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Disponible jusqu'au 13/04/24
Le mouvement social contre la réforme des retraites s'enflamme. Les manifestations s'enchaînent et la violence explose. Pendant des décennies, le "maintien de l'ordre à la française" était considéré un modèle. Aujourd'hui il est pointé du doigt jusqu'à l'ONU. "Complément d'enquête" s'est rendu à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, théâtre d'une bataille qui a tourné au drame. Lors d'un rassemblement interdit contre les méga-bassines, plus de 3000 gendarmes sont intervenus pour arrêter des militants "venus pour faire la guerre" selon les mots du président de la République. Bilan : 47 fonctionnaires ont été touchés selon la Gendarmerie nationale. Côté manifestants, les organisateurs ont dénombré 200 blessés dont deux dans le coma. Désormais, chaque opération de maintien de l'ordre, ou presque, soulève son lot de questions et d'accusations.
Présenté par : Tristan Waleckx
Maison de production : France 2 / France 2 (FR2)
Complété par une dépêche AFP fort instructive.
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Sainte-Soline: un reportage contredit la version officielle sur les violences
- Bordeaux, 7 avr 2023 (AFP) - Un reportage diffusé jeudi soir sur France 2 contredit la version des autorités sur les affrontements survenus le 25 mars à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), où les forces de l'ordre n'auraient fait que répliquer aux violences de certains manifestants.
- Ce reportage réalisé pour l'émission "Complément d'enquête" montre que de premiers tirs de gaz lacrymogènes ont été effectués pour disperser le cortège jugé le plus radical à 12H17.
- Or, selon la chronologie officielle, les affrontements entre manifestants radicaux et forces de l'ordre n'ont commencé qu'à 13H05, avec "jets de cocktails Molotov et tirs de mortier d'artifice sur la gendarmerie", selon un rapport remis au ministère de l'Intérieur par le patron de la gendarmerie nationale.
- "Les policiers et gendarmes ne font que répliquer à des gens qui sont violents. Ce ne sont jamais eux qui, en premier, iraient dans les rues à Sainte-Soline, trouveraient des personnes dans un champ et les attaqueraient", a affirmé mercredi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors de son audition par la Commission des lois sur la gestion du maintien de l'ordre.
- Dans le reportage de Complément d'enquête, le colonel dirigeant les opérations autour de la retenue d'eau de Sainte-Soline, contestée par les manifestants, distingue clairement un cortège composé d'"ultras" et un autre
"plutôt familial". - A 12H17, l'officier ordonne à des gendarmes montés sur des quads d'effectuer des "tirs de dispersion" sur le premier cortège, qui se trouve encore à un kilomètre de la bassine. "Ce sont les premières grenades lacrymogènes de la journée", affirment les journalistes de France 2, dont les images ne montrent alors aucune violence venue des manifestants.
- Une demi-heure plus tard, le cortège jugé pacifique arrive aux abords de la réserve d'eau. Le colonel ordonne à nouveau d'effectuer des "tirs de dispersion" sur l'autre cortège jugé plus violent.
- Mais les gendarmes se trompent de cible: les quads s'arrêtent à hauteur du premier cortège et les grenades lacrymogènes fusent. "Et putain, mais ils tirent ! Ils sont cons ou quoi?", lance l'officier devant la caméra. "C'était pas le bon cortège?", lui demande un journaliste. "Non", répond le colonel.
- Il est alors 12H48. Selon des journalistes de l'AFP présents sur les lieux, ces tirs sur le cortège pacifique ont déclenché les affrontements. Ils ont fait 47 blessés côté gendarmes, selon le parquet, et 200, dont 40 graves, côté manifestants - dont un reste entre la vie et la mort-, selon les organisateurs.
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Comment, en quelques semaines, le coronavirus a "dénunuchisé" une théorie économique mise à mal depuis plusieurs années : la théorie du "care".
C’est Martine Aubry, en 2010, qui avait popularisé cette notion, "le care". Le concept datait déjà d’une vingtaine d’année et avait été développé par des universitaires (principalement féministes) américains. La philosophe Joan Tronto proposait alors de tendre vers une société du soin, de l’attention porté aux autres… En anglais, le "care"… Il s’agit d’aller plus loin que la recherche d’égalité ou de justice.
Ça partait d’un constat : tout un pan grandissant de l’activité humaine (économique ou associative) est désormais tournée vers la société du bien-être. Pourquoi ne pas le développer et le valoriser ?
L’économie de la santé, l’éducation, toutes sortes d’aide à la personne, la garde d’enfants, d’une certaine façon la culture, mais aussi ce que l’on appelle la silver economy, dans une société vieillissante qui demande une attention particulière à la fin de vie… toutes ces activités devraient être le cœur de nos préoccupations pour organiser le monde moderne vivable.
Dans l’idée de ses concepteurs, la théorie du "care" est une remise en cause sévère du capitalisme.
Martine Aubry tentait d’en faire, plus modestement, un ingrédient conceptuel pour rénover la social-démocratie fatiguée.
Mais cette notion, le "care", qui a alimenté en 2010 les colloques et les pages "idées" et "débats" des journaux, a rapidement était tournée en dérision par une partie de la gauche et toute la droite : nunucherie, bien-pensance rêveuse, naïveté… On n’en a plus entendu parler dans le débat national.
Et puis… le coronavirus. Ce fléau qui met à genoux les économies les plus puissantes souligne le caractère essentiel de l’activité du soin. Les infirmières, les aides-soignantes, les acteurs de la santé en général, les artisans des métiers de bouche, les services sociaux en tous genres, le corps enseignant, les postiers, les éboueurs… tous ceux qui sont, en temps habituel, les petites mains de l’intendance sociale, de la maintenance des espaces communs, loin de la lumière valorisante du monde de la performance, dans les coulisses de la compétition, dans l’ombre des champions nationaux de l’industrie ou des aventuriers start-upeurs…
Tous ceux-là, qui ne font pas rêver, se retrouvent, à la faveur d’un virus dévastateur, les héros de l’essentiel, les piliers qui nous assurent ce dont nous avons vraiment besoin.
Des évidences nous apparaissent : on peut vivre sans traders, sans publicitaires, pas sans aide-soignantes ni éboueurs.
Ce constat, c’est vrai, peut vite virer à une nouvelle forme de populisme bisounours… Mais quand même, le coronavirus nous rappelle que la corde qui nous relie est plus importante que le premier de cordée, que ceux qui s’assurent que tout le monde est bien accroché à la corde, sont au moins aussi dignes de reconnaissance que ceux qui la tirent.
La crise que nous traversons servira-t-elle à remettre (un peu) à l’endroit la hiérarchie des métiers et fonctions à valoriser ? D’ailleurs nos sociétés, finalement, n’ont-elles pas choisi de sauver des vies plutôt que l’économie en décrétant le confinement ?
Le Coronavirus aura, en quelques semaines, dénunuchisé la théorie du "care".
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Cela fait une semaine que les flammes ont ravagé le site de l’usine Lubrizol à Rouen. Et la vérité peine toujours à se frayer un chemin. Les causes de la catastrophe demeurent inconnues. À l’Assemblée, le Premier ministre affirmait que son gouvernement ne cachait rien.
.#Rouen #Lubrizol #Gouvernement #Ruffin
Catégorie Actualités et politique 755 commentaires