Au début de ce siècle, la découverte de ce qu’on appelle le « microbiote » a révélé, à la surprise générale, que nos corps sont pour une grande part constitués de micro-organismes : on y trouve des bactéries, des virus, des champignons, des levures. Plus récemment, les biologistes ont mis en évidence quelque chose d’encore plus étonnant : ils ont montré que nous possédons tous, à l’intérieur de nous-mêmes, à doses infinitésimales, des cellules provenant… d’autrui ! Ces cellules « étrangères » migrent dans nos corps, peuvent atterrir dans nos organes et participer à leur fonctionnement, pour le meilleur et pour le pire.
Ce phénomène est ce qu’on appelle le « micro-chimérisme ».
Comment ces cellules venues d’ailleurs furent-elles identifiées ? D’où proviennent-elles ? Comment expliquer qu’elles ne soient pas rejetées illico presto et manu militari par nos systèmes immunitaires ? Telles sont les questions qui jaillissent spontanément dans nos esprits. Puis en surgit rapidement une autre, plus métaphysique : ce que nous appelons le « Je » serait-il pour partie un « nous » ? Faudrait-il plutôt parler d’un « je-nous » ?
Avec Lise Barnéoud, journaliste scientifique, auteur de Les Cellules buissonnières (Premier parallèle, 2024).
Clés : Sciences et Savoirs Sciences
L'équipe Etienne Klein, Production etc
*Tr.: ... Fernando Pessoa ... nombreux sont ceux qui vivent en nous. Si je pense, si je ressens, j'ignore celui qui pense, qui ressent. Je suis seulement le lieu où l'on pense, où l'on ressent. ... il avait intuité l'idée qu'on est des holobionts, des écosystèmes, qu'on est juste un lieu où le collectif cellulaire va s'exprimer finalement...
À la suite d’une bagarre survenue lors d’une manifestation anti-pass à l'été 2021, sept militants antifascistes lyonnais ont été accusés de violences en réunion. La procédure judiciaire s’est achevée le 4 novembre 2021. En regardant le dossier de plus près, certains y voient une dérive inquiétante…
Connu / gdn le 5/11/24
Alors que les procédures judiciaires et les condamnations à motif politique se multiplient, nombre d'opposants au pouvoir russe sont contraints à l'exil. En dépit de la répression, comment s'organise l’opposition six mois après la mort de celui qui l’incarnait, Alexeï Navalny ?
Avec
- Anne Le Huérou Maîtresse de conférences à l'Université Paris-Ouest-Nanterre, spécialiste de la Russie contemporaine
- Clémentine Fauconnier Maîtresse de conférences en science politique à l’Université de Haute Alsace, membre du laboratoire SAGE
- Alexandre Tcherkassov Directeur du centre des droits humains de Memorial, ONG prix Nobel de la paix 2022
...
Une répression systématique des activités politiques et médiatiques
...
Entrevoir une opposition diverse
...
Pour Alexandre Tcherkassov, "Le niveau de ces répressions nous montre aussi que celui de la résistance, de l'activité de la société civile est beaucoup plus haut qu'au temps de l'Union soviétique".
Les militants locaux restés en Russie investissent toujours le champ institutionnel à travers le maintien d'une certaine opposition parlementaire. "À l'approche d'élections locales qui auront lieu à l'automne, certains veulent essayer de faire élire quelques députés indépendants qui ne sont pas les représentants du parti du pouvoir. Cela revient à suivre en cela les anciennes consignes d'Alexeï Navalny dans les derniers scrutins précédant l'invasion de l'Ukraine sur ce qu'il appelait le "vote intelligent", c'est-à-dire de voter pour n'importe quel parti qui ne soit pas le parti du pouvoir, simplement pour se compter en quelque sorte dans l'opposition" note Anne Le Hérou.
De Moscou à Baymak, partout des réseaux se créent également dans une forme d'opposition dite hors-système. Pour Clémentine Fauconnier, il est important d'aller contre "la vision qu'on peut avoir de l'opposition russe comme uniquement le fait d'une petite élite sociale concentrée uniquement à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Le mécontentement de la population est bien mieux réparti que ça, aussi bien d'un point de vue territorial que social et idéologique".
Références sons :
- TV5 Monde, 26 juin 2024. VIDÉO. Russie : ouverture du procès du journaliste américain E.Gershkovich | TV5MONDE - Informations
- L'Express, 25 juin 2024. Réaction du directeur de la rédaction à l'interdiction de médias français en Russie.
- France Info, 12 juillet 2024. "Le monde est à nous". Russie : Ioulia Navalnaïa, Oleg Orlov, le journal "The Moscow Times"... autant de symboles de la répression qui sévit dans le pays | franceinfo (radiofrance.fr)
- Le Monde, 7 octobre 2022. Le prix Nobel de la paix 2022 décerné à des opposants du régime russe de Vladimir Poutine (lemonde.fr)
- TV5 Monde, 27 février 2024. Russie : Oleg Orlov, Prix Nobel de la paix envoyé en prison (youtube.com)
- ARTE, 2022. Liberté de la presse en Russie : un journaliste témoigne - Regarder le documentaire complet | ARTE
Clés : Politique Monde Vie citoyenne Europe Russie Vladimir Poutine Guerre en Ukraine Alexeï Navalny
L'équipe Aliette Hovine Production Aloïs Guérin Production déléguée Marie Plaçais Réalisation Chloé Auffray Stagiaire
(https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-temps-du-debat/police-faut-il-en-finir-avec-le-controle-d-identite-7901670)
Police: faut-il en finir avec le contrôle d'identité ?
Près de vingt après les émeutes de 2005, où en est-on d'une pratique au cœur du quotidien des policiers : le contrôle d'identité. Quels effets ont-ils sur la population ? À quoi servent ...
Connu / TG le 08/08/23 à 20:02
En finir avec la ville et son stress. Souvent, l'idée nous assaille après une journée trop intense, puis s'évanouit. Mais certains l'ont fait. Comment s'en sortent-ils ?
...
Connu / TG le 12/06/23 à 13:40
Le projet de ligne grande vitesse Lyon-Turin resurgit dans l'actualité, à l'occasion de la mobilisation ce week-end des Soulèvements de la Terre en Maurienne... Celui-ci s'inscrit dans plus de trente ans d'opposition à un projet qui tarde à voir le jour.
Avec Kevin Sutton maître de conférence en géographie au laboratoire PACTE à l’Université Grenoble Alpes
Genèse du projet Lyon-Turin
Quel est l'objectif de cette construction pour les pouvoirs publics ? "Le projet Lyon-Turin a eu plusieurs vies", explique le maître de conférence en géographie Kevin Sutton. "A la fin des années 80, le projet avait une dimension très programmatique, avec un grand schéma directeur, une ligne qui part de l'est, de Lyon vers la frontière italienne, vers l'Italie dans ce contexte de l'Europe des Douze puis des Quinze, qui place la France au cœur de cet espace européen. Ensuite, il y aura vraiment une dimension plus opérationnelle dans les années 2000 avec les premiers travaux de reconnaissance". Il ajoute : "C'est à partir du milieu des années 2010 que le projet va devenir un chantier continu pour sa partie du tunnel de base".
"Le projet actuel n'est pas seulement une ligne grande vitesse, ajoute Kevin Sutton, c'est un projet de grande capacité, c'est-à-dire un projet mixte pour avoir des trafics voyageurs - et pas nécessairement à grande vitesse - au sens premier du terme et également du trafic fret". Il note alors que "cette dimension "grande vitesse" colle à la peau de l'appellation du projet Lyon-Turin, du fait de sa genèse programmatique des années '90. Il y a vraiment une rupture avec la fin des années '90 et notamment l'incendie du mont Blanc en 1999, qui fait émerger la problématique du transit routier dans les Alpes, et notamment avec une dimension sécuritaire du fait du report du trafic du mont Blanc vers la vallée de la Maurienne".
Comment la contestation a-t-elle évolué ?
"La contestation débute déjà dans les années 1990.", indique Kevin Sutton. "Elle était plutôt en lien avec les effets d'annonce d'une nouvelle autoroute et justement d'un projet de nouvelle ligne entre Lyon et Turin sur la partie axée. Un nouveau foyer de contestation émerge ensuite en Maurienne, autour des réalisations des galeries de reconnaissance, par exemple autour de Villars ou dans le Bourget au milieu des années 2000. Il y a donc à l'origine deux foyers de contestations sur des objets assez différents et avec des motivations différentes et la coordination de ces deux foyers s'établit au début des années 2010".
Le maître de conférence en géographie relève que "la contestation s'est fondée sur une posture d'argumentation pour démontrer l'inutilité de la réalisation de ce nouveau tunnel. Depuis quelques années, on voit très clairement un tournant vers une dimension d'opposition avec une politisation plus forte du coût du mouvement. Les opposants au projet mettent notamment en avant le fait que la ligne historique n'est pas utilisée à 100 % et par conséquent, les opposants revendiquent une utilisation en premier lieu de cette ligne historique avant la réalisation du tunnel".
À réécouter : NO TAV, la zad à l'italienne
LSD, la série documentaire
58 min
Clés : Info Environnement Écologie SNCF
Ndlr : il élude un grand nombre de sujets comme les émissions de gaz à effet de serre, la privatisation de la ligne actuelle, etc ACT
Connu / TG le 08/06/23 à 21:53
Alors que le bon sens veut qu’ils s’opposent, une idée reçue veut que les extrêmes, sur l'échiquier politique, se rejoignent. Mais d’où vient donc une telle idée ?
Avec Nonna Mayer Politologue, directrice de recherche émérite au CNRS, rattachée au Centre d’études européennes de Sciences Po
Photo Extrême droite, extrême gauche, d'un extrême à l'autre ? ©Getty - CSA
Le contexte politique actuel favorise la défiance, le votre contre et la montée aux extrêmes.
Mais entre la gauche radicale et l’extrême droite, sans parler des mouvances ultra, y a-t-il vraiment une équivalence ?
Sons diffusés :
- Chanson de Didier Super et The Aro String Band, Gauche droite
- Extrait de La Révolution française racontée aux enfants, Radio France, 01/01/1989, un texte d'Alain Decaux, lu par Philippe Noiret
- Reportage sur la colère dans la rue, Télé Sorbonne, 26 janvier 2014
- Chanson de fin : Chuck E. Weiss, Extremely Cool
Bibliographie : Nonna Mayer, Sociologie des comportements politiques, aux éditions Armand Colin
Clés : Sciences et Savoirs Politique Partis politiques
Connu / TG le 26/04/23 à 15:49
Tr.: ... clivage gauche/droite ... clivage modérés/extrêmes ... égalité/inégalités ... notions relatives de la gauche et de la droite ...
Ndlr : elle amalgame violence et radicalité, elle situe JLM à l'extrême gauche sic :-(
Méga-bassines : un coup d'épée dans l'eau ? - Lundi 3 avril 2023 / La Science, CQFD - France Culture
Les tensions à Sainte-Soline autour de la construction d’une méga-bassine questionnent leur intérêt scientifique et écologique. Dans un contexte de sécheresse récurrente lié au dérèglement climatique, ces bassines constituent-elles une solution pérenne pour préserver la ressource en eau ?
Avec
- Christian Amblard Spécialiste de l'eau et des systèmes hydro-biologiques, directeur de recherche honoraire au CNRS
- Alban Thomas Directeur de recherche INRAE et économiste de l’environnement à l’université Paris Saclay
Alors que la France a connu une sécheresse hivernale inédite, les projets de méga-bassines stockant l’eau sont de plus en plus remis en question. Que nous disent les sciences de ces projets de stockage de l’eau ?
Le changement climatique accéléré modifie de façon brutale la répartition des précipitations à l’année. Après 32 jours sans pluie, la France a ainsi connu au début de l’année un record de sécheresse hivernale qui ne semble pas aller dans le sens des projets de stockage d’eau en méga-bassines. C’est l’une des raisons pour lesquelles ces structures pompant l’eau en hiver dans les nappes phréatiques se retrouvent au cœur de vives tensions, comme on l’a vu fin mars à Sainte-Soline.
Existe-t-il alors un consensus scientifique à leur sujet ? et quelles solutions alternatives peut-on envisager ?
Pour en parler, La Science CQFD a le plaisir de recevoir Christian Amblard, directeur de recherche honoraire au CNRS et vice-président du Groupe scientifique de réflexion et d’information pour un développement durable et Alban Thomas, directeur de recherche à l’INRAE dont vous êtes également le directeur scientifique adjoint et économiste de l’environnement à l’Université Paris Saclay.
Comment prévoir les débits des rivières ?
Un reportage de Natacha Demoule
En France, ce sont les préfets qui prennent les décisions de limitation de l’utilisation de l’eau. Et pour cela, c’est le rôle des Directions régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement de les informer, en leur donnant des observations, mais aussi des prévisions. Pour cela, elles ont accès notamment à la plateforme PREMHYCE. Rencontre avec Vazken Andreassian, qui dirige le laboratoire Hycar à l’Institut national de recherche pour l'alimentation, l'agriculture et l'environnement. Il nous présente cette plateforme et nous explique son fonctionnement…
Pour en savoir plus sur le stockage de l'eau
- Retrouvez le thread de cette émission sur le fil Twitter de La Science, CQFD.
- Le plan “eau” d’Emmanuel Macron mise sur la sobriété et les innovations technologiques (Le Monde, 31 mars 2023)
- Autour des méga bassines, deux visions s’affrontent sur le partage de l’eau (Le Monde, mars 2023)
- Tribune - “Stocker les eaux de pluie dans des retenues est un non-sens” (Le Monde, mars 2023)
Clés : Sciences et Savoirs Environnement Sciences Climat Changement climatique Gestion et accès à l'eau
Connu / TG le 03/04/23 à 17:33
Entre coût, préoccupations écologiques et désir d’indépendance énergétique, comment le gouvernement compte-t-il relancer la filière nucléaire en France ?
...
Connu / TG le 19/03/23 à 00:42
Les députés de la NUPES lèvent des pancartes pendant que la Première ministre, Elisabeth Borne, promulgue l'article 49.3 de la Constitution, le 16 mars 2023. ©Getty - Aurélien Meunier
Qu’attend-on aujourd’hui d’un représentant du peuple ?
Avec philosophie
Qu’attend-on des représentants du peuple en démocratie ? Doivent-ils écouter le peuple, le parti ou leur conscience ? Qu’est-ce qui doit primer : leur jugement ou leur comportement ?
Avec
- Erwan Sommerer maître de conférences en Science politique à l'Université d'Angers, et membre du Centre Jean Bodin
- Samuel Hayat chercheur en science politique au CEVIPOF (CNRS / Sciences Po)
À l'occasion de notre émission d’actualité du vendredi, Géraldine Muhlmann et ses invités se demandent ce qu'on attend aujourd'hui d'un représentant du peuple.
Un "tumulte" légitime ?
Est-il anormal, voire choquant, que le ton monte à l'assemblée ? Pour Erwan Sommerer, il est au contraire nécessaire d'"admettre que les assemblées législatives sont des lieux où l'on débat de manière virulente, conflictuelle passionnée". C'est d'ailleurs ainsi que la République a été pensée par ses fondateurs, tels Robespierre et les jacobins. La conflictualité est alors considérée légitime entre les représentants du peuple, mais également en dehors des institutions : "le fait que le tumulte prenne place à l'extérieur des assemblées était quelque chose de parfaitement accepté en tant qu'expression légitime du souverain peuple".
Rousseau et le commissaire du peuple
Pour Samuel Hayat, le philosophe Jean-Jacques Rousseau s'oppose à une certaine tradition démocratique prônant la "participation directe et permanente du peuple". L'idée qu'il faut selon lui retenir du Contrat social est plutôt celle de "commissaire du peuple". Les députés "doivent en permanence se situer sous la surveillance et la subordination du peuple". Pour lui, il s'agit d'un élément fortement démocratique "la place du peuple, pour qui les représentants sont des serviteurs est d'une certaine manière vide, et elle peut en permanence être activée par des personnes prenant la parole en tant que peuple."
À réécouter : Pourquoi avoir inventé le 49.3 ?
Sans oser le demander
58 min
L'émission est à écouter dans son entièreté en cliquant sur le haut de la page.
Pour en parler
Samuel Hayat, chercheur en science politique au CEVIPOF (CNRS / Sciences Po).
En lien avec le sujet de l'émission, il a notamment publié :
- Samuel Hayat, Démocratie, éditions Anamosa, 2020.
- Samuel Hayat, La représentation avant le gouvernement représentatif, avec Yves Sintomer et Corinne Péneau, Presses Universitaires de Rennes, 2020.
- Samuel Hayat, Le porte-parole. Fondements et métamorphoses d’un rôle politique, avec Nicolas Kaciaf et Cédric Passard, Presses Universitaires du Septentrion, 2022.
Erwan Sommerer, maître de conférences en Science politique à l'Université d'Angers, et membre du Centre Jean Bodin. Ses travaux portent sur le lien entre pluralisme, conflits et liberté en période de crise politique et institutionnelle, notamment sous la Révolution française. Il est également membre du collectif de rédaction de la revue Réfractions, qui fête ses 25 ans d'existence cette année.
En lien avec le sujet de l'émission, il a notamment publié :
- Erwan Sommerer, Sieyès, le révolutionnaire et le conservateur, éditions Michalon, 2011.
- Erwan Sommerer, L'anarchisme sous la Révolution française, éditions du Monde Libertaire, 2017.
Références sonores
- Archives de l'Assemblée nationale, le 16 mars 2023
- Archive d'Elisabeth Borne, JT 20h, TF1, le 16 mars 2023
- Archive de l'intervention des forces de l'ordre à la place de la Concorde, France 2, le 17 mars 2023
- Lecture par Jules Barbier d'un extrait de Jean-Jacques Rousseau, Contrat social, III, 15 (1762)
- Lecture par Jules Barbier d'un extrait de l'abbé Sieyès, Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? (1789)
- Archive de Jacques Rancière, Médiapart, le 31 janvier 2013
- Chanson "We the people", A Tribe Called Quest
Connu / TG le 17/03/23 à 10:28
C'est en luttant contre le traité constitutionnel Européen en 2005 qu'il fait ses débuts en politique avant de participer à la création du parti de gauche en 2008. A 36 ans, Manuel Bompard est coordinateur de LFI. Comment est il perçu au sein du mouvement ? Quel est l'avenir de la Nupes ?
Avec Manuel Bompard Coordinateur de la France insoumise
Après l'Assemblée Nationale, c'est au Sénat d'examiner la réforme des retraites. Au Palais du Luxembourg, la France Insoumise n'est pas représentée. Mais les autres forces de gauche sont là. Elles promettent un débat jusqu'au bout du texte, sans obstruction et sans division.
La stratégie de LFI sur la réforme des retraites discutable à l'AN...
Ce débat à l'Assemblée a laissé des traces. A elle seule, la France insoumise avait déposé plus de 12 000 amendements. Selon Manuel Bompard, "Notre volonté, c'est effectivement de faire en sorte que le gouvernement ne puisse pas utiliser une forme de légitimité parlementaire à opposer à la légitimité populaire pour dire vous voyez, c'est trop tard, maintenant, ça ne sert plus à rien de manifester puisque le texte a été adopté à l'Assemblée nationale et donc nous avons mené cette bataille d'opposition avec les outils qui sont à notre disposition et les outils qui sont à notre disposition c'est notamment la possibilité de déposer des amendements." (...)
...
L'avenir de la Nupes
La manière de fonctionner du parti a des conséquences sur sa relation avec ses partenaires de gauche et l'avenir de la Nupes est soulevée. Le coordinateur de LFI lui est favorable à un acte II de la Nupes.
Connu / TG le 04/03/23 à 14:43
Olivier Faure et Arnaud Bousquet ©Radio France - Anne Claire Bazin
Petit-fils d’un partisan de Maurras et d’un autre Vietnminh, Olivier Faure a poussé la porte du PS à 16 ans. A 54 ans, il est Premier Secrétaire du Parti Socialiste. De François Mitterrand à Anne Hidalgo, l'image du parti et son poids dans la vie politique a connu des remous.
Avec** Olivier Faure Député de Seine-et-Marne, Premier secrétaire du Parti socialiste
A 16 ans, Olivier Faure pousse la porte du Parti Socialiste convaincue par une amie. A seize ans, ce jeune lycéen prend le paque intégral, c'est l'Unef, le syndicat étudiant et le Parti socialiste : "la réalité c'est que la politique m'intéressait. Ça m'intéressait de participer aux choix de société mais je ne savais pas très bien ou aller. J'aurais pu être entraîné pour la première fois au Parti communiste, à Lutte ouvrière ou je ne sais ou peut être j'aurais eu un autre parcours. Bon, je ne crois pas malgré tout que je serais allé à la gauche de la gauche radicale. (...) Je trouve ça assez folklorique en réalité. Au départ, je trouve des gens qui s'appellent chat camarade, qui s'envoient des courriers avec marqué à la fin, Amitié socialiste dont je n'avais pas encore compris que ça pouvait receler beaucoup parfois de perversité aussi. Mais en tout cas, je trouve ça charmant et je me dis après tout, pourquoi ne pas continuer avec eux ? Et puis voilà, quelques décennies plus tard, je suis premier secrétaire. Drôle d'histoire."
Le PS : des années Mitterrand à aujourd'hui
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Rassembler la gauche : une nécessité pour espérer reprendre le pouvoir
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Nous sommes en juin, la Nupes voit le jour. Mais tout le monde ne porte pas cette alliance dans son cœur pourtant chère à Olivier Faure : "on ne peut pas prétendre rassembler la gauche quand on commence par dire qu'on jette des oukases sur les uns et sur les autres. Nous sommes différents mais nous avons besoin de faire converger le plus grand nombre sur des positions qui puissent être acceptées par les Françaises et les Français. Et c'est le rôle que je nous donne. C'est-à-dire arriver à redevenir, une fois central, une force qui permet d'agréger et non pas une force qui, au contraire, décapite le voisin pour se penser plus grand. Ce n'est pas, ce n'est pas la bonne façon de progresser." (...) "Nous n'avons avec la Nupes, réussi qu'une partie du problème. Nous n'avons fait que 151 députés, il en faut plus de 300 pour être majoritaire. Donc nous avons besoin de continuer à nous ouvrir. On n'est pas, ce n'est pas une secte la nuit. Penser, au contraire, c'est le début d'une histoire, d'un récit qui reste à construire et que nous devons élargir."
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Le 80e congrès du PS, janvier 2023 à Marseille
Le 80e congrès du Parti Socialiste se tiendra à Marseille les 27, 28 et 29 janvier 2023. Olivier Faure est candidat à sa succession. Face à lui Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol.
Pour le secrétaire du PS, "la question dans le congrès qui vient, c'est de savoir si on continue sur une base qui est celle que j'ai cherché à projeter depuis quatre ans, c'est-à-dire faire en sorte que nous soyons à nouveau l'un des moteurs de l'union pour redevenir un jour le moteur principal de l'union. Ça, c'est l'objectif, c'est l'ambition. Et puis ceux qui, au contraire, disent mais non, pas du tout. En fait, on ne sert à rien, on peut tout faire à l'extérieur et on le fera à l'extérieur comme autrefois. Voilà. Maintenant, il y a un enjeu stratégique qui est posé dans ce congrès et j'espère bien que les socialistes me suivront et auront la lucidité de comprendre que c'est la seule façon de parvenir à nos fins."
Clés : Politique Parti socialiste Olivier Faure Gauche politique
L'équipe Arnaud Bousquet, Production Anne-Claire Bazin,Collaboration Inès Bichel, Collaboration Martin Desclozeaux, Collaboration
Tr.: ... l'anthropocène ... passer de la sur-consommation/exploitation à un système qui conservera ses tigres ... un des moteurs de l'union pour redevenir un jour le moteur de cette union ... débat pour le progrès pour le plus grand nombre ... jeune Rocardien ... se confronter au réel ... aller chercher la société civile ... la politique, débouché politique, ensemblier ... vaste rassemblement ... dose de proportionnelle ... cathos de gauche ... disparu en 2016 ...
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Le samedi 6 novembre 2021, Jean-Luc Mélenchon était l’invité de France Culture. Il a expliqué qu’il n’attendait rien de l’allocution d’Emmanuel Macron, qu’il a qualifié de « spécialiste du double-langage » et de menteur dont la parole était décrédibilisée.
Le député insoumis est revenu sur la gestion erratique de la crise sanitaire par les macronistes. Il a expliqué que les ordres et contre-ordres sur les masques et les tests n’avaient pas aidé à améliorer la confiance dans les institutions. Il a rappelé qu’il était lui-même vacciné mais qu’il était opposé au pass sanitaire. En particulier, il a souligné le fait que ce pass sanitaire donnait une fausse impression de sécurité car une personne vaccinée peut porter et transmettre le virus. Plus largement, il a dénoncé les mesures autoritaires prises par le gouvernement qui ont accentué le caractère de monarchie présidentielle de la 5e République.
Jean-Luc Mélenchon s’est également exprimé sur les questions écologiques, expliquant qu’il n’attendait pas grand chose de la COP 26. Il a rappelé qu’en 26 ans, les émissions de CO2 avaient augmenté de 60%. Il a appelé à mettre en œuvre un traité international contraignant les multinationales à respecter les droits sociaux et environnementaux, mais aussi un traité de non-prolifération des énergies carbonées, ou encore sur les grands fonds marins. Il a aussi réaffirmé sa volonté de sortir du nucléaire en 2045 comme le prévoit le scénario Negawatt.
Le candidat de l’Union populaire à l’élection présidentielle a ensuite répondu à des questions d’actualité. Concernant l’affaire Benalla, il a expliqué que les macronistes exprimaient une forme de mépris de l’État. Interrogé sur Bastien Lachaud, il a dénoncé la mise en cause faite par certains de l’honneur d’un homme innocent. À propos de l’élection présidentielle, il a expliqué qu’il avait reçu la moitié des parrainages nécessaires, mais aussi qu’un rapprochement puisse se faire avec les communistes. Il a également affirmé que si les milieux populaires allaient voter, il serait au second tour.
Tr.:* ... Nora Amadi / nouveaux mouvements sectaires ... n'était pas d'accord avec la suppression de la Mivilude ... Nicolas Rousselier historien sur l'état gazeux en politique ... la présidentielle ... enjeu de performance collective / stopper l'abstention ... pb légitimité du candidat ...
Est-ce que l’intellectuel le plus influent de France, et je m’en désole un peu, ce n’est pas devenu Jean-Marc Jancovici, plutôt que Bruno Latour ?
...
C’est une impression vague, et sans doute due à un biais que je me suis bizarrement imposé sur Twitter, celui de ne suivre à peu près que des pro-nucléaires, à commencer par le prince de ceux-ci, un ingénieur du nom de Tristan Kamin, qui donne l’impression de savoir à peu près tout, de la forme du nuage de Tchernobyl aux défis de la filière sodium, de la technique de l’îlotage post-Fukushima au recyclage des déchets.
Tristan Kamin vire cependant un peu à Don Quichotte, quand il s’attaque à l’éolien allemand, ou à l’énergie hydraulique, dont il arrive facilement à prouver, photos de la catastrophe de Fréjus à l’appui, qu’elle représente pour la France un danger bien plus conséquent que Fessenheim.
...
D’où me venait cette ferveur patriotique ? Elle me venait, je le sais, de la bibliothèque de ma classe de primaire, alimentée par EDF et remplie d’élogieuses brochures à la gloire de Superphoenix.
Elle me venait de la famille, si délicieusement bourgeoise, des Le Quesnoy, dans La vie est long fleuve tranquille : si ridicule soit-il, le bon père de famille, en France, est ingénieur à EDF.
En cela le polytechnicien Jean-Marc Jancovici est l’intellectuel organique de la nation. S’il ne travaille pas directement pour EDF, et si ses prises de positions écologiques sont connues, et argumentées, il est, comme le bon élève de la république que j’ai été, que je suis peut-être encore, un partisan dévoué du nucléaire.
Jancovici est un avant tout un énergéticien, et de conférences en conférences, je le soupçonne un peu de se prendre pour le nouveau Marx. Il a d’ailleurs lui aussi fondé une grande partie de son approche historiographique sur l’étude de la Rome Antique : il est connu pour sa théorie des esclaves, à la rhétorique imparable — nous vivrions entourés d’esclaves invisibles, d’esclaves équivalents pétrole. Le Français moyen aurait ainsi la force de 1200 bras à sa disposition permanente — et miracle français, des bras décarbonés par l’atome.
...
Chez Jancovici, tout est méchamment plus simple, et strictement monocausal. Le prix du Diesel en se dressant à l’entrée des villes à l’automne 2018, est même venu lui donner raison.
Qu’est-ce qui me gêne, alors ... ? ... Son mépris des réalités sociales
...
notre société n’a pas adopté cette forme productiviste car le pétrole était bon marché. Le pétrole est bon marché car nous avions besoin d’un absolu productiviste.
Et il est devenu toxique quand nous avons eu besoin d’une apocalypse — laquelle, j’en suis certain, a pour cause dernière notre manque de courage intellectuel, et cet état confus, pré-religieux où nous sommes entrés, depuis que ne croyons plus à aucune régulation terrestre, ni à celle du marché, ni à celle des économies dirigées.
Ndlr :
- "JMJ méprise les réalités sociales" Vrai ? Sur quoi est fondée cette affirmation ? Approfondir ACT
- "Le pétrole est bon marché car nous avions besoin d’un absolu productiviste" Mr Bellanger se trompe car sur ce point JMJ a raison : le prix du pétrole n'est pas le coeur de son raisonnement car sa fixation répond à une heuristique complexe et une logique de marché. Alors que JMJ met l'accent sur l'aval : la proportionnalité entre la quantité de pétrole consommée et le PIB. Du coup, que reste-t-il de consistant dans cet édito ? Approfondir ACT
Que sont ces fameuses Low tech ? Quels modèles et quels scénarios s'inventent derrière ce concept qui promet une nouvelle économie et un mieux vivre ?
Dans le cadre de la coalition #sauverleprésent qui, réunit une fois par mois plusieurs médias, France Culture, Le Parisien, la revue Usbek & Rica, et nouvellement arrivé dans l’équipe, Science & Vie Junior, nous avons choisi de questionner cet univers des Low Tech.
La société dite 'High Tech' a longtemps cru qu'elle pouvait s'appuyer sur la capacité des technologies pour répondre à nos besoins et à nos envies. Mais la planète, elle, dit "stop" et n'a pas de sœur jumelle pour assouvir nos demandes. Aussi, face à l'urgence et à l'augmentation de la population mondiale, des solutions se font jour, des initiatives émergent et viennent s'agréger derrière un nouveau logo : les "Low Tech".
Leur slogan "Faire plus et mieux avec moins" est-il le reflet d'une société rêvée en devenir ou bien l'annonce d'un monde "rabat-joie" qui réclame de renoncer à la surconsommation et à ses dérives ? À quelle échelle se joue cette mutation de nos vies quotidiennes ?
Réponses ce soir, en direct, avec nos deux invités, Philippe Bihouix, ingénieur centralien, spécialiste de l’épuisement des ressources minérales et promoteur des Low-tech, auteur d’essais sur les questions environnementales, et notamment du livre « « L’Âge des Low Tech », paru au Seuil. Et avec Thibaut Faucon, ingénieur à la direction régionale Ile-de-France de l’ADEME, l’Agence de la transition écologique, il coordonne le programme d’expérimentation de l’approche systémique de la transition écologique.
Et dans « L’œil du Monde-Planète », la journaliste Sofia Fischer reviendra dans la vallée de la Roya, six semaines après la tempête Alex. #SauverLePrésent• Crédits : AL
Les phrases mantras de nos invités :
- Philippe Bihouix : « D’une seule chose nous pouvons être sûrs. Si l’humanité doit échapper à son auto-extinction programmée, le dieu qui nous sauvera ne descendra pas de la machine, il surgira de nouveau dans l’âme humaine. » Lewis Mumford (Le mythe de la machine)
- Thibaut Faucon : « Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Kenneth E. Boulding « La thermodynamique et la biologie sont les flambeaux indispensables pour éclairer le processus économique (...) la thermodynamique parce qu’elle nous démontre que les ressources naturelles s’épuisent irrévocablement, la biologie parce qu’elle nous révèle la vraie nature du processus économique » Nicholas Georgescu-Roegen
Les conseils littéraires de nos invités :
Philippe Bihouix : La guerre des salamandres, de Karel Capek - "Une belle fable des années 1930 sur l’avidité du capitalisme… ou comment des avocats humains sont prêts à négocier la fin de l’humanité"
Thibaut Faucon : Les limites à la croissance (dans un monde fini), Dennis et Donella Meadows, Rue de l’Echiquier, 2017
Bonus confinement :
Thermodynamique de l’évolution. Un essai de thermo-bio-sociologie, François Roddier, Parole Editions, 2012
Le plein s’il vous plait, Jean-Marc Jancovici, Alain Grandjean, Seuil, 2006
Transition énergétique pour tous, Jean-Marc Jancovici, Odile Jacob, 2013
La décroissance. Entropie – Écologie – Économie, Nicholas Georgescu-Roegen, Sang de la Terre-Médial, 2020
L'effondrement des sociétés complexes, Joseph A. Tainter, Le retour aux sources, 2013
_L'effondrement des puissance_s, Léopold Khor, RN Editions, 2018
La convivialité, Ivan Illich, Seuil, 2014
De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville, Flammarion, 2010
Or Noir. La Grande Histoire du Pétrole, Matthieu Auzanneau, Éditions La Découverte, 2015
Cataclysmes. Une histoire environnementale de l'humanité, Laurent Testot, Éditions Payot, 2017
L'Imposture économique, Steve Keen, Éditions de l'Atelier, 2014
Illusion financière, Gaël Giraud, Editions de l’Atelier, 2014
Par-delà nature et culture, Philippe Descola, Gallimard, 2005
Le bonheur était pour demain et L’âge des low-tech, Philippe Bihouix, Seuil, 2014
Hors des décombres du monde. Écologie, science-fiction et éthique du futur, Yannick Rumpala, Champ-Vallon Editions, 2018
Collapsus, L. Testot, L. Aillet, Albin Michel, 2020
Le Bluff technologique, Jacques Ellul, Éditions Hachette, 1988
Penser la décroissance : Politiques de l'anthropocène I, Agnès Sinaï, Les Presses de Sciences Po, 2013
Économie de l'après-croissance : Politiques de l'Anthropocène II, Agnès Sinaï, Les Presses de Sciences Po, 2015
Gouverner la décroissance : Politiques de l'Anthropocène III, Agnès Sinaï et Mathilde Szuba, Les Presses de Sciences Po, 2017
Comment tout peut s'effondrer, Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Éditions du Seuil, 2015
La Grande Transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps. Karl Polanyi, Éditions Gallimard, 1983
De l'Inégalité parmi les Sociétés, Jared Diamond, Éditions Gallimard, 2000
Comment l’empire romain s’est effondré, Kyle Harper, Editions La Découverte, 2019
Homo Domesticus. Hitoire profonde des États, James C Scott, Editions La Découverte, 2019
Peut-on satisfaire notre demande énergétique uniquement grâce aux énergies renouvelables ? C'est la question au cœur des Idées Claires, notre programme hebdomadaire produit par France Culture et franceinfo destiné à lutter contre les désordres de l'information, des fake news aux idées reçues.
Passer à 100% d’énergie renouvelable, c’est possible ?• Crédits : Getty
Le niveau de concentration de gaz à effet de serre a atteint un nouveau record en 2018. C’est ce qu’affirme un rapport de l’Organisation météorologique mondiale publié en novembre 2019. Non seulement les engagements pris pour contenir les émissions de CO2 ne sont pas respectés par les pays mais les émissions de CO2 ne cessent d’augmenter d’une année à l’autre.
Face à l’urgence climatique, les filières éolienne et photovoltaïque se développent dans le monde. La France se donne pour objectif d'atteindre 32% d'énergie renouvelable dans son mix énergétique (la répartition des différentes sources d'énergie consommée dans une zone géographique) d'ici 2030. Mais même si ces technologies sont fiables, elles posent encore question. Le principal problème est leur intermittence. En effet comment satisfaire les besoins de consommation avec un réseau de panneaux photovoltaïques lorsque le ciel est couvert de nuages ?
Nous avons posé nos questions à Philippe Blanc, directeur de recherches à Mines Paris Tech et directeur adjoint du département "énergétique et procédés".
Le grand soir est-il arrivé pour l’écologie ? Pour en parler, nous recevons Jean-Marc Jancovici, ingénieur consultant en énergie / climat, enseignant à Mines ParisTech et président du think tank The Shift Project.
Le gouvernement en avait fait sa priorité pour l’acte II du quinquennat, mais c’était avant les difficultés que nous connaissons aujourd’hui. Faut-il y voir une opportunité pour les paroles se concrétisent ? Comment amorcer une transition sans effondrement social dans ce contexte ? Comment accompagner et guider les entreprises dans ce moment stratégique ?
Pour en parler, nous recevons Jean-Marc Jancovici, ingénieur consultant en énergie / climat, enseignant à Mines ParisTech et président du think tank The Shift Project
Pour écouter la première partie des matins, c'est ici https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/pandemie-ce-qui-a-deja-change-4-5-la-chine-au-coeur-dun-nouvel-ordre-mondial
Sommes-nous dans une nouvelle phase de la transition énergétique ?
Il y a une transition énergétique cachée derrière cette crise dont on ne se rend pas compte qui concerne le pétrole. Avant la crise du covid, la production de pétrole dans le monde s’est arrêtée de croitre depuis maintenant un an et demi. Et le covid n’a fait qu’accélérer cette tendance là. La crise économique a fait plonger les prix du pétrole vers le bas. Et l’offre de pétrole va baisser. Jean-Marc Jancovici
"La transition énergétique qui va se faire sans qu'on s'en rende compte, c'est que l'après ne pourra pas revenir au niveau de l'avant parce qu'il n'y aura pas assez de pétrole. Donc, une partie du tourisme ne pourra pas revenir. Quoi qu'on fasse, une partie des déplacements ne pourra pas revenir quoi qu'on fasse tout comme une partie de l'économie."
Les conséquences d'une transition faite de force
On va opérer graduellement une transition de force car on a pas voulu faire celle qui était de gré. En ce moment la transition énergétique est une diminution de la consommation subie. En France comme dans beaucoup de pays européens, on voit la transition énergétique comme une évolution technologique dans un univers en croissance. On a des lois en France de « croissance verte ». En fait, la transition énergétique va passer par une privation du pétrole, du charbon et du gaz. Donc toute cette production va se contracter et l’économie va elle-même se contracter. Et la grande question est d'organiser un monde dans lequel il n’y a pas de plus en plus mais de moins en moins. Jean-Marc Jancovici
"Dans un monde qui se réchauffe de quelques degrés, disons 4 à 5 degrés d'ici à 2100, il y aurait à partir de 2070 entre 1,5 et 3 milliards d'hommes sur terre qui devraient vivre dans des conditions qui sont plus chaudes que le Sahara actuel. Et il y aurait 1 milliard de personnes qui vivraient donc dans des zones dans lesquelles, à peu près tous les jours de l'année, les conditions extérieures seraient mortelles."
Va-t-on vers un vrai changement de modèle ?
"Remplacer du nucléaire qui ne fait pas de CO2 par de l'éolien ou du photovoltaïque qui n'en font pas non plus en fonctionnement, ça ne fait rien gagner. Et comme par ailleurs, il faut dépenser plus de CO2 pour faire le panneau pour faire de la centrale nucléaire. En fait, on peut même perdre quand on remplace par du photovoltaïque. (..) Le grand paradoxe, c'est que développer du solaire et de l'éolien augmente le risque nucléaire et non pas le baisse. Ce qu’on est en train de faire est le parfait exemple d’un problème mal compris."
La chose la plus évidente pour remplacer une voiture qui consomme 6L/100km, c'est de la remplacer par une voiture qui consomme 2L/100Km. Il y a aussi le passage sur le vélo, le vélo électrique en particulier, est quelque chose qui a un potentiel très important dès que vous avez 10 ou 15 km à faire, parce que c’est un vélo sans effort. Le problème du vélo électrique, c'est de construire des pistes cyclables pour avoir une voirie séparée pour les vélos. Et pour vous donner un ordre de grandeur avec l'argent qu'on a déjà mis ou déjà promis de mettre dans l'éolien et le solaire à fin 2018, c'est-à-dire 120 milliards d'euros, on aurait pu doubler toutes les routes en France d'une piste cyclable. Jean-Marc Jancovici
-> rss http://rf.proxycast.org/d9980bfd-de7b-4b47-9d0b-52b088529249/13983-14.05.2020-ITEMA_22339705-3-1779455909.mp3
Connu / https://twitter.com/JMJancovici/status/1260843944600055809
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Jean-Marc Jancovici @JMJancovici · 10h
était invité sur France Culture , à nouveau par Guillaume Erner : "Nous nous dirigeons vers un monde où nous aurons moins de moyens pour plus de problèmes" - 17 - 111 - 220
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Ndlr : "comment on organise une forme de sobriété" n'est pas une phrase relevée :-( dommage car elle est essentielle !
quelques phrases transcrites en +
"charbon, pétrole et gaz sont à la baisse ... récessif ... moins de matière et d'énergie, plus de résilience ... le solaire et l'éolien font baisser le nombre d'heures de fonctionnement des centrales et donc augmenter le risque nucléaire ????!!!! Fesseinheim tout avait été changé sauf la cuve donc on la surveille, on peut donc prolonger à 60 ans comme les usa ; l'EPR pas la meilleure option. ENR 1000x plus de surface, 100x plus de matières que le nucléaire ; le covid-19 fait avancer les prises de conscience pour l'urgence climatique ; ... "