Isabelle Saporta @isabellesaporta 16 hil y a 16 heures
.#GiletsJaunes : les journalistes sont des médiateurs de la République, il faut en finir avec ces agressions envers eux ! #RTLMatin
1:58
96 réponses 87 Retweets 221 j'aime
Principaux faits
- Le changement climatique influe sur les déterminants sociaux et environnementaux de la santé: air pur, eau potable, nourriture en quantité suffisante, sécurité du logement.
- Entre 2030 et 2050, on s’attend à ce que le changement climatique entraîne près de 250 000 décès supplémentaires par an, dus à la malnutrition, au paludisme, à la diarrhée et au stress lié à la chaleur.
- On estime que le coût des dommages directs pour la santé (à l’exclusion des coûts dans des secteurs déterminants pour la santé tels que l’agriculture et l’eau et l’assainissement) se situe entre 2 et 4 milliards de dollars (US$) par an d’ici 2030.
- Les zones n’ayant pas de bonnes infrastructures de santé, pour la plupart dans les pays en développement, seront les moins en mesure de se préparer et de faire face à la situation sans assistance.
- La réduction des émissions de gaz à effet de serre, en élargissant le choix des transports, de l’alimentation et des énergies, peut entraîner une amélioration de la santé.
Connu /
https://twitter.com/JMJancovici/status/1084774633751101441
Éducation nationale a retweeté
Gouvernement Compte certifié @gouvernementFR 7 hil y a 7 heures
Avant l'ouverture demain du #GrandDébat, voici en intégralité #LaLettreAuxFrançais du Président de la République ⤵️
80 réponses 192 Retweets 281 j'aime
ndlr :
- éthique ? TIERS IMpartial ? maîtrise de la neutralité ? indépendance ? etc ?
- cadre compatible avec la TdM ? ACT
- suivre .#LettreAuxFrancais
6 décembre 2004, l'institutrice Elsa Bouteville réussit à donner le goût de la lecture à ses élèves de CE2
55 minutes
Ce jour-là, l'enseignante en classe de primaire à Villeneuve la Garenne, en Zone d’Education Prioritaire, découvre comment faire entrer dans le monde de la lecture ses élèves les plus rétifs. Une belle victoire !
Cours de lecture (image d'illustration) © Getty / Steve Debenport
Ziyane Bader, Sidi. Les affreux. Eux qui incarnent à merveille l’imagerie de la banlieue : à vif, explosifs. Les effrontés. Les durs. Souvent, dans la cour, ils n’hésitent pas à se battre, ça démarre vite, ça part au quart de tour. Alors, très vite, l’étiquette est posée. Elle sera même brodée, pour longtemps : irrécupérables, rétifs, violents… Parfois ça peut aller plus loin. On ne le dit pas, mais on le pense quand même: futur djihadiste, futur délinquant, de la racaille en puissance.
Extrait du texte d’Elsa Bouteville publié dans le livre collectif :Territoires vivants de la République. Ce que peut l'école : réussir au-delà des préjugés.
La professeure des écoles a justement rédigé ce texte pour combattre de tels préjugés.
Sidi, le « caïd » sensible et attachant, rétif à la lecture
En CE2 les écoliers savent lire, en théorie du moins. Parfois, il y des ratés comme pour Sidi, rétif à la lecture et empêtré dans ses blocages malgré deux années passées en CP. Elsa Bouteville fait plusieurs tentatives de rattrapage en tête en tête avec Sidi, au fond de la classe. En vain. Elle décide finalement de repartir de la base avec des livres d’images sans texte, des livres à toucher. Et ça fonctionne :
L'enfant regarde et touche le livre, il l’emporte avec lui. L’envie d’aller vers les livres était là !
Former un cercle pour s’accepter les uns les autres
Chaque matin avant de commencer la classe, les enfants se regroupent : « un moment privilégié où assis par terre en cercle, tous les enfants s’accueillent mutuellement : chacun dit bonjour, se parle, on y accueille les émotions du jour et celles de la veille. C’est l’objectif du cercle : exprimer ses émotions, de joie ou de colère. » Pendant longtemps Ziyane refuse d’y entrer, mais Elsa Bouteville n’a pas lâché l’affaire en lui demandant chaque matin : « Tu ne viens pas t’asseoir avec nous Ziyane ? », et un jour, l'enfant est rentré dans le cercle.
« Territoires vivants de la République » en réponse aux « Territoires perdus de la République »
Le premier, paru à l'automne 2018, répond au second, publié 12 ans plus tôt, puis réédité en 2015. Un livre choc dans lequel des professeurs racontent l’impossibilité pour l’école de la République d’éduquer en banlieue : on y parle de territoires perdus mais aussi de territoires de la haine où les principes de la laïcité sont bafoués. Elsa Bouteville a ressenti un décalage entre ce qu'elle lisait et ce qu'elle vivait . Pour elle, "les postures et les discours de haine peuvent se déjouer, se déminer. C’est à nous, enseignants, d’être vigilants et de travailler sur les représentations figées de la société qu’ont certains gamins. » Exemple : la religion, où l’objectif, tout en restant neutre, est d’amener chacun à respecter les idées de l’autre. L’école, lieu de savoir, ne doit pas être un lieu de destruction de la croyance. Les deux peuvent cohabiter ensemble.
A l’école, tous les enfants que l’on accueille ne sont pas aptes à s’asseoir et à apprendre quand on le leur dit. Le discours négatif des adultes sur ces enfants m’irrite beaucoup. L’école s’adresse d’abord à ceux qui sont en difficulté et non pas aux plus sages. Et ça l’institution l’a oublié.
Elsa Bouteville bombardent ses élèves de poèmes. A lire, à réciter. Même en ZEP (Zone d'Education Prioritaire). Surtout en ZEP. Pas question de baisser le niveau. La poésie comme un moyen pour apprendre à dire ses émotions, celles de ceux dont on pensait qu’ils n’avaient pas les mots. Ou que de la haine.
Pour aller plus loin
Le livre auquel a participé Elsa Bouteville : Territoires vivants de la République. Ce que peut l'école : réussir au-delà des préjugés. Sous la direction de Benoît Falaize (La Découverte, 2018)
Elsa Bouteville est aussi l'auteure d'ouvrages pédagogiques aux éditions de Retz :
dans la collection Espace temps CE2 , à l'attention des élèves du primaire : Mes premiers récits
dans la collection Histoires à écrire, des livres imagés sans texte pour donner aux élèves le goût d'écrire et de construire des récits.
On en a parlé :
Les territoires perdus de la République, sous la direction d'Emmanuel Brenner (Fayard, 2015)
La foire aux cancres, de l'écrivain et humoriste Jean-Charles, réédité en 1996 chez Librio
Le poème de Victor Hugo extrait de son recueil "Les Contemplations" : "Demain dès l'aube...", lu par le comédien Bernard Noël en 1960.
La play-list de l'émission :
Song for Jedi, Dionysos (2002)
Trick Me, Kelis (2004)
The capitalist blues, Leyla Mac Calla (2018)
Les références du générique de l'émission :
"Le Temps est bon" d’Isabelle Pierre remixé par Degiheugi
Les invités
Elsa Bouteville
Professeure des écoles
Les références
Territoires vivants de la République. Ce que peut l'école : réussir au delà des préjugés écrit par Benoît Falaize (La Découverte)
L'équipe
Zoé Varier Productrice
Flora Bernard Réalisatrice
Rebecca Denantes Attachée de Production
Djubaka Programmateur musical
Mots-clés : Culture école Livres éducation nationale
=>
- article sur l'accueil inconditionnel dans la vie ordinaire (par opposition au cabinet d'un thérapeuthe (ex Carl Rogers approche centrée sur la personne)
54 minutes
Après s’être intéressée pendant des décennies à identifier les facteurs qui contribuent au bonheur, la psychologie se tourne vers une nouvelle question : qu’est-ce qui nous donne le sentiment du sens ?
Identifier ses buts et les mettre en cohérence avec ses valeurs est protecteur en termes de bien-être psychique, de santé physique et de longévité.
Identifier ses buts et les mettre en cohérence avec ses valeurs est protecteur en termes de bien-être psychique, de santé physique et de longévité. © Getty
Aujourd’hui, plus de 8000 articles scientifiques sont consacrés au sens de la vie ! Ces études montrent que celui-ci pourrait compter plus que le bien être.
Mais la recherche de sens n’est pas une question simple et on constate une souffrance contemporaine liée à cette question. D’où vient ce manque de sens ? Comment dépasser ce malaise ? Nos invités nous livrent quelques clefs de thérapie existentielle pour prendre de la hauteur et se poser les questions fondamentales.
En partenariat avec Cerveau et Psycho
Site de l'Association Française de Psychologie Existentielle (AFPE).
14h10
Axel Villard La une de la science
Ecouter la forêt pour suivre l’évolution de la biodiversité
Par Axel Villard
Les invités
Jean-Luc Bernaud
Professeur des Universités en Psychologie au CNAM Paris. Président de l'Association Française de Psychologie Existentielle (AFPE).
Sébastien Bohler
journaliste scientifique et auteur
Programmation musicale
JONATHAN JEREMIAH
GOOD DAY
2018
GAEL FAYE
BALADE BRESILIENNE (FEAT. FLAVIA COELHO)
2018
JONATHAN JEREMIAH
GOOD DAY
2018
GAEL FAYE
BALADE BRESILIENNE (FEAT. FLAVIA COELHO)
2018
YVES SIMON
Manhattan
L'équipe
Fanny Bohuon Réalisatrice
Chantal Le Montagner Chargée de programmes
Lucie Sarfaty Chargée de programmes
Irène Ménahem Attachée de production
Mots-clés : sciences
Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement
Accueil Actualités Retour sur la rencontre du 12 décembre dernier proposée par le Projet Collectif de Recherche
logo du PCR (Projet Collectif de Recherche)
Retour sur la rencontre du 12 décembre dernier proposée par le Projet Collectif de Recherche
Lien de l'invitation : https://www.cpie-perigordlimousin.org/hauts-fourneaux-conference-12-decembre-nontron/
conférence du PCRLe 12 décembre dernier le PCR (Projet Collectif de Recherche) porté par 4 associations partenaires (Feu Fer Forges à Etouars, Route des Canons à Forge d’Ans, Route des Tonneaux et des Canons à Ruelle, CPIE du Périgord Limousin à Varaignes), organisait à l’Auditorium de Nontron une rencontre animée, notamment, de conférences et d’une table ronde intitulée “continuités écologiques et patrimoine des moulins“.
Nous remercions le public et la presse qui étaient au rendez-vous.
Retrouvez ci-dessous les détails de cette rencontre dans les articles de l’Echo et de Sud-Ouest datés respectivement du 21 et du 24 décembre 2018.
ndlr :
- les deux articles téléversés sous forme d'images
- évoquent la rencontre comme étant une médiation.
Parlement européen
- Commissions
Procédure d’autorisation des pesticides par l’Union
connu / Le rapport glyphosate
https://www.franceinter.fr/emissions/foule-continentale/foule-continentale-16-decembre-2018
"
on parlera de cravates diplomatiques, de la défense de la frite européenne, mais surtout de la question de la démocratie. Dans le contexte actuel de mobilisation en France, la Ve république est critiquée par les gilets jaunes. Ils sont aussi allés à Bruxelles devant le Parlement européen. Pourquoi les jeunes ne croient plus au système démocratique, comment faire pour que ce système, à l'échelon national et européen soit plus soutenu, ou semble plus légitime ? Nous reviendrons aussi sur les questions environnementales, avec les initiatives de l'Union européenne pour mettre fin aux sacs plastiques à usage unique, et on reviendra sur la saga du glyphosate, ce pesticide controversé qui a été renouvelé pour 5 ans par un comités d'experts. Ambiance.
Avec :
Sophie In't Veld, députée néerlandaise du parti Démocrate 66 (libéral) au Parlement Européen
Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'Université Paris I Sorbonne
Edouard Gaudot, conseiller pour les Verts au Parlement Européen
Eric Andrieu, député français PS au Parlement Européen
"
ndlr :
- au 8/12/19, ce rapport n'est plus disponible sur le site ? pourquoi, trouvable où ? ACT
sorti(e)(r)(s)
Ce billet est le premier d’une série de cinq ou six que je publierai au rythme d’un par semaine au cours de ce mois de janvier. Le texte complet formera un essai à propos des relations entre les Communs et les Non-Humains, un sujet à mon sens absolument essentiel à prendre en compte pour la théorie des Communs.
Que serait un homme sans éléphant, sans plante, sans lion, sans céréale, sans océan, sans ozone et sans plancton, un homme seul, beaucoup plus seul encore que Robinson sur son île ? Moins qu’un homme. Certainement pas un homme.
Bruno Latour
La rivière Whanganui en Nouvelle Zélande, reconnue en 2017 légalement comme une entité vivante et un sujet de droit (Image par James Shook. CC-BY. Source : Wikimedia Commons)
Les Communs questionnés par l’émergence des « droits de la nature »
...
plusieurs villes aux Etats-Unis ont d’ores et déjà adopté des régulations basées sur la reconnaissance des droits de la nature[7], en écho à des revendications formulées dès les années 70[8].
...
à première vue, les finalités poursuivies semblent proches de celles qui se trouvent au fondement des Communs et des luttes séculaires menées aux quatre coins du Globe contre les phénomènes « d’enclosure »[9]. La notion de Communs (ou de biens communs) a fait ces dernières années un retour remarqué, depuis l’attribution en 2009 du prix de la Banque de Suède – dit « prix Nobel d’économie » – à la chercheuse américaine Elinor Ostrom pour ses travaux sur la gouvernance des « Commons Pool Resources » (CPR)[10]. Initialement appliquée à la gestion durable des ressources naturelles mises en partage, la notion de Communs s’est déployée depuis dans de nombreux autres champs (Communs de la Connaissance, Communs numériques, Communs sociaux, Communs urbains, etc.). En France, elle fait l’objet d’un intérêt croissant de la part du monde académique, attesté par la parution en 2017 aux Presses Universitaires de France d’un « Dictionnaire des biens communs[11] », regroupant les contributions de plusieurs dizaines de chercheurs issus d’une pluralité de disciplines.
La sphère militante n’est pas en reste et de nombreuses revendications, notamment en matière d’écologie, se font sous la bannière des Communs. On peut songer aux mouvements agissant pour la reconnaissance de l’eau comme bien commun, à des initiatives visant à instituer des forêts ou des bassins versants comme des Communs ou aux combats des paysans pour la préservation des droits d’usage sur les semences traditionnelles[12]. En France, le terme est récemment réapparu à Notre-Dame-des-Landes, dont les habitants ont revendiqué la qualité de « Laboratoire des Communs » pour légitimer la poursuite de l’occupation au-delà de l’abandon du projet d’aéroport[13]. Une tentative est d’ailleurs toujours en cours pour racheter une partie des terres de la ZAD afin de les ériger en propriété collective et poursuivre la « pratique des Communs » sur ce territoire[14]. La connexion avec les « droits de la nature » est ici évidente et elle s’exprime par exemple dans le célèbre mot d’ordre des Zadistes de Notre-Dame-des-Landes, qui en porte la trace : « Nous ne défendons pas la Nature ; nous sommes la Nature qui se défend ».
Pour autant – et de manière assez surprenante -, les analyses croisant explicitement la thématique des Communs avec celle des « droits de la nature » sont encore assez rares, alors même que leur mise en relation fait surgir des questions importantes et, dans une certaine mesure, perturbantes pour les Communs.
La théorie des Communs traversée par une « rupture ontique » entre Humains et Non-Humains
...
des différences profondes du point de vue des « ontologies » ou des « visions du monde » sur lesquelles elles s’appuient[15]. La pensée des Communs n’est pas simple à saisir, car elle est partagée entre de nombreuses branches et courants ne renvoyant pas exactement aux mêmes réalités (d’où un flottement dans la terminologie employée selon les auteurs entre « Les Communs », « Le Commun », « Les Biens communs », « Le Bien commun », « Le Faire commun », « L’Agir commun », etc.)[16]. On peut néanmoins partir de la définition synthétique issue des travaux d’Elinor Ostrom et de l’école dite de Bloomington, telle que proposée notamment par l’économiste atterré Benjamin Coriat : « des ressources en accès partagé gouvernées par des règles émanant de la communauté des usagers, visant à en assurer l’intégrité ou le renouvellement[17] ». Dans cette optique, la caractérisation des Communs repose sur un triptyque « ressource-communauté-règles »
...
Quand il est question de biens communs, il faut tenir compte des trois aspects suivants ; un groupe d’utilisateurs, généralement des « prosommateurs », des gens qui sont donc à la fois producteurs et consommateur. Ils prennent des décisions collectives concernant l’utilisation de ressources. Les ressources sont collectives également, en ce sens que leur utilisation dépend de la décision du groupe ; être membre du groupe vous confère des droits d’utilisation.
[…] C’est ainsi qu’émerge une nouvelle institution pour l’action collective. Sa conception et son fonctionnement sont sensiblement différents du marché et de l’État pris comme modèles de gouvernance dans la mesure où l’institution en question est basée sur l’auto-gouvernance, c’est-à-dire l’auto-régulation, l’auto-sanction et l’auto-gestion.
...
cette définition attire aussi un certain nombre de critiques, soulignant que cette manière de conceptualiser les Communs reste ancrée dans une ontologie « dualiste » ou « naturaliste » par le maintien du postulat d’une séparation entre la ressource, d’un côté et la communauté, de l’autre. Cette opposition viendrait reconduire la thèse d’une « présumée continuité ontologique sous-jacente entre les humains » et d’une « discontinuité ontologique entre les humains et les non-humains », débouchant sur une « relation objectivant les non-humains en tant que ressources (naturelles)[20] ». Par Non-Humains, il faut entendre « tout ce avec quoi les humains sont en interaction constante[21] » : animaux, plantes, mais aussi les éléments comme l’eau, l’air, la terre, y compris parfois également les objets et artefacts produits par l’activité humaine. La notion est au cœur d’analyses cherchant à renouveler les approches en dépassant l’opposition traditionnelle entre Nature et Culture, sujets et objets, Humains et Non-Humains. Dans le champ de la sociologie, elle joue notamment un rôle central dans la théorie de l’acteur-réseau développée par Bruno Latour, Michel Callon et Madeleine Akrich qui, à travers une « sociologie de la traduction[22] », pense l’action comme partagée entre des Humains et des Non-Humains, également doués d’« agentivité » (agency)[23]. On la trouve aussi mobilisée par l’anthropologie, notamment dans les travaux de Philippe Descola visant à questionner les représentations occidentales pour donner à voir la diversité des « ontologies », c’est-à-dire des manières de « composer des mondes » à travers les continuités et les discontinuités établies entre humains et non-humains[24].
...
la démarche d’Ostrom paraît en réalité reconduire la « rupture ontique » entre humains et non-humains caractérisant depuis des siècles la pensée occidentale et ayant acquis à l’époque moderne le statut de paradigme dominant[28]. Elle s’inscrirait encore dans ce que Bruno Latour[29] appelle un « processus de purification » visant à établir deux zones ontologiques absolument distinctes, alors même que les réalités observées par Ostrom sont composées de collectifs « d’hybrides » mêlant humains et non-humains. Or de telles accusations sont graves, car c’est précisément en s’appuyant sur cette thèse de « l’exceptionnalité de l’être humain » que l’Occident s’est doté d’un système de représentations et d’un appareillage idéologique favorisant un extractivisme forcené devenu incontrôlable depuis l’avènement de la révolution industrielle. Une telle dénonciation du dualisme de la pensée occidentale se retrouve notamment chez Arturo Escobar dans son ouvrage « Sentir-Penser avec la Terre[30] »
...Cette pensée dualiste qui sépare corps et esprit, émotion et raison, sauvage et civilisé, nature et culture, profane et spécialiste, indigène et savant, humain et non-humain en les hiérarchisant, nous empêche de nous concevoir comme faisant partie du monde, nous incitant plutôt à nous vivre dans un rapport d’extériorité instrumentale à ce qui nous entoure.
...
Pour Bruno Latour, le recours à cette notion est en outre caractéristique d’une pensée envisageant les rapports de l’homme à son environnement sous la forme d’un système de production, là où les défis écologiques majeurs auxquels nous faisons face demanderaient de les repenser comme un système d’engendrement, afin de prendre en compte les liens d’interdépendance existants entre l’ensemble des vivants [31]
...
Pour Patrick Bresnihan[32], la « rupture ontique » traverse en réalité toute la littérature sur les Communs et elle se manifeste notamment par la manière dont celle-ci distingue, d’un côté, des Communs qui seraient « naturels » ou « matériels » et de l’autre, des Communs « immatériels », que ceux-ci soient « numériques », « de la Connaissance », « culturels » ou « sociaux »
...
Reformuler la théorie des Communs à partir d’une ontologie relationnelle ?
...
gérer de manière durable des ressources naturelles par le biais d’arrangements institutionnels auto-produits par voie délibérative entre les personnes directement concernées. En recourant à la notion de faisceaux de droits (Bundle of Rights)[35], elle a aussi établi que la propriété exclusive et le marché n’étaient pas nécessairement le mode de gestion optimal des ressources, tout comme elle s’est montrée critique vis-à-vis de la centralisation bureaucratique lorsqu’elle conduit à étouffer la capacité des groupes à s’auto-organiser pour produire des règles adaptées à leur situation. ... engagement marqué sur la question du changement climatique qu’elle a intégré à ses analyses en essayant de proposer des leviers d’action articulant le global et le local[36].
...
les évolutions citées au début de cet article, visant à reconnaître la qualité d’« entités vivantes» et de « sujets de droit » à des Non-Humains, sont des émanations des « cosmovisions » propres à des populations autochtones ayant reçu une « traduction » dans le système juridique de leurs États. Elles ont le potentiel d’ouvrir une voie pour dépasser l’ontologie dualiste en embrassant d’autres « manières de composer le monde » évitant de reconduire la « rupture ontique » traversant toujours les travaux d’Ostrom en dépit de ses apports...
...les communs sont ici conçus comme **des touts indissolubles** d’humains et de non-humains en développement constant[39].
...l’ontologie relationnelle repose sur l’idée que « les mondes biophysiques, humains et surnaturels ne sont pas considérés comme des entités séparées ». Dans une telle conception, « la division entre nature et culture n’existe pas et encore moins celle de l’individu et de la communauté : de fait, l’individu n’existe pas, il existe en revanche des personnes en lien permanent avec l’ensemble du monde humain et non-humain ».
...inclure les humains dans la notion de communs, en tant que contributeurs à un écosystème qui inclut aussi les non-humains. **Construire un programme politique** autour de cela va demander beaucoup de temps et d’imagination. Mais si on ignore le potentiel des communs, on est mal. J’espère que nos meilleurs penseurs vont s’en saisir à nouveau pour l’ouvrir à toutes les possibilités, notamment celle de faire entrer les non-humains dans l’équation. C’est le travail qu’il va falloir faire, si on veut continuer à évoluer dans un monde viable.
...les diverses tentatives de reformulations (Communs latents, Eco-Communs, Communs Plus-qu’Humains) paraissent prendre le parti de s’éloigner assez radicalement de la théorie des Communs formulée par d’Elinor Ostrom, sans toutefois toujours prendre le soin de se confronter directement et en profondeur à ses éléments. Je procèderai de mon côté en passant en revue les briques essentielles de la théorie des Communs (les notions de ressources, communauté, gouvernance, arrangements institutionnels, enclosures, faisceau de droits, propriété, etc.). L’objectif sera de déterminer si ces différents concepts – aujourd’hui marqués par une « asymétrie » entre humains et non-humains – peuvent être reformulés en suivant le « principe de symétrie[45] » issu de la théorie de l’acteur-réseau...
...Faire de l’**anthropologie symétrique**, de ce point de vue, cela ne signifie pas expliquer la vie des humains par l’influence des non-humains, mais rendre compte de la composition d’un monde où les uns comme les autres prennent part en tant qu’acteurs – actants dirait Latour – avec leurs propriétés et leurs modes d’action, et constituent donc des objets d’intérêt égal pour les sciences sociales[46].
Quatre étapes pour « symétriser » les éléments de la théorie des Communs
...
PLAN
...
Conclusion : le rôle des communs symétriques à l’heure du Capitalocène
ndlr :
- n'est-on pas ici en train de réinventer/retomber sur la termo-bio-sociologie de François Roddier ? ACT
Documentaires du lundi au jeudi de 17h03 à 18h 55 min
Un champ. Pour certains c’est la campagne. Pour d’autres un paysage d’apocalypse
Aigle de Bonelli, Gorges du Gardon, département du Gard• Crédits : GUILLAUME FRECHET - AFP
Au Sugarloaf State Park, au nord de la Californie, le paysage sonore jusqu’au début des années 2000 y était très riche. Depuis 2004 les choses se sont mises à changer radicalement à cause du réchauffement climatique. Depuis 2011, il y a une sécheresse dramatique. Bernie Krauze, bioacousticien
A Niort, les oiseaux ne chantent plus, on y parle de printemps silencieux. A Palavas, on fait des recherches en aquaculture pour sauver les mers et l’océan. En Ardèche, on se bat pour la conservation d’habitats.
C’est un temps nouveau, aux résonnances eschatologiques : l’anthropocène. Un temps où l’impact humain est tel qu’il modifie le système terre et bouleverse l’équilibre de la biosphère. Un équilibre qui avait jusque-là prévalu et qui caractérisait l’époque géologique précédente, l’holocène. Bouleversement climatique mais aussi bouleversement biologique puisqu’on parle de la 6e extinction de masse. Depuis 1970, plus de la moitié des animaux sauvages de la planète a disparu, 90 % des poissons pélagiques ont été péchés et la FAO promet une mer sans poissons en 2048.
La marge de manœuvre que l’on a pour nourrir les gens notamment en protéines c’est l’aquaculture.
A mille lieux des rêves transhumanistes et d’intelligence artificielle, la singularité du moment n’est-elle pas cet anéantissement biologique et ce vaste mouvement de minéralisation ? En quoi cet effondrement est-il peut-être plus grave encore que le réchauffement climatique ?
Avec :
- Bernie Krause, bioacousticien
- Catherine Larrère, philosophe
- David Mouillot, écologue, spécialiste en écologie marine
- François Sarrazin, écologue, directeur scientifique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB)
- Gilles Bœuf, écologue, ancien président du Muséum national d'histoire naturelle ( MNHN )
- Gilbert Cochet, naturaliste, président du Conseil scientifique des Gorges de l’Ardèche
- Philippe Descola, anthropologue
- Vincent Devictor, écologue, épistémologue
- Vincent Bretagnolle, écologue, agronome, directeur du Centre d'Etudes Biologiques de Chizé (CEBC)
Liens
The Anthropocene Project explore en images, photos et film, la transformation de notre planète.
Soyons ambitieux ! Tel est le titre du dernier rapport Planète vivante (2018) préparé par le WWF et la Société zoologique de Londres. Plus de 50 experts évaluent la santé de notre planète et l’état de la biodiversité mondiale, et le constant est plus qu’alarmant.
Dossier autour de la notion d’anthropocène proposé par Géo confluences, site de ressources en géographie pour les enseignants.
L’anthropocène est-il une ère géologique ? Chronologie, cartographie des acteurs, lexique, bibliographie : un dossier préparé par les étudiants de l’Ecole des Mines-ParisTech.
Le mythe de l’anthropocène : article d’Andreas Mal paru dans la revue en ligne, Période, en mars 2016.
Anthropocène : les enjeux vitaux d'un débat scientifique : un dossier du Courrier de l’Unesco (février 2018)
Le site Planétoscope propose des statistiques mondiales en temps réel, comme celles sur la disparition d’espèces dans le monde.
Une série de Tao Favre, réalisée par Gaël Gillon
À découvrir
Forum France Culture : La planète se réchauffe… Comment on s'y prépare.
Vivre en autonomie dans un éco hameau
Faire revenir l'agriculture dans la ville : l’exemple francilien
Spéciale COP24 : climat, état d’urgence !
Tags : Écologie Anthropocène Vivant Tao Favre Gaël Gillon Écologie et environnement
Pour le pionnier du Web français Tariq Krim, l'histoire du déclin du numérique français est une tragédie en 3 actes. Il existe pourtant une sortie de crise. Par Tariq Krim
Pionnier du Web francais, Tariq Krim est fondateur de Netvibes, Jolicloud et de la plateforme de Slow Web dissident.ai.
© Creative Commons
Pourquoi la France est-elle passée du statut de pays leader dans la technologie à celui beaucoup moins enviable de nation consommatrice de smartphones obligée de mendier un peu d'oxygène aux grandes plateformes pour développer ses projets ?
L'histoire du déclin du numérique français est une tragédie en trois actes. Il y eut d'abord les « 30 honteuses du numérique », où une petite élite arrogante et dénuée de vision stratégique a démantelé notre industrie informatique et électronique grand public. Elle a débranché les travaux de recherches les plus intéressants et laissé nos meilleurs développeurs partir à l'étranger faute de pouvoir les associer à des projets ambitieux.
Vient ensuite la capitulation vis-à-vis des grands acteurs américains. Ainsi, de nombreux politiques et hauts fonctionnaires français leur ont permis d'intégrer leurs technologies au cœur des prérogatives régaliennes de l'État : défense, renseignement, éducation, sécurité, mais aussi culture. Plusieurs d'entre eux quitteront leurs fonctions pour aller rejoindre ces sociétés.
Le troisième acte se joue en ce moment. Alors que nos dirigeants se préparent à une vente à la découpe, il reste cependant un mince espoir d'inventer une autre manière d'utiliser le réseau plus en phase avec nos principes et nos valeurs.
...
En 1993, les États-Unis lancent le projet des « Autoroutes de l'information » qui fera notamment de l'Internet et du numérique le fer de lance de leur nouvelle stratégie de croissance. Au même moment, l'Europe décide de miser sur les industries traditionnelles… et le diesel propre ! Vingt-cinq ans plus tard, les Gafam dominent aujourd'hui le monde et le patron d'Audi a été arrêté pour avoir faussé les mesures de pollution de ses moteurs. En France, les Gilets jaunes ne comprennent pas pourquoi ils sont taxés sur le diesel alors que pendant des années on les a massivement incités à acheter les voitures utilisant ce type de carburants.
...
Nous aurions pu avoir un autre destin, car si les États-Unis avaient la vision et l'argent, c'est en Europe qu'ont été inventées deux des briques fondamentales de l'Internet : Linux et le Web. Mais à la différence du standard GSM, ces dernières ont eu le malheur d'être conçues par des individus talentueux hors des grandes institutions. Snobés chez nous, ces deux projets deviendront le moteur des plateformes numériques américaines et chinoises et l'instrument de leur domination mondiale. Car c'est bien de la détection précoce des technologies d'avenir et des talents que viennent les succès de sociétés comme Google, Apple, Facebook, Amazon ou Microsoft. La France ne voit pas les choses de la même manière, notre élite méprise ce qui est marginal, différent ou simplement trop petit. Le scénario de « dénumérisation » de la France suivra toujours le même schéma. Nous vendrons à la casse nos sociétés, ou les dilapiderons alors qu'elles possédaient en interne les technologies qui, si elles avaient été mieux valorisées, nous auraient permis d'influencer la direction prise par l'Internet.
Tout commence dans les années 70*, avec l'abandon du réseau Cyclades de Louis Pouzin au profit du Minitel. Louis Pouzin en est le concepteur et il est l'inventeur de la segmentation des données en « Datagramme ». Il sera récompensé (avec Tim Berners-Lee et Vinton Cerf) par la reine d'Angleterre pour ses contributions essentielles à la création de l'Internet et il reste à ce jour un inconnu du grand public en France. Il faudra attendre 1994 pour que nos chercheurs acceptent enfin de s'intéresser à autre chose qu'à des technologies incompatibles avec l'Internet. Dans les années 90, c'est au tour du Premier ministre de l'époque Alain Juppé d'expliquer, au journal de 20 heures, sa décision de vendre à la casse Thomson Multimédia au coréen Daewoo : « Thomson, ça ne vaut rien, juste un franc symbolique. » Le gouvernement obsédé exclusivement par le volet social de l'entreprise ignore que Thomson multimédia dispose d'une grande partie des brevets sur la musique (le fameux MP3) et la vidéo en ligne qui seront utilisés quelques années plus tard dans tous les smartphones. Sa branche grand public sera démantelée et vendue au chinois TCL et ses meilleurs ingénieurs partiront chez Google.
...
Alcatel décide de transférer ses usines vers la Chine. Son PDG veut appliquer la stratégie du « fabless », à savoir délocaliser la production tout en conservant le design en France. Ce sera une grossière erreur d'analyse. Lorsque les smartphones deviennent un succès international, la France n'a plus de capacités industrielles dans ce secteur, alors qu'elle était l'un des principaux fabricants dans le monde.
...
la France préfère s'embourber dans des grands projets institutionnels sans avenir.
...
Tout récemment, le rapport sur l'intelligence artificielle de Cédric Villani n'a pas fait mention des deux meilleures solutions open sources dans le domaine : SciKit Learn et Keras qui se trouvent être… françaises.
...
L'acte deux commence avec le quinquennat Hollande. Un changement d'attitude va s'opérer vis-à-vis des grandes plateformes. La défaite est désormais entérinée en coulisses. Il ne s'agit plus d'exister au niveau mondial, mais de négocier avec les Gafam tout en faisant mine de s'indigner publiquement de leurs abus de position dominante.
...
Comment, dans ces conditions, se plaindre des conséquences des réseaux sociaux et de l'impact des Gafam sur notre démocratie quand nous leur avons ouvert si largement les portes de l'État ?
...
La France peut d'ailleurs se targuer d'être la seule démocratie occidentale à ne pas avoir ouvert de commission d'enquête à la suite de l'affaire Cambridge Analytica. Le gouvernement a préféré annoncer une collaboration rapprochée avec Facebook. Il s'agit de maintenir l'illusion que l'on peut gérer l'État comme une start-up, tout en feignant d'oublier que la majorité d'entre elles échoue dans les deux ans qui suivent leur création. En effet, ce gouvernement prend un risque inconsidéré en pariant notre avenir sur une hypothétique transformation numérique autour de « l'intelligence artificielle ».
Si nous ne nous donnons pas les moyens de réguler la manière dont ses entreprises et ce type de technologies fonctionnent, nous pourrions détruire notre modèle social en tentant de copier ceux de la Chine ou des États-Unis.
L'ironie du sort veut que, désormais, certains industriels et chercheurs américains s'appuient sur l'Europe et sa réglementation sur les données personnelles pour sortir d'un modèle numérique qui n'est pas « durable »
...
la meilleure réponse à la crise de confiance systémique vis-à-vis des Gafam est de soutenir les mouvements autour des technologies « éthiques ». Il s'agit d'un nouveau terrain de croissance industrielle pour l'Europe, comme le Bio l'a été pour l'agriculture.
De nombreux entrepreneurs réfléchissent à d'autres façons de concevoir la technologie, s'appuyant beaucoup moins sur la donnée et créant moins d'intrusions vis-à-vis de leurs utilisateurs.
C'est le mouvement autour des logiciels éthiques et du Slow Web. Ce mouvement, qui s'est réuni en septembre dernier à Copenhague, souhaite définir un meilleur équilibre entre usage numérique et monde réel pour ne pas rendre ces technologies aliénantes. Il prône notamment l'arrêt de certaines pratiques toxiques comme le profilage (micro targeting) ou la manipulation de nos émotions via des messages ciblés sur nos mobiles dont nous avons vu les conséquences désastreuses lors du référendum sur le Brexit ou l'élection américaine. Parce que nous avons laissé le numérique devenir un sujet politique de second plan, et que nous avons nommé des communicants à la tête des institutions qui devaient s'en occuper, il n'y a pas eu de véritable débat sur la digitalisation de l'État, et sur les conséquences que ces technologies peuvent avoir sur chacun d'entre nous.
Nous devons désormais exiger que les choix technologiques faits par l'État (comme les décisions politiques dans ces domaines) soient lisibles et compréhensibles par l'ensemble des citoyens… Car s'il s'agit de faire de la France une colonie numérique des plateformes et qui ne profiterait qu'à une petite bourgeoisie d'Internet, alors il faudra le dire clairement !
Il est temps également de voir émerger une nouvelle forme de résistance citoyenne. Car l'usage de ces technologies n'est pas neutre, la substitution de l'action de l'État par des algorithmes rend caduque l'égalité de traitement entre chaque Français. Le remplacement de nos services publics par un « État plateforme » totalitaire (à l'instar du « Crédit social » qui voit chaque Chinois recevoir une note qui détermine leur capacité à se déplacer ou à obtenir un crédit) n'est pas la vision que nous souhaitons promouvoir. C'est pourtant ce qui se prépare dans certains cabinets ministériels lorsqu'il est question d'État plateforme… En espérant que la France reprenne le dessus sur ces questions, il faut saluer l'action de la commissaire européenne danoise Margrethe Vestager qui a su faire preuve d'un véritable leadership sur la régulation des plateformes. Il sera important lors des prochaines élections européennes de lui permettre de s'appuyer sur un parlement qui sera capable de l'aider à poursuivre sa tâche.
- Tariq Krim, pionnier du Web français, fondateur de Netvibes, Jolicloud et de la plateforme de Slow Web dissident.ai.
cf aussi https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?Mwhg9Q
53 minutes
<iframe src="https://www.franceinter.fr/embed/player/aod/68f9f5c7-6cd6-4bed-9b9c-5bf7446691b2" width="100%" height="64" frameborder="0" scrolling="no"></iframe>Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, est l’invité de « Questions Politiques » ce dimanche. Une émission présentée par Ali Baddou avec Laurence Peuron (France Inter), Françoise Fressoz (Le Monde) et Jeff Wittenberg (France Télévisions).
Laurent Berger, Secrétaire général de la CFDT © AFP / bertrand GUAY / AFP
Le portrait par Laurence Peuron
La violence durant la crise des Gilets jaunes
Interrogé sur la crise des gilets jaunes et notamment les heurts à l'occasion de l'acte VIII, Laurent Berger condamne toute forme de violence et appelle au respect des institutions républicaines. Il estime qu'il y a "une forme de totalitarisme" dans le mouvement des gilets jaunes et qu'aujourd'hui on a à faire à un groupe de personnes qui veut renverser la démocratie (et non résoudre des problèmes sociaux).
"Je suis inquiet et scandalisé par ce qui s’est passé hier, le pays est en train de s’hystériser", dit-il. Il condamne notamment l'intrusion dans la cour du secrétariat d'Etat aux relations au Parlement rue de Grenelle.
Il fait remarquer au passage que "quand les syndicats rassemblent 50 000 personnes en France, on dit que c’est un échec".
De l'avis de Laurent Berger, le gouvernement n’a aucun intérêt à jouer l’affrontement stérile, mais selon lui, cette crise est la conséquence du processus de gouvernement à l'oeuvre depuis 18 mois. Pour Laurent Bergé, les électeurs ont l’impression "qu’ils n’en ont pas pour leur argent". Le terreau sur lequel Emmanuel Macron a été élu, c’est le terreau des injustices sociales, e "je ne crois pas que le mal être d’une partie de citoyens en matière de pouvoir d’achat date de 18 mois, mais depuis 18 mois il n’y a pas les réponses" explique-t-il.
Les manifestants ont-ils raison de crier "Macron démission" ? "Non, ça n’a pas lieu d’être", répond Laurent Berger, car il est élu, et il a 5 ans pour travailler devant lui. Mais "c’est une tradition dans notre pays, on est monarchiste régicide. On croit que le politique peut tout."Or,selon Laurent Bergé, c'est dans les entreprises que beaucoup de questions doivent se régler, dans la concertation avec les syndicats.
Dialogue social en berne
La crise des gilets jaunes est-elle en train de tuer la parole des syndicats et des corps intermédiaires en France ? Laurent Berger estime qu'en tout cas elle est fortement remise en cause, et qu'il y a lieu pour les syndicats de s'interroger sur leur évolution.
Il fait porter cette situation au gouvernement qui a selon lui "discrédite" la parole des syndicats. Il appelle le gouvernement à ré ouvrir le dialogue avec les forces économiques, sociales et politiques, qui ont des avis différents, sinon, dit-il, "sinon on va vers cet affrontement qui est dangereux pour notre démocratie".
Depuis le 10 décembre, Laurent Berger dit n'avoir eu aucun contact avec le président de la République, au grand étonnement des journalistes présents sur le plateau de Questions Politiques.
"C'est bien là le problème, si ce gouvernement considère qu'il aura la réponse tout seul, il se met le doigt dans l’œil" estime Laurent Berger.
Le secrétaire général de la CFDT considère que le grand débat qui arrive "c'est très bien" à condition de tenir compte de ce que diront les Français. Ce grand débat doit s'organiser, selon lui, autour d'une discussion avec les organisations syndicales patronales et les élus locaux.
Là nous sommes dans une impasse, on a un mouvement violent dont je condamne les violences et le gouvernement considère qu'il va trouver les solutions tout seul. Ça ne marche pas.
Ce qui doit sortir du grand débat ? Les mesures à mettre en œuvre ? Pour Laurent Berger il faut institutionnaliser le dialogue avec les syndicats et les associations, il faudrait faire en sorte que le parlement soit plus novateur.
"Je continue de réclamer une conférence du pouvoir de vivre. Il est posé les questions du pouvoir d'achat, de fiscalité, de l'accessibilité à un service public, à un certain nombre de droits qui sont créé auxquels on n'a pas accès. Il faut trouver les solutions pour répondre à ces problèmes-là".
Le secrétaire général de la CFDT fait le rapprochement avec Mai-1968 qui s'est terminé "avec des avancées sociales, avec une vraie discussion. Il faut une vraie discussion avec les corps intermédiaires", affirme Laurent Berger qui tient tout de même à rappeler que 1968 était "un vrai mouvement progressiste y compris de libération de la société. Pour une partie du mouvement des "gilets jaunes", c'est un mouvement réactionnaire, et j'assume mes propos. Donc cela n'a rien à voir".
"La questions salariale va revenir comme un boomerang
Laurent Berger met en garde sur la question des primes défiscalisées que les entreprises ont été amenées à verser à leurs salariés. Il insiste sur la responsabilité sociétale des entreprises, et prévient que la question salariale reviendra bientôt sur la table des mécontentements.
https://twitter\.com/franceinter/status/1081885414473035782
La question fiscale fait partie de la sortie de crise
Laurent Berger ne comprend pas la position du gouvernement sur l'ISF, puisque l'absence de l'ISF n'a résolu aucun problème. Il fait remarquer que même sans ISF les dons aux associations ont fortement baissé.
L'enjeu écologique est majeur, et passe aussi par la fiscalité
Laurent Berger se dit inquiet du peu d'adhésion des Français au principe même de l'impôts, alors que c'est par là que ce se font les choix collectifs et sociétaux. Il lui semble que l'enjeu écologique est majeur par rapport à tout le reste et rappelle que 2 millions de personnes ont voté la pétition #laffairedusiècle pour inciter le gouvernement à respecter ses engagements en matière d'environnement.
Ce qui m’attriste c’est le sentiment que la question climatique n’est plus un sujet
Donc non seulement la fiscalité est une clé essentielle de la sortie de crise, mais il y a un chantier important sur la fiscalité écologique, et soucieuses des inégalités sociales. Laurent Berger cite le cas de la Californie qui consacre la moitié des recettes de fiscalité environnementale à l'accompagnement des plus pauvres vers une transition écologique.
Les retraites, le chômage, chantiers à venir
Laurent Berger défend l'idée de rendre le système de retraites moins injuste, avec moins d'inégalités de traitement, et un minimum retraite au niveau du SMIC. Sur le chômage il se dit " très choqué qu’on baisse les moyens de Pôle Emploi, alors qu'il faut redoubler d’efforts pour accompagner les demandeurs d'emplois". Il estime qu'il faut par ailleurs sensibiliser les entreprises sur les contrats courts, et prévoit de les pénaliser quand elles en abusent.
Les invités
Laurent Berger
Secrétaire général de la CFDT
L'équipe
Ali Baddou Journaliste
Alexandre Gilardi Programmateur
Mots-clés : Politique syndicalisme CFDT retraites chômage Gilets jaunes Emmanuel Macron
ndlr :
- LB prend donc ~PLPDLA /urgence climatique
- ne semble pas bien comprendre ou accepter l'ensemble des violences présentes dans la société (psychologique, sociale, politique notamment)
- comprend les revendications gilets jaunes sauf pour le RIC (il est contre) et où il élude la question de la souveraineté populaire
- se place sur le terrain de la micro-économie, éludant le pb macro sauf pour l'investissement où l'ex de la Californie est probant (planification écologique)
- très lucide /Mr Macron, dénonce JLM &LFI, a un désir de gauche mais ne fait pas le lien classant implicitement LFI hors de la "gauche de gouvernement"
=>
le solliciter tout en répondant : un an après, compte tenu de sa position pro-retraite à points, il prête le flanc à la critique et l'incohérence. Donc NON
43 775 vues - 1,9 k - 68
La sociologue Monique Pinçon-Charlot nous parle du mouvement des gilets jaunes.
Retrouve les news et interview Konbini !
► Konbini : https://www.konbini.com
Konbini, all pop everything !
Catégorie
Divertissement
196 commentaires
Photo de profil par défaut
Ajouter un commentaire public...
LMG
il y a 4 semaines
Ça fait du bien de voir quelqu'un qui analyse autre chose que les tags sur l'Arc de Triomphe...
SEEDS Bordeaux
il y a 4 semaines
Je vous aime Chère Monique, depuis le premier jour. Vous ETES brillante ici et a chaque fois. Gratitude.
84
voodoo daddy
il y a 3 semaines
"C'est de l'enfer des pauvres qu'est fait le paradis des riches". Victor Hugo
Transcription :
... guerre de classe que mène les plus riches contre les plus pauvres... solidarité contre la personne du président de la république ... le gilet jaune est une idée géniale ... être visibles et s'en prendre aux lieux de pouvoirs, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas entre république et nation, mais au plus près de l'élysées. D'habitude, c'est les dominants qui exercent cette violence symbolique, qui en impose aux dominés, et qui leur impose une certaine servitude. tandis que là, la violence s'est complètement retournée et c'est un véritable procès en illégitimité qui est désormais lancé contre Emmanuel Macron. Le peuple français a vraiment besoin d'une véritable démocratie participative, d'une justice sociale, et de mettre à bas les inégalités abyssales qui sont à la faveur uniquement des propriétaires privés des moyens de production. Alors que tous ceux qui assurent le fonctionnement de l'économie réelle, que ce soit les travailleurs manuels ou intellectuels, tous ceux-là doivent se contenter de petites miettes.
Les vœux pour la nature - par Denis Cheissoux - samedi 5 janvier 2019 - CO2 mon amour - France inter
Les vœux pour la nature
54 minutes
Une année de plus qui démarre. Une année de plus pour profiter des beautés du monde, de la simplicité de la nature. Une année de plus pour en profiter, mais aussi pour s'engager et tenter de protéger notre maison.
CO2 mon amour, l'émission qui rapproche les hommes en nous rapprochant de la nature...
Au menu...
Michel Pastoureau est un historien, spécialiste de la symbolique des couleurs. Passionné de nature, il s'intéresse aussi aux loups, sujet sur lequel il signe Le Loup, une histoire culturelle, aux éditions Seuil. Joignant ces deux centres d'intérêt, il décortique pour nous la signification de la couleur verte à travers les âges et explique comment elle est passée de la couleur du malin à la couleur de l'écologie.
Fabrice Nicolino est un journaliste spécialiste de l’environnement, contributeur de journaux comme Charlie Hebdo ou Le Canard enchaîné. En septembre 2018, il lançait l'Appel des coquelicots, via lequel il appelle à stopper l'utilisation des pesticides, devenue une tragédie pour la santé.
" Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée. Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans; les fleurs sauvages deviennent rares. Rendez-nous nos coquelicots et nos bleuets ! Rendez-nous la beauté du monde ! "
Emily Loizeau est auteur-compositeur-interprète. Elle-même signataire de l'Appel des coquelicots, c'est dans la perspective de lutte contre les pesticides qu'elle écrit le titre "Viens avec moi mon petit pays".
Programmation musicale :
L'équipe
Denis Cheissoux Producteur
Henri-Marc Mutel Réalisateur
Camille Blanès Attachée de production
Thierry Dupin Programmateur musical
Frédéric Denhez Chroniqueur
Mots-clés : Société Environnement écologie
Transcription :
...28:14 comment accompagner nos agriculteurs ? Fabrice Nicolino : j'ai les paysans, la bagarre n'est pas contre eux. Sortir d'un ssytème qui les rend malades et pauvres. Créer un mouvement très vaste au-delà des coquelicots, on en reparlera, créer quelque chose de très puissant pour aider massivement nos paysans à sortir d'un système qui les anéantit. C'est possible de créer un nouveau contrat social entre la société fr qui a beaucoup changé, et nos paysans. Pas un contrat au rabais. Il faudra mettre beaucoup d'argent dans l'histoire. Repenser les choses. C'est une main vraiment fraternelle que je tends aux paysans, c'est sincère. Je veux qu'il y ait plus de paysans à la campagne, mais pas les paysans noyés sous des tonnes de pesticides. Je condamne des pratiques agricoles et industrielles qui servent les intérêts de quelques uns et qui nuisent aux intérêts profonds de la société et de la plupart des paysans. Donc ya une solution, ya une porte de sortie, j'en suis sûr. Émilie le disait tout à l'heure, il faut un sursaut de la société. Il faut aimer nos paysans mais refuser des pratiques industrielles folles et criminelles.
DC : réorienter les aides puisque cette agriculture fonctionne grace au pétrole et des subventions la PAC, C'EST NOUS les citoyens qui la payons au final. Donc réorienter cela. Il faut du courage politique.
FN : vous avez raison. ce qu'il faut, c'est exprimer la puissance de la société. La société est ULTRA-PUISSANTE. Avec l'appel des coquelicots, je le redis calmement, on vise 5 millions de soutiens à octobre 2020. J'invite tous nos auditeurs à nous rejoindre. Signer cet appel à l'action. Ça n'est pas une pétition. Cette action est au bénéfice des paysans et de toute la société. Il faut trouver un chemin commun. Nous allons le trouver. Un chemin d'espoir. Ça repose sur du courage, sur de la vaillance, sur de la joie aussi. On va montrer comment fleurir la France avec des coquelicots. C'est un de nos objectifs. On veut refleurir toute la France avec des fleurs sauvages ou de courge ou de quoi que ce soit. On veut montrer la joie qu'on peut éprouver à vivre sur cette terre sans la saloper. Pardon. Ya une énergie en nous tous qui est prodigieuse. Il faut la faire sortir comme une fleur sort. C'est ça qui va se passer dans les mois, dans les prochaines années. Et croyez-moi. Si on arrive à rassembler plusieurs millions de soutiens, tout va changer. C'est-à-dire que la questilon paysanne, la question de la culture, sera bouleversée. Tout le monde sait. Est-ce que c'était si bien de transporter des millions de paysans vers les banlieues ?où la plupart de leurs enfants sont désormais chômeurs ? Était-ce l'objectif ? Il ne s'agit pas d'un retour en arrière, ne de clamer que des fermes avec des sols en terre battue s'était bien. Avec les outils modernes dont on dispose, on peut vivre fort bien à la campagne et être enfin acceptés par la société. Vous croyez que c'est heureux pour les paysans dont les enfants se font engueuler ou traiter de tous les noms dans les cours de récréation ? On a des milliers de témoignages comme ça. C'est devenu infernal d'être paysans en France. Alors que c'était un pays, la civilisation paysanne. C'était le fondement de ce pays.Ça a disparu pour des raisons mercantiles. ON PEUT CHANGER.
dc : Paysans quelqu'un qui habite le pays. Beaucoup d'entre eux se définissent exploitants agricoles.
FN : s'ils ne veulent plus être paysans, qu'ils restent exploitants. Nous nous avons besoin de paysans. Vous avez mille fois raison. De paysans qui habitent le pays, qui le font vivre dans sa merveilleuse beauté. C'est de ça dont on a besoin. Je n'ai rien à voir avec les exploitants agricoles. Je le dis sans agressivité. Mais les gens qui pactisent avec le système des pesticides et qui en profitent, je crois qu'ils doivent laisser la place à de vrais paysans. Et on sera à leur côté du début à la fin de l'aventure. Car c'est une aventure qui commence.
DC : 80% des aides vont à 20% des exploitants agricoles. Vous êtes parti pour faire à la fois un état des lieux des pesticides en france car c'est intéressant de le voir sur une carte. Puis faire fleurir la france. C'est les deux.
FN : on veut mobiliser des dizaines de milliers de gens qui se retrouvent devant les mairies de manière à ce qu'ils nous envoient des milliers d'informations, une sorte de wikipédia des pesticides. On va voir apparaître la totalité des grandes informations qui concernent les pesticides. Depuis des infos objectives comme les industries qui existent jusqu'aux conflits qui existent. On veut montrer cette réalité. Et de l'autre côté on va montrer qu'on croit à la beauté du monde fleuri en 2020.
DC : ya une bascule. L'utopie est ailleurs. Les gens ont pris conscience. Et passent à l'action car il y a une vraie demande.
FN : c'est devenu une dystopie. nous sommes les défenseurs de la vie, de la beauté, de la solidarité entre les êtres humains, de la solidarité avec tout ce qui est vivant sur terre. tous les animaux, toutes les plantes, Nous sommes les pionniers.Émilie le disait tout à l'heure. On va inventer un monde neuf. Et ça, c'est exaltant. Autour de valeurs profondes.Indéracinables. qui assureront la pérennité de ce monde et de la société. Nous pouvons vivre une année extraordinaire. 38:37...
ndlr :
- on retrouve les mêmes valeurs et la même énergie d'action que chez les gilets jaunes. Donc opérer la jonction gilets verts - gilets jaunes pourrait bien s'avérer facile et accélérer le plan de FN... ACT
À propos de l'Observatoire du Partage
Créé en avril 2018 à Montreuil, Seine-Saint-Denis, l’Observatoire du Partage est une association loi 1901 qui souhaite apporter sa contribution à la mise en place de politiques publiques du partage à l’échelle des municipalités, dont celle de Montreuil en tout premier lieu.
Notre démarche s’ancre dans le tissu associatif particulièrement riche de notre ville de naissance, tout en s’inscrivant dans un mouvement international qui prend une ampleur grandissante depuis plusieurs années.
L’action de l’Observatoire du Partage se déclinera en trois volets principaux :
1) Centre de Ressources
L’objectif est de recenser aussi largement que possible, en France et à l’étranger, toutes les initiatives existantes ou potentielles dans le domaine des politiques publiques du partage au niveau des villes.
Ces éléments seront analysés à travers une grille de lecture destinée à en faciliter l’évaluation, et offerts en accès libre aux municipalités, aux associations et à tous les citoyens intéressés.
Cela permettra aux décideurs de trouver dans notre base de données les projets pouvant être mis en œuvre dans leur commune selon différents critères de recherche en fonction de leur besoin ou envie. Les habitants pourront également se saisir d’un projet afin d’aller le proposer à leurs élus locaux avec l’appui d’éléments concrets.
2) Évènement
L’Observatoire du Partage organisera chaque année à Montreuil un évènement dénommé « Les Routes du Partage ». L’ambition sera d’apporter une contribution originale à la réflexion et à la mise en place de politiques publiques dans ce domaine. La population de la ville sera invitée à y participer aussi largement que possible, de même que toutes les structures travaillant sur la thématique : associations, collectifs, entreprises de l’ESS…
3) Ancrage local et liens internationaux
L’association travaillera de façon rapprochée avec la Ville de Montreuil, qui a exprimé son intérêt particulier pour cette démarche ; nous sommes ainsi amenés à lui proposer des actions de partage à mettre en place sur son territoire. La ville apporte à l’association un soutien financier et technique lui permettant de développer ses activités.
La dimension internationale est également en voie de développement. Des contacts sont en cours avec les acteurs internationaux – Shareable, Sharing cities, etc…, de façon à profiter de leurs expériences et d’apporter la nôtre.
C'est quoi le partage ?
Disons d’abord que comme tant d’autres ce qui nous anime c’est un désir de plus de justice sociale, et que ce qui nous contraint c’est l’état de la planète.
Nous sommes une toute jeune association et nous venons nous inscrire dans un mouvement montreuillois d’abord, mais aussi global. Il est réconfortant de savoir qu’à Séoul des gens se posent les mêmes questions que nous ici, et que nous pouvons échanger avec eux.
Le partage est une notion très large englobant une multitude d’approches. Nous intéressent celles qui privilégient la justice sociale et plus particulièrement :
Les villes du partage
Il y a une vision globale : là où les états sont en train d’échouer, les villes pourraient se révéler l’échelon capable de résoudre les problèmes majeurs de la planète en se transformant d’abord elles-mêmes.
Le partage est au cœur de ce processus de transformation : s’il a toujours existé, il peut aujourd’hui être redéveloppé entre autres avec les nouvelles technologies de façon à remettre l’humain et le collectif au centre des préoccupations plutôt que l’individualisme et la possession matérielle.
C’est une vision d’avenir porteuse d’espoir.
Le partage comme outil
Annoncer des catastrophes et la fin sinon du monde du moins de notre civilisation n’est pas très efficace. Mais si au lieu d’un discours effrayant on propose des actions positives, alors on a peut être un moyen de débloquer les situations. Dans ce cas, le partage est le langage qui permet d’établir la communication avec ceux qui pour l’instant ne réagissent pas, la première étape vers de nouvelles relations et de nouveaux comportements.
Ainsi le partage se révèle précieux en ce qu’il peut être à la fois le déclencheur et le but ultime de la transformation. L’Observatoire du Partage se fixe avec d’autres l’objectif d’explorer les possibilités ainsi ouvertes.
Avec Montreuil
Il s’agit d’un work in progress, voici où nous en sommes fin 2018.
Rappel : La Ville de Montreuil a signé en novembre 2018 la déclaration internationale des villes du partage relative aux plate-formes numériques. Patrice Bessac, maire de Montreuil, a déclaré vouloir faire de Montreuil la ville du partage. Enfin, le bureau municipal du 19 décembre a confirmé l’engagement de la municipalité dans l’événement « les Routes du Partage ».
La Mairie souhaite que cette implantation d’une politique globale de partage dans la ville soit mise en place au terme d’une large consultation citoyenne à laquelle l’Observatoire sera associé.
Nous attendons des informations sur ce processus et cette page sera régulièrement modifiée au fur et à mesure des nouvelles étapes.
Articles & réflexions pour aller plus loin sur le thème du partage
Dans le monde entier, et très certainement juste à côté de chez vous, les initiatives autour du partage de biens et de se services se multiplient… Pour chacun et chacune d’entre nous, partager c’est l’occasion de créer des liens nouveaux, d’élargir ses réseaux d’entraide et sortir du consumérisme pour cultiver le « vivre ensemble ». Partager, c’est aussi le moyen de contribuer à résoudre la crise écologique en mutualisant les ressources et ainsi réduire notre impact environnemental !
Le rôle de l’Observatoire du Partage est de rendre compte de ces pratiques, aujourd’hui en plein essor, de contribuer à leur diffusion et d’accompagner l’émergence de telles initiatives.
Au fil des semaines, nous vous ferons découvrir des expériences concrètes menées sur le terrain, vous apporterons des éléments de réflexion sur le sujet et vous donnerons les clés pour construire votre propre projet.
N’hésitez pas dès à présent à nous apporter votre contribution
e d’une large consultation citoyenne à laquelle l’Observatoire sera associé.
L'Équipe
Sylvain Mustaki
Parallèlement à mon activité de producteur de variétés internationales (Johnny Clegg, AC/DC, Mory Kanté, Chris Isaak, Iron Maiden, Def Leppard, Bon Jovi, Holiday on Ice, Moines Shaolin, Cirque Eloize,…), j’ai régulièrement fait partie de l’organisation d’événements engagés (Fête du Temps Libre, SOS Racisme, Ca suffat comme ci, Rire contre le Racisme, Rock Sans Papiers, …).
Co-fondateur de l’Observatoire du Partage, je réside à Montreuil depuis vingt ans. J’ai découvert assez récemment les ramifications internationales du partage et Montreuil est la ville idéale pour une réelle expérimentation sociale.
Cathy Lamri
Montreuilloise, Cheffe de projet à l’Observatoire du Partage depuis sept 2018.
Co-fondatrice,co-présidente et coordinatrice de La Voie est Libre à Montreuil, je suis aussi co-presidente de Paris Sans Voiture et de la Regie Oxymore. Mon créneau c’est l’environnement, la participation citoyenne et la réappropriation de l’espace public par les habitants. J’ai longtemps travaillé dans le monde du spectacle, de l’image et de la musique : création et réalisation du « boukin »,auto-biographie en image de la Mano Negra, création du « Pestacle » pour les Trans-musicales, assistante photo et maquilleuse pour de nombreux groupes. J’habite les murs à pêches à Montreuil, habitat historique de ma belle-famille depuis le 18eme siècle, c’est donc naturellement que j’ai milité au sein d’associations environnementales locales.
Bernard Rastoin
Après avoir travaillé comme concepteur-rédacteur et consultant dans la communication, j’ai bifurqué vers Greenpeace pour m’impliquer sur les enjeux environnementaux. À côté de ça, je poursuis aussi une activité dans la bande dessinée, qui m’a notamment amené à animer des ateliers participatifs avec l’association les Parques dans le 13e arrondissement. Avec l’Observatoire du Partage, j’ai l’occasion d’explorer toutes ces initiatives citoyennes destinées à tisser davantage de solidarités et inventer un nouveau modèle de société… Je suis aussi président de l’association Tool, qui vient d’être créée pour faciliter l’action et l’engagement écologique.
Réda Essakhi
Désireux d’exercer mes compétences au sein du secteur associatif, j’ai rejoint Greenpeace en 2014, en tant que collecteur de signatures pétitions et recruteur d’adhérents
Mon activité au sein du programme Direct-Dialogue de Greenpeace a nourri ma réflexion sur l’importance d’une réponse commune à apporter aux questions environnementales, sociales et économiques, et la nécessité d’accélérer l’engagement citoyen en faveur de ces enjeux.
Je suis également co-fondateur de l’association TOOL dont le but est d’accompagner les acteurs apportant une réponse concrète à ces trois exigences, et le projet de l’Observatoire du Partage s’inscrit dans cette logique.
http://www.linkedin.com/in/redaessakhi
Gautier Demollière
Montreuillois, Trésorier de l’Observatoire du Partage depuis sa création en avril 2018.
Co-fondateur de l’Observatoire du Partage, je réside à Montreuil depuis 2013. Je continue de découvrir encore aujourd’hui une ville riche d’initiatives et de savoir-faire pour concrétiser l’idée de la solidarité. Par le passé musicien intermittent du spectacle, puis collaborateur d’élu, je m’occupe désormais de la mise en œuvre de la politique de la ville en Seine-Saint-Denis, à la sous-préfecture du Raincy. En m’engageant avec l’Observatoire du Partage, je souhaite que Montreuil se dote d’une véritable politique publique du partage afin de porter au niveau communal une autre manière de vivre et d’offrir à ses habitants la possibilité d’y parvenir.
Amandine
Linguiste de formation, j’ai travaillé 12 ans dans le secteur de la formation des adultes immigrés, comme formatrice, conseillère en ingénierie pédagogique, chercheuse et directrice de structure.
Le hasard de la vie et des rencontres m’a fait découvrir Montreuil et en tomber immédiatement amoureuse. J’ai voulu m’y engager et me suis reconvertie en traductrice-orpailleuse (bio) pour l’économie sociale et solidaire.
Désormais, j’accompagne les structures dans leur recherche de financements, en traduisant le langage associatif en langue de financeur, les mots en chiffres, les valeurs en actes et, parfois, les rêves en réalité !
Mentions légales
L’Observatoire du Partage
Association N°W931017561
Siret 842 315 681 00010
contact@observatoire-du-partage.org
Responsable éditorial : Sylvain Mustaki
site hébergé par la société Infomaniak SA, Rue Eugène-Marziano 25, 1227 Genève, Suisse
Connue/ https://my.framasoft.org/u/mediationpourtous/?sibX7A
ndlr :
- quels liens et articulations potentielles entre une approche de type arcdev avec celle de montreuil qualifiable de municipaliste ? ACT
- partenaire potentiel de a2io et du centre de ressources => creuser, contacter ACT
27 minutes
Dernier carnet de cette semaine spéciale qui nous conduit vers des initiatives ou inventeurs d'alternatifs encore inédits dans notre rendez-vous.
Aujourd'hui c'est Sylvain Mustaki qui est à nos côtés pour vous présenter son Observatoire du Partage qu'il a créé en avril 2018 à Montreuil. Montreuil qui s'inscrit dans le réseau international des villes de partage, un concept que va développer notre invité mais dont vous pouvez lire aussi mes grandes lignes dans les pages numériques de La Vie.
juste avant de l'accueillir, je souhaite partager avec vous une autre initiative qui entre dans les outils de lutte contre le désert médical et surtout le casse-tête des remplacements de médecins généralistes dans nos pays. Cette initiative est le fruit d'une réflexion menée par Pascale, radiologue, correspondante des Carnets et fondatrice de Docndoc, une plateforme qui permet d'optimiser le recrutement de médecins remplaçants.
L'association Les Cueilleurs d'Histoires donnent la possibilité aux habitants du Havre de se réapproprier leur environnement et de mieux vivre leur ville.
L'équipe
Philippe Bertrand Producteur
Anne Lhioreau Réalisatrice
Joelle Levert Attachée de production
Mots-clés : Société
Transcription :
... médiation culturelle ? Caucriauville / muma musée du havre...
ndlr :
- s'informer sur les résultats de ces deux expériences (montreuil https://my.framasoft.org/u/mediationpourtous/?PejOJw, le havre) ACT
Accueil Émissions La Bibliothèque idéale de l'éco
Savoirs
La Bibliothèque idéale de l'éco par Arjuna Andrade
le vendredi à 14h45 - 15 min
Prix Nobel d'économie en 2009 pour son développement sur la théorie des communs, Elinor Oström s'impose comme l'une des économistes les plus importantes de notre temps. Sa réflexion permet d'envisager d'autres modes de gouvernance dans la gestion de ressources environnementales cruciales.
Elinor Oström, lors du congrès "Challenge of Self Organizing to Govern Commons in India" à New Delhi le 5 Janvier 2011
Elinor Oström, lors du congrès "Challenge of Self Organizing to Govern Commons in India" à New Delhi le 5 Janvier 2011• Crédits : RAVEENDRAN - AFP
Nous nous intéressons aujourd’hui à l’économie des communs et aux théories d’Elinor Ostrom. L’économiste américaine s’est intéressée à l’élaboration de méthodes pour gérer au mieux des ressources, par nature, rares et altérables. Ostrom s’attache donc à développer des modèles capables de préserver ces communs reçus en partage.
Elle formule pour cela des théories pour le moins iconoclastes : Et si, au-delà des marchés, il existait d’autres espaces efficaces de coordination et de gestion ? Et s’il existait, en-deçà de l’échelon étatique, une manière optimale de gérer les ressources naturelles?
C’est à ces questions qu’a tenté de répondre la grande économiste Elinor Ostrom, dans son ouvrage Governing the commons, publié en 1990 et qui lui valut, ainsi que l’ensemble de son oeuvre, le prix de la banque de Suède en économie.
Bibliographie
La gouvernance des biens communs
Gouvernance des biens communs - Pour une nouvelle approche des ressources naturelles
Elinor OlstromDe Boeck, 2010
Vers une république des biens communs ?
Benjamin Coriat Les Liens qui Libèrent, 2018
...
Nous, chercheuses et chercheurs en sciences humaines et sociales assemblé·e·s au sein du Groupement d’intérêt scientifique « Démocratie et participation », sommes interpellé·e·s par ce que nous interprétons comme un appel à une république plus « participative » et par des pratiques qui s’attachent d’ores et déjà à la mettre en œuvre au quotidien, entre citoyennes et citoyens. Sans être formulé dans ces termes – la démocratie participative n’étant pas explicitement revendiquée – cet appel prend cependant forme au croisement de propositions plus ou moins creusées qui s’y rattachent fortement : assemblée citoyenne, référendum d’initiative populaire, débats décentralisés. Ces revendications démocratiques, leur émergence comme leur structuration via l’usage des réseaux sociaux ou l’organisation d’assemblées populaires, témoignant d’une profonde défiance à l’égard de la représentation et d’une aspiration à l’horizontalité, ne sont pas en elles-mêmes nouvelles. Ce qui est plus original, c’est qu’elles ne sont pas portées par le petit cercle de leurs promoteurs habituels. Autrement dit, alors que nous observons et contribuons depuis des années à des expériences participatives souvent pensées et pratiquées du haut vers le bas, une forme de demande sociale s’exprime sous nos yeux.
....
animation neutre et indépendante
...
la participation ne saurait conduire à délégitimer les autres formes d’expression ou d’expérimentation démocratiques, y compris celles qui s’expriment sur un mode radical. Nos recherches montrent à cet égard que la vitalité des formes plus conflictuelles d’interpellation est bien souvent une condition d’épanouissement des dispositifs participatifs comme d’aboutissement de décisions mieux ajustées à l’état réel de notre société.
...
ndlr :
- j'ai du mal à comprendre le but de cet article... (marquer son territoire d'intervention ?) => approfondir ACT