... Le Monde reprend sa grande tradition de l’analyse qui éclaire et permet de comprendre. Le journal veut profiter du moment pour nous inviter à réfléchir en profondeur. Il publie une analyse de fond qu’il ouvre avec brio : « Comme lors de la crise des gilets jaunes, La France insoumise et le Rassemblement national veulent profiter de la colère et se disputent le titre de représentant le plus légitime du mécontentement ».
Donc il y a de la colère et du mécontentement dans l’air. Une prochaine édition nous dira sans doute pourquoi. Les Insoumis en ont une idée. Et pour éviter cette situation, ils ont beaucoup agi. Dommage que les lecteurs du Monde n’en aient rien pu savoir en lisant leur journal.
On a tellement regretté que pas une seule de nos intiatives du temps de confinement, pas une seule de nos propositions de loi, amendements, plan d’urgence ou de déconfinement, declarations, tribunes ni initiative sur la dette ait réussi à attirer l’attention du grand quotidien. Pas de regret. Le journal partenaire officiel de la fondation Hulot en présentant en intégralité les 100 propositions de l’écologiste nous a invité à la zénitude politique. Il nous a proposé, de facon très détaillée, une voie pour y parvenir en nous permettant de découvrir des propositions complexes pleines de profondes exigences intellectuelles. Le quotidien a en effet reproduit un programme politique définitif . Alors oui, « le temps est venu de la lucidité ». Mais attention : « le temps est venu d’entendre la jeunesse et d’apprendre des anciens ». Je peux donc donner mon conseil franchement, certain d’être entendu pour mon esprit et de pouvoir enseigner grâce à mon expérience. Je n’abuserai pas. Je m’en tiendrai aux références suggérées par le journalissime hulotiste, et dans le texte : « le temps est venu de nous fixer des limites dans ce qui blesse et aucune dans ce qui soigne ».
Et surtout faisons toute la journée ce que certains ne font qu’à 20 heures : « le temps est venu d’applaudir la vie ». Et comme « le temps est venu de distinguer le nécessaire du superflu », n’oublions pas de fermer le journal pour pouvoir battre des mains.
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Si l’épidémie de Covid-19 provoque des retentissements inédits, il ne s’agit pas de la première pandémie que connaît l’humanité. L’Histoire récente a notamment été marquée par les grippes aviaires ou le Sida. Toutes ces maladies ont un point commun : ce sont des « zoonoses ». C’est-à-dire des maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme.
Alors, comment expliquer que des virus, souvent issus de la vie sauvage, puissent nous contaminer ainsi de manière récurrente ? Pour un nombre croissant de scientifiques, la faute incombe aux humains eux-mêmes, qui, à travers leur développement, bouleversent les écosystèmes.
Sources :
Global trends in emerging infectious diseases (2008) : https://www.nature.com/articles/nature06536
Global hotspots and correlates of emerging zoonotic diseases (2017)
https://www.nature.com/articles/s41467-017-00923-8
Evaluation des ressources forestières mondiales, FAO (2015)
http://www.fao.org/3/a-i4793f.pdf
A Strategy To Estimate Unknown Viral Diversity in Mammals (2013)
https://mbio.asm.org/content/4/5/e00598-13
Emergence de maladies infectieuses, risques et enjeux de société (2016)
https://www.quae-open.com/produit/137/9782759224913/emergence-de-maladies-infectieuses
Les maladies infectieuses émergentes : état de la situation et perspectives (2011)
https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine%3Fclefr%3D213&v=O0NUFPT7rag&redir_token=sOxpKCPTqyrQGc0_Pb4Oam6AVUR8MTU4NzQyMjkzMkAxNTg3MzM2NTMy&event=video_description
Catégorie Actualités et politique 1 476 commentaires
Épinglé par Le Monde il y a 9 heures
Pour retrouver toutes nos vidéos de décryptage sur le coronavirus, c'est ici : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFuK0VAIne9J9IgbRJAciLFZ264m4j46g
Connue / https://twitter.com/TardifJulien/status/1251782647191425025
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Institut Eranos @TardifJulien · 15h
CAPSULE - Comment l’humanité déclenche des pandémies : la domestication animale due aux zoonoses - Le Monde
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Transcription : ... solutions : sobriété, localisme
ndlr : et pas un nouveau modèle économique reposant sur les communs (eau, forêts, etc) ?
Reportage Florence Aubenas, grande reporter au « Monde », a passé les onze premiers jours de confinement avec des personnes âgées à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. Face à la progression du coronavirus, le personnel tente de faire face.
[Les Quatre-Saisons, où vivent 65 résidents, fait partie des quelque 7 000 Ehpad que compte la France. Dans cette maison de retraite de Bagnolet, en banlieue proche de Paris, le quotidien a été totalement bouleversé, à partir de la mi-mars, par les mesures de protection contre le virus. Les visites étant interdites, récit de la vie confinée.]
« Vous seriez en droit de m’engueuler »
Mardi 17 mars, 1er jour de confinement. Le couple s’est planté sur le trottoir, juste devant la façade. Ils doivent avoir la cinquantaine, et c’est elle qui se met à crier la première, mains en porte-voix : « Maman, montre-toi, on est là ! » Aux fenêtres, rien ne bouge. Alors le mari vient en renfort, mimant une sérénade d’une belle voix fausse de baryton : « Je vous aime, je suis sous votre balcon ! » Un volet bouge. « Maman » apparaît derrière la vitre ; ses lèvres remuent, mais elle parle trop doucement pour qu’ils l’entendent. « Tu as vu ? Elle a mis sa robe de chambre bleue », constate madame. Puis ils ne disent plus rien, se tenant juste par les yeux, eux en bas et elle en haut, qui agite délicatement la main, façon reine d’Angleterre. Quand le couple finit par s’en aller, elle fait pivoter son fauteuil roulant pour les apercevoir le plus longtemps possible.
Cela fait près d’une semaine que les visites des proches sont interdites aux Quatre-Saisons, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) public situé à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. Face à la pandémie, cette maison de retraite – un immeuble de trois étages construit dans les années 2000 – fonctionne désormais à huis clos, comme les 7 000 autres de France. Les animations extérieures – sophrologie, chorale, coiffeur ou pédicure – étaient déjà suspendues, mais le confinement général vient d’être déclaré de l’autre côté des portes aussi : plus de 60 millions de Français sont bouclés chez eux à travers le pays.
Il est 11 heures aux Quatre-Saisons, la décision vient d’être prise de mettre maintenant les administratifs à distance. Même l’accueil sera fermé. « De toute façon, on n’accueille plus personne. » La gestionnaire remet son manteau, la responsable des ressources humaines aussi. Elles devraient déjà être parties, mais elles grappillent quelques instants encore. Sale impression d’abandonner le navire. Il faut presque les pousser dehors.
Désert, le hall prend des sonorités de cathédrale. Réunion dans la salle à manger pour ceux qui vont se relayer auprès des 65 résidents : les soignants, la cuisine, l’entretien, la direction, soit une petite quarantaine de personnes par rotation. Au stade 3, le plus haut de la pandémie, un masque de protection est obligatoire en Ehpad. La raison est double : le coronavirus s’attaque aux voies respiratoires, et les personnes âgées sont les premières victimes.
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