Est-ce que l’intellectuel le plus influent de France, et je m’en désole un peu, ce n’est pas devenu Jean-Marc Jancovici, plutôt que Bruno Latour ?
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C’est une impression vague, et sans doute due à un biais que je me suis bizarrement imposé sur Twitter, celui de ne suivre à peu près que des pro-nucléaires, à commencer par le prince de ceux-ci, un ingénieur du nom de Tristan Kamin, qui donne l’impression de savoir à peu près tout, de la forme du nuage de Tchernobyl aux défis de la filière sodium, de la technique de l’îlotage post-Fukushima au recyclage des déchets.
Tristan Kamin vire cependant un peu à Don Quichotte, quand il s’attaque à l’éolien allemand, ou à l’énergie hydraulique, dont il arrive facilement à prouver, photos de la catastrophe de Fréjus à l’appui, qu’elle représente pour la France un danger bien plus conséquent que Fessenheim.
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D’où me venait cette ferveur patriotique ? Elle me venait, je le sais, de la bibliothèque de ma classe de primaire, alimentée par EDF et remplie d’élogieuses brochures à la gloire de Superphoenix.
Elle me venait de la famille, si délicieusement bourgeoise, des Le Quesnoy, dans La vie est long fleuve tranquille : si ridicule soit-il, le bon père de famille, en France, est ingénieur à EDF.
En cela le polytechnicien Jean-Marc Jancovici est l’intellectuel organique de la nation. S’il ne travaille pas directement pour EDF, et si ses prises de positions écologiques sont connues, et argumentées, il est, comme le bon élève de la république que j’ai été, que je suis peut-être encore, un partisan dévoué du nucléaire.
Jancovici est un avant tout un énergéticien, et de conférences en conférences, je le soupçonne un peu de se prendre pour le nouveau Marx. Il a d’ailleurs lui aussi fondé une grande partie de son approche historiographique sur l’étude de la Rome Antique : il est connu pour sa théorie des esclaves, à la rhétorique imparable — nous vivrions entourés d’esclaves invisibles, d’esclaves équivalents pétrole. Le Français moyen aurait ainsi la force de 1200 bras à sa disposition permanente — et miracle français, des bras décarbonés par l’atome.
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Chez Jancovici, tout est méchamment plus simple, et strictement monocausal. Le prix du Diesel en se dressant à l’entrée des villes à l’automne 2018, est même venu lui donner raison.
Qu’est-ce qui me gêne, alors ... ? ... Son mépris des réalités sociales
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notre société n’a pas adopté cette forme productiviste car le pétrole était bon marché. Le pétrole est bon marché car nous avions besoin d’un absolu productiviste.
Et il est devenu toxique quand nous avons eu besoin d’une apocalypse — laquelle, j’en suis certain, a pour cause dernière notre manque de courage intellectuel, et cet état confus, pré-religieux où nous sommes entrés, depuis que ne croyons plus à aucune régulation terrestre, ni à celle du marché, ni à celle des économies dirigées.
Ndlr :
- "JMJ méprise les réalités sociales" Vrai ? Sur quoi est fondée cette affirmation ? Approfondir ACT
- "Le pétrole est bon marché car nous avions besoin d’un absolu productiviste" Mr Bellanger se trompe car sur ce point JMJ a raison : le prix du pétrole n'est pas le coeur de son raisonnement car sa fixation répond à une heuristique complexe et une logique de marché. Alors que JMJ met l'accent sur l'aval : la proportionnalité entre la quantité de pétrole consommée et le PIB. Du coup, que reste-t-il de consistant dans cet édito ? Approfondir ACT
Conférence & Débat Public dans le groupe Forêts
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L’Amazonie fait l’objet de beaucoup d’attention depuis plusieurs années. Notre discussion portera principalement sur l’Amazonie brésilienne, ses mythes et réalités. Est-ce véritablement le poumon de la planète ? Que font l’Europe et les autres pays importateurs de produits agricoles amazoniens pour limiter la déforestation ? Peut-on envisager un jour une volonté politique et financière “globale” visant à favoriser la conservation de la forêt amazonienne ?
Nos intervenants répondront à nos questions et nous offriront des pistes de solutions.
Intervenants :
François-Michel Le Tourneau, Géographe et Directeur de recherche au CNRS
Cécile Leuba, Chargée de campagne Forêts, Greenpeace France
Stéphane Ledentu, CEO du Groupe SLB
Jean-Francois Soussana, Vice-président International, INRAE et membre du Haut Conseil pour le Climat
Modératrice : Geneviève des Rivières, Présidente de l’Institut France-Amérique latine et Caraïbes
Débat organisé par l'association France-Amériques. https://my.framasoft.org/u/ind1ju/?opYEIQ
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Tags géographiques Brésil
Tags thématiques Agriculture Amazonie Bois illégal Déforestation Déforestation importée Elevage Elevage intensif Forêt Forêts primaires Forêts tropicales Incendie SNDI Soja
Tr.: ... le groupe SLB a mis en place l'éconologie, c'est-à-dire qu'on ne conçoit pas l'écologie sans une économie forte en face. Dans l'État du Parana, ya une association qui s'est montée -climaterre parana???- qui propose à l'ensemble de tous les acteurs qui sont en face, une réglementation pour réduire leurs émissions de GES mais aussi en protégeant l'environnement. Chaque usine, chaque entité en place s'engage à réduire ses émissions. Donc on leur a attribué des labels bronze, argent, or. Nous le groupe SLB, nous sommes or+, nous sommes très fiers. Pour engager et non pas punir celui qui pollue. Nous avons élaboré un amendement biologique -le biochar- avec ??? (1:26:46) c'est le propre à chacun, tous les jours, qu'on doit faire le nécessaire ...
Le Tourneau : les services environnementaux sont la solution juste car, pour les fermiers du mato grosso, le jour où les arbres rapporteront plus que le bétail, ils garderont les arbres ! un pays qui peut nous donner des leçons, c'est la Norvège qui s'était engager à financer à hauteur de cent million de $ le fonds pour l'amazonie sur 10 ans, snobé par Bolsonaro qui trouvait que ce n'était pas assez. Mais si toute l'union européenne s'y met, on est sur d'autres montants et d'un autre côté, le soja produit en amazonie représente au cours d'aujourd'hui entre 3,5 et 4 milliards de $/an. Ce ne sont pas des sommes faramineuses, ni hors de portée de ce que peuvent faire UE et USA. Si on ne nous importe plus nos airbus car produits à l'électricité nucléaire, je voudrais bien voir notre tête ! ...
Ndlr :
- wikipédia rassemble éconologie et écolonomie https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conologie. Est-ce bien la même chose ? Manifestement non, 3 sites différents pour trois choses différentes ? ACT
- Les plantations d'eucalyptus de la société SLB sont-elles si vertueuses que le dit Mr Ledentu ? On peut avoir des doutes. Vérifier ACT
Muriel Ressiguier @MRessiguier
Niveau 1 :
🔴 ENCORE UNE FOIS, il faut rappeler à Mme #Vidal qu’avoir un avis différent ce n’est pas être en dehors de la #Réalité, c’est la #Démocratie !
OUI, un CDI de mission est bien un CDD. NON, les chercheurs ne sont pas en demande de plus de #Précarité. #CDIDeMission #LPPR
1,4 k vues 1:45 / 1:45 12:59 PM · 16 sept. 2020·Twitter Web App
49 Retweets 1 Tweet cité 76 J'aime - 3 - 50 - 76
Clés : #Déchets nucléaires #EDF #La Hague #Nucléaire #Orano #Plutonium #Pollution #Radioactif #Uranium
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"LE PEUPLE N'A PLUS ENVIE QU'ON PARLE À SA PLACE"
Prix Goncourt 2017, nous avons reçu Éric Vuillard pour un entretien culturel.
Il revient pour nous sur le rapport intemporel qu'entretiennent les auteurs à la description de la pauvreté, la façon qu'ils ont d'utiliser la fiction pour décrire encore mieux le réel mais aussi le basculement de la position des intellectuels qu'a créé le mouvement des Gilets Jaunes en se réappropriant l'écriture de sa propre histoire.
Catégorie Actualités et politique 59 commentaires
Le Projet Éditorial
Périphéries se veut « agent » d’une certaine égalité médiatique, faisant valoir le droit, pour ces territoires, à la complexité.
En permettant l’expression de réalités banales et rares à la fois, Périphéries transforme l’image des quartiers. L’émission bouscule les perceptions et les représentations des auditeurs et documente le vivre-ensemble via des entrées géographiques et thématiques utiles à quiconque cherche des réponses à la question sociale.
Une fois par semaine un nouvel objet sonore vous sera proposé.
Le Podcast : une photographie sonore sur le modèle de ce qu’a été Périphéries pendant 12 ans sur France Inter.
Le débat : une fois par mois une question abordée avec des specialiste, des habitants, des chercheurs, des témoins enregistré en public.
Le Long format : des entretiens au long cours ou des approche plus documentaires.
Le participatif : une émission co écrite, co- construite avec des habitants d’un quartier, des scolaires à travers des ateliers d’écriture.
Emparez vous de cet outil : participez via le formulaire pour suggérer des idées, des sujets des envies et proposer des améliorations
Merci !
Le mot de Stéphane Paoli, parrain de l’émission
« Périphéries : combien de définitions péjoratives faudra-t-il encore compter qui installent, au mieux, les périphéries comme des limites éloignées, en économies les pays en voie de développement, au pire car la définition devient alors chirurgicale, comme un système spatial où deux lieux sont en relation dissymétrique, les centres dominant les périphéries.
Un verbe et tout est dit : dominer.
Au nom de quoi, pourquoi, avec quels effets et quelle image projetée de ce que devrait être la cité en démocratie ? Ils ne sont pas nombreux ceux qui posent la question. Encore moins nombreux les médias prêts à accepter que la question soit posée.
Édouard Zambeaux l’a fait en démontrant que les périphéries valent, à tous égards, les centres par le talent, la créativité, la dynamique. Les grands médias n’ont pas voulu l’entendre. c’est pourtant dans les périphéries que s’élabore aussi le récit des temps futurs.
Je choisis d’accompagner Édouard Zambeaux parce que la périphérie c’est la peau.
Et que je crois aux révolutions coperniciennes. »
Stéphane Paoli
ndlr : émission bannie de France inter, après LATAC :-(