’invitée de #LaMidinale.
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Sur l’élection européenne de dimanche 26 mai
« L’élection européenne laisse toute la classe politique un peu pantoise parce qu’elle s’est révélée plus surprenante que les élections européennes précédentes. »
« La progression de 10 points de l’abstention montre l’incapacité d’abord des sondeurs à comprendre ce qui se passe réellement en France. »
« Les campagnes [des différents candidats] n’étaient pas orientées vers les abstentionnistes pour les ramener dans le corps électoral. Or on voit bien que c’était possible. »
Sur la campagne de la France insoumise aux élections européennes
« La campagne de la France insoumise n’était pas orientée vers la grande masse abstentionniste. »
« Il y a eu un travail fait pour parler à des socialistes qui décrochaient, pour créer une diversité de provenance des candidats qui les Verts, qui le PC, qui la société civile non partisane… Cela restait dans des schémas très classiques d’une France déjà très insérée civiquement – et je pense que c’est une erreur d’aiguillage. »
« La campagne de la France insoumise n’était pas formatée pour épouser cette grande aspiration au pouvoir populaire qui est arrivée avec fracas avec les gilets jaunes. »
Sur la gauche
« Dans la pensée de Clémentine Autain, il y a une sorte de réflexe d’extrême gauche. »
« Ian Brossat a fait une campagne très identitaire avec le PCF, Benoît Hamon très identitaire à gauche : cette ligne identitaire a été éprouvée et elle s’est ramassée dans les grandes largeurs. »
« Moi, Raquel Garrido, ce qui m’intéresse, c’est de gouverner et de gagner les élections. »
« Je mesure le fait d’être retourné au score du Front de Gauche – et il faut le prendre très au sérieux. »
Sur les perspectives pour la France insoumise
« La bataille face à Macron est engagée victorieusement et on en sent les germes : 10% des inscrits pour Macron, une érosion au profit de Jadot… Le sort de Macron, électoralement, il commence à être scellé. Le gros morceau maintenant, c’est le Rassemblement national. »
« Il faut être assez basique : un score, ça vient sanctionner une campagne. »
« Il y a un problème quant à la ligne de sortie ou non de l’Union européenne pendant cette campagne. »
« On a été victime d’une gauche bobo parisienne qui n’arrête pas de vouloir corneriser la France insoumise. »
« Le rôle historique de la France insoumise, s’il ne devait y en avoir qu’un seul, c’est d’abolir la monarchie présidentielle et d’essaimer les germes dans la société française d’un désir d’assemblée constituante pour faire la 6ème République. »
« Rester dans le vase clos des gens qui se disent de gauche, c’est petit bras. »
« J’ai honte pour les chroniqueurs politiques qui ont écrit qu’il se passait quelque chose avec le PCF : il ne se passait rien du tout. C’est juste un hype parisien. »
« Discuter du périmètre de la gauche, c’est une discussion mortifère. »
Sur le projet de la gauche
« La France insoumise pêche parce qu’elle a trop de choses à dire (…) elle devrait se concentrer sur la question de la souveraineté populaire et de la démocratie. »
« Parler de la gauche, c’est minorisant et rebutant. »
« Le score de la France insoumise alerte sur notre capacité à devenir rebutant. S’accrocher à l’ancien monde est rebutant. »
Sur la stratégie de la France insoumise
« Clémentine Autain nous a fait perdre une semaine pour savoir s’il fallait soutenir ou non les gilets jaunes. »
« La ligne Autain a été mise en œuvre lors de cette élection européenne. Et elle a pris 6%. »
« La France insoumise a été salement frappée à cette élection mais elle n’est pas à terre. »
« Ce que fait Clémentine Autain est déloyal mais, comme elle ouvre la discussion, discutons. »
Sur Jean-Luc Mélenchon et 2022
« Sur 2022, il y a le temps de voir. Mélenchon ou pas Mélenchon, si c’est la même ligne que les européennes qui est appliquée, ce n’est pas la peine d’y aller. »
« Quel que soit le candidat, il faudra avoir un profil disruptif. »
Sur l’avenir de Raquel Garrido
« J’habite à Bagnolet, je pense que la Seine-Saint-Denis est un bastion de la France insoumise, et la France insoumise doit faire des démonstrations sur le terrain. »
« Dans le 93, les gens préfèrent s’abstenir plutôt que de voter à droite ou à l’extrême droite même si ça commence à bouger. »
« Pour les municipales, il faut se mouiller un peu et faire des démonstrations sur le terrain. Je ne sais pas si je vais conquérir ou aider à ça dans la mesure où je peux. Il faut que je prenne des décisions. »
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Dans un peu plus d’un mois, les Européens sont appelés aux urnes. On fait le point avec Manon Aubry, tête de liste de la France insoumise. Elle est l’invitée de #LaMidinale. L’occasion, aussi, de revenir sur l’allocution présidentielle et les “annonces” qui ont fuit dans la presse et qui doivent clore le Grand Débat national.
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VERBATIM
Sur l’allocution du président de la République
« Je ne suis pas experte, ni architecte, ni bâtisseuse, mais quand j’entends les spécialistes, ils disent que c’est ambitieux. »
« Les cinq ans annoncés par Emmanuel Macron [pour reconstruire Notre-Dame-de-Paris], ça a tout l’air d’être une annonce politique plutôt que pragmatique. »
« Tout est bon pour donner l’impression qu’Emmanuel Macron est aux commandes d’une France au travail. »
« Son allocution était assez creuse. »
Sur les annonces qui ont fuité dans la presse
« Il n’y a pas de hausse du SMIC ou de revalorisation des minima sociaux. »
« Il joue sur les mots parce que peut-être qu’il ne va pas fermer d’école mais il va fermer des classes. Peut-être qu’il ne va pas fermer des hôpitaux mais il va supprimer des lits. »
« Sur les retraites, c’est un pas en avant, deux pas en arrière, on n’y comprend plus rien. »
Sur les baisses d’impôts
« Macron essaie de donner quelques cadeaux pour une population très identifiée. »
« Les niches fiscales, on ne les connait pas très bien, mais il y en a énormément et elles ont été multiplié par deux en l’espace de dix ans. Ça coute un pognon de dingue pour le coup. »
« Il faut qu’une cathédrale brûle pour que les plus riches donnent de l’argent à l’Etat. J’aurais envie de leur répondre “payez vos impôts d’abord et que LVMH rapatrie ses 300 filiales des paradis fiscaux”. »
Sur les élections européennes
« L’objectif, c’est de faire le plus possible et d’envoyer le plus de parlementaires. »
« On a l’impression que les institutions européennes sont loin de nous parce qu’on fait tout pour qu’elles soient le plus loin de nous. En réalité, elles sont présentes dans notre quotidien. »
« Quand on se lève le matin et qu’on mange des céréales, si elles ont été produites avec du glyphosate, c’est une autorisation de l’UE. Quand on prend les transports pour se rendre au travail, la fermeture des petites lignes de train et des petites gares, c’est aussi une conséquence de l’UE. »
« Notre quotidien est régulé par l’UE et c’est à nous, les citoyens, de reprendre la main. »
Sur la ligne politique de la France insoumise
« Souvent, on nous désigne du doigt de manière un peu dogmatique sur la question des traités. »
« Les traités européens empêchent d’investir massivement dans la transition écologique notamment avec la règle des 3% de déficit, alors qu’on sait que la transition écologique nécessite au moins 30 milliards d’euros par an pour aller vers 100% d’énergie renouvelable. »
« La France a un poids important dans l’UE et on peut peser dans le rapport de force pour changer ces traités européens et rompre avec ses règles. »
Sur la gauche
« Je suis de gauche, clairement. »
« Le mot gauche est relativement dévoyé dans le contexte politique actuel. »
« Le mot gauche est en jachère et il faut ressemer les graines. »
« L’entretien avec Claire Nouvian [dans Libération] était l’occasion d’exposer nos désaccords sur la vision de l’Europe. »
« Claire Nouvian et Raphaël Glucksmann, pour lesquels j’ai beaucoup de respect, ont une vision très naïve de l’Europe. »
« Leur Europe serait au-dessus de tout. Mon combat, c’est la justice sociale, fiscale et environnementale. Et je le place au-dessus de la construction européenne telle qu’elle est. Et je veux mettre la construction européenne a son service et non l’inverse. »
« Je ne fais pas confiance au PS, avec lequel s’allie Place Publique, pour opérer les ruptures dont nous avons besoin alors qu’ils sont eux-mêmes responsables de la situation et qu’ils ont gouverné pendant des années avec la droite européenne. »
Sur l’après européennes
« L’agenda de la FI, à la veille et au lendemain des européennes, ne doit pas changer : c’est un agenda qui pose un projet politique clair, élaboré dans le cadre des élections présidentielles et qui est solide avec ses livrets thématiques. Un projet qui pose une ambition climatique et sociale comme les deux faces d’une même pièce. »
« La FI est lancée dans une opération qui vise a fédérer le plus largement possible, à fédérer le peuple avec des gens qui viennent de tous horizons. »
« Il faut être très clair et c’est le désaccord que l’on a avec le reste de la gauche : il faut une rupture fondamentale avec l’UE telle qu’elle existe. »
« On doit fédérer les citoyens d’où qu’ils viennent. Il ne faut pas de tambouille, pas d’accords d’appareils et qui ont abouti aux déceptions qu’a connu la gauche ces dernières années. »
« Il faut fédérer le peuple avec la gauche. »
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À la veille de l’acte XIV des gilets jaunes, où va le mouvement ? Le militant écologiste et altermondialiste, Patrick Farbiaz, qui vient de publier « Les Gilets Jaunes » aux éditions du Crocquant, est l’invité de #LaMidinale.
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Sur les gilets jaunes et la social-écologie
« C’est un mouvement social-écologique de masse. »
« Y’a une écologie libérale et une écologie des pauvres et cette écologie des pauvres a été théorisée en Amérique latine où les gens se battent pour leur survie. »
« On est en train de voir surgir des profondeurs du peuple, un mouvement de masse qui pose la question du droit à l’existence qui est une question profondément écolo. »
« Au-delà des revendications, il y a un aspect de désobéissance civile. »
« La fraternité des ronds-points, les écologistes l’appellent le convivialisme. »
Sur l’éco-socialisme
« Je ne suis pas éco-socialiste. Je suis de l’écologie sociale. »
« Faire un copier/coller entre l’écologie et le socialisme n’a pas beaucoup de sens. »
« Les crises sont à la fois sociales et écologiques. Ce sont des crises qui sont totalement liées. »
Sur les suites du mouvement des gilets jaunes
« Je pense que ce mouvement prend ses racines dans la révolution française. »
« Pour les européennes, il y aura peut-être une liste - surtout si elle est soutenue par le mouvement cinq étoiles en Italie -, mais elle ne sera pas représentative des gilets jaunes. »
« L’intérêt des gilets jaunes c’est aussi que le spectre est extrêmement large : il y a effectivement des fascistes et il y a effectivement des militants d’extrême gauche mais 80/90% de ce mouvement s’est fait par des primo manifestants, par des gens qui simplement se battent pour leur survie. »
Sur la thèse de Christophe Guilluy (France périphérique)
« Christophe Guilluy a repéré un point extrêmement important dans ce mouvement c’est que ceux qui ont débuté ce mouvement, c’est des gens qui ont été piégés socialement dans les zones périurbaines. » ça veut dire que 70 à 80% de leur budget est contraint par le remboursement des traites - souvent les petits pavillons -, par le transport - ça a été la question de l’éco taxe -, et puis la question de la précarité énergétique - parce qu’il faut payer le fuel. »
« C’est une population qui a cru au slogan ‘vous pouvez choisir votre vie’ qui a été celui de Macron mais aussi de beaucoup d’autres libéraux depuis les années 80. »
« C’est une population qui n’était jamais apparu dans les radars qui est une population prolétaire à tous les niveaux et elle émerge comme une force nouvelle. »
« Les gens se sentent d’abord solidaires en tant que bloc populaire et ceux qu’ils identifient comme l’ennemi, c’est le bloc bourgeois. »
Sur la mobilisation des quartiers populaires
« Il y a une multiplication des collectifs sur Paris et la région parisienne donc ça commence à évoluer. »
« Quand vous écoutez les jeunes des quartiers, ils n’ont pas la mémoire courte : il disent qu’il n’y avait personne pour nous aider en 2005 lorsqu’il y avait les émeutes. Ils l’avaient dit déjà au moment de Nuit Debout. »
« Ce que je trouve formidable dans ce mouvement, malgré la pression des médias, malgré la présence de groupe fascistes avérée, il n’y a pas de stigmatisation ni des banlieues, ni des immigrées à l’intérieur, ça n’est pas une question qui est posée par le mouvement - ou alors de façon extrêmement minoritaire. »
« La question de l’unité du bloc populaire est posée par les gilets jaunes parce qu’ils posent massivement la question sociale mais elle n’est pas posée encore politiquement et c’est ça qui fait la force de Macron. »
« Ce qui fait la force de Macron c’est qu’il a unifié le bloc bourgeois. »
Sur la contradiction entre revendications des gilets jaunes (plutôt de gauche) et la percée dans les sondages du RN
« Il faut constater qu’il y a une antériorité du RN et de Marine Le Pen sur la question de l’antisystème et les gilets jaunes se sont construits dans cette idée de l’antisystème. »
« Il faut aussi reconnaitre qu’il y a une crise de la gauche qui est à la fois assimilée au quinquennat de François Hollande et en même temps dans sa fraction des Insoumis, le populisme de gauche, théorisé par Chantal Mouffe, à travers l’incarnation d’une personne, ne fonctionne pas. »
« Ce qui est préoccupant c’est que, à gauche, il n’y a pas d’alternative. »
« Ce qui est notable dans les sondages, c’est que Macron est en train de se renforcer. Il consolide le bloc bourgeois. Il bouffe la droite libérale classique. »
« Notre rôle, c’est d’arriver à construire un bloc populaire. »
« On est dans une période absolument historique, et le mouvement des gilets jaunes est en train de recomposer le paysage politique, beaucoup plus fortement que ne l’a fait Nuit Debout. »
« On vit avec les gilets jaunes, un nouveau mouvement de cette résistance contre la mondialisation capitaliste. »
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Actualités et politique
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