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Au cours de son allocution télévisée du 12 juillet 2021, Emmanuel Macron a affirmé vouloir « réconcilier la croissance et l'écologie de production ». Innovation sémantique dénuée de sens, ce terme vise à disqualifier les pensées écologistes qui veulent au contraire poser des limites, sociales et écologiques, à la production. Macron, qui veut sauver la croissance quoi qu'il en coûte, n'en veut pas.
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Il n'existe pas une seule école de pensée de l'écologie qui voudrait abandonner toute forme de production et qui ne viserait pas la production d'un certain nombre de biens et services pour satisfaire des besoins humains vitaux. Cela n'aurait aucun sens : même la cueillette de plantes sauvages nécessite travail et outils et s'apparente à une forme de production. Le concept « d'écologie de production » comme moyen de se démarquer d'autres écoles de pensée de l'écologie est donc d'abord dépourvu de sens.
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Le passage en vidéo https://www.youtube.com/watch?v=0Eb9TxLUsPE
Retranscription écrite (intégralité du discours ici https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2021/07/12/adresse-aux-francais-12-juillet-2021):
« Ce défi est de changer d'échelle (…) de redevenir une grande Nation de recherche, d'innovation, d'agriculture et d'industrie. Réindustrialiser. Réconcilier la croissance et l'écologie de production. Au niveau national, la baisse des impôts de production ainsi que celle de l'impôt sur les sociétés que nous avons décidées vont permettre d'accélérer ce mouvement. Au niveau européen, la présidence française de l'Union européenne, qui commencera le 1er janvier 2022, permettra de bâtir un agenda commun d'indépendance industrielle et technologique. »
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© Ilan Deutsch / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Tribune
Sacha Mokritzky, rédacteur en chef du site "Reconstruire", ancien Conseiller national du Parti de Gauche, et co-auteur du livre « Retraites : impasses et perspectives », explique pourquoi, selon lui, la gauche est dépassée et les républicains attachés à la liberté et à l’égalité doivent se réunir en vue de construire un mouvement populaire.
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La gauche n'existe plus
La gauche ? Celle de François Hollande, du CICE, de la TCSG, celle de la loi travail et de la mort de Rémi Fraisse ? Celle des « puristes », du trotskisme et de la lutte des classes fantasmée ? ... Celle des laïcards immodérés du Printemps républicain qui se vautrent sous couvert d’universalisme dans une laïcité fantasmée et incomprise qui ouvre un boulevard au Rassemblement national ? Celle de Jean-Luc Mélenchon, qui oscille entre une offre républicaine certaine et un sociétalisme béat, puisqu’il n'a d'ambition que celle de contenter ses militants, sans que son souci du peuple ne reparaisse ? Celle des « progressistes » macronistes qui acceptent de voir souffrir les travailleurs au profit du marché libre, tant que leurs réformes sociétales leur donnent bonne conscience ? Mais n’y a-t-il pas dans ce pays un instant pour la raison, un espace pour la défense sincère de tous et de toutes, une seconde où l’on pourrait arrêter la gabegie pour construire ensemble, dans un monde qui court à sa perte, une porte de sortie vertueuse où l’intérêt général primerait enfin ? Disons-le sans amertume : c’est parce que nous sommes fiers d’être de gauche que nous devons être fiers de lui dire adieu.
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Le 17 novembre 2018 éclatait en France le mouvement social le plus déflagrateur des dernières décennies. Incarné par ce signifiant qu’était le gilet jaune personnifié par des citoyens sortis de l’ombre pour porter la voix des faibles : Éric Drouet, François Boulo, Jérôme Rodriguez, Priscillia Ludosky. Défiant envers tout type de pouvoir, il n’en restait pas moins l’éruption d’une volonté certaine de renverser la table pour imposer aux élites dirigeantes un nouveau modèle de société. Un an et demi plus tard, les syndicats étaient débordés par ce malaise profond d’une France en crise, et ne parvenaient pas à contenir le souffle citoyen lors du mouvement contre la réforme des retraites.
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L’heure est au dépassement, sans compromis. Il n’est pas question de nier l’histoire sociale d’un camp politique fier de ses convictions. Les héros du passé nous donnent un horizon. Il est pourtant nécessaire de redonner un nouveau souffle à l’Histoire en incarnant, en vue d’une présidentielle dont on ne peut se défaire, sauf par les armes (et il n’apparaît pas que cette solution est possible), un projet qui fédère autour de la grande idée de l’intérêt général. L’intérêt général français, déjà, puisque la reconquête de notre souveraineté, industrielle, énergétique, économique, démocratique, semble au cœur des préoccupations populaires. L’intérêt général humain, intransigeant sur le respect de l’individu et de ses droits, porté sur l’émancipation de tous et de toutes au sein d’une société qui n’en peut plus de diviser. Personne n’a de formule magique, le combat politique en perdrait son sens, et l’incantatoire ne suffit pas. Dans ce moment de politisation extrême de la société qu’est l’élection présidentielle, une candidature qui puisse incarner l’alternative au match Le Pen - Macron qu’on nous prépare ne peut être qu’une candidature de rupture apaisée.
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Chez nos voisins britanniques, le libéral-conservateur Boris Johnson a fait plus pour les classes laborieuses que ses prédécesseurs travaillistes. En France, les analyses de Christophe Guilluy - penseur socialiste par ailleurs - se donnent à voir quotidiennement. Les citoyens de la France périphérique recréent leurs propres cadres d’action, les solidarités concrètes se reforment dans les villages, les villes moyennes deviennent les nouveaux terrains du socialisme concret. Tout au long de la crise sanitaire, et plus avant durant le mouvement des Gilets jaunes, ceux-là redonnaient ses lettres de noblesse à la common decency chère à George Orwell. Les gens « qui ne sont rien » sont redevenus « tout » car ils ont recréé par eux-mêmes les conditions de leur émancipation, en se libérant des chaînes d’un monde politique monolithique dont le système même empêche que la parole citoyenne soit entendue.
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Il ne s’agit pas d’incarner une centralité artificielle ainsi qu’a cru pouvoir le faire Emmanuel Macron. Il s’agit de s’émanciper de ces mots dont la société s’est lassée pour s’adresser d’abord à un pays qui souffre pour le refonder autour de ses principes bâtis par nos aïeux : liberté, égalité, fraternité.
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Ndlr : Tribune consternante ? Quoi de concrêt ? Quels sous-entendus ? Amoureux transit ? ACT
Encore ! Pour la quatrième fois depuis la crise sanitaire le président de la République nous parle. La dernière fois, c’était pour nous vendre des voitures. Cette fois-ci peut-être allait-il annoncer une tournée dans les bistrots et restaus réouverts à fond les ballons. Mais rien. Juste un collage soporifique de grands mots empruntés à toutes les familles politiques et débités comme on enfile des perles. Le président a parlé de tout mais n’a rien dit. On verra en juillet, a-t-il promis. Mais alors pourquoi avoir parlé cette fois-ci ? Un véritable feuilleton de bavardages nous est infligé. Mais, admettons-le : en juillet les macronistes auront besoin d’effacer très vite leur bilan des municipales. On doit donc s’attendre à voir l’annonce du nouveau dispositif présidentiel. Une fois déployé il formera la base de la campagne macroniste pour 2022. C’est utile de le comprendre.
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stratégie de sortie du confinement économique. Le propos présidentiel se résume à peu de choses : « il va falloir travailler plus »
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Le séparatisme, ce serait les musulmans et les populations des quartiers pauvres et pas celui des riches qui font sécession par l’exil fiscal et la construction de quartiers forteresses.
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Interdiction illégale, salut nazi, gazage intempestif : la foule anti-raciste a résisté à toutes les provocations de la macronie
... Apres avoir donné son accord à une marche en sortie de la place de la République, le préfet de police a retiré soudainement cette autorisation et fait nasser les manifestants. ... Le salut nazi depuis le toit pourtant bel et bien photographié n’a donné lieu à aucune déclaration ni remarque de la police, ni de la justice, ni des officines spécialisées dans la dénonciation du prétendu antisémitisme des manifestants. Les voisins et un seul acrobate ont eu raison de cette momerie raciste. Les prétendues « forces de l’ordre » préféraient réserver leurs coups aux piétons sans défense de la place. Mais ils ont dû exfiltrer eux-mêmes les jeunes bon chic bon genre qui se faisaient des selfies dans le car de police tout sourire
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Au second tour des municipales…
Le 28 juin, c’est le second tour des élections municipales. Partout où des insoumis sont engagés, je vous appelle à vous mobiliser. Vous apporterez ainsi votre appui à des programmes d’intérêt général présentés par des gens engagés dans la vie civique associative et sociale. Les listes insoumises maintenues au second tour ne le sont jamais sans de solides raisons. Face aux bureaucraties locales qui redoutent l’entrée des Insoumis au conseil municipal, nos amis choisissent le courage d’exister par le seul appui des électeurs.
Pour ce deuxième tour, les insoumis sont présents dans près de 170 communes sous les formes variées que le mot d’ordre de « fédération populaire » autorise. À titre de comparaison, le RN reste en liste dans une centaine de communes. LREM se maintient dans un peu plus de 200 communes, souvent en alliance avec la droite.
Nous sommes donc bien présents. Mais aussi bien placés. Au second tour, de nombreuses victoires sont possibles grâce au travail des Insoumis.
À Toulouse, la liste Archipel, initiée par un collectif de citoyens avec l’appui de LFI et d’EELV, a réalisé 27,57% au soir du 1er tour. Après sa fusion avec la liste PS-PCF, elle peut l’emporter le 28 juin face au candidat LR également soutenu par Macron. Les insoumis seraient alors nombreux au conseil municipal.
À Lyon, notre liste a réalisé le beau score de 10% au premier tour. Pour le second elle a accepté un accord avec EELV, le PS et le PCF. La victoire est à portée de main. Nathalie Perrin-Gilbert intégrerait alors l’exécutif et nous pourrions disposer d’un groupe dans le futur conseil municipal. Ce serait un bel évènement pour cette grande ville que toutes les cultures politiques lyonnaises soient enfin représentées au conseil municipal.
Au Havre, les insoumis sont engagés au côté d’un collectif citoyen sur la liste conduite par le député communiste Jean Paul Lecoq. Toutes nos forces sont mobilisées pour l’emporter face au Premier ministre le 28 juin prochain. Je me trouverai sur place le 19 juin prochain.
À Bagnolet, en région parisienne, la liste citoyenne soutenue par LFI et le PCF a été rejointe par les candidats écologistes en vue du second tour. Face au candidat PS, la victoire est là aussi possible.
À Tours, les insoumis ont mené campagne commune avec des écologistes, des socialistes, des membres de Générations. Notre liste est arrivée en tête au soir du premier tour et affrontera la coalition de la droite et d’En Marche au second tour. Les insoumis Bertrand Renaud et Marie Quinton, 3e et 6e de liste, sont bien placés pour intégrer le conseil municipal.
À Amiens Evelyne Becker, syndicaliste Goodyear et cheffe de file LFI est numéro 2 de la liste conduite par Julien Pradat qui n’appartient à aucune formation politique. Avec le soutien de nombreux partis de gauche ils peuvent l’emporter en triangulaire face à deux listes de droite. Je me trouvais sur place avec François Ruffin pour lancer la campagne électorale de nos amis.
Enfin à Grenoble, le tandem Eric Piolle – Elisa Martin, à la tête d’une liste soutenue par LFI, EELV, le PCF et des collectifs citoyens devrait gagner à nouveau après la victoire de 2014 bâtie sur cette alliance que le PCF a rejoins depuis.
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