avec la participation de :
- Manuela Royo : membre du MODATIMA et de l’assemblée constituante (Chili)
- Layla Staats : résistance autochtone pour les droits d’accès à l’eau (Nation Mohawk)
- Juan Pablo Gutierrez : Porte-parole de l’Organisation Nationale des Indigènes de Colombie (ONIC) qui lutte contre des projets extractivistes sur leur territoire (Colombie)
- Ercan Jan : militant des luttes écologistes pour l’eau au Kurdistan, membre du mouvement Mezopotamta Ekoloji Hareketi (Turquie)
- Eloïse Bérard : chargée de programme "Vivant et Commun(s)" à la Fondation Danielle Mitterrand, animatrice de la table ronde
6,949 signatures
Les territoires autochtones sont de plus en plus souvent visés par des programmes de compensation des émissions carbone. Les Aires protégées – dont la création entraîne généralement des expulsions et des violences à l'encontre des populations locales – sont désormais légitimées par des allégations sur leur capacité à “stocker” du carbone. Les “crédits” de carbone qui en résultent peuvent ensuite être vendus aux pollueurs, comme les compagnies pétrolières, afin qu'ils puissent prétendre être “neutres en carbone”.
Ces systèmes sont une escroquerie et représentent un danger pour les humains et le climat. Il s'agit de carbone de sang (blood carbon).
...
Depuis longtemps, des dizaines de milliers d’éleveurs pastoraux autochtones samburu, borana et rendille font pâturer leur bétail et dépendent des quelque cinq millions d'hectares aujourd'hui couverts par un projet de compensation carbone du Northern Rangelands Trust (NRT). Leurs terres ancestrales, leurs modes de vie et leur capacité à nourrir leurs familles sont menacés par le projet du NRT, qui prétend augmenter la quantité de carbone stockée dans le sol en modifiant les modes de pâturage des éleveurs pastoraux et la manière durable dont ils utilisent leurs terres. Les communautés autochtones n'ont pas été consultées comme il se doit sur ce projet.
Les personnes les moins responsables du changement climatique paient le prix d'une destruction qu'ils n'ont pas causée.
...
Verra, une organisation qui supervise la certification des projets et la vente des crédits carbone, a certifié le projet du NRT et prévoit de continuer à le faire.
Agissez maintenant en écrivant à Verra pour leur demander de retirer ce projet et de ne pas certifier d'autres projets sur des terres autochtones où des violations des droits humains ont été commises et dans le cadre desquels le consentement libre, informé et préalable des communautés n'a pas été obtenu.
Michèle Rivasi Globe terrestre Europe-Afrique @MicheleRivasi · 7h
Découvrez mon rapport sur la #biodiversité et l'Agenda 2030 Revers de main avec index pointant vers le bas
Alors que la COP15 discutera des Solutions basées sur la Nature et l'objectif 30 % de la Terre sous statut de conservation, il appelle à mettre fin à l'accaparement des terres #autochtones.
Stop au #colonialismeVert - 1 - 6 - 10
Tr.: ... Le rôle de la politique de développement face à la perte de biodiversité dans les pays en développement ...
Ndlr : elle PLPDLA sur ce sujet. Quel est le point de vue des autres eurodéputés dont LFI ? ACT
Actualité Traduit de l'espagnol par Salman Yunus
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Écologie - Entretiens
TAGS Anthropologie écologie relationnelle néolibéralisme philippe Descola transition écologique
Damien Deville est géographe et anthropologue de la nature. Il est l’auteur, avec Pierre Spelewoy, du récent Toutes les couleurs de la Terre – Ces liens qui peuvent sauver le monde paru aux éditions Tana. Il y développe plusieurs concepts, parmi lesquels celui « d’écologie relationnelle », qui s’oppose notamment à l’uniformisation du monde par le néolibéralisme. Dans ce riche entretien, nous avons demandé à ce jeune héritier de Philippe Descola comment il analysait les processus de destruction écologique, sociale et culturelle que nous traversons, et comment construire concrètement une autre approche de la relation, compatible avec la préservation de nos biens communs, a fortiori environnementaux. Réalisé par Clément Molinier et Pierre Gilbert, retranscrit par Manon Milcent.
...
parti 6 mois travailler pour le ministère de l’Environnement du Queensland, dans une équipe de rangers, sur la protection des populations de koalas. Pour les protéger, les politiques publiques d’alors consistaient à les parquer dans des zones dédiées à la protection. Grillagées dans des forêts de protection, loin des activités humaines, le koala s’en porterait mieux. ... j’ai remis en cause mes acquis, car ce système de protection se confrontait à plusieurs biais. Un biais écologique d’abord, au sens scientifique du terme, dans le sens où parquer des koalas dans des zones spécifiques participait, sur du long terme, à limiter l’expression de la diversité génétique de la population. Une diversité pourtant nécessaire au renouvellement de l’espèce. Deuxième biais : on observait que certains koalas préféraient s’établir en zone péri-urbaine.
...
dernier biais, davantage culturel, m’est apparu : les koalas sont énormément représentés dans les symboles australiens alors que la coexistence est refusée. C’était pour moi une instrumentalisation du vivant doublée d’une hypocrisie anthropologique. Cette expérience m’a dynamité l’esprit. D’ailleurs, je le découvrirai plus tard, la violence infligée aux koalas n’était que le miroir d’une pluralité de violences qui émergent des mondes occidentaux et qui fait de nombreuses victimes : les populations autochtones qui décident de vivre autrement, dont les aborigènes d’Australie – les violences faites aux koalas et les violences faites aux humains sont les deux faces d’une même médaille – mais aussi les territoires oubliés de l’économie monde, les violences faites aux femmes, aux Tsiganes, aux roms, les DOM-TOM marginalisés dans les démarches républicaines… Bref, par notre incapacité à penser la diversité, nous avons laissé sur le carreau nombre d’individus, de collectifs et de territoires.
De ce fait, contourner l’uniformisation des mondes demande, je crois, une réponse citoyenne et politique forte : remettre la diversité, qu’elle soit humaine ou non humaine, au cœur des modèles sociaux. Cette démarche peut offrir des dynamiques d’innovation majeures aux crises que nous connaissons tout en nous permettant de remettre de la poésie dans nos vies. En puisant dans la singularité de chaque être, de chaque imaginaire, de chaque territoire, des voies citoyennes et politiques se dégagent pour emmener le social et l’environnement dans un seul et même horizon.
...
??????????? [TOUT ou RIEN copier ?!]
...
En Cévennes par exemple, il y a beaucoup de conflits entre les néoruraux et les archéos cévenols. ... La culture de la résistance d’une part, et l’amour des montagnes d’autre part ! Deux symboles sur lesquels construire de l’inclusivité. Le lien au paysage comme projet territorial a également pour avantage de ne pas être anthropocentré. Il emmène anciens comme nouveaux, humains comme non humains dans un seul et même bateau. J’ai tendance à militer actuellement pour des politiques du symbole, au sens littéral du terme. Ça me fait penser à cette fameuse phrase de l’anthropologue Jean Malaurie : « sans symbole nous ne sommes rien, qu’un peuple de fourmis manipulées par le verbe, l’information et l’image ».
...
tension très forte dans les milieux écolos, entre l’urgence climatique et sociale et les manières de cultiver des réponses qui demandent nécessairement du temps. Ce conflit, nous y sommes tous confrontés. Néanmoins, il reste impératif de cultiver le sens !
...
se développent à Paris des fermes verticales, sans eau, sans sol. Elles sont très subventionnées au nom de l’autonomie alimentaire des villes. Elles entrent alors en concurrence avec l’agriculture des campagnes où les paysans cultivent pourtant les valeurs de la terre et n’arrivent plus à vivre de leurs métiers. Autrement dit, au nom de l’écologie à Paris, on détruit ce dont l’écologie est censée être la gardienne : la diversité des mondes.
Une deuxième clé de réponse se situe dans le dialogue entre la valorisation de la diversité à l’échelle locale et le sentiment d’appartenance à l’humanité. Il y a un imaginaire auquel j’aime me relier, même si en l’état il peut paraître de l’ordre de l’utopie. Le géographe Augustin Berque, qui a été très influent pour moi, propose dans ses travaux de penser la diversité via trois échelles à partir desquelles on pourrait déployer de nouvelles compétences politiques. La première est l’échelle de l’atmosphère, le matériau physico-chimique de la Terre. Cela correspondrait à des politiques internationales relevant d’un sens commun de l’humanité telle que la lutte contre le réchauffement climatique. Ajouter la vie sur terre permet de déployer une deuxième échelle : l’échelle écosystémique. C’est une échelle biorégionale en somme à partir desquelles se pensent et se préservent les grands équilibres de la vie. Il y a enfin l’échelle de l’habité, celle des symboles et de l’expérience partagée. Augustin Berque l’appelle « l’écoumène ». C’est une échelle beaucoup plus fine qui construit pourtant le vivre ensemble au quotidien. Un universel par-delà l’humain, se situe peut être dans un dialogue pertinent entre ces trois nouvelles échelles politiques et citoyennes.
...
La crise du coronavirus montre à quel point nous avons besoin de relation et que l’expérience territoriale est tout ce qui compte face au présent. Y compris pour lutter contre la solitude qui est une bien grande maladie. Toute relation n’est pas physique, il y a également des espaces symboliques dans lesquels nous pouvons trouver des voies d’émancipation malgré le confinement qui a été mis en place. La crise sanitaire invite également à orienter des politiques décentralisées qui donnent les moyens à chaque lieu de faire face aux réalités qu’il traverse. Les relations entre individus laissent place ici à des relations de coopération entre territoires. Pendant des décennies nous les avons opposés. Peut-être arriverons-nous maintenant à les faire dialoguer ! Il y a une bataille culturelle à mener autour de cette égalité territoriale. Je crois même que cette bataille culturelle est mère de toutes les batailles, car, lorsque notre projection au monde change, tout change, à commencer par la vision politique d’une nation. Le coronavirus place l’humanité devant un tel choc qu’il permet ce pas de côté dans l’opinion.
...
une feuille de route gouvernementale en deux temps : une rapide transition vers une économie décarbonée sur du court terme, demandant des arbitrages politiques nationaux assez forts tout en amorçant un retour aux territoires sur du moyen terme. Pour qu’il soit pertinent, le vivre ensemble ne peut pas être du ressort des états nations : il demande de placer au cœur des décisions des échelles d’action facilement appropriable par le tout citoyen, c’est-à-dire des échelles plutôt locales. L’un dans l’autre, face à l’uniformisation des mondes et aux précarités qui en émerge, il me semble inévitable de questionner non pas simplement le rôle de l’état, mais bien la place qu’il occupe dans les régimes démocratiques. Sur du long terme, je pense qu’il devra nécessairement s’effacer en partie pour laisser place à de nouvelles modalités d’interventions citoyennes et politiques. Expérimentons.
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réassumer notre propre vulnérabilité. Chaque être vivant a en commun d’être vulnérable, et pour s’adapter à cette condition, il a besoin des autres. Humains comme non humains sont interdépendants. Nous avons besoin des autres, et ce sont bien ces liens d’interdépendances qui doivent mobiliser l’action citoyenne. La deuxième, c’est la rencontre avec l’autre. La rencontre positionne les relations dans une dynamique créatrice. Un plus un, en géographie, ça n’a jamais fait deux. Lorsqu’on réussit à comprendre l’autre pour ce qu’il est vraiment, la rencontre ouvre des trajectoires d’innovations majeures.
Je me permets de préciser que rencontrer l’autre ce n’est pas nécessairement l’apprécier. Vivre la relation revient à accepter également les antagonismes, la différence, le refus. Enfin, puisque qu’on peut rencontrer l’autre en le dominant voir en le détruisant, il convient d’ajouter une troisième étape à cette société de la relation : la justice. Pour que les relations soient émancipatrices pour les deux parties prenantes, il est important d’exercer justice dans la coexistence. Ces trois thèmes sont suffisamment larges pour être mobilisés de manière extrêmement plurielle en fonction des réalités de chaque espace, de chaque communauté voir de chaque individu.
...
la diversité que je projetais ailleurs est également présente ici, dans les moindres recoins de l’espace. Nous n’arrivons néanmoins plus à la voir et encore moins à la mettre au cœur de nos vies. Je crois que c’est lié en grande partie à nos modèles éducatifs qui ne valorisent pas assez les territoires. À la lumière de la relation, l’éducation devient également un objet de réforme. Philippe Descola milite effectivement pour davantage d’anthropologie à l’école. J’ajouterais pour ma part davantage de géographie et d’éthologie ! ... construire davantage de liens entre ce que l’on pense et ce que l’on fait de ses mains. Il n’y a presque plus d’activités manuelles dans les programmes pédagogiques et universitaires. Pourtant expérimenter un territoire passe également par le mouvement du corps et par les sens. ... dans les moments de bonheurs comme de malheurs, tout ce qui compte au final, c’est le vivre ensemble. La crise du coronavirus le confirme. Remettre ce vivre ensemble, par-delà l’humain, par-delà l’Occident et par-delà le visible, au cœur de l’action me semble être un beau chemin à suivre.
Ndlr : revisiter, approfondir, questionner notamment sur le lien entre république, fédéralisme et régionalisme / TdM ACT
extrait du livre L’Arbre à soleils. Légendes du monde entier, d’Henri Gougaud.
Cette histoire de Bornéo, vient-elle du peuple dayak, du peuple penan ou d’un autre peuple autochtone de l’île ? Nous ne le savons pas, il est aussi possible qu’elle soit commune à tous mais avec des variantes ...
Photo © Andy Rain & Nick Rain/Survival. Des hommes penan chassent avec des pipes dans les forêts du Sarawak, Bornéo.
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Originaire de Saillans, la journaliste Maud Dugrand documente, dans un livre intitulé La Petite République de Saillans, les contours, les tensions et réussites d’un moment politique et démocratique inédit. Entretien.
Mots-clés démocratie participative Drôme élections municipales liste citoyenne Maud Dugrand République Saillans
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chercher le consensus à tout prix, dans un processus de participation, possède des limites. C’est un modèle qui semble légitime mais qui empêche sans doute parfois de prendre des décisions nécessaires.
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Alors qu’on est habitué à la verticalité des décisions, à la fonction symbolique du maire, Saillans a bousculé des représentations et des pratiques du pouvoir qui nous construisent et nous sécurisent depuis des décennies. Cela ne va pas sans angoisse, mais cela peut changer des habitudes dont on voit bien les limites.
...
des règles d’écoute et de répartition de la parole ont été posées et cet espace civilisé est favorable aux femmes. Je soupçonne que, dans le village, cela a bousculé le patriarcat, car on a ouvert des lieux obéissant à des règles où l’on n’a plus peur d’aller en tant que femme.
... réforme du Plan local d’urbanisme (PLU) réussie ... 93 événements participatifs ont été proposés entre juin 2017 et juin 2019 concernant le PLU et 434 personnes ont participé à au moins l’un d’entre eux, ce qui est énorme sur un village de 1 300 habitants ... cela a été compliqué et parfois violent ... Ces questions en apparence techniques, complexes, réglementaires touchent en réalité des choses fondamentales : la propriété privée, l’intérêt commun, la manière dont on vit et on habite. ... Ce qui est très positif, c’est que ces sujets qui, en général, demeurent enfouis, alors qu’ils se situent à l’articulation des projets de société et de l’intimité des vies, ont été mis sur la place publique, au lieu qu’on découvre, à chaque vote, qu’il y a de l’inquiétude, des rancœurs, des seuils de tolérance et d’intolérance que capte le plus souvent le vote FN ... même s’il reste des désaccords, il est plus sain qu’ils s’expriment ouvertement. À ce titre, l’existence d’une liste d’opposition est un très bon signe.
...
Le « capital d’autochtonie » a son importance
... partager le village entre « néos » et « locaux » ou entre « droite » et « gauche » ? ... clivage ... être capable de se confronter de personne à personne. ... Le cadre participatif laisse peu de place au conflit. Il impose la rationalité au détriment de l’émotion, de la parole directe, parfois frontale ... il existe souvent une euphémisation du conflit chez ces classes moyennes à fort capital culturel. ... la « redistribution de la parole se substitue à la redistribution sociale », comme on l’a vu lors du « Grand débat » post-gilets jaunes.
...
des listes citoyennes ne peuvent pas se constituer à trois mois des élections. Il faut un travail au moins deux ans avant, avec l’aide de professionnels de l’éducation populaire et de l’animation de réunions. Mais il n’est pas inintéressant de noter que dans la ville voisine de Crest, 8 000 habitants, administrée depuis quatre mandats par Hervé Mariton, ancien député LR, qui se représente pour un cinquième mandat, une liste citoyenne s’est constituée. Peut-être qu’avec le temps, Saillans assumera d’avoir été ce précurseur, mais aujourd’hui c’est trop tôt. Saillans n’avait pas l’ambition de repenser la démocratie d’un point de vue théorique.
Ndlr : faut-il privilégier l'action à la parole, le faire ensemble, plutôt que la "parlotte" ? questionner, expérimenter ACT
Ricardo Lopes Dias, le missionnaire qui pourrait devenir le nouveau chef du département des Indiens non contactés de la FUNAI
... Monsieur Dias a travaillé durant de nombreuses années avec la New Tribes Mission (NTM), aujourd’hui connue sous le nom d’Ethnos360.
Sarah Shenker de Survival International a déclaré aujourd’hui : « Placer un missionnaire évangélique en charge du département des Indiens non contactés de la FUNAI, c’est comme mettre un loup en charge de la bergerie. C’est un acte ouvertement agressif, une déclaration selon laquelle ils veulent contacter de force ces peuples, ce qui les détruira. Avec le récent projet du président Bolsonaro visant à ouvrir les réserves autochtones à l’exploitation minière et à d’autres types d’exploitation, il s’agit d’un plan génocidaire pour la destruction totale des peuples les plus vulnérables de la planète dont la survie est désormais en jeu. Nous y résisterons de toutes nos forces avec nos amis autochtones du Brésil. »
La NTM est connue a travers le monde pour ses efforts de contact et d’évangélisation des peuples non contactés. C’est l’une des organisations missionnaires les plus fondamentalistes, dont les chasses à l’homme au Paraguay dans les années 1970 et 1980 ont fait plusieurs morts.
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es Atikamekw de Manawan, de Wemotaci et d’Opitciwan, en Haute-Mauricie, entament un processus de commémoration pour les enfants disparus ou enlevés après avoir reçu des soins à l’hôpital. En parallèle, ils sont toujours à la recherche de la vérité sur ces enfants fantômes.
Au début des années 1990, le soulèvement zapatiste incarnait une option stratégique : changer le monde sans prendre le pouvoir. L’arrivée au gouvernement de forces de gauche en Amérique latine, quelques années plus tard, sembla lui donner tort. Mais, du Venezuela au Brésil, les difficultés des régimes progressistes soulèvent une question : où en est, de son côté, le Chiapas ?
...
modeste et non prosélyte, l’expérience zapatiste n’en rompt pas moins depuis vingt-trois ans avec les principes séculaires, et aujourd’hui en crise, de la représentation politique, de la délégation de pouvoir et de la séparation entre gouvernants et gouvernés, qui sont au fondement de l’État et de la démocratie modernes.
Elle a lieu à une échelle non négligeable. Cette région de forêts et de montagnes de 28 000 kilomètres carrés (environ la taille de la Belgique) couvre plus d’un tiers de l’État du Chiapas. Si aucun chiffre sûr n’est disponible, on estime que 100 000 à 250 000 personnes selon les comptages (1) — 15 à 35 % de la population — y forment les bases de soutien du zapatisme, c’est-à-dire les femmes et les hommes qui s’en réclament et qui y participent.
...
l’aventure zapatiste est la plus importante expérience d’autogouvernement collectif de l’histoire moderne.
...
Peu d’ordinateurs et de livres dans les maisons, des voitures très rares et un habillement sobre : les conditions matérielles sont minimales, mais rien d’essentiel ne manque. Cette sobriété reste aux antipodes de la (trompeuse) corne d’abondance euro-américaine des centres commerciaux et des prêts à la consommation.
...
L’histoire du zapatisme au Chiapas tient ainsi en trois mots, qui résument les modalités de son rapport avec l’État : contre (pendant douze jours de guerre), avec (neuf ans de tentatives d’accord) et sans (depuis 2003).
...
« Ce n’est pas pour le pouvoir », répète le CNI, mais pour affirmer la force des cinquante-six ethnies autochtones du Mexique (seize millions d’habitants, environ 15 % de la population) et, plus largement, de « toutes les minorités ». L’initiative vise à faire connaître leur oppression et leurs résistances, à encourager partout les formes d’organisation autonome. Elle veut diffuser le virus de l’opposition au capitalisme et aller sur le terrain de l’adversaire pour révéler à tous les « indigènes » du monde son état de décomposition terminale ainsi que la possibilité désormais attestée de faire sans lui.
...
François Cusset
Auteur de La Droitisation du monde, Textuel, Paris, 2016.
A: Ministre des Affaires tribales et Ministre de l'Environnement et des Forêts
Target email addresses: mefcc@gov.in arjun.munda@gov.in
Les peuples autochtones et tribaux en Inde sont confrontés à une double menace. En février, la Cour suprême a ordonné l’expulsion de huit millions de personnes tribales et de personnes vivant dans les forêts – l’équivalent de la population de Londres ou de New York.
De plus, le gouvernement, suivant les conseils du directeur de WWF Inde, a fait la proposition de modifier le Indian Forest Act.
Leurs propositions incluent la militarisation des forêts indiennes – au moyen de gardes forestiers se voyant octroyer le droit de tirer sur des personnes, de même qu’une quasi immunité judiciaire – et retirer, au nom de la protection de la nature, les droits des peuples autochtones et tribaux sur leurs forêts.
Nous savons à quoi ressemble ce type de protection de la nature militarisée : dans le parc national indien Kaziranga, cinquante personnes ont été tuées par balles en l’espace de trois ans et un enfant de sept ans a été mutilé à vie.
Rien de cela n’aidera à sauver les tigres ni les forêts de l’Inde : les peuples autochtones et tribaux sont les meilleurs protecteurs de la nature et gardiens de leurs terres.
Nous ne pouvons pas permettre à ces expulsions ni ces dangereux changements de loi d’avoir lieu. S’il vous plait, envoyez un mail à deux ministres indiens pour les exhorter à mettre fin à ces assauts contre les droits des peuples autochtones.
Les écoles-usines « reprogramment » les enfants autochtones et tribaux pour les intégrer à la société dominante. Cela fait partie d’une politique délibérée des gouvernements d’effacer l’identité autochtone et de voler les terres autochtones.
Des vies sont détruites et des familles déchirées quand les enfants sont séparés de leur communauté et dépouillés de leur identité.
Piégées entre deux mondes et n’appartenant à aucun d’eux, de nombreuses victimes du système des écoles-usines souffrent de dépression, d’addiction, de violence et se suicident.
Je pense que l’éducation des peuples autochtones doit :
être enracinée dans leurs terres, leur langue et leur culture.
susciter leur propre fierté et celle qu’ils ont en leur peuple.
se trouver sous leur contrôle.
Signatures : 5.160 le 12/8/19
55 minutes
Au nombre de 370 à 400 millions, les peuples autochtones représentent plus de la moitié de la diversité culturelle du monde.
Peuple d'Amazonie © Getty / Kim Schandorff
Les peuples autochtones, appelés également « peuples premiers » ou aborigènes, constituent au moins 5 000 groupes humains qui vivent dans 90 Etats. Alors que nombre d’entre eux ont été marginalisées, exploitées et assimilées par la force, ces peuples résistent de plus en plus pour faire valoir leurs droits. Ils revendiquent la reconnaissance de leur identité, de leur langue, de leur culture, de leur mode de vie et de leur terre.
Avec Irène Bellier, Anthropologue au Laboratoire d’Anthropologie des Institutions et des Organisations Sociales (EHESS), Directrice de recherches CNRS
14h10
Illustration pour la chronique "La Une de la science"
La une de la science
Les canicules marines dévastent la faune et la flore
Par Axel Villard
Programmation musicale JEANNE ADDED FALLING HEARTS 2018 EDDY DE PRETTO Sensible 2018
L'équipe
Fanny Bohuon Réalisatrice
Chantal Le Montagner Chargée de programmes
Lucie Sarfaty Chargée de programmes
Irène Ménahem Attachée de production
Mots-clés : Sciences
par Giv Anquetil , Antoine Chao , Charlotte Perry - 53 minutes
Comme un bruit qui court retourne en Guyane, avec celles et ceux qui font de la forêt un champ de bataille.
Les Amérindiens se battent pour défendre la forêt dont ils vivent
Les Amérindiens se battent pour défendre la forêt dont ils vivent © Radio France / Giv Anquetil
Nous vous avions fait entendre le mois dernier les voix de guyanais mobilisés contre des grands projets extractivistes qui menacent l’environnement.
Et si la mine industrielle Montagne d’or (en plein cœur de la forêt tropicale) est toujours dans le collimateur de 70% des habitants, on célèbre ces jours-ci en Guyane la victoire par abandon sur Total et son forage off-shore, qui vient de jeter l’éponge après 100 millions d’euros dépensés en prospection.
On retourne cette semaine dans ce paradis vert, cette fois avec les Amérindiens qui se battent pour défendre la forêt dont ils vivent.
Les Amérindiens qui se battent pour défendre la forêt dont ils vivent © Radio France / Giv Anquetil
Dans son abattis, sa parcelle cultivée sur brûlis avant d’être rendue à la forêt pour 30 ans, Franck Nénesse pratique l’agroforesterie en utilisant les cycles naturels et les savoir-faire traditionnels pour que les sols ne s’épuisent pas. Cécile Kouyouri, première femme devenue chef coutumier voilà 21 ans, nous reçoit dans son petit village de Bellevue, où elle a réussi à imposer une « Zone de droits d'usage collectifs » (ZDUC) pour un autre usage communautaire de la forêt et du monde.
C’est aussi le message que porte une nouvelle génération d’Amérindiens réunis dans les Jeunesses Autochtones de Guyanes (JAG), dont fait partie Christophe Yanuwana Pierre que l’on retrouve près de Saint Laurent du Maroni.
Pour la reconnaissance officielle des peuples autochtones
Pour la reconnaissance officielle des peuples autochtones © Radio France / Giv Anquetil
Alors qu’environnement et climat peinent à devenir des priorités pour le monde développé, toutes et tous partagent –comme Jean Paul Fereira, le maire Kali’na d’Awala-Yalimapo, l’idée que le « retard » en développement de la Guyane est peut-être une chance pour prendre d’autres voies. Plutôt que de répéter les mêmes erreurs - climaticides - qui ont échoué ailleurs.
Un reportage de Giv Anquetil
Programmation musicale
16h40
Le focus de la semaine
Martelage et syndicalisme forestier
Mots-clés : Société
Mobilisation
Nils Agger, rebelle contre l’inaction
Des militants d’«Extinction Rebellion» manifestent à Londres le 23 novembre. Photo Immo Klink
Mobilisation. Face à l’urgence climatique, le jeune Suédois a lancé à l’automne en Angleterre «Extinction Rebellion», un mouvement de désobéissance civile au succès fulgurant.
Nils Agger a le cœur d’un rebelle. De ceux qui se font traîner par terre et arrêter pour avoir tagué un message contre l’extension de l’aéroport de Londres sur le quartier général du Parti travailliste. Né dans la campagne méridionale suédoise, le militant au chignon de Jedi a quitté le confort de la péninsule scandinave pour s’installer il y a trois ans dans la petite et ancienne cité industrielle de Stroud, dans l’ouest de l’Angleterre. Le Brexit ? Ce casse-tête politique, qui divise le Royaume-Uni, l’Union européenne et monopolise les grands titres des médias britanniques ? Pas son problème. Ce qui occupe son esprit et ses journées depuis presque un an, c’est «Extinction Rebellion».
Pacifique
Le mouvement citoyen de désobéissance civile, qu’il a créé en mai avec une quinzaine de militants écolos, se veut différent de la kyrielle d’autres organisations environnementalistes existantes dans le monde. «Beaucoup d’ONG ne disent pas la vérité sur l’avancement de la crise écologique et climatique pour ne pas faire peur, interpelle le jeune Suédois de 25 ans. Elles craignent que si les gens réalisent l’ampleur de la catastrophe, ils soient paralysés et ne veuillent plus agir. C’est faux. Le succès d’Extinction Rebellion prouve le contraire.» Parler de succès n’est pas un euphémisme. Depuis son lancement officiel le 31 octobre, Extinction Rebellion a fait près de 100 000 adeptes sur les réseaux sociaux, et déborde des frontières britanniques pour voir émerger des branches dans 35 pays, dont la France. «Ce n’est pas juste une énième campagne de sensibilisation ou de mobilisation, reprend fièrement Agger. Nous avons lancé une rébellion contre le gouvernement britannique pour le forcer à négocier avec la population, et à la protéger comme il se doit.»
À lire aussi :Climat : «Quand les gouvernants nous font défaut, nous nous rebellons»
Pour Agger, le déclic a eu lieu début 2018. Installé en Angleterre pour se former à l’agriculture, il a appris le métier sur le tas en traînant ses bottes de ferme bio en ferme bio. Jusqu’à se dire qu’un changement plus radical était nécessaire. «Développer une agriculture sans pesticides et protectrice de la terre est crucial, mais nous devons d’abord changer les modèles industriels et de consommation si on veut prévenir une déliquescence des systèmes agricoles à moyen terme.» Pour lui, l’acteur-clé reste le gouvernement : «Ils ont l’infrastructure nécessaire et les moyens de coercition sur le secteur privé, mais surtout, ils ont la responsabilité d’agir pour prévenir l’effondrement généralisé qui nous guette.»
Certains pourraient le traiter d’écolo radical. Pourtant Agger espère, grâce à la rébellion, éviter un basculement futur dans une «dictature verte». Le mouvement s’est constitué autour de trois piliers : demander aux gouvernants de dire la vérité, mettre en place des mesures contraignantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro d’ici 2025, et enfin fonder une Assemblée citoyenne nationale avec un réel pouvoir de décision sur la transition écologique. «Une telle forme de démocratie participative peut être un rempart contre les dérives autoritaires», assure-t-il. Pour arriver à ces fins, hors de question de faire usage de la violence. Extinction Rebellion est fondamentalement pacifique. Un enseignement tiré de l’histoire des mouvements écologistes partisans de l’action directe. «Certains ont basculé dans la violence parce qu’ils étaient désespérés, que le changement qu’ils appelaient ne se produisait pas, argumente Agger. Mais plusieurs études ont montré que les groupes non-violents ont plus de succès. Ils obtiennent de meilleurs et plus stables résultats.»
Sablier
Si cette rébellion séduit, c’est aussi grâce à son caractère spirituel et innovant. Ainsi, leur campagne de nouvel an, inspirée des cultures autochtones ancestrales, s’intitulait «Protéger et honorer la vie». Du 1er au 7 janvier, les «rebelles» étaient encouragés à s’engager à «protéger et honorer» la terre, l’eau, le feu, etc. tous les jours, par «des méditations, des cérémonies, de l’art, de l’activisme sacré, des conférences en ligne, etc.» Ambitieux, le mouvement britannique espère mobiliser 3,5 % de la population, une proportion nécessaire et suffisante, selon eux, pour parvenir à un changement systémique. Tout cela en quelques années. La notion d’urgence est d’ailleurs l’élément central de leur symbole : un sablier dans un cercle noir, qu’Agger arbore maintenant où qu’il aille, sur des pin’s, des drapeaux, des tee-shirts.
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Depuis novembre, il a lâché sa bêche pour plancher à temps plein sur Extinction Rebellion. Et prépare maintenant la Semaine internationale de la rébellion, grand raout prévu mi-avril. «Après cela, je n’aurai plus d’économies pour continuer à ce rythme, soupire le Suédois. Je vais devoir me retrouver un emploi.» La rébellion, pour l’instant, ne nourrit pas.
Et toutes les infos sur le festival «A l’école de l’anthropocène»
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La première de la pièce Kanata, du metteur en scène canadien Robert Lepage a été donnée le 15 décembre 2018 au Théâtre du Soleil, que dirige Ariane Mnouchkine. Rebaptisée épisode 1- La Controverse, elle a dérangé jusqu'aux populations autochtones du Canada, qui sont sujets de la pièce. Maya Cousineau-Mollen, poétesse et activiste autochtone, est l'une des figures qui a impulsé le débat. En France pour voir la pièce, elle est venue parler de cette histoire, de son histoire et de son peuple.
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Actualités et politique
29 commentaires
Transcription :
... je me sens bien à être intermédiaire entre mes deux cultures
Guyane française :
Le méga projet de la gigantesque mine de la “montagne d'or”
Pour situer le lieu du projet de ce qui pourrait être la plus grande mine de France, voici une carte.
Le site se situe sur la commune de Saint-Laurent-du-Maroni, au lieu-dit Boeuf-mort en Guyane française.
Une pétition citoyenne est actuellement en ligne pour refuser ce projet de la méga “montagne d'or” de Guyane, ainsi que tous les autres projets de ce genre dans ce département français.
Voir la pétition ici !
https://www.sauvonslaforet.org/petitions/1084/president-macron-non-a-la-mine-dor-industrielle-en-guyane
...
L'écologie gouvernementale était morte-née dès la prise de fonction du Président Emmanuel Macron.
La question que l'on peut maintenant se poser concernant le méga projet de la gigantesque mine d'or de Guyane, est de savoir si M. Emmanuel Macron aura le culot d'imposer sa réalisation contre l'avis général d'ONG, d'associations écologiques, des populations guyanaises concernée et en premier lieu les peuples Amérindiens de Guyane.
...
Votre serviteur, Pierre Sarrramagnan-Souchier, le 28 août 2018.
Mise à jour du 14 septembre 2018 :
C'est mal parti pour la reconnaissance des intérêts des Amérindiens (il fallait s'y attendre !) :
Montagne d’or : des industriels injurieux envers les peuples autochtones
(Lire ici !)
https://www.sciencesetavenir.fr/politique/les-industriels-du-projet-montagne-d-or-denient-aux-amerindiens-le-droit-de-s-exprimer_127480
Dans un pays où les inégalités ethno-raciales font rage, Joênia Wapichana a été élue dimanche 7 octobre 2018, à 43 ans, dans l’État du Roraima, Elle est la première femme indigène à devenir députée fédérale au Brésil, et siègera à la Chambre des députés, seule, face au lobby ruraliste déterminé à détruire les droits des indigènes et à les déposséder de leurs terres.
Joênia Batista De Carvalho est le nom que l’employé de la mairie lui avait arbitrairement donné. Elle a choisi Joênia Wapichana, nom de son peuple d’origine. Elle est aussi la première avocate indienne du Brésil.
Source : Elisabeth Schneiter à partir de Brasil El Pais
https://brasil.elpais.com/brasil/2018/10/08/politica/1539035477_870212.html
En septembre, vous vous en souvenez peut-être, nous sommes allé-e-s en Finlande pour faire acte de solidarité avec les Samis, des peuples autochtones qui vivent dans la forêt boréale finlandaise.