*Clés : Enquête Europe International - 5 min. de lecture
Grâce au lobbying de la France, le nucléaire n’est plus tabou à Bruxelles et a gagné le statut de technologie de transition dans la taxonomie verte. Si la porte est ouverte aux investissements, le secteur doit parvenir à cesser les dépassements budgétaires et les retards importants sur les programmes pour jouer pleinement ce rôle.
...
Nucléaire
Nucléaire: Greenpeace se fissure sur l’atome / Gil Mihaely - La rédaction - 18 septembre 2023
5 min (durée de lecture)
De jeunes écologistes européens, menés par la militante suédoise Ia Aanstoot, appellent Greenpeace à renoncer à son positionnement antinucléaire et à s’aligner sur les positions bien plus nuancées, sinon favorables au nucléaire, du GIEC et de la communauté scientifique. Les jeunes militants s’invitent même dans la bataille, désormais judiciaire, sur l’inclusion du nucléaire dans la « taxonomie verte » de l’Union Européenne, que conteste Greenpeace. Cette passe d’armes illustre un fossé grandissant au sein des militants écologistes, avec une nouvelle génération qui semble, au nom du pragmatisme climatique, vouloir mettre au placard les fondations antinucléaires historiques de l’écologie politique.
Six jeunes militants écologistes européens du réseau RePlanet, menés par une activiste suédoise de 18 ans, Ia Aanstoot, ont lancé, le 30 août 2023, une vaste campagne de communication, baptisée « Cher Greenpeace ». Pétition à l’appui, ils demandent à l’ONG de « renoncer à son opposition démodée et non scientifique à l’énergie nucléaire » et de les rejoindre « dans la lutte contre les combustibles fossiles ».
...
Le dernier rapport du GIEC est en effet sans grande ambiguïté sur le nucléaire : pouvant fournir « une énergie à faible émission carbone à grande échelle », l’atome est, malgré des réserves sur son coût et son acceptabilité, un indiscutable atout énergétique dans la lutte contre le changement climatique.
Pour RePlanet, l’opposition de Greenpeace au nucléaire sert, in fine, les intérêts des combustibles fossiles. Le cas de l’Allemagne est parlant : entre 2005 et 2020, Berlin a porté de 5 à 32% la part des renouvelables intermittents (éolien et photovoltaïque) dans son mix électrique. Tout en promouvant et poursuivant, au nom de l’Energiewende, une active stratégie de sortie du nucléaire, fermant ses derniers réacteurs en avril 2023. Entre 2005 et 2020, le charbon a certes reculé, passant de 45 à 24% du mix électrique allemand, mais la part du gaz fossile a augmenté (de 12 à 16%), et, surtout, le pays a préféré l’abandon du nucléaire à la fermeture de davantage de centrales fossiles. Si elle avait conservé toutes ses centrales nucléaires, l’Allemagne serait déjà pratiquement sortie du charbon, et aurait réduit bien plus significativement ses émissions de CO2.
Une volonté d’être de toutes les batailles
La campagne de RePlanet acte d’ailleurs un fossé grandissant entre deux générations de militants écologistes. La première s’est construite sur l’opposition au nucléaire, depuis la fin des années 1960. Greenpeace a en effet été fondée au Canada par des militants qui s’opposaient aux essais nucléaires des États-Unis en Alaska. La lutte antinucléaire est d’ailleurs au ferment de l’écologie politique actuelle. Elle tire son héritage de la protestation de 1971 contre l’implantation de la première centrale nucléaire à eau pressurisée au Bugey. Puis de la fameuse manifestation de 1977 contre le surgénérateur Superphénix de Creys-Malville, qui s’est achevée en confrontation violente avec les forces de l’ordre et le décès d’un manifestant.
On estime que pendant ses années quelque 175.000 personnes ont participé à des actions contre l’énergie nucléaire. Ces mobilisations ont aussi constitué une pépinière politique pour le leadership des partis écologistes. Elles ont notamment permis l’émergence d’Yves Cochet, militant antinucléaire des années 1970, devenu ministre du gouvernement de Lionel Jospin ainsi que de Dominique Voynet, qui débute son engagement écologique avec le combat contre les centrales de Fessenheim et Creys-Malville, également ministre du même gouvernement. Ce gouvernement est, pour les partisans de l’atome, l’un des principaux responsables du déraillement du programme nucléaire civil français. Pour une certaine génération, être antinucléaire est ainsi un impératif quasi-identitaire.
La nouvelle génération, bien éloignée de ces combats et de cette mémoire militante, a fait de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qu’importent les modes de production, l’alpha et l’oméga de son activisme. Pour Ia Aanstoot, « Greenpeace est coincée dans le passé, les années 70, avec sa lutte contre une énergie nucléaire propre et sans carbone, une position intenable alors que le monde brûle. (…) J’ai l’impression qu’être antinucléaire est une question d’identité pour ces écologistes plus âgés. Il est temps pour eux d’évoluer ».
Ce clivage générationnel se retrouve, en France, au sein d’EELV : les statuts du parti imposent en effet à ses membres de s’opposer au nucléaire (sans évoquer les fossiles), une posture assumée par la direction. Mais des militants plus jeunes commencent à réclamer un virage pronucléaire, et certains élus EELV admettent désormais qu’ils défendent l’atome. Ils rejoignent en cela plusieurs figures de l’écologie politique, dont les deux anciens ministres Brice Lalonde (ouvertement pronucléaire) et Cécile Duflot (désormais « agnostique » sur le sujet).
...
Sur cette question hautement polémique, le contexte européen a d’ailleurs changé, davantage de gouvernements défendant désormais l’atome. La France a ainsi mis sur pied au printemps 2023 une Alliance pour le nucléaire, regroupant 16 des 27 États membres de l’Union européenne. Elle a obtenu en juin dernier une première victoire d’importance, avec la reconnaissance d’une équivalence entre les électricités nucléaire et renouvelable pour la production d’hydrogène bas carbone.
Clés : anti-nucléaire Commission européenne écologie politique écologistes EELV Greenpeace idéologie ONG
Ndlr : sur l'allemagne, comme toujours, ils ne raisonnent pas en dynamque, oubliant la trajectoire de sortie des fossiles de ce pays. Et dans la négation de leur propre idéologie.
LE MIEUX : LES IGNORER car non fondé et leur impact est faible
- sur le rapport du GIEC : jugement non fondé car il recense tous les scénarios possibles, le nucléaire en est un, mais il y en a tout ENR AUSSI. Et le nucléaire est bien trop lent à être déployé pour être une RÉELLE solution. DONC sobriété+efficacité+ENR tout de suite, sinon le mur climatique
Libération
Taxonomie européenne: premier coup d’arrêt au projet d’accorder le «label vert» au gaz et au nucléaire
Les députés des commissions Envi et Econ ont voté contre la proposition de la Commission d’inclure gaz et nucléaire dans la taxonomie, ce qui leur aurait permis de bénéficier des aides à la transition écologique.
Connu / tg 14/06/22 22:46 => lire ACT
La commission européenne labellise "le gaz et le nucléaire durables ". Dernier recours : le vote du Parlement ‼️
Le secret de Polichinelle a été levé. Mercredi 2 février, la Commission européenne a définitivement accordé un label « de transition
...
Connu / tg 8/2/22 à 11:27
TRIBUNE. Si l’exécutif européen s’oriente vers le classement du nucléaire dans les énergies éligibles aux financements « verts », il refuse ...
Entreprises & Finance Transitions Écologiques
La très probable inclusion de l’atome civil dans la liste des investissements « verts » de l’Union européenne, une victoire pour l’industrie nucléaire ? Si la filière s’en réjouit, il faut cependant nuancer l’étendue de cette reconnaissance. Car le texte provisoire prévoit d'y assortir de nombreuses conditions, destinées à encadrer une source d’énergie considérée par la Commission comme « transitoire » plutôt que « durable ». Explications.
9 mn (Crédits : Frederic Paulussen)
« Oui, mais ». Ainsi pourrait-on résumer la proposition de la Commission européenne d'intégrer le nucléaire dans sa classification des activités bénéfiques pour le climat, sous la pression de certains Etats membres (la France en tête). Car, pour ces derniers, la victoire reste en demi-teinte : s'il accède à la précieuse liste, l'atome civil ne sera a priori pas labellisé « durable », aux côté des énergies renouvelables. Mais accèdera à un rang intermédiaire, moins vertueux : celui d' « activité de transition » dans la lutte contre le dérèglement climatique, au même titre que le gaz fossile pourtant émetteur de gaz à effet de serre. Un verre à moitié plein, ou à moitié vide c'est selon, résultat de compromis sur un texte devenu éminemment politique.
Et pour cause, l'inclusion du nucléaire dans cette taxonomie bruxelloise est loin d'être seulement symbolique. Elle pèsera sur la santé de la filière, dont l'avenir sur le sol européen déchire les Vingt Sept. La décision aura en effet un impact direct sur « la profondeur des financements disponibles, et le coût des financements », affirmait la semaine dernière Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF, qui devrait prochainement lancer la construction de nouveaux réacteurs en France et lorgne de nouveaux contrats à l'étranger. Alors que le sujet divise, le texte provisoire (que les Etats pourront modifier jusqu'à vendredi prochain), contient donc de nombreuses contreparties à l'acceptation de l'atome. Tour d'horizon.
Signe que la technologie serait vue comme transitoire, le texte fixe d'abord des conditions de date : seuls les projets ayant obtenu un permis de construire avant 2045 seraient concernés. Quant aux centrales existantes, leur prolongation devra avoir été autorisée d'ici à 2040. « Même si ça parait lointain, à l'échelle du nucléaire, ça ne l'est pas tant que ça. Aujourd'hui, on voit qu'on ne peut pas construire un réacteur en moins de 7-8 ans, voire même plutôt 10-12 ans », commente Jérémie Haddad, associé EY chargé du secteur énergie. Et les déboires accumulés sur le chantier du premier EPR français (un réacteur de troisième génération) à Flamanville (Manche) assombrissent encore ces prévisions, puisque la mise en service enregistre dix ans de retard.
...
La suite de cet article réservée aux abonnés
Les si chères énergies que sont le gaz et le nucléaire se sont in extremis invitées dans les projets verts européens de 2022. Le texte qui prévoit de les intégrer à la taxonomie, le référentiel des activités favorables aux objectifs environnementaux de l’Union, a été publié le 31 décembre. Il ouvre la possibilité de faire financer par des subventions européennes la relance du nucléaire voulue par Emmanuel Macron qui préside le Conseil de l’Europe depuis le 1er janvier. Pourtant cette onction environnementale pour deux énergies controversées peut compromettre l’ambitieux Pacte Vert européen.
...
le nucléaire se heurte à un principe fondamental de la taxonomie : le DNSH (Do No Significant Harm). En français, cela signifie qu’une activité à bénéfice environnemental ne doit pas créer de dommages collatéraux. Si le nucléaire est une énergie décarbonée, la dangerosité des déchets radioactifs pour l’environnement est une réalité à laquelle l’Europe n’a pas forcément de solutions
...
En novembre dernier Philippe Zaouati, le directeur général de Mirova, société de gestion dédiée à la finance durable, s’inquiétait de voir le gaz "tuer" la taxonomie. Il rappelait à l’Essentiel de Novethic que "la taxonomie est un horizon qui indique la direction dans laquelle il faut aller. Elle identifie les activités qui sont très favorables au climat qui ne couvrent qu’entre 3 et 4 % de l’économie actuelle.
...
Force est de constater que la Commission avec son texte du 31 décembre n’indique pas un chemin vert clair, cohérent avec son ambitieux Green Deal. La France pro-nucléaire comme les pays de l’Est pro-gaz privilégient l’écriture de scenarios énergétiques nationaux sur les engagements environnementaux de l’Union que devaient initialement servir la taxonomie.
Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT, Directrice générale de Novethic
Connu / https://twitter.com/AnneBringault/status/1478002461503803398
"
Anne Bringault @AnneBringault · 6h
Il est encore temps d'éviter cette grave erreur.
La Commission Drapeau de l'Union européenne a publié le 31/12 un projet de #taxonomie qui verdirait le #nucléaire et le #gaz fossile, pourtant loin d'être écologiques.
Les États membres doivent réagir fermement avant le texte final !
11 - 8 - 22
"
Politique / Économie
Le gaz, oui, le nucléaire, non: les choix de l'UE sont loin d'être bêtement incohérents
Subventionner les productions électriques à base de gaz naturel, mais pas le nucléaire: les choix de Bruxelles peuvent légitimement interroger.
...
Bruxelles vient de présenter le nouveau régime «d'aides d'État au climat, à la protection de l'environnement et à l'énergie» https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2021-0441_FR.html qui a pour objectif principal de faciliter l'atteinte des objectifs climatiques de 2030 et 2050 en autorisant les subventions pour toutes les technologies contribuant à la transition énergétique. Or le nucléaire en est exclu, tandis que les productions électriques à base de gaz naturel y sont couvertes. Que cachent ces incohérences?
Au cours des derniers mois, les pays défenseurs de l'option nucléaire se sont focalisés sur la fameuse taxonomie qui consiste à labelliser les équipements et les technologies «durables» pour les faire bénéficier de financements privilégiés, afin que le nucléaire y soit inclus, en contrant l'influence de l'Allemagne qui avait réussi à le faire exclure du premier projet fin 2019.
Ce n'est pas encore gagné, car pendant ce temps la direction générale de la concurrence (DG Concurrence) concoctait dans son coin, sans consultation des gouvernements, la réforme des «lignes directrices» (qui définissent les règles selon lesquelles les États membres peuvent octroyer des aides d'État aux entreprises), qui ne couvraient jusqu'ici que les énergies renouvelables. Les lignes directrices vont codifier la structure des contrats de garanties de revenus de long terme, en encourageant leur mode d'attribution par enchères. Or le nucléaire, technologie bas carbone par excellence, ne sera pas couvert par ces nouvelles lignes directrices, ce qui signifie aussi qu'il y a une bonne probabilité pour qu'il soit finalement exclu de la taxonomie.
...
Connu / https://twitter.com/EVANVAERENBERGH/status/1478033089276387335
Ndlr : contredit par les autres médias ? Le doc europarl date du 22 octobre 2021 !!?? Approfondir ACT
Durée de lecture : 4 minutes - Clés : Climat Énergie Nucléaire Europe
La France cherche à imposer le gaz et le nucléaire dans la taxonomie européenne des investissements « verts ». Macron se « positionne clairement dans le camp des pollueurs », ont dénoncé une trentaine d’activistes écologistes le 14 décembre.
Affublé d’un masque d’Emmanuel Macron, un militant s’est symboliquement enchaîné à un baril nucléaire et à une bouteille de gaz devant le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, à Paris. Il faisait partie de la trentaine d’activistes des Amis de la Terre, de Greenpeace, d’Attac et d’Action non violente COP21 réunie mardi 14 décembre pour dénoncer la politique pronucléaire et progaz du président français
...
selon Lorette Philippot, chargée de campagne aux Amis de la Terre : « La combustion de gaz et les fuites de méthane engendrées par son extraction entraînent des émissions massives de gaz à effet de serre. » ... constat partagé par la Commission européenne elle-même, qui estime qu’il faudrait diminuer de 36 % d’ici 2030 la consommation de gaz fossile pour respecter l’objectif climatique de l’Union https://eur-lex.europa.eu/legal-content/en/ALL/?uri=CELEX:52020DC0562
...
Emmanuel Macron se positionne clairement dans le camp des pollueurs, s’est agacé Nicolas Nace, chargé de campagne à Greenpeace. Le nucléaire n’est pas une énergie verte : il produit des déchets radioactifs qui s’accumulent sur tout le territoire. Il est par ailleurs trop lent pour faire face à l’urgence climatique, à l’image du fiasco de l’EPR [de Flamanville]. »
...
l’acte délégué sur la taxonomie — une sorte de décret d’application — est attendu d’ici la fin de l’année. Il est aujourd’hui entre les mains d’Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Avant d’être enjoints à partir par les forces de l’ordre, les militants ont appelé les États membres « à rejeter les dangereuses propositions françaises pour garantir la crédibilité de la taxonomie ».
N° 246 SÉNAT SESSION ORDINAIRE DE 2021-2022 Enregistré à la Présidence du Sénat le 1er décembre 2021
PROPOSITION DE RÉSOLUTION EUROPÉENNE
sur l’inclusion du nucléaire dans le volet climatique de la taxonomie européenne des investissements durables, TEXTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES (1)
(1) Cette commission est composée de : Mme Sophie Primas, présidente ; M. Alain Chatillon, Mme Dominique Estrosi Sassone, M. Patrick Chaize, Mme Viviane Artigalas, M. Franck Montaugé, Mme Anne-Catherine Loisier, MM. Jean-Pierre Moga, Bernard Buis, Fabien Gay, Henri Cabanel, Franck Menonville, Joël Labbé, vice-présidents ; MM. Laurent Duplomb, Daniel Laurent, Mme Sylviane Noël, MM. Rémi Cardon, Pierre Louault, secrétaires ; MM. Serge Babary, Jean-Pierre Bansard, Mmes Martine Berthet, Florence Blatrix Contat, MM. Michel Bonnus, Denis Bouad, Yves Bouloux, Jean-Marc Boyer, Alain Cadec, Mme Anne Chain-Larché, M. Patrick Chauvet, Mme Marie-Christine Chauvin, M. Pierre Cuypers, Mmes Marie Evrard, Françoise Férat, Catherine Fournier, M. Daniel Gremillet, Mme Micheline Jacques, M. Jean-Marie Janssens, Mmes Valérie Létard, Marie-Noëlle Lienemann, MM. Claude Malhuret, Serge Mérillou, Jean-Jacques Michau, Mme Guylène Pantel, MM. Sebastien Pla, Christian Redon-Sarrazy, Mme Évelyne Renaud-Garabedian, MM. Olivier Rietmann, Daniel Salmon, Mme Patricia Schillinger, MM. Laurent Somon, Jean-Claude Tissot.
...
Fait valoir que l’engagement pris par l’Union européenne de mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles et l’électrification croissante des usages nécessitent de disposer de plus d’électricité décarbonée, stable et compétitive ;
Estime que la lutte de l’Union européenne contre le changement climatique doit nécessairement s’appuyer sur une diversité de sources d’énergie décarbonées ;
Juge que l’énergie nucléaire, qui contribue déjà à la décarbonation de l’approvisionnement énergétique de près de la moitié des États membres, doit permettre à d’autres États membres de sortir de l’utilisation des énergies fossiles, pour atteindre l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050 ;
Relève que les conclusions des différents rapports techniques et scientifiques approfondis d’experts de l’Union européenne, publiés en 2021, considèrent que la production d’électricité nucléaire peut contribuer à l’objectif d’atténuation du changement climatique, qu’elle ne porte pas atteinte aux autres objectifs environnementaux et qu’elle peut par conséquent être qualifiée d’activité durable au sens du règlement sur la taxonomie ;
...
Prend acte de la décision de la Commission européenne d’adopter un acte délégué complémentaire pour les activités de certains secteurs de l’énergie qui ne sont pas encore couvertes par l’acte délégué relatif au volet climatique de la taxonomie de l’Union européenne, dont l’énergie nucléaire ;
Demande à ce que l’acte délégué complémentaire prévu à l’article 10 du règlement (UE) 2020/852 sur la taxonomie :
– inclue l’énergie nucléaire à la taxonomie, en veillant à reconnaître les activités économiques liées à la construction ou à l’exploitation d’installations de production d’électricité à partir de cette énergie en tant qu’activités durables ;
– maintienne une neutralité technologique entre l’hydrogène issu de l’énergie nucléaire et celui issu des énergies renouvelables ;
– ne soumette pas les activités économiques liées à la construction ou à l’exploitation d’installations de production d’électricité à partir de l’énergie nucléaire à des obligations d’information autres que celles applicables à toute activité durable ;
– soit pris avant le 31 décembre 2021, afin d’entrer en vigueur de manière concomitante avec les autres dispositions de la taxonomie.
Invite le Gouvernement à faire valoir cette position dans les négociations au Conseil.
Réseau Action Climat a aimé
Greenpeace France - presse@GPFrancepresse · 8h
[communiqué] En pleine #COP26, la France a été contrainte de reconnaître son soutien à l’inclusion du gaz fossile dans le cadre de la taxonomie verte européenne.
Taxonomie : le double discours de la France enfin révélé
Mise au pied du mur par la fuite de documents, la France a été contrainte de reconnaître son soutien à l’inclusion du gaz fossile dans le cadre de la taxonomie verte européenne. Cet aveu sur
0 - 4 - 5
Durée de lecture : 6 minutes
Clés : COP26 Climat Monde
À Glasgow, M. Macron a vanté son action et celle de l’Union européenne. Mais en sous-main, la France manœuvre avec la Pologne et la Hongrie pour faire reconnaître le gaz — et le nucléaire — comme des énergies « vertes ».
...
les jeunes militants d’Action non violente COP21 (ANV-COP21) sont déterminés ... Charles de Lacombe, l’un des porte-parole ... déroulent une bannière jaune accusatrice : « Climate Emergency, Macron Guilty » (Urgence climatique, Macron coupable). Derrière eux, d’autres brandissent, tête à l’envers, une dizaine de portraits officiels d’Emmanuel Macron décrochés dans les mairies françaises depuis février 2019 pour dénoncer son inaction environnementale. ... Marie Cohuet prend la parole ... Condamnation de l’État français dans l’Affaire du siècle, torpillage de la loi Climat, soutien au projet pétrolier de Total en Ouganda, extensions d’aéroports dans plusieurs villes, tapis rouge déroulé à Amazon… La militante déroule un réquisitoire sévère ... « La France n’est pas à la hauteur des enjeux ni même des objectifs qu’elle s’est fixée »
...
Pour promouvoir le nucléaire, la France accepterait de faire passer le gaz comme une énergie "verte"*
...M. Macron d’autant plus critiquable que, comme l’a révélé une journaliste de Contexte, Anna Hubert, le président de la République mène un double jeu : pour obtenir que le nucléaire soit inclus dans la « taxonomie verte » européenne des investissements jugés écologiques, la France aurait cosigné un texte avec la Pologne, la Hongrie et la Tchéquie afin de faire accepter le gaz - un combustible fossile - dans cette liste conjointement avec le nucléaire
...
Durée de lecture : 8 minutes - Clés : Déchets nucléaires Nucléaire
Des dizaines de tonnes d’uranium issu du retraitement ont été envoyées par la France en Russie, révèle Greenpeace. Des exportations jugées « injustifiables », tant du point de vue économique qu’environnemental.
La France a recommencé à envoyer ses rebuts radioactifs en Russie, un commerce discret qu’elle avait stoppé en 2010 pour des raisons environnementales. C’est ce que révèle Greenpeace dans son dossier Déchets nucléaires français : aller simple pour la Sibérie, publié ce mardi 12 octobre. Ce même jour à 8 h 30, des militantes et militants de l’ONG ont disposé une quinzaine de fûts métalliques marqués d’un symbole radioactif devant l’entrée du groupe nucléaire Orano à Châtillon, au sud de Paris, pour protester contre ces expéditions.
L’ONG a découvert que plusieurs dizaines de tonnes d’uranium issu du retraitement (URT) avaient été chargées à bord du navire Kapitan Lomonosov à destination de Saint-Pétersbourg, les 20 janvier et 12 février 2021. Interrogée par Reporterre, l’entreprise Orano a reconnu être à l’origine de ces expéditions et qu’elle avait vendu plus de 1 000 tonnes d’URT à l’entreprise nucléaire russe Rosatom. Un autre transport de cette matière radioactive est prévu d’ici la fin de l’année.
...
le Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN)
...
face à cette reprise du transport d’URT entre la France et la Russie. « Nous avons saisi la présidente du HCTISN pour que ce comité prépare un rapport sur les flux de matière incohérents entre la France et la Russie — car nous avons aussi repéré des importations d’uranium appauvri en France alors que nous en disposons d’un stock de 300 000 tonnes inutilisées », indique M. Rousselet. Par ailleurs, l’ONG demande à l’État qu’il exige la fin des transports d’URT entre la France et la Russie, la requalification de l’URT comme déchet et le rejet du nucléaire de la taxonomie verte européenne.
Édito
Publié le 27/05/2021 à 11:50 Par Natacha Polony
...
bras de fer auquel se livrent la France et l’Allemagne autour d’un mot barbare : la taxonomie ... décider à l’échelon européen quelles seront les activités considérées comme « durables » et qui auront donc droit à des aides d’État et, par ricochet, à des emprunts à taux préférentiel ... Le premier rendu de copie de la Commission, le 21 avril, ne comportait pas le nucléaire, l’Allemagne, l’Autriche et le Luxembourg refusant de le voir inscrit dans la liste des énergies durables.
...
L’Ukraine (comme c’est étonnant !) vient de choisir une technologie américaine pour ses futurs petits réacteurs
...
Preuve que la France n’a pas besoin de l’Allemagne pour se tirer une balle dans le pied. https://www.marianne.net/politique/union-europeenne/cocus-mais-contents-comment-lallemagne-tond-la-france-et-leurope
...
La guerre fratricide entre Areva et EDF sur fond de manipulations depuis l’Élysée par Nicolas Sarkozy n’a fait qu’affaiblir les deux géants français. Depuis, ce sont François Hollande puis Emmanuel Macron qui ont choisi d’abandonner la filière nucléaire pour complaire à la frange dogmatique des écologistes. Le coup d’arrêt au projet Astrid, réacteur de 4e génération, permettant de retraiter les déchets des autres réacteurs, et donc de ne plus dépendre d’un approvisionnement extérieur en uranium, est une faute majeure. La focalisation sur l’EPR, trop cher, trop lourd, au détriment d’Astrid ou de ces petits réacteurs modulaires qui sont l’avenir, se paiera au prix fort.
...
il y a plus grave. La France possède avec EDF le premier opérateur nucléaire au monde. Un opérateur bien mal en point, il est vrai, plombé, donc, par l’EPR et par les injonctions délirantes à libéraliser le marché de l’énergie. Pour résumer, les instances européennes réclament depuis vingt ans la mise en concurrence des services publics. Comme EDF est seul à produire l’énergie, il la vend à prix coûtant à ses concurrents. Une aberration. Et la cause d’une explosion de la facture pour les usagers.
D’où le projet dit « Hercule » https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/monsieur-bayrou-il-faut-abandonner-le-projet-hercule-qui-menace-notre-souverainete-energetique, dont le but était de séparer d’un côté les activités nucléaires, de l’autre les énergies renouvelables associées à la vente d’électricité et, dans une troisième entité, l’hydroélectrique. Un démantèlement à la demande de la Commission. Devant la fronde, le ministre de l’Économie a officiellement reculé. Le projet Hercule est abandonné au profit d’un « grand EDF » dont on peine à voir en quoi il sera véritablement différent, puisque l’injonction à se plier aux règles du marché reste la même. D’où la manifestation organisée par la CGT ce mardi à Flamanville.
...
À LIRE AUSSI : "Monsieur Bayrou, il faut abandonner le projet Hercule qui menace notre souveraineté énergétique" https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/monsieur-bayrou-il-faut-abandonner-le-projet-hercule-qui-menace-notre-souverainete-energetique
Ndlr : le nucléaire n'est pas la seule voie pour restaurer l'indépendance énergétique. Les écolos anti-nucléaires sont-ils de doux rêveurs ou au contraire les réalistes face à : - risques de la filière PWR instables car sans sécurité intrinsèque - déchets à vie longue transmis au générations futures sans solution, - risques liés au réchauffement climatique (pb de refroidissement des centrales, tsunami) - risques d'attentats - risques financiers, etc ? La réponse est non d'autant plus que maintenir une énergie abondante EMPÊCHE de bifurquer rapidement vers un modèle économique sobre en énergie ET en matières, seul à même de prendre les mesures conservatoires à temps et à la hauteur des enjeux climat+biodiversité+politique (partage des ressources durables sur terre). Raisonner en terme franco-français masque la réalité du monde qui ne mise pas sur le nucléaire, contrairement à ce que prétend N.Polony => Documenter les preuves ACT
- https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju/?searchtags=petit%28s%29_r%C3%A9acteur%28s%29_modulaire%28s%29-SMR-small_modulair_reactor%28s%29 donne des éléments : ce n'est pas pour demain. Concentrons-nous sur des filières françaises des ENR et ce sera bien plus simple, plus sûr et durable, et réapprenons la sobriété en s'appuyant sur les peuples premiers.
... adoptée en 2020 dresse la liste des activités à bénéfice environnemental qui va servir de base au reporting des entreprises et investisseurs dès 2021.
... décoder ce référentiel technique et comprendre comment l’intégrer à vos métiers.
Les fondamentaux de la taxonomie Les cibles et les enjeux Démystifier le jargon (contribution significative, seuils, do not harm, activités en transition)
L’influence de la taxonomie sur le reporting d’entreprises Etudes de cas : les bonnes et les mauvaises pratiques du reporting environnemental Critères d’éligibilité techniques à la taxonomie : la fixation des seuils
Les bénéfices de la taxonomie pour la Finance verte et ses limites La part verte des investissements, le nouvel indicateur d’impact Handicaps : les différences sectorielles et le manque de transparence
Experts :
- Noureddine Aïchour Responsable des formations chez Novethic. Son parcours est à la croisée des chemins entre gestion d’actif, lutte contre le réchauffement climatique et formation professionnelle. Il est en charge de l’animation générale des formations, faisant intervenir des experts internes ou externes selon les sujets.
- Nicolas Redon en charge de l’analyse des politiques d’investissement sur le climat mises en place par les investisseurs européens. Également responsable de l’audit Greenfin, expert de la finance verte et des sujets liés au climat. Enfin, il pilote la production de contenus experts dédiés à la finance durable.
Le Réseau Action Climat demande au Gouvernement français de s’opposer publiquement à la classification par la Commission européenne du gaz fossile, aussi appelé à tort “naturel”, comme énergie “verte” dans la taxonomie européenne.
Contexte : la taxonomie européenne est la première classification mondiale définissant précisément ce qu’est un investissement “vert”. Elle a pour objectif de donner aux investisseurs publics comme privés la liste des activités pouvant être considérées comme ayant des effets bénéfiques pour le climat et l’environnement.
...
Investir dans le gaz fossile, c’est maintenir la dépendance de l’Europe à une énergie fossile pour les 30 prochaines années et rendre l’objectif climatique européen pour 2030 ainsi que la neutralité climatique d’ici à 2050 inatteignables.
...
Connu / https://twitter.com/RACFrance/status/1376887142778032135