Éclairage MARL
Fabrice Vert, Premier Vice-président au tribunal judiciaire de Paris - Vice-président de GEMME France - membre du syndicat Unité Magistrats
Michèle Guillaume-Hofnung, Professeure émérite des facultés de droit, Directrice de l'Institut de Médiation Guillaume-Hofnung (IMGH) Présidente d’honneur des Médiateurs diplômés de Paris2 Panthéon-Assas MDPA
Selon le rapport sur la justice du XXIe siècle, seulement 1 % des affaires judiciaires font l’objet d’une médiation. Le défi de la politique nationale de l’amiable, annoncée le 13 janvier dernier par le garde des Sceaux, va consister précisément à sortir la médiation de cette confidentialité. Fabrice Vert, Premier Vice-président au tribunal judiciaire de Paris et Michèle Guillaume-Hofnung, Professeure émérite des facultés de droit, estiment qu’il faut agir sur la confiance, ce qui passe en particulier par la déontologie et la formation.
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Médiation et conciliation : modes premiers de règlement des litiges ? https://www.labase-lextenso.fr/gazette-du-palais/GPL222e8 Tel est le titre d’un article de la première présidente Chantal Arens et de la professeure de droit Natalie Fricéro publié le 25 avril 2015 par la Gazette du palais
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La confiance ne se décrète pas
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Le rapport n° 3696 de la délégation pour l’Union Européenne de l’Assemblée Nationale « La médiation, un nouvel espace de justice en Europe » présenté en février 2007 par le député Jacques Floch, et le rapport « célérité et qualité de la justice, la médiation une autre voie » issu du groupe de travail sur la médiation, installé par le premier président de la cour d’appel de Paris, Jean-Claude Magendie le 11 février 2008.
Leurs explications sur les difficultés d’implantation de la médiation restent pertinentes.
Tout d’abord, en premier lieu, la médiation et les modes amiables dans le domaine judiciaire ne doivent pas être présentés comme de la déjudiciarisation ou un moyen de réduire les stocks, mais comme un enrichissement de la réponse judiciaire et une chance supplémentaire offerte aux justiciables de nouer ou renouer un dialogue et de les aider à résoudre leur litige.
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La fragilité de l’identité du cœur de la profession – la médiation – affaiblit grandement l’image du médiateur. Si on ne connaît pas la médiation comment faire confiance au médiateur ?
Il faut ensuite que la profession donne des garanties de sérieux. L’exercice s’avère délicat dans la mesure où il ne faut pas scléroser la profession par un carcan inadapté
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La médiation activité du médiateur, se présente de manière très précise et très identifiable. Elle est un processus et non pas une procédure fut-elle allégée. Elle repose sur la liberté des médiés et du médiateur. Ainsi l’expression médiation obligatoire installe un oxymore létal
... L’expression information obligatoire sur la médiation serait à la fois plus exacte et pédagogique ... ce qui est sa fonction première de créer ou de recréer le lien ... confidentiel
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Le médiateur ... un tiers impartial indépendant et neutre ... Le tiers se définit par son extériorité. Le « médiateur maison » est certainement respectable mais il lui manque l’extériorité
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L’impartialité est la qualité du médiateur à l’égard des personnes. Le médiateur doit veiller à ne pas se laisser influencer par des antipathies ou des sympathies. Il est inévitable pour un être humain d’en ressentir, mais un médiateur doit savoir les repérer et se réajuster.
La neutralité est la qualité du médiateur à l’égard des résultats de la médiation. Il doit se garder de faire prévaloir sa solution. Il doit respecter la solution des médiés. La médiation est une maïeutique, le médiateur peut trouver que le résultat dont les médiés ont accouché n’est pas celui escompté mais c’est leur résultat. Seule une objection d’ordre public justifierait de déroger à l’absolue neutralité. La neutralité du médiateur est garante de la nature éthique du processus de médiation. La médiation est un processus de communication éthique. Le médiateur garantit l’égale dignité de la parole de chacun. C’est tout mais c’est essentiel. Cela requiert de la part du médiateur beaucoup d’énergie. Il consacre son énergie à garantir le cadre.
L’indépendance du médiateur constitue elle aussi une source importante et particulièrement exigeante de confiance. Elle s’apprécie bien sûr à l’égard des médiés mais aussi à l’égard de possibles partenaires encombrants. Les attentes explicites ou implicites des financeurs de dispositifs de médiation ou des prescripteurs de médiations pèsent parfois lourdement sur les médiateurs. Les médiés lorsqu’ils le perçoivent peuvent perdre confiance.
Le métier de médiateur n’est donc pas simple, difficile de s’affirmer « médiateur naturel » ou de se croire comme Monsieur Jourdain « médiateur sans le savoir ». La maxime « la formation avant toute chose » a guidé les pionniers de la médiation. La création de la première formation à la médiation en 1987 dans le cadre de Droit de l’Homme et Solidarité DHS proposait un parcours en deux ans. Une première année enseignait un socle généraliste de 180 heures. Une deuxième année 180 heures fournissait les compléments de spécialisation dans les secteurs que nous avions identifiés comme les secteurs d’avenir.
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principes fondamentaux de la médiation, des éléments de psychologie, de sociologie, de droit et bien sûr beaucoup de mises en situations pratiques
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Une des missions du futur conseil national de la médiation
... entre dans sa mission selon la loi du 22 décembre 2021 pour la confiance dans l’institution judiciaire de proposer un recueil de déontologie applicable à la pratique de la médiation, des référentiels nationaux de formation des médiateurs et de faire toute recommandation sur la formation
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Ndlr :
- on retrouve la neutralité POSTULAT avec ses limites
- Et est-ce pertinent de lier la médiation à la justice ? Questionner ACT
Connu /mel [Diversite] du Sat, 25 Feb 2023 16:31:35 +0100
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en 2021 le podcast (17 minutes)
Dans ce podcast il y a une interview d'une des autrices
du livre « Le syndrome d'imposture (Les Arènes, 2021) » de Élisabeth
Cadoche et Anne de Montarlot (pas lu).
Il y a aussi une vidéo (42 minutes) de Marine Gandy (Drupal France
notamment)
« Guide pratique de lutte contre le "syndrome de l'imposteur" »
https://www.youtube.com/watch?v=O1-YHj5gUq0
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Adrien Quatennens, coordinateur de la France insoumise, a tenu une allocution ce mercredi 22 juin 2022 à la sortie du Palais de l’Elysée
"J’ai dit au Président que la Première ministre devait se soumettre à un vote de confiance du Parlement et que nous n’étions candidat à aucun arrangement avec lui. Je l’ai alerté sur la gravité de l’urgence sociale dans le pays."
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Comprendre notre futur énergétique et climatique est une conférence en 4 parties:
- Les énergies fossiles
- La Géopolitique
- L'Effet Papillon: les paramètres mondiaux
- Le futur vue du Corona
présenté par Laurent Horvath, Fondateur 2000Watts.org
Dans la Part 4:
Quel sera le futur de l'énergie. Et si la pandémie de corona nous donnait de précieux enseignement sur le fonctionnement des nations et des citoyens?
Tr.: ... analogie entre la covid-19 et l'énergie ... besoin de confiance ... clivage riches/pauvres en terme de niveaux de consommation énergétique ...
Référent : Gérald FOUR, président de l’association
L’accompagnement sexuel est un engagement humaniste et humanisant ... amener la personne accompagnée à se reconnecter à sa corporalité, à sa charnalité, à se réapproprier son corps, à se réincarner, afin de retrouver de l’estime de soi et de la confiance en soi, donc davantage d’autonomie. ...
@Ugobernalicis Avec le #PassSanitaire, @EmmanuelMacron
fait le choix du conflit permanent et de l'inefficacité contre la pandémie.
La campagne vaccinale a besoin de soutien, pas de ces conflits, qui divisent le pays et la confiance. @SudRadio
1,3 k vues 1:46 4:36 PM · 6 août 2021·- 59 Retweets 135 J'aime
L'actu démasquée
Clés : Coronavirus ; Gouvernement ; Macron
Pass sanitaire : non, les manifestants ne sont pas cons ! - 27 juillet 2021 - 20H47 / Par Théophile Kouamouo
Nouvel épisode de la chronique « L’actu démasquée ». Théophile Kouamouo fait aujourd’hui un focus sur le mouvement de contestation de la loi « passe sanitaire ». Pour lui, “nous sommes face à une question de fond, à une question politique.”
Théophile Kouamouo fait aujourd’hui un focus sur le mouvement de contestation de la loi « passe sanitaire ». Pour lui, “nous sommes face à une question de fond, à une question politique.”
“Pourquoi, en dépit de toutes les campagnes de sensibilisation, 16% des Français n’ont pas l’intention de se faire vacciner ? Pourquoi 35% des Français soutiennent le mouvement de contestation de la loi pass sanitaire ? (….)
Ce que nous vivons actuellement est une crise de confiance. Une crise de légitimité. Une crise politique. Ce sont les défaillances des politiques, de l’exécutif Macron notamment, qui alimentent cette défiance généralisée. Emmanuel Macron est un ancien banquier d’affaires, porté au pouvoir grâce aux milieux d’affaires, et qui travaille objectivement pour les milieux d’affaires. Quand le COVID arrive, il a déjà la crise des gilets jaunes et la grande grève contre la “réforme des retraites” à son passif. Lors de chacune de ces crises, il s’est barricadé derrière une police chaque jour un peu plus brutale et un peu plus impunie. (...)
Les gens ne sont pas cons. Ils ont compris que ce qui se joue en filigrane depuis plusieurs années, c’est la construction d’un nouveau rapport de force entre les citoyens et les États à l’ère de la mondialisation, de la crise écologique et de la révolution numérique. Ils ont constaté qu’à plusieurs reprises, des dispositions censées être transitoires et cantonnées à des situations d’exception comme l'État d’urgence sont introduites dans le droit ordinaire. Ils ont donc des raisons de redouter un pass sanitaire qui, au fil du temps, pourrait se transformer en passeport intérieur et en outil de contrôle.”
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Le 6 mai 2021, le député Ugo Bernalicis intervient dans les débats en Commission des Lois sur le projet de loi pour la confiance dans l'institution judiciaire pour défendre un amendement visant à développer le recours au juré populaires.
Alors que le gouvernement montre une défiance à l'égard de jurés, je suis avec mon groupe parlementaire pour le développement des jurés populaires en matière pénale (tribunaux correctionnels et de police), et civile (les tribunaux de commerce).
En effet, pour reprendre les conclusions du rapport remis en 2014 à la ministre de la justice, les premières expérimentation menées indiquaient les bienfaits de cette association décisionnelle des citoyens (http://www.presse.justice.gouv.fr/art_pix/1_1_Rapport_bilan_experimentation_citoyens_assesseurs.pdf) "Nous avons, en premier lieu, constaté que globalement, la présence de citoyens assesseurs à la formation de jugement n’a pas modifié la jurisprudence antérieure des juridictions correctionnelles. Notamment, aucun élément ne permet de penser que les décisions rendues sont plus sévères. Les appréciations recueillies sur ce point vont, selon les ressorts, soit dans le sens de la neutralité la plus complète, soit dans le sens d’une moindre sévérité en raison de l’empathie que les citoyens assesseurs pourraient manifester à l’endroit de certains prévenus, une fois que leur a été révélée leur histoire personnelle”. Le rapport ajoute même : “l’image de la justice s’en est trouvée considérablement améliorée auprès des citoyens assesseurs que nous avons rencontrés. A quelques rares exceptions près, tous nous ont dit qu’ils avaient découvert avec beaucoup d’intérêt une justice humaine et attentive. Ils ont dans leur immense majorité fait savoir qu’ils étaient désireux de poursuivre leur collaboration avec l’institution judiciaire.”.
Ces éléments montrent une meilleure appropriation démocratique et populaire de la justice.
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Le 5 mai 2021, le député Ugo Bernalicis intervient en discussion générale sur le projet de loi pour la confiance dans l’institution judiciaire défendu par Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice.
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Compte rendu #ShareeConf - Vendredi 17/04 nous avons tenté de répondre à la question :
Les programmes ambassadeurs sont-ils des effets de mode ou répondent-ils à un profond changement de société ?
Pour cela nous étions avec Josélito Tirados, expert marketing et adepte du Cluetrain Manifesto qui a rejoint l’organisation sapiens.org et propose d’accompagner les leaders dans une nouvelle posture de Leadership.
Et avec Bastoun Talec, qui accompagne les entreprises et leurs collaborateurs à adopter des organisations modernes basées sur le modèle “holacratique”.
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besoin de transfert de parole entre les organisations et leurs membres.
Pour réaliser ce transfert entre la communication institutionnelle verticale et descendante vers une communication décentralisée via les réseaux sociaux des collaborateurs, cela demande une nouvelle approche du management.
Mais ce n’est pas encore la norme en 2020, car les organisations restent majoritairement constituées de silos verticaux ou pyramidaux. La communication est pensée, réalisée et diffusée par le haut sans impliquer le reste des collaborateurs.
Bastoun Talec nous a alors fait remarquer que le programme ambassadeur peut s’appuyer sur un nouveau modèle d’organisation « Holomidales » (en cercle) en opposition avec les organisations horizontales, pyramidales ou verticales.
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Organisation Holomidale
L’organisation en cercle permet de mettre les sujets au centre et de faire que chacun est “équidistant” du sujet.
Cette équidistance crée une forme d’équivalence entre les membres du cercle et le sujet, tout comme les réseaux sociaux qui mettent chacun d’entre nous à même distance du sujet “communication”.
De fait les programmes ambassadeurs créent cette équivalence de parole entre tous les membres du programme tout comme dans une organisation holomidale.
Ces nouvelles formes d’organisations holomidales engendrent aussi de la confiance puisque tout le monde peut voir tout le monde, et personne ne peut se cacher sauf en sortant du cercle et donc en quittant le projet.
On retrouve ainsi dans l’organisation holomidale les caractéristiques d’un programme ambassadeur :
Liberté et volontariat : N’y participent que les volontaires qui veulent entrer dans le cercle.
Équivalence : Chacun accède avec les mêmes outils et les mêmes droits aux réseaux sociaux.
Confiance : Tout le monde peut voir ce que tout le monde fait et s’appuie donc sur la confiance et la bienveillance du groupe.
Confiance
Suite à l’intervention de Saïd El Bouzidi, Josélito et Bastoun ont relevé que cette notion de confiance apparaît rapidement comme une clé dans le programme ambassadeur et les organisations holomidales.
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Ndlr : ces éléments viennent troubler (ou compléter ?) la notion "holomidale". Approfondir ACT
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Le jeudi 29 octobre 2020, Jean-Luc Mélenchon répondait depuis l'Assemblée nationale à l'annonce d'un nouveau confinement par Emmanuel Macron. Le président du groupe « La France insoumise » a dénoncé l'absence de préparation du gouvernement alors que des alertes nombreuses avaient été faites sur cette 2e vague. Il a également réagi à l'attaque terroriste survenue à Nice le matin même à l'église Notre-Dame.
Voici la retranscription de son intervention :
« Président, ministres, collègues,
Je veux en tout premier lieu exprimer au nom de tous les insoumis de France nos condoléances affligées et horrifiées aux familles des victimes, mais aussi, et je veux le souligner, notre totale solidarité avec les catholiques de France, menacés dans la pratique de leur foi. Il est significatif qu’en France, après la liberté de savoir, ce soit la liberté du culte qui soit attaquée et je voudrais rappeler que la laïcité en France est l’héritière d’une bataille implacable pour la liberté du culte.
Dès lors, c’est dans ce contexte glaçant que nous sommes conduits à discuter d’un sujet qui nous oppose il est vrai : la méthode et les manières de faire face à la situation de détresse sanitaire que nous sommes en train d’affronter.
Personne, Monsieur le Premier ministre, ne vous reprochera la pandémie, ce serait absurde. Voici la deuxième vague de l’épidémie. Le Président, avez-vous noté, a annoncé la troisième vague et tout le monde peut constater que vous êtes pris de court, « surpris » a dit le président ! Pourtant il fanfaronnait en juillet : « tout est prêt ». Le plan de déconfinement a été un échec. Personne ne s’en réjouit.
Vous n’avez pas préparé ce qui devait l’être. Dès lors, l’épidémie est hors de contrôle et permettez-moi de vous le dire : il me semble que le Président aussi.
D’où sort le plan qu’il a présenté hier soir ? Vous le reprenez aujourd’hui dans votre discours, Monsieur le Premier ministre, mais qui est l’auteur de ce plan ? Pas l’Assemblée nationale, pas sa commission, pas le gouvernement non plus. Il ne s’est pas réuni pour en délibérer. De qui alors Monsieur Castex êtes-vous le facteur ?
Le « Conseil de défense », a déclaré hier le porte-parole du gouvernement. Une sorte de gouvernement secret qui décide sans rendre de comptes à personne ni avoir été élu par personne. De « défense » dites-vous, parce que les chefs militaires s’y trouvent avec les chefs du renseignement. Mais nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes en crise sanitaire. Nous affrontons un virus. Le virus n’a pas de stratégie. Son traitement est un fait sanitaire, pas militaire.
C’est au gouvernement de gouverner, pas à un conseil aux délibérations secrètes. C’est au gouvernement de prévoir, de planifier les actions après avoir consulté ses conseils scientifiques et médicaux. Au lieu de quoi, un homme décide de tout, tout seul, entouré de ce Conseil de défense hors sol.
Hélas, hélas, hélas. Aucune leçon ou presque n’a été tirée des mésaventures du premier confinement. On se bat encore une fois pour empêcher la saturation des lits de réanimation. Car le problème, c’est encore une fois le bilan de la destruction de l'hôpital public et cela continue. Vous nous présentez un plan. Un plan à prendre ou à laisser sans un mot, sans un amendement possible ni une ligne. Vous nous demandez un vote de confiance. Et bien nous n’avons pas confiance. Et nous avons de moins en moins confiance, autant vous le dire.
Nous respecterons les disciplines sanitaires que vous aurez fait adopter ici par le vote de votre majorité. Mais nous le ferons pour le salut commun et par respect pour les nouveaux sacrifices demandés aux soignants. Mais ne nous demandez pas de fermer les yeux sur ce qui nous semble être une incohérence majeure : les principaux foyers de contamination restent en service. Nous ne vous demanderions pas d’adopter nos onze propositions de loi, nos cinq plans pour faire face à l’urgence sanitaire, ni les conclusions de notre commission d’enquête. Nous ne vous demanderions pas de faire amende honorable pour nous avoir ri au nez quand nous vous mettions en garde contre une deuxième vague possible. Ni pour les réponses arrogantes que vous nous avez faites tout au long de la discussion de la loi de finances de sécurité sociale... »
Retrouvez la suite sur le blog : https://melenchon.fr/2020/10/29/confinement-2-nous-avons-pas-confiance/
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Parler avec assurance de choses qu'on ne connaît pas, c'est l'ultracrépidarianisme. Explications avec le philosophe et physicien Étienne Klein.
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Transcription :
Journaliste : Laurène Gris - Montage Morgane Pottier brut.media
On est tous pour ou contre le nucléaire, les nanosciences les OGM. Mais qui d'entre nous est capable de dire ce qu'on met vraiment dans un réacteur nucléaire ? Ce qu'est une réaction de fission ? Comment ça fonctionne ? Qu'implique E=mc2 ? Qu'est-ce que c'est qu'une cellule souche, un OGM ? Personne.
L'ultracrépidarianisme, c'est un mot savant pour dire que, souvent, on parle avec assurance de choses que nous ne connaissons pas et c'est dérivé d'une locution latine qui est : "Sutor, ne supra crepidam" qui veut dire en gros que le cordonnier ne doit pas parler au-delà de la chaussure.
Moi j'ai noté cette tendance-là au tout début de l'épidémie. Je rentrais du Chili et en arrivant en France, alors que le confinement avait commencé depuis quelques jours, je voyais des tweets écrits par des personnalités politiques, parfois de très haut rang, qui commençaient par : "Je ne suis pas médecin, mais je pense..." etc. Et, après cette déclaration honnête d'incompétence, s'ensuivaient des injonctions sur ce qu'il fallait faire ou penser à propos de tel ou tel traitement. Au tout début de l'épidémie. Ça m'avait étonné qu'on puisse avoir autant d'assurance alors même qu'on vient de déclarer qu'on est incompétent.
J'ai remarqué en étudiant un peu la question que c'était une tendance savassez naturelle, qui a d'ailleurs été étudiée par des psychologues américains à la fin du 20è siècle qui s'appellent Dunning et Kruger, qui avaient remarqué que pour se rendre compte qu'on est incompétent, ben il faut être compétent. Au début, quand on découvre un nouveau champ, on se sent spontanément compétent. Par exemple, j'y connais rien en football, mais si on me demandait d'être sélectionneur de l'équipe de France de football, spontanément je dirais : "Pourquoi pas, ça a l'air simple." On s'assoit sur un banc, on fait des gestes, on crie un peu et ça doit être suffisant pour que l'équipe gagne. Et puis, en regardant les choses d'un peu plus près, on s'aperçoit que c'est beaucoup plus compliqué. Nous sommes tous appelés à être victimes de cet ultracrépidarianisme. Quand vous conversez au café avec vos amis, vous dites des choses qui vont au-delà de vos compétences. C'est tout à fait naturel dans la conversation, simplement il faut en avoir conscience, et quand on a une parole publique qui peut avoir des effets politiques importants, il faut être prudent. L'idée, c'est pas du tout de dire que chacun est contraint dans sa liberté à laisser la parole aux experts. En fait, en démocratie, n'importe qui a le droit de poser une question aux experts, de les interpeller, de les interroger. Mais c'est pas ce qui est fait là. C'est : on donne son avis sans savoir.
Livre "Le goût du vrai" a fait naître de nombreuses polémiques.
Nous avons tendance à écouter ceux qui parlent de tout. Comme s'ils nous rassuraient, comme si les gens qui ont des formes de certitude, une forme d'arrogance aussi, nous rassuraient dans une période d'incertitude. Dans les mêmes canaux de communication circulent aujourd'hui des connaissances, scientifiques ou autres, des informations, des commentaires, des opinions, des fakenews, et le fait que toutes ces choses circulent dans les mêmes canaux fait que leurs statuts respectifs, qui sont pourtant très différents, se contaminent.
Je me rends compte que les gens qui sont modérés, qui sont prudents, qui sont en quelque sorte "centristes" pour ce qui est des questions relatives à la vérité, parlent beaucoup moins que les gens qui sont extrémistes dans ces domaines. C'est un peu comme en politique : les gens qui sont aux extrêmes parlent plus que les gens qui font partie de ce qu'on appelle la majorité silencieuse. Et moi je pense que notre démocratie, pour garder de sa vivacité, a besoin que les gens modérés s'engagent passionnément. L'idée même de démocratie a à voir avec le fait qu'on puisse argumenter et s'en donner le temps, sans simplement s'imposer... s'opposer, pardon, avec des arguments assez primaires qui donnent l'impression que ce sont des arguments d'autorité qui se combattent et non pas des analyses.
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Connue / https://twitter.com/brutofficiel/status/1301407829769633792
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François BOCQUET a retweeté
Brut FR @brutofficiel · 3 sept.
"Je ne suis pas médecin, mais..."
Parler avec assurance de choses qu'on ne connaît pas, c'est l'ultracrépidarianism. Explications avec le philosophe et physicien @EtienneKlein
166 - 3300 - 5300
Ndlr :
- fait allusion à L'effet Dunning-Kruger ou effet de surconfiance, un biais cognitif démontré par David Dunning et Justin Kruger
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Dunning-Kruger - questionner le point sur le rapport à l'expertise (peut-on dérouler un raisonnement sans en avoir une ? En d'autres termes, peut-on parler de ce que l'on ne connaît pas ? N'est-ce pas ce que fait souvent le médiateur ou le journaliste en rapportant les propos d'un tiers ?) et publier dans centristes insoumis ACT
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La Fondation pour les Sciences Sociales organise une Journée des sciences sociales 2019 sur le thème « “Crises de confiance » le vendredi 22 novembre de 9 à 17 heures à Sciences Po, Paris Salle Goguel, où les lauréats présenteront leurs travaux dans une version française accessible à un large public.
Transcription :
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aller du côté des expériences, des pratiques, des interactions, pour améliorer ce fait. Et ainsi contribuer à réparer ce lien social entre institutions et population.
Clés : Violences policières Aucun commentaire
A Paris mais aussi à Aulnay-sous-Bois ou à Beaumont-sur-Oise, peut-on dire que la couleur de peau n’est pas un signe distinctif ? C’est aujourd’hui évident qu’elle l’est. C’est un fait que la République doit changer.
Ce printemps, suite à l’affaire Chouviat, après avoir auditionné syndicats de policiers, hiérarchie, familles de victimes, ONG, je rédigeais un rapport intitulé « Pour une police de la confiance » http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion_lois/l15b2741_rapport-fond#. Car le diagnostic est posé, clairement : la crise de confiance est évidente, entre la police et la population, et encore davantage avec la population des quartiers populaires. Et pour cause : les contrôles d’identité sont, en France, massifs, ciblés. Faute de contrôler les contrôles, ils peuvent donner lieu à des violences, jusqu’à entraîner, parfois, la mort. Ces noms qui résonnent, « Adama Traoré », « Lamine Dieng », sont devenus les symboles, les symptômes, d’une crise avec la police. Dont on ne se réjouit pas. Et dont la République doit sortir par le haut.
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Sébastian Roché commente ainsi : « Les polices françaises souffrent d’une sorte d’infirmité relationnelle : elles échouent à l’épreuve du contact avec les citoyens. Cumulée à une seconde faiblesse : des failles dans l’impartialité du service. Les polices publiques, dont la fonction est de répondre de manière égale aux attentes de tous les citoyens, souffrent d’un déficit particulier auprès de la population la plus fragile socialement, appartenant aux milieux modestes et résidant dans les banlieues. Celle-ci se confond largement avec la minorité ethnique. Même la population majoritaire perçoit une police française marquée par des préjugés et dérogeant à l’impartialité.
Le contrôle d’identité
... Les agents qui se servent fréquemment du contrôle en France l’utilisent plus comme un outil de soumission que pour verbaliser.
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Le pilote politique
Dans mon rapport, pour sortir de face à face, j’ouvre des pistes : former davantage les policiers, revoir leur modèle d’autorité, favoriser le contrôle externe (par le Parlement, par la presse…), faire entrer d’autres métiers dans les commissariats, etc. Mais toutes ces réformes ne sont possibles, imaginables, que si la police est dirigée.
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Depuis le début de la crise sanitaire, la science est omniprésente dans l'espace public. Et c'est une nécessité dans la période. Épidémiologie, virologie, immunologie, infectiologie : il faut produire savoirs et éclairages nouveaux.
Mais à quel titre les dirigeants politiques font-ils appel à la science ? Pour éclairer leurs décisions ? Pour déléguer aux scientifiques la prise de décisions ? Pour recrédibiliser une parole publique discréditée ? Ou bien pour déguiser en mesures nécessaires et raisonnables des décisions déjà prises ?
Certains voient dans la situation présente - celle de l’état d’urgence sanitaire - un déséquilibre entre l'exigence démocratique et l'exigence d'expertise. Il est vrai qu'au moment où le président nommait un Conseil scientifique pour lui faire des recommandations sur la gestion de la crise, le Parlement était court-circuité par le gouvernement.
L’hypothèse d’une dérive de la République vers un "gouvernement des scientifiques" semble exagérée. En effet, le Conseil scientifique donne clairement sa position tantôt dans ses avis tantôt par la voix de son président à l'Assemblée nationale : la science conseille, la politique décide. On a d'ailleurs vu le Conseil se démarquer du gouvernement en soulignant le caractère politique de la décision de rouvrir les écoles.
Pour autant, la question de savoir qui décide et en qui il faut avoir confiance ne cesse de se poser.
L'affaire du 1er tour des municipales, par exemple, est plus délicate à interpréter. Emmanuel Macron dit avoir suivi l'avis du Conseil scientifique. De fait, dans son avis du 12 mars, celui-ci considérait que maintenir les élections municipales était envisageable puisqu’aller voter n'était pas plus risqué qu'aller faire ses courses (le Conseil “n’identifiait pas d’argument scientifique indiquant que l’exposition des personnes serait plus importante que celle liée aux activités essentielles (faire ses courses)”).
Devant une telle retenue on pourrait arguer que ces justifications auraient tout aussi bien pu être avancées pour reporter le scrutin : "pas plus risqué" signifie tout de même "risqué", a fortiori si l’on va à la fois voter et faire ses courses.
La décision finale du gouvernement a sans doute été éclairée par l'analyse sanitaire du Conseil scientifique. Mais le gouvernement a surtout utilisé l'avis du Conseil scientifique pour vendre comme sage et scientifiquement fondée une décision déjà prise - décision motivée plutôt par la crainte de voir l'opinion publique soupçonner une manoeuvre en cas d’annulation des élections.
Dans cette affaire, le politique garde donc toujours la main.
Mais du point de vue de l'opinion publique, il est bien difficile de distinguer les moments où la décision politique est sincèrement éclairée par la science, ceux où la science est utilisée pour donner du crédit à un agenda politique, et ceux le politique se déresponsabilise en se défaussant sur le scientifique.
Dans cette perspective il est permis de soutenir que la situation menace peut-être moins la démocratie (par l’avènement d’une "dictature des scientifiques") que les scientifiques eux-mêmes : en les plaçant sur le devant de la scène médiatique et politique, on pourrait encourager le public à les considérer comme étant à la source de décisions mauvaises ou impopulaires. Le centre de gravité de la responsabilité se déplacerait alors, et on finirait par imputer aux scientifiques toutes les erreurs de gestion de l'épidémie.
Le plus grave serait un transfert de responsabilité pénale. Le précédent de L'Aquila est une illustration frappante d’une mise en cause de scientifiques devant la justice. À la suite du séisme meurtrier du 6 avril 2009 dans la région des Abruzzes en Italie, des sismologues avaient été condamnés à de la prison ferme pour homicide involontaire avant d'être finalement, heureusement, acquittés.
Toutefois, en ce qui concerne l’épidémie de Covid-19, le risque qui semble plus plausible est celui d’un transfert de la mauvaise image du gouvernement sur la science et les scientifiques.
Le baromètre de la confiance en politique du Cevipof a mesuré les opinions avant puis pendant la crise sanitaire. Même si le terme "science" n'y est pas défini précisément, cette étude donne les deux résultats suivants :
- pour la science en un sens général et vague, un certain scepticisme se maintient : 47% des sondés estiment qu'elle apporte autant de bonnes choses que de mauvaises choses à l'humanité,
- en revanche l'image des scientifiques en tant que personnes reste bonne : environ 82 % des enquêtés leur font confiance.
On a là une sorte d'énigme : pourquoi sommes-nous sceptiques (et plus que les allemands ou britanniques) à l'égard de la science en général, mais confiants dans les chercheurs eux-mêmes ?
L’effet de la crise sanitaire est à rechercher dans l’analyse plus détaillée de la confiance accordée aux différents relais de la parole scientifique. Luc Rouban du Cevipof note que :
“Le problème de la perception de la science tient à ce que la parole de celle-ci est médiatisée par de nombreux locuteurs. Lorsque l’information provient directement des médecins ou des scientifiques, le niveau de confiance reste haut, ce qui n’est plus du tout le cas lorsque l’expertise est passée par le filtre de la parole gouvernementale. Quel que soit le pays étudié, plus l’information s’éloigne du monde scientifique en tant que tel et plus le niveau de méfiance s’accroît, ce qui se vérifie dès que l’on se rapproche du gouvernement mais aussi des médias et surtout des réseaux sociaux. Mais les changements de comportement sont bien plus contrastés en France.”
La science : victime de la défiance envers le gouvernement ?
Confiance dans les différentes sources d'information
Ce qui confirmerait l'idée qu'une mauvaise image du gouvernement a des effets sur l'image des scientifiques.
De leur côté les médias alimentent sans doute ce climat de méfiance en présentant depuis des années comme “experts” des individus qui ne font en général que relayer la communication des pouvoirs politique ou économique. Le risque pour les scientifiques et les vrais experts est d'être confondus avec ces baratineurs de plateaux.
Pour résoudre l’énigme soulevée plus haut, on pourrait formuler l’hypothèse suivante. Il est probable que quand on interroge les français sur la confiance qu’ils accordent aux scientifiques en tant que personnes, la première image qui leur vienne à l'esprit soit celle de l’honnête chercheur ou chercheuse en blouse blanche devant sa paillasse. Tandis que si on fait porter le questionnement sur “la science”, cela évoquera sans doute aux enquêtés un phénomène social plus global, mélange de recherche, mais aussi d'intérêts économiques, militaires, ou politiques. Et c'est bien ce mélange des genres qui provoque la défiance.
Le scepticisme à l'égard de la science ne sort donc pas de nulle part. Ses causes sont sans doute multiples, mais la défiance envers les élites dirigeantes (particulièrement en France), qui serait transférée sur la science en raison de l’instrumentalisation politique dont elle fait l’objet, joue probablement un rôle important.
Cette perte de confiance dans la science (et la politique) entame malheureusement la capacité du corps social à se défendre contre l'épidémie. D’une part si on veut que la population adopte des "comportements responsables", il faut que les autorités qui le réclament inspirent la confiance et obtiennent la croyance en la légitimité des recommandations. D’autre part si on veut éviter qu'un original puisse susciter tant d'espoirs à partir de protocoles douteux (voir l’enquête du Média ci-dessous sur Didier Raoult), ou pire, que des discours faux, égarants, voire sectaires puissent à ce point captiver de grandes audiences.
Chloroquine, la molécule qui m'a rendu fou - L'agent provocateur (1)
La France se prépare à prendre la vague du coronavirus sans le savoir, et sans s’en inquiéter. Dans le monde d’avant, le virus…
On a plus que jamais besoin d’une science indépendante des puissances économiques et politiques.
CLés : Coronavirus ; Dataviz; Santé
Vous avez été nombreux à lire et partager notre analyse de la surmortalité dans le cadre du Covid-19. Nous avons donc décidé de publier, pour les curieux, un complément sur notre démarche.
... Dans certains département, son impact est trop faible pour être décelable. Nous avons donc limité notre article à l’étude des départements pour lesquels l’impact est particulièrement significatif. https://www.lemediatv.fr/articles/analyses/data-les-morts-invisibles-du-coronavirus-la-verite-derriere-les-chiffres-officiels-SaYKcOT9RFaTkUMNO7HOYg
... s’assurer que la mortalité était stable entre 2019 et 2020 sur le mois de mars dans les départements épargnés par le Covid-19 ... la mortalité observée en 2020, dans les départements non touchés par le Covid-19, est en général compatible avec celle observée en 2019. ... corrélation entre le nombre de décès attribués au Covid-19 et la variation de mortalité constatée. Pour cela on place chaque département sur un même graphique
... la surmortalité est bien plus élevée dans les départements touchés. La tendance est grossièrement décrite par une droite de pente 1,8 ... plus grande que 1 suggère le nombre de décès dus au Covid-19 est bien sous-évalué.
...
Nos observations suggèrent que le décompte officiel pour mars ne reflétait environ que la moitié de la surmortalité. Or ces données ne comprenaient pas les décès survenus en EHPAD. Ceux-ci ne sont publiés que depuis quelques jours. À cette heure, aux 6.500 décès survenus à l’hôpital s’ajoutent désormais officiellement 2.400 décès en EHPAD https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200406.OBS27159/8-911-deces-en-france-depuis-le-debut-de-l-epidemie-de-covid-19-a-l-hopital-et-en-ehpad.html : une partie significative des décès était en effet invisible dans les données de mars.
Politique
Chloé Morin, Expert associé à la Fondation Jean-Jaurès
Marie Le Vern, Conseillère en stratégie, Societing
Tout le monde parle déjà de la fin du confinement. Mais la phase politique de "l’après" comporte bien des dangers : la fin du consentement. Le capital de confiance dans l’exécutif et au-delà dans les institutions semble épuisé.
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Les « élites » dansaient sur un volcan
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5% de sacrifiés
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Jusqu'où la chute ?
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Depuis trois semaines, les études qui mesurent la confiance dans le gouvernement se succèdent et empruntent une courbe à la fois classique (la côte de confiance des deux têtes de l’exécutif fait un bon spectaculaire – comme en 2015 pendant la gestion des attentats) et inquiétante : tous les indicateurs de confiance citoyenne en la capacité de ce gouvernement à faire face à cette crise sont au plus bas, et ne cessent de chuter au grès des interrogations et des polémiques nouvelles. Nous sommes en train d’épuiser un capital de confiance que nous ne savons plus comment régénérer, et la question qui se pose à nous est la suivante : jusqu’où la chute, et donc la désagrégation, peut-elle aller ? Et quelles en seraient les conséquences concrètes ?
La conviction que l’imprudence a régné
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Un exécutif fragilisé, une défiance au plus haut
En parallèle, l’idée qu’aucun camp politique n’aurait fait, ni ne ferait, mieux que le gouvernement actuel, est elle aussi bien ancrée. Elle neutralise – pour partie – les oppositions. Le Rassemblement National a quant à lui décidé de sortir les armes lourdes – « le gouvernement ment » - mais sa crédibilité de gestionnaire est trop faible pour qu’il ait un écho au-delà de son socle à ce stade du débat, alors que beaucoup sont encore dans la survie, et non dans l’autopsie et la recherche de responsables et de sanctions.
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Le sentiment d’un « deux poids, deux mesures »
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La polémique née des métropolitains (surtout les franciliens) gagnant leur résidence secondaire « en dispersant le virus » ; celle de la cagnotte du ministre de Darmanin, ravivant une colère sociale qui couve depuis des mois, voire des années ; celle du refus d’autoriser l’utilisation de l’hydroxychloroquine ; la simple envie, maladroitement réprimée, de profiter des premiers jours ensoleillés du printemps sur les berges de la seine ou dans les parcs fermés… ; ou encore la multiplication des images de ces ministres, souriants sur les réseaux sociaux, en indiquant qu’ils avaient pu bénéficier d’un test, ravivant le sentiment d’un « deux poids, deux mesures » entre premiers de cordée et premiers de tranchée… autant d’étincelles, de gouttes qui pourraient faire déborder un vase déjà bien plein.
Et si le confinement est plus long que prévu ?
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Mais prenons garde aux signaux faibles, et tentons à toute force de préserver ce capital précieux, ce bien commun primaire que nous ne savons plus comment régénérer mais savons trop comment épuiser : la confiance. Confiance en nous, confiance en nos institutions, confiance en l’avenir. Et puis, au bout du chemin, nous pouvons aussi nous rassurer en espérant qu’en dernier recours, la dernière soupape de décompression politique saura encore fonctionner correctement : l’élection.
Lire aussi
Confinement : "Ce qui définit la démocratie, c’est la possibilité de se côtoyer" https://www.marianne.net/politique/confinement-ce-qui-definit-la-democratie-c-est-la-possibilite-de-se-cotoyer
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Depuis 2016, FABERNOVEL INNOVATE accompagne la MAIF dans le design de son expérience utilisateur et collaborateur.
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Connue / https://careers.fabernovel.com/
Transcription : 4 questions à Pascal Demurger, Directeur général de MAIF et Leila Turner, Directrice générale de FABERNOVEL INNOVATE
- Comment la révolution numérique impacte-t-elle le secteur de l'assurance ?
contraction à venir du marché certaine avec le développement des véhicules semi-autonomes d'abord, totalement autonomes ensuite. Réduction de la sinistralité de 50% à horizon 2030, 80% à horizon plus lointain. Un nombre d'acteurs plus important (GAFA, Startup ... Évolution des règles du jeu sur ce marché B2C en B2B ou B2B2C. Enfin, la manière de faire de l'assurance : bigdata, UX. Bouleversements profonds, nombreux et rapides.
Leila ... repenser la diversification de son marché. le numérique abaisse les frontières à l'entrée. La MAIF veut RENDRE CAPABLE POUR RENDRE POSSIBLE. Soit remonter bien plus en amont ... rentrer sur le marché de la formation, agrégateur bancaire, par ex. - Réponse à ces changements : résumée en 2 mots : PIVOT - SINGULARITÉ. Management par la confiance, entreprise libérée. Que la MAIF ait un impact sur la société : impact environnemental et sociétal positif, Inspirationnel pour ses salariés, ses clients, etc
- Comment FI a accompagné la M sur ses chantiers ? l'aider sur la refonte de son expérience sociétaires. /designers écoute, observation utilisateurs pour bien détecter et comprendre usages et besoins. ET aussi un peu sorti du cadre en allant voir audelà de la maif et de l'assurance dt san francisco /UX. Puis posé les piliers d'une expérience cible telle qu'elle devrait être vécue par l'ensemble des sociétaires. Est profond, a vocation à circuler et devenir un point de fuite pour l'ensemble de l'entreprise, en tenant compte de la culture et des singularités très fortes de la maif. /opérationnel /équipes décliner cette vision sur >>nbr parcours types (souscription contrat, gestion patrimoine, déclaration sinistre. Refonte UX. Idem avec expérience collaborateur / carrière. En transverse installer une culture de l'UX en formant à méthodo design thinking. Faire différent pour envisager la suite.
- Quelle suite ? Focaliser sur la culture (du digital, on a créé en interne une académie du digital pour la diffuser, la généraliser ; puis de l'UX à partir de la relation sociétaire à dépasser). Puis le style managérial, doit être symétrique, d'où un vaste chantier de management par la confiance dont on sent bien que c'est un chantier culturel.
Connu / https://twitter.com/adjaile/status/1222429680327852032
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François BOCQUET a retweeté
Jérôme Carfantan @adjaile · 16h
Les pays (Canada, Finlande et Singapour) qui ont rénové leur système éducatif pour l'adapter à notre époque sont passés d'une logique de contrôle à une logique de confiance @FrancoisTaddei @SismiquePodcast via @PodcastAddict
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Transcription : ... biologique de l'évolution, même les bactéries coopèrent ... ce qui compte, c'est d'apprendre tous ensemble, apprendre un système ouvert (liste non finie) ... interroger le passé pour en conserver le pertinent et mixer pour inventer l'avenir ... la vérité pour faire des citoyens éclairés, curiosité encouragée par le système, le nourrir, développer la capacité de questionnement, de chercher, etc. Le cerveau est fait pour. apprendre de ses erreurs. L'essentiel : capacité à résoudre des problèmes, imaginaire, penser complexe hors de la boite, compétences émotionnelles et relationnelles, être accompagnés ++ Le syst fr est moins performant que ce qu'on croyait. Repenser les choses. ... La Fr n'a pas de budget r&d ni formation continue dans l'éducation !
En tant qu'adulte, que faire ? on démonte le mvt et on avance. Revenir sur les progrès et les célébrer. Festival de l'apprenant. Être un acteur. /systémique dynamique de changement ... comment accélérer ? Au CRI on a dév les savanturiers ++ questionnement scientifique, expérimenter, raconter, ... former nos décideurs à penser ainsi. Le >>débat va dans ce sens. Logique de recherche pou tous. Être fexibles. Apprendre à apprendre. /défis climat, ia robots tueurs => éthique, Empathie, Aristote le savait déjà. éthique de l'action au coeur du syst éduc. S'unir pour créer collectivement ex greta manifeste au nom de la science. Se mobiliser collectivement, citoyens engagés. Créer des lieux de coconstruction, de rencontre entre cette jeunesse, des chercheurs, comment on apprend à se parler, à créer ensemble des projets, faire face aux défis. ON a besoin de penser la coévolution des humains et des machines, des individus et des collectifs, travailler aux interfaces des disciplines qui pensent le cerveau, la machine. De l'individu apprenant à la planète apprenante. Se sent amélioriste (celui qui fait ce qu'il peut pour améliorer les choses) cf colibri : faire sa part. Prendre soin des autres et de la planète simultanément.
Livres : else emotion?? d'albrecht (philosophe a essayé de comprendre les émotions intimes /autres et /la planète a inventé mot solastalgie - la nostalgie que l'on a lorsque l'on n'est jamais parti de chez soi car l'environnement n'est plus ce qu'il était. Partir de ses émotions, être capable de les exprimer de les nommer, de passer de l'émotion individuelle à l'émotion collective et à la réflexion individuelle à la réflexion collective et idem /action. On a besoin de savoir ce qui nous touche. Cette capacité de prendre soin de soi, des autres et de la planète, il l'articule assez bien mais de manière philosophique. Travailler avec des auteurs de science fiction, manière d'explorer le monde de demain. Les plus belles histoires sont encore à écrire.) Enfin, inviter les auditeurs à écrire des sciences fictions positives car >>nbr dystopies. 1 défi : lettres persanes à l'échelle planétaire, inventer une utopie. Revenir, chercher le chemin vers elle. S'inventer des destins collectifs.
Dernier bouquin : le livre du voyage de verber : appel explicite à l'imagination ex ta maison de tes rêves. voyage intérieur espoirs, rêves, modalité + récit. Science participative de ces imaginaires
Tribune
La relation qui existe entre le patient et le système de soin est basée sur la confiance, valeur fondamentale assurée par le serment d’Hippocrate. Or, un nouvel acteur a fait son entrée : le fameux *data scientist, le scientifique de la donnée. Il est capable de prouesses prédictives et de classifications jusqu’ici hors de portée.
Une plateforme d’exploitation des données de santé
Si la France est engagée depuis une dizaine d’années dans un challenge de taille : la constitution de bases de données médicales, cela est dû à l’intelligence artificielle qui a besoin d’agréger un volume important de données générées localement pour leur donner un sens à une autre échelle, européenne notamment.
Le Président de la République a indiqué que la santé serait un des secteurs prioritaires pour le développement de l’intelligence artificielle. Il a annoncé une action majeure : la création d’un "Health Data Hub" qui devrait voir le jour fin novembre. Ce dernier se pose en futur guichet unique d’accès à l’ensemble des données de santé issues de la solidarité nationale et générées sur le Territoire.
Une telle plateforme qui facilite les interactions entre producteurs de données de santé, utilisateurs et citoyens, avec des conditions de sécurité élevées semble primordiale pour favoriser les innovations dans le secteur de la recherche.
Néanmoins, il existe quelques zones d’ombre sur certains acteurs, proches des GAFAM, à l’initiative de ce beau projet : le Fondateur de la start-up OWKIN qui lève régulièrement des fonds auprès de Google Venture, voire l’infrastructure retenue qui reposera sur Microsoft AZURE. Loin de vouloir remettre en cause les choix effectués, la question se pose sur les conséquences.
Et la sécurité ?
... pseudonymisation des données ... pour être Hébergeur de Données de Santé, il faut être en capacité de répliquer les données sur plusieurs data centers. Ce qui explique que des opérateurs tels que Google, Microsoft ou Amazon soient labellisés. Pourtant, la sécurité de la totalité de la chaîne est dépendante de celle des processeurs, ce qui n’est pas forcément pour nous rassurer. Les fournisseurs de données deviennent en plus tiers de confiance et centralisent un peu plus les pouvoirs chaque jour.
Une fois brisée, la confiance ne se reforme plus
... sacrifiée au nom de la rentabilité et du pouvoir
...
Si la CNIL avec l’éthique des algorithmes, et l’Ordre des Médecins encouragent à placer l’éthique au cœur du projet de données de santé, pourquoi s’entêter à brader la sécurité des données de santé française ? Une fois que le gué sera passé, il ne sera plus possible de revenir en arrière, c’est maintenant qu’il faut agir : nous sommes aux urgences !
Connu / https://framapiaf.org/@rckloar/103057223910020258 -> https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?kZWB1g
Ndlr : il est gonflé de dénoncer que " la confiance est sacrifiée au nom de la rentabilité et du pouvoir" alors qu'il appartient à une majorité qui joue pleinement ce jeu là avec son idéologie ultralibérale ! => gazou https://twitter.com/JulienDelalande/status/1190108386047778818 Faire suivre à référent santé LFI ACT