Enquête — Politique - Durée de lecture : 10 minutes - Politique Culture et idées
La planification écologique s’est imposée dans le paysage politique jusqu’à Emmanuel Macron, qui se l’est appropriée dans l’entre-deux-tours de la présidentielle. Retour sur un concept clé qui pousse aussi l’écologie politique à réinterroger son rapport à l’État.
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nommer sous peu son ou sa Première ministre. D’après l’Élysée, il ou elle se verra « chargée de la planification écologique » : une formule soustraite à son adversaire de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui en a fait un étendard depuis plus d’une décennie. Même si les contours de la planification souhaitée par le président de la République restent flous, elle pourrait entraîner un bouleversement en profondeur de l’appareil d’État. Investi officiellement samedi 7 mai, Emmanuel Macron a de nouveau insisté sur sa volonté de « planifier » en faisant « le serment à la jeunesse de léguer une planète plus vivable ».
« C’est une victoire idéologique pour la France insoumise, clame Martine Billard. Emmanuel Macron est rattrapé par la réalité. Face à la gravité du réchauffement climatique, il n’a plus d’autre choix »
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Dès 2009, cette historique du parti de gauche avait déposé une proposition de loi sur le sujet alors qu’elle était encore députée Les Verts à l’Assemblée nationale. Cosignée par Noël Mamère et Yves Cochet, ce texte voulait « instaurer le plan écologique de la Nation », créer « un commissariat à la Planification écologique » et « organiser des conférences de participation populaire » pour construire démocratiquement le projet.
La planification est plus qu’une méthode : il s’agit d’éclairer l’avenir, de se donner des objectifs chiffrés à tenir et d’organiser avec les territoires la transition écologique dans tous les secteurs : énergie, finance, aménagement du territoire, agriculture, etc.
En 2008, alors qu’il était encore au Parti socialiste (PS), Jean-Luc Mélenchon portait déjà lui aussi cette idée. « Le programme socialiste doit être celui du retour de l’État redistributeur, stratège, protecteur, organisateur du temps long », plaidait-il dans le cadre d’une motion. En parallèle, les intellectuels proches de l’écosocialisme comme Michael Löwy participaient à la diffusion de ce concept dans le milieu universitaire.
« Un mot “obus” pour produire de la conflictualité »
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Corinne Morel Darleux, l’une de ses plus proches camarades de l’époque. ... Chez les écolos, on se déchirait : « On me traitait d’étatiste », se souvient Martine Billard. « Nous sommes plutôt issus d’une tradition libertaire et régionaliste, héritière de Mai 68, confirme Noël Mamère. Une partie des pionniers de l’écologie politique, comme Ivan Illich, Jacques Ellul ou Murray Bookchin se sont construits contre l’État, son dirigisme et son centralisme. » « Historiquement, les plans, ce n’est pas trop notre truc », concède, aussi, Alain Coulombel, actuel porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts.
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Jean-Luc Mélenchon (à droite) avec l’ingénieur spécialiste des éoliennes marines, Bertrand Alessandrini, le 14 janvier 2022, au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). © Stéphane Burlot/Reporterre
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le chercheur Dominique Plihon dans une note d’Attac ... sociologue Razmig Keucheyan, la planification écologique est le seul moyen pour imposer un contrôle public du crédit et de l’investissement, arrêter le financement des industries polluantes et organiser leur fermeture, tout en accompagnant massivement les investissements dans la transition écologique. « Jusqu’ici, la planification a été productiviste. La planification écologique, elle, doit organiser la décroissance de l’utilisation des ressources naturelles », écrit-il dans le Monde diplomatique.
... Naomi Klein ... réapprendre à planifier nos économies en fonction de nos priorités collectives et non plus des critères de rentabilité ... Cyrille Cormier, l’auteur du livre Climat, la démission permanente (Utopia, 2020)
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Martine Billard ... la planification n’est pas simplement une refonte de l’architecture gouvernementale, c’est une nouvelle vision, un imaginaire révolutionnaire de l’action politique ... décalage entre cette proposition et l’urgence d’actions immédiates ... construction de nouveaux EPR ... plans des années 1970 et 1980, décrétés par le haut et de manière autoritaire. L’inverse de ce que préconisaient les fondateurs de la planification écologique, qui voyaient dans cet outil un moyen de stimuler la démocratie locale, d’établir les besoins et les objectifs à l’échelle des territoires.
Ndlr : en cela la médiation est centrale dans ce processus de co-création où l'horizontalité fertilise deux articulations :
- entre les verticalités ascendantes et descendantes.
- Et entre conflits et projets.
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Durée de lecture : 5 minutes - Clés : Politique Nucléaire
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Mathilde Panot, députée France insoumise et porte-parole de la campagne, répond : « Nous n’avons pas eu de réponse de la part des formations politiques (EELV, Générations. NPA) au courrier que nous leur avons envoyé en décembre. Cela n’empêche pas Noël Mamère, Michèle Rivasi, et d’autres militants de participer à la campagne. Quant aux associations qui soutiennent la votation, la co-organisation n’était pas proposée aux structures nationales, mais aux personnes ou groupes de militants. »
Reste la déception de cette division, comme s’en désole Christine Poupin (NPA) : « iI est nécessaire, à l’heure de la répression à Bure, du lancement de l’EPR de Flamanville, de la prochaine réhabilitation des vieilles centrales et du retour du nucléaire militaire, de mener une démonstration de force de tous les antinucléaires ». « Il faut que le mouvement antinucléaire devienne hégémonique dans l’opinion publique », préconise-t-elle.
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Interview tournée lors du passage de Raphaëlle Macaron et Noël Mamere à la Bascule Pontivy le 03/06/2019.
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loic france il y a 1 mois
VIRES DE PIGEREOLLES VIRES DE GUERET PARCE QU ILS CROIENT REFAIRE LE MONDE TOUT SEUL ET SANS SE CONCERTER AVEC PERSONNE SANS RIEN ORGANISER AVEC LES DECLARATIONS OBLIGATOIRES §§§ ILS PREPARENT ACTIVEMENT AVEC DES TENTES GEANTES A LEUR QG DE PONTIVY RUE BIZET MORBIHAN CE QUE TANT DE MONDE LEUR ONT EXPLIQUE QUE LEUR ECOLOGIE A EUX AVEC LEURS AMBITIONS ELECTORALES PERSONNE N EN VEUT §§§ SI VOUS VOULEZ LEUR DIRE ILS SONT EN CE MOMENT EN PLEINES PREPARATIONS EVEC PUBS DISCRETES DE LEUR SOIT DISANT FESTIVAL §§ PUISQU ILS N ECOUTENT PERSONNENT ET CROIENT INVENTER L EAU TIEDE ALLEZ LES VOIR ET LEUR DIRE QUE PERSONNE NE VEUT DE LEUR AMBITION ELECTORALISTE ILS PENSENT FAIRE QUAND MEME LE FESTIVAL QU ILS ONT DU ANNULER DEUX FOIS EN CREUSE LE 29 30 ET 31 AOUT A LEUR QG LA BASCULE A PONTIVY MORBIHAN. CE SERAIT BIEN QUE CEUX QUI N AIMENT PAS LA PSEUDO ECOLOGIE DISCUTENT AVEC EUX PUISQU ILS AGISSENT COMME DES SOURD MAIS PRETENDENT DISCUTER ET AIMER L ECHANGE APRES TOUT S ILS SE PRETENDENT DEMOCRATES ILS ONT PEUT ETRE BESOIN D ENTENDRE LA CONTRADICTION MEME S ILS SE CONDUISENT COMME DES SOURDS?????
.#LaMidinale
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L’ancien député maire de Bègles, Noël Mamère a dénoncé dans une tribune publié dans Le Monde, l’irresponsabilité de ceux qui voudraient isoler les écologistes dans une « écologie identitaire ». Il en appelle à une convergence pour construire une nouvelle alliance écologique et solidaire. Il est l’invité de #LaMidinale.
www.regards.fr
VERBATIM
Sur les résultats des écologistes
« Les 13,5% des écologistes sont à la fois un très bon score mais il faut le relativiser. »
« Ce score s’inscrit dans une débâcle de la droite et de la gauche... ce qui n’était pas le cas des 16,5% des écologistes en 2009. »
« Aujourd’hui, les écologistes deviennent la troisième force politique du pays et la première force de toute la gauche. »
« Il faut relativiser ce score parce que, face à l’ampleur de la crise écologique, démocratique et sociale que nous vivons, on aurait pu espérer mieux. »
« Il reste beaucoup de chemin à faire et ce chemin, les écologistes ne le feront pas tout seul. »
Sur la stratégie de Yannick Jadot
« Ce serait malveillant de dire que la stratégie de Yannick Jadot a échoué. »
« La stratégie qui consiste à affirmer l’autonomie politique des écologistes peut se justifier mais à condition qu’elle s’inscrive dans une volonté de rassemblement. »
« Les écologistes sont devenus le paradigme politique du XXIème siècle. »
« Quand on est face à une telle responsabilité, il faut l’assumer et ne pas se replier sur soi. »
« Les écologistes doivent être conscients qu’ils sont une nouvelle composante dans la famille de la gauche, qu’ils appartiennent à l’histoire de la gauche. »
Sur Générations et France insoumise : écologistes ?
« La France insoumise a intégré la question de l’écologie depuis longtemps. »
« Lorsqu’au moment de l’élection présidentielle, Yannick Jadot et les écologistes se sont retirés au profit de Benoît Hamon, c’est bien parce qu’ils ont considéré qu’il avait intégré de manière forte les thématiques de l’écologie. Il en a même fait le coeur de son programme. »
« J’entends bien qu’on ne peut plus discuter avec les appareils et il faut évidemment s’appuyer sur la société civile, ceux qui ne se résignent pas au face à face Le Pen/Macron, ceux qui ne se résignent pas (…). Mais on sait aussi très bien que, dans une démocratie, s’il n’y a pas une formalisation politique à travers un projet dans des partis à redéfinir, on est voué à l’échec et à subir la loi du plus fort. »
Sur les « alliés naturels » des écologistes
« C’est à la fois la société civile, les forces vives, les syndicats, les ONG et tous ceux qui, dans ce vieux monde, militent dans les partis politiques tout en voyant les limites. »
Sur les écologistes et la gauche
« Je sais qu’il y a beaucoup de membres d’EELV qui sont parfaitement conscients de l’articulation nécessaire entre l’écologie et le social. »
« Détacher la question de l’écologie de la question sociale et des droits humains est une méprise historique. »
« Les victimes d’injustice sociale sont les premières victimes d’injustice environnementale. C’est ce que j’appelle la double peine. »
« L’écologie est nécessairement du côté de ceux qui défendent la redistribution, le partage, la solidarité, tolérance, l’égalité des droits... et il me semble que ça appartient plutôt à la gauche qu’à la droite. »
Sur les municipales
« Il y a un double risque : à la fois que les écologistes, poussés par ce qu’ils appellent la vague verte, considèrent qu’ils doivent se compter au premier tour et ne faire d’alliance qu’au deuxième tour. Et il y a aussi le risque que le PCF, LFI, PS, qui, localement, ont des réflexes d’appareils et s’imaginent dans leurs petites têtes qu’ils sont encore les arbitres et peuvent poser leurs exigences. »
« On doit assister à un aggiornamento et les efforts doivent fait des deux côtés. Il faut donner une importance majeure à la société civile. »
Sur la convergence politique
« Il faut inventer une écologie de la transformation et elle n’a de chance de réussir que si elle s’appuie et créé des liens avec la gauche qui doit abandonner ses a priori, ses égos et ses prétentions. »
« Il faut construire une nouvelle alliance écologique et solidaire. »
Sur la responsabilité de Mélenchon
« L’erreur de la France Insoumise est d’avoir considéré qu’ils étaient les seuls à gauche, qu’il fallait se rallier à leur panache. C’est exactement ce que dit Yannick Jadot aujourd’hui... alors je lui dis ‘attention au complexe Mélenchon’. »
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