Politique
Débat : pour ou contre tirer au sort nos représentants politiques ?
Démocratie. Plusieurs candidats à l'Elysée proposent que des tirages au sort complètent les élections.
Par Henri Vernet @henrivernet
Le 6 janvier 2017 à 07h00
Le Sénat au Palais du Luxembourg à Paris, le 17 novembre 2016 (AFP/LIONEL BONAVENTURE)
Amener les citoyens à participer à la vie politique en... les tirant au sort. L'idée peut paraître saugrenue, elle fait pourtant son chemin dans cette campagne présidentielle
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Plusieurs candidats à l'Elysée proposent un tel dispositif, sous une forme ou une autre, dans leur programme. Arnaud Montebourg veut faire entrer au Sénat des citoyens tirés au sort sur les listes électorales. Jean-Luc Mélenchon a déjà « expérimenté » la formule en tirant au sort une partie des « conventionnels » qui planchent sur son programme. Quant à Emmanuel Macron, il propose qu'une commission de citoyens tirés au sort auditionne chaque année le président de la République. D'autres encore, à droite comme à gauche, voient dans ce système — qui ne remplacerait évidemment pas les élections — une des pistes pour renouveler les pratiques politiques
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POUR, selon Romain Slitine
Enseignant à sciences-po Paris et président de l'association démocratie ouverte. Auteur, avec Elisa Lewis, du « Coup d'Etat citoyen. Ces initiatives qui réinventent la démocratie » (la Découverte).
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les ouvriers et employés représentent 50,5 % de la population en France, mais seulement 2,6 % des députés. Deuxième vertu, une telle assemblée citoyenne pourrait réformer les fondamentaux de notre vie politique, sans être prise par la politique politicienne puisque ses membres ne seront pas soumis à l'enjeu de leur réélection.
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Aujourd'hui nous avons un bicamérisme en France. On pourrait imaginer le remplacement du Sénat par une assemblée tirée au sort. Ce système aurait plus de vertus que le mode actuel d'élection des sénateurs, totalement opaque et verrouillé.
Des exemples où cela marche ?
En Islande, en 2008, après la crise financière où la classe politique a été discréditée, on a confié à une assemblée de 1 000 personnes représentatives du pays, tirées au sort, une mission de réflexion sur les grandes orientations et valeurs du pays
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NON, selon Jean-Louis Debré
Ancien président du Conseil constitutionnel. Ancien ministre de l'Intérieur sous Jacques Chirac, ex-président de l'Assemblée nationale (2002-2007).
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ouvrir plus grand le champ du référendum
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