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Alors que vient de débuter la conférence de Glasgow en Ecosse sur les changements climatiques, beaucoup d’acteurs du local s’interrogent sur les mesures à prendre et celles-ci ne manquent pas.
Les initiatives qui transitent par les Carnets de campagne y contribuent pour beaucoup avec toutefois ce même sentiment d’une réparation hasardeuse des dégâts causés par les activités humaines. C’est pourquoi nous nous arrêtons aujourd’hui sur le hors-série du magazine Sans Transition! qui apporte sa dose de réflexions et de solutions au nom d’une biodiversité retrouvée. Tous les remèdes sont dans la nature
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Un petit livre qui vient de paraître aux éditions des petits matins sous la plume de Camille Dorival et sous le titre de « la transition écologique, ici et maintenant » peut être utile pour compléter le dossier du magazine. D’abord il rappelle les faits depuis la Cop21 de 2015 à Paris qui a abouti à la signature par 195 Etats d’un accord sur le climat obligeant chacun à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Une victoire en demi-teinte en sachant qu’aucune sanction n’était prévue en cas de non-application, ce qui fut le cas avec l’administration Trump aux Etats-Unis. Une fois qu’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites, selon la fameuse citation d’Alphonse Allais et le dernier rapport du GIEC (le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) le prouve. A plus 1,5 °C les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s’adapter. Avec un réchauffement de plus de 2°C, « 80 millions de personnes supplémentaires souffriraient de la faim d’ici 2050, des centaines de millions d’habitants de villes côtières seraient menacés par des submersions et 420 millions de personnes seraient menacées par des canicules extrêmes » Le rapport conclut que la vie sur terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas ». Face à cette version apocalyptique mais hélas réaliste, 3 grandes propositions se présentent à nous. : La croissance verte (continuer à nous appuyer sur un PIB en croissance tout en diminuant l’impact de nos activités sur l’environnement), la décroissance (consommer et produire moins et rendre nos modèles économiques plus sobres) et la post-croissance (développer des activités à faible empreinte écologique et donnant plus d’importance à la qualité de la vie et au bien-être). Or, c’est bien vers cette troisième solution que tendent les innombrables initiatives dont nous rendons compte : monnaies locales, épargne solidaire, réseau d’échange des savoirs, lieux et tiers-lieux de partage et de constructions communes. Au chapitre de la biodiversité, l’auteur mentionne les exemples de création d’îlots de verdure en ville et dans les zones industrielles et une mobilisation accrue en faveur d’une écologie urbaine. Camille Dorival, La transition écologique, éditions les Petits Matins, préface de Patrick Viveret.
Tr.: ... Éloi Laurent sur la sociale-écologie, les liens d'interdépendance, la coopération des espèces vivantes, des relations, pas des stocks, mais un immense flux ++ ...
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À la veille de l’acte XIV des gilets jaunes, où va le mouvement ? Le militant écologiste et altermondialiste, Patrick Farbiaz, qui vient de publier « Les Gilets Jaunes » aux éditions du Crocquant, est l’invité de #LaMidinale.
VERBATIM
Sur les gilets jaunes et la social-écologie
« C’est un mouvement social-écologique de masse. »
« Y’a une écologie libérale et une écologie des pauvres et cette écologie des pauvres a été théorisée en Amérique latine où les gens se battent pour leur survie. »
« On est en train de voir surgir des profondeurs du peuple, un mouvement de masse qui pose la question du droit à l’existence qui est une question profondément écolo. »
« Au-delà des revendications, il y a un aspect de désobéissance civile. »
« La fraternité des ronds-points, les écologistes l’appellent le convivialisme. »
Sur l’éco-socialisme
« Je ne suis pas éco-socialiste. Je suis de l’écologie sociale. »
« Faire un copier/coller entre l’écologie et le socialisme n’a pas beaucoup de sens. »
« Les crises sont à la fois sociales et écologiques. Ce sont des crises qui sont totalement liées. »
Sur les suites du mouvement des gilets jaunes
« Je pense que ce mouvement prend ses racines dans la révolution française. »
« Pour les européennes, il y aura peut-être une liste - surtout si elle est soutenue par le mouvement cinq étoiles en Italie -, mais elle ne sera pas représentative des gilets jaunes. »
« L’intérêt des gilets jaunes c’est aussi que le spectre est extrêmement large : il y a effectivement des fascistes et il y a effectivement des militants d’extrême gauche mais 80/90% de ce mouvement s’est fait par des primo manifestants, par des gens qui simplement se battent pour leur survie. »
Sur la thèse de Christophe Guilluy (France périphérique)
« Christophe Guilluy a repéré un point extrêmement important dans ce mouvement c’est que ceux qui ont débuté ce mouvement, c’est des gens qui ont été piégés socialement dans les zones périurbaines. » ça veut dire que 70 à 80% de leur budget est contraint par le remboursement des traites - souvent les petits pavillons -, par le transport - ça a été la question de l’éco taxe -, et puis la question de la précarité énergétique - parce qu’il faut payer le fuel. »
« C’est une population qui a cru au slogan ‘vous pouvez choisir votre vie’ qui a été celui de Macron mais aussi de beaucoup d’autres libéraux depuis les années 80. »
« C’est une population qui n’était jamais apparu dans les radars qui est une population prolétaire à tous les niveaux et elle émerge comme une force nouvelle. »
« Les gens se sentent d’abord solidaires en tant que bloc populaire et ceux qu’ils identifient comme l’ennemi, c’est le bloc bourgeois. »
Sur la mobilisation des quartiers populaires
« Il y a une multiplication des collectifs sur Paris et la région parisienne donc ça commence à évoluer. »
« Quand vous écoutez les jeunes des quartiers, ils n’ont pas la mémoire courte : il disent qu’il n’y avait personne pour nous aider en 2005 lorsqu’il y avait les émeutes. Ils l’avaient dit déjà au moment de Nuit Debout. »
« Ce que je trouve formidable dans ce mouvement, malgré la pression des médias, malgré la présence de groupe fascistes avérée, il n’y a pas de stigmatisation ni des banlieues, ni des immigrées à l’intérieur, ça n’est pas une question qui est posée par le mouvement - ou alors de façon extrêmement minoritaire. »
« La question de l’unité du bloc populaire est posée par les gilets jaunes parce qu’ils posent massivement la question sociale mais elle n’est pas posée encore politiquement et c’est ça qui fait la force de Macron. »
« Ce qui fait la force de Macron c’est qu’il a unifié le bloc bourgeois. »
Sur la contradiction entre revendications des gilets jaunes (plutôt de gauche) et la percée dans les sondages du RN
« Il faut constater qu’il y a une antériorité du RN et de Marine Le Pen sur la question de l’antisystème et les gilets jaunes se sont construits dans cette idée de l’antisystème. »
« Il faut aussi reconnaitre qu’il y a une crise de la gauche qui est à la fois assimilée au quinquennat de François Hollande et en même temps dans sa fraction des Insoumis, le populisme de gauche, théorisé par Chantal Mouffe, à travers l’incarnation d’une personne, ne fonctionne pas. »
« Ce qui est préoccupant c’est que, à gauche, il n’y a pas d’alternative. »
« Ce qui est notable dans les sondages, c’est que Macron est en train de se renforcer. Il consolide le bloc bourgeois. Il bouffe la droite libérale classique. »
« Notre rôle, c’est d’arriver à construire un bloc populaire. »
« On est dans une période absolument historique, et le mouvement des gilets jaunes est en train de recomposer le paysage politique, beaucoup plus fortement que ne l’a fait Nuit Debout. »
« On vit avec les gilets jaunes, un nouveau mouvement de cette résistance contre la mondialisation capitaliste. »
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Actualités et politique
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