Le bois de chêne, coupé puis vendu par l’Office national des forêts (ONF), est au cœur d’un vaste commerce illégal entre la France et la Chine. Disclose dévoile comment des traders asiatiques et des scieries françaises profitent du manque de contrôle de l’administration pour contourner l’interdiction d’exporter le bois brut hors de l’Union européenne.
...
Connu / TG le 04/03/23 à 22:46
Le trafic SNCF est en ce moment très perturbé entre Limoges et Paris en raison des travaux de rénovation. Il y ...
Connu / TG le 1/01/22 à 22:12
Connu / tg 9/6/22 16:52
#Législatives #TahaBouhafs 9 879 vues - 351 - 557 k abonnés - 34 commentaires
Au sommaire :
Le journaliste Taha Bouhafs a renoncé mardi à se présenter aux élections législatives. Victime de harcèlement raciste des semaines durant, Mediapart a néanmoins révélé aujourd’hui que le jeune journaliste était sous le coup d’un signalement envoyé à la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise. La députée insoumise Clémentine Autain réagit dans « À l’air libre ».
Et puis, à un mois du 1er tour des élections législatives, nous élargirons la focale. LREM, LR, PS : ces partis ont visiblement du mal à prendre des mesures contre leurs députés ou sénateurs qui ne respectent pas la loi. Deux députées de la majorité présidentielle comparaissaient encore hier à la suite de plaintes de collaborateurs. On fait le point avec Antton Rouget.
Tr.: ... Sira Sylla, députée LREM ... Coralie Dubost ... Patricia Mirallès ... Laetitia Avia ... Benoît Simian ... Éric Woerth ... Thierry Solère ... François Pupponi ... Anne-Sophie Pelletier maltraite ses collaborateurs ...
Pour Taha Bouhafs, i à https://tools.immae.eu/Shaarli/ind1ju?PZDWcA
Madame la ministre de la Transition écologique,
L'industrie nucléaire française se targue d’être verte mais exporte ses encombrants déchets radioactifs vers la Russie. Ce trafic doit cesser !
En enquêtant dans le port du Havre, Greenpeace France a découvert que plusieurs dizaines de tonnes d’uranium usé français avaient été chargées à bord du navire Mikhail Lomonosov à destination de Saint-Pétersbourg les 20 janvier et 12 février 2021. Pourtant, il y a 10 ans, Greenpeace France avait obtenu de l’industrie nucléaire française l'arrêt de ces exportations.
Ce trafic est révélateur des dysfonctionnements de l’industrie nucléaire, qui depuis des décennies s’évertue à se faire passer pour verte, tout en nuisant gravement à l’environnement.
...
...
Officiellement, l’uranium français de retraitement est envoyé en Russie pour être “retraité”. Officieusement, il est plus probable qu’il soit simplement entreposé en Sibérie, et ce pour une durée illimitée, dans des conditions de stockage inconnues. Ce qui serait illégal, conformément à la loi européenne qui interdit d'exporter des déchets nucléaires.
La lutte doit continuer
Greenpeace France demande que l’État français, actionnaire majoritaire d’Orano et d’EDF, impose immédiatement à ces deux entreprises de cesser tout transport ou projet de transport d’uranium de retraitement vers la Russie. Ces trafics sont un non-sens à la fois environnemental de par la pollution liée aux conditions de stockage des déchets, social au regard des conditions de travail et de la protection sociale des travailleurs russes, et économique puisque dans les faits la majeure partie de l’uranium usé reste inutilisée en Sibérie, stockée dans une décharge à ciel ouvert, à quelques centaines de mètres seulement des habitations.
L'industrie nucléaire française doit laver elle-même son linge sale. Le dissimuler en Russie est inacceptable.
Le leader européen de l'analyse du trafic web, AT Internet, officialise son rachat par la plateforme amér... 4
1 septembre 2020
Révélations - Syrie, Somalie... Tereos, un géant du sucre au milieu des trafics
Comme l'atteste une série de documents que nous publions pour la première fois, le groupe sucrier Tereos a livré plusieurs milliers de tonnes de produits dans des zones à risque comme la Somalie ou la Syrie.
Afrique ; Industrie ; Monde arabe ; Révélations ; Syrie
Idées de physique
Quand plusieurs trajets sont possibles, en bloquer un peut améliorer la circulation sur le reste du réseau. Un paradoxe qui a notamment un analogue mécanique.
...
phénomène est connu sous le nom de « paradoxe de Braess », d’après le mathématicien allemand Dieter Braess qui l’a étudié vers 1968 dans le cadre de la théorie des réseaux.
...
Dans le monde réel, les recherches montrent que ce paradoxe est omniprésent dans des situations variées mais qu’il est difficile à identifier parce que l’optimisation des réseaux fait partie des problèmes dits « NP-complets », qui sont les plus complexes.
6 174 signatures
Nous demandons au/à la futur·e maire de Paris de s’engager à réduire le trafic routier de moitié. Les deux millions de déplacements quotidiens en véhicules motorisés dans Paris sont sources de nuisances pour celles et ceux qui y vivent ou travaillent.
Moins de trafic = une meilleure santé pour tous et toutes.
À Paris, il y a proportionnellement deux fois plus de cas d’asthme infantile dûs à la pollution routière que la moyenne nationale.
Faites passer la santé des enfants avant la voiture !
Moins de trafic = moins de stress.
Chez plus de 50 % des Parisien.ne.s, la circulation génère une nuisance sonore supérieure à 60 db, cause de fatigue chronique.
Faites passer la qualité de vie et de sommeil avant le trafic routier !
Moins de trafic = plus de sécurité.
Chaque mois à Paris, les voitures et les motos blessent 500 personnes et en tuent 3.
Permettez aux enfants d’aller à l’école à pied ou en vélo, en toute sécurité !
Moins de trafic = moins de CO2.
Chaque déplacement en voiture à Paris envoie près de 2 kg de CO2 dans l’atmosphère, soit 50 fois plus qu’un déplacement en transport collectif.
Nos enfants ont droit à une planète vivable !
Moins de trafic = plus d’espace.
Les voitures et les motos, qui n’assurent qu’un déplacement sur six, occupent la moitié de l’espace public à Paris.
Libérez de la place pour les enfants, les piétons et les cyclistes !
Sources
Déplacements, climat :Livre blanc des inCOPruptibles
Santé : The Lancet
Bruit : PPBE
Sécurité : Base accidents du ministère de l’Intérieur
Place de la voiture : Les décodeurs
Pour savoir plus sur La Rue est à Nous https://www.larueestanous.fr/
Beaucoup de questions et quelques perspectives par temps de coronavirus
Il n’est sans doute pas faux de dire que le Covid-19 est une maladie du Capitalocène et qu’il nous fait entrer de plain-pied dans le XXIe siècle. Pour la première fois sans doute, il nous fait éprouver de façon tangible la véritable ampleur des catastrophes globales des temps à venir [1].
...
survient une nouvelle rupture. A partir des années 1980 et plus encore depuis le début du XXIe siècle, on constate un emballement du rythme des nouvelles zoonoses : VIH, grippe aviaire H5N1, qui refait surface périodiquement depuis 1997 et notamment en 2006, SARS en 2003, grippe porcine en 2009, MERS en 2012, Ebola en 2014, jusqu’au Covid-19 (la liste n’est pas exhaustive). Cette fois, les causalités anthropiques jouent un rôle décisif. Un premier facteur tient à l’essor, amorcé dans les années 1960, de l’élevage industriel, en particulier en ce qui concerne le porc et le poulet, les deux chairs les plus consommées à l’échelle mondiale (au point que les os de poulets sont, avec le plastique et les radiations nucléaires, l’un des trois marqueurs géologiques les plus sûrs de l’Anthropocène).
...
second facteur, c’est l’expansion de l’urbanisation et notamment l’essor des grandes métropoles. Combinée à d’autres causes de déforestation et d’artificialisation des milieux naturels, elle conduit les chasseurs en quête d’animaux sauvages à s’aventurer dans des zones jusque-là largement préservées de l’intervention humaine ; mais surtout, en réduisant les habitats des animaux sauvages, elle les contraint à se rapprocher des zones occupées par les humains. Il en résulte une multiplication des sauts d’espèce. C’est le cas du VIH, virus provenant de singes se déplaçant en raison de la déforestation, et c’est aussi le cas d’Ebola, virus provenant de chauves-souris chassées des forêts d’Afrique occidentale et centrale. Ce sont donc bien des transformations induites par l’expansion démesurée de l’économie mondiale, avec ses logiques de marchandisation et son absence manifeste d’attention aux équilibres du vivant, qui favorisent la multiplication actuelle des zoonoses.
...
Qu’en est-il dans le cas du SARS-CoV-2 ? Il est trop tôt pour le dire, car on ne dispose d’aucune certitude en ce qui concerne la chaîne initiale de transmission du virus. La thèse généralement admise met en cause le marché de Wuhan, le rôle de la chauve-souris (d’autant plus vraisemblable que cette espèce est un formidable réservoir viral) et peut-être d’autres animaux sauvages qui y étaient vendus. Mais ces données ne sont peut-être pas aussi assurée qu’il y paraît. Le marché de Wuhan pourrait avoir été le lieu à partir duquel l’épidémie s’est propagé, mais pas forcément son premier point d’apparition. Au vu des enjeux politiques et géopolitiques de la question, et compte tenu du verrouillage de l’information par les autorités chinoises, il se pourrait qu’on ne dispose jamais de données fiables à ce sujet. On peut simplement suggérer que, dans ce cas, il n’y a pas nécessairement de lien entre la diffusion du SARS-CoV-2 et l’essor de l’élevage industriel (sauf si le virus est passé par l’intermédiaire d’animaux d’élevage). Il n’est pas sûr non plus qu’un lien avec l’expansion urbaine puisse être établi (encore que Wuhan est une métropole de 12 millions d’habitants). En revanche, un troisième facteur est ici décisif : c’est l’intensification des flux mondiaux associés à la production des biens et à la circulation des personnes. A l’évidence, le coronavirus ne se serait pas diffusé comme il l’a fait si Wuhan n’était devenue l’une des capitales mondiales de l’industrie automobile. La causalité est en fait double : elle tient à l’essor de la Chine, devenue deuxième puissance économique mondiale (16% du PIB mondial, contre seulement 4% en 2003), mais aussi à l’expansion démesurée du trafic aérien (le nombre de passagers a doublé en quinze ans). De fait, la diffusion du coronavirus correspond très exactement à la carte de densité du trafic aérien mondial
...
Ce sont bien les zones les plus interconnectées et les plus « centrales » du capitalisme globalisé qui ont été d’abord touchées.
...
une maladie comme le paludisme touche 200 millions de personnes et fait environ 400 000 victimes chaque année, sans provoquer beaucoup d’émois.
...
il existe bien d’autres causes de mortalité provoquées par le productivisme capitaliste, qui sont loin de susciter une mobilisation aussi générale que l’actuelle pandémie. On pense à l’effondrement de la biodiversité (combien d’espèces disparues ou décimées ?) ou encore à l’holocauste d’un milliard d’animaux dans les méga-incendies australiens, en 2019. Et même en s’en tenant à la mortalité humaine, la liste est longue et douloureuse : multiplication des cancers liés à l’usage des pesticides ou d’autres substances toxiques ; troubles causés par les perturbateurs endocriniens ; le syndrome métabolique (surpoids, diabète et hypertension) associé à l’alimentation industrialisée et au mode de vie moderne, et affectant désormais un tiers de l’humanité (c’est d’ailleurs la principale co-morbidité entraînant le décès d’un nombre considérable de malades atteints du Covid-19) ; résistance bactérienne liée à la surconsommation d’antibiotiques (dont on estime qu’elle provoque 30 000 morts chaque année en Europe) ; ou encore les morts prématurées provoquées par la pollution atmosphérique (9 millions par an, pour les seules particules fines), etc.
...
conditions systémiques du Capitalocène : le rythme accéléré d’apparition de nouvelles zoonoses (presque une tous les deux ans, désormais), ce qui veut dire que les barrières d’espèces sont de plus en plus ténues ; le fait qu’un bon nombre de ces zoonoses impliquent des espèces sauvages, ce qui était rarement le cas dans le passé (et ce qui signale les effets d’une destruction sans limite des milieux naturels autrefois préservés) ; enfin, la diffusion généralisée et extrêmement rapide de la pandémie, ce qui fait du Covid-19 la première pandémie véritablement globale du monde globalisé. Cela conduit aussi à affirmer que, quelle que soit la mortalité plus ou moins élevée qu’il aura in fine provoqué, le Covid-19 ne sera pas la dernière des grandes pandémies du XXIe siècle, ni sans doute la plus ravageuse
...
puissance de destruction plus ample encore : celle d’un capitalisme pathogène, à la fois écocide et humanicide. Aucune civilisation n’avait jusque-là produit autant de facteurs de multiplication et de généralisation de maladies graves, en même temps que de destruction des milieux vivants. Moyennant ces précisions, on peut bien affirmer que le SARS-CoV-2 est, avec de nombreuses autres causes de mortalité et de destruction, une maladie du Capitalocène. Et si l’on peut dire que le XXIe siècle commence en 2020, c’est parce que le Covid-19 nous fait éprouver, pour la première fois à une échelle aussi globale et avec une brutalité aussi soudaine, ce que seront les catastrophes propres à une époque marquée par la venue à échéance des lourdes factures du Capitalocène. Enfin, dire que le SARS-CoV-2 est une maladie du Capitalocène, c’est aussi, sans minimiser sa dangerosité spécifique, pointer un agent pathogène bien plus meurtrier encore et dont il dépend des humains que nous sommes de débarrasser la planète : le capitalisme lui-même.
...
caractère hautement inégalitaire du confinement. ... l’inégalité est double, face à la maladie et face aux conditions de confinement. Bien des dualités ont été amplement décrites et dénoncées [12] ... Les inégalités raciales recoupent et renforcent bien souvent les clivages sociaux ... flagrante surreprésentation des afro-descendants parmi les victimes du Covid-19 aux États-Unis (70% des décès dans de nombreux états où ils ne représentent qu’un tiers de la population). La surexposition des femmes à la maladie a aussi été soulignée, même si les formes graves et la mortalité touchent, au final, davantage les hommes ... En Afrique, le Covid-19 est aussi apparu comme une maladie des élites, car ce sont bel et bien les membres de celles-ci, habitués aux voyages en avion et intégrés à la jet set transnationalisée, qui ont été les premiers touchés. ... Cela contraste fortement avec Ebola, une maladie venant des zones rurales ... cette pandémie frappe d’abord à la tête. En cela, elle est bien une maladie de la globalisation
...
le fonctionnement déficient de rouages locaux de l’État chinois [20] et la corruption généralisée qui l’affecte, tout autant que la volonté de maintenir à tout prix la vie du Parti ont causé une diffusion de l’épidémie qui aurait pu être réduite de 95% si trois précieuses semaines n’avaient pas été perdues.
...
Hong Kong et la Corée du Sud, semblent être parvenus à mettre en œuvre des mesures de contention précoce et d’atténuation, qui ont permis, du moins dans un premier temps, de contrôler l’épidémie sans bloquer radicalement l’économie. Mais il existe un ensemble de conditions bien particulières qui rendaient cette réponse possible : des caractéristiques géographiques spécifiques, avec des territoires de faible extension et en situation d’insularité ou de quasi-insularité ; une préparation rigoureuse, notamment du fait de l’expérience du SARS de 2003, ce qui a permis d’agir à un stade très précoce de l’épidémie ; des moyens matériels importants permettant notamment le port généralisé du masque, une très grande capacité de test ou encore une pratique massive de la désinfection urbaine (à Séoul, les métros sont entièrement désinfectés après chaque voyage) ; un système de santé performant (7 lits de soins intensifs pour 1 000 personnes, soit un peu plus qu’en Allemagne et plus du double de la France) ; mais aussi l’emploi immédiat de techniques de contrôle de la population (traçage des malades et de leurs contacts par application numérique) [21]. Ainsi, alliant puissance économique et efficience étatique, la Corée du Sud est citée en exemple pour avoir réussi à « aplatir » la courbe de l’épidémie sans trop affecter la machine productive.
c) Les hyperlibéraux darwinistes et les populistes illuminés ont longtemps refusé de sacrifier l’économie aux exigences sanitaires. ... le coût humain de l’inaction sanitaire allait dépasser ce qui était socialement supportable ... tout comme Trump qui, sans prendre toutes les décisions attendues du chef de l’exécutif fédéral, a fini par accepter les mesures sanitaires préconisées par ses conseillers, Bolsonaro a perdu la partie. Il s’est mis à dos tous les gouverneurs et a même vu fondre le soutien de l’armée, comme en témoigne l’épisode assez ubuesque au cours duquel les généraux de son cabinet l’ont empêché de limoger son ministre de la santé, manifestant ainsi qu’il avait perdu la main sur les décisions gouvernementales [22]. Ainsi, les adeptes les plus cyniques d’une économie pure, ne craignant pas d’avouer leur complète indifférence à la vie humaine, ont fini par manger leur chapeau et ont dû se rallier à la tendance globale au confinement général. ... président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador. Considéré par certains comme un héraut de la gauche progressiste, il n’en a pas moins égalé Trump et Bolsonaro par sa façon de mépriser les consignes de prévention, de continuer à faire des meetings, d’embrasser ses admirateurs et de repousser ostensiblement le gel hydroalcoolique tendu à ses ministres. ... parfaite incarnation du « développementisme », qui en est la version progressiste. ... Au total, les cas de Lopez Obrador, Trump et Bolsonaro, montrent combien le fanatisme de l’économie (dans ses diverses variantes) et le fanatisme de la religion se rejoignent et s’entremêlent à merveille. L’hypothèse benjaminienne du capitalisme comme religion n’a jamais paru aussi avérée [24].
...
Il y a dans l’impréparation et le déficit d’anticipation un trait éminemment présentiste qui, notamment en France, a atteint des dimensions criminelles, mais il y a aussi, tout simplement, une forme de déni, lié à la volonté de croire qu’on pourra éviter de prendre des mesures portant atteinte à la bonne marche de l’économie. En France, le revirement est intervenu entre le 12 et le 16 mars, soit entre les deux interventions d’Emmanuel Macron, la seconde annonçant le confinement général du pays [25]. On dit volontiers que les projections de l’Imperial College auraient, là aussi, joué un rôle déterminant : l’ampleur de la mortalité prévisible élève soudainement le coût politique de l’inaction ou du déficit de l’action publique ; la primauté du souci économique n’est plus tenable. ... C’est ici que la responsabilité des politiques de santé passées est considérable ... pas de masques, pas de test, pas assez de lits, pas de culture de la prévention. ... l’Allemagne, dont, curieusement, on parle fort peu. Organisation efficace, moyens matériels importants et qualité du système hospitalier (deux fois plus de lits par habitant qu’en France) explique sans doute un niveau de mortalité plus faible, alors même que les mesures de confinement y sont plus souples (comme c’est aussi le cas en Suède). Le statut d’exception de la puissance dominante en Europe expliquerait-il la possibilité d’une voie en quelque sorte intermédiaire entre celle de ses voisins et celle de la Corée du Sud ?
...
trois pôles principaux : le minimalisme sanitaire libéral-darwiniste ; l’atténuation mise en place par des États bien préparés et dotés de puissants moyens matériels et techniques ; les mesures de confinement généralisé, mises en œuvre de façon plus ou moins autoritaire. ... confinement, qui concerne désormais plus de 4 milliards de personnes dans le monde.
...
Voilà donc bien le plus incroyable. ... Ils ont fait l’impensable et mis l’économie mondiale presque à l’arrêt, entraînant ainsi une récession – et bientôt une crise économique – bien plus considérable que celle de 2008 et qui impose déjà, aux dires du FMI lui-même, la comparaison avec 1929.
...
« sauver des vies » vaut moins en soi que parce que c’est une nécessité pour l’économie elle-même.
...
les zapatistes du Chiapas ont surpris par la précocité et la clarté de leur réaction. Dans son communiqué du 16 mars, l’EZLN déclare l’alerte rouge dans les territoires rebelles, recommande aux conseils de bon gouvernement et aux communes autonomes de fermer les caracoles (centres régionaux) et invite les peuples du monde à prendre la mesure de la gravité de la maladie et à adopter « des mesures sanitaires exceptionnelles », sans pour autant abandonner les luttes en cours [29]. Cette annonce est d’autant plus remarquable que les autorités de l’État fédéral n’étaient pas alors les seules voix à minimiser le danger de l’épidémie ... les responsables de la santé autonome zapatiste ont partagé les informations disponibles concernant les symptômes de la maladie et ses modes de contagion ; et ils ont recommandé des mesures de prévention et de contention, telles que la suspension des réunions ou la mise en quarantaine des personnes revenant d’autres régions. Mais c’est aux communautés elles-mêmes qu’il est revenu de prendre les décisions qu’elles considéraient pertinentes, en fonction de la situation particulière de chaque lieu.
...
La pandémie provoquée par le SARS-CoV-2 est venue ouvrir une faille entre l’exigence sanitaire de protection des populations et la poursuite du fonctionnement de la machinerie économique. La voie permettant de concilier avec le moins de heurts possibles ces deux préoccupations s’est avérée inaccessible à la plupart des pays, par manque de préparation et de moyens matériels – présentisme, néolibéralisme et asymétries planétaires conjuguant ici leurs effets. La voie cynique d’un sacrifice affiché des vies humaines au dieu Économie a fini par apparaître politiquement intenable. Les mesures drastiques d’endiguement et de confinement qui ont donc dû être prises ont mis à l’arrêt une part considérable de l’économie mondiale. Même si la nouvelle version de l’idéologie dominante globalisée s’emploie à affirmer qu’il n’y a pas de contradiction entre mesures sanitaires et souci de l’économie – la lutte contre la pandémie étant la condition du retour à la bonne marche de la seconde – , il est patent que les politiques adoptées mondialement sont allées, à court terme, à l’encontre des impératifs strictement économiques, au point d’amorcer la plus grave crise économique depuis presque un siècle.
Dans ce contexte, il est évident que les États cherchent à tirer tout le parti possible d’une situation d’urgence sanitaire imposant un contrôle strict des populations : renforcement de l’emprise policière (voire militaire), perfectionnement des techniques de surveillance et de contrôle, notamment à travers le traçage numérique des contacts, mesures d’exception tendant à se pérenniser, dérogations au droit du travail, généralisation du télé-travail et du télé-enseignement, isolement permettant de briser les solidarités et les mobilisations collectives émergentes, etc. La « stratégie du choc », chère à Naomi Klein et consistant à justifier l’imposition de mesures impopulaires par la nécessité de répondre à la gravité de la crise en cours [30], est plus que jamais à l’œuvre
...
plutôt que de considérer uniquement les mesures de confinement comme l’expression abstraite du caractère autoritaire de l’État, comme la quintessence du contrôle biopolitique des populations ou comme la simple perpétuation de la toute-puissance de l’économie (toutes analyses qui sont au demeurant sans doute nécessaires), il serait peut-être bon d’admettre que les mesures drastiques de contention de la pandémie sont, pour les dominants eux-mêmes, lourdes de tensions et de contradictions – comme le sont aussi les enjeux du déconfinement. Malgré le caractère écrasant des formes de domination et leur tendance à se renforcer sans cesse, il ne faudrait pas oublier que les gouvernants et les élites mondiales agissent sous la menace constante d’un niveau de discrédit, de perte de confiance, d’insatisfaction et de colère qui a conduit, au cours des deux dernières années, à des soulèvements populaires d’une ampleur tout à fait inattendue – tendances dont il y a tout lieu de penser qu’elles ne peuvent que s’accentuer à la faveur de la crise du coronavirus.
...
les forces systémiques qui ont conduit le système-monde globalisé au point où il en est n’ont pas magiquement disparues, par la seule vertu d’un virus vengeur . Elles sont toujours à l’œuvre et à la manœuvre – et toujours dominantes. Il est donc plus que probable qu’elles imposent, dès que les conditions sanitaires le permettront, un retour au business as usual – si possible plus sécurisé encore qu’auparavant. ... la tendance à la reprise du cours ordinaire de l’économie devrait l’emporter, en jouant de la nécessité de la récupération et peut-être aussi d’un consumérisme de rattrapage. ... relégueront au second plan les enjeux climatiques et écologiques ... Cependant Deux points d'inflexion semblent presque faire l’unanimité : - la nécessaire relocalisation de certaines productions vitales ; - une revalorisation des services publics, voire un retour de l’État-Providence. ... (néo-)libéralisme autoritaire [34]. ... Trois dimensions se rejoignent ici : une perte de crédibilité des gouvernants et une insatisfaction croissante à l’égard d’une démocratie représentative à bout de souffle (les causes profondes de ces processus étant très directement liées à la subordination structurelle des États vis-à-vis des forces de l’économie transnationalisée) ; un degré d’accentuation des inégalités sociales qui les rend désormais de plus en plus inacceptables ; et, enfin, la conscience devenue aiguë, surtout parmi les plus jeunes générations, des dégâts écologiques induits par le productivisme capitaliste. ... condamnation sans appel des politiques néolibérales appliquées au secteur de la santé, dès lors qu’elles sont la cause directe d’un manque de moyens et d’une impréparation dont la dimension criminelle est apparue aux yeux de tous. A l’inverse, s’est fait jour un immense besoin de services publics, afin de répondre aux exigences de soin, de solidarité et de protection des plus vulnérables. Par ailleurs, les niveaux d’inégalités engendrés par des décennies de néolibéralisme sont apparus avec plus de violence encore au prisme des situations créées par la crise sanitaire ... classes populaires contraintes à travailler pour des salaires devenus doublement indécents, au regard des risques encourus et des morts au champ du labeur, mais aussi du caractère de haute nécessité soudainement reconnue à des tâches jadis méprisées ou mal considérées. En outre, il n’est pas exclu que l’urgence absolue de la crise sanitaire donne plus de consistance sensible à la menace du réchauffement climatique, cette « urgence lente » mais plus redoutable encore que le Covid-19.
...
La colère, pour l’heure contenue, déborde déjà. Colère face au caractère criminel de l’action des gouvernants qui ont soumis l’hôpital public à des cures d’austérité répétées et sont restés sourds aux revendications insistantes des soignants. Colère suscitée par l’impréparation face au risque épidémique ... Les motifs de colère noire ne manquent pas. Certains médecins en appellent à « l’insurrection générale de tous les professionnels de santé » [36]. D’autres entreprennent de traduire en justice les membres du gouvernement. Les actions à venir sont légions. Sous la contention du confinement, gronde une déferlante de colère. Une colère qui n’a rien d’aveugle et qui, au contraire, s’emploie à dévoiler ce que les gouvernants tentent de masquer. Une juste colère, une digne rage, comme disent les zapatistes. De quoi, peut-être, raviver la flamme de la révolte des Gilets Jaunes.
Connu / https://twitter.com/cmoreldarleux/status/1249692656894173187
"
corinne morel darleux @cmoreldarleux - 0 - 5 - 9
Tour d'horizon conséquent de Jérôme Baschet sur la double tendance à l'oeuvre entre délégitimation croissante des politiques néolibérales et poursuite de celles-ci, aboutissant à une tension de plus en plus explosive et à l'issue incertaine (appel à la lutte et à la digne rage)
"
INTERNATIONAL
Une ONG filme une tribu amazonienne pour empêcher son extinction
La tribu des Awa, peuple isolé de la forêt amazonienne, est menacée par des trafiquants de bois au Brésil.
Une association de vidéastes indigènes a diffusé lundi 22 juillet, par l’intermédiaire de l’ONG Survival International, une vidéo d’images rares des Awa, une tribu isolée de la forêt amazonienne menacée par des trafiquants de bois.
La vidéo de près d’une minute filmée dans l’État du Maranhao (nord-est du Brésil) montre un jeune homme torse nu, colliers marron autour du cou et machette à la main, regarder autour de lui et s’éloigner de la caméra lorsqu’il sent une présence étrangère, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.
...
environnement - 72 min - tous publics
Les Français savent-ils vraiment où finissent leurs déchets électroniques, une fois jetés à la poubelle ou abandonnés sur le trottoir ? A l'aide de traqueurs GPS, dissimulés ... sur des déchets, une télévision, un ordinateur et un réfrigérateur, cette enquête a permis de retracer le trajet effectué par ces déchets, à travers les continents et les océans. Grâce à ce travail de filature, le documentaire révèle un incroyable trafic international orchestré par des organisations mafieuses. Depuis les trottoirs de la banlieue parisienne, en passant par l'Allemagne et la Belgique jusqu'à la plus grande décharge de déchets électroniques, à Accra au Ghana. Sur le continent africain, ils sont des milliers d'ouvriers à démonter chaque jour, les téléviseurs, les ordinateurs et les frigos venus d'Europe, malgré les fumées toxiques et les substances chimiques. Enquêteurs spécialisés de la gendarmerie française, douaniers, experts internationaux, trafiquants, ils ont accepté de nous dévoiler la face cachée de ce trafic qui détruit la planète en toute impunité. Réalisateurs : Coraline Salvoch / Alain Pirot Production : Maximal avec la participation de France Télévisions
réalisé par : Coraline Salvoch, Alain Pirot
Le débat :
https://www.france.tv/france-5/le-monde-en-face/896871-le-monde-en-face.html
"
Le monde en face Déchets électroniques, le grand détournement : le débat
diffusé le mar. 19.02.19 à 22h00 disponible jusqu'au 12.08.20 politique - 38 min - tous publics
présenté par : Marina Carrère d'Encausse
Les Français savent-ils vraiment où finissent leurs déchets électroniques qu'ils jettent à la poubelle ou abandonnent sur le trottoir ?
Un dispositif spécial permet de suivre le parcours effectué à travers le monde par ces restes polluants, objet d'un trafic qui détruit la planète en toute impunité. Enquêteurs spécialisés de la gendarmerie française, douaniers, experts internationaux, trafiquants en dévoilent la face cachée. Marina Carrère d'Encausse orchestre le débat autour d'un sujet à haute toxicité.
"