Gestion par tensions
Pilotage dynamique par tensions
Connu / TG le 28/08/24 à 16:34
L’association DECLIC - CNV & EDUCATION a pour objet de contribuer à une éducation et un accompagnement conscients et respectueux de l’enfant, dans les familles et dans les structures accueillant des enfants et des jeunes.
A cet effet, elle promeut la Communication NonViolente (CNV) ... Les Systèmes et Cercles restauratifs ... tension ou de conflit ... « Ce qui rend le conflit dangereux, c’est de s’en éloigner » (D. Barter) ... L'éducation, un axe central pour un changement social ...
Nos valeurs et notre mission
- Eduquer avec conscience et respect
- Ecouter et prendre en compte les besoins de chacun
- Etre des adultes inspirants
- Vivre concrètement ses intentions éducatives :
- transmettre par sa manière d'être dans la relation, car l'enfant apprend en vivant
- Prévenir plutôt que guérir
- ACCOMPAGNER LES ADULTES QUI ACCOMPAGNENT LES ENFANTS ET LES JEUNES
Historique
... Entre 2002 et 2006, une commission éducation, initiée par Caroline Ader Lamy ... Vilma Costetti, la créatrice des éditions Esserci ... En 2008, Catherine Schmider ... En 2010, l’ACNV qui a fait le choix de faire de l’éducation un axe prioritaire, soutient le projet éducation, et confie à Catherine Schmider une mission de coordination CNV et éducation. ... En juillet 2013, le Cercle France (structure liée à la gouvernance sociocratique : Conseil d'Administration de l'ACNV élargi) vote le projet de création d’une structure spécifique pour porter le projet CNV et éducation.
Catherine Schmider et l'équipe investie dans le projet CNV et éducation s'occupent de sa mise en oeuvre.
Fin décembre 2014, l’assemblée constitutive de Déclic a lieu.
Les statuts sont déposés en janvier 2015, avec une parution au Journal Officiel le 7 février 2015.
... l'une des structures composant le réseau CNV France ... L'ACNV, Association pour la Communication NonViolente, créée en 1991 ...
Mentions légales
Siège social Déclic CNV & Education 2 place Sathonay 69001 Lyon
Contact contact@declic-cnveducation.org
Représentant légal Caroline ADER LAMY : Présidente
Coordination Nationale : Aurélie Capgras
Immatriculation SIRET : 809 498 538 00036 - APE : 8559B
Numéro organisme de formation : 82 73 01745 73
Hébergeur du site Let's co
Crédit photos Adobe Stock, Fotolia, ww.freepik.fr
ENVIRONNEMENT - Le bataille de l’eau ne connaît pas la trêve. Après un hiver historiquement sec, des millie ...
Connu / TG le 26/03/23 à 19:12
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Pour faire face à la tension sur la ressource en eau potable, la collectivité Eau du bassin rennais a développé plusieurs outils. Explications de Ludovic Brossard, vice-président chargé de l'adaptation au changement climatique.
Pour en découvrir davantage : https://www.actu-environnement.com/ae...
« Nous allons devoir faire face à des phénomènes climatiques de plus en plus récurrents et violents, et il faudra que nous – collectivité Eau du bassin rennais – puissions nous adapter, anticiper ces épisodes », a indiqué Ludovic Brossard, vice-président d'Eau du bassin rennais, chargé de l'adaptation au changement climatique, lors du Carrefour des gestions locales de l'eau, à Rennes. La Bretagne a en effet été confrontée l'été dernier à de nombreux cours d'eau à sec. Une situation difficile pour ce territoire qui compte sur ses rivières et barrages pour les trois quarts de son alimentation en eau potable, car ne disposant que de peu de nappes souterraines. Et cette situation pourrait devenir la norme des prochaines années : l'Observatoire des sciences de l'univers de Rennes (Osur) a ainsi modélisé l'évolution des ressources en fonction de différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre. Les résultats montrent que d'une manière générale les périodes de déficit en eau devraient s'accentuer avec une fréquence accrue d'années de sécheresse consécutives.
Pour accompagner ces évolutions, la collectivité Eau du bassin rennais a développé plusieurs outils, dont le programme Ecodo qui vise la réduction les fuites dans le réseau et une sensibilisation aux économies d'eau pour l'ensemble des usagers. Mais la sécurisation de l'alimentation passe également par l'amélioration de la qualité de la ressource : certains captages ont en effet dû être abandonnés en raison de leur contamination aux pesticides ou aux nitrates.
La collectivité aide également les agriculteurs à travers le label Terres de sources à réduire leur utilisation de produits phytosanitaires.
Détails de ces réflexions en vidéo avec Ludovic Brossard, vice-président chargé de l'adaptation au changement climatique d'Eau du bassin rennais, rencontré à l'occasion du salon CGLE 2023.
Connu / TG le 01/03/23 à 05:33
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Les 15 jours consacrés à l'Assemblée Nationale aux mesures sur les retraites ont été marqués par la stratégie des députés insoumis. Nous avons assisté pour la première fois depuis longtemps à une sorte de dérèglement méthodique de tous les rituels parlementaires pour faire entrer enfin dans cette enceinte la politique à l'état pur, la vraie, la politique non domestiquée par des formes fictives.
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L’idée de débat et d’échange parlementaire est un mythe. Toute personne qui a déjà regardé des séances de l’Assemblée nationale sait qu’aucun argument, même le plus rationnel, ne fait jamais changer le moindre vote ... des prises de parole qui se déroulent dans l'indifférence générale
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La stratégie de la montée en tension a permis de relayer dans l'assemblée la colère qui s'exprime dans la rue. Elle a permis aussi d'empêcher les macronistes de voter tranquillement, avec bonne conscience, ces mesures de régression sociale et d'exercer, assis sur leur siège rouge, une extrême violence sur la vie des autres, avant de rentrer chez eux en ayant le sentiment du devoir accompli et d'avoir été de bons parlementaires. Etre une opposition non violente (discursivement), domestiquée, c'est faire le jeu de la majorité et lui être loyal. C'est lui permettre de se dire : j'ai débattu, j'ai écouté, j'ai voté, tout va bien. Faire exploser ce rituel, faire bouillir l'assemblée, en faire un lieu de tension, les bousculer, c'est rappeler à chaque député de la majorité la violence que représente le fait de voter ces Lois pour celles et ceux qui vont voir les conditions de leur vie et de leur mort s'aggraver. C'est leur retirer la bonne conscience (et c'est déjà quelque chose). Et c'est aussi accroître le rejet à leur encontre qui sera susceptible, dans le futur, d'être la base d'un mouvement de conquête de l'appareil d'Etat.
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Les macronistes voulaient contrôler le temps politique. Les insoumis ont subverti ce dispositif, ils se sont appropriés le temps - et c'est une conquête décisive.
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moment de véridiction. Il y a eu des polémiques sur Thomas Portes posant avec un ballon sur lequel était collé un masque du ministre du travail ou Aurélien Saintoul le traitant d'«assassin» et d'«imposteur».. Si certains se sont empressés de dénoncer cela comme des "excès", il faut au contraire les voir comme les pièces essentielles d'une opération stratégique visant à mettre en question la déréalisation qu'opèrent les rituels politiques et à rappeler la vérité de ce qui se joue sur la scène dite politique. Il n'est pas indifférent que Thomas Portes soit cheminot et que la présidente de l'assemblée nationale qui l'a exclu possède 1,5 million d’euros d’actions chez l’Oréal, 40 000 euros d’actions émanant de plusieurs multinationales (LVMH, Kering, Axa, Total, BNP Paribas…) C'est comme si la lutte des classes avait fait irruption de manière quasi-parfaite au sein de l'assemblée
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si le 7 mars est une réussite, ce sera en grande partie grâce aux députés insoumis.
À contre-courant, c'est l'émission de reportage des initiatives locales.
Clés : Démocratie ; Écologie ; Économie
82, C'est le nombre de monnaies locales en circulation actuellement en France. Impulsées par des collectifs citoyens dans le but de relocaliser la production, tout en favorisant une consommation raisonnée, leur usage suscite l'enthousiasme. Mais quel est leur véritable impact ? Notre journaliste Marine Manastireanu est allée à la rencontre de celles et ceux qui les font vivre.
Depuis une dizaine d’années en France, des collectifs citoyens ont créé leur propre monnaie, les monnaies locales complémentaires et citoyennes. La Roue en Provence, l’Eusko au Pays Basque, ou encore le Cairn à Grenoble, il y en a 82 en France. Mais ont-elles véritablement un impact ? Comment fonctionnent-elles et à quoi servent-elles réellement ?
Dans le bassin lyonnais, la Gonette existe depuis plus de cinq ans, avec 1000 utilisateurs et environ 250 000 gonettes en circulation, avec un euro égal une gonette. Un réseau restreint, mais qui tend peu à peu à se développer, reposant sur un constat simple : le besoin urgent de relocaliser la production, tout en favorisant une consommation raisonnée et résiliente.
"En moyenne, 90% des transactions monétaires se font dans les sphères financières spéculatives, cela cause des manques pour financer des projets viables sur le territoire bénéfiques pour la planète et pour l'humain.", explique Charlotte Bazire, salariée de l'association la Gonette.
Et pour garder la richesse sur le territoire, il faut un circuit vertueux : le but étant que la monnaie locale ne soit pas reconvertie en euros et qu’elle circule, du consommateur, à l’épicerie, en passant par l’agriculteur qui est lui-même consommateur. Un enjeu de taille si le réseau n’est pas assez développé.
Des contraintes aussi de double caisse pour les commerçants, et de différents billets dans le porte-monnaie pour les utilisateurs, ou un compte gonette numérique sur le téléphone, un effort minime d’après Johan. Aujourd’hui il va collecter les biodéchets dans un restaurant qui paye le service en Gonette, et qui sera donc lui-même payé en monnaie locale pour une partie de son salaire.
"Clairement ça ne va pas contrer l'évasion fiscale pour l'instant, mais si on peut arriver à montrer petit à petit l'intérêt de garder une monnaie sur un territoire, pour éviter cette évasion fiscale, peut-être que de plus en plus de personnes vont l'utiliser. Et donc la monnaie ne va pas se retrouver dans de grandes banques, qui financent des projets qui sont contraires à l'écologie et au respect du vivant.", explique Johan.
Mais où vont les euros échangés en Gonette ? Comme la plupart des fonds de réserve des monnaies locales, celui de la Gonette va à la Nef, une banque dite éthique qui finance des projets comme celui de Gaëlle, fondatrice d'une petite épicerie bio de produits locaux principalement. "C'est une banque qui publie chaque année la liste des financements qui ont été accordés, allant vers des projets écologiques, sociaux ou culturels".
Une banque autonome et transparente dans les financements qu’elles octroient, mais tributaire des banques auxquelles elle est adossée concernant sa garantie bancaire, un agrément propre qu’elle ne peut avoir depuis la loi bancaire de 1984.
Pour Marie Fare, docteure en économie et spécialiste des monnaies locales, la limite se pose quant au manque de traçabilité géographique des projets.
Mais l’efficacité économique des monnaies locales n’est pas le seul enjeu de taille. La question de l’impact social est aussi souvent questionnée. Des monnaies locales qui sont souvent considérées comme bobo tant elles englobent généralement des commerces de produits bio et locaux, donc chers. L’adhésion des collectivités au sein du réseau semble alors un levier important.
"On pourrait imaginer une bonification via les collectivités, par exemple venir échanger 10 euros contre 12 gonettes, pour chaque adhérent, ou alors pour des personnes plus en difficulté, via un quotient familial par exemple", explique Julien, citoyen bénévole à la Gonette.
Une démocratisation de la monnaie locale, qui a vocation à s’étendre aujourd’hui aux factures d’eau à Lyon. Une grande première, mais qui a fait débat pendant plus d’un an, car qui dit eau, dit Véolia, dit grand groupe du CAC40.
Pour Marie Fare, il y a toujours une tension entre mettre des critères trop stricts qui vont limiter fortement le nombre d'adhérents, ou trop larges qui laisseraient supposer que tout le monde peut faire partie du réseau.
Mais avec la demande de Véolia Eau du Grand Lyon d’adhérer à la Gonette, redéfinir une charte opposable claire est devenue une priorité, un exercice de démocratie représentative qui permet de définir ce que les citoyens attendent d’une monnaie et de rendre visible la possibilité de s’approprier des enjeux économiques à ne pas laisser aux seuls représentants politiques nationaux et européens.
Connu / https://twitter.com/LeMediaTV/status/1417892939586490374
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Ndlr : semble positif. Vérifier ACT
LE VOTE À LA MAJORITÉ — CONSIDÉRÉ PAR CERTAINS COMME ÉTANT LE PARANGON DU VOTE DÉMOCRATIQUE —, POSE UN CERTAIN NOMBRE DE PROBLÈMES DANS LES PETITES ORGANISATIONS COMME LES ASSOCIATIONS, LES ONG, LES ENTREPRISES, ETC.
POUR RÉSOUDRE LES TENSIONS ET CONFLITS QUE CELA GÉNÈRE, ON A VU SE DÉVELOPPER DES TECHNIQUES FAVORISANT UNE MEILLEURE « GOUVERNANCE 1 » (SOCIOCRATIE, DÉMOCRATIE PROFONDE...) OU ENCOURAGEANT L’ÉMERGENCE D’« INTELLIGENCE COLLECTIVE » (FORUM OUVERT, WORLD CAFÉ...). LEUR EFFICACITÉ EST REMARQUABLE CAR ELLES MISENT SUR LA COOPÉRATION, ELLES VOIENT LE GROUPE COMME UN ORGANISME VIVANT ET N’HÉSITENT PAS À PLONGER DANS L’INCONSCIENT DU GROUPE. SUR QUELS PRINCIPES S’APPUIENT-ELLES ?
PEUT-ON RÉELLEMENT AMÉLIORER LE VOTE DIT « DÉMOCRATIQUE » ?
...
les groupes tatônnent, ils sont maladroits, expérimentent, bricolent, cherchent des méthodes et des solutions. Comme l’analyse David Vercauteren dans son livre Micropolitique des groupes, ce qui manque aux groupes, ce sont finalement des savoirs pratiques
...
décisions prises à la règle de la majorité (et abusivement dites « démocratiques 5 »)
...
certains peuples premiers avaient développé d’autres règles, très simples, pour que les collectifs soient créatifs et restent en bonne santé, comme le fait de se placer en cercle ou de pratiquer le tour de parole 7.
...
anthropologues ... Faire émerger l’intelligence collective ... « l’avantage de tendre à une décision à l’unanimité, c’est que dans toutes ces objections, dans ces “non” ou ces “oui, mais”, il y a une perspective nouvelle qui n’a pas encore été prise en compte par le groupe et qui apporte un supplément de sagesse ». ... « principe d’équivalence permet à une intelligence collective, qui est là, latente, de s’exprimer, d’émerger. Il y a une sorte d’alchimie qui apparaît soudain » ... Le groupe co-créé : le tout est plus que la somme des parties. ... La compétition renforce l’ego ... confiance ... le groupe se sent en sécurité.
...
Plonger dans « l’inconscient du groupe »
... macropolitique 11 d’un groupe ... Or, un groupe est toujours traversé de forces invisibles, de non-dits, d’un langage non-verbal, d’interprétations, d’émotions et de trajets personnels qui se croisent. C’est ce que l’on appelle son « inconscient ». L’invitation de David Vercauteren à s’attarder sur cette micropolitique est une invitation à partir à la recherche des comportements, du ton, du choix des mots, des attitudes corporelles et de l’ambiance pour décrypter les secrets de ces fameuses forces internes qui déplacent des montagnes ou brisent des groupes. Une sorte de « tectonique des groupes ». En permaculture, on appelle cela « les structures invisibles 12 ».
L’écologie des groupes
... manière plus organique de fonctionner ... près de 90 % de la communication se transmet par le non-verbal... être vigilant sur les risques ... les conflits sont indispensables à la vie ... font partie intégrante de l’humain 15 ... les techniques collaboratives ne sont pas là pou les comprendre et apprendre à vivre avec ... risque totalitaire ... ne pas considérer ces méthodes comme naturellement anti-hiérarchiques ou « écologiques ».
De plus, ces techniques collaboratives ne se mêlent pas de la finalité (de la « raison d’être ») des entreprises ou des groupes. Soigner le comment ne fait pas automatiquement changer le pourquoi.
...
applicables à grande échelle ? ... essayer ...
Ndlr : confirme mes propres observations : sur la prise en compte des risques, sur le "pourquoi". Valoriser ACT
À l’air libre - 78 commentaires
Dans « À l’air libre » jeudi, la professeure de droit Stéphanie Hennette-Vauchez décrypte le projet de loi présenté la veille.
Au sommaire :
➡️La promesse de la ministre du logement Emmanuelle Wargon de reloger tous les migrants évacués de la place de la République : a-t-elle été tenue ? Réponse avec Célia Mebroukine qui a enquêté. NON
➡️Le projet de loi visant à conforter les principes de la République a été présenté hier. En filigrane, la laïcité à la française (lire ici notre article sur le texte de loi https://www.mediapart.fr/journal/france/091220/separatisme-le-gouvernement-detricote-les-grandes-lois-de-notre-republique). On l’analyse avec la professeure de droit Stéphanie Hennette-Vauchez.
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Dans ce 121e numéro de la Revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon explique en quelques mots la stratégie déployée par la France insoumise sur les questions de sécurité et renvoie au colloque sur le sujet organisé par le député Ugo Bernalicis.
Le président du groupe « La France insoumise » à l'Assemblée nationale parle ensuite de l'évolution préoccupante de l'épidémie de coronavirus et des fermetures de classes et d'écoles qui se multiplient au fur et à mesure que des cas de contamination sont constatés.
Jean-Luc Mélenchon parle ensuite de la question de l'eau en Guadeloupe, et des coupures insupportables pour la population. Il lit les témoignages de plusieurs personnes qui parlent de ce que représente cette situation au quotidien et explique qu'on la retrouve dans d'autres départements d'Outre-Mer. Il parle également du changement climatique qui se constate dans différentes actualités, à commencer par les nombreux incendies dans le monde, notamment en Californie et en Argentine.
Enfin, le député insoumis revient sur les tensions en Méditerranée autour de Chypre entre la Grèce et la Turquie pour la question de l'exploitation des hydrocarbures et des pipelines. Il appelle, comme il l'a déjà fait dans le passé, à un moratoire sur les forages en Méditerranée.
SOMMAIRE
00:19 : Sécurité : retour à la raison
02:30 : Covid-19 : écoles et classes fermées, décrochage scolaire
09:07 : Problèmes d'eau en Guadeloupe et dans les Outre-Mer
15:26 : La sécheresse en hexagone, les incendies dans le monde
16:25 : La planification écologique
23:49 : Éloge de la grève
24:26 : Tensions en Méditerranée
LES LIENS
- Colloque de LFI sur la sécurité : https://youtu.be/Yiv5Oi3vKNs
- Conclusion de Jean-Luc Mélenchon au colloque sur la sécurité : https://www.youtube.com/watch?v=t7IUT-zmqWs
- En Guadeloupe, de nombreuses écoles contraintes de fermer à cause de coupures d’eau et du Covid-19 : https://www.lemonde.fr/education/article/2020/09/09/en-guadeloupe-de-nombreuses-ecoles-contraintes-de-fermer-a-cause-de-coupures-d-eau-et-du-covid-19_6051545_1473685.html
- La déforestation de l’Amazonie s’accélère et pourrait la conduire à « un point de non-retour » : https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/11/la-foret-amazonienne-s-approche-d-un-point-de-non-retour_6051887_3244.html
- Les forêts et zones humides dArgentine ravagés par de graves incendies : https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/09/12/les-forets-et-zones-humides-d-argentine-ravagees-par-de-graves-incendies_6051931_3244.html
- Pourquoi la Grèce et la Turquie s’affrontent en Méditerranée orientale : https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/14/pourquoi-la-grece-et-la-turquie-s-affrontent-en-mediterranee-orientale_6052162_3210.html
896 commentaires
[Résumé] Éolien, photovoltaïque et réseau électrique.
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Dans cette vidéo, je regarde quelles sont les contraintes que la physique de l'électricité et du réseau électrique impose aux différents modes de production et en particulier aux moyens intermittents comme l'éolien ou le photovoltaïque. La variabilité subie de ces moyens de production rend leur intégration dans le réseau électrique difficile parce que, sur le réseau, il faut toujours que production et consommation électrique soient en équilibre. J'explique donc quelles sont les techniques qu'on peut utiliser pour intégrer plus de moyens intermittents et quels sont les limites de cette intégration.
Merci à @monsieur bidouille, une chaîne que je vous recommande fortement et notamment cette vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=mhZU6RWlyo0
Sources détaillées et informations complémentaires ici: https://www.lereveilleur.com/eolien%2C-photovoltaique-et-reseau-electrique/
Le texte est disponible ici:
hhttps://docs.google.com/document/d/18ORWu3hX2WyKr0pHfNU801_zL7hJiG1DAYdEm9uOu50/edit%3Fusp%3Dsharing
Merci à Nicolas Goldberg que vous pouvez suivre ici: https://twitter.com/GoldbergNic pour bénéficier de son expertise.
Merci à Emile Fulcheri (https://twitter.com/EmileFulcheri) qui a longuement échangé avec moi.
Merci à Thomas Auriel (https://twitter.com/Thomas_Auriel) qui m'a aidé à m'en sortir avec les données et produit l'excellent https://twitter.com/botelectricity.
Merci également à V. Mouy, N. Robin, F. Benoit et S. Lorant et surtout à Aurélien D., mon relecteur le plus fidèle et le plus efficace.
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98 commentaires dont
"
Le Réveilleur il y a 5 mois
La partie 1 est ici: https://youtu.be/m5zl8NWMfWE i à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?2IRGrQ
et la partie 2 est là: https://youtu.be/uXrhrIw-mwk i à https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?UDr5kw
"
Résumé/Transcription partielle :
...
intermittent, fatal et peu prévisible :
"peu prévisible" me semble discutable car les prévisions météos s'améliorent sans cesse et peuvent donc prévoir les vents et l'ensoleillement de mieux en mieux. D'ailleurs il le dit vers 21 mn
interconnexion des réseaux en europe
Couplage sectoriel
- hydrogène renouvelable
- batteries de véhicules
- piloter la consommation (effacement) notamment par réseaux intelligents, inertie thermique des bâtiments,
Autres moyens de production biomasse, solaire thermique à concentration,
Renforcement du réseau électrique
Inertie du réseau électrique
- énergie cinétique des alternateurs
- volants d'inertie
- électronique de puissance
Maintien de la tension sur le réseau (régulation)
- plus de ligne transfrontalières
Écrêtement
etc
Voir electricityMap.org
Beaucoup de questions et quelques perspectives par temps de coronavirus
Il n’est sans doute pas faux de dire que le Covid-19 est une maladie du Capitalocène et qu’il nous fait entrer de plain-pied dans le XXIe siècle. Pour la première fois sans doute, il nous fait éprouver de façon tangible la véritable ampleur des catastrophes globales des temps à venir [1].
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survient une nouvelle rupture. A partir des années 1980 et plus encore depuis le début du XXIe siècle, on constate un emballement du rythme des nouvelles zoonoses : VIH, grippe aviaire H5N1, qui refait surface périodiquement depuis 1997 et notamment en 2006, SARS en 2003, grippe porcine en 2009, MERS en 2012, Ebola en 2014, jusqu’au Covid-19 (la liste n’est pas exhaustive). Cette fois, les causalités anthropiques jouent un rôle décisif. Un premier facteur tient à l’essor, amorcé dans les années 1960, de l’élevage industriel, en particulier en ce qui concerne le porc et le poulet, les deux chairs les plus consommées à l’échelle mondiale (au point que les os de poulets sont, avec le plastique et les radiations nucléaires, l’un des trois marqueurs géologiques les plus sûrs de l’Anthropocène).
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second facteur, c’est l’expansion de l’urbanisation et notamment l’essor des grandes métropoles. Combinée à d’autres causes de déforestation et d’artificialisation des milieux naturels, elle conduit les chasseurs en quête d’animaux sauvages à s’aventurer dans des zones jusque-là largement préservées de l’intervention humaine ; mais surtout, en réduisant les habitats des animaux sauvages, elle les contraint à se rapprocher des zones occupées par les humains. Il en résulte une multiplication des sauts d’espèce. C’est le cas du VIH, virus provenant de singes se déplaçant en raison de la déforestation, et c’est aussi le cas d’Ebola, virus provenant de chauves-souris chassées des forêts d’Afrique occidentale et centrale. Ce sont donc bien des transformations induites par l’expansion démesurée de l’économie mondiale, avec ses logiques de marchandisation et son absence manifeste d’attention aux équilibres du vivant, qui favorisent la multiplication actuelle des zoonoses.
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Qu’en est-il dans le cas du SARS-CoV-2 ? Il est trop tôt pour le dire, car on ne dispose d’aucune certitude en ce qui concerne la chaîne initiale de transmission du virus. La thèse généralement admise met en cause le marché de Wuhan, le rôle de la chauve-souris (d’autant plus vraisemblable que cette espèce est un formidable réservoir viral) et peut-être d’autres animaux sauvages qui y étaient vendus. Mais ces données ne sont peut-être pas aussi assurée qu’il y paraît. Le marché de Wuhan pourrait avoir été le lieu à partir duquel l’épidémie s’est propagé, mais pas forcément son premier point d’apparition. Au vu des enjeux politiques et géopolitiques de la question, et compte tenu du verrouillage de l’information par les autorités chinoises, il se pourrait qu’on ne dispose jamais de données fiables à ce sujet. On peut simplement suggérer que, dans ce cas, il n’y a pas nécessairement de lien entre la diffusion du SARS-CoV-2 et l’essor de l’élevage industriel (sauf si le virus est passé par l’intermédiaire d’animaux d’élevage). Il n’est pas sûr non plus qu’un lien avec l’expansion urbaine puisse être établi (encore que Wuhan est une métropole de 12 millions d’habitants). En revanche, un troisième facteur est ici décisif : c’est l’intensification des flux mondiaux associés à la production des biens et à la circulation des personnes. A l’évidence, le coronavirus ne se serait pas diffusé comme il l’a fait si Wuhan n’était devenue l’une des capitales mondiales de l’industrie automobile. La causalité est en fait double : elle tient à l’essor de la Chine, devenue deuxième puissance économique mondiale (16% du PIB mondial, contre seulement 4% en 2003), mais aussi à l’expansion démesurée du trafic aérien (le nombre de passagers a doublé en quinze ans). De fait, la diffusion du coronavirus correspond très exactement à la carte de densité du trafic aérien mondial
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Ce sont bien les zones les plus interconnectées et les plus « centrales » du capitalisme globalisé qui ont été d’abord touchées.
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une maladie comme le paludisme touche 200 millions de personnes et fait environ 400 000 victimes chaque année, sans provoquer beaucoup d’émois.
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il existe bien d’autres causes de mortalité provoquées par le productivisme capitaliste, qui sont loin de susciter une mobilisation aussi générale que l’actuelle pandémie. On pense à l’effondrement de la biodiversité (combien d’espèces disparues ou décimées ?) ou encore à l’holocauste d’un milliard d’animaux dans les méga-incendies australiens, en 2019. Et même en s’en tenant à la mortalité humaine, la liste est longue et douloureuse : multiplication des cancers liés à l’usage des pesticides ou d’autres substances toxiques ; troubles causés par les perturbateurs endocriniens ; le syndrome métabolique (surpoids, diabète et hypertension) associé à l’alimentation industrialisée et au mode de vie moderne, et affectant désormais un tiers de l’humanité (c’est d’ailleurs la principale co-morbidité entraînant le décès d’un nombre considérable de malades atteints du Covid-19) ; résistance bactérienne liée à la surconsommation d’antibiotiques (dont on estime qu’elle provoque 30 000 morts chaque année en Europe) ; ou encore les morts prématurées provoquées par la pollution atmosphérique (9 millions par an, pour les seules particules fines), etc.
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conditions systémiques du Capitalocène : le rythme accéléré d’apparition de nouvelles zoonoses (presque une tous les deux ans, désormais), ce qui veut dire que les barrières d’espèces sont de plus en plus ténues ; le fait qu’un bon nombre de ces zoonoses impliquent des espèces sauvages, ce qui était rarement le cas dans le passé (et ce qui signale les effets d’une destruction sans limite des milieux naturels autrefois préservés) ; enfin, la diffusion généralisée et extrêmement rapide de la pandémie, ce qui fait du Covid-19 la première pandémie véritablement globale du monde globalisé. Cela conduit aussi à affirmer que, quelle que soit la mortalité plus ou moins élevée qu’il aura in fine provoqué, le Covid-19 ne sera pas la dernière des grandes pandémies du XXIe siècle, ni sans doute la plus ravageuse
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puissance de destruction plus ample encore : celle d’un capitalisme pathogène, à la fois écocide et humanicide. Aucune civilisation n’avait jusque-là produit autant de facteurs de multiplication et de généralisation de maladies graves, en même temps que de destruction des milieux vivants. Moyennant ces précisions, on peut bien affirmer que le SARS-CoV-2 est, avec de nombreuses autres causes de mortalité et de destruction, une maladie du Capitalocène. Et si l’on peut dire que le XXIe siècle commence en 2020, c’est parce que le Covid-19 nous fait éprouver, pour la première fois à une échelle aussi globale et avec une brutalité aussi soudaine, ce que seront les catastrophes propres à une époque marquée par la venue à échéance des lourdes factures du Capitalocène. Enfin, dire que le SARS-CoV-2 est une maladie du Capitalocène, c’est aussi, sans minimiser sa dangerosité spécifique, pointer un agent pathogène bien plus meurtrier encore et dont il dépend des humains que nous sommes de débarrasser la planète : le capitalisme lui-même.
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caractère hautement inégalitaire du confinement. ... l’inégalité est double, face à la maladie et face aux conditions de confinement. Bien des dualités ont été amplement décrites et dénoncées [12] ... Les inégalités raciales recoupent et renforcent bien souvent les clivages sociaux ... flagrante surreprésentation des afro-descendants parmi les victimes du Covid-19 aux États-Unis (70% des décès dans de nombreux états où ils ne représentent qu’un tiers de la population). La surexposition des femmes à la maladie a aussi été soulignée, même si les formes graves et la mortalité touchent, au final, davantage les hommes ... En Afrique, le Covid-19 est aussi apparu comme une maladie des élites, car ce sont bel et bien les membres de celles-ci, habitués aux voyages en avion et intégrés à la jet set transnationalisée, qui ont été les premiers touchés. ... Cela contraste fortement avec Ebola, une maladie venant des zones rurales ... cette pandémie frappe d’abord à la tête. En cela, elle est bien une maladie de la globalisation
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le fonctionnement déficient de rouages locaux de l’État chinois [20] et la corruption généralisée qui l’affecte, tout autant que la volonté de maintenir à tout prix la vie du Parti ont causé une diffusion de l’épidémie qui aurait pu être réduite de 95% si trois précieuses semaines n’avaient pas été perdues.
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Hong Kong et la Corée du Sud, semblent être parvenus à mettre en œuvre des mesures de contention précoce et d’atténuation, qui ont permis, du moins dans un premier temps, de contrôler l’épidémie sans bloquer radicalement l’économie. Mais il existe un ensemble de conditions bien particulières qui rendaient cette réponse possible : des caractéristiques géographiques spécifiques, avec des territoires de faible extension et en situation d’insularité ou de quasi-insularité ; une préparation rigoureuse, notamment du fait de l’expérience du SARS de 2003, ce qui a permis d’agir à un stade très précoce de l’épidémie ; des moyens matériels importants permettant notamment le port généralisé du masque, une très grande capacité de test ou encore une pratique massive de la désinfection urbaine (à Séoul, les métros sont entièrement désinfectés après chaque voyage) ; un système de santé performant (7 lits de soins intensifs pour 1 000 personnes, soit un peu plus qu’en Allemagne et plus du double de la France) ; mais aussi l’emploi immédiat de techniques de contrôle de la population (traçage des malades et de leurs contacts par application numérique) [21]. Ainsi, alliant puissance économique et efficience étatique, la Corée du Sud est citée en exemple pour avoir réussi à « aplatir » la courbe de l’épidémie sans trop affecter la machine productive.
c) Les hyperlibéraux darwinistes et les populistes illuminés ont longtemps refusé de sacrifier l’économie aux exigences sanitaires. ... le coût humain de l’inaction sanitaire allait dépasser ce qui était socialement supportable ... tout comme Trump qui, sans prendre toutes les décisions attendues du chef de l’exécutif fédéral, a fini par accepter les mesures sanitaires préconisées par ses conseillers, Bolsonaro a perdu la partie. Il s’est mis à dos tous les gouverneurs et a même vu fondre le soutien de l’armée, comme en témoigne l’épisode assez ubuesque au cours duquel les généraux de son cabinet l’ont empêché de limoger son ministre de la santé, manifestant ainsi qu’il avait perdu la main sur les décisions gouvernementales [22]. Ainsi, les adeptes les plus cyniques d’une économie pure, ne craignant pas d’avouer leur complète indifférence à la vie humaine, ont fini par manger leur chapeau et ont dû se rallier à la tendance globale au confinement général. ... président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador. Considéré par certains comme un héraut de la gauche progressiste, il n’en a pas moins égalé Trump et Bolsonaro par sa façon de mépriser les consignes de prévention, de continuer à faire des meetings, d’embrasser ses admirateurs et de repousser ostensiblement le gel hydroalcoolique tendu à ses ministres. ... parfaite incarnation du « développementisme », qui en est la version progressiste. ... Au total, les cas de Lopez Obrador, Trump et Bolsonaro, montrent combien le fanatisme de l’économie (dans ses diverses variantes) et le fanatisme de la religion se rejoignent et s’entremêlent à merveille. L’hypothèse benjaminienne du capitalisme comme religion n’a jamais paru aussi avérée [24].
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Il y a dans l’impréparation et le déficit d’anticipation un trait éminemment présentiste qui, notamment en France, a atteint des dimensions criminelles, mais il y a aussi, tout simplement, une forme de déni, lié à la volonté de croire qu’on pourra éviter de prendre des mesures portant atteinte à la bonne marche de l’économie. En France, le revirement est intervenu entre le 12 et le 16 mars, soit entre les deux interventions d’Emmanuel Macron, la seconde annonçant le confinement général du pays [25]. On dit volontiers que les projections de l’Imperial College auraient, là aussi, joué un rôle déterminant : l’ampleur de la mortalité prévisible élève soudainement le coût politique de l’inaction ou du déficit de l’action publique ; la primauté du souci économique n’est plus tenable. ... C’est ici que la responsabilité des politiques de santé passées est considérable ... pas de masques, pas de test, pas assez de lits, pas de culture de la prévention. ... l’Allemagne, dont, curieusement, on parle fort peu. Organisation efficace, moyens matériels importants et qualité du système hospitalier (deux fois plus de lits par habitant qu’en France) explique sans doute un niveau de mortalité plus faible, alors même que les mesures de confinement y sont plus souples (comme c’est aussi le cas en Suède). Le statut d’exception de la puissance dominante en Europe expliquerait-il la possibilité d’une voie en quelque sorte intermédiaire entre celle de ses voisins et celle de la Corée du Sud ?
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trois pôles principaux : le minimalisme sanitaire libéral-darwiniste ; l’atténuation mise en place par des États bien préparés et dotés de puissants moyens matériels et techniques ; les mesures de confinement généralisé, mises en œuvre de façon plus ou moins autoritaire. ... confinement, qui concerne désormais plus de 4 milliards de personnes dans le monde.
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Voilà donc bien le plus incroyable. ... Ils ont fait l’impensable et mis l’économie mondiale presque à l’arrêt, entraînant ainsi une récession – et bientôt une crise économique – bien plus considérable que celle de 2008 et qui impose déjà, aux dires du FMI lui-même, la comparaison avec 1929.
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« sauver des vies » vaut moins en soi que parce que c’est une nécessité pour l’économie elle-même.
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les zapatistes du Chiapas ont surpris par la précocité et la clarté de leur réaction. Dans son communiqué du 16 mars, l’EZLN déclare l’alerte rouge dans les territoires rebelles, recommande aux conseils de bon gouvernement et aux communes autonomes de fermer les caracoles (centres régionaux) et invite les peuples du monde à prendre la mesure de la gravité de la maladie et à adopter « des mesures sanitaires exceptionnelles », sans pour autant abandonner les luttes en cours [29]. Cette annonce est d’autant plus remarquable que les autorités de l’État fédéral n’étaient pas alors les seules voix à minimiser le danger de l’épidémie ... les responsables de la santé autonome zapatiste ont partagé les informations disponibles concernant les symptômes de la maladie et ses modes de contagion ; et ils ont recommandé des mesures de prévention et de contention, telles que la suspension des réunions ou la mise en quarantaine des personnes revenant d’autres régions. Mais c’est aux communautés elles-mêmes qu’il est revenu de prendre les décisions qu’elles considéraient pertinentes, en fonction de la situation particulière de chaque lieu.
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La pandémie provoquée par le SARS-CoV-2 est venue ouvrir une faille entre l’exigence sanitaire de protection des populations et la poursuite du fonctionnement de la machinerie économique. La voie permettant de concilier avec le moins de heurts possibles ces deux préoccupations s’est avérée inaccessible à la plupart des pays, par manque de préparation et de moyens matériels – présentisme, néolibéralisme et asymétries planétaires conjuguant ici leurs effets. La voie cynique d’un sacrifice affiché des vies humaines au dieu Économie a fini par apparaître politiquement intenable. Les mesures drastiques d’endiguement et de confinement qui ont donc dû être prises ont mis à l’arrêt une part considérable de l’économie mondiale. Même si la nouvelle version de l’idéologie dominante globalisée s’emploie à affirmer qu’il n’y a pas de contradiction entre mesures sanitaires et souci de l’économie – la lutte contre la pandémie étant la condition du retour à la bonne marche de la seconde – , il est patent que les politiques adoptées mondialement sont allées, à court terme, à l’encontre des impératifs strictement économiques, au point d’amorcer la plus grave crise économique depuis presque un siècle.
Dans ce contexte, il est évident que les États cherchent à tirer tout le parti possible d’une situation d’urgence sanitaire imposant un contrôle strict des populations : renforcement de l’emprise policière (voire militaire), perfectionnement des techniques de surveillance et de contrôle, notamment à travers le traçage numérique des contacts, mesures d’exception tendant à se pérenniser, dérogations au droit du travail, généralisation du télé-travail et du télé-enseignement, isolement permettant de briser les solidarités et les mobilisations collectives émergentes, etc. La « stratégie du choc », chère à Naomi Klein et consistant à justifier l’imposition de mesures impopulaires par la nécessité de répondre à la gravité de la crise en cours [30], est plus que jamais à l’œuvre
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plutôt que de considérer uniquement les mesures de confinement comme l’expression abstraite du caractère autoritaire de l’État, comme la quintessence du contrôle biopolitique des populations ou comme la simple perpétuation de la toute-puissance de l’économie (toutes analyses qui sont au demeurant sans doute nécessaires), il serait peut-être bon d’admettre que les mesures drastiques de contention de la pandémie sont, pour les dominants eux-mêmes, lourdes de tensions et de contradictions – comme le sont aussi les enjeux du déconfinement. Malgré le caractère écrasant des formes de domination et leur tendance à se renforcer sans cesse, il ne faudrait pas oublier que les gouvernants et les élites mondiales agissent sous la menace constante d’un niveau de discrédit, de perte de confiance, d’insatisfaction et de colère qui a conduit, au cours des deux dernières années, à des soulèvements populaires d’une ampleur tout à fait inattendue – tendances dont il y a tout lieu de penser qu’elles ne peuvent que s’accentuer à la faveur de la crise du coronavirus.
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les forces systémiques qui ont conduit le système-monde globalisé au point où il en est n’ont pas magiquement disparues, par la seule vertu d’un virus vengeur . Elles sont toujours à l’œuvre et à la manœuvre – et toujours dominantes. Il est donc plus que probable qu’elles imposent, dès que les conditions sanitaires le permettront, un retour au business as usual – si possible plus sécurisé encore qu’auparavant. ... la tendance à la reprise du cours ordinaire de l’économie devrait l’emporter, en jouant de la nécessité de la récupération et peut-être aussi d’un consumérisme de rattrapage. ... relégueront au second plan les enjeux climatiques et écologiques ... Cependant Deux points d'inflexion semblent presque faire l’unanimité : - la nécessaire relocalisation de certaines productions vitales ; - une revalorisation des services publics, voire un retour de l’État-Providence. ... (néo-)libéralisme autoritaire [34]. ... Trois dimensions se rejoignent ici : une perte de crédibilité des gouvernants et une insatisfaction croissante à l’égard d’une démocratie représentative à bout de souffle (les causes profondes de ces processus étant très directement liées à la subordination structurelle des États vis-à-vis des forces de l’économie transnationalisée) ; un degré d’accentuation des inégalités sociales qui les rend désormais de plus en plus inacceptables ; et, enfin, la conscience devenue aiguë, surtout parmi les plus jeunes générations, des dégâts écologiques induits par le productivisme capitaliste. ... condamnation sans appel des politiques néolibérales appliquées au secteur de la santé, dès lors qu’elles sont la cause directe d’un manque de moyens et d’une impréparation dont la dimension criminelle est apparue aux yeux de tous. A l’inverse, s’est fait jour un immense besoin de services publics, afin de répondre aux exigences de soin, de solidarité et de protection des plus vulnérables. Par ailleurs, les niveaux d’inégalités engendrés par des décennies de néolibéralisme sont apparus avec plus de violence encore au prisme des situations créées par la crise sanitaire ... classes populaires contraintes à travailler pour des salaires devenus doublement indécents, au regard des risques encourus et des morts au champ du labeur, mais aussi du caractère de haute nécessité soudainement reconnue à des tâches jadis méprisées ou mal considérées. En outre, il n’est pas exclu que l’urgence absolue de la crise sanitaire donne plus de consistance sensible à la menace du réchauffement climatique, cette « urgence lente » mais plus redoutable encore que le Covid-19.
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La colère, pour l’heure contenue, déborde déjà. Colère face au caractère criminel de l’action des gouvernants qui ont soumis l’hôpital public à des cures d’austérité répétées et sont restés sourds aux revendications insistantes des soignants. Colère suscitée par l’impréparation face au risque épidémique ... Les motifs de colère noire ne manquent pas. Certains médecins en appellent à « l’insurrection générale de tous les professionnels de santé » [36]. D’autres entreprennent de traduire en justice les membres du gouvernement. Les actions à venir sont légions. Sous la contention du confinement, gronde une déferlante de colère. Une colère qui n’a rien d’aveugle et qui, au contraire, s’emploie à dévoiler ce que les gouvernants tentent de masquer. Une juste colère, une digne rage, comme disent les zapatistes. De quoi, peut-être, raviver la flamme de la révolte des Gilets Jaunes.
Connu / https://twitter.com/cmoreldarleux/status/1249692656894173187
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corinne morel darleux @cmoreldarleux - 0 - 5 - 9
Tour d'horizon conséquent de Jérôme Baschet sur la double tendance à l'oeuvre entre délégitimation croissante des politiques néolibérales et poursuite de celles-ci, aboutissant à une tension de plus en plus explosive et à l'issue incertaine (appel à la lutte et à la digne rage)
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